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01/12/2014

Porochenko a vendu des armes aux rebelles... Les Etats-Unis vont devoir déclencher la IIIeme Guerre Mondiale / L'Ukraine est dirigée par des fous !

Bezler : Porochenko a vendu des armes aux rebelles

Le 28 Novembre, une vidéo du commandant des FAN Igor "démon" Bezler est apparue en ligne, dans cette vidéo, Igor Bezler déclare que Kiev a vendu des armes aux rebelles !

(Sous-titres anglais par Kazz)

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Igor Bezler : "M. Gerasimov, qui a été élu au parlement ukrainien pour le parti de Porochenko, a déclaré dans son interview que j'avais été son chauffeur, et qu'il n'a pas d'autres liens avec moi. Je voudrais poser à M. Gerasimov une question, comment dans Gorlovka encerclée ai-je pu recevoir des armes en grande quantité ? Parce que les armes provenaient d'Ukraine… ce qui peut être confirmé par les prisonniers de guerre ukrainiens qui les ont déchargées. Et les bordereaux d'expédition rédigés en ukrainien décrivent quelles munitions, quelles armes.

Peut-être que M. Gerasimov dira aux médias ukrainiens comment, grâce à Mme Lebedeva et à M.Porochenko, qui n'était pas encore président de l'Ukraine, les armes ont été livrées à Gorlovka, non par une caisse ou deux, mais par [camions] "Oural" entiers, et la fréquence était d'une livraison tous les trois jours.

J'ai une question, nous n'avons pas reçu des armes commandées pour un montant de 450.000 UAH, je souhaiterais les recevoir à Gorlovka.

Pour ces Ukrainiens qui donnent 5 UAH par SMS pour soutenir l'armée Ukainienne, je peux vous le dire, le prix d'un pistolet, livré par le camp ukrainien est de 1900 UAH, le prix d'un BTR est 19.000 UAH. Nous n'avons pas trouvé d'accord pour les tanks.

C'est de là que viennent les armes. Alors ne cherchez pas la main de Moscou, la où il y a une très grosse main de Kiev. M. Porochenko, quand il n'était pas encore président de l'Ukraine a fait de très bonnes affaires avec moi. Il m'a livré beaucoup d'armes. Peut être qu'il mène cette opération anti-terroriste pour dissimuler les cargaisons d'armes ?

Petro Oleksiovytch (Porochenko), s'il vous plaît, pouvez-vous décider si vous menez l'O.A.T ou si vous travaillez pour moi ? Vous me devez pour 450.000 UAH d’armes, il est temps de régler vos dettes".

Fort Russ / Trad. française par Bertrand Rivière du Blogue Noir de Brocéliande

 

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Une autre traduction / Source 

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Youri Bereza, député ukrainien du Pravy Sektor : "Les Etats-Unis vont devoir déclencher la IIIeme Guerre Mondiale !" 

Le nouveau parlementaire de la Verkhovna Rada d'Ukraine Youri Bereza exhorte les américains à déclencher une IIIeme Guerre mondiale contre la Russie. De l'avis du commandant du bataillon "Dnepr-1", qui vient de faire une percée au parlement, la guerre est déjà en cours, et "il n'y a pas d'autre option que les États-Unis s'impliquent dans le conflit."

"Cela pourrait prendre du temps, mais ils devront intervenir à un moment ou un autre, puis plus tard dans les États baltes, qui sont sous la menace de Moscou, et éventuellement en Pologne", cite "PolitNavigator.net", d'après une interview de Bereza publiée par The Daily Beast.

La confidentialité des réunions sur la colline du Capitole, où a été invité le commandant du bataillon "Dnepr-1", a été légèrement écornée par Bereza concernant ses impressions au sujet de certains sénateurs.

"Les démocrates n'ont pas aimé ce que j'avais à dire, et ils ont essayé de quitter la salle parce que j'étais très dur contre le président Obama. Mais les républicains l'ont très bien pris." Surtout le sénateur John McCain, que le commandant du bataillon "Dnepr-1" décrit comme "un grand homme".

Plus tôt, la nationaliste 
Irina Farion avait appelé l'Ukraine à devenir la "pointe de la troisième guerre mondiale".

"Nous sommes devenus une nation militariste (...) Il est extrêmement important pour nous de se tourner tous vers l'armée - des plus petits aux plus grands. Toute l'Ukraine devrait être le front et non la simple "zone O.A.T" [Opération Anti-Terroriste-NDT]" - a déclaré Farion.

