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17/02/2015

Donbass/Novorossia, l'actu en images - 14-16 février 2015

Donbass, l'actu en images - 14-16 fév 2015

Traductions (eng) et sous-titres : Kazzura

[eng subs] "Liberation" -- "Ghost" brigade enters Debaltsevo and evacuates 135 civilians... 

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ukraine,novorossia,donbass,porc'ochenko,ihor kolomoïsky,igor kolomoïsky,obama,fabius,les ignobles,france sous commandement américain,monde en perdition

[eng subs] DPR PM Zakharchenko talks to captive UAF spetsnaz in Debaltesvo.

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[eng subs] DPR PM Alexandr Zakharchenko interview on the streets of Debaltesvo.

NAF troops entered town and are sweeping it now "Debaltsevo is our rear, according to the agreements all illegal armed formations should be either disarmed or neutralized. We're disarming and neutralizing them now".

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[eng subs] Alexei Mozgovoi interview 16/02/15. New sanction & sitrep on Debaltsevo.

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[eng subs] NAF soldier at Debaltsevo "Washington started this war"...

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Alexandr Zakharchenko presser 14/02/15

(New Minsk agreements come into effect at 00:00 15/02)

15/02/2015

Vers une nouvelle illusion de paix ?

Sommet de Minsk. 

Vers une nouvelle illusion de paix ?

 

Françoise Compoint pour Sputnik France, le 13.02.2015

 

L'accord de cessez-le-feu signé dans la nuit du mercredi au jeudi 12 février à Minsk rend d'abord optimiste - y aurait-il, en fin des fins, une faible lueur d'espoir ? - autant qu'il rend, après mûre réflexion, perplexe. Pourquoi ?

 

Le sommet des quatre qui s'est tenu dans la capitale de la Biélorussie, même s'il semble avoir conduit à un consensus répondant et aux aspirations de Kiev et à ceux des RPD-RPL puisque les parties belligérantes ont signé l'accord de paix, n'est cependant rien de plus qu'une étape provisoire supposant des négociations poussées entre l'Ukraine et le Donbass... sans l'encadrement des puissances occidentales et de la Russie. 

 

Dans la mesure où le conflit a dès le début était présenté comme une guerre civile — admettons le — il semblerait normal que ses principaux protagonistes se mettent d'accord entre eux et sur les conditions du retrait définitif de l'artillerie lourde, des unités militaires ukrainiennes ainsi que des bataillons punitifs des frontières du Donbass et sur le statut étatique de la Novorossia. Rien n'est plus logique et en même temps rien n'est plus problématique.

 

Premièrement, il apparaît douteux que Kiev se défasse de ses influences américaines ce qui, à vrai dire, reviendrait à faire preuve d'une plate ingratitude sachant à qui le roi du chocolat doit son trône. Les accolades de M. Porochenko avec M. Kerry en disent très long de même que cette rencontre de M. Porochenko avec les leaders occidentaux qui fut préalable à la rencontre des quatre à Minsk. Inutile de dire que malgré quelques sages intentions motivées par la peur, ni la France, ni l'Allemagne n'ont de marge de liberté (lire de souveraineté) suffisante à s'opposer à la stratégie US entièrement orientée vers la guerre en Europe. J'en veux pour preuve le projet de livraison d'armes létales à l'Ukraine pour la copieuse somme d'un milliard de dollars toujours de vigueur à en croire le Congrès US. La France, l'Allemagne et la Russie parlent d'armistice, les USA parlent de réarmement. Curieuse contradiction.

 

Deuxièmement, si la création d'une zone démilitarisée représente une condition sine qua non que l'on ne puit qu'applaudir debout, le projet de décentralisation formulé n'est pas le projet de fédéralisation dite « élargie » dont il fut question la semaine dernière au Kremlin. Il ne faut pas se faire d'illusions. Les blessures sont trop profondes pour que le Donbass consente à obéir à la juridiction de Kiev surtout dans un pays en faillite et divisé comme l'a brillamment démontré l'échec de la dernière mobilisation. La guerre rendant ses victimes autrement plus lucides qu'elles ne le sont en temps de paix, le Donbass comprend parfaitement que ce nouveau Minsk résulte de l'immense déroute de Debaltsevo et non pas d'une prise de conscience subite des souffrances endurées par des civils qui ont eu le tort de rejeter un putsch sponsorisé de l'extérieur. Quel serait le sort de Porochenko si les 8000 soldats ukrainiens pris au piège avaient été exécutés par l'insurrection ? Il est clair que ses jours politiques auraient été comptés.

 

Troisièmement, il semble étrange que ce sommet de Minsk qui n'est que du réchauffé — il suffit que l'armée ukrainienne connaisse de mauvais jours pour qu'une trêve soit déclarée — soit perçu comme « un sommet de la dernière chance » sinon, nous dit-on avec une obstination frôlant l'hypnose, c'est la guerre. Entre qui et qui ? Elle a déjà lieu en Ukraine. Voudrait-on insinuer que ses frontières s'élargiraient impliquant de nouveaux territoires ?

