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28/03/2015

Du matériel lourd américain livré à Kiev...

Ukraine/Donbass : 

 

Du matériel lourd américain livré à Kiev

 

e5f7f75dc911f80f5c5a5c1dfe30d425-300x200.jpegL’Ukraine risque de perdre l’aide du FMI en raison de son créancier russe. La cause : un défaut de l’Ukraine sur les 3 milliards de dollars dus à la Russie d’ici à la fin de l’année. Voilà qui n’arrange pas les affaires d’un Porochenko confronté à l’affaire Kolomoïsky et à la gestion des groupes paramilitaires peu contrôlables. 

Mais son suzerain états-unien lui accorde toujours un soutien indéfectible. Cela suffira-t-il à mâter la rébellion du Donbass ? Nous en doutons toujours.

 

Washington ne lâchera pas Kiev de sitôt, puisque des contrats faramineux sont en préparation. Ainsi, la société américaine Monsanto, spécialisée dans les OGM alimentaires, projette de construire une usine de semences en Ukraine en 2016. Cela a été discuté lors d’une réunion à Washington entre le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ukraine Oleksiy Pavlenko et des représentants de Monsanto. Les produits de cette usine devraient être destinés aux pays de l’Union européenne. Demain, grâce à BHL et à ses semblables, on mangera des OGM américains Made in Ukraine ! On notera que c’est juste au moment de la crise avec Kolomoïsky, alors que le potentat kiévien a plus que besoin de ses « amis » américains, que Monsanto finalise une négociation à son avantage qui avait débutée au lendemain du putsch du Maïdan quand le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation était un membre de Svoboda.

 

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Du matériel lourd américain est en route pour l’Ukraine vassalisée, une partie de celui-ci est même déjà arrivé, comme des Hummers. Le chef du parti libéral autrichien, Heinz-Christian Strache, a posté sur sa page Facebook le 25 mars des photos montrant les premiers blindés américains (environ 50, soit un bataillon mécanisé complet) sur des plateaux ferroviaires en route pour l’Ukraine. Ces M2/M3 Bradley sont passés en Autriche par la gare de Linz (photo & source).

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Un autre (ou le même ?) convoi ferroviaire de Bradleys a été repéré près de Budapest (source)

 

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Espérons, au moins, qu’ils fonctionnent un peu mieux que les Saxons britanniques livrés dernièrement au régime de Kiev par la Grande-Bretagne. En vertu d’un contrat signé en 2013, une société privée britannique a fourni à l’Ukraine une vingtaine de blindés Saxon et compte lui en procurer encore 55 autres. Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, Oleksandr Turchinov, a annoncé que ces blindés légers devraient être modifiés, car ils avaient été livrés sans armement. Mais, déjà, des doutes existent quant à leur fiabilité. Précédemment, un Saxon s’est renversé sur la route reliant Kiev à Kharkov, causant la mort du conducteur. Une enquête a été ouverte par l’armée ukrainienne suite à l’incident.

 

 

 

Du matériel américain pour Kiev

 

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Mais avoir du matériel de guerre est une chose, savoir s’en servir à bon escient en est une autre. Les forces de Kiev poursuivent leurs renforcements et leur réorganisation après le désastre de Debaltsevo. Leurs brigades mécanisées ont désormais complété leurs dotations en moyenne de 80 à 85% pour le matériel, et jusqu’à 90% pour le personnel. En revanche, au sein des « bataillons » de la garde nationale, pour la plupart d’entre eux, les pénuries d’effectifs et de matériels perdurent, sauf peut-être pour « Azov » qui a largement été pourvu en engins blindés ces derniers temps.

 

Du côté du commandement opérationnel kiévien, on étudie les retours d’expérience des combats dans la poche Debaltsevo. Outre la nécessaire amélioration de la qualité de la chaîne de commandement et du renseignement opérationnel, on note de sérieuses carences à l’échelon de la coordination de combat entre la brigade, les bataillons et les compagnies. Les forces de Kiev manquent d’officiers confirmés et même de sous-officiers. De plus, elles ont toujours sous-estimé l’adversaire et n’ont jamais été capables de s’adapter à des situations non-prévues, ni d’anticiper les réactions des forces républicaines.

 

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Concentrations schématisées des moyens lourds kiéviens

qui n’ont pas été retirés de la ligne de front selon les exigences des accords de Minsk.

