19/02/2015
Yuri Bereza & Tatiana Montian... 2 visages de l'Ukraine.
Brûler la Crimée !
Les résultats d'un sondage réalisé dernièrement auprès de la population de Crimée et... les déclarations d'un député du parti de Yatseniouk (1er ministre de l'Ukraine) sur le plateau de la chaîne TCH (TSN) au sujet de la Crimée. A vous de vous faire une idée !
Note de Kurgan : précisons que l'immonde pourriture... pardon... le "député" en question n'est autre que le fier guerrier Yuri Bereza (voir ici, pour son plus bel exploit !), commandant en chef du bataillon paramilitaire "Dniepr-1" (presque entièrement laminé par les FAN, l'an dernier à Ilovaïsk) et grand ami d'Igor Kolomoïsky !
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Situation de l'Ukraine - interview juriste ukrainienne
Tatiana Montian est une juriste ukrainienne, clairement engagée dans le débat politique. Elle n'était pas du tout partisane de Yanoukovitch mais ne garde cependant pas sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit de faire le constat de la situation actuelle de l'Ukraine...
Note de Kurgan : Et elle ne manque pas de courage ! Car rappelons que d'autres, comme Ruslan Kotsaba, payent chèrement le fait de s'être exprimés un peu trop librement... que ce soit contre la mobilisation, ou autre chose.
Source : Chaîne Youtube de Vincent Parlier.
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01/12/2014
Porochenko a vendu des armes aux rebelles... Les Etats-Unis vont devoir déclencher la IIIeme Guerre Mondiale / L'Ukraine est dirigée par des fous !
Bezler : Porochenko a vendu des armes aux rebelles
Le 28 Novembre, une vidéo du commandant des FAN Igor "démon" Bezler est apparue en ligne, dans cette vidéo, Igor Bezler déclare que Kiev a vendu des armes aux rebelles !
(Sous-titres anglais par Kazz)
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Igor Bezler : "M. Gerasimov, qui a été élu au parlement ukrainien pour le parti de Porochenko, a déclaré dans son interview que j'avais été son chauffeur, et qu'il n'a pas d'autres liens avec moi. Je voudrais poser à M. Gerasimov une question, comment dans Gorlovka encerclée ai-je pu recevoir des armes en grande quantité ? Parce que les armes provenaient d'Ukraine… ce qui peut être confirmé par les prisonniers de guerre ukrainiens qui les ont déchargées. Et les bordereaux d'expédition rédigés en ukrainien décrivent quelles munitions, quelles armes.
Peut-être que M. Gerasimov dira aux médias ukrainiens comment, grâce à Mme Lebedeva et à M.Porochenko, qui n'était pas encore président de l'Ukraine, les armes ont été livrées à Gorlovka, non par une caisse ou deux, mais par [camions] "Oural" entiers, et la fréquence était d'une livraison tous les trois jours.
J'ai une question, nous n'avons pas reçu des armes commandées pour un montant de 450.000 UAH, je souhaiterais les recevoir à Gorlovka.
Pour ces Ukrainiens qui donnent 5 UAH par SMS pour soutenir l'armée Ukainienne, je peux vous le dire, le prix d'un pistolet, livré par le camp ukrainien est de 1900 UAH, le prix d'un BTR est 19.000 UAH. Nous n'avons pas trouvé d'accord pour les tanks.
C'est de là que viennent les armes. Alors ne cherchez pas la main de Moscou, la où il y a une très grosse main de Kiev. M. Porochenko, quand il n'était pas encore président de l'Ukraine a fait de très bonnes affaires avec moi. Il m'a livré beaucoup d'armes. Peut être qu'il mène cette opération anti-terroriste pour dissimuler les cargaisons d'armes ?
Petro Oleksiovytch (Porochenko), s'il vous plaît, pouvez-vous décider si vous menez l'O.A.T ou si vous travaillez pour moi ? Vous me devez pour 450.000 UAH d’armes, il est temps de régler vos dettes".
Fort Russ / Trad. française par Bertrand Rivière du Blogue Noir de Brocéliande.
Une autre traduction / Source
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Youri Bereza, député ukrainien du Pravy Sektor : "Les Etats-Unis vont devoir déclencher la IIIeme Guerre Mondiale !"
Le nouveau parlementaire de la Verkhovna Rada d'Ukraine Youri Bereza exhorte les américains à déclencher une IIIeme Guerre mondiale contre la Russie. De l'avis du commandant du bataillon "Dnepr-1", qui vient de faire une percée au parlement, la guerre est déjà en cours, et "il n'y a pas d'autre option que les États-Unis s'impliquent dans le conflit."
"Cela pourrait prendre du temps, mais ils devront intervenir à un moment ou un autre, puis plus tard dans les États baltes, qui sont sous la menace de Moscou, et éventuellement en Pologne", cite "PolitNavigator.net", d'après une interview de Bereza publiée par The Daily Beast.
La confidentialité des réunions sur la colline du Capitole, où a été invité le commandant du bataillon "Dnepr-1", a été légèrement écornée par Bereza concernant ses impressions au sujet de certains sénateurs.
"Les démocrates n'ont pas aimé ce que j'avais à dire, et ils ont essayé de quitter la salle parce que j'étais très dur contre le président Obama. Mais les républicains l'ont très bien pris." Surtout le sénateur John McCain, que le commandant du bataillon "Dnepr-1" décrit comme "un grand homme".
Plus tôt, la nationaliste Irina Farion avait appelé l'Ukraine à devenir la "pointe de la troisième guerre mondiale".
"Nous sommes devenus une nation militariste (...) Il est extrêmement important pour nous de se tourner tous vers l'armée - des plus petits aux plus grands. Toute l'Ukraine devrait être le front et non la simple "zone O.A.T" [Opération Anti-Terroriste-NDT]" - a déclaré Farion.
Cependant, après sa défaite aux élections du parlement ukrainien, le nombre de déclarations fracassantes provenant de la résidente de Lviv a fortement diminué. Mais, comme on le voit avec l'interview de Youri Bereza, la bannière de la "psychose de guerre" a rapidement trouvé un nouveau porte-étendard.
Youri Bereza, le grand "guerrier" du P-Rabi Sektor
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Et si vous doutez encore du fait que l'Ukraine est actuellement dirigée par une bande de ravagés complets, n'hésitez pas à lire aussi :
Semen Semenchenko : l'Ukraine va aider la Chine à annexer la Sibérie
Qui mérite la palme d'or des déclarations loufoques de cette bande de timbrés !!!
16:01 Publié dans Blog, Histoire européenne, Monde en perdition, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ukraine, donbass, novorossia, novorossiya, petro porochenko, porochenko, youri bereza, semen semenchenko, irina farion, john mccain, monde en perditions, salopards, tarés, ravagés, trouducs
17/09/2014
Alexander Mercouris : une analyse du cessez-le-feu.
CESSEZ-LE-FEU,
Une analyse du cessez-le-feu et du protocole d’accord de Minsk par Alexander Mercouris
(écrite le 6 septembre 2014)
Via : http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/14/cessez-feu-analyse-dalexander-mercouris...
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L’accord de cessez-le-feu est le sujet d’intenses discussions et a clairement laissé de nombreuses personnes insatisfaites. Je vais présenter ici quelques observations rapides avec l’objectif de traiter ce sujet en profondeur plus tard, lorsque j’aurais un peu plus de temps libre qu’actuellement.
