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15/10/2012

Symbolisme du cochon chez les Indo-Européens

Symbolisme du cochon chez les Indo-Européens

 

Les termes pour désigner le porc domestique nous apprennent beaucoup de choses sur notre lointaine antiquité. Dans la langue italienne, il y a trois substantifs pour désigner l’animal : maiale, porco et suino (en français : suidé ; en néerlandais : zwijn ; en allemand : Schwein et Sau). Le dernier de ces termes, en italien et en français, sert à désigner la sous-famille dans la classification des zoologues. L’étymologie du premier de ces termes nous ramène à la déesse romaine Maia, à qui l’on sacrifiait généralement des cochons. L’étymologie du second de ces termes est clairement d’une origine indo-européenne commune : elle dérive de *porko(s) et désigne l’animal domestiqué (et encore jeune) en opposition à l’espèce demeurée sauvage et forestière ; on retrouve les dérivées de cette racine dans le vieil irlandais orc, dans le vieil haut allemand farah (d’où le néerlandais varken et l’allemand Ferkel), dans le lituanien parsas et le vieux slavon prase, dans le latin porcus et l’ombrien purka (qui est du genre féminin). Ces dérivées se retrouvent également dans l’aire iranienne, avec *parsa en avestique, terme reconstitué par Emile Benveniste, avec purs en kurde et pasa en khotanais.

 

Quant au troisième terme, suino, il provient de l’indo-européen commun *sus, dont la signification est plus vaste. La plage sémantique de ce terme englobe l’animal adulte mais aussi la truie ou la laie et le sanglier. Les dérivés de *sus abondent dans les langues indo-européennes : en latin, on les retrouve sous deux formes, sus et suinus ; en gaulois, nous avons hwch ; en vieil haut allemand sus, en gothique swein (d’où l’allemand Schwein), en letton suvens, en vieux slavon svinu, en tokharien B suwo, en ombrien si, en grec hys, en albanais thi, en avestique hu et en sanskrit su(karas). Dans la langue vieille-norroise, Syr est un attribut de la déesse Freya et signifie truie.

 

Comme l’a rappelé Adriano Romualdi : « le porc est un élément typique de la culture primitive des Indo-Européens et est lié à de très anciens rites, comme le suovetaurilium romain, ainsi que l’attestent des sites bien visibles encore aujourd’hui ». Les Grecs aussi sacrifiaient le cochon, notamment dans le cadre des mystères d’Eleusis. Chez les Celtes et aussi chez les Germains (notamment les Lombards), nous retrouvons la trace de ces sacrifices de suidés. Le porc domestique est de fait l’animal le plus typique de la première culture agro-pastorale des pays nordiques. Parmi d’autres auteurs, Walther Darré nous explique que cet animal avait une valeur sacrée chez les peuples indo-européens de la préhistoire et de la protohistoire : « ce n’est pas un hasard si la race nordique considérait comme sacré l’animal typique des sédentaires des forêts de caducifoliés de la zone froide tempérée (…) et ce n’est pas un hasard non plus si lors des confrontations entre Indo-Européens et peuples sémitiques du bassin oriental de la Méditerranée, la présence du porc a donné lieu à des querelles acerbes ; le porc, en effet, est l’antipode animal des climats désertiques ». Il nous paraît dès lors naturel que les patriciens des tribus indo-européennes, lors des cérémonies matrimoniales, continuaient à souligner les éléments agraires de leur culture, en sacrifiant un porc, qui devait être tué à l’aide d’une hache de pierre ».

 

Nous avons donc affaire à un sens du sacré différent chez les Indo-Européens et chez les Sémites, qui considèrent les suidés comme impurs mais qui, rappelle Frazer, ne peuvent pas le tuer ; car « à l’origine, les juifs vénéraient plutôt le porc qu’ils ne l’abhorraient ». Cette explication de Frazer se confirme par le fait qu’à la fin des temps d’Isaïe, les juifs se réunissaient secrètement dans des jardins pour manger de la viande de suidés et de rongeurs selon les prescriptions d’un rite religieux. Ce type de rite est assurément très ancien. En somme, conclut Romualdi : « la familiarité de la présence de porcins est un des nombreux éléments qui nous obligent à voir les Indo-européens des origines comme un peuple des forêts du Nord ».

