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14/06/2016

Du pain, du foot et de la désinformation...

Du pain, du foot et de la désinformation :
Escalade du conflit et génocide de la population du Donbass dans le silence des médias occidentaux.

Alors que le conflit du Donbass s'aggrave nettement depuis le début du mois de juin, les yeux du monde sont rivés sur l'Euro 2016. Il est vrai que regarder des équipes de multimillionnaires courir après un ballon est bien plus important que de s'informer sur le génocide en cours dans le Sud-Est de ce qui fut l'Ukraine.

Alors que la deuxième quinzaine du mois de mai était marquée par une moyenne de 284 bombardements par jour sur le territoire de la République populaire de Donetsk, rien que pour les 11 premiers jours de juin, la moyenne monte à 519 bombardements par jour, soit 82 % d'augmentation. Les FAU ont aussi ressorti l'artillerie de gros calibre, y compris les canons de 122 mm et 152 mm, avec lesquels ils ont tiré entre autre sur Yasinovataya et Makeyevka.

Il faut dire que l'Euro 2016 est une occasion rêvée pour l'armée ukrainienne de continuer en toute tranquillité le génocide de la population du Donbass. L'attention médiatique est toute entière focalisée sur la compétition footballistique.

Durant les derniers jours plusieurs attaques de l'armée ukrainienne contre les positions de l'armée de la République populaire de Donetsk ont été repoussées, à Gorlovka et près d'Avdeyevka, faisant au total 9 morts et 19 blessés parmi les soldats ukrainiens, et deux morts parmi les soldats de la RPD. Durant la semaine écoulée quatre autres soldats de la RPD sont morts et trois ont été blessés. Et rien que le 9 juin 2016, un civil est mort et 18 ont été blessés lors des bombardements. Les bâtiments détruits quant à eux se comptent par dizaines.

Et alors que la population de la République populaire de Donetsk s'est mobilisée en masse (30 000 à 60 000 personnes ont défilé dans l'artère principale de Donetsk) contre toute velléité d'armer la mission de l'OSCE dans le Donbass, les médias occidentaux aux ordres n'ont rien trouvé de mieux que de minimiser l'événement, en oubliant en outre de parler de tout le reste. Ainsi Euronews, sortant des chiffres fantaisistes de 5000 manifestants (Note F.E : voir plus bas pour vous faire une idée réelle via une vidéo tournée sur place), en profite pour glisser une allusion sur le côté dictatorial de la République populaire :

« Un rassemblement de 5.000 personnes pourtant pas vraiment spontané, selon plusieurs témoignages sur place. Ainsi, plusieurs personnes ont affirmé à l’AFP avoir été “fortement incitées” à participer à la manifestation. »

Bien sur aucune citation détaillée des soit-disant témoignages de personnes ayant été « fortement incitées » à manifester. Entre ca et les chiffres fantaisistes sortis d'on ne sait où, Euronews nous gratifie une fois de plus d'un article diffamatoire et russophobe de première catégorie.

Pour résider moi-même à Donetsk à plein temps, je peux assurer que les gens ici n'ont pas besoin d'être « fortement incités » pour protester contre l'OSCE. Lorsque les gens que je croise dans la rue comprennent que je suis étrangère, une des premières questions qui leur vient assez fréquemment, d'un ton inquiet, est « Vous êtes de l'OSCE ? ». Lorsque je leur répond que non, et que je suis journaliste pour un média local, la personne se détend immanquablement et souvent esquisse même un sourire.

Cette question, et cette crispation autour de la mission de l'OSCE, est très clairement perceptible et compréhensible pour ceux qui vivent ici avec la population locale, qui endure quotidiennement les bombardements de l'armée ukrainienne dans le silence de l'Occident. Un Occident bien trop occupé à regarder la version moderne des jeux du cirque pour se préoccuper des morts du Donbass.

Christelle Néant pour Doni.

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Sources :
https://dnipress.com/fr/posts/donetsk-sitrep-deterioratio...
https://dninews.com/article/afu-fired-nearly-170-shells-d...
http://fr.euronews.com/2016/06/10/ukraine-les-habitants-d...
https://dninews.com/article/over-60-thousand-dpr-resident...
http://dan-news.info/defence/ukrainskie-siloviki-nachali-...
http://dan-news.info/defence/vsu-obstrelyali-iz-tyazhelyx...
https://dninews.com/article/donbass-united-against-armed-...
http://dan-news.info/defence/devyat-ukrainskix-silovikov-...