1. Le cessez-le-feu a été imposé à Porochenko et la junte (de Kiev. NDT) suite à (1) la situation militaire désastreuse dans laquelle la junte se trouver actuellement, et (2) le refus des OTAN/UE d’intervenir militairement en sa faveur pour restaurer sa situation. Ce dernier point a été à nouveau clairement établi par Obama au sommet de l’OTAN hier, lorsqu’il a refusé publiquement de seulement fournir la junte en armes (NB : bien sûr cette affirmation n’est pas à prendre au sérieux ; des armes ont déjà été fournies à la junte en grand nombre, cependant, il est clair que même la plus simple apparence d’implication à travers le geste symbolique de transmettre des armes publiquement est exclu). Par ailleurs, l’objectif des paroles d’Obama à propos de l’importance de l’Article 5 de la Charte de l’OTAN était de souligner ce dernier point. Obama n’a pas cité l’Article 5 pour « rassurer les pays Baltes » – qui ne sont pas menacés, et n’ont donc pas besoin d’être rassurés – mais pour bien faire comprendre à Kiev que, comme l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, elle ne peut attendre d’aide militaire de la part de l’OTAN.
2. L’accord de cessez-le-feu annoncé hier n’a pas encore été publié, mais il donne l’impression de n’être qu’un document technique et temporaire pour une cessation immédiate des hostilités. Il est peu probable qu’il tienne très longtemps. Soit il sera remplacé par un accord plus permanent, soit les combats recommenceront.
3. Le point le plus important de cet accord n’est pas dans ses termes, mais dans le fait que, suite au refus de Poutine d’ « accepter » un cessez-le-feu, Porochenko ait été forcé de le négocier avec les FAN (Forces armées novorussiennes, NdT). Voir plus loin dans l’article à ce sujet. C’est quelque chose que Porochenko, la junte et le mouvement Maidan avaient catégoriquement refusé jusqu’à ce jour. En négociant avec les FAN et en arrivant à un accord avec eux à propos d’un sujet d’envergure, en l’état, un cessez-le-feu, la junte a été forcée de reconnaitre que les FAN ne sont pas de simples « terroristes », mais une partie d’un conflit et donc des gens avec qui la junte doit négocier.
4. La RPD (République populaire de Donetsk NDT) et la RPL (République populaire de Lougansk NDT) ont remporté une victoire militaire majeure, et leur survie n’est dorénavant plus en jeu. Ceux qui craignent que la junte n’utilise le cessez-le-feu pour reconstruire son armée dans le but de reprendre l’offensive ne prennent pas en compte :
a) Le fait que les tentatives de la junte de remporter une victoire militaire ont fini en échecs désastreux, alors que la balance militaire était en leur faveur de façon écrasante. Les FAN sont maintenant une force incroyablement plus forte et mieux organisée qu’elles ne l’étaient en Avril lorsque l’ « opération anti-terroristes » a commencé, ou en Juillet, lorsque la junte a lancé sa grande offensive dans le but de les détruire. C’est une belle illustration du fameux dicton de Nietzsche « Ce qui ne te tue pas te rends plus fort ». Si la junte n’a pu vaincre les FAN durant la période d’Avril à Juillet, elle ne peut le faire maintenant.
b) La junte ne sera pas en position de relancer une offensive de l’envergure de celle de Juillet avant longtemps. Non seulement les forces armées de la junte ne sont pas en mesure de reprendre l’offensive, mais la situation économique catastrophique et l’approche de l’hiver l’empêchent absolument. Si le cessez le feu tient, il y a de fortes chances que ce soient les FAN qui rassemblent leurs forces, en gagnant de nouvelles recrues, en ayant plus de temps pour les entrainer, et en pouvant réparer et absorber dans leurs arsenaux la corne d’abondance que représente les armes capturées.
c) La Russie ne permettra pas que les RPD/RPL soient détruites. Les accusations de la junte et de l’OTAN, qui assurent que les forces armées ukrainiennes ont été vaincues par l’armée Russe plutôt que par les FAN, sont fausses, mais bénéficient en fait aux FAN, car elles donnent l’impression que la Russie interviendra pour les sauver quel que soit le coût. En politique, la perception représente 90% de la bataille, et la perception que la Russie ne permettra pas que les FAN soient défaites ou que les RPD/LPD soient détruites, va influer sur les prises de décisions à Washington, Bruxelles ou Kiev à partir de maintenant.
5. Puisqu’il est maintenant impossible que les RPD/RPL soient détruites, l’initiative politique repose entre leurs mains. Elles ont présenté leurs objectifs de façon absolument clairs ; (1) retrait complet de toutes les troupes ukrainiennes de l’ensemble de leur territoire et (2) indépendance totale par rapport à Kiev. Comme je l’ai dit précédemment, Poutine est en faveur du point (1) et en vient lentement à supporter le point (2). Bien sûr, Porochenko est opposé à ces deux points. Mais il y a quelques jours, il était également opposé à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu et au démarrage de négociations avec les FAN, et pourtant, il a maintenant été forcé de faire ces deux choses. Il n’est désormais plus en son pouvoir de refuser les futures demandes des FAN, et le fait qu’il se soit senti obligé de proclamer en public son refus de ces demandes, montre qu’il en est conscient.
6. Bien sûr, tout ceci ne permet pas de déduire que la junte ne va pas tenter de profiter du cessez-le-feu pour améliorer sa situation sur le terrain. Le fait que Porochenko ait dû se résoudre au dialogue ne signifie pas qu’il est prêt à agir suivant la réalité du terrain. S’il acceptait cette défaite, le peu d’autorité qu’il a encore à Kiev disparaitrait. C’est précisément parce que Porochenko ne peut se permettre d’accepter la défaite que je suis sûr qu’il va tenter de faire tout son possible pour renforcer sa position en violant le cessez-le-feu volontairement. C’est pourquoi je m’attends à ce que ce traité soit seulement temporaire, et soit suivi d’une nouvelle offensive des FAN d’ici peu de temps.
7. Je suppose que ce qui déçoit la plupart des gens dans ce traité (par exemple voir les commentaires de Gleb Bazov ou Colonel Cassad), est qu’il semble rejeter l’idée d’une avancée des FAN jusqu’à Kiev pour renverser la junte. Cependant, cette option a en réalité été refusée de façon claire par Zakharchenko lors d’une conférence de presse il y a deux semaines. L’ensemble des commentaires et communications de Zakharchenko depuis qu’il a été confirmé comme de dirigeant de la RPD est que les FAN sont en train de mener une guerre purement défensive afin de protéger leurs ressortissants et leurs territoires. Je comprends que cela puisse en décevoir beaucoup, mais les choses sont ainsi.
8. Enfin, et en guise de post-scriptum, je voudrais ajouter que :
a) La décision de ne pas marcher jusqu’à Kiev est surement la raison principale de la démission de Strelkov qui avait exprimé clairement son intention de le faire. L’opinion suivant laquelle la démission de Strelkov a été machinée par Moscou en tant que part de sa stratégie politique concernant l’Ukraine, est maintenant devenue universelle. Bien que cela soit sans doute vrai, je soupçonne que cette opinion sous-estime la force des sentiments de la population du Donbass à ce sujet, avec beaucoup (la plupart ?) de gens se battant pour défendre leurs familles et leurs maisons, et ne désirant pas marcher sur une Kiev avec laquelle ils ne veulent plus avoir aucun rapport. Je souhaite ajouter en passant que l’extraordinaire publicité dont bénéficiait Strelkov a sans doute agacé d’autres commandants qui ont dû en arriver à penser que leur propre contribution était sous-estimée. Je suppose que la réaction paniquée de Strelkov le 9 aout 2014, lorsque la junte a attaqué Krasny Luch, ainsi que ses critiques injustifiées à l’encontre des défenseurs de la ville ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour ces personnes.
b) La sécession du Donbass est maintenant certaine, mais il ne s’agit pas de la fin de la crise ukrainienne. Celle-ci n’est encore que dans ses phases préliminaires et devrait encore durer longtemps. Au mieux, nous sommes à la fin du début de cette crise. Il s’agit là d’une problématique importante, sur laquelle je m’attarderais lorsque j’aurais plus de temps.
