12/07/2014
L’Institut Iliade
L’Institut Iliade, au service de la longue mémoire européenne.
Un article/entretien paru sur Breizh-info.com
A la veille du 21 juin 2014, au sommet du Mont Olympe, a été fondé l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne. Souhaité par Dominique Venner, cet Institut a pour vocation de transmettre les traditions de la civilisation européenne et de former à sa connaissance et à son histoire. L’Institut accompagnera tous ceux qui refusent le grand effacement, matrice du grand remplacement. Son président est Philippe Conrad, que Breizh-info.com a interrogé en exclusivité afin qu’il présente les fondements de cette nouvelle université des Européens.
Breizh-info.com : Pouvez-vous présenter les évènements qui ont conduit à la création de l’Institut Iliade ?
Philippe Conrad : Par son sacrifice volontaire, le 21 mai 2013 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, Dominique Venner entendait faire de son geste une protestation, mais également une fondation. Une protestation contre l’assoupissement des consciences face aux tentatives d’effacement de notre mémoire et de nos identités, et en particulier au « grand remplacement » justement dénoncé par l’écrivain Renaud Camus. « Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations », écrivait Dominique dans sa dernière lettre. Il s’y insurgeait également « contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire ».
Mais son geste se voulait également une fondation, pour contribuer au maintien de l’identité de la France et de l’Europe, au réveil de nos peuples et de notre civilisation. Il avait d’ailleurs exprimé plus explicitement la volonté que se continue son œuvre, à savoir un travail de réflexion, de méditation sur la longue histoire de l’Europe, en tant que prise de conscience indispensable au réveil civilisationnel. C’est cette volonté que nous confirmons aujourd'hui en créant l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne. Au-delà de l’œuvre de Dominique Venner, il s’agit d’inscrire son travail dans la durée, notamment chez les jeunes générations, avec la certitude que Nietzsche avait raison : « Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire ». Notre mémoire, notre histoire, nos valeurs constituent la matrice du nécessaire réveil européen. Encore faut-il les connaître et les transmettre !
Breizh-info.com : Quels sont vos objectifs ? Quand l’institut va-t-il ouvrir ses portes ?
Philippe Conrad : L’Institut ILIADE a pour vocation principale la transmission de la longue mémoire européenne. Cette transmission est de nature « verticale », en direction prioritaire des jeunes Européens qui souhaitent retrouver les racines de leur identité dans un monde en crise. Car les « temps de confusion » dont parle notamment Christophe Levallois pour caractériser la fin d’une certaine forme de Modernité appellent un réarmement intellectuel et moral qui passe par la réappropriation de ce que nous sommes. Cet objectif de transmission ne relève pas seulement de la formation. Il est également horizontal, basé sur la communication, la diffusion de toute information ou analyse utile à cette démarche d’ordre didactique. Il existe beaucoup d’initiatives, revues, cercles de réflexion qui participent de cet effort de réveil de la conscience européenne, et qui méritent d’être mieux connus. Une place essentielle sera bien sûr accordée à l’histoire, dont Dominique Venner faisait à juste titre la matrice d’une méditation profonde de l’à-venir et le lieu de l’imprévu, où tout reste possible. Mais notre approche se veut aussi plus large, en abordant les autres aspects de la civilisation européenne, comme le renouveau des traditions populaires ou la promotion de notre patrimoine.
C’est pourquoi, à côté de cycles de formation, de réunions que nous organiserons ou conseillerons à nos amis au regard de leur intérêt, et de commissions de travail interne sur des sujets particuliers, comme l’éducation, nous proposerons un site Internet qui sera à la fois une plateforme de diffusion, de relais des meilleures initiatives, et un centre de ressources où seront notamment mis en ligne une « bibliothèque idéale », un recueil de citations choisies, des suggestions de parcours « clé en mains » sur les hauts lieux de la culture et de la mémoire européennes… Le chantier est vaste ! Nous tablons sur un lancement de ce site Internet, comme du premier cycle de formation, au début de l’année 2015.
Breizh-info.com : Le faible engouement de la jeunesse notamment pour la lecture et pour l’apprentissage de son histoire vous inquiète-t-il ? Comment y remédier ?