 

Dans sa signification symbolique, le porc est associé à la fertilité et son sacrifice est lié à la vénération due aux dieux et à la conclusion des pactes et traités. Avec la prédominance du christianisme dans l’Europe postérieure à l’antiquité classique, le porc a progressivement hérité de significations que lui attribuaient les peuples sémitiques, notamment on a finit par faire de lui le symbole de l’impudicité, des passions charnelles, de la luxure, avant de l’assimiler au diable. Dans la Bible, en effet, le « gardien de cochons », image de l’Indo-Européen agropastoral des premiers temps, est une figure méprisée et déshonorante, comme le fils prodigue de la parabole, réduit à garder les porcs d’un étranger.

 

* * *

 

Alberto Lombardo (article paru dans «La Padania» du 30 juillet 2000. Traduction en français par Robert Steuckers, décembre 2009).

 

Source :

http://www.centrostudilaruna.it/symbolisme-du-cochon-chez...

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( Pictish Boar by Sarkazum )

13/10/2012

Hedningarna

 

18:29 Publié dans Blog, Musique, Sápmi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hedningarna

11/10/2012

Bogowie Slowian - Les Slaves et le Paganisme

Bogowie Slowian - Les Slaves et le Paganisme.jpgWATRA est une organisation Polonaise de Wroclaw qui a pour but de faire découvrir ou redécouvrir la religion ancestrale et originelle des Slaves, mais également de défendre et de faire reconnaître celle-ci par les autorités.

Forte de ses nombreux adhérents, WATRA  a su s’imposer comme une valeur sûre pour la survivance du paganisme en Pologne… et, ce faisant, se faire l'égale des plus grandes organisations rodnover des autres pays slaves. 

Deux de ses membres sont également auteurs d'ouvrages ayant trait aux Dieux et pratiques anciennes du peuple slave. Le premier, intitulé : Rodzima Religia i Filozofia, a été écrit par Rafal Merski, fondateur et prêtre de l’organisation. Le second : Bogowie Slowian (Les Slaves et le Paganisme) a été écrit par Wieslaw Jagodzik, polonais vivant en France et membre de WATRA.

Ce livre, écrit en français (fait rarissime en notre pays, dont les bibliothèques ne comptent que très peu d’ouvrages sur le sujet), vous permettra de découvrir une religion souvent mal connue… en abordant tout autant l’histoire du peuple slave (de ses origines géographiques à son apparition dans les premières chroniques), que celle de ses Dieux ; la création de l’univers et de la terre, les différents rituels, les endroits sacrés ou la façon de concevoir le paganisme de nos jours…

Un ouvrage essentiel pour ce qui en est de la découverte de ce peuple et de sa foi originelle. 

 

Par ces ouvrages, WATRA espère rallumer la flamme éteinte par plus de mille ans de christianisme imposé, rassembler toujours de plus en plus de personnes autour du feu sacré et des Dieux ; leur rappeler leur identité et leur appartenance à ce merveilleux héritage légué par leurs ancêtres.

Dans un monde où les valeurs se perdent, laissons les divinités païennes reprendre la place qui est la leur… et resserrons nos liens avec une Nature trop longtemps bafouée.  
 

Pour vous procurer cet ouvrage (que je viens, en ce qui me concerne, de commander à l’instant… future chronique détaillée à venir !) rien de plus simple… contactez directement son auteur via l’adresse mail suivante : Wieslaw6@hotmail.fr

 

Ou, si vous êtes timide !? ( Haha ! )

Passez par www.lulu.com

Ou amazon. dadzbog1.jpg

Dadźbóg

10/10/2012

Scottish... beauties

 

Et dire qu’il y a des c… qui préfèrent partir en vacances à New-York, Rio ou Marrakech !?!???

08/10/2012

Blue M&M's mutations !

En Alsace, une colonie d'abeilles produit un mystérieux miel bleu !

 

Un hiver rigoureux suivi d'un printemps pluvieux et d'un été sec : les ruches ont souffert au cours de ces derniers mois. La récolte ne sera pas abondante en 2012 et le moral des apiculteurs, déjà fortement touché par les ravages des pesticides sur leurs abeilles, est au plus bas. A Ribeauvillé, dans le département du Haut-Rhin, une autre mauvaise surprise attendait les apiculteurs.