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QUELQUES REFLEXIONS CONCERNANT LE CESSEZ-LE-FEU
Depuis que le cessez-le-feu a été annoncé, de nombreuses critiques ont émergé, notamment de la part de personnes comme Goubarev. Je comprends certaines de ces critiques, mais je pense qu’il est nécessaire d’expliquer quelques points spécifiques.
Les critiques se concentrent maintenant sur deux sujets.
(1) Des critiques concernant le protocole du traité de cessez-le-feu, qui n’est disponible qu’en russe (PDF).
Et (2) Des plaintes selon lesquelles ce cessez-le-feu est plus bénéfique à la junte qu’aux FAN, et qu’il est, au mieux, beaucoup trop tôt pour mettre en œuvre une telle procédure.
À mon sens, le point (1) est tout simplement injustifié. Le point (2) est sans doute beaucoup plus justifié. Cependant, il y a également de nombreuses choses à rappeler à propos de ce point.
Le protocole
Avant d’examiner le protocole en détail, je veux rappeler qu’il s’agit, à mon sens, d’une discussion essentiellement académique. La manière dont le protocole est rédigé ne mérite pas l’importance qui lui est accordée par beaucoup de gens, ne serait-ce que parce que les différentes parties impliquées dans le conflit vont chacune l’interpréter à leur manière. Je ne m’attarderais pas sur ce sujet qui est déjà traité par d’autres.
1. La première chose à prendre en compte à propos de ce protocole, est qu’il émane d’un forum, le Groupe de Contact Tripartite, qui a été établi en théorie pour « implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko. Les FAN ne sont pas un membre formel de ce Groupe de Contact. Ses membres sont l’OSCE, la Russie et l’Ukraine. Le Groupe de Contact a « invité » les représentants des FAN à assister aux délibérations, et a donc procuré un moyen de discussion entre la junte et les FAN, ce qui est plutôt utile pour établir un cessez-le-feu. Cependant, le Protocole n’est en rien un accord finalisé. Celui-ci a été reporté après le « dialogue national » auquel se réfère le Protocole.
2. Le Protocole est un document technique. Si l’on ignore le langage utilisé par celui-ci (qui dérive de l’origine du Groupe de Contact, une entité initialement chargée d’« implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko), et si l’on se concentre à la place sur son contenu, il est clair que ce sont les FAN qui y ont le plus gagné. En particulier :
a) Les FAN ont obtenu un « cessez-le-feu bilatéral », quelque chose qu’ils recherchaient depuis avril. Notez que le mot-clé ici est « bilatéral ». Le cessez-le-feu précédent de Porochenko était unilatéral, ce qui veut dire que Porochenko pouvait y mettre fin à tout moment, et qu’il ne reconnaissait pas les FAN en le proclament. « Bilatéral » montre donc que l’Ukraine admet maintenant les FAN en tant que partie du conflit, et négocie avec elles. Comme je l’ai dit précédemment, Porochenko a fait tout ce qu’il a pu pour éviter ceci, et a d’abord essayé d’établir ce cessez-le-feu avec Poutine plutôt qu’avec les FAN. Poutine a refusé. Le mot « bilatéral » montre par ailleurs que la question du statut de Kuchma ne se pose plus. La junte avait d’abord prétendu que celui-ci n’était pas son envoyé. Puisque Kuchma a négocié ce cessez-le-feu, qui est « bilatéral », et puisque la junte se sent liée par ce qu’il a accepté, la fiction suivant laquelle Kuchma ne représente pas la junte n’existe plus, et il est confirmé en tant que représentant de la junte dans les négociations avec les FAN.
b) Le Protocole engage la junte à une amnistie complète et un échange de prisonniers. Quelles que soient les évidentes considérations humaines, par définition, ce fait confirme le statut des FAN en tant que partie du conflit, puisque les personnes ainsi amnistiées ne peuvent plus être considérées comme des criminels ou des « terroristes »
c) Le protocole utilise des éléments de langage tirés du Communiqué de Genève du 17 avril 2014, à propos de la dissolution des « groupes illégaux ». Notez cependant que suivant les points (1) et (2), puisque la junte reconnait maintenant les FAN comme une partie du conflit, elle ne peut en toute logique déclarer, suivant la loi internationale, que les FAN sont un « groupe illégal ». Le commandement des FAN utilise d’ores et déjà cette partie du Protocole pour se référer aux divers groupes paramilitaires contrôlés par des gens comme Kolomoisky et Secteur Droit.
d) La Russie est signataire de ce protocole. Ce point est crucial. Les USA et l’UE, au contraire, ne sont pas signataires du protocole. Ces entités ont été complètement coupées de la négociation. Le fait que le Protocole ne soit rédigé qu’en russe, et qu’il n’y ait pas de traduction officielle de celui-ci, en aucune autre langue (apparemment, pas même en ukrainien), est un fait significatif par lui-même. Les longues semaines de février à juillet durant lesquelles les russes ont négocié inutilement avec les USA et l’UE sont maintenant terminées. Puisque la Russie a signé ce Protocole, elle est une partie de celui-ci. Puisque les USA et l’UE ne l’ont pas signé, ils n’en sont pas une partie. Sa signature donne à la Russie un prétexte pour agir si les termes du Protocole sont rompus. Jusqu’à maintenant, la Russie n’avait pas de motifs suffisant pour agir. En tant que partie du Protocole, la Russie est, de fait, garante de celui-ci, et elle possède maintenant un tel motif.
3. Les parties du Protocole qui soulèvent le plus de critiques sont les sections se référant à une « décentralisation » et à des élections locales se déroulant sous une loi ukrainienne de « décentralisation ».
a) Pour traiter de ces sections, il est nécessaire de comprendre que le Protocole n’est pas une solution politique finale à ce conflit. Celle-ci dépend en théorie du « dialogue national inclusif » auquel se réfère le Protocole (un choix de mot qui dérive également du Communiqué de Genève du 17 avril 2014). Juste après leur signature du protocole, Zakharshenko et Plotnitsky ont clairement établi que leur objectif final reste l’indépendance totale. Zakharshenko l’a à nouveau affirmé aujourd’hui (8 septembre 2014).
b) Le fait que Zakharchenko et Plotnitsky ont réalisé leurs annonces immédiatement après que le Protocole soit signé (mais avant que celui-ci soit publié) contredit les personnes comme Goubarev, qui affirment qu’ils ne savaient pas ce qu’ils signaient lorsqu’ils ont signé le Protocole, et qu’ils ont simplement ce qui leur a été placé sous le nez. Au contraire, il est clair que Zakharchenko et Plotnitsky souhaitaient établir leur position sans ambiguïté, précisément parce qu’ils ne voulaient pas que leurs intentions soient déformées par le langage du Protocole.
c) Ce qu’il faut comprendre ici, est que le Protocole évoque des élections pour des pouvoirs locaux élus en accord avec une loi ukrainienne, et donc que l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre. On peut prédire à l’avance que ces élections, si elles ont lieu, seront gagnées par les FAN. Si c’est le cas, puisque l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre ces élections, elle serait également obligée de reconnaitre leur résultat (tout comme la « communauté internationale »).
d) Cette section du Protocole implique donc non seulement que l’Ukraine reconnait les FAN comme une partie du conflit, mais, une fois les élections passées, que l’Ukraine sera légalement obligée de reconnaitre les FAN comme dirigeants politiques du Donbass.