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Le Donbass est uni contre toute mission armée de l'OSCE ou intervention étrangère.

Le vendredi 10 juin, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le centre de la capitale de la RPD pour envoyer un message clair au monde : « Nous ne tolérerons pas d'intervention étrangère, non à la mission de police armée de l'OSCE » . Il est clair dans cette démonstration de force que le peuple du Donbass est uni dans sa défense contre l'agression militaire ukrainienne et le peuple de la République populaire de Donetsk attache une grande importance à ses forces d'autodéfense, qui protègent la République avec succès. Il n'y a pas de place pour une mission armée de l'OSCE dans le Donbass.

Les estimations du nombre de personnes qui se sont rassemblées dans la capitale de la République populaire de Donetsk vont de 30 000 à 60 000 personnes.

Voici les photos officielles et la vidéo diffusée par la chaîne télévisée UNION de Donetsk.

Agence DONi News

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26/11/2015

Minute de silence pour la France... des milliers de supporters turcs sifflent et chantent "Allahu akbar" !

Les amis et alliés de la France dans l'OTAN...
Pendant la minute de silence du match Turquie-Grèce.

Vu sur : http://www.terreetpeuple.com/

15/01/2014

Dominique VENNER : Les armes à feu françaises

Boutique Fiertés Européennes :

 

Dominique VENNER : « Les armes à feu françaises »

 

Les armes à feu françaises réglementaires et civiles du XVIe au XXe siècle.

Pendant près de trois siècles, l’arquebuserie française a donné le ton à l’Europe entière et même au Nouveau Monde. Les armes de Versailles, de Paris, de Lyon ou de Saint-Étienne étaient les plus élégantes, les mieux conçues, les plus modernes aussi. En ce temps là, l’arme (pistolet ou fusil) n’était pas un instrument de massacre collectif. Elle était un symbole de courage, de noblesse, voire même de plaisir. C’est cette arme-là qui est évoquée ici :

 

·          Les armes dans la littérature française.

·          Les arquebusiers des rois de France.

·          Boutet et la Manufacture de Versailles.

·          L’histoire des platines réglementaires.

·          Les pistolets de duel.

·          Les inventions Delvigne et Chamelot-Delvigne.

·          Lefaucheux, la chasse et la marine.

·          Chassepot, Gras et Lebel.

·          Tous les pistolets réglementaires.

·          Le dictionnaire des fusils réglementaires.

·          Les systèmes français de A à Z.

 

Jacques Granger éditeur – 1979 – 334 pages – 22 x 17 cms – 780 grammes.

Etat = deux petites déchirures (3 à 4 mm) soigneusement restaurées au dos de la jaquette, ainsi que quelques petites marques de stockage et manipulation(s), mais rien de franchement notable, l’ouvrage est en excellent état !  

>>> 10 €uros. / Vendu ! N'est plus disponible. 

  

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Dominique Venner : Encyclopédiste de l’arme

29/12/2013

Où la tradition ne se perpétue que dans le renouvellement...

Je ne résiste pas à vous livrer un extrait de ce qu’Antoine Blondin avait écrit à la gloire du rugby, réédité dans l’ouvrage Le muscle et la plume. (…)

« Sur cent mètres de gazon à conquérir ou à préserver, le rugby est d’abord un sport stratégique où l’occupation de l’espace suggère en profondeur les images du patrimoine et du terroir. La touche et la mêlée, ces fabuleuses usines essaimées sur les terrains vagues des stades, y broutent leur lopin de pelouse à la conquête d’un objet de cuir qu’on peut considérer, selon l’humeur, comme une matière première ou comme une fin dernière. Il est permis, en effet, de s’en remettre à un grand coup de pied du soin de se débarrasser pour longtemps de ce trésor trop brûlant dont la possession vient de provoquer une telle débauche d’efforts. L’attitude peut paraître paradoxale, désinvolte, voire ingrate. Elle ne saurait en aucun cas qualifier ceux que l’exercice séculaire du rugby a baptisé du fier nom d’attaquants… À un rugby de matière bien calé sur ses règles, elle oppose un rugby de manière, où la tradition ne se perpétue que dans le renouvellement.

