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25/08/2012

De retour...

25 Août…

Jour où Odin perça enfin le mystère des Runes…

 

Quel meilleur jour pour redonner vie à ces lieux !?!

Après être revenu – moi-même – à la vie.

 

Kurgan

Runes_Sleipnir.jpg

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Dieu de la guerre, Odin reste aussi - et surtout - un dieu de la magie.

Il va inventer l'écriture, imaginant les caractères sacrés qui permettent de fixer la pensée, de la réaliser, de la transmettre.

Mais tous ne doivent pas comprendre les signes inventés par le dieu borgne et que ses fidèles vont graver, en traits anguleux, sur l'os, la pierre ou le bois. Aussi ces lettres portent-elles le nom de « Rune », c'est-à-dire de Secret.

L'écriture doit rester mystère. Les étrangers, les infidèles et les impies n'ont pas le droit de connaître le message du dieu aux corbeaux. Ils ignorent au prix de quelle souffrance le père des dieux a créé ces caractères, qui vont désormais permettre aux croyants de se reconnaître et de s'accorder.

Pour inventer les runes, Odin a résolu de se sacrifier. Il s'est suspendu dans l'arbre sacré, l'if Yggdrasil, dont les racines plongent dans les trois mondes de Niflheim, de Jotunheim et de Asaheim. L'arbre se dresse sur un rocher, exposé à tous les vents. Et sur l'arbre, comme crucifié – non pas pour le salut de tous les hommes, mais pour la garde de ses seuls fidèles – souffre le dieu Odin. Il s'est percé le flanc de sa propre lance. S'offrant en sacrifice au Père-de-Tout.

 

Je me suis offert à Odin,

Moi-même à moi-même.

 

Il n'y pas d'autre dieu que lui, pour recevoir et comprendre ce sacrifice. Et de même chaque homme n'a, pour le connaître et le justifier, par d'autre homme que lui-même. Le dieu est seul comme l'homme est seul. Mais sa grandeur vient de sa solitude. Que serait le sacrifice s'il était offert à un autre dieu ? Que serait la fidélité si elle était donnée à un autre homme ? Chacun ne doit répondre que devant lui-même.

Et le coup de lance d'Odin est d'autant plus cruel et plus juste que c'est à Odin qu'il est offert.

Neuf nuits entières, le dieu borgne, qui a déjà offert un œil à la fontaine de Mimir, va rester suspendu à l'if Yggdrasil. Neuf nuits de tourment. Car rien n'est donné sans la sueur et sans le sang, sans le courage et sans la fatigue, sans la volonté et sans le mépris. Neuf nuits sur cet arbre solitaire. Neuf nuits, comme il faut neuf mois pour faire un homme.

Odin est seul. Nul ne lui donne un morceau de pain. Nul ne lui apporte une corne à boire. La faim et la soif le torturent. Et sa blessure lui ronge le flanc, comme un animal sauvage dévorant sa chair avec ses crocs. Mais il veut dépasser cette douleur. De toute sa force, il s'applique à créer les runes. Il les découvre et il les retient dans une indicible souffrance.

Dans les hautes branches de l'if Yggdrasil, le vent souffle en tempête et les racines gémissent sous la morsure des serpents. Odin, pendu sur le tronc qu'il a teint de son sang, tremble du tremblement même de l'arbre sacré. Ses corbeaux, Hugin et Munin croassent au-dessus de sa tête et ses loups, Freki et Geri hurlent à ses pieds. Toute la nature gronde dans le grand bruissement des feuilles et l'immense gémissement du vent. Le monde entier souffre avec le dieu blessé. L'énigme s'affirme douleur. Le mystère s'exalte dans le tragique. Au bout de neuf nuits, les ténèbres vont-elles se dissiper ? Tout l'esprit d'Odin se concentre sur les runes. De leur secret jaillira la lumière.

 

Jean Mabire : « Légendes de la Mythologie Nordique »

 

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