4. Ayant établi ces points, laissez-moi maintenant arriver au point clé : ce Protocole est, à mon sens, un chiffon rouge. Ce n’est pas un contrat, ni un traité. Aucune cour ou tribunal ne va arbitrer le sens des mots qu’il contient. Toutes les parties vont l’interpréter suivant leurs désirs. Bien sûr, la junte ne va pas l’interpréter comme je l’ai fait, pas plus que ses promoteurs à l’ouest, bien que mon interprétation du texte soit sans aucun doute la bonne. La junte va continuer à traiter les FAN de « terroristes » et va continuer à nier qu’ils sont les représentants du Donbass, qu’ils gagnent une élection ou non. Il est certain que la junte ne reconnaitrait pas une élection gagnée par les FAN, ou toute déclaration d’indépendance émise par les FAN. Pour ce que cela vaut, dans mon opinion, il y a peu de chance qu’un accord soit trouvé sur le mode de mise en place d’une telle élection, ou qu’une telle élection ait lieu tant que le Donbass reste une partie de l’Ukraine.
5. J’ai exploré les sujets attachés au sens des mots du Protocole, bien que je n’y attache aucune importance, mais parce que d’autre y attachent de l’importance, et parce qu’il est suggéré que Zakharchenko et Plotnitsky ont d’une manière ou d’une autre affaibli les FAN lorsqu’ils ont signé ce protocole. Si l’on suit les termes inscrits dans le Protocole, ce n’est tout simplement pas le cas. Une fois ceci établi, je pense que ce Protocole sera avant longtemps un document oublié laissé à prendre la poussière dans quelque archive oubliée, tandis que les évènements le dépassent.
Le cessez-le-feu bénéficie à la junte
Cette critique me semble bien plus justifiée. Cependant, je voudrais établir les points suivants :
1. Il me faut d’abord admettre que cette critique a ses mérites. Les FAN seraient surement dans une meilleure position si Marioupol et Debraltsevo avaient été reprises. La situation actuelle va entrainer de nombreuses disputes durant les prochaines semaines et mois, en particulier au sujet du statut de Marioupol.
2. Je ne peux croire que les dirigeants des FAN n’en étaient pas conscients lorsqu’ils ont accepté le cessez-le-feu. Cependant, puisqu’ils demandaient un cessez-le-feu depuis des mois, ils ont évidemment pensé qu’ils n’avaient d’autre option qu’accepter, une fois celui-ci offert par la junte. Je préfèrerais qu’ils aient refusé, et que les choses se soient passées différemment, but je ne suis pas en position de repenser leur décision ou de savoir pourquoi ils ont pris celle-ci. Il ne fait aucun doute que les pressions de la Russie ont participé à cette décision, mais il ne faut pas non plus ignorer le facteur de la lassitude dans le Donbass. Il est possible que les dirigeants des FAN aient redouté que la population du Donbass, ou certains des combattants des FAN puissent ne pas comprendre ou se réjouir si la guerre était prolongée alors qu’un cessez-le-feu était offert par la partie adverse. Je souhaite rappeler qu’il n’y a pas eu de protestations de masse de la part du peuple du Donbass pour s’opposer au cessez-le-feu, depuis qu’il a été déclaré, et les troupes des FAN (hormis certains commandants) semblent l’accepter. La seule possibilité que j’exclue set que Zakharchenko et Plotnitsky soient des fous ou des traitres. J’ai observé Zakharchenko et je suis sûr qu’il n’est ni l’un ni l’autre.
3. Il est cependant important de ne pas dramatiser les problèmes que la fin prématurée des combats peut amener. Il y a seulement trois semaines, l’existence même des FAN et des DPR/LPR était compromise. Lougansk et Donetsk étaient menacés d’encerclement, tandis que Lougansk souffrait d’une crise humanitaire.
4. Ce danger n’existe plus. Plutôt que d’obtenir une victoire militaire, la junte a souffert une défaite décisive. L’OTAN a refusé d’aider la junte. Malgré les efforts désespérés de la junte pour obtenir ne serait-ce qu’un support symbolique de l’OTAN, à travers des livraisons d’armes publiquement admises (plutôt que des livraisons non-officielles), même cette demande a été repoussée. Les USA/UE ont échoué a fournir une aide économique additionnelle. Malgré toutes les belles paroles aux récents sommets de l’UE et de l’OTAN, en réalité, l’OTAN comme l’UE ont abandonné la junte. En conséquence, l’économie ukrainienne est en chute libre, avec l’impossibilité d’accès au gaz russe et au charbon du Donbass, la production s’effondrant, la monnaie s’écroulant et les réserves de change se vidant. Le nœud se resserre. Les tout derniers rapports indiquent que les russes sont en train de faire comprendre discrètement aux États européens, qui réfléchissent à envoyer du gaz en Ukraine grâce à leurs plans de pipelines (bidons et illégaux) à « flux inversé », que ceux-ci pourraient bien voir leur propres fournitures en gaz réduites s’ils s’engageaient sur cette voie.
5. Si on se réfère à ces différents points, toute opinion suivant laquelle les derniers redéploiements de troupes vont changer la situation de façon décisive en faveur de la junte semble franchement alarmiste. En vérité, ces déploiements me semblent illustrer la tendance continuelle de la junte à aggraver un échec en envoyant des troupes à des endroits qui ne sont plus défendables, comme Marioupol et Debratselvo.
6. Aujourd’hui, les FAN ont à nouveau établi sans équivoque leur volonté de voir toutes les unités militaires de la junte évacuer leur territoire. Comme je l’ai précédemment dit sur ce site, Poutine soutient maintenant leur demande. Si la junte ne rappelle pas ses troupes, une nouvelle offensive des FAN pour les repousser semble inévitable. C’est ce qu’on fait savoir les FAN aujourd’hui.
7. Je souhaite réitérer ce que j’ai dit précédemment. À mon sens, d’un point de vue militaire, une pause prolongée va renforcer la puissance militaire des FAN bien plus que celle de la junte. Je comprends que beaucoup d’autres aient un point de vue différent. Cependant les FAN ont maintenant plus de temps pour consolider leurs gains (certaines personnes s’inquiétaient il n’y a pas si longtemps de l’étirement du front engendré par leur avance), pour engranger de nouvelles recrues (plus facile à faire maintenant qu’elles sont en train de gagner) et pour absorber la grande quantité d’armes lourdes capturées à l’ennemi. La prochaine offensive des FAN, si elle doit avoir lieu, sera plus puissante que celle à laquelle nous avons assisté en aout. Dans leur état affaibli, les forces militaires de la junte auront du mal à résister. Suite à leur défaite, avec les conséquences de la crise économique et avec l’arrivée de l’hiver, les capacités de la junte à relancer une offensive de l’ampleur de celle que nous avons vue en juillet est sans doute impossible pour le moment.
Conclusion
Les points clés à retenir des dernières semaines sont que les FAN ne peuvent plus être défaits. Que la Russie est maintenant impliquée, que les USA/UE ne le sont plus d’aucune façon significative, et que la junte ayant été défaite et affrontant une crise économique, et laissée seule face aux FAN et à la Russie. En Ukraine, il est peu sage de faire confiance aux apparences, mais la balance de ce conflit a maintenant changé de façon décisive. Je ne vois pas comment cela pourrait changer à nouveau. Pour ce que cela vaut, c’est également ce qui est ressenti en Grande-Bretagne. L’humeur des médias y est imprégnée d’humiliation et d’échec.
Alexander Mercouris
Source : Analysis of the ceasefire by Alexander Mercouris (vienyardsaker, anglais, 09-09-2014)
10:16 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexander mercouris, ukraine, russie, vladimir poutine, union européenne, u.e, otan, usa, piètre porochenko, porochenko, rpd, rpl, donetsk, lougansk, novorossia, novorossiya, donbass, cessez-le-feu
08/09/2014
Perfidie !
La nouvelle infraction abjecte
du régime criminel et lâche de Kiev !
Un article originellement paru sur Tradition !
Merci à Bertrand du Donbass d'avoir partagé cette preuve !