C’est alors qu’éclate une vérité qui nous confirme qu’en 1823, l’étudiant William Webb Ellis, en prenant soudainement un ballon de football entre ses bras, n’a pas fait son voyage pour rien : à savoir que le ballon de rugby, élaboré dans les fabuleuses usines de la touche et de la mêlée, est destiné par la meilleure des providences à devenir un produit "manufacturé". »

(…)

Blondin appréciait dans le rugby, outre sa dimension esthétique, son côté franc viveur et notamment les débordements festifs des troisièmes mi-temps ! Comme il se faisait torero en improvisant quelques passes avec les automobiles de passage dans sa rue, il s’identifiait aussi à un rugbyman, dans son exaltation. Ainsi, dans cet esprit, il convia tous les clients des bistrots de Saint-Germain-des-Prés qu’il fréquentait, à lever leur verre en l’honneur du titre de champion de France de Mont-de-Marsan. À cette occasion, il inventa un jeu en obligeant chaque quidam à endosser la tunique zébrée jaune et noire de l’équipe landaise, et en leur imposant une série de passes et d’arrêts de volée avec un sucrier transformé en ballon de rugby. Il paraît qu’un soir, au Bar-Bac, un de ses cafés de prédilection, il "sélectionna" Michel Debré, ancien premier ministre ! Une autre fois, au soir d’un match de sélection France A - France B, à l’auberge d’Uchacq, près de Mont-de-Marsan, il osa défier dans son ivresse intrépide, le colossal troisième ligne Walter Spanghero qui, surpris, alla voler dans un fracas de chaises. C’est lors d’une frasque semblable que sa compagne de l’époque, trouvant son comportement lamentable, le qualifia de singe en hiver !

 

Source : A l’encre violette

 

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23/04/2013

Gouren

Les championnats d'Europe de luttes celtiques auront lieu du 25 au 27 avril à Reykjavik en Islande. Une dizaine d'équipes participent à ces 29e rencontres internationales. L'occasion de décrypter une discipline bretonne relativement peu connue en France, le Gouren, avec le directeur du Comité national Hervé Caron.

 

Aux championnats d'Europe de luttes celtiques, certaines nations comme l'Espagne, qui n'ont a priori rien de celtique, participent. Pourquoi ? ( Note de Kurgan : une question qui nous prouve que le journaliste - comme 90% de ces concitoyens - est un ignorant absolu en ce qui concerne les Celtes et leur/notre histoire ! )  

Hervé Caron : Il y a un noyau historique celtique constitué par l'Irlande, l'Angleterre, l'Ecosse et bien sûr la Bretagne. A ce noyau sont venues se greffer d'autres luttes traditionnelles assez proches des nôtres comme celles des Canariens ou des Sardes.

 

Dans combien de luttes différentes s'affrontent les combattants ?

Les combattants s'affronteront en Gouren et en Back-hold. Comme sont nom l'indique, le Back-hold oppose deux adversaires qui se tiennent enlacés avec chacun une main dans le dos de l'adversaire et le menton collé sur l'épaule de l'autre. C'est une lutte ou les deux opposants ne se lâchent jamais. Le premier qui touche le sol est déclaré perdant. A cette lutte-là, les Ecossais et les Anglais sont les meilleurs. Au Gouren, ce sont les Bretons.

 

Quelle est la spécificité du Gouren ? C'est une lutte assez proche du judo...

Oui effectivement, on retrouve beaucoup d'actions similaires comme les fauchages, les balayages, les arrachages, des mouvements d'épaules ou de crochetages. Le but est de marquer un lamm, c'est-à-dire de projeter son adversaire sur les deux épaules (l'équivalent du ippon au judo). La différence avec le judo, c'est que chez nous, il n'y a pas de combat au sol et qu'on n'a pas le droit de repousser les assauts de l'autre. Certains judokas évitent le conflit souvent. Au Gouren, c'est impossible et il faut accepter l'engagement. Autre détail notable : le Gouren date du IVe siècle. Il est donc plus vieux que le judo, inventé par Jigoro Kano en 1882.

 

Dans quel contexte se pratiquait le Gouren autrefois et pourquoi cette lutte n'est-elle pas devenue plus populaire ?