Cependant, après sa défaite aux élections du parlement ukrainien, le nombre de déclarations fracassantes provenant de la résidente de Lviv a fortement diminué. Mais, comme on le voit avec l'interview de Youri Bereza, la bannière de la "psychose de guerre" a rapidement trouvé un nouveau porte-étendard.

Source

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Youri Bereza, le grand "guerrier" du P-Rabi Sektor

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Et si vous doutez encore du fait que l'Ukraine est actuellement dirigée par une bande de ravagés complets, n'hésitez pas à lire aussi : 

Semen Semenchenko : l'Ukraine va aider la Chine à annexer la Sibérie 

Qui mérite la palme d'or des déclarations loufoques de cette bande de timbrés !!! 

Donbass : la neige et le feu

Ukraine/Donbass : la neige et le feu.

NationsPresse.info

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Tout est blanc sur le Donbass : les premières neiges sont tombées, les températures aussi. Les forces de Nouvelle Russie, bien équipées, assez bien soutenues logistiquement, sauront affronter cette période hivernale qui s’annonce rude. En face, en dépit des rodomontades habituelles et des déclarations mensongères, les troupes de la junte vont devoir affronter dans les pires conditions un adversaire redoutable, qui fut toujours vainqueur sur le terrain de l’Europe centrale et de la Russie : le général Hiver.

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Portrait atypique d’Arsen Pavlov, le commandant de la principale unité de choc qui est en première ligne sur l’aéroport : la brigade « Motorola ». ( Source )

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Plus de 60 camions ont traversé la frontière de la Fédération de Russie et se sont portés vers Donetsk. Ils transportent plus de 800 tonnes d’aide humanitaire. Un autre convoi de plus de 40 autres camions est en route pour la région de Lugansk En tout ce sont plus de 1.200 tonnes d’aide humanitaire qui arrivent dans le Donbass : des matériaux de construction pour réparer les bâtiments endommagés et de la nourriture. C’est l’information la plus optimiste de la journée.

On a apprend, par contre, qu’Aleksandr Kuchinskiy, écrivain et rédacteur en chef du journal de Donetsk Kriminal-ekspress, a été assassiné avec son épouse la nuit dernière à Slaviansk, par des paramilitaires liés au régime de Kiev. La junte déteste les journalistes indépendants, elle les élimine.

Donetsk : combats acharnés pour l’aéroport

Alors que le front sud semble être entré dans une guerre de positions, secteurs détenus par les forces républicaines au niveau d’Aleksandrovka face à Marinka (sud-ouest de Donetsk) ont reçu plusieurs salves d’artillerie cet après-midi ; de même que le secteur de Dokuchaevsk qui a été pilonné ce matin à l’artillerie lourde. Plus au sud encore, c’est le secteur nord-est de Mariupol qui s’est à nouveau enflammé, aujourd’hui, avec des combats et des tirs d’artillerie sur la zone de Pavlopol.

Mais l’essentiel de la journée s’est déroulé sur l’aéroport de Donetsk, qui subit plusieurs attaques concentrées depuis 24 heures.

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Les combats ont été acharnés, hier soir et une partie de la nuit sur la zone aéroportuaire, au niveau des terminaux en ruines, entre les défenseurs républicains (unités de « Motorola », de « Givi » et des cosaques) et les assaillants ukrainiens. Tout a commencé vers 21h00, heure locale, comme nous le signalions déjà hier soir, quand un groupe d’infanterie des forces de Kiev, appuyé par des blindés, s’est porté en direction des bâtiments en ruines après une préparation d’artillerie (mortiers, Grad) d’une rare intensité. La compagnie « Sparta » de la brigade « Motorola » venait de reprendre, quelques heures avant, le nouveau terminal (avec quelques blessés) tenu depuis quelques jours par un groupe de combat ukrainien de la 79e brigade aéromobile. Ces éléments auraient subi des pertes en début de soirée : un tué et 15 blessés. Des « mercenaires noirs » auraient aussi été tués, mais nous ne possédons aucune confirmation photo ou vidéo de cela. Certaines de nos sources évoquent des « contractors » (mercenaires occidentaux) polonais.
La nuit à Donetsk fut agitée. La matinée a commencé par des tirs concentrés des batteries d’artillerie kieviennes positionnées au nord-ouest et à l’ouest de la capitale du Donbass. Vers 12h00, heure locale, les frappes se sont intensifiées à la fois sur l’aéroport et sur une grande partie de l’agglomération de Donetsk.

