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23/04/2013

Gouren

Les championnats d'Europe de luttes celtiques auront lieu du 25 au 27 avril à Reykjavik en Islande. Une dizaine d'équipes participent à ces 29e rencontres internationales. L'occasion de décrypter une discipline bretonne relativement peu connue en France, le Gouren, avec le directeur du Comité national Hervé Caron.

 

Aux championnats d'Europe de luttes celtiques, certaines nations comme l'Espagne, qui n'ont a priori rien de celtique, participent. Pourquoi ? ( Note de Kurgan : une question qui nous prouve que le journaliste - comme 90% de ces concitoyens - est un ignorant absolu en ce qui concerne les Celtes et leur/notre histoire ! )  

Hervé Caron : Il y a un noyau historique celtique constitué par l'Irlande, l'Angleterre, l'Ecosse et bien sûr la Bretagne. A ce noyau sont venues se greffer d'autres luttes traditionnelles assez proches des nôtres comme celles des Canariens ou des Sardes.

 

Dans combien de luttes différentes s'affrontent les combattants ?

Les combattants s'affronteront en Gouren et en Back-hold. Comme sont nom l'indique, le Back-hold oppose deux adversaires qui se tiennent enlacés avec chacun une main dans le dos de l'adversaire et le menton collé sur l'épaule de l'autre. C'est une lutte ou les deux opposants ne se lâchent jamais. Le premier qui touche le sol est déclaré perdant. A cette lutte-là, les Ecossais et les Anglais sont les meilleurs. Au Gouren, ce sont les Bretons.

 

Quelle est la spécificité du Gouren ? C'est une lutte assez proche du judo...

Oui effectivement, on retrouve beaucoup d'actions similaires comme les fauchages, les balayages, les arrachages, des mouvements d'épaules ou de crochetages. Le but est de marquer un lamm, c'est-à-dire de projeter son adversaire sur les deux épaules (l'équivalent du ippon au judo). La différence avec le judo, c'est que chez nous, il n'y a pas de combat au sol et qu'on n'a pas le droit de repousser les assauts de l'autre. Certains judokas évitent le conflit souvent. Au Gouren, c'est impossible et il faut accepter l'engagement. Autre détail notable : le Gouren date du IVe siècle. Il est donc plus vieux que le judo, inventé par Jigoro Kano en 1882.

 

Dans quel contexte se pratiquait le Gouren autrefois et pourquoi cette lutte n'est-elle pas devenue plus populaire ?

Elle était très pratiquée du temps de François 1er, au XVIe siècle. Dans les campagnes, c'était un jeu. Après les foins, les paysans aimaient se lancer des défis. Cette lutte se pratiquait uniquement en plein air et elle était très appréciée pendant les fêtes de village. Petit à petit, elle est tombée dans l'oubli car elle n'était pas codifiée et se pratiquait à un échelon trop local. Dans les années 70, il y a eu un revival de la culture bretonne un peu dans tous les domaines qui a permis de faire émerger le Gouren. A tel point qu'aujourd'hui, chaque année, une bonne vingtaine de candidats passent l'option Gouren au bac ! Progressivement, elle devient plus connue. La presse régionale médiatise beaucoup nos événements et les professeurs de sport enseignent notre lutte dans les écoles bretonnes, ce qui fait qu'on arrive par ce biais à toucher entre 8 000 et 10 000 élèves. Peut-être de futures recrues... Mais le plus gros coup de projecteur que nous avons, c'est pendant les festivals d'été comme le Festival interceltique de Lorient ou les Vieilles charrues à Carhaix. Il y a toujours des stands avec démonstrations qui attisent la curiosité du public. Les clubs de Gouren sont tous en Bretagne et l'on compte 40 clubs pour 1600 licenciés, ce qui n'est pas mal du tout sachant que nous avons 25% de filles. Mais on espère grandir !

 

Les championnats d'Europe représentent-ils un enjeu important pour les participants ?

Oui parce que ce sont de vrais athlètes qui s'entraînent dur. Donc ils veulent gagner pour leur pays et leur équipe. Mais au niveau de la reconnaissance, il n'y a pas grand-chose à attendre. Le Gouren est un sport totalement amateur et il n'y a pas d'argent. On est plus dans l'état d'esprit du partage, de la rencontre. A la fin de la compétition, on remet les coupes et on se réunit autour d'un bon repas. C'est très convivial, très festif et c'est ce qui nous importe le plus.

 

Propos recueillis par Florent Bouteiller

Source : Alice actualités - Le Monde

http://aliceadsl.lemonde.fr/sport/post-blog/2013/04/23/au...

 

 

Pour en savoir plus sur le Gouren 

> http://www.gouren.com/

> http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouren

 

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15:22 Publié dans Blog, Kelts, Sports | Lien permanent | Commentaires (0)

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