Elle était très pratiquée du temps de François 1er, au XVIe siècle. Dans les campagnes, c'était un jeu. Après les foins, les paysans aimaient se lancer des défis. Cette lutte se pratiquait uniquement en plein air et elle était très appréciée pendant les fêtes de village. Petit à petit, elle est tombée dans l'oubli car elle n'était pas codifiée et se pratiquait à un échelon trop local. Dans les années 70, il y a eu un revival de la culture bretonne un peu dans tous les domaines qui a permis de faire émerger le Gouren. A tel point qu'aujourd'hui, chaque année, une bonne vingtaine de candidats passent l'option Gouren au bac ! Progressivement, elle devient plus connue. La presse régionale médiatise beaucoup nos événements et les professeurs de sport enseignent notre lutte dans les écoles bretonnes, ce qui fait qu'on arrive par ce biais à toucher entre 8 000 et 10 000 élèves. Peut-être de futures recrues... Mais le plus gros coup de projecteur que nous avons, c'est pendant les festivals d'été comme le Festival interceltique de Lorient ou les Vieilles charrues à Carhaix. Il y a toujours des stands avec démonstrations qui attisent la curiosité du public. Les clubs de Gouren sont tous en Bretagne et l'on compte 40 clubs pour 1600 licenciés, ce qui n'est pas mal du tout sachant que nous avons 25% de filles. Mais on espère grandir !

 

Les championnats d'Europe représentent-ils un enjeu important pour les participants ?

Oui parce que ce sont de vrais athlètes qui s'entraînent dur. Donc ils veulent gagner pour leur pays et leur équipe. Mais au niveau de la reconnaissance, il n'y a pas grand-chose à attendre. Le Gouren est un sport totalement amateur et il n'y a pas d'argent. On est plus dans l'état d'esprit du partage, de la rencontre. A la fin de la compétition, on remet les coupes et on se réunit autour d'un bon repas. C'est très convivial, très festif et c'est ce qui nous importe le plus.

 

Propos recueillis par Florent Bouteiller

Source : Alice actualités - Le Monde

http://aliceadsl.lemonde.fr/sport/post-blog/2013/04/23/au...

 

 

Pour en savoir plus sur le Gouren 

> http://www.gouren.com/

> http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouren

 

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15:22 Publié dans Blog, Kelts, Sports | Lien permanent | Commentaires (0)

16/12/2012

Saint-Loup

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Saint-Loup

 

Marc Augier (19 mars 1908 – 16 décembre 1990)

 

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L’Homme du Grand Midi

 

J’ai découvert Saint-Loup en décembre 1961. J’avais dix-huit ans et me trouvais en résidence non souhaitée, aux frais de la Ve République, pour incompatibilité d’humeur avec la politique qui était alors menée dans une Algérie qui n’avait plus que quelques mois à être française. On était à quelques jours du solstice d’hiver – mais je ne savais pas encore, à l’époque, ce qu’était un solstice d’hiver, et ce que cela pouvait signifier. Depuis j’ai appris à lire certains signes.

Lorsqu’on se retrouve en prison, pour avoir servi une cause déjà presque perdue, le désespoir guette. Saint-Loup m’en a préservé, en me faisant découvrir une autre dimension, proprement cosmique, à l’aventure dans laquelle je m’étais lancé. à corps et à cœur perdus, avec mes camarades du mouvement Jeune Nation. Brave petit militant nationaliste, croisé de la croix celtique, j’ai découvert avec Saint-Loup, et grâce à lui, que le combat, le vrai et éternel combat avait d’autres enjeux, et une toute autre ampleur, que l’avenir de quelques malheureux départements français au sud de la Méditerranée. En poète – car il était d’abord et avant tout un poète, c’est-à-dire un éveilleur – Saint-­Loup m’a entraîné sur la longue route qui mène au Grand Midi de Zarathoustra. Bref, il a fait de moi un païen, c’est-à-dire quelqu’un qui sait que le seul véritable enjeu, depuis deux mille ans, est de savoir si l’on appartient, mentalement, aux peuples de la forêt ou à cette tribu de gardiens de chèvres qui, dans son désert, s’est autoproclamée élue d’un dieu bizarre – « un méchant dieu », comme disait l’ami Gripari.

J’ai donc à l’égard de Saint-Loup la plus belle et la plus lourde des dettes – celle que l’on doit à qui nous a amené à dépouiller le vieil homme, à bénéficier de cette seconde naissance qu’est toute authentique initiation, au vrai et profond sens du terme. Oui, je fais partie de ceux qui ont découvert le signe éternel de toute vie, la roue, toujours tournante, du Soleil Invaincu.