Philippe Conrad : On ne soulignera jamais assez, de ce point de vue, la responsabilité du naufrage du système éducatif français. En particulier l’abandon de l’enseignement des Humanités, qui avait façonné l’univers mental, culturel, des Européens depuis plusieurs siècles, et dont on mesure aujourd'hui les conséquences délétères. En attendant celles que ne va pas manquer de produire le sacrifice de l’histoire de France dans les programmes du collège et du lycée… Mais la jeunesse est la première aujourd'hui à manifester un besoin de retour aux fondamentaux. J’en veux pour preuve, par exemple, son engagement résolu au sein du mouvement d’opposition au « mariage homosexuel », et plus largement aux réformes « sociétales » promues par le pouvoir politique. Ce mouvement générationnel atteste de nouveaux questionnements parfaitement en phase avec notre projet. Il porte en germe un renouveau possible.
Il y a d’autres signaux encourageants, comme la bonne santé de la littérature de jeunesse, d’où émergent des ouvrages et des auteurs tout à fait intéressants, et qui laissent à penser que le terreau est paradoxalement peut-être plus fertile aujourd'hui qu’il y a dix ou vingt ans. Ce qui nous oblige à être les plus performants possible en matière de transmission, en utilisant davantage les nouveaux moyens de communication propres aux nouvelles générations – même si le livre reste indispensable à la fois comme outil (de travail) et comme objet (culturel).
Breizh-info.com : Comment vous contacter ? Vous aider ? Quels sont vos besoins ?
Philippe Conrad : D’ores et déjà, les internautes peuvent nous contacter via contact@institut-iliade.com, ne serait-ce que pour être tenu au courant des premières activités. Nous aurons bien sûr besoin de moyens financiers pour assurer le développement du site Internet, organiser les manifestations prévues et les sessions de formation – notamment pour parrainer des auditeurs qui ne disposeraient pas de ressources suffisantes pour se déplacer ou acheter les ouvrages et revues nécessaires. A rebours des dérives actuelles, nous entendons que l’argent ne constitue pas un critère de sélection des meilleurs !
Mais dans cette phase de fondation, l’essentiel est sans doute de diffuser l’information, notamment auprès des jeunes – mais pas seulement – qui pourraient être intéressés par les projets de formation. Transmettre la mémoire et la tradition européennes est une nécessité vitale, qui s’imposera encore davantage pour les générations à venir. Il revient à chacun que la flamme se transmette, et avec elle non seulement l’espoir mais la possibilité du réveil de notre civilisation !
Breizh-info.com (article source), le 08/07/2014.
Crédit photo : DR
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[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion
sous réserve de mention de la source d’origine.
13:44 Publié dans Blog, Entretiens, Histoire européenne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : institut iliade, mémoire européenne, identité européenne, grand effacement, philippe conrad, dominique venner
21/05/2014
21 mai / Dominique Venner... Présent !
17:39 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique venner, in memoriam, présent !
13/05/2014
Dominique Venner : Souvenirs...
Dominique Venner / Souvenirs - Part.01 & 02
A suivre (une douzaine de vidéos, si j’ai bien compris) au cours des jours à venir, via le site de TV Libertés (à l’origine du projet) ou sa chaîne Youtube.
Un grand merci à Frédérik pour les liens !
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http://www.tvlibertes.com/
https://www.facebook.com/tvlibertes
https://twitter.com/tvlofficiel
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Mise à jour (15 mai) / Part.03 & 04
Mise à jour (21 mai) / Part.05, 06 & 07
Suite(s)...
18:18 Publié dans Blog, Entretiens, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : dominique venner, itinéraire, souvenirs, entretiens filmés, in memoriam
15/01/2014
Dominique VENNER : Les armes à feu françaises
Boutique Fiertés Européennes :
Dominique VENNER : « Les armes à feu françaises »
Les armes à feu françaises réglementaires et civiles du XVIe au XXe siècle.
Pendant près de trois siècles, l’arquebuserie française a donné le ton à l’Europe entière et même au Nouveau Monde. Les armes de Versailles, de Paris, de Lyon ou de Saint-Étienne étaient les plus élégantes, les mieux conçues, les plus modernes aussi. En ce temps là, l’arme (pistolet ou fusil) n’était pas un instrument de massacre collectif. Elle était un symbole de courage, de noblesse, voire même de plaisir. C’est cette arme-là qui est évoquée ici :
· Les armes dans la littérature française.