Kiev a confirmé dans la journée la mort de 2 parachutistes de la 95e brigade aéromobile de Zhytomyr, et l’évacuation de 15 blessés.

On signalait en milieu de matinée une action d’envergure des DRG républicains sur Peski et sur Avdeevka (à partir des positions des FAN sur Spartak et au nord-est d’Avdeevka), de même que de très nombreux tirs de contre-batterie sur Peski, Avdeevka et les villages au nord-ouest de l’aéroport. Les forces républicaines cherchent à riposter aux dernières attaques kieviennes en s’en prenant directement et de manière ciblée aux positions d’artillerie ukrainiennes.

En fin d’après-midi, nouvelle salve de tirs de contre-batterie contre des positions ukrainiennes vers Umanskoe – Orlovka et Krasnogorovka – Ostroe, à l’ouest de Donetsk. Plusieurs observateurs auraient aperçu des explosions de stocks de munitions et des véhicules en flammes sur ces secteurs.

Ce soir, la situation sur la zone aéroportuaire reste incertaine.

Front nord : possible contre-attaque kievienne à venir

Sur Gorlovka, c’est encore le secteur nord-ouest, vers l’agglomération de Maïorsk et la route menant à Dzerzhynsk, qui ont été l’objet d’accrochages et de salves d’artillerie. L’agglomération de Maïorsk est tenue par les FAN, alors que le pont enjambant la voie de chemin de fer qui mène à la grande gare de triage à proximité, à 400 m au sud-ouest, est encore entre les mains des forces de Kiev. Ce secteur est un verrou à l’entrée nord-ouest de l’agglomération de Gorlovka.

Le versant ouest du saillant de Debaltsevo est encore très agité : outre les duels d’artillerie sur Elenovka-Enakievo, on note légèrement plus au nord de cette zone des mouvements d’infanterie ukrainiens. 4 BTR et une soixantaine de fantassins ont ainsi été aperçus, vraisemblablement en mission de reconnaissance. Le reste du pourtour fortifié de cette poche a été relativement calme durant cette journée.

Aleksei Mozgovoi, chef de la brigade « Prizrak », en inspection au cantonnement des volontaires français et serbes dans le secteur de Pervomaïsk ( Source ). 

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Le secteur de Pervomaïsk tenu pour l’essentiel par la brigade « Prizrak » a été secoué par divers petits accrochages et des tirs d’artillerie de part et d’autre. Les forces républicaines se sont encore concentrées sur la zone de Popasna, alors que l’artillerie ukrainienne a ciblé des villages censés abriter des unités républicaines notamment vers la route secondaire T1303 là où se situent les postes de contrôle plus ou moins encerclés et vers Frunze. On note, en outre, quelques accrochages à l’ouest de Shachtye.

Divers renseignements font état d’un mécontentement croissant au sein des éléments du 80e régiment spetsnaz, qui tiennent une partie de la zone au-delà de la Seversky Donets (au nord-ouest de Lugansk), dû au manque de nouvelles concernant certains de leurs camarades captifs des forces républicaines. Des parents et des proches des soldats de cette unité de Lviv seraient sans nouvelles et ne se sentiraient pas appuyés par les autorités kieviennes. Un élément de plus qui s’ajoute à la baisse de moral constaté au sein de nombreuses unités ukrainiennes ces derniers temps.

Le renseignement opérationnel indépendantiste fait état d’un important groupement blindé à quelque 45 km au nord de Lugansk constitué d’un bataillon de chars, renforcé d’une batterie d’artillerie automotrice. Il faut donc s’attendre dans les heures et les quelques jours à venir à une rotation d’unités ukrainiennes au nord de la ligne Pervomaïsk – Lugansk, puis vraisemblablement à une nouvelle attaque sur cette zone. Ces dernières semaines, ce sont les forces de Nouvelle Russie qui détenaient jusqu’alors l’initiative opérationnelle sur cette zone du front du Donbass.

Jacques Frère, 30 novembre 2014, pour NationsPresse.info.

http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-la-neige-et-le-feu

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Pourquoi et comment l’armée ukrainienne a-t-elle été défaite au Donbass ?