Chaque livre de Saint-Loup est, à sa façon, un guide spirituel. Mais certains de ses ouvrages ont éveillé en moi un écho particulier. Je voudrais en évoquer plus particulièrement deux – sachant que bien d’autres seront célébrés par mes camarades.

 

Au temps où il s’appelait Marc Augier, Saint-Loup publia un petit livre, aujourd’hui très recherché, Les Skieurs de la Nuit. Le sous-titre précisait : Un raid de ski-camping en Laponie finlandaise. C’est le récit d’une aventure, vécue au solstice d’hiver 1938, qui entraîna deux Français au-delà du Cercle polaire. Le but ? « Il fallait, se souvient Marc Augier, dégager le sens de l’amour que je dois porter à telle ou telle conception de vie, déterminer le lieu où se situent les véritables richesses. »

Le titre du premier chapitre est, en soi, un manifeste : « Conseil aux campeurs pour la conquête du Graal. » Tout Saint-Loup est déjà là. En fondant en 1935, avec ses amis de la SFIO et du Syndicat national des instituteurs, les Auberges laïques de la Jeunesse, il avait en effet en tête bien autre chose que ce que nous appelons aujourd’hui « les loisirs » – terme dérisoire et même nauséabond, depuis qu’il a été pollué par Trigano.

Marc Augier s’en explique, en interpellant la bêtise bourgeoise : « Vous qui avez souri, souvent avec bienveillance, au spectacle de ces jeunes cohortes s’éloignant de la ville, sac au dos, solidement chaussées, sommairement vêtues et qui donnaient à partir de 1930 un visage absolument inédit aux routes françaises, pensiez-vous que ce spectacle était non pas le produit d’une fantaisie passagère, mais bel et bien un de ces faits en apparence tout à fait secondaires qui vont modifier toute une civilisation ? La chose est vraiment indiscutable. Ce départ spontané vers les grands espaces, plaines, mers, montagnes, ce recours au moyen de transport élémentaire comme la marche à pied, cet exode de la cité, c’est la grande réaction du XXe siècle contre les formes d’habitat et de vie perfectionnées devenues à la longue intolérables parce que privées de joies, d’émotions, de richesses naturelles. J’en puise la certitude en moi-même. À la veille de la guerre, dans les rues de New York ou de Paris, il m’arrivait soudain d’étouffer, d’avoir en l’espace d’une seconde la conscience aiguë de ma pauvreté sensorielle entre ces murs uniformément laids de la construction moderne, et particulièrement lorsqu’au volant de ma voiture j’étais prisonnier, immobilisé pendant de longues minutes, enserré par d’autres machines inhumaines qui distillaient dans l’air leurs poisons silencieux. Il m’arrivait de penser et de dire tout haut :  Il faut que ça change… cette vie ne peut pas durer ».

Conquérir le Graal, donc. En partant à ski, sac au dos, pour mettre ses pas dans des traces millénaires. Car, rappelle Marc Augier, « au cours des migrations des peuples indo-européens vers les terres arctiques, le ski fut avant tout un instrument de voyage ». Et il ajoute : « En chaussant les skis de fond au nom d’un idéal nettement réactionnaire, j’ai cherché à laisser derrière moi, dans la neige, des traces nettes menant vers les hauts lieux où toute joie est solidement gagnée par ceux qui s’y aventurent ». En choisissant de monter, loin, vers le Nord, au temps béni du solstice d’hiver, Marc Augier fait un choix initiatique.

« L’homme retrouve à ces latitudes, à cette époque de l’année, des conditions de vie aussi voisines que possible des époques primitives. Comme nous sommes quelques-uns à savoir que l’homme occidental a tout perdu en se mettant de plus en plus à l’abri du combat élémentaire, seule garantie certaine pour la survivance de l’espèce, nous avons retiré une joie profonde de cette confrontation [...]. Les inspirés ont raison. La lumière vient du Nord… [...] Quand je me tourne vers le Nord, je sens, comme l’aiguille aimantée qui se fixe sur tel point et non tel autre point de l’espace, se rassembler les meilleures et les plus nobles forces qui sont en moi ».

Dans le grand Nord, Marc Augier rencontre des hommes qui n’ont pas encore été pollués par la civilisation des marchands, des banquiers et des professeurs de morale.