 

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Affrontements sur la ligne de front

 

Si l’intensité des combats est retombée de toute évidence, les tirs d’artillerie et les affrontements se poursuivent néanmoins, essentiellement sur les secteurs de Donetsk, de Gorlovka, de Lugansk et à l’est de Mariupol.

 

Quatre personnes ont été tuées et 21 autres ont été blessées (dont une petite fille de 9 ans) dans un bus suite au déclenchement d’une mine à proximité d’un point de contrôle des forces de Kiev près de la ville d’Artemovsk (zone nord du front). Un accident tragique, comme ce fut le cas pour le bus près de Volnovakha il y a deux mois.

 

Hier, les forces de Kiev, au nord de Lugansk, ont perdu le contrôle de la rive nord de la Seversky Donets près de Stanitsa Luganskaya. Les forces républicaines ont même réussi à y construire un poste de contrôle fortifié. Les troupes ukrainiennes sont maintenant retranchées dans Stanitsa Luganskaya. Ce n’est pas la première fois que les FAN réussissent à repousser au-delà de la vallée de la rivière les troupes ukrainiennes, mais cela n’était jamais arrivé depuis le début de la trêve. Plus à l’ouest, la zone des points de contrôle numérotés au sud de Krymskoe semble elle aussi se réchauffer sérieusement.

 

Au nord et au nord-ouest de Gorlovka, les forces de Kiev ont renforcé leurs équipements lourds et déplacé une partie de leurs batteries d’artillerie. Depuis plusieurs nuits, sur ce secteur au nord de Donetsk, on remarque d’importants mouvements de véhicules et de blindés, ce qui augure des préparatifs militaires importants en vue d’une attaque.

Dans Dzerzhynsk, au nord-ouest de Gorlovka, on signale la présence de deux compagnies de chars lourds qui auraient dû être retirées de la ligne de contact, en plus de la trentaine de canons automoteurs d’artillerie de tous types (y compris des 2S7 Pion de 203 mm) qui n’ont jamais été éloignés du front.

 

Avant-hier et encore hier, plusieurs accrochages ont eu lieu au nord-ouest de Gorlovka, vers Maïorsk, occasionnant des pertes en véhicules du côté des forces de Kiev (plusieurs camions et des BMP).

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Dans le centre de Donetsk, des frappes d’artillerie (apparemment) ont tué le commandant adjoint de la RPD Roman Voznik (photo ci-dessus) dit « Mirazha » (Mirage), sans plus de précisions

 

La zone de l’aéroport de Donetsk est désormais constamment l’objet de tirs d’artillerie, y compris avec des munitions incendiaires. Sur Peski, à l’ouest, on se renforce du côté ukrainien et on contrôle même de nouveau une partie du centre du village après en avoir été chassé courant janvier.

 

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Images prises d’un drone de reconnaissance des FAN dans la partie ouest et centre de Peski, à proximité de l’axe principal (M04) qui mène à Donetsk. On y voit distinctement des BMP et divers véhicules qui laissent à penser qu’une compagnie mécanisée des forces kiéviennes occupe encore le secteur. Le gros des troupes se situe au niveau de la zone industrielle et du carrefour routier E50/M04 (qui était en chantier avant-guerre) à l’ouest du gros village. On y distingue même des tranchées.

 

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Sur Shirokino, les affrontements sont devenus quotidiens et semblent même monter en intensité depuis quelques jours. Aujourd’hui encore, il y a eu des affrontements à l’arme légère et aux mortiers.

 

Vers la mise au pas des paramilitaires ?

 

Porochenko cherche désormais à isoler Kolomoïsky sur l’échiquier ukrainien. Les arrestations « mains propres » dernièrement au cours de la réunion du cabinet ne concernaient que des fonctionnaires ayant réalisé des contrats publics avec des sociétés de Kolomoïsky. Le maître de Kiev a temporairement réussi à neutraliser Parubiy et Turchinov, à obtenir le soutien du chef de la police politique, Valentin Nalivaychenko, et il cherche aussi à s’accorder les bonnes grâces des « bataillons » répressifs. Et tout cela avec l’aval de l’Administration Obama, bien entendu.