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Depuis le 5 septembre 2014, un nouveau cessez-le feu est à nouveau violé par les forces armées ukrainiennes qui imposent aux Forces Armées de Novorossiya de riposter à leur tour sous le regard partial des médias occidentaux qui montrent ces dernières du doigt, piétinant les rapports officiels de l'OSCE qui dénoncent les victimes des bombardements dans Donetsk ou de la Croix Rouge Internationale qui rend compte de son impossibilité d'acheminer de l'aide humanitaire à Lugansk sous les bombes ukrainiennes....
Pire que cela, et profitant d'un trêve cynique, le "Piètre" Porochenko marionnette présidentielle ukrainienne, sorte de croisement entre un bouffon laqué de l'UE et un laquais bouffi des USA, renforce son dispositif et achemine des forces blindés et de l'artillerie nouvelles en vue d'une offensive imminente.
Or voilà que cette junte militaire, qui accumule depuis 4 mois, massacres, bombardements de population, utilisation d'armes prohibées, tortures et enlèvements, exécutions de journalistes etc... voilà donc que cette junte toute honte bue non contente de trahir les accords de cessez le feu signés à Minsk, ajoute la perfidie à son horrifique palmarès !
Quizz :
observez attentivement cette photo et répondez aux questions suivantes :
Est-ce une colonne de véhicules militaires ukrainiens montant au front ?
ou bien une colonne de vacanciers rentrant chez eux avant la rentrée ?
A l'arrière des ambulances, pouvons-nous voir des seringues géantes ?
ou bien des canons bitubes bâchés de 23 mm, modèle ZU-23-2 ?
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Trêve de plaisanterie !
Car il s'agit bien de vies humaines qui sont en jeu dans cette bouffonnerie kiévienne !
Que nous dit ici le "Droit Humanitaire International" ?
Référence :
Règlement IV concernant les lois et coutumes de la guerre, La Haye (18 octobre 1907), articles 23 et 24 ; GPI-37 à 39, 44, 85, articles 5 à 8 de l’annexe 1 :
"Perfidie"
"Le droit international interdit le recours à des actes de perfidie dans le but de tuer, blesser ou capturer un adversaire.Constituent une perfidie les actes faisant appel, avec l’intention de la tromper, à la bonne foi d’un adversaire pour lui faire croire qu’il a le droit de recevoir ou l’obligation d’accorder la protection prévue par les règles du droit international. Les actes suivants sont des exemples de perfidie :
- Feindre l’intention de négocier sous le couvert du pavillon parlementaire ;
- Feindre la reddition ;
- Feindre une incapacité due à des blessures ou à la maladie ;
- Feindre d’avoir le statut civil ou de non-combattant ;
- Feindre d’avoir un statut protégé en utilisant des signes, emblèmes ou uniformes des Nations - Unies, d’Etats neutres ou d’autres Etats non Parties au conflit ;
- Utiliser indûment l’emblème de la croix rouge ou du croissant rouge.
Il existe deux éléments constitutifs de la perfidie : une intention dolosive pour tuer, blesser ou capturer un adversaire et un pari sur sa bonne foi. Lorsque l’acte perfide entraîne la mort ou des atteintes graves à l’intégrité physique de l’adversaire, il constitue un crime de guerre.
Exemples :
Utiliser une ambulance pour faire traverser les lignes ennemies à des combattants ; piéger une poupée ou un objet d’origine inoffensif ; utiliser un drapeau blanc ou une croix rouge pour attirer l’ennemi dans une embuscade."
Référence internet du texte juridique le lien ici :
Lexique de Droit International Humanitaire
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Nul doute que si les Forces Armées de Novorossiya repèrent les chevaux de Troie ils réagissent en conséquence punissant la perfidie du feu légitime de leurs armes...
Et que quelques heures plus tard les dépêches des agences serviles de propagande crépiteront, hurlant "au monde libre" que les terroristes du Donbass ont commis le crime impardonnable de tirer sur l'ambulance...
Erwan Castel, 07 septembre 2014, pour Tradition !
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M.a.j du 09 septembre :
Photo réalisée par Øystein Bogen, le correspondant de la chaine norvégienne TV2.
La Croix-Rouge Internationale a lancé une enquête au sujet de "l'utilisation d'emblèmes médicaux sur des camions d'artillerie" par l'armée ukrainienne. (Source)
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Piotr Porochenko Président et fossoyeur de l'Ukraine
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Source : http://alawata-tradition.blogspot.fr/2014/09/perfidie.html
14:16 Publié dans Blog, Histoire européenne, Les ignobles, Monde en perdition, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, novorossia, piètre porochenko, porochenko, laquais bouffi des usa, salopards, ignoble parmi les ignobles, perfidie, crime de guerre, monde en perdition
15/07/2014
Kiev tue son peuple dans l’indifférence générale...
Ukraine / Donbass :
Kiev tue son peuple dans l’indifférence générale
Un article NationsPresse.info en date du 14 juillet 2014.
Les articles de NationsPresse.info sont libres de copie et de diffusion,
sous réserve de mention de la source d'origine.
http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukra...
L’offensive sur Lugansk, hier, avec l’appui massif de l’artillerie et de l’aviation, montre, une fois de plus, que les déclarations de bonnes intentions des tenants du pouvoir à Kiev ne sont que mensonges et postures. Le gouvernement "proeuropéen" pilonne et bombarde massivement les populations du Donbass pour arriver à ses fins, et la fin justifie les moyens ; d’autant que les réactions de la "communauté internationale" sont quasi-inexistantes ! Kiev semble avoir un blanc seing et en profite un maximum pour éradiquer les quelque 7 millions "d’indésirables" et autres "sous-hommes" qui peuplaient le Donbass avant le coup d’Etat de février.
Quel autre pays au monde pourrait tuer autant de ses civils sans que personne ne réagisse réellement ? Pour avoir fait le dixième de ce que la junte réalise dans les régions de Donetsk et de Lugansk, la Serbie a été bombardée massivement par l’OTAN pendant 78 jours au printemps 1999.
Alors pourquoi cette faveur pour l’Ukraine "proeuropéenne" ?
Plusieurs sources fiables font état d’un manque de place dans les morgues des hôpitaux du pays : celles de Dniepropetrovsk, Kharkov, Tchernihiv, sont pleines à craquer. La situation dans le Donbass est alarmante pour les troupes de Kiev, qui enregistrent des progrès sensibles, mais au prix de très durs combats et d’énormes pertes.
Du coté des indépendantistes, la situation est un peu différente, mais finalement pas tant que cela : des fosses communes sont apparues cette nuit à Lugansk, suite aux affrontements d’hier et de cette nuit. Les pertes sont importantes dans les rangs de Nouvelle Russie, mais avec un pourcentage moins élevé que du côté des forces gouvernementales. La guerre fraiche et joyeuse promise par la junte à son bon peuple n’aura pas lieu. C’est une guerre très meurtrière, une sale guerre même par certains aspects, qui se déroule dans le Donbass.
« Pas de bombardements » avait affirmé haut et fort Porochenko.
Attention, images très dures.
Seconde vidéo : salves de roquettes de 122 Grad dans la journée sur Lugansk.
La prise de Lugansk a échoué
Carte approximative de la situation hier soir : les petits symboles rouges et bleus
ne correspondent pas à grand-chose. Ce qu’il faut retenir ce sont les flèches bleues
qui représentent les axes de pénétration des forces de Kiev.
La prise de Lugansk, prévue hier par les forces de Kiev, a échouée. On signale seulement un gain de terrain de la part des assaillants, équivalent à quelques dizaines de kilomètres et un corridor de pénétration assez étroit à l’ouest de l’agglomération dont l’intérêt stratégique reste à démontrer dans la mesure où, ce soir encore, l’aéroport international n’est toujours pas désenclavé.
L’assaut, hier, semble avoir été principalement mené par des éléments de la 24e brigade mécanisée de Yavoriv (région de Lviv), renforcés par des compagnies de la garde nationale.