Comment les rebelles ont-ils fait ?

Un article originellement paru sur Égalité et Réconciliation

Découvert sur Le Blogue Noir de Brocéliande 

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L’auteur anonyme de cette mini-série de trois articles est un blogueur américain (pseudonyme Shellback) qui se présente comme un ancien militaire, expert pour l’OTAN du désarmement à l’époque de Brejnev. Il n’estime pas que la Guerre froide fut une chose rigolote au point que nous devrions essayer de la recommencer. Il répond à trois questions sur ce conflit. 

I. D’où viennent les armes ?

Au moment où l’ampleur des pertes ukrainienne commence à être connue – Porochenko admet que l’Ukraine a perdu les trois-quarts de son matériel militaire – les Occidentaux, trompés par la propagande de leurs propres médias, s’imaginent que la Russie a approvisionné les séparatistes en armes et en munitions. S’il est probable que du matériel a franchi la frontière, il existe une autre source d’approvisionnement inconnue de la plupart des Occidentaux. 

Ce que la plupart des commentateurs ne veulent pas comprendre à l’Ouest, c’est que l’URSS se préparait à recommencer la Deuxième Guerre mondiale, avec des armées immenses composées de millions de conscrits et de réservistes. Or, des millions de soldats ont besoin d’immenses quantités d’armes et de munitions. Celles-ci doivent être déjà en place au moment de la mobilisation. Par conséquent, on trouvait des dépôts d’armement dans toute la partie occidentale de l’URSS. La plupart de ces sites étaient présentés comme le quartier général d’une division, squelettique en temps de paix, mais destinée à recevoir un flot de réservistes qui y trouverait, le moment venu, tout le nécessaire pour partir au combat. 

Les Soviétiques divisaient leurs unités militaires en trois catégories. Autant que je puisse m’en rappeler au bout de trente ans, la Cat. I correspondait aux unités entièrement équipées et prêtes au combat ; dans la Cat. II, elles se composaient d’une partie du personnel, mais de la totalité de l’équipement ; et la Cat III était le niveau minimum. L’idée était que les unités de Cat. I étaient prêtes à démarrer immédiatement (lorsque le Mur est tombé, on m’a dit que les unités d’Allemagne de l’Est étaient prêtes à partir sous 48 heures, ce qui, entre parenthèses, montre qu’elles n’avaient pas l’intention de déclencher l’offensive. Comme il en était de même du côté de l’OTAN, cela explique probablement pourquoi nous sommes toujours là !). Les unités de Cat. II disposaient d’un délai d’une semaine environ, et la dernière de quelques mois. 

Toute la tactique militaire soviétique était basée sur des vagues d’attaques (échelons) successives, recherchant les points faibles pour « renforcer le succès ». Ainsi, par exemple, les unités de la Cat. I d’Allemagne de l’Est ou de Pologne, recevaient un soutien d’unités de la Cat. II, positionnées à l’arrière, en Biélorussie ou en Ukraine, et ainsi de suite. Leurs propres unités de soutien se trouvaient positionnées à leur tour dans la République soviétique de Russie, et ainsi de suite. 

Lorsque tout cela a pris fin, tout ce système est parti à vau-l’eau. La Russie a repris à son compte le matériel des pays du Pacte de Varsovie, et l’Ukraine, par exemple, a nationalisé ce qui se trouvait sur son territoire. À propos des unités de Cat. I postées en première ligne, la Russie était responsable de l’équipement et de son transfert en Russie. Quant au personnel, les conscrits sont rentrés à la maison et les soldats des différentes nationalités sont repartis chez eux. En bref, d’un jour à l’autre, une division blindée prête au combat s’est transformée en un tas d’équipements destinés à être rapidement rapatriés en Russie par un personnel en sous-effectif. Je ne pense pas qu’il y ait eu des unités de Cat. I en Biélorussie ou en Ukraine. Je crois me rappeler qu’il n’y avait là que des unités de Cat. II. Ces transferts ont été réalisés assez rapidement, et le système soigneusement élaboré a été détruit. J’ai l’habitude d’expliquer ce qui s’est passé par l’analogie suivante : les Russes avaient le fer de la lance et l’Ukraine et la Biélorussie la hampe. L’un et l’autre inemployables sans l’autre partie. Mais les gigantesques dépôts d’équipements nécessaires pour transformer les unités de Cat. II en Cat. I sont restés en Ukraine (ou en Biélorussie).
 