 

La crise commence à avoir des conséquences directes sur l’ordre de bataille des forces de Kiev. Les paramilitaires liés à Praviy Sektor, dont le « bataillon »  DUK qui se composerait d’au moins 11 compagnies (chaque compagnie ayant de 50 à 75 éléments, pas plus), a reçu l’ordre du commandement ukrainien de s’éloigner de la ligne de contact, au plus tard le 1er avril. Les commandants d’unité ont été mis en garde de « ne pas désobéir ». Yarosh (photo ci-dessous) a protesté, en vain semble-t-il. Mais Porochenko s’est empressé de lui faire une offre alléchante : un poste important au ministère de la Défense. Cela a été annoncé hier par le conseiller au ministère des Affaires intérieures de l’Ukraine Anton Gerashchenko, un individu qui n’a jamais caché sa proximité avec les milieux néonazis et néobandéristes. C’est aussi une manière de s’accorder les bonnes grâces de nombre de « bataillons » répressifs, d’enterrer momentanément le projet de commandement opérationnel bis et sans doute aussi de ne pas insulter l’avenir avec des bandes de nervis difficilement contrôlables que l’on a armés et entraînés depuis un an maintenant.

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Même situation sur l’ouest de Shirokino où ces éléments paramilitaires, dont « Azov », devraient quitter la zone des «opérations spéciales», selon les médias ukrainiens. Pour le « régiment » (sic) néonazi, cela reste à confirmer puisqu’il appartient déjà à la garde nationale.

Ces « bataillons » sont invités à rejoindre la garde nationale et à se placer sous le commandement opérationnel ukrainien, a déclaré le président par intérim de l’état-major général Vladislav Seleznev. S’agit-il d’une réelle mise au pas ou de gesticulations politiciennes de la part du clan Porochenko, à un moment où le potentat kiévien n’aurait que 20% d’opinion favorable ?

 

Le potentat kiévien peut désormais bénéficier de l’appui de Nalivaychenko dans sa lutte contre Kolomoïsky, puisque Washington semble avoir donné le feu vert pour éliminer, ou du moins réduire considérablement, l’influence de l’oligarque de Dniepropetrovsk dans la vie politique ukrainienne.

Le SBU a déjà lancé une « opération à grande échelle » contre « Dnepr-1 » suite à l’assassinat d’un de ses officiers. Une enquête judiciaire est ouverte contre des membres du « bataillon Aydar » qui auraient planifié des attentats contre des bâtiments administratifs kiéviens.

« Aydar » est dissous, mais une partie de ses éléments est dans la nature et une autre semble avoir été intégrée à « Azov ».

 

Il resterait aussi à éliminer les éléments de Praviy Sektor incorporés au SBU et aux forces de police comme le fameux Vadym Trojan, placé à la tête de la police de Kiev. Dans la situation où est l’Ukraine « proeuropéenne » en ce moment, cela équivaudrait à abandonner toute idée de reconquête du Donbass et à déposer les armes dans les mois qui viennent. C’est pour cela que nous émettons de sérieux doutes quant à la volonté de purge contre les éléments les plus extrémistes de la part du régime de Kiev qui reste un jouet entre les mains de Washington.

 

Vers l’extension du conflit en Transnistrie ?

 

Transnistria.jpgD’ailleurs, les intrigues géostratégiques des Etats-Unis dans la région ne sont pas terminées. Kiev souhaite « dégeler » le conflit en Transnistrie, région moldave qui ne reconnaît pas l’autorité de Chisinau, a déclaré mercredi Porochenko lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue roumain Klaus Iohannis, « en vue de dégeler ce conflit et d’aider la Moldavie souveraine et indépendante à rétablir son intégrité territoriale et à réintégrer la Transnistrie ».

 

Le colonel Igor Strelkov, sur la page VK qui lui est dédiée, signalait hier que « selon des résidents de la région d’Odessa, une colonne avec de l’équipement et des troupes militaires ukrainiennes progressait vers la frontière avec la Transnistrie. » Une information qui reste bien entendu à confirmer mais qui pourrait forcer les Russes à intervenir (les aéroports de Crimée sont à 350 km) et déclencher de facto un affrontement régional. Les déclarations du maître de Kiev et de son homologue atlantiste de Bucarest correspondent néanmoins à l’arrivée de renforts américains ces derniers temps en Roumanie.