Début août, plusieurs d'entre eux constatent que leurs abeilles ramènent d'étranges produits de couleur, bleu ou vert, parfois marron chocolat. Les quantités transportées sont importantes au point de bloquer la ponte. Un désastre, car c'est en été que les reines pondent les "abeilles d'hiver" qui permettront à la ruche de passer la saison du froid.

Puis, très vite, les apiculteurs récoltent une étrange mixture à la couleur tout à fait inhabituelle. Une douzaine de producteurs sont touchés. Le syndicat des apiculteurs de Ribeauvillé mène une enquête, fait fausse route plusieurs fois avant d'identifier au bout de trois semaines la source probable de l'altération du miel. Sur le site d'une entreprise de méthanisation de déchets – qui permet, entre autres, de produire du biogaz –, il découvre une colonie d'abeilles au-dessus de gros conteneurs abritant un produit de couleur identique à la mixture qu'elles ramènent à la ruche.

La PME concernée, Agrivalor, a ouvert ses portes le 26 janvier, à l'initiative de trois agriculteurs. Cette unité de méthanisation s'inscrit, pour la commune, dans un cercle vertueux. Elle produit de l'énergie à partir de la dégradation de déchets organiques, denrées alimentaires périmées ou invendues, résidus de cuisines ou de l'industrie agroalimentaire.

 

Miel non commercialisable et avenir incertain…

 

Alain Frieh, le président du syndicat des apiculteurs, s'inquiète auprès du directeur du site de ce qui se trouve dans les conteneurs et des conséquences sanitaires possibles sur ses abeilles et la qualité de son miel. D'où viennent ces résidus industriels ? Les colorants sont-ils d'origine naturelle ou chimique ? Contiennent-ils des OGM ? Interrogée par Le Monde, l'entreprise n'a pas souhaité "faire de commentaires", confirmant seulement "valoriser" des déchets sucrés.

Dans un courrier adressé, le 21 avril, au maire de Ribeauvillé, M. Frieh explique que le directeur d'Agrivalor, Philippe Meinrad, leur a indiqué, au cours d'une visite du site, que "les conteneurs contiennent des résidus de confiserie industrielle des établissements Mars". La multinationale américaine dispose de plusieurs sites de production en Alsace, notamment à Haguenau, où sont confectionnés les fameux M&M's, ces pastilles chocolatées de toutes les couleurs. Depuis plusieurs années, l'entreprise Mars vante son engagement dans le développement durable, en particulier la valorisation de ses déchets

Agrivalor, dans un courrier adressé au syndicat apicole, le 6 septembre, reconnaît à demi-mot les faits, "déplore très sincèrement la situation", mais soutient que "les sous-produits sucrés" valorisés sur le site de méthanisation sont "conformes à l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter". "Nous n'imaginions à aucun moment que la présence de sous-produits sucrés dans l'enceinte de notre site aurait une relation avec l'exploitation de vos ruches."

La PME assure qu'elle va cependant vidanger et nettoyer les conteneurs et conditionner les futurs arrivages de sucreries dans "des contenants étanches et rapidement traités".

Mais pour les apiculteurs, le miel reste non commercialisable et l'avenir incertain. Le syndicat a décidé de faire analyser son "miel bleu". Il faudra attendre le printemps 2013 pour savoir si les abeilles de Ribeauvillé nourries aux résidus de Mars se portent bien.

 

Sophie Landrin

Le Monde / 03.10.2012

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05/10/2012

Et bien ça y est…

Et bien ça y est… c’est la gloire ! Haha !

highlander-kurgan-cv1.jpg

19:51 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : kurgan

02/10/2012

Kalevala : Son-Reka

18:52 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

01/10/2012

La déesse Fellassia

La déesse Fellassia.

 

Je ne roulais pas vite, j’avais éteint l’autoradio et je rejoignais le Collège. Autour de moi, 4000 hectares de landes, et, longeant par endroits la route grise, les immenses structures métalliques noires, enserrant au bout de leurs bras maigres les câbles à haute tension. Quelques maisons basses, des chevaux auréolés de leur propre haleine, le soleil froid, l’herbe luisante et blanche. Personne sur cette route étroite et gelée, qu’empruntent, chaque jour, les 504 diesel des professeurs du Collège. J’étais parti très tôt. J’étais donc seul sur cette lande maudite, la Lande du Bouc, haut lieu de la sorcellerie, territoire aigu et vide. Je m’aventurais seul sur ces terres inhospitalières, je traversais lentement ces hectares de ronces, pareil aux pèlerins de St-Jacques que détroussaient jadis, avant de les assassiner, les hordes de brigands. Mais moi je ne cours aucun danger. J’éclate d’un rire terrible. Car je suis de la race des brigands. Je suis leur descendant direct et secret, leur bâtard fidèle et cruel. Je vous l’ai dit plus haut : ce pays est mort. Plus d’aventure. Nous fûmes brigands, aventuriers en Louisiane, danseurs de tango à Buenos Aires et nous rêvons de finir CRS ou préfet. Mais moi j’éclate d’un rire terrible. Car je sais que tout n’est pas perdu : reste la Lande du Bouc. Le vent souffle sur elle comme sur une cendre chaude. La flamme jaune brille dans l’œil du crapaud. Et moi, qui, dans les Baronnies, terres vertes et grasses, empale impitoyablement les dernières bergères, membres de la tribu des néo-ruraux, adolescentes à la croupe maculée d’écume adolescente, je fomente, ici, sur la Lande du Bouc, l’insurrection des crapauds géants. La langue gasconne regorge de mots pour désigner le crapaud. Sapo et harri dans nos montagnes, avec accent tonique sur l’avant-dernière syllabe. Chirpe au fond des landes, chez Bernard Manciet, prononcez tchirpé. Je descends du crapaud. Quand j’étais gosse, ma grand-mère me faisait sauter sur ses genoux en fredonnant : « harri, harri, chivalet, per la lana d’Escobet, quan i passa bueus e vacas, e garias dab savatas e capons dab esperons, harri tu qu’es moquiros ! » Harri tu ! Je fus harri. Je bavais comme un harri. J’ai vécu accroupi comme les harris (n’oubliez pas l’accent tonique et prononcez fortement le « s » final) et, j’y pense tout à coup, je n’aurais pas supporté les couches Pampers. Surtout pas Pampers ! Rien entre la peau blanche du ventre et les feuilles ! Direct terre ! Comme les harris ! Je veux devenir harri que je fus : ventre et boue, tête et brumes.

L’insurrection des crapauds géants ! Je n’en parle à personne, me dites-vous ! J’éclate d’un rire terrible. Mais, bite d’âne, à qui voulez-vous donc que je me confie ? Avec qui partager ce rêve vital ? Avec les gardiens de langue gasconne. Jamais ! Regardez-moi ces loques, ces puristes, ces flics ! Les Félibres : des pétainistes, des passéistes, des obsédés du béret, des connards édentés, gâteux, séniles, des adeptes du « bon vieux temps », des inconditionnels du « coin du feu », des fossiles, un immonde musée Grévin gascon ! Il faut les aider à mourir, je le dis tout haut ! Qu’on les pousse dans l’escalier, qu’on leur coupe le chauffage à l’hospice ! Pas de compromis avec ces mecs qui se font dessus ! S’il faut mourir, que ce soit d’une mort splendide, en plein soleil, le cœur rongé par un vers luisant !

Et les militants ! Les militants occitans ? J’éclate d’un rire terrible ! Les gentils militants, le SAMU occitan, je les ai connus à la Faculté ! Je me souviens de leur gueule rance, de leurs gros pulls tachés, ils étaient écolos, ils sentaient sous les bras, avaient les cheveux collés. Leurs femmes étaient maigres, fumaient des Gauloises sans filtre, ne se maquillaient jamais, ne portaient jamais de soutien-gorge, leurs poitrines étaient tristes et basses. Un ramassis de petits couillons : trois slogans, quatre affiches et volem viver au païs. Ah les taches ! Quand ils n’étaient pas au chevet d’une langue qu’ils massacraient derrière leurs gencives pourries, ils cherchaient sur des cartes routières la capitale de l’occitanie. Ils hésitaient, les pauvres. Toulouse, Carcassonne, Montauban ? Ils étaient joliment patriotes, ces minus ! Et le patriotisme, fût-il teinté de révolution, c’est la mort ! Et moi je crois à la vie, à la Lande du Bouc, au vent sur la braise. Je vous promets, moi Bébé d’Oc, de beaux plastiquages, des préfectures en feu, un désordre éternel, je vous promets de grands naufrages, l’abordage des plus lourds galions. Le tic-tac de ma bombe parle d’un monde d’avant les patries. En ce temps là, chaque hiver, nous pillions Toulouse, nous chevauchions des chevaux sauvages, nous inventions le viol qui est l’amour de la vitesse, nous allumions des feux en plein vent, nous parlions le gascon qui est le patois des loutres, des femmes se donnaient sur des rochers imbibés de soleil, leurs membranes – miroir de pluie – étaient craquantes comme des dragées. Non, je ne parle jamais de ça à personne, mais de ça Laure me parle. Car Laure, femme superbe et sophistiquée, est à la proue du plus lointain navire, et, d’un revers de fard, cosmétique et cosmos, elle salue le dieu le plus ancien.

 

La Lande du Bouc. Des sorciers, des sorcières, et celle dont on ne parle plus, celle que l’Eglise romaine poursuit de sa haine apostolique : la déesse Fellassia.

 

La déesse Fellassia, dit la légende, les nuits de pleine lune, taillait des pipes aux bergers pubères. Le rituel était fort simple. Elle entrait, de nuit, dans la cabane de branches du jeune berger qu’elle avait choisi. Elle lui caressait le front tout en le débarrassant de son fourreau phallique. L’adolescent, réveillé, plongeait ses yeux dans les yeux purs de Fellassia, laquelle achevait de le déshabiller avant de le savamment sucer. Fellassia rejoignait alors, au fond du lac, sa demeure de schiste et d’eau, et vomissait sur sa couche d’algues, l’humaine semence qu’elle avait goulûment avalée. L’eau du lac ainsi fécondée, toujours selon la légende, donna naissance à ces poissons argentés dont le ventre blanc et nacré coupe en deux l’eau fraîche des torrents.

L’Eglise catholique, dès le Moyen Âge, partit en guerre contre la déesse Fellassia, et contre le culte populaire qui lui était rendu. Les fontaines sacrées où les jeunes bergers venaient prier Fellassia afin qu’elle les visitât, furent déclarées maléfiques. Les parchemins sur lesquels étaient inscrits, en langue gasconne, les poèmes érotico- mystiques que les jeunes filles vierges récitaient au cours des cérémonies d’initiation furent brûlés sur la place de Castelnau-Magnoac, en 1219. Les cérémonies d’initiations duraient sept nuits, les sept nuits précédant celle du solstice d’été. Sept nuits durant lesquelles les jeunes filles vierges apprenaient l’art de la pipe. Elles s’entraînaient sur des baguettes de châtaigner, reproductions exactes du sexe masculin en érection. La nuit du solstice, chaque tribu allumait un feu sur la Lande du Bouc et dansait autour du Grand Os Noir, immense phallus en acacia, totem superbe et noirci de fumée, que l’on saluait par des chants et des vociférations obscènes. Les danses finies, dans le silence retrouvé, à l’heure où blanchit la campagne, les bergères taillaient des pipes aux bergers.

Ce culte typiquement gascon a disparu, ou ne survit plus qu’à travers quelques pratiques de sorcellerie, du côté de Monléon-Magnoac. Le culte a disparu, mais la déesse Fellassia hante encore les chaumières. Les psychanalystes estiment que la forme éminemment phallique du Rocher des Pyrénées, succulent gâteau cuit au tournebroche, renvoie au culte de Fellassia. Une étude sociologique, récemment publiée, a également démontré que, dans les années soixante, Serge Gainsbourg à proportionnellement vendu plus de Sucettes à l’anis à Lannemezan qu’à Paris…  

 

Christian Laborde, L’os de Dionysos, roman (1987).   

 

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L'Os de Dionysos a été interdit le 12 mars 1987 par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes pour « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale »…

Jugement confirmé le 30 avril 1987 par la cour d’appel de Pau, pour « blasphème, lubricité, provocation et paganisme » !?!!…

Jugement cassé par la cour de Cassation en janvier 1989.

 

christian laborde,l’os de dionysos,déesse fellassia,terroir,paganisme,gascogne Menhir de Pierrefitte / Gascogne.