· Les arquebusiers des rois de France.
· Boutet et la Manufacture de Versailles.
· L’histoire des platines réglementaires.
· Les pistolets de duel.
· Les inventions Delvigne et Chamelot-Delvigne.
· Lefaucheux, la chasse et la marine.
· Chassepot, Gras et Lebel.
· Tous les pistolets réglementaires.
· Le dictionnaire des fusils réglementaires.
· Les systèmes français de A à Z.
Jacques Granger éditeur – 1979 – 334 pages – 22 x 17 cms – 780 grammes.
Etat = deux petites déchirures (3 à 4 mm) soigneusement restaurées au dos de la jaquette, ainsi que quelques petites marques de stockage et manipulation(s), mais rien de franchement notable, l’ouvrage est en excellent état !
>>> 10 €uros. / Vendu ! N'est plus disponible.
Dominique Venner : Encyclopédiste de l’arme
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30/05/2013
Hommage public à Dominique Venner
10:28 Publié dans Blog, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique venner
24/05/2013
La grandeur a un nom...
La grandeur a un nom.
Elle s’appelle Dominique Venner.
Par sa vie et par sa mort, cet homme exceptionnel nous laisse un message qui sonne en nos âmes comme un tocsin. Il nous appelle à nous tenir debout, quoi qu’il arrive. A regarder le destin en face, comme ces héros homériques qui étaient pour lui une source d’inspiration permanente.
Homme d’une grande pudeur, comme le sont les âmes fortes, il était habité par un puissant idéal qu’il fallait savoir décrypter derrière ses textes inspirés, ses paroles toujours mesurées au plus juste, voire ses silences. Mais le mince sourire qui éclairait parfois son visage était, pour les initiés, le signe d’une intense jubilation.
Le chemin sans lui, pourrait paraître bien terne car il était porteur d’une flamme qui irradiait. Mais la meilleure façon de lui être fidèle est de continuer le chemin qu’il a inlassablement tracé, lui qui avait fait de la fidélité sa règle de vie. Essayons d’être dignes de lui.
Pierre VIAL
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22/05/2013
Dominique Venner / 16 avril 1935 - 21 mai 2013
Dominique Venner / 16 avril 1935 - 21 mai 2013
Avant de se donner la mort, hier, mardi 21 mai à 16 heures, devant l’autel de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, l’écrivain et historien Dominique Venner a fait parvenir une lettre à ses amis.
La dernière lettre de Dominique Venner.
Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.
Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.
Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.
Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.
Dominique Venner.
Dominique Venner sera à jamais présent à nos côtés.
>>> http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/
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Blog de Dominique Venner - 21 mai 2013.
Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée.
Je viens d’écouter un blogueur algérien : « De tout façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et il supprimeront cette loi ». Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique).
C’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas). Mais l’affirmation péremptoire de cet Algérien fait froid dans le dos. Ses conséquences serraient autrement géantes et catastrophiques que la détestable loi Taubira.
Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine.
Depuis longtemps, de grands écrivains ont sonné l’alarme, à commencer par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints (Robert Laffont), dont la nouvelle édition connait des tirages record.
Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir.
Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable « réforme intellectuelle et morale », comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu.
Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.
Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.