L’opération aéromobile combinée, destinée à lever le siège de l’aéroport, comprenait des éléments du 3e régiment spetsnaz de Kirovograd. Ce soir, l’aéroport civil est toujours encerclé par les forces du Donbass.
En fait, il est utile de préciser qu’il y a deux aéroports au sud de Lugansk : un international où sont retranchés quelques milliers d’hommes de l’armée ukrainienne et de la garde nationale depuis plusieurs semaines, et un second qui était autrefois utilisé comme aéroport militaire et qui est sous le contrôle des séparatistes.
Le contournement des forces terrestres par l’ouest, via Oleksandrivsk dans la banlieue immédiate de Lugansk, semble avoir avorté lui aussi. La milice affirme avoir détruit 9 chars lourds et un BMP lors des affrontements d’hier sur ce secteur.
Au sud-est de la ville, la zone aéroportuaire était, ce matin, un vaste champ de bataille qui n’était contrôlé dans son ensemble par aucune des deux parties. Les combats ont duré toute la nuit, Kiev employant massivement de l’artillerie lourde contre les positions supposées des indépendantistes.
Une légère percée semble avoir été réalisée à l’ouest de Lugansk, d’Oleksandrivsk à Rozkishne, dans le but de dégager les troupes bloquées depuis des semaines sur l’aéroport au sud de la ville. Mais les traces des combats ne laissent aucun doute quant à l’âpreté des affrontements et on imagine aisément que les pertes, du côté gouvernemental, ont dû être terribles. Et Kiev, par l’intermédiaire du Conseil national de sécurité et de défense détenu par les extrémistes de droite, se limite à reconnaître seulement 7 tués et 30 blessés pour la journée d’hier. Pathétique !
Les forces gouvernementales ont cherché à avancer trop vite, ne se souciant pas de sécuriser leurs arrières, ni leur flancs. Résultat : de Dzerzhynske à Lutuhyne (villages à l’ouest et au sud-ouest immédiat de Lugansk), elles sont la plupart du temps tombées dans diverses embuscades occasionnant dans leurs rangs de nombreuses pertes tant en hommes qu’en matériels. Dans ce corridor, la milice affirme avoir détruit au moins 5 chars lourds, des BMP-2, 2 blindés (vraisemblablement des BTR) et une batterie de mortiers, sans plus de précisions.
Une colonne de l’armée ukrainienne de 9 véhicules a été prise sous le feu
des indépendantistes hier soir, au sud de Lugansk, vers Lutuhyne (un peu plus de 15 km) :
voilà ce qu’il en reste. On distningue un BTR-80 et un camion Ural.
A la mi-journée, sur Lugansk, on signalait toute une série de tirs d’artillerie de différents calibres sur les quartiers nord et ouest de l’agglomération de Lugansk, y compris des salves de mortiers lourds Tulpan de 240 mm.
Plusieurs raids aériens ont eu lieu aujourd’hui au-dessus de Lugansk. Un An-26 en mission de largage de ravitaillement sur des positions de l’armée ukrainienne encerclées, elles aussi, au sud de Krasnodon – Sverdlovsk (près de la frontière russe) a été abattu près d’Izvaryne suite à au moins un tir de missile sol-air. Quatre aviateurs ont été capturés. L’appareil volant assez haut (peut-être 6.500 m) lorsqu’il a été touché, la question se pose quant au type de missile employé pour l’abattre. Il est évident que les Strela-2 et autres Igla-1 ne peuvent toucher le moindre appareil à cette altitude.
Au sud de Sverdlovsk et au sud-est de Snizhne, dans la zone du « corridor » frontalier, plusieurs affrontements ont eu lieu dans la journée. Il est confirmé que des éléments de la 72e brigade mécanisée sont isolés vers le sud de Krasnodon. Vers Dmytrivka, non loin de la colline de Saur Mogila, deux blindés de transport de troupes ont été détruits, en dépit de l’appui feu fourni par une batterie de 12 BM-21 située à Amvrosiivka. La milice dans ce secteur ne dispose que d’un seul char lourd. Le « corridor » frontalier est de plus en plus difficile à tenir pour les forces gouvernementales coincées entre la Russie et les points fortifiés de la milice.
Attaque au nord, Donetsk sous les tirs
Plus à l’ouest et dans la partie la plus au nord de la poche du Donbass, le secteur regroupant les agglomérations de Severodonetsk-Rubezhnoye-Lysychansk subit en ce moment plusieurs assauts appuyés massivement par de l’artillerie et de l’aviation. Ce sont des éléments de la 95e brigade aéromobile de Zhytomyr, une compagnie du 3e régiment spetsnaz de Kirovograd, le 4e bataillon de la garde nationale (sans doute une ou deux compagnies, pas plus) et un bataillon de la 24e brigade mécanisée. La bourgade de Serversk, plus à l’ouest, prétendument prise par les forces ukrainiennes, serait en ce moment l’objet de salves d’artillerie, preuve qu’il doit encore rester des unités de la milice sur place.
Un Su-25, touché par des tirs antiaériens, a fait un atterrissage forcé près de Lysychansk.
On note depuis 72 heures plusieurs opérations de guérilla sur le secteur de l’ancienne proche de Slaviansk, obligeant Kiev à maintenir sur place une forte garnison.
A l’ouest de Donetsk, le front n’évolue plus : plusieurs salves de BM-21 ont très sérieusement endommagé la petite agglomération de Krasnogorovka à moins de 10 km à l’ouest du centre-ville, alors qu’hier, 5 km plus au sud, à Mariynka, on signalait d’importantes pertes dans les rangs gouvernementaux ; une colonne d’une trentaine de véhicules aurait été touchée par des tirs de mortiers des forces du Donbass.
Au sud, dans le secteur de Mariupol, prétendument sécurisé par les néonazis du « Bataillon Azov », dans le quartier d’Azovstal (est de Mariupol), un commando de la milice a pris en embuscade un convoi de véhicules de la police des frontières de l’Ukraine, au moyen de fusils d’assaut et de lance-roquettes antichars. Cinq gardes-frontières ont été tués.
Un groupe de 8 hélicoptères d’assaut russes Mi-28 Havoc
volant en direction de la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Voronezh
Depuis plusieurs semaines, des obus tombent régulièrement sur le territoire russe, en provenance de batteries d’artillerie des forces de Kiev, occasionnant des destructions matérielles et des victimes. Aussi, dorénavant, Moscou envisage la possibilité d’appliquer des représailles ciblées sur le territoire de l’Ukraine, a révélé le journal Kommersant en référence à une source proche du Kremlin.
Un article NationsPresse.info
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06/07/2014
Ces gens-là sont d’une ignorance crasse !
Le « fascisme » de Kiev consiste juste à exterminer les pro-russes de l’Est…
La problématique ukrainienne est assez difficile à traiter. Il y a, d’un côté, le noyau dur du conflit qui se rapporte à la thèse de l’épuration ethnique et de la riposte gazière imposée à Kiev par Moscou. Mais il y a aussi, de l’autre, l’hypocrisie de circonstance de Porochenko et de sa clique, tiraillés entre leurs engagements vis-à-vis du FMI et leur prise progressive de conscience de ce que serait une rupture définitive, c’est-à-dire sans compromis, avec un Moscou qui est lui aussi en partie handicapé par les provocations récurrentes et ces derniers temps accrues de la partie étasunienne qui a besoin d’un prétexte pour entraîner l’Eurasie dans une guerre dont la dimension et l’impact ferait pâlir les deux précédentes. On a appris la veille que la Russie serait prête à introduire ses forces de maintien de la paix dans les 24 heures qui suivent, chose que l’ONU n’a jamais faite, or, cela était parfaitement dans ses compétences.
Rédigeant ces lignes, j’ai l’impression d’enfiler des truismes. Or, au-delà des réalités factuelles, il y également la réalité d’un procédé psychologique qui consiste à répéter 36 fois par jour les mêmes mensonges jusqu’à ce que, paradoxalement, ceux-ci n’apparaissent plus comme tels à l’auditoire visé. On l’a notamment vu dans le cas de la Syrie. Le seul antidote possible est donc la réinformation systématique si même elle semble parfois redondante. Sait-on ainsi que Mikhaïl Koval a publiquement exprimé sa détermination à parquer les résidents de Donetsk et de Lougansk dans des « camps de filtration » pour ensuite les disperser à travers le pays ? Il suffit pourtant de consulter youtube pour trouver des preuves limpides de ce projet de déportation. L’Est ukrainien, connaitra-t-il le sort de Varsovie en 1944, une capitale entièrement détruite par les Allemands en réponse à la montée de la résistance polonaise connue sous le nom de l’ «Armia Krajowa » ? Ceux qui n’ont pas fui vers la Russie ou d’autres pays d’accueil éventuels, connaîtront-ils le sort des Ruthène et des Lemkos parqués, il y a cent ans de là, dans des camps de détention autrichiens ? Il arrive que l’Histoire se répète dans les circonstances sans pour autant que le dénouement soit le même. Espérons donc qu’il ne soit pas le même pour les habitants de Novorossia.
Françoise Compoint, 05 juillet 2014, pour La Voix de la Russie.
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Je soumets maintenant à votre attention quelques extraits du témoignage d’Alexandre Sivov, en direct d’Odessa.
La Voix de la Russie : « Que pensent les habitants d’Odessa de ce qui se passe de l’autre côté du Dniepr ? Est-ce qu’il y a des autochtones qui prennent part aux hostilités, dans un camp ou dans un autre ?
Alexandre Sivov : Il est très difficile pour le moment de comprendre ce qu’ils pensent dans la mesure où tout le monde, sans exception, a peur de s’exprimer… notamment dans une conversation plus ou moins privée avec un inconnu. On peut en fait diviser votre question en deux parties ou même en trois parties. Premièrement, il y a bon nombre de gens mobilisés de force pour être enrôlés dans l’armée ukrainienne bien qu’il y ait un moyen, pour les plus aisés, d’y échapper, en payant 1000 dollars au commissariat du quartier. Et quand je dis plus aisés, c’est très peu dire, car ces 1000 dollars constituent le salaire annuel d’un Odessite moyen. Je vous assure que la majeure partie des conscrits ne veulent pas se battre !
Nous apprenons, certaines rumeurs à l’appui, que les jeunes gens qui ont pris part au conflit aux côtés du Praviy Sector ont changé de camp en se battant cette fois aux côtés des milices d’autodéfense du Donbass ! Ce genre de rumeur est particulièrement tenace mais, bien entendu, on est loin de la certitude ! Une autre rumeur, plus tenace, fait état de l’apparition d’un arsenal d’armes à feux à Odessa en vue du lancement d’une guérilla urbaine (…).
La VdlR : Peut-on établir un parallèle entre l’idéologie nazie du III Reich et l’idéologie du nouveau gouvernement kiévien ?
Alexandre Sivov : Le terme même d’idéologie sous-tend une notion extrêmement compliquée (…). L’idéologie à laquelle vous faites allusion a ses propres théoriciens que nous connaissons moins bien que les pères inspirateurs du libéralisme actuel français ou du communisme léniniste qu’il faut aller chercher au XVIII siècle. Le nazisme est en partie, en tout cas historiquement, ancré dans un esprit d’admiration de la Grèce antique ou la Rome antique. Cela étant, ceux qui en Ukraine entendent élaborer une idéologie se contentent d’ouvrir de vieux journaux remontant à l’époque où l’Ukraine était indépendante et ses élites avaient la possibilité de s’exprimer en toute liberté. C’était sous la guerre ! Sous l’occupation allemande. Il s’agissait de journaux extrêmement primitifs confessant un fascisme vulgaire ! Essayer de s’inspirer de ces journaux et d’y puiser les fondements de l’idéologie fasciste revient à essayer de comprendre l’idéologie française en se bornant à lire le Canard enchaîné ou l’idéologie communiste en lisant la Pravda ! Pareil dans le cas des élites politiques ukrainiennes. Si vous demandez aux petits fascistes ukrainiens ce qu’est le monde antique, vous n’aurez aucune réponse. (... ) Ces gens-là sont d’une ignorance crasse ! Pour eux, être fasciste signifie tout simplement exterminer les pro-russes.
La VdlR : Quels sont selon vous les pronostics à envisager dans les semaines, voire les mois qui suivent par rapport aux Républiques autoproclamées ?
Alexandre Sivov : La guerre prendra de nouvelles formes. Ce sera surtout une guerre de sabotage comme on le voit déjà à l’image des chemins de fer dynamités. On fera sauter des ponts, on lancera des guérillas urbaines qui, quoiqu’encore surtout en gestation, ne vont pas tarder à se montrer au grand jour. Ces opérations clandestines vont se multiplier. Toute l’Ukraine va se transformer en un immense champ de combat sillonné de zones d’affrontements bien organisés et de zone en proie aux guérillas villageoises et urbaines. L’avenir des gazoducs est un sujet à part … si vous pensez qu’ils resteront intacts, vous vous trompez ! Ils seront eux aussi la cible de multiples sabotages, souvent sous fausse bannière, ce qui sera un défi redoutable pour l’Europe ! Idem pour les centrales électriques. Il s’agira, autrement dit, d’une véritable guerre d’usure ».
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Commentaire de l’auteur. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, une bombe a endommagé le bureau de recrutement militaire dans le quartier Kotovski. Il semblerait qu’il faille y voir le début de cette guérilla urbaine dont a parlé M. Sivov. Par ailleurs, ce dernier vient d’indiquer qu’un certain nombre de militants du Praviy Sector ont été lynchés, encore un symptôme d’une guerre clandestine qui n’en est qu’à son galop d’essai. On est bien loin des discours du cornichon pompeux en plein Maïdan ! On est bien loin des brioches néocoloniales de Nuland et des cris de soutien du sénateur McCain ! Ayant joyeusement mis le feu aux poudres, tout ce beau monde s’est retiré dans le petit univers arrosé de pétrodollars dont ile st issu et au nom duquel il œuvre avec autant d’acharnement et de mauvaise foi criminelle.
Source : http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/217362642/274281897/
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Réfugiés Ukrainiens dans la région de Rostov (Russie).
Le flux de réfugiés venant en Russie du Sud-est de l'Ukraine a augmenté de façon spectaculaire depuis juin dans un contexte de combats entre les partisans de l'indépendance du Donbass et les forces de sécurité de Kiev. 10 000 à 15 000 personnes traversent la frontière russe chaque jour.
Photos de Valeriy Melnikov / RIA Novosti.
18:33 Publié dans Blog, Eurasie, Histoire européenne, Politique / économie, Sputnik France / La voix de la Russie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la voix de la russie, réinformation, alexandre sivov, ukraine, donbass, novorossia, novorossiya, slaviansk, kramatorsk, semionovka, guérilla, guérilla urbaine, porochenko, épuration ethnique, pseudo-fascistes, praviy sektor, bêtise crasse !
17/06/2014
La France, cet intrus dans un conflit made in USA...
Un article de Françoise Compoint pour : La Voix de la Russie.
L’Ukraine est coincée.
Plus que d’avoir été trompée de l’extérieur (intégration économique à l’UE), elle s’est piégée elle-même, de un, en défiant au-delà du raisonnable la Russie, de deux, en massacrant les civils des Républiques autoproclamées du sud-est.
La première erreur – et je dis erreur dans un sens essentiellement cynique – lui a valu les foudres bien méritées de Gazprom qui, désespérant d’être dédommagé de ses quatre milliards de dollars, est passé, lundi 16 juin, au système de prépaiement. La deuxième erreur – toujours au sens hyper-cynique du terme – a permis à l’ensemble de la presse indépendante dont l’auditoire ne cesse de croître de mettre un trait d’union définitif et tragique entre le bandérisme et le gouvernement actuel de Kiev. Il s’agit en l’occurrence d’une bombe à retardement, Pétain et Laval à leurs heures de gloire ne pouvant imaginer le dénouement piteux qui les attendait.
L’Ukraine de Porochenko, peut-elle arrêter le processus suicidaire lancé au moment où les manifs du Maïdan ont dégénéré ? Il semble que non l’Histoire ayant pris un tournant irréversible. Le Donbass ne se réconciliera jamais avec Kiev, or il s’agit du centre névralgique de l’industrie ukrainienne. La stabilité d’Odessa, ville portuaire de première importance stratégique, ne tient plus qu’à la politique de terreur et de désinformation déployée suite aux événements du 2 mai. La Crimée, Côte d’Azur ukrainienne offrant une ouverture privilégiée au réseau d’oléo-gazoducs reliant la Russie et l’Asie centrale à l’Europe ainsi qu’une ouverture aux mers chaudes, est retournée là où a commencé son destin historique. Il est ridicule de croire qu’elle redeviendrait ukrainienne, à moins que les illusions de M. Loukachenko ne soient contagieuses. Un grand nombre de villes et de villages dont Slaviansk, Kramatorsk, Semionovka, Sherepovka et j’en passe ont été marquées à tout jamais des crimes de guerre de l’armée ukrainienne, de la garde nationale et des mercenaires embauchés aux frais du FMI. Les jours, les mois, les années passeront et il faudra bien répondre de l’usage criminel qui a été fait des bombes à sous-munitions et du phosphore blanc contre une population le plus souvent désarmée, il faudra bien répondre des exécutions sommaires des civils de sexe masculin et des agressions perpétrées contre les bus transportant des réfugiés, pour la plupart d’entre-eux des femmes et des enfants. C’est à ce moment-là qu’il faudra payer son dû et la note risquerait d’être terriblement salée.
D’ailleurs, Kiev a déjà commencé à payer. L’UE ne veut pas de lui. Des soulèvements, certes assez modestes à l’heure qu’il est, commencent à secouer la capitale. Faute de pouvoir rembourser Moscou, Kiev ira peut-être chercher son gaz en Allemagne. Or, le malheur veut que le gaz allemand vienne lui aussi de Russie mais à un prix qui correspond au prix de marché. Entre temps, le niveau de vie des Ukrainiens chute à une vitesse vertigineuse si bien que les ouvriers polonais pourraient s’attendre à un licenciement en masse en vue du prochain débarquement d’une main d’œuvre très bon marché.
Ce tableau très noir brossé, il faut bien préciser qu’il n’a d’autre valeur que contextuelle. Des jeux d’influence de différents niveaux ont en grande partie provoqué et entretiennent sans lâcher prise le brasier en question. Un brasier aux portes de l’UE, ce qui est doublement symptomatique et ce que les dirigeants français semblent vouloir oublier au nom d’une cause qu’ils n’ont fait que s’imaginer car elle n’est en rien la leur. Ainsi, que voyons-nous ?
Primo, le plan étasunien qui est le plus gros plan de toute cette affaire ukrainienne. Les buts poursuivis par Washington sont limpides :
- Détourner l’UE de la Russie en prévenant l’axe qui aurait pu, cohérent comme il l’est sur un plan géopolitique et civilisationnel, se tracer entre une Europe revendiquant de plus en plus son passé d’Etats-nations et la Russie dont l’attractivité n’est plus à démontrer. Résultat : les dirigeants européens reprochent à la Russie d’avoir déstabilisé l’Ukraine à ses fins en allant même jusqu’à lui attribuer le massacre des civiles de Slaviansk.
- Faire avancer l’OTAN jusqu'aux frontières russes. Mais pourquoi Donetsk et Lougansk ? Valentin Vasilescu, expert militaire, éclaire bien nos lanternes là-dessus : il s’agit pour les USA de contrer la puissance nucléaire russe. Pour ce faire, ils doivent « placer leurs propres batteries antibalistiques le plus près possible des frontières russes dans un emplacement optimal situé à Lougansk (…). C’est seulement à partir de là que les silos des missiles intercontinentaux russes disposés au sud-est de Moscou entrent dans leur rayon d’action.
- Reste le facteur gazier. Il y a en effet d’importants gisements de gaz de schiste dans les Carpates, les bassins d’Azov-Kouban et ceux de Dniepr-Donetsk. S’il faut une preuve, en voici une, a contrario : les opérations dites « anti-terroristes » lancées contre le Donbass coïncident curieusement avec la visite d’Hunter Biden nommé membre du Conseil d’administration de la compagnie gazière ukrainienne Burisma Holdings, à Kiev. Ce dernier facteur pourrait à première vue expliquer l’enthousiasme d’une certaine partie de l’élite politique française. C’est un faux calcul. Croirait-elle sérieusement que les USA, soucieux de renforcer la dépendance énergétique de l’UE de leur schiste à eux, déficitaire et coûteux, laisserait l’Europe profiter à sa guise du gaz ukrainien ? On peut toujours rêver.
Les intérêts américains énumérés, un deuxième plan, bien moins évident, est à relever. Celui de la Pologne dont l’implication très active dans le dossier ukrainien n’est plus un secret pour personne. Le Réseau Voltaire nous apprend entre autres que Jerzy Dziewulski, le conseiller-sécurité de l’ancien président polonais Aleksander Kwasniewski, a récemment fait son apparition en compagnie de Tourtchinov, l’ancien président intérimaire ukrainien. M. Dziewulski est expert de la lutte anti-terroriste et entretient des liens privilégiés avec M. Sikorski, le ministre des Affaires étrangères polonais. Ce dernier a plus d’une fois démenti la présence de mercenaires polonais dans les régions de Donetsk et de Lougansk. La pratique a démontré le contraire lorsque des cadavres de mercenaires polonais ont été retrouvés dans la région de Donetsk.
Mais pourquoi la Pologne, se demande-t-on ? Il ne faut bien se dire que les vieilles rancunes et les vieux complexes ressurgissent toujours aux heures d’instabilité ambiante. C’est bien le cas du vieux complexe impérial d’une Pologne nostalgique de la République des Deux Nations aussi connue sous le nom représentatif de Pologne-Lituanie. Ayant existé un peu plus de deux siècles (1569-1795), celle-ci englobait une très grande partie de l’Ukraine.
Ainsi, si les motivations expansionnistes et néocoloniales des USA sont aisément captables, de même que le sont les ambitions polonaises, si profondément irrationnelles soient-elles, l’arrière-plan du soutien français reste indéchiffrable. Que vient donc faire la France dans ce conflit d’intérêt particulièrement sordide sur le plan des méthodes employées ? La France qui a toujours pesé dans l’Histoire, serait-elle désormais le laquais de ceux qui la font ? En son temps, le général de Gaulle avait refusé de commémorer le débarquement du 6 juin arguant que la France avait été « traitée comme un paillasson » le débarquement ayant été annoncé « sans qu’aucune unité française n’ait été prévue pour y participer ». 70 ans plus tard, notre diplomatie suit les directives de ceux qui il y a à peine quelques mois ont dit : « Fuck the UE ». Aucune excuse ne s’est fait entendre par la suite. A quoi bon, si personne ne s’est senti humilié ?
Françoise Compoint pour : La Voix de la Russie.
Source > http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/217362642/273605241/
© Photo: RIA Novosti/Andrey Stenin
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