 

Peuplée à 60% de Russes et d’Ukrainiens, la République moldave de Transnistrie s’est formée en 1990, un an avant la chute de l’URSS. Les régions sécessionnistes moldaves de la rive gauche du Dniestr s’étaient alarmées par les déclarations des milieux radicaux de Chisinau sur le rattachement possible de la Moldavie à la Roumanie. La Transnistrie a unilatéralement proclamé son indépendance au début des années 1990. La Moldavie a perdu le contrôle de la Transnistrie en 1992, après avoir échoué à régler le problème par la force. La paix dans la zone du conflit transnistrien est assurée par une force multinationale comprenant des contingents russe, moldave et transnistrien. La république conserve de facto son indépendance, mais n’est pas reconnue par la « Communauté internationale » (les USA et leurs alliés).

 

Cette volonté de « dégel » de conflits relativement anciens s’insère dans un contexte de choix géostratégiques américains de ces derniers temps concernant la région. Le Washington Post soulignait dernièrement que l’OTAN considèrerait le conflit ukrainien gelé aussi dangereux que les combats ; et il est peu probable que le maintien du statu quo, notamment concernant la politique actuelle des sanctions, permette une désescalade sur le terrain.

Avec le renforcement des forces de l’OTAN dans les Etats baltes et en Pologne, puis l’arrivée de troupes blindées et aéromobiles américaines dans les pays membres de l’OTAN ayant appartenu au Traité de Varsovie, il est désormais évident que nous assistons à des préparatifs militaires US destinés à faire dégénérer la situation en un conflit régional.

 

Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 27 mars 2015.

Pour consulter l’article originel, cliquez sur : http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-du-materiel-lourd-americain-livre-a-kiev

 

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Les vidéos sous-titrées (eng) par Kazzura.

 

  

[eng subs] DPR army military exercises 

 

[eng subs] "Don't fear for your hide, care for your honor"

"Ghost" brigade motto

Porochenko contre Kolomoïski...

Porochenko contre Kolomoïski,

querelle de famille ou divorce sanglant ?

 

L’original russe du texte ci-dessous a été publié le 21 mars 2015 sur la page personnelle d’Oleg Tsariov sur le réseau social populaire en Russie, LiveJournal.

 

Oleg Tsariov, ingénieur de formation, est le Président du Parlement de l‘État Fédéral de Nouvelle-Russie, autoproclamé en mai 2014, et qui se présente comme la confédération des républiques populaires. Son nom est repris sur la liste des personnes sanctionnées par l’Union européenne. Des menaces de mort l’on contraint à retirer sa candidature lors des élections présidentielles de l’an dernier en Ukraine, auxquelles il se présentait en vue de défendre l’idée d’une fédéralisation du pays. Sa tête serait mise à prix par certains oligarques.

 

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Si le pétrole et le gaz appartiennent au peuple, pourquoi les leur vend-on si cher ?

 

Outre l’envie, la malhonnêteté et le manque de professionalisme des organisateurs de la « révolution orange », dans le conflit entre Porochenko et Timochenko le discrédit que celle-ci encourut a joué un grand rôle . Les Américains comprennent parfaitement cela, c’est pourquoi ils ont averti à maintes reprises les actuelles autorités ukrainiennes de ce qu’il était nécessaire d’enterrer les dissensions internes entre les représentants du pouvoir. Parmi d’autres, John Kerry a évoqué cela. Grâce à son dernier déplacement à Kiev, un troisième maïdan a été postposé. il était prévu à la date anniversaire de la victoire au maïdan. Malgré cela, la confrontation entre Porochenko et Kolomoïski est sur le point de déborder et se transformer en guerre ouverte. Kolomoïski est capable d’enterrer le projet américain à l’ordre du jour, de la même manière que la confrontation entre Porochenko et Timochenko torpilla le précédent projet.