Les Lapons nomades baignent dans le chant du monde, vivent sans état d’âme un panthéisme tranquille, car ils sont : « en contact étroit avec tout un complexe de forces naturelles qui nous échappent complètement, soit que nos sens aient perdu leur acuité soit que notre esprit se soit engagé dans le domaine des valeurs fallacieuses. Toute la gamme des croyances lapones (nous disons aujourd’hui « superstitions »avec un orgueil que le spectacle de notre propre civilisation ne paraît pas justifier) révèle une richesse de sentiments, une sûreté dans le choix des valeurs du bien et du mal et, en définitive, une connaissance de Dieu et de l’homme qui me paraissent admirables. Ces valeurs religieuses sont infiniment plus vivantes et, partant, plus efficaces que les nôtres, parce qu’incluses dans la nature, tout à fait à portée des sens, s’exprimant au moyen d’un jeu de dangers, de châtiments et de récompenses fort précis, et riches de tout ce paganisme poétique et populaire auquel le christianisme n’a que trop faiblement emprunté, avant de se réfugier dans les pures abstractions de l’âme ».

Le Lapon manifeste une attitude respectueuse à l’égard des génies bienfaisants, les Uldra, qui vivent sous terre, et des génies malfaisants, les Stalo, qui vivent au fond des lacs. Il s’agit d’être en accord avec l’harmonie du monde : « passant du monde invisible à l’univers matériel, le Lapon porte un respect et un amour tout particuliers aux bêtes. Il sait parfaitement qu’autrefois toutes les bêtes étaient douées de la parole et aussi les fleurs, les arbres de la taïga et les blocs erratiques… C’est pourquoi l’homme doit être bon pour les animaux, soigneux pour les arbres, respectueux des pierres sur lesquelles il pose le pied. »

C’est par les longues marches et les nuits sous la tente, le contact avec l’air, l’eau, la terre, le feu que Marc Augier a découvert cette grande santé qui a pour nom paganisme. On comprend quelle cohérence a marqué sa trajectoire, des Auberges de Jeunesse à l’armée européenne levée, au nom de Sparte, contre les apôtres du cosmopolitisme.

 

Après avoir traversé, en 1945,  le crépuscule des dieux. Marc Augier a choisi de vivre pour témoigner. Ainsi est né Saint-Loup, auteur prolifique, dont les livres ont joué, pour la génération à laquelle j’appartiens, un rôle décisif. Car en lisant Saint-Loup, bien des jeunes, dans les années 60, ont entendu un appel. Appel des cimes. Appel des sentiers sinuant au cœur des forêts. Appel des sources. Appel de ce Soleil Invaincu qui, malgré tous les inquisiteurs, a été, est et sera le signe de ralliement des garçons et des filles de notre peuple en lutte pour le seul droit qu’ils reconnaissent – celui du sol et du sang.

 

Cet enseignement, infiniment plus précieux, plus enrichissant, plus tonique que tous ceux dispensés dans les tristes et grises universités, Saint-Loup l’a placé au cœur de la plupart de ses livres. Mais avec une force toute particulière dans La Peau de l’Aurochs.

Ce livre est un roman initiatique, dans la grande tradition arthurienne : Saint-Loup est membre de ce compagnonnage qui, depuis des siècles, veille sur le Graal. Il conte l’histoire d’une communauté montagnarde, enracinée au pays d’Aoste, qui entre en résistance lorsque les prétoriens de César – un César dont les armées sont mécanisées – veulent lui imposer leur loi, la Loi unique dont rêvent tous les totalitarismes, de Moïse à George Bush. Les Valdotains, murés dans leur réduit montagnard, sont contraints, pour survivre, de retrouver les vieux principes élémentaires : se battre, se procurer de la nourriture, procréer. Face au froid, à la faim, à la nuit, à la solitude, réfugiés dans une grotte, protégés par le feu qu’il ne faut jamais laisser mourir, revenus à l’âge de pierre, ils retrouvent la grande santé : leur curé fait faire à sa religion le chemin inverse de celui qu’elle a effectué en deux millénaires et, revenant aux sources païennes, il redécouvre, du coup, les secrets de l’harmonie entre l’homme et la terre, entre le sang et le sol. En célébrant, sur un dolmen, le sacrifice rituel du bouquetin – animal sacré car sa chair a permis la survie de la communauté, il est symbole des forces de la terre maternelle et du ciel père, unis par et dans la montagne –, le curé retrouve spontanément les gestes et les mots qui calment le cœur des hommes, en paix avec eux-mêmes car unis au cosmos, intégrés – réintégrés – dans la grande roue de l’Éternel Retour.