Pendant des années, la Russie a prétendu que les sites sur son territoire abritaient des divisions réelles. À l’époque, j’étais en contact permanent avec nos forces en Europe et des inspecteurs chargés de l’application du Traité de Vienne, mais la seule chose que trouvaient ces inspecteurs, lorsqu’ils débarquaient sur le site d’une prétendue division de fusiliers mécanisés ou division blindée, c’était des champs entiers de blindés mal entretenus, des officiers et pas de troupes. Nous imaginions à l’époque que le secret que les Russes cherchaient à garder était qu’ils n’avaient pas de soldats : « Ouais, en fait, ils sont sur le terrain, à l’entraînement ! » « C’est ça ! sans officiers et sans blindés ? » Mais comme le traité ne concernait que les équipements, et que les Russes coopéraient totalement là-dessus, ce n’était pas un problème. Entre parenthèses, l’entraînement était impossible. Je me souviens d’une femme russe me disant que son frère commandait une compagnie où il y avait deux soldats ! L’expression technique utilisée était « unités vides ».
 

Et puis, brutalement, un été (j’ai oublié l’année ; au cours des deux années séparant les deux guerres en Tchétchénie), nous avons reçu un flot de notifications (selon les règles du Traité) qui disaient toutes : « Supprimez de la liste la division mécanisée X., et remplacez-la par la Base d’approvisionnement n. Y, au même endroit. » Lorsque cela a été terminé, il y avait un nombre bien inférieur de divisions (transformées peu à peu en groupe de brigade indépendant) et de nombreuses bases d’approvisionnement. Après réflexion, nous avons pensé que l’idée de base d’approvisionnement était une tentative pour créer des emplois plutôt que de payer des retraites à des officiers en surnombre. Dans les réunions, à l’époque, les militaires russes nous disaient tout le temps qu’ils ne pouvaient pas payer les retraites et le logement des centaines de milliers d’officiers en surnombre. Les autres degrés de la hiérarchie étaient plus faciles à réduire, bien entendu. Les conscrits, il suffisait de les renvoyer chez eux plus tôt. Ces changements étaient la preuve que le vieux système soviétique avait disparu pour toujours.
 

Les choses ont commencé à changer ensuite. Je me souviens parfaitement de l’un des inspecteurs revenant très excité de l’inspection d’une brigade à Bouïnaksk, en 98 ou 99. Là-bas, ils avaient enfin trouvé une unité avec tout le matériel nécessaire, les hommes et, plus significatif encore, un officier pour commander tout cela. Plus personne ne prétendait qu’une poignée d’officiers fatigués, un champ de matériel, par un coup de baguette magique, se remplirait un jour de conscrits pour devenir une authentique division. Ce processus a dû commencer dans le Caucase du Nord, et est l’une des nombreuses raisons des meilleures performances des Russes dans la seconde guerre de Tchétchénie. 

À la fin du processus, l’Armée russe : 1) disposait des commencements d’une structure rationnelle ; 2) avait abandonné l’utopie d’une gigantesque armée formée de nombreuses divisions, avec des problèmes momentanés de main-d’œuvre ; 3) des pseudo-divisions, disposant de stocks d’armes mal gardés par des officiers démotivés, se transformaient en quelque chose de plus sûr et de plus approprié, et le processus d’élimination d’armements obsolètes et dangereux pouvait commencer. Avec un gouvernement stable et de l’argent, beaucoup d’améliorations ont été apportées depuis 2000.
 

Rien de tout cela ne s’est produit pour les forces armées ukrainiennes (UAF). Il n’est pas difficile d’imaginer que le territoire ukrainien était couvert d’armureries mal gardées et de « formations vides ». Un officiel russe a récemment confirmé cela en affirmant :
 

« Lorsque l’URSS s’est effondrée, le territoire ukrainien était rempli de millions de fusils, de mines, de postes d’artillerie et d’autres armes. La zone où se déroulent les combats, où Kiev mène aujourd’hui ses opérations punitives, n’est pas une exception. Il y avait là des armureries dont les milices se sont emparées. » 

On dit qu’à Slaviansk, en particulier, il y en avait une particulièrement importante dans une ancienne mine.