Dominique Venner
( http://www.dominiquevenner.fr/2013/05/la-manif-du-26-mai-et-heidegger/ )
« Quand j’étais gamin, petit Parisien élevé au gaz d’éclairage et au temps des restrictions, mon père m’avait envoyé prendre l’air à la campagne, aux soins d’un vieux couple. Lui était jardinier, il bricolait çà et là, entre les plants de carottes et les rangs de bégonias. Le bonhomme était doux et tendre, même avec ses ennemies les limaces. Devant sa femme, jamais il n’ouvrait la bouche, à croire qu’elle lui avait coupé la langue et peut-être autre chose. Il n’avait même pas droit aux copains c’est-à-dire au bistrot. J’étais son confident, le seul, je crois, qui eut jamais ouvert le cœur à sa chanson. Il me racontait le temps lointain quand il avait été un homme. Cela avait duré quatre années terribles et prodigieuses, de 1914 à 1918. Il était peut-être un peu simple d’esprit mais son œil était affûté et son bras ne tremblait pas. Un officier avait repéré les aptitudes du bougre et fait de lui un tireur d’élite, un privilégié. Armé de son Lebel, li cartonnait ceux d’en face avec ardeur et précision, sans haine ni remords. Libre de sa cible et de son temps, exempté de la plupart des corvées, il était devenu un personnage ; Il tirait les porteurs d’épaulettes et de galons en feldgrau. Il me cita des chiffres incroyables qui avaient sans doute gonflé dans sa petite tête radoteuse en trente ans de remachouillis solitaires. Avec lui j’ai découvert cette vérité énorme que la vie d’un homme, ce ne sont pas les années misérables qui se traînent du berceau à la tombe, mais quelques rares éclairs fulgurants ; Les seuls qui méritent le nom de vie. Ceux que l’on doit à la guerre, l’amour, l’aventure, l’extase mystique ou la création. A lui, la guerre, généreusement, avait accordé quatre ans de vie ; Privilège exorbitant au regard de tous les bipèdes mis au tombeau sans jamais avoir vécu. »
« Mes choix profonds n’étaient pas d’ordre intellectuel mais esthétiques. L’important pour moi n’était pas la forme de l’Etat –une apparence- mais le type d’homme dominant dans la société. Je préférais une république ou l’on cultivait le souvenir de Sparte à une monarchie vautrée dans le culte de l’argent. Il y avait dans ces simplifications un grand fond de vérité. Je crois toujours aujourd’hui que ce n’est pas la Loi qui est garante de l’homme mais la qualité de l’homme qui garantit la Loi. »
« J’ai rompu avec l’agitation du monde par nécessité intérieure, par besoin de préserver ma liberté, par crainte d’altérer ce que je possédais en propre. Mais il existe plus de traverses qu’on ne l’imagine entre l’action et la contemplation. Tout homme qui entreprend de se donner une forme intérieure suivant sa propre norme est un créateur de monde, un veilleur solitaire posté aux frontières de l’espérance et du temps. »
Dominique Venner, Le cœur rebelle. 1994.
( http://hoplite.hautetfort.com/archive/2008/12/07/rebelle.html )
17:43 Publié dans Blog, In memoriam, Livres - Littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : dominique venner, in memoriam
15/12/2012
Dominique VENNER / Que faire ? disent-ils…
Que faire ? disent-ils…
Pour respirer un peu loin des miasmes ridicules de la petite politique, je vais parler d’un message que m’adresse un lecteur de La Nouvelle Revue d’Histoire. Un lecteur mécontent, je le précise. Il a 21 ans, des études scientifiques. Il vit en grande banlieue. Il a réagi à la lecture de notre dossier récent « Les droites radicales en Europe ». Il me reproche, dans mon éditorial, de ne pas répondre à la question du « Que faire ? ». Il relève mes distances à l’égard de l’action politique, note que je parle de « solution spirituelle », me disant en substance : « c’est bien beau, mais cela ne me dit pas comment réagir face à la décadence européenne ». Je ne vais trahir aucun secret en reproduisant ma réponse qui résume en profondeur ma façon de voir. Voici :
« N’attendez pas de moi des recettes pour l’action. Attendez de moi que je dise ce qu’est la vocation de votre génération. Si vous éprouvez le désir d’une action politique, engagez-vous, mais en sachant que la politique a ses propres règles qui ne sont pas celles de l’éthique. Quelle que soit votre action et tout simplement votre existence, il est vital est de cultiver en vous, chaque jour, comme une invocation inaugurale, ce qui doit devenir, par répétition, une foi indestructible. Une foi indestructible dans le devenir européen au-delà de la période présente.
« Je songe souvent au désespoir de Symmaque, appelé « le dernier Romain », l’un de nos ancêtres spirituels. J’ai évoqué ce personnage bien connu dans Histoire et tradition des Européens (p.39-41). Symmaque, grand aristocrate romain, vivait à la fin du IVe siècle, époque sinistre entre toutes. Il est mort en témoin désespéré de la fin de l’ancienne romanité. Il ignorait que l’esprit de la romanité, héritier lui-même de l’hellénisme, renaîtrait par la suite perpétuellement sous des formes nouvelles. Il ignorait que l’âme européenne, autrement dit l’esprit de l’Iliade, est éternel à l’échelle humaine (qui n’est pas celle de la physique astrale).
« Nous qui connaissons l’histoire sur quelques milliers d’années et l’explorons avec le regard interrogateur qui pouvait être celui de Symmaque, nous savons ce qu’il ne savait pas. Nous savons qu’individuellement nous sommes mortels, mais que l’esprit de notre esprit est indestructible, comme celui de tous les grands peuples et de toutes les grandes civilisations. Pour les raisons que j’ai souvent expliquées (conséquences du Siècle de 1914), ce n’est pas seulement l’Europe de la puissance qui est en sommeil. C’est avant tout l’âme européenne qui est en dormition. Quand viendra le grand réveil ? Je l’ignore et certainement je ne le verrai pas. Mais de ce réveil je ne doute pas une seconde. L’esprit de l’Iliade est comme une rivière souterraine toujours renaissante et intarissable. Parce que cela est vrai, mais invisible, il faut se le répéter soir et matin. Et ce secret (l’éternité de l’esprit de l’Iliade), personne ne pourra jamais nous le voler. »
Dominique Venner.
http://www.dominiquevenner.fr/2012/12/que-faire-disent-ils/
13:45 Publié dans Blog, Histoire européenne, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique venner, europe, européens, âme européenne, la nouvelle revue d’histoire
14/07/2012
Lettre sur l’identité...
Lettre sur l’identité à mes amis souverainistes,
par Dominique Venner
Ex: http://fr.novopress.info/
Quand on appartient à une nation associée à Saint Louis, Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV ou Napoléon, un pays qui, à la fin du XVIIe siècle, était appelé « la grande nation » (la plus peuplée et la plus redoutable), il est cruel d’encaisser les reculs historiques répétés depuis les lendemains de Waterloo, 1870, 1940 et encore 1962, fin ignominieuse de la souveraineté française en Algérie. Une certaine fierté souffre nécessairement.
Dès les années 1930, beaucoup d’esprits français parmi les plus audacieux avaient imaginé trouver dans une Europe à venir en entente avec l’Allemagne, un substitut à cet affaiblissement constant de la France. Après la catastrophe que fut la Seconde Guerre mondiale (qui amplifiait celle de 14-18), naquit un projet légitime en soi. Il fallait interdire à tout jamais une nouvelle saignée mortelle entre Français et Allemands. L’idée était de lier ensemble les deux grands peuples frères de l’ancien Empire carolingien. D’abord par une association économique (la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), puis par une association politique. Le général de Gaulle voulut concrétiser ce projet par le Traité de l’Elysée (22 janvier 1963), que les Etats-Unis, dans leur hostilité, firent capoter en exerçant des pressions sur la République fédérale allemande.
Ensuite, on est entré dans les dérives technocratiques et mondialistes qui ont conduit à l’usine à gaz appelée « Union européenne ». En pratique, celle-ci est la négation absolue de son appellation. La pseudo Union européenne est devenue le pire obstacle à une véritable entente politique européenne respectueuse des particularités des peuples de l’ancien Empire carolingien.
L’Europe, il faut le rappeler, c’est d’abord une unité de civilisation multimillénaire depuis Homère, mais c’est aussi un espace potentiel de puissance et une espérance pour un avenir qui reste à édifier. Pourquoi une espérance de puissance ? Parce qu’aucune des nations européennes d’aujourd’hui, ni la France, ni l’Allemagne, ni l’Italie, malgré des apparences bravaches, ne sont plus des États souverains.
Il y a trois attributs principaux de la souveraineté :
1er attribut : la capacité de faire la guerre et de conclure la paix. Les USA, la Russie, Israël ou la Chine le peuvent. Pas la France. C’est fini pour elle depuis la fin de la guerre d’Algérie (1962), en dépit des efforts du général de Gaulle et de la force de frappe qui ne sera jamais utilisée par la France de son propre chef (sauf si les Etats-Unis ont disparu, ce qui est peu prévisible). Autre façon de poser la question : pour qui donc meurent les soldats français tués en Afghanistan ? Certainement pas pour la France qui n’a rien à faire là-bas, mais pour les Etats-Unis. Nous sommes les supplétifs des USA. Comme l’Allemagne et l’Italie, la France n’est qu’un État vassal de la grande puissance suzeraine atlantique. Il vaut mieux le savoir pour retrouver notre fierté autrement.
2ème attribut de la souveraineté : la maîtrise du territoire et de la population. Pouvoir distinguer entre les vrais nationaux et les autres… On connaît la réalité : c’est l’État français qui, par sa politique, ses lois, ses tribunaux, a organisé le « grand remplacement » des populations, nous imposant la préférence immigrée et islamique avec 8 millions d’Arabo-musulmans (en attendant les autres) porteurs d’une autre histoire, d’une autre civilisation et d’un autre avenir (la charia).
3ème attribut de la souveraineté : la monnaie. On sait ce qu’il en est.
Conclusion déchirante : la France, comme État, n’est plus souveraine et n’a plus de destin propre. C’est la conséquence des catastrophes du siècle de 1914 (le XXe siècle) et du grand recul de toute l’Europe et des Européens.
Mais il y a un « mais » : si la France n’existe plus comme État souverain, le peuple français et la nation existent encore, malgré tous les efforts destinés à les dissoudre en individus déracinés ! C’est le grand paradoxe déstabilisateur pour un esprit français. On nous a toujours appris à confondre l’identité et la souveraineté en enseignant que la nation est une création de l’État, ce qui, pour les Français, est historiquement faux.
C’est pour moi un très ancien sujet de réflexion que j’avais résumé naguère dans une tribune libre publiée dans Le Figaro du 1er fév. 1999 sous le titre : « La souveraineté n’est pas l’identité ».
(Je la mettrai en ligne un jour prochain à titre documentaire).
Non, la souveraineté de l’État ne se confond pas avec l’identité nationale. En France, de par sa tradition universaliste et centraliste, l’Etat fut depuis plusieurs siècles l’ennemi de la nation charnelle et de ses communautés constitutives. L’État a toujours été l’acteur acharné du déracinement des Français et de leur transformation en Hexagonaux interchangeables. Il a toujours été l’acteur des ruptures dans la tradition nationale.
Voyez la fête du 14 juillet : elle célèbre une répugnante émeute et non un souvenir grandiose d’unité. Voyez le ridicule emblème de la République française : une Marianne de plâtre coiffée d’un bonnet révolutionnaire. Voyez les affreux logos qui ont été imposés pour remplacer les armoiries des régions traditionnelles. Souvenez-vous qu’en 1962, l’État a utilisé toute sa force contre les Français d’Algérie abandonnés à leur malheur. De même, aujourd’hui, il n’est pas difficile de voir que l’État pratique la préférence immigrée (constructions de mosquées, légalisation de la viande hallal) au détriment des indigènes.
Il n’y a rien de nouveau dans cette hargne de l’État contre la nation vivante. La République jacobine n’a fait que suivre l’exemple des Bourbons, ce que Tocqueville a bien montré dans L’Ancien Régime et la Révolution avant Taine et d’autres historiens. Nos manuels scolaires nous ont inculqué une admiration béate pour la façon dont les Bourbons ont écrasé la « féodalité », c’est-à-dire la noblesse et les communautés qu’elle représentait. Politique vraiment géniale ! En étranglant la noblesse et les communautés enracinées, cette dynastie détruisait le fondement de l’ancienne monarchie.
Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, la Révolution individualiste (droits de l’homme) triomphait en France alors qu’elle échouait partout ailleurs en Europe grâce à une féodalité et à des communautés restées vigoureuses. Relisez ce qu’en dit Renan dans sa Réforme intellectuelle et morale de la France (disponible en poche). La réalité, c’est qu’en France l’État n’est pas le défenseur de la nation. C’est une machine de pouvoir qui a sa logique propre, passant volontiers au service des ennemis de la nation et devenant l’un des principaux agents de déconstruction identitaire.
[cc] Novopress.info, 2012, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine [http://fr.novopress.info/]
http://fr.novopress.info/115104/tribune-libre-lettre-sur-...
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2012/06/26/l...
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