De son côté, l’instituteur apprend aux enfants de nouvelles et drues générations qui ils sont, car la conscience de son identité est le plus précieux des biens : « Nos ancêtres les Salasses qui étaient de race celtique habitaient déjà les vallées du pays d’Aoste. » et le médecin retrouve la vertu des simples, les vieux secrets des femmes sages, des sourcières : la tisane des violettes contre les refroidissements, la graisse de marmotte fondue contre la pneumonie, la graisse de vipère pour faciliter la délivrance des femmes… Quant au paysan, il va s’agenouiller chaque soir sur ses terres ensemencées, aux approches du solstice d’hiver, et prie pour le retour de la la lumière.

Ainsi, fidèle à ses racines, la communauté montagnarde survit dans un isolement total, pendant plusieurs générations, en ne comptant que sur ses propres forces – et sur l’aide des anciens dieux. Jusqu’au jour où, César vaincu, la société marchande impose partout son « nouvel ordre mondial ». Et détruit, au nom de la morale et des Droits de l’homme, l’identité, maintenue jusqu’alors à grands périls, du Pays d’Aoste. Seul, un groupe de montagnards, fidèle à sa terre, choisit de gagner les hautes altitudes, pour retrouver le droit de vivre debout, dans un dépouillement spartiate, loin d’une « civilisation » frelatée qui pourrit tout ce qu’elle touche car y règne la loi du fric.

Avec La Peau de l’Aurochs, qui annonce son cycle romanesque des patries charnelles, Saint-Loup a fait œuvre de grand inspiré. Aux garçons et filles qui, fascinés par l’appel du paganisme, s’interrogent sur le meilleur guide pour découvrir l’éternelle âme païenne, il faut remettre comme un viatique, ce testament spirituel.

Aujourd’hui, Saint-Loup est parti vers le soleil.

Au revoir camarade. Du paradis des guerriers, où tu festoies aux côtés des porteurs d’épée de nos combats millénaires, adresse-nous, de tes bras dressés vers l’astre de vie, un fraternel salut. Nous en avons besoin pour continuer encore un peu la route. Avant de te rejoindre. Quand les dieux voudront.

 

Pierre Vial

L’Homme du Grand Midi, paru dans Rencontres avec Saint-Loup,

Un ouvrage publié par l’association des Amis de Saint-Loup.

 

( Source : Club Acacia ).

28/04/2012

Saint-Loup - Face Nord

Boutique Fiertés Européennes :

 

SAINT-LOUP : « Face nord »

Arthaud – 1950 – 312 pages – 18,5 x 14 cms – 420 grammes.

Jaquette absente. Couverture cartonnée recouverte d’un tissu vert de gris, titre en doré sur petite étiquette en cuir noir apposée sur tranche.

Nombreuses photographies hors texte.

Excellent état pour un exemplaire de 1950, privé de jaquette…

La reliure tissu est tout à fait O.K ( hormis une très légère insolation de la tranche ) et l’intérieur est nickel, quasiment comme neuf !… 

>>> 12 €uros. / Vendu !

 

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Ce roman, qui se déroule pendant la période de l'occupation, a pour cadre principal le mouvement « Jeunesse et Montagne » qui verra d'ailleurs éclore quelques belles carrières alpines. La montagne ne reste néanmoins que le cadre de ce roman.

En effet, l'ouvrage est quasiment entièrement axé sur l'étude d'un chef de centre fanatique et exalté qui partagé, entre son amour pour une femme et la montagne, se met en tête de former de manière extrêmement dure et brutale les stagiaires de son camp. Ceci afin d'en faire non seulement des alpinistes hors-pair, mais surtout des êtres supérieurs...

Saint-Loup tente de personnifier au travers de Guido La Meslée la hauteur d'âme, la performance, le défi, l'amour de la compétition. Dans ce roman, on retrouve tous ces thèmes chers à Saint-Loup. Son héros se dresse cette fois contre les faibles ( les effectifs de son camps sont décimés par les accidents en montagne ), l'autorité hiérarchique de Vichy, et l'Eglise. Demeuré incompris par la société; il est exilé au fond de la vallée désolée et reculée des Enfetchores. Mais au petit groupe qui le suit et le vénère, il déclarera : « Je veux faire de vous les représentants d'une humanité supérieure. Celle où l'homme aura dominé la crainte de la mort. »

( Extrait d’une chronique tirée de pelic.free.fr )

 

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