En bref, l’UAF est dans l’état où étaient les forces russes dans les années quatre-vingt-dix, plus une quinzaine d’années supplémentaires d’abandon. La plupart de ces équipements abîmés ne sont plus en état de marche. Mais si vous cannibalisez 100 chars pour en obtenir 10 en état de marche, c’est mieux que rien. Ici, nous devons nous rappeler que le Donbass est un pays de mécaniciens, de techniciens, d’artificiers, etc., sans parler qu’il compte plein de types qui ont servi en Afghanistan. La plupart des armes utilisées en Ukraine datent de l’époque de la guerre en Afghanistan. Le lance-roquettes multiple BM-21 « Grad », l’arme la plus puissante entre les mains des rebelles, et responsable de destructions effrayantes, par exemple, est en service depuis les années soixante. Les deux caractéristiques du matériel soviétique : facile d’emploi et très très rouillé. On a même vu des types remettre en marche un T-34 qui avait passé au moins 50 ans posé sur un plot en béton sous la pluie et la neige : toutes les caractéristiques évoquées plus haut illustrées d’un seul coup ! [1] 

L’autre détail que nous avons appris au moment de l’effondrement est que, à la différence de l’Occident, où les arsenaux sont éclairés à gogo, ceinturés de clôtures barbelées, gardées par des patrouilles armées, etc., qui les rendent très visibles, mais très bien protégées, le style soviétique était d’avoir des sites beaucoup plus discrets, dans des lieux à l’écart, et de se fier davantage au silence pour les sécuriser. Une ancienne mine, comme il y en a beaucoup au Donbass, est l’idéal. Étant donné que le quartier-général de l’Armée soviétique était à Moscou, il est très possible que le gouvernement ukrainien n’ait même pas eu connaissance de la localisation de beaucoup de ces dépôts. L’un des services rendus par Moscou aux rebelles peut avoir été de leur indiquer où chercher. 

À partir de là, je n’ai aucune difficulté à imaginer les rebelles pillant un dépôt pour s’emparer d’armes et de munitions. Ils ont le personnel pour les reconditionner et de nombreux vétérans de l’ex-Armée soviétique pour les faire fonctionner. À cela, on peut ajouter le matériel capturé sur leurs positions après la fuite des conscrits ukrainiens, et certains éléments achetés officiellement ou sous le manteau.
 

Finalement, tout ce dont ils pouvaient avoir besoin de la part de Moscou, c’était une certaine forme de commandement, des équipements de contrôle et du renseignement. 

Le problème de l’Ukraine aujourd’hui, est qu’elle dispose des restes rouillés pendant deux décennies de ce qui était supposé à l’origine être la ligne de soutien des éléments les meilleurs et les mieux préparés, mais jamais une force valant pour elle-même. Et, pendant ces années-là, Kiev a vendu le meilleur à l’étranger (la Géorgie s’est approvisionnée auprès de l’Ukraine) et a laissé pourrir ce qui restait. Ainsi, les rebelles et les forces de Kiev sont bien mieux équipés que ce qui aurait été normalement le cas lors d’une révolte de la périphérie contre le centre. Les uns et les autres apprennent sur le terrain, mais les rebelles sont bien plus motivés, tandis que Kiev peut disposer d’un stock d’armement bien plus important. 

Mais les rebelles s’améliorent bien plus vite que l’on s’y attendait, et ont un bon stock d’armes et de munitions. C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup se sont imaginés à l’Ouest qu’ils étaient aidés par les Russes. 

II. Les rebelles ont-ils eu des armes secrètes ?

Deux armes décisives dans cette guerre ont donné la victoire aux séparatistes : les missiles anti-aériens portatifs et le lance-roquettes multiple Grad (« grêle »). Au commencement du conflit, Kiev disposait de la supériorité aérienne totale. Peu d’hélicoptères et d’aéronefs, mais les seuls disponibles sur le terrain. En face, les rebelles disposaient de stocks de Sam-7, des lance-missiles portatifs. Comme beaucoup d’armes soviétiques, depuis sa mise en service dans les années soixante-dix, il avait été modifié et modernisé par étapes, et produit en grande quantité. Il est guidé par infra-rouge et mis en œuvre à l’épaule. Il est plus efficace contre les aéronefs attaquant le lanceur de face, c’est-à-dire lorsque l’aéronef se situe dans un angle de tir fermé. Selon le Kiev Post, Kiev aurait perdu dix hélicoptères et neuf avions. Le chiffre est probablement supérieur, mais l’essentiel est que ce système d’arme a réellement anéanti la supériorité aérienne du régime de Kiev. Soit ils ont détruit les avions, soit ils les ont obligés à voler à une altitude ou à une vitesse supérieure et, par conséquent, à être moins efficaces. Ces armes ont transformé la guerre en combat au sol. 

Mais la véritable destruction des forces de Kiev, évoquée plus haut, a été réalisée avec les lance-roquettes Grad. Autre système d’arme ancien, le Grad est un camion dont la plateforme supporte 40 tubes lance-roquettes de 122 mm. L’arme n’est pas d’une grande précision – c’est ce qu’on appelle une « arme de zone » – mais le fait que les quarante roquettes peuvent être tirées en vingt secondes signifie qu’avec à peine quelques coups, on peut balancer une quantité effrayante d’explosifs en quelques instants. On trouve de très nombreuses vidéos de tirs de Grad sur Internet, et qui montrent l’efficacité des tirs, en particulier dans les « chaudrons » (ou « котёл » en russe). La majorité des rebelles, comme je l’ai déjà dit, sont des gars qui connaissent le terrain : les routes secondaires, où conduit ce sentier forestier, où se trouve cette colline et comment y arriver sans se faire voir. Les forces de Kiev ne connaissent pas la zone, possèdent des cartes notoirement inutiles (certains informations parlent de cartes des années vingt), et ne disposent pas d’informations. 

Parce qu’elles s’appuient sur leur matériel lourd, elles restent cantonnés sur les axes principaux. Leur encadrement est ouvertement incompétent, les troupes sont composées soit de conscrits peu motivés, sous-entraînés, enrôlés de force, soit d’unités de « volontaires » motivés et débordants d’enthousiasme, gonflés aux jeux de guerre vidéos, qui se lancent sur les routes et se retrouvent pris au piège. Dans tous les cas, les forces d’éclairage des rebelles ont facilement repéré leurs positions et désigné les cibles. Quelques coups de réglage, une centaine de roquettes ou plus… C’est ce qui s’est produit à de nombreuses reprises. Le tout accomplit par de petites unités (comme le fameux groupe « Motorola ») et quelques Grad positionnés dans un rayon de vingt kilomètres.
 

III. Pourquoi ce retournement spectaculaire de situation ?

« P’tits gars contre gros costauds » 

Beaucoup, à l’Ouest, se demandent comment les rebelles du Donbass ont bien pu battre les forces ukrainiennes sans une aide considérable de la Russie. Mais c’est oublier que la chose s’est déjà produite de nombreuses fois. Des « petits gars » ont souvent battu de « gros costauds ». Les Vietnamiens ont battu les Américains, les Israéliens ont battu les Arabes en 1948. Mais l’exemple le plus valable pour nous, c’est d’observer comment les Finlandais ont battu les Soviétiques pendant la « Guerre d’hiver ». 

En 1939, les Soviétiques franchirent la frontière finlandaise sur toute son étendue. Les Forces armées finlandaises, réduites et peu mécanisées, étaient déterminées et connaissaient le terrain sur lequel elles combattaient. Elles étaient chez elles, après tout. L’Armée rouge était nombreuse, lourdement mécanisée pour les standards de l’époque, mais mal commandée. Staline venait d’éliminer ou d’emprisonner ses meilleurs officiers dans les Grandes Purges. 

Qu’est-ce que firent les Finlandais ? Ils auraient pu se rendre ; mais ils étaient Finlandais, et peu disposés à cela. Ils devaient se battre sur deux fronts. Le premier était situé au sud, en Carélie. Là, ils comprirent qu’il ne pouvait y avoir de retraite. Ils construisirent la « ligne Mannerheim » et y installèrent tout l’armement lourd dont ils pouvaient disposer. Un mot finlandais défini leur tactique : « sisu », qui pourrait se traduire en français par « cran », « en avoir dans le ventre » ou « pas question de se rendre ». Un film illustre cette attitude, Talvisota (1989). 

Mais les Soviétiques franchirent aussi la frontière nord. On raconte qu’ils avaient reçu en dotation des dictionnaires russo-suédois en vue de leur arrivée de l’autre côté du pays. Là, les Finlandais ne pouvaient pas concentrer leurs armes lourdes et leurs troupes, mais ils ne pouvaient pas non plus se permettre d’être battus. 

En Finlandais, le mot « motti » signifie « bûche ». La tactique des Finlandais consista à « tronçonner » les envahisseurs. Le terrain était parsemé de forêts et de lacs gelés, terrifiants pour les conscrits russes [2], ukrainiens et biélorusses, mais un terrain de jeu familier pour les Finlandais. Ils tracèrent des pistes de ski parallèles aux routes utilisées par les Soviétiques. Ils « tronçonnèrent » les colonnes soviétiques avec des abattis (des arbres abattus en travers des routes formaient des obstacles infranchissables). Les groupes de soldats isolés se retrouvèrent pris dans un cauchemar hostile et glacé, avec pour seules ressources ce qu’ils avaient emporté comme nourriture, carburant et munition. Deux soldats se rapprochent pour allumer une cigarette : l’un d’entre eux est abattu par un sniper invisible. Une cuisine roulante est éclairée pour distribuer de la nourriture chaude : un sniper invisible abat le cuistot, un autre détruit la cuisinière. Des troupes soviétiques font une reconnaissance dans la forêt. Elles ne voient rien. Au retour, un sniper invisible abat l’officier. Des divisions soviétiques disparaissent. On ne retrouve que des véhicules détruits et des cadavres gelés. La tactique fonctionne : une force d’infanterie légère réduite, mobile, connaissant le terrain, triomphe de forces beaucoup plus puissantes. La tâche ne fut pas facile, les combats furent acharnés à certains endroits, mais, globalement, cinq ou six divisions soviétiques disparurent purement et simplement (lire A Frozen Hell, de William R. Trotter). À l’époque, bien entendu, la plupart des « experts militaires » parièrent sur les Soviétiques : plus de chars, plus d’avions, plus de troupes, etc. Comme aujourd’hui la plupart des « experts militaires » ont probablement prédit la victoire de Kiev sur les rebelles. 

Or, c’est à peu près la même chose qui s’est passé dans l’Est de l’Ukraine. Le mot employé là-bas est « chaudron » (« котёл » en russe). La différence principale est que vous ne pouvez pas créer des « motti » dans une zone de plaine, seulement des « котёл ». Mais la technique est à peu près la même. Collées aux routes, mal commandées, de lourdes unités mécanisées s’avancent trop loin, et se retrouvent coupées de leurs bases. Parfois, elles peuvent rompre l’encerclement, mais la situation s’aggrave si elles restent immobiles : chaque jour, elles disposent d’un peu moins de nourriture, de carburant, de munitions et d’eau. Leur choix est simple : la mort ou la reddition. En Ukraine, les choses se sont passées en été. Au moins les Ukrainiens ne sont pas morts gelés comme des milliers de Soviétiques dans les « motti ». 

Et voilà comment les « p’tits gars » (mais qui ont dû être drôlement courageux et déterminés) peuvent battre les « gros costauds ». Nous avons vu la même chose en Irak ou en Afghanistan, d’ailleurs. La différence est que les insurgés afghans ou irakiens sont empêchés par la maîtrise de l’air des Américains de se concentrer pour former des « motti » ou des « котёл ». Une autre ressemblance, et de taille, entre l’Ukraine, la Finlande, le Vietnam, l’Afghanistan et Israël en 1948, note James Clapper, directeur du NIA (USA), est que les attaquants n’ont pas prévu « la volonté de combattre » de l’adversaire. En juin, Porochenko déclarait que toute l’affaire serait traitée rapidement : « En heures, pas en semaines ! » Mohammed Ali, grand stratège militaire, le disait : « Lorsque vous n’avez pas la force d’attaquer frontalement, voletez comme un papillon et piquez comme une guêpe. » Et découpez-les en « motti » si vous en avez l’occasion  

ShellbackTraduction : ER

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Notes : 

[1] Il suffit de visionner quelques vidéos pour constater la rusticité et l’ancienneté du matériel employé : pas ou peu d’électronique dans les nombreux blindés des années soixante, voire cinquante ; tout à fait à la portée d’un mécano ou d’un vétéran débrouillard. – NdT.
 

[2] Souvent originaires du Sud de l’URSS, car Staline doutait de la loyauté des conscrits de la zone frontalière – NdT.

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