Laisserait-on entendre qu'il s'agira d'une guerre entre l'OTAN et la Russie la livraison d'armes létales clairement destinées à frapper des civiles ethniquement russes à 60% enfermant Moscou dans un dilemme moral d'une éminente gravité ? Si c'est le cas, l'Europe sera entraînée dans une épopée sanglante dont elle sortira profondément meurtrie. Les promenades de BHL à travers Kramatorsk aux côtés de Porochenko la veille du sommet, n'en seraient-elles pas la sombre préfiguration ?

Nous en aurons des nouvelles d'ici peu.

 

Françoise Compoint pour Sputnik France, le 13.02.2015

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150213/1014658660.html

 

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Photo : Kirill Kudryavtsev, pour Reuters 

14/11/2014

Donbass, année zéro – Elections du 2 novembre 2014

Donbass, année zéro

Elections du 2 novembre 2014

 

Privés d’élections par Kiev le 26 octobre 2014, les électeurs du Donbass, à l’Est de l’Ukraine, étaient appelés aux urnes ce 2 novembre par la République populaire de Donetsk. L’Ukraine et les États-Unis ayant déclaré illégal le scrutin, la «Communauté internationale» s’est volontairement privée de l’envoi d’observateurs sur place, afin de pouvoir mieux en contester la légitimité. Pourtant, pour les habitants du Donbass, qui subissent la guerre et les bombardements ukrainiens depuis des mois, ces élections représentaient l’espoir de sortir démocratiquement d’un conflit sanglant qui a tué plus de 4.000 personnes et poussé à l’exode plus de 800.000 réfugiés.

 

Pour ne plus subir la désinformation systématique des médias, pilotée par l’OTAN et les Américains, comme au temps du Kosovo, une équipe de Nations Presse Info a souhaité accompagner le député français au Parlement européen Jean-Luc Schaffhauser, Président de l’Académie européenne, qui, à titre privé et parmi une quarantaine d’observateurs libres de diverses nationalités, s’est rendu à Donetsk pour suivre et observer le déroulement de ces élections. Pour l’élu européen, « tout devait être tenté pour remettre les belligérants sur le chemin du dialogue et de la Paix », dans « cette guerre voulue par les États-Unis pour couper l’Europe de son allié naturel russe ».

 

Au Donbass, Nations Presse Info a rencontré une population, certes traumatisée par des mois de guerre, mais digne et déterminée. Les médias et observateurs indépendants présents sur place n’ont pu que reconnaître le bon déroulement de ces élections, malgré les difficultés d’un pays en guerre. La mobilisation massive et paisible des habitants de l’Est de l’Ukraine est un cinglant camouflet pour les autorités ukrainiennes qui menaçaient de passer à l’offensive le jour du scrutin. Pour beaucoup, ce vote du 2 novembre pourrait sceller l’acte fondateur d’une véritable renaissance pour le Donbass, enfin libre et maître de son destin.

 

La Rédaction de Nations-Presse Info, et ses envoyés spéciaux.

 

http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/donbass-annee-zero-elections-du-2-novembre-2014

 

 

17/09/2014

Alexander Mercouris : une analyse du cessez-le-feu.

CESSEZ-LE-FEU,

 

Une analyse du cessez-le-feu et du protocole d’accord de Minsk par Alexander Mercouris

(écrite le 6 septembre 2014)

 

Via : http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/14/cessez-feu-analyse-dalexander-mercouris...

http://www.vineyardsaker.fr/

 

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L’accord de cessez-le-feu est le sujet d’intenses discussions et a clairement laissé de nombreuses personnes insatisfaites. Je vais présenter ici quelques observations rapides avec l’objectif de traiter ce sujet en profondeur plus tard, lorsque j’aurais un peu plus de temps libre qu’actuellement.

 

1. Le cessez-le-feu a été imposé à Porochenko et la junte (de Kiev. NDT) suite à (1) la situation militaire désastreuse dans laquelle la junte se trouver actuellement, et (2) le refus des OTAN/UE d’intervenir militairement en sa faveur pour restaurer sa situation. Ce dernier point a été à nouveau clairement établi par Obama au sommet de l’OTAN hier, lorsqu’il a refusé publiquement de seulement fournir la junte en armes (NB : bien sûr cette affirmation n’est pas à prendre au sérieux ; des armes ont déjà été fournies à la junte en grand nombre, cependant, il est clair que même la plus simple apparence d’implication à travers le geste symbolique de transmettre des armes publiquement est exclu). Par ailleurs, l’objectif des paroles d’Obama à propos de l’importance de l’Article 5 de la Charte de l’OTAN était de souligner ce dernier point. Obama n’a pas cité l’Article 5 pour « rassurer les pays Baltes » – qui ne sont pas menacés, et n’ont donc pas besoin d’être rassurés – mais pour bien faire comprendre à Kiev que, comme l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, elle ne peut attendre d’aide militaire de la part de l’OTAN.