Aujourd’hui toutefois, compte tenu de la réalité ukrainienne actuelle, cette guerre pourrait ne pas se limiter à une compétition au moyen de documents compromettants, mais pourrait se transformer en confrontation armée. Les parties concernées sont prêtes à un tel développement des événements ; c’est la raison pour laquelle on voit tant de forces spéciales dans le centre de Kiev, participant aux bataillons territoriaux Kiev1et Kiev2. Il est également notoire que les forces de sécurité intérieure sont prêtes à descendre sur Dniepopetrovsk. Igor Kolomoïski a déjà mis sur pied de guerre ses bataillons de volontaires. Je rappelle qu’aujourd’hui ceux-ci sont composés de 15000 hommes, et que voici quelques jours, Kolomoïski a donné ordre d’en tripler le nombre. Le contrôle de Ukrnaft et Ukrtransnaft présente une importance immédiate pour Kolomoïski, non seulement parce qu’il est déjà habitué à gérer ces structures d’État, qu’il considère siennes, mais parce qu’un changement de direction devrait inévitablement conduire à poser des questions concernant les multiples abus commis par son équipe. Si on laisse de côté les questions relatives à Ukrnaft, qu’ils ont spolié longuement et avec sérieux, les seuls griefs concernant Ukrtransnaft pourraient atteindre la somme de deux milliards de dollars. Bien que le montant de ce qui a été dérobé s’élève sans doute seulement à moins d’un milliards de dollars, le dommage résulte de ce qu’au lieu de pétrole, c’est de l’eau qui fut injectée dans la canalisation, de sorte qu’elle y a passé l’hiver. Selon les spécialistes, les dégâts ainsi provoqués, non seulement atteignent le milliard de dollars, mais le dépassent sans doute. L’objectif de la prise nocturne de Ukrtransneft, ce n’est pas seulement le souhait de sauvegarder la possibilité de spoliations futures, mais surtout de masquer les suites des malversations. Des témoins expliquent qu’en une nuit, on a évacué des bureaux de la compagnies plusieurs camions de documents. Comme l’expliquent les juges d’instructions lors d’enquêtes sur des infractions pénales : pas de corps, pas de délit.

Les enquêtes à propos de délits économiques deviennent extrêmement compliquées en l’absence de documents. Pour les soustraire à la justice, aussi bien les députés inféodés à Kolomoïski qu’Igor V. en personne, se sont déplacés, alors que d’habitude, les seigneurs ne mettent pas les mains dans le cambouis. Je n’ai pas le souvenir qu’il ait ainsi déjà pris part activement et publiquement à des événements, sous l’œil des caméras. Il envoyait plutôt ses vassaux. Il fallait donc une nécessité très particulière pour amener Kolomoïski à participer à cette opération spéciale, la menace de l’ouverture d’une action pénale; la menace de son arrestation dans le cadre d’une instruction pénale et de la saisie de ses actifs.

Selon les informations disponibles hier soir, un compromis aurait été trouvé en ce que la direction de Ukrtransneft, choisie par Porochenko, entrera bien en fonction, mais soit il n’y aura pas d’enquête, soit elle sera diligentée par une société internationale d’audit. Ce calcul est basé sur le fait que des auditeurs étrangers ne seront pas en mesure d’avancer rapidement dans le travail, et d’ici à ce qu’ils produisent leurs conclusions, ou «l’âne sera mort», ou un troisième maïdan aura eu lieu, ou les insurgés auront libéré Kiev, je ne sais trop. L’accord conclu, selon Kolomoïski, signifie-t-il que Yatseniouk, Porochenko et Kolomoïski vont se mettre à trois pour piller le pétrole du pays ?

L’accord sera-t-il respecté ? Seul le temps nous donnera une réponse.

Une chose est claire ; le pays s’appauvrit inexorablement. Pour préserver leurs recettes, les oligarques et les représentants du pouvoir ukrainien seront obligés d’entrer en conflit. Et le niveau de confrontation s’élèvera. Les États-Unis ne parviendront pas, et ils ne s’en cachent pas, à se dispenser d’intervenir publiquement dans la direction de l’Ukraine. Leur ambassadeur en Ukraine a annoncé qu’il a participé à la résolution du conflit [entre Porochenko et Kolomoïski N.d.T.]. Et le député Sergueï Lechenko a déclaré que l’équipe devant constituer le nouveau management de l’entreprise est arrivée de Washington.

 

Source.

 

L’original russe de l’article ci-dessus a été publié le 21 mars 2015. Le 22 mars 2015, on pouvait lire sur le portail Novosti@mail.ru, que la banque de Kolomoïski a bloqué le compte ouvert chez elle par P. Porochenko, et sur lequel serait déposée la somme de cinquante millions de dollars.

 

Article découvert sur : Russie Sujet Géopolitique

http://www.russiesujetgeopolitique.ru/

http://www.russiesujetgeopolitique.ru/porochenko-contre-kolomoiski-querelle-de-famille-ou-divorce-sanglant/

 

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Oleg Tsariov