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21/07/2016

Donbass women fight against Ukraine's invasion...


Donbass women fight against Ukraine's invasion, 

for their children & motherland.

Anna News

23/06/2016

Rapport de situation de Donetsk - 22 juin 2016

Après un nouvel affrontement avec les Forces Armées Ukrainiennes, les unités du régiment Azov sont retirées de la zone de front.

« La situation dans la République populaire de Donetsk reste tendue. Durant la journée écoulée, l'armée ukrainienne a bombardé 412 fois le territoire de la République », a rapporté mercredi le cdt en second du commandement opérationnel du ministère de la Défense de la RPD Edouard Bassourine, en soulignant que « le commandement des Forces Armées Ukrainiennes a pris la décision de retirer le régiment Azov de la zone de responsabilité de la 36ème brigade et, donc, par conséquent, de la zone de l'OAT ».

« L'ennemi a tiré 134 obus de mortier de 120 mm et 160 obus de mortier de 82 mm. L'ennemi a aussi utilisé lors des bombardements des véhicules de combat d'infanterie, des lance-grenades et des armes légèresLes punisseurs ont ouvert le feu contre les localités suivantes : Zaïtsevo, Yelenovka, Zhabichevo, Spartak, Yasinovataya, la mine Gagarine, Mineralnoye, Vasilyevka, Sakhanka, le district de Petrovsky et l'aéroport de Donetsk.
Suite aux bombardements des positions des forces armées de la RPD, un soldat de la RPD a été blessé.
Les ordres criminels de bombarder ont été donnés par les commandants de brigade Zoubanich, Ryabokon, Vodolazsky, Sokolov, Delyatitsky, Voylokov et Zabolotny.
Nous avons transmis toutes les données sur les violations des accords de Minsk aux représentants de l'OSCE et du CCCC.

Nos services de renseignement continuent d'enregistrer l'accumulation d'armes prohibées et de soldats ennemis tout le long de la ligne de contact :
- À Krasnogorovka (à 3 km de la ligne de contact) nous avons détecté quatre véhicules de combat d'infanterie ;
- À Talakovka (à 13 km de la ligne de contact) nous avons détecté l'arrivée de deux systèmes d'artillerie motorisés Gvozdika de 122 mm.

D'après nos services de renseignement, les FAU (Forces Armées Ukrainiennes) continuent de se bombarder mutuellement. 
En particulier, un affrontement a eu lieu entre les unités de la 36ème brigade de marine et le régiment Azov, faisant, des deux cotés, une douzaine de blessés et quatre morts. Suite à cet affrontement, le commandement des FAU a pris la décision de retirer le régiment Azov de la zone de responsabilité de la 36ème brigade et, donc, par conséquent, de la zone de front

Une autre commission du commandement des FAU est arrivée avec des représentants de la Sécurité Intérieure dans la zone de rotation de la 30ème brigade dans la localité de Novotroitskoye pour enquêter sur la fourniture de nourriture de mauvaise qualité aux volontaires. La commission enquête aussi sur la perte d'une grande quantité d'armes et de munitions lorsque les unités du 14ème bataillon de la 72ème brigade ont quitté leurs positions lors de la rotation. En outre, la zone de la localité de Novotroitskoye est actuellement sujette à une épuration active des habitants loyaux à la RPD.

Réalisant a futilité de la guerre dans le Donbass, les soldats appelés lors de la dernière vague de mobilisation fuient en masse de leurs unités et se cachent chez des proches, y compris sur le territoire de la RPD et la RPL, pour ne pas devoir aller dans la zone de l'OAT.

Néanmoins, l'Ukraine continue de renforcer ses unités tout le long de la ligne de contact et se prépare à la reprise des hostilités dans le Donbass. Cependant, je vous assure en toute responsabilité que les forces armées de la République sont en capacité de repousser toute agression, » a indiqué Bassourine.

Edouard Bassourine, commandant en second du commandement opérationnel du ministère de la Défense de la RPD,  traduction officielle depuis l'anglais par Christelle Néant

Agence DONi News

Vidéo conférence du 20 juin.

14/06/2016

Du pain, du foot et de la désinformation...

Du pain, du foot et de la désinformation :
Escalade du conflit et génocide de la population du Donbass dans le silence des médias occidentaux.

Alors que le conflit du Donbass s'aggrave nettement depuis le début du mois de juin, les yeux du monde sont rivés sur l'Euro 2016. Il est vrai que regarder des équipes de multimillionnaires courir après un ballon est bien plus important que de s'informer sur le génocide en cours dans le Sud-Est de ce qui fut l'Ukraine.

Alors que la deuxième quinzaine du mois de mai était marquée par une moyenne de 284 bombardements par jour sur le territoire de la République populaire de Donetsk, rien que pour les 11 premiers jours de juin, la moyenne monte à 519 bombardements par jour, soit 82 % d'augmentation. Les FAU ont aussi ressorti l'artillerie de gros calibre, y compris les canons de 122 mm et 152 mm, avec lesquels ils ont tiré entre autre sur Yasinovataya et Makeyevka.

Il faut dire que l'Euro 2016 est une occasion rêvée pour l'armée ukrainienne de continuer en toute tranquillité le génocide de la population du Donbass. L'attention médiatique est toute entière focalisée sur la compétition footballistique.

Durant les derniers jours plusieurs attaques de l'armée ukrainienne contre les positions de l'armée de la République populaire de Donetsk ont été repoussées, à Gorlovka et près d'Avdeyevka, faisant au total 9 morts et 19 blessés parmi les soldats ukrainiens, et deux morts parmi les soldats de la RPD. Durant la semaine écoulée quatre autres soldats de la RPD sont morts et trois ont été blessés. Et rien que le 9 juin 2016, un civil est mort et 18 ont été blessés lors des bombardements. Les bâtiments détruits quant à eux se comptent par dizaines.

Et alors que la population de la République populaire de Donetsk s'est mobilisée en masse (30 000 à 60 000 personnes ont défilé dans l'artère principale de Donetsk) contre toute velléité d'armer la mission de l'OSCE dans le Donbass, les médias occidentaux aux ordres n'ont rien trouvé de mieux que de minimiser l'événement, en oubliant en outre de parler de tout le reste. Ainsi Euronews, sortant des chiffres fantaisistes de 5000 manifestants (Note F.E : voir plus bas pour vous faire une idée réelle via une vidéo tournée sur place), en profite pour glisser une allusion sur le côté dictatorial de la République populaire :

« Un rassemblement de 5.000 personnes pourtant pas vraiment spontané, selon plusieurs témoignages sur place. Ainsi, plusieurs personnes ont affirmé à l’AFP avoir été “fortement incitées” à participer à la manifestation. »

Bien sur aucune citation détaillée des soit-disant témoignages de personnes ayant été « fortement incitées » à manifester. Entre ca et les chiffres fantaisistes sortis d'on ne sait où, Euronews nous gratifie une fois de plus d'un article diffamatoire et russophobe de première catégorie.

Pour résider moi-même à Donetsk à plein temps, je peux assurer que les gens ici n'ont pas besoin d'être « fortement incités » pour protester contre l'OSCE. Lorsque les gens que je croise dans la rue comprennent que je suis étrangère, une des premières questions qui leur vient assez fréquemment, d'un ton inquiet, est « Vous êtes de l'OSCE ? ». Lorsque je leur répond que non, et que je suis journaliste pour un média local, la personne se détend immanquablement et souvent esquisse même un sourire.

Cette question, et cette crispation autour de la mission de l'OSCE, est très clairement perceptible et compréhensible pour ceux qui vivent ici avec la population locale, qui endure quotidiennement les bombardements de l'armée ukrainienne dans le silence de l'Occident. Un Occident bien trop occupé à regarder la version moderne des jeux du cirque pour se préoccuper des morts du Donbass.

Christelle Néant pour Doni.

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Sources :
https://dnipress.com/fr/posts/donetsk-sitrep-deterioratio...
https://dninews.com/article/afu-fired-nearly-170-shells-d...
http://fr.euronews.com/2016/06/10/ukraine-les-habitants-d...
https://dninews.com/article/over-60-thousand-dpr-resident...
http://dan-news.info/defence/ukrainskie-siloviki-nachali-...
http://dan-news.info/defence/vsu-obstrelyali-iz-tyazhelyx...
https://dninews.com/article/donbass-united-against-armed-...
http://dan-news.info/defence/devyat-ukrainskix-silovikov-...

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Le Donbass est uni contre toute mission armée de l'OSCE ou intervention étrangère.

Le vendredi 10 juin, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le centre de la capitale de la RPD pour envoyer un message clair au monde : « Nous ne tolérerons pas d'intervention étrangère, non à la mission de police armée de l'OSCE » . Il est clair dans cette démonstration de force que le peuple du Donbass est uni dans sa défense contre l'agression militaire ukrainienne et le peuple de la République populaire de Donetsk attache une grande importance à ses forces d'autodéfense, qui protègent la République avec succès. Il n'y a pas de place pour une mission armée de l'OSCE dans le Donbass.

Les estimations du nombre de personnes qui se sont rassemblées dans la capitale de la République populaire de Donetsk vont de 30 000 à 60 000 personnes.

Voici les photos officielles et la vidéo diffusée par la chaîne télévisée UNION de Donetsk.

Agence DONi News

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12/06/2016

Donetsk / Rapport de situation hebdomadaire.

Donetsk 
Rapport de situation hebdomadaire - 10 juin 2016.

Bonjour ! Aujourd'hui je vais de nouveau résumer les événements de la semaine écoulée.
Durant la semaine, nous avons noté une détérioration délibérée de la situation dans la direction de Donetsk de la part de l'armée ukrainienne. Cette dernière a intensifié quotidiennement les bombardements de notre territoire. Au total, les punisseurs ont bombardé 3586 fois le territoire de la République, y compris 1936 fois avec des armes lourdes.
Les événements les plus tragiques ont eu lieu le 9 juin, lorsque le groupe des FAU situé dans la zone d'Avdeyevka a mené une provocation sanglante, en utilisant de l'artillerie de gros calibre, incluant des mortiers lourds et des obusiers.
(...) 

D'après les données du ministère des Situations d'urgence, du ministère de l'Intérieur et des institutions médicales, suite aux bombardements punitifs de cette semaine, un civil est mort et 18 ont été blessés. Ce nombre inclut Ilya Nizhnets, un garçon de trois ans, qui est actuellement, avec sa mère, en soins intensifs dans un état grave après le bombardement d'hier sur une maison du 28/12 de la rue Electronnaya, dans le district de Kouibychev à Donetsk. Beaucoup d'habitants, y compris les personnes âgées et les enfants, ont passé la nuit dans les caves, et après l'horreur qu'ils ont du endurer, ont besoin d'assistance médicale et psychologique.
L'armée ukrainienne a endommagé 77 bâtiments à Donetsk, Dokouchaevsk, Zaïtsevo et Yasinovataya. En outre, durant la semaine écoulée, suite aux bombardements des punisseurs, quatre soldats des forces armées de la RPD sont morts et trois autres ont été blessés.
(...)

Vous noterez que la provocation a coïncidé à la minute près avec l'arrivée dans la zone de l'OAT, près d'Avdeyevka, d'un groupe de diplomates militaires américains, menés par le colonel M. Van-Devilche attaché militaire, et son assistant E. Self, accompagnés de représentants du quartier général des forces armées ukrainiennes, et le déploiement de deux systèmes radar américains de guidage d'artillerie AN-TPQ-48 et AN-TPQ-36.
La cause probable de l'intensification des violations du cessez-le-feu serait une tentative de démontrer les capacités de cet armement au combat, ainsi qu'une tentative délibérée de déstabiliser la situation dans la zone de conflit. Le refus de A. Kouchma de participer à une réunion extraordinaire du groupe de contact trilatéral à Minsk, initié par nos autorités, confirme le fait que les actions des autorités et des forces armées ukrainiennes étaient préméditées.
(...)

Cette semaine, nos services de renseignement ont enregistré des affrontements réguliers entre les unités des forces armées ukrainiennes et les nazis des bataillons de volontaires. Suite aux échanges de tirs mutuels, les pertes des forces armées ukrainiennes pour la semaine écoulée sont de 10 morts et environ 50 blessés. Les dirigeants militaires ukrainiens continuent de dissimuler les véritables chiffres de leurs pertes et les sous-estiment grandement.
L'un des faits démontrant la réalité au sein des forces armées ukrainiennes, est la tentative d'usage de la force contre un soldat du 16ème bataillon de la 58ème brigade simplement à cause du fait qu'il avait parlé au téléphone avec des proches vivant sur le territoire de la République populaire de Donetsk.

Toute tentative des dirigeants politiques et militaires ukrainiennes de reprendre les hostilités dans le Donbass se terminera de manière certaine par la défaite des forces armées ukrainiennes. Les forces armées de la RPD sont prêtes à faire face à toute évolution de la situation sur la ligne de contact. Nous maintenons de manière régulière la préparation au combat des unités, ainsi que l'état psychologique et moral de nos soldats.

Major-général Denis Sinenkov, commandement opérationnel des forces armées de la RPD, traduction depuis l'anglais par Christelle Néant.

Agence DONi News

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03/06/2016

Zakharchenko annonce le lancement d'une pétition sur l'échec de l'application par l'Ukraine de la résolution de l'ONU concernant la mise en œuvre des accords de Minsk.

2 juin 2016

Déclaration du président de la République Populaire de Donetsk, A. Zakharchenko, sur le lancement d'une collecte de signatures pour une pétition sur l'échec de l'application par l'Ukraine de la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU du 17 février 2015 concernant « l'approbation du complexe de mesures pour la mise en œuvre des accords de Minsk »

*  *  *  *  *

Le 17 février 2015, le Conseil de Sécurité de l'ONU a unanimement voté, lors de sa réunion, une résolution sur l'Ukraine soutenant les accords de Minsk en général, et en particulier un ensemble de mesures. Depuis lors, le complexe de mesures est devenu un instrument légal international liant tous les membres appliquant le droit international.

La résolution stipule, entre autres, que toutes les parties du conflit ukrainien doivent mettre pleinement en œuvre les accords de Minsk. Le document souligne également que le conflit ne peut être résolu que par des moyens pacifiques.

La moitié d'une année s'est écoulée depuis la signature du complexe de mesures à Minsk, mais l'Ukraine n'a même pas commencé à mettre en œuvre ses dispositions.

Au lieu de cela, Kiev s'est lancé dans une imitation des mesures concrètes et, sous de faux prétextes, retarde le processus de paix. L'Ukraine n'a même pas rempli les premiers paragraphes du complexe de mesures qui précédent le règlement politique :
- Kiev ne respecte pas le cessez-le-feu et continue de bombarder nos villes, y compris avec des armes lourdes, ce qui est une violation du 2ème paragraphe du complexe de mesures ;
- L'amnistie énoncée dans le 5ème paragraphe du complexe de mesures n'est toujours pas adoptée ;
- La partie ukrainienne simule le processus de libération et d'échange des prisonniers, basé sur le principe « tous pour tous » prescrit par le 6ème paragraphe du complexe de mesures. Ils essayent d'échanger des soldats ukrainiens capturés les armes à la main, contre des personnes emprisonnées par le SBU sous des accusations farfelues et n'ayant souvent rien à voir avec le conflit. Dans le même temps, nos camarades et des milliers de prisonniers politiques sont toujours dans les prisons ukrainiennes.

Dans les accords de Minsk se trouvent les engagements des parties impliquées dans le conflit, et ceux de Kiev en premier lieu, et nous continuons à affirmer l'impréparation et la réticence absolues des autorités de Kiev à assumer les obligations signées par le président ukrainien.

Dans ce contexte, l'Occident commence à réaliser que cette tactique de l'Ukraine est un sabotage des accords de Minsk, et que la paix dans le Donbass est bénéfique aujourd'hui à tous, sauf Kiev.

La population du Donbass lance un appel aux organisations internationales pour arrêter le génocide du peuple du Donbass par les autorités ukrainiennes et faire cesser l'opération punitive appelée OAT.

Nous commençons à collecter des signatures, et nous allons montrer au monde que des millions de nos citoyens attendent la paix et la fin du cauchemar qui continue par la faute de Kiev depuis deux ans. Ensemble, nous pouvons prouver que la vérité est du côté du peuple du Donbass.

Après cela aucun pays dans le monde ne pourra fermer les yeux silencieusement sur les actions illégales qui ont lieu dans notre pays. Aucune machine de propagande ne pourra nous résister.

Personne n'a jamais mis le Donbass à genoux, et personne ne peut y arriver !

Dieu n'est pas dans la force, mais dans la vérité !

Alexander Zakharchenko

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https://dnipress.com/fr/posts/zakharchenko-announced-laun...

Traduction depuis l'anglais par Christelle Néant.
Agence DONi News / https://dnipress.com/fr/

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30/10/2015

Site officiel d'Alexander Zakharchenko

Site officiel d'Alexander Zakharchenko

(Cliquez sur la photo) 

Alexander Zakharchenko, Donetsk, Donbass, Novorossia

The Head of the Donetsk People's Republic. 

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Le 22 octobre 2015, le site officiel du Président de la République populaire de Donetsk a été ouvert. Il est disponible sur en trois langues, en russe, anglais et ukrainien.

« Nous nous sommes battus plus d’un an et nous n’avions pas le temps pour les mots mais seulement pour la lutte armée. Désormais, nous avons une accalmie relative et nous pouvons passer aux paroles ! Nous avons besoin d’une page publique, pour les annonces, nos tâches et nos objectifs. C’est la raison de ma décision d’ouvrir une page officielle » a déclaré Alexandre Zakhartchenko.

Il a ajouté que les pages officielles de la présidence dans les réseaux sociaux seront bientôt ouvertes. Le site dispose d’un fil d’actualité, des informations sur le Président de la RPD, ainsi qu’un formulaire électronique pour les citoyens.

Cliquez sur la photo pour accéder au site !  

28/08/2015

Russel « Texas » Bentley, l’Amérique qui refuse d’abandonner le Donbass.

Russel « Texas » Bentley, l’Amérique qui refuse d’abandonner le Donbass.

24 août 2015

Les Etats-Unis sont souvent montrés comme une des plaies de l’Humanité, attisant guerres et conflits, poussant des pions, manipulant l’Union européenne et se trouvant à la manœuvre à travers le monde dans le grand jeu international. Le Peuple américain toutefois n’est pas à confondre avec son gouvernement. Si beaucoup sont aveuglés ou dans l’ignorance totale du dessous des cartes, il y a une opposition américaine véritable et qui ne se décline pas seulement à travers le duel illusoire de deux grandes formations politiques. Russel « Texas » Bentley est de ceux-là, en venant dans le Donbass avec quelques autres Américains, il a prouvé qu’il y avait encore des hommes et des femmes debout en Amérique.

Ce grand pays, chef de file de l’illusion démocratique qui est aussi un mirage européen a donné naissance à Russel en 1966 à Austin. Il vient d’une famille humble du Texas, une terre dont les Français ne connaissent que quelques stéréotypes sans doute tout aussi ridicules que ceux qui sont véhiculés sur la Russie. Il dit lui-même avoir vécu une enfance libre et différente, lui apportant autre chose que les désirs futiles de la société américaine. Il ne finira cependant pas son cursus scolaire primaire et secondaire, comme il le dit lui-même, il était « un mauvais garçon ». Il fait effectivement les 400 coups, aura des ennuis avec la Police, vivra une vie riche en événements. D’abord ouvrier dans une usine américaine installée à Mexico, dès l’âge de 16 ans, il indique que ce moment de sa vie fut capital. C’est en effet au contact des classes sociales les plus pauvres qu’il se retrouve. Il s’engage ensuite dans l’Armée américaine où il servira pendant trois années. C’est une expérience qui le conduit dans les troupes du Génie, il passe même deux ans en Europe, en Allemagne, ce qui lui permet de visiter l’Ecosse ou l’Autriche.

De retour au pays, il travaille six années dans le restaurant paternel, un établissement pour touristes installé sur une plage du Mexique, endroit paradisiaque pour les Américains et étrangers. Ses ambitions d’entrer au collège pour entamer des études supérieures sont toutefois perturbées par la mauvaise situation financière de sa famille. Alors, il part, effectue tous les boulots possibles, s’installe à Houston, puis dans le Minnesota, puis en Alaska, il sera entre autre bucheron, rude travail. Dans cette histoire de vie, Russel indique avoir été politisé assez rapidement et inspiré par des personnages comme Che Guevara. Il comprit vite que la politique internationale américaine visait autre chose que le bonheur des peuples. Son premier contact avec la Russie se fera, comme souvent, à travers une femme. C’est avec émotion et fougue qu’il parle de cette rencontre et de leur vie commune. Les événements politiques, les guerres, les révolutions se succédaient dans le Monde. Il dit avoir été marqué par ceux du 11 septembre 2001. Il ne sera pas dupe dit-il des commanditaires des attentats. C’est le sapeur du Génie qui parle, pour lui, l’écroulement des tours du Wall Trade Center ne pouvait être le fait du choc du crash de l’avion de ligne. Il doute et observe.

Il s’engagera totalement contre la guerre contre l’Iraq, ayant déjà manifesté en 1990 contre l’agression internationale, il se trouve dans la rue avec des milliers de manifestants en 2003. Cet engagement politique se couple vite avec un engagement social et humanitaire. Comme il le dit simplement « J’ai aidé des gens dans le besoin, par exemple la famille d’un prisonnier, sa femme restée seule avec cinq enfants, et bien d’autres gens oubliés par le système sociétal américain ». Le choc final après l’Afghanistan, la Somalie, la Lybie ou la Syrie arrive le 2 mai 2014, à la nouvelle du massacre d’Odessa. L’événement fut un électrochoc, il ne peut se résoudre à rester sans rien faire. Il ne réfléchira pas longtemps. Il vend sa moto 2 000 $, lui l’amoureux et le passionné des puissantes mécaniques à deux roues. Rassemblant également ses économies, il quitte le pays pour rejoindre Moscou puis de là Rostov et enfin Donetsk. Il y arrive en décembre 2014 alors que la fournaise du Donbass est en pleine ébullition. La guerre est là, il est incorporé dans le bataillon Vostock, l’un des meilleurs de l’Armée républicaine.

Il ne tarde pas à monter au front et participe dès le 17 janvier 2015 à de terribles combats autour de l’aéroport de Donetsk. N’ayant jamais vu le feu auparavant, il raconte ses premiers instants dans le tourbillon de la guerre avec force : « Il faisait vraiment froid, j’avais déjà connu cela dans le Minnesota ou en Alaska, mais en temps de guerre, rester des heures sans bouger fait que tu ne ressens plus tes mains ou tes jambes. C’était très dur et vraiment dangereux, cela tirait dans tous les sens et nous étions sévèrement bombardés par les Ukrainiens. Nous avons subi des pertes, j’ai vu tomber des camarades, mais nous les avons finalement repoussés avec beaucoup plus de casse. Je ne me suis jamais dit que ma dernière heure était venue, mais l’épreuve du feu est un moment particulier que j’ai du mal à exprimer. Finalement nous avons pris toutes les positions des Ukrainiens, la tour de contrôle et par la suite je suis resté au front jusqu’au mois de mai dernier. Durant cette période j’ai changé d’unité, pour intégrer le bataillon Khan, un bataillon d’élite, de commandos, vraiment des soldats très professionnels et bien entraînés. A mon âge j’ai eu du mal à suivre et j’ai finalement été transféré au sein de mon unité au service d’informations, comme correspondant de guerre, je me suis alors lancé dans la guerre de l’information »

Cette guerre de l’information, Russel va fonder la Radio Free Donbass, « Good Morning Donbaassssssssssss ! » qui diffuse pour l’instant deux fois par semaine quelques heures le mardi et le dimanche (depuis seulement trois semaines). Questionné sur son retour en Amérique il répond que « je n’en ai pas l’intention, ma maison maintenant c’est le Donbass, il y a ici un Peuple admirable, une cause à défendre, de belles filles, des hommes et des femmes que je respecte infiniment pour leur courage et leur abnégation. De toute façon si je rentrais aux USA, la prison m’attendrait et de sérieux problèmes. Ma famille et mes amis me supportent, même si beaucoup sont de chauds partisans de la famille Bush, mais ils comprennent et respectent ma décision. Je ne rentrerais probablement jamais en Amérique. Je pense d’ailleurs que cette guerre se finira par la victoire de la Novorossia, de quelle façon et quand, je ne puis le dire, mais je crois que ce pays s’étendra jusqu’à Odessa ! ». « A bientôt mon frère » me lance-t-il dans un Français imparfait au milieu de mots russes et américains. Son chapeau est désormais légendaire toujours vissé sur sa tête et orné d’une étoile rouge à la manière des combattants soviétiques. Je le quitte après avoir une fois encore entendu une histoire de vie, qui montre, qu’ici ou ailleurs, qu’en Europe ou aux Etats-Unis, il y a de l’espoir. Il y a des âmes et des cœurs qui ne battent pas que pour le Donbass, mais pour notre liberté à tous. La question est de savoir ce que nous ferons de nos propres vies. Russel lui a choisi. 

Laurent Brayard

http://novorossia.today/russel-texas-bentley-l-amerique-qui-refuse-d-abandonner-le-donbass/

http://novorossia.today/fr/

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Et si le Donbass avait la parole ?

Et si le Donbass avait la parole ?

21 août 2015

Donetsk, un début de soirée dans la canicule. Le match de foot, Derby Donetsk-Lougansk bat son plein depuis une bonne trentaine de minutes. Nous sommes plusieurs étrangers sur le premier rang des gradins, Italien, Espagnol, Polonais, Américain, Russe et moi-même. Nos discussions dans diverses langues attirent l’attention d’Ivan. C’est un homme d’une cinquantaine d’année, sa chemise qui serait démodée en France fait très couleur locale, il porte aux pieds d’improbables chaussures de ville avec un pantalon anthracite mal coupé. Son visage est buriné, ses mains de travailleurs dénotent avec les nôtres, trop propres, trop fines, mais l’homme écoute puis demande qui nous sommes. Nous ne sommes que deux à parler russe, la discussion s’engage… elle durera une bonne heure.

Ivan m’étonne, derrière son sourire dévoilant quelques dents en or, derrière son aspect de rude mineur du Donbass, l’homme se révèle cultivé et fin connaisseur en histoire, en géopolitique, en littérature. Il m’épate, car derrière sa rude profession, je découvre intelligence, facilité d’expression, cohérence et construction des propos. Nous avons affaire à l’un de ces ignorés du peuple du Donbass qui n’a jamais la parole. Alors j’écoute, j’écoute et j’essaye de le guider dans sa pensée, je veux savoir : « Vous savez, moi je suis né en Union soviétique, personne ne m’a demandé mon avis lorsque je suis soudainement devenu Ukrainien en 1991. Je ne me suis jamais senti Ukrainien, ni même Russe, vous comprenez, la Russie c’est encore autre chose, ici c’est le Donbass, mais moi je me suis toujours considéré comme le membre d’une grande fratrie, celle de l’Union soviétique, celle des peuples qui en faisaient partie. Lorsque cela a commencé dans l’Ouest, je me suis dit, « Slava Oukraïni » (Gloire à l’Ukraine) passe encore, mais « Slava Geroiam » cela ne passait pas, qu’est-ce que cela voulait dire d’encenser des collaborateurs d’Hitler ? Je n’ai jamais été contre les Ukrainiens, pas même finalement maintenant, mais ce qu’ils font, du moins ce que ce régime fait c’est assez abominable, ici c’est chez nous. Ce que nous deviendrons je n’en sais rien, indépendants ? Dans la Russie ? Finalement nous n’avons pas besoin des oligarques, nous n’en voulons plus, peu importe leur provenance. L’Ukraine veut se trouver indépendante ? Nous aussi ! Alors chacun chez soi, la paix c’est le plus important mais pas au prix demandé par Kiev, nous ne serons plus jamais Ukrainiens ».

Cette première rencontre et discussion, finalement politique avec un habitant du Donbass sera suivie de beaucoup d’autres. Ce sont les hommes étrangement qui m’en parlent le plus. Je suis à l’affût de ces moments où je peux me trouver au contact de la population. Je regarde les gens passer, m’asseyant souvent dans quelque parc, stoppant à un carrefour, j’observe. Dans le cœur d’un café grec un autre homme m’aborde finalement. Son apparence trahi l’homme bien installé. Ses vêtements sont occidentaux, il porte un petit chapeau à l’italienne, son visage est lisse, celui des hommes qui n’ont pas forcé. Il peut avoir lui aussi le milieu de la cinquantaine. Il s’appelle Vladislav, c’est un entrepreneur qui autrefois avait en sa possession une chaîne de magasins d’alimentation et de nombreuses épiceries dans la ville de Donetsk. Il habite une confortable villa cossue et pourvue d’une piscine dans le centre. Lui aussi commence à s’exprimer et c’est avec la plus grande attention que j’écoute son opinion : « De quoi parle-t-on au sujet du peuple du Donbass ? Pour moi, il n’y a pas de peuple du Donbass. J’ai perdu tous mes commerces et ma maison a reçu un obus qui aurait pu me tuer le projectile ayant frappé ma chambre à coucher. Pour ma part je ne crois pas que nous ayons besoin de la Russie, mais je suis certain que nous n’avons pas besoin de l’Ukraine. Du moins de l’Ukraine des oligarques de Kiev, Porochenko et toute la clique. C’est tous les habitants de l’Ukraine d’avant Maïdan qui supportent aujourd’hui cette guerre inutile et injuste. J’espère que ce régime chutera, je sais que c’est difficile à penser mais j’espère que les Ukrainiens de l’Ouest finiront par les chasser. Ils sont responsables de tout ça. Je ne suis pas Russe vous savez, je suis né ici, j’ai vécu ici et j’ai prospéré ici. Combien de temps cela durera, je n’en sais, mais bien assez longtemps, les gens meurent, il faudra bien que cela s’arrête un jour. Ce sera sans tous ces politiciens, j’en suis sûr ».

Le discours bien que différent et de deux hommes fondamentalement opposés par la classe sociale, la façon de vivre et l’occidentalisation visible du second font réfléchir. Je reste curieux et attentif, nous passerons également un bon moment avec Vladislav, nous quittant en nous promettant de nous revoir lorsque des jours meilleurs arriveront. Les jours passent, je m’étonne parfois finalement de la continuation de la vie ici. Au hasard des discussions surprise à la volée, j’entends parfois des gens parler des bombardements, des feux, des morts. Ce sont les femmes cette fois-ci qui parlent. Non loin de mon appartement, mes pas m’emportent vers une série de kiosques. J’aime ces endroits vivants, toujours fréquentés de personnages pittoresques, de promeneurs, de soldats aussi. Une caserne se trouve non loin, de nombreux militaires portent le même insigne. Personne ne me prête attention, je décide de m’en retourner après avoir mangé sur le pouce. Soudain, un grand-père m’interpelle : « C’est dans quelle direction qu’il faut aller pour prendre le bus pour XXX ? ». Je ne sais quoi lui répondre, indique que je suis Français et journaliste, l’homme sourit et entame aussitôt la discussion. Bavards, nous resterons ainsi à un coin de rue pendant une heure : « Moi vous savez je suis né en Russie, loin dans l’Oural. Je suis arrivé ici lorsque j’étais un petit garçon et j’ai vécu et travaillé toute ma vie à Donetsk. J’étais mineur et je suis à la retraite ». C’est un petit gaillard qui ne paye pas de mine, un large sourire rarement vissé sur les lèvres slaves illumine son visage. Une casquette bien planté sur sa rude tête de travailleur, il porte les habits de sa modeste condition.

« Je ne sais pas ce qu’il se passe en France, c’est un peu honteux ce que fait votre président, je me souviens de De Gaulle, ça c’était vraiment un grand président. J’ai bien l’impression qu’il n’y a pas grand monde chez vous qui comprenne quoi que ce soit à ce qu’il se passe ici. Il faut que vous leur disiez, vous savez. J’habite une petite maison dans la périphérie de Donetsk, toutes les nuits ou presque les Ukrainiens nous bombardent. Ils ne s’attaquent pas à nos soldats, mais à notre peuple. Les gens qu’ils tuent, ce sont des enfants, des personnes âgées, des femmes, des familles. Ces bandéristes ce sont vraiment des nazis, vous devez comprendre que j’aurais pu partir dans l’Oural où j’ai encore de la famille. Mais c’est ma terre ici, autant que là-bas en Russie. Poutine ce n’est peut-être pas le meilleur des présidents, nous n’avons-nous autres du petit peuple, les simples gens, sans doute pas grand-chose à attendre, mais ici nous sommes Russes, nous avons toujours été Russes, la quantité de Russes qui habitent ici est écrasante, alors nous ne pouvions pas accepter ce qu’ils font à Kiev, la guerre, ce régime, ce Porochenko, le Roi du Chocolat, vous pensez ! Les Américains peuvent bien le supporter, qu’ils n’oublient pas que nous n’avons jamais été vaincus chez nous. Qu’ils se souviennent du Vietnam ! Ils auront beau faire, nous avons déjà décidé, pourquoi en Ecosse les Anglais laisseraient faire un référendum pour l’indépendance et nous, nous n’y aurions pas droit ? Expliquez-moi ça ! » L’argument frappe et résonne, pourquoi leur droit à disposer d’eux-mêmes est-il si honteusement floué ?

L’homme me quitte en me serrant longuement la main, « c’est bien ce que vous faites, je m’appelle Ioura, vous devriez rester avec nous, ou en Russie, vous êtes des nôtres, vous qui êtes venus ici pour nous aider, personne ne vous fera d’ennuis chez nous, vous verrez ! Aller mon garçon, je dois attraper un des derniers bus, prenez bien soin de vous, merci pour ce que vous faites ! ». L’homme s’en va d’un pas alerte, me laissant à ma méditation. Ce soir sa maison pourrait être la proie des flammes, c’est là une triste réalité.

Laurent Brayard

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Ukraine, Novorossia, Novorossiya, Donbass, Russie, laurent brayard

26/08/2015

Novorossiya et anti-impérialisme

Novorossiya et anti-impérialisme

23 août 2015 / Source : Corsica Patria Nostra

L’actuel conflit qui déchire l’Ukraine résulte des antagonismes historiques entre les populations de la région mais aussi et surtout d’une offensive globale de Washington visant deux objectifs stratégiques majeurs :

– encercler la Russie et empêcher l’émergence d’un bloc géopolitique alternatif à l’hégémonie occidentalo-capitaliste.

– maintenir la suzeraineté américaine sur l’Europe en s’opposant à un rapprochement Europe-Russie et en premier lieu Allemagne-Russie.

Le combat mené par la “Novorossya” s’inscrit, par delà ses données historiques et locales, et quels que soit les arguments propagandistes “nostalgiques” déployés de part et d’autre, dans une lutte globale des peuples libres contre le mondialisme américano-centré.

Notre compatriote Vincent Perfetti est l’un des cadres de l’organisation NOVOPOLE qui organise en France le soutien politique et matériel à la Novorossya. Sa visite en Corse lui donne l’occasion de décrypter ce dramatique conflit opposant des européens.

Quelle est “l’histoire” de la Novorossya ?

La Novorossya ou plus exactement l’Union des Républiques Populaires de Nouvelle Russie est un projet initié par quelques personnalités politiques du Donbass (bassin du Don) dans l’est de l’ex-Ukraine après le coup d’état fomenté à Kiev par les USA dit « Maidan » en février 2014. Le projet Novorossya a été élaboré pour défendre des populations qui ne voulaient pas être intégrées dans un état croupion des USA dirigé par leurs ennemis historiques irréductibles, les partisans de Stepan Bandera, pour eux de très triste mémoire. En effet, ce coup d’état avait pour but d’installer définitivement au pouvoir en ex Ukraine des politiciens dévoués aux visées géopolitiques anti-russes de l’impérialisme anglo-saxon et c’est parmi les partisans de Stepan Bandera leurs alliés historiques qu’ils trouvèrent appuis et militants.

Pour comprendre le projet Novorossya il faut s’attacher à comprendre d’abord le contexte, géopolitique, politique et culturel de l’ex Ukraine.

L’impérialisme a perpétuellement cherché à affaiblir la Russie depuis l’effondrement de l’URSS en cherchant à la couper de toutes alliances à la fois géopolitiques mais également commerciales. La Russie est vue par la thalassocratie anglo-saxonne comme l’ennemi perpétuel à contenir et à anéantir pour se saisir des immenses richesses sibériennes. La Sibérie est qualifiée dans le langage impérialiste de « cœur de l’île-monde ». Le « World Island » étant le continent eurasiatique et le « heart land » son cœur, en est la Sibérie. Le « rimland » selon Nicolas Spykman, maître à penser de l’impérialisme anglo-saxon sont les rives de cette « île-monde » qu’il est nécessaire de prendre afin d’encercler son cœur et de s’en saisir. L’Ukraine située sur la rive sud du « rimland » est donc un objectif sempiternel de la thalassocratie anglo-saxonne comme le montre la guerre de Crimée de 1853 à 1856.

Zbigniew Brzezinski, dans son livre référence expliquant la géopolitique de l’impérialisme : « Le Grand Échiquier », avait écrit une phrase devenue célèbre : « Qui gouverne l’Europe de l’Est domine le Heartland, qui gouverne le Heartland domine l’île-monde, et qui gouverne l’île-monde domine le monde ».

Une forte opposition historique, politique et idéologique oppose les populations de Galicie où durant la Seconde Guerre Mondiale, Stepan Bandera a recruté ses milices anti-soviétiques pro-allemandes puis pro-US et les populations de l’est et du sud ukrainien s’estimant russes et qui ont soutenu l’URSS.

Pourquoi parle-t-on de l’ex-Ukraine? Le territoire de l’Ukraine, reconnu par l’ONU a accédé à l’indépendance en 1989 après l’effondrement de l’URSS en faveur des USA et obtenu par la traîtrise de Gorbatchev. Pourtant les populations de cette République Socialiste Soviétique d’Ukraine avaient très majoritairement, à plus de 60% voté pour leur maintien dans l’URSS en 1989. Cette République Soviétique d’Ukraine accédant à l’indépendance était une fabrication artificielle de l’URSS n’ayant jamais constitué d’état. L’ex-Ukraine est formée de peuples disparates sans communauté historique dont une partie ouest venant du Saint Empire Romain Germanique, et une partie est de Russie. L’Ukraine historique est limitée au duché de Kiev mais qui est le cœur de la Rus c’est à dire le cœur même de la Russie, la langue ukrainienne, seule langue officielle dans ce pseudo-état est une variante du russe dont il est très proche. Anne de Kiev qui épousa le roi de France Henri 1er en 1050 fut jusqu’à ces derniers jours considérée par les historiens occidentaux comme une princesse russe. Ceux-ci s’efforcent aujourd’hui de réviser l’histoire. Pendant la période soviétique où n’existait qu’une seule nationalité reconnue, la soviétique, les populations se déplaçaient aisément dans tout ce vaste territoire beaucoup d’habitant « ukrainiens » trouvant des emplois en Russie ou dans d’autres républiques soviétiques et tandis que nombre de russes s’installaient en «Ukraine » soviétique car c’était là le cœur de l’industrie militaire et aérospatiale de l’URSS notamment la région de Kharkov. Tout le monde à cette époque se sentait plus soviétique qu’ukrainien ou russe.

Aujourd’hui une forte proportion « d’ukrainiens» se sent russe ou pour le moins très proche de la Russie exception faite des habitants de la région galicienne fortement paysanne, alors que l’est de l’Ukraine est fortement industrialisé notamment le Donbass.

Donc on ne peut comprendre l’acharnement guerrier des habitants des républiques populaires de Donetsk et de Lugansk constituant la Novorossya actuelle sans connaître ce contexte historique particulièrement lourd. Ces habitants du Donbass ne veulent pas faire partie d’un pseudo état dirigé par leurs pires ennemis historiques, leur imposant un mode de vie qui n’est pas le leur et en plus agressif envers la Russie qu’ils considèrent comme leur patrie.

L’union des républiques populaires de Novorossya n’a aujourd’hui aucune existence administrative seules les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk du Donbass (bassin du Don) en possèdent une sur les parties des oblasts de l’ex Ukraine portant le même nom qu’elles contrôlent militairement. Il existe pourtant un état-major conjoint organisant des Forces Armées de Novorossya (FAN) arborant le drapeau de la future Novorossya qui est rouge frappé de la croix bleue de Saint André.

Quels sont les principes idéologiques qui la régissent  ?

Justement le drapeau de Novorossiya, qui n’est je le répète qu’un drapeau militaire pour le moment cristallise les principes idéologiques qui devraient régir ce pays.

D’abord le drapeau rouge de la commune de Paris rappelle l’héritage soviétique et socialiste qui est revendiqué. Puis la croix de Saint André bleue sur fond blanc rappelle la religion orthodoxe puisque Saint André est le fondateur de l’église de Constantinople qui christianisa la Rus de Kiev puis tous les slaves. Ce drapeau peut être frappé d’un aigle à deux têtes rappelant l’emblème slave mais tenant dans ses serres un marteau symbole du travail des métallurgistes de l’industrie du Donbass et une ancre de marine qui rappelle l’activité maritime en mer d’Azov. Enfin une devise figure sous l’aigle : Travail et Liberté qui symbolise la classe ouvrière et son espoir d’émancipation.

On perçoit dans ce drapeau toutes les références idéologiques mêlées dans un syncrétisme qui reflète la vie les croyances et les espoirs du petit peuple industrieux de cette région celle du rejet du capitalisme d’un côté, la référence chrétienne orthodoxe de l’autre et la référence au slavisme enfin.

Si les républiques de Novorossiya s’appellent populaires, ce qui pourrait rappeler les « démocraties populaires » du temps de l’URSS, il ne s’agit pourtant pas d’y restaurer un socialisme à la soviétique mais de se débarrasser des oligarques qui ont pillé les richesses de l’ex URSS en portant le plus grands tort aux populations. Les grandes industries de la métallurgie de la mine et de la chimie devraient être nationalisées tandis que la liberté d’entreprendre serait laissé au peuple.

Enfin les habitants de la Nouvelle Russie du Donbass s’estiment résolument anti-impérialistes, solidaires des peuples syriens et palestiniens luttant pour leur indépendance.

Quelle est la place du conflit en Ukraine/Novorossiya dans le contexte géopolitique global?

J’ai expliqué plus haut le contexte géopolitique permanent entre la thalassocratie anglo-saxonne et la Russie. La place de ce conflit dans le contexte géopolitique global actuel est majeur car les USA ont désigné la Russie comme étant leur adversaire principal. Il s’agit pour les USA d’impliquer la Russie dans un conflit européen qui l’affaiblirait et finirait de la couper de l’Europe occidentale et surtout de l’Allemagne qui est l’un de ses plus gros partenaires commerciaux. Il faut conserver à l’esprit que le coup d’état du « Maidan » était également dirigé contre l’Europe occidentale et destiné à l’affaiblir ce que nous constatons d’ailleurs en ce moment avec d’énormes pertes commerciales dues aux sanctions et à l’embargo russe.
Les USA recherchent donc une intervention directe de la Russie par un bombardement régulier et meurtrier des populations civiles du Donbass voulant ainsi susciter une contre-attaque des FAN suivi d’un appui russe. On voit par exemple que les accords de Minsk que cela soit 1 et 2 n’ont jamais été respecté par la partie américano-ukrainienne sans que cela n’offusque les observateurs de l’OSCE ni les médias occidentaux.

La Russie, en dépit des provocations ne désire absolument pas intervenir, elle soutient les populations par des envois humanitaires de vivres et de médicaments et a permis à des volontaires russes et non russes de s’engager dans l’armée de Novorossya. La Russie n’a pas reconnu les républiques indépendantes de Donetsk et de Lugansk et ne les reconnaîtra pas car la Russie désire une Ukraine unifiée qui puisse échanger et collaborer en bonne intelligence avec elle. La Russie veut favoriser une solution politique en faisant respecter les accords de Minsk et ne soutient donc pas le projet de Novorossya, mais la Russie ne permettra pas son écrasement militaire.

Qu’est-ce que Novopole , ses objectifs ?

Novopole est une association dite « loi de 1901 » qui se place parmi les organisations anti impérialistes. Elle s’oppose à la thalassocratie anglo-saxonne et soutient toutes les initiatives continentales qu’elles soient politiques, commerciales ou simplement humanitaires. Elle soutient évidemment l’expérience de Novorossya, collecte des fonds pour en ce moment financer un restaurant à Donetsk destiné à accueillir gratuitement des gens sans ressources. Novopole organise en France régulièrement des rassemblements et des manifestations destinées à sensibiliser la population sur le combat mené par le peuple du Donbass.

Quel est la nature des soutiens ouest-européens à la Novorossya ?

Les initiateurs de l’association Novopole n’appartiennent à aucune organisation politique et n’en soutiennent aucune. Ils ne possèdent aucun appui dans la classe politique. Svetlana Kissilieva sa présidente bien que son origine soit « ukrainienne » se dit d’origine soviétique, André Chanclu son secrétaire vient de la droite nationaliste (quand il était jeune) et Alain Benajam son deuxième secrétaire est membre du Réseau Voltaire et vient de la gauche communiste (quand il était jeune). Les soutiens à Novopole viennent de tous horizons, mais nous constatons que ceux qui la soutiennent viennent plus de la droite nationaliste que de la gauche. Il y a aussi parmi les soutiens de Novopole nombre de gens originaires de l’ex URSS.

Quel est l’avenir de la Novorossya ?

L’avenir de la Novorossya en tant qu’état est incertain et va dépendre des soubresauts mortifères de l’ex Ukraine, cependant la Novorossya est plus qu’un projet d’état c’est une Idée. Cette idée qui peut servir d’exemple affirme que les traditions historiques et la culture qui en est issue ne peuvent être occultées car il s’agit là de l’âme d’un peuple et de ses références lui permettant de s’opposer à l’impérialisme thalassocratique et financier anglo-saxon. Celui-ci pour vaincre les résistances cherche à imposer une sous-culture mondialisée de bas niveau et destructrice dans lesquelles toutes les valeurs de solidarités familiales, régionales et nationales seraient évidemment détruites pour ne laisser qu’un homme nu sans défense. La Novorossya comme la Russie tente avec succès de s’approprier son histoire autant impériale que soviétique, celle-ci s’oppose au « table rase » à la fois communiste et impérialiste, elle s’enracine dans l’histoire russe, son meilleur bouclier contre la prédation capitaliste et impérialiste.

Merci camarades

Source : Corsica Patria Nostra

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18/08/2015

Violations permanentes de la trêve par les Ukrainiens.

Novorossia : nuit du 17 août, violations permanentes de la trêve par les Ukrainiens.

Hier dans la nuit du 16 au 17 août 2015, les Ukrainiens ont violé à nouveau la trêve comme ils le font chaque jour. Correspondant à Donetsk où je réside au milieu de la population, nous avons été frappés de nombreux obus et rockets, tirés par de l’artillerie lourde et des canons automoteurs. Les bombardements à Gorlovka ont été plus violents, trois personnes sont mortes, quatre autres ont été blessées, comme l’indique le maire de la ville martyre, maintes fois bombardée et partiellement en ruine, Monsieur Khamenkov. Les victimes étaient trois hommes, nés en 1931, 1942 et 1968, les blessés étaient atteints à des degrés divers et ont été évacués vers l’hôpital. Les destructions ont été importantes, une douzaine de maisons ont été détruites ainsi qu’un Centre social qui accueillait des enfants. Pour la seule période de janvier à juillet 2015, la ville de Gorlovka a perdu 164 civils tués par l’Armée ukrainienne ainsi que 501 blessés. (Source) Parmi les morts se trouvaient 16 enfants, drames horribles qui devraient faire réfléchir l’Occident sur ses engagements lors des accords de Minsk II. La France et l’Allemagne avec toute l’Europe s’étaient portées garantes de la trêve pour l’Ukraine.

Au contraire, d’importants fonds ont été livrés par l’Union européenne à l’Ukraine. Cette dernière a un crédit illimité auprès des Occidentaux et ne s’en prive pas pour acheter des munitions. Les volontaires que j’ai interrogé qui combattent dans les forces républicaines de l’Armée populaire de Donetsk ont affirmé : « L’armée ukrainienne en nombre de tubes est l’une des mieux dotées d’Europe, elle possède des munitions illimitées et ils ne se privent pas de pilonner sans cesse et chaque jour nos positions. Par ailleurs, il est clair que les stocks de l’Ukraine en obus ont été depuis longtemps épuisés. Il est fort probable pour ne pas dire sûr, que les anciens membres du Pacte de Varsovie qui possédaient de nombreux stocks de munitions pour les armes qu’utilisent aussi les Ukrainiens, ont été transférés en douce, soit contre argent sonnant et trébuchant, soit comme « cadeau » à l’Armée de Porochenko. Je pense particulièrement à la Pologne, les pays Baltes, la Roumanie et peut-être d’autres ».

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Les axes d’offensive prévus par les Forces Armées Ukrainienne sur le Donbass courant août 2015

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L’exaspération des populations contre les observateurs de l’OSCE qui ne signalent pas la grande majorité des tirs ukrainiens ou dans la plupart des cas restent très flous sur ceux des Ukrainiens est visible. Les gens sont en colère, les morts qui s’accumulent et l’inertie de l’Union européenne qui dans ses médias nationaux parle même « d’offensive séparatiste » pousse au désespoir les populations. J’ai constaté moi-même que les tirs de réplique étaient réels mais rares, peut-être de l’ordre de un ou deux pour 10 obus ukrainiens. La pression ukrainienne vive que je remarque chaque jour est forte, les Ukrainiens continuent dans le silence assourdissant de l’Occident de tuer, tuer, tuer...

(...) 

Laurent Brayard

Article source, sur Novorossia Today

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