 

2. L’accord de cessez-le-feu annoncé hier n’a pas encore été publié, mais il donne l’impression de n’être qu’un document technique et temporaire pour une cessation immédiate des hostilités. Il est peu probable qu’il tienne très longtemps. Soit il sera remplacé par un accord plus permanent, soit les combats recommenceront.

 

3. Le point le plus important de cet accord n’est pas dans ses termes, mais dans le fait que, suite au refus de Poutine d’ « accepter » un cessez-le-feu, Porochenko ait été forcé de le négocier avec les FAN (Forces armées novorussiennes, NdT). Voir plus loin dans l’article à ce sujet. C’est quelque chose que Porochenko, la junte et le mouvement Maidan avaient catégoriquement refusé jusqu’à ce jour. En négociant avec les FAN et en arrivant à un accord avec eux à propos d’un sujet d’envergure, en l’état, un cessez-le-feu, la junte a été forcée de reconnaitre que les FAN ne sont pas de simples « terroristes », mais une partie d’un conflit et donc des gens avec qui la junte doit négocier.

 

4. La RPD (République populaire de Donetsk NDT) et la RPL (République populaire de Lougansk NDT) ont remporté une victoire militaire majeure, et leur survie n’est dorénavant plus en jeu. Ceux qui craignent que la junte n’utilise le cessez-le-feu pour reconstruire son armée dans le but de reprendre l’offensive ne prennent pas en compte :

 

a) Le fait que les tentatives de la junte de remporter une victoire militaire ont fini en échecs désastreux, alors que la balance militaire était en leur faveur de façon écrasante. Les FAN sont maintenant une force incroyablement plus forte et mieux organisée qu’elles ne l’étaient en Avril lorsque l’ « opération anti-terroristes » a commencé, ou en Juillet, lorsque la junte a lancé sa grande offensive dans le but de les détruire. C’est une belle illustration du fameux dicton de Nietzsche « Ce qui ne te tue pas te rends plus fort ». Si la junte n’a pu vaincre les FAN durant la période d’Avril à Juillet, elle ne peut le faire maintenant.

b) La junte ne sera pas en position de relancer une offensive de l’envergure de celle de Juillet avant longtemps. Non seulement les forces armées de la junte ne sont pas en mesure de reprendre l’offensive, mais la situation économique catastrophique et l’approche de l’hiver l’empêchent absolument. Si le cessez le feu tient, il y a de fortes chances que ce soient les FAN qui rassemblent leurs forces, en gagnant de nouvelles recrues, en ayant plus de temps pour les entrainer, et en pouvant réparer et absorber dans leurs arsenaux la corne d’abondance que représente les armes capturées.

c) La Russie ne permettra pas que les RPD/RPL soient détruites. Les accusations de la junte et de l’OTAN, qui assurent que les forces armées ukrainiennes ont été vaincues par l’armée Russe plutôt que par les FAN, sont fausses, mais bénéficient en fait aux FAN, car elles donnent l’impression que la Russie interviendra pour les sauver quel que soit le coût. En politique, la perception représente 90% de la bataille, et la perception que la Russie ne permettra pas que les FAN soient défaites ou que les RPD/LPD soient détruites, va influer sur les prises de décisions à Washington, Bruxelles ou Kiev à partir de maintenant.

5. Puisqu’il est maintenant impossible que les RPD/RPL soient détruites, l’initiative politique repose entre leurs mains. Elles ont présenté leurs objectifs de façon absolument clairs ; (1) retrait complet de toutes les troupes ukrainiennes de l’ensemble de leur territoire et (2) indépendance totale par rapport à Kiev. Comme je l’ai dit précédemment, Poutine est en faveur du point (1) et en vient lentement à supporter le point (2). Bien sûr, Porochenko est opposé à ces deux points. Mais il y a quelques jours, il était également opposé à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu et au démarrage de négociations avec les FAN, et pourtant, il a maintenant été forcé de faire ces deux choses. Il n’est désormais plus en son pouvoir de refuser les futures demandes des FAN, et le fait qu’il se soit senti obligé de proclamer en public son refus de ces demandes, montre qu’il en est conscient.

 

6. Bien sûr, tout ceci ne permet pas de déduire que la junte ne va pas tenter de profiter du cessez-le-feu pour améliorer sa situation sur le terrain. Le fait que Porochenko ait dû se résoudre au dialogue ne signifie pas qu’il est prêt à agir suivant la réalité du terrain. S’il acceptait cette défaite, le peu d’autorité qu’il a encore à Kiev disparaitrait. C’est précisément parce que Porochenko ne peut se permettