Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/05/2012

Le chant du barde

Le Chant du Barde

Je ne suis qu’un maillon de l’invisible chaîne
Dont Esus, pour toujours, a soudé les maillons.
Je ne suis qu’une feuille au front du vaste chêne,
Que diadème encore le rameau de Gwyddon.
Tout enfant j’ai suivi les leçons de nos sages,
Écouté les propos et recueilli les chants.
Ma mémoire fidèle a transmis leur message
Des monts calédoniens aux îles du couchant.
Je ne suis qu’un chaînon de la chaîne invisible,
Je ne suis qu’un écho des vieilles vérités.
Si mes maîtres, prudents, n’ont pas laissé d’écrits,
Leur voix parle à tout cœur de l’écouter.
Bien des étés ont lui, bien des hivers neigé,
Depuis que j’ai reçu les dons qui ne s’accordent
Qu’aux porteurs de l’Awen : l’anneau de fer forgé,
La coupe rituelle et la harpe à neuf cordes.
Pèlerin jamais las de la terre celtique,
Bien des étés ont lui depuis les jours lointains,
Où j’allais consulter les oracles antiques,
Des rivages de l’ambre aux îles de l’étain.
J’ai chanté mes espoirs et j’ai chanté mes rêves,
J’ai chanté les héros, honneur du vieux pays.
Sous les coups du destin comme sous ceux du glaive,
Mon cœur n’a pas tremblé, mon chant n’a pas faibli.
Tout jeune encore j’allais, interrogeant les sages,
Méditant les conseils et recueillant les chants.
Les aïeux m’ont légué, transmis du fond des âges,
Les secrets arrachés autrefois aux géants.
Je sais des chants d’espoir et des chants de détresse,
Des chants pour le combat, des chants pour le festin.
J’ai chanté les secrets de l’antique sagesse,
La gloire des héros et les jeux du destin.
Je suis un chaînon de la mystique chaîne
Et j’attends seulement, car mon heure est prochaine,
L’enfant blond que Gwyddon a marqué de son sceau,
Pour lui rendre la coupe, la harpe et l’anneau.

André Savoret ( 1898 – 1977 )

 

( http://honneur-et-tradition.blogspot.fr/2012/02/le-chant-... )

 

andré savoret,le chant du barde,poésie,paganisme

26/04/2012

Toi, Odin notre père

Le vent d'hiver s'élance, audacieux et fort,

Ainsi que les Vikings, en leurs nobles colères.

La tempête a soufflé sur les pins séculaires,

Et les flots ont bondi… Venez, mes dieux du Nord !

 

Vos yeux ont le reflet des lames boréales,

Les abîmes vous sont de faciles chemins,

Et vous êtes grands et sveltes comme les pins,

Ô maîtres des deux froids et des races loyales !

 

Mes dieux du Nord, hardis et blonds, réveillez-vous

De votre long sommeil dans les neiges hautaines,

Et faites retentir vos appels sur les plaines

Où se prolonge au soir le hurlement des loups.

 

Venez, mes Dieux du Nord, aux faces aguerries,

Toi, notre père Odin, toi dont les cheveux d'or,

Freya, sont pleins d'odeurs, et toi, valeureux Thor,

Toi, Fricka volontaire, et vous, mes Valkyries !

 

Ecoutez-moi, mes Dieux, pareils aux clairs matins :

Je suis la fille de vos Skaldes vénérables,

De ceux qui vous louaient, debout, auprès des tables

Où les héros buvaient l'hydromel des festins.

 

Venez, mes Dieux puissants, car notre hiver est proche,

Nous allons rire avec les joyeux ouragans,

Nous abattrons le chêne épargné par les ans,

Et les monts trembleront jusqu'en leur cœur de roche.

 

Nous poserons nos pieds triomphants sur les mers,

Nous nous réjouirons de la danse des vagues ;

Pour nous s'animeront les brumes, formes vagues,

Et pour nous brilleront les sillons de l'éclair.

 

Les mouettes crieront vers nous et vers l'orage

Que nous apporterons dans le creux de nos mains…

Or voici qu'on entend les combattants surhumains

Et les cris des vaincus sur le blême rivage.

 

Voici, mes Dieux, que vous riez comme autrefois

Et que l'aigle tournoie au-dessus de son aire.

Nous avons déchaîné la meute du tonnerre.

Et les falaises ont reconnu notre voix.

 

L'espace écoutera nos farouches musiques

Et les cieux révoltés ploieront sous notre effort…

Venez à moi qui vous attends, mes Dieux du Nord !

Je suis la fille de vos Skaldes héroïques…

 

Renée Vivien ( 1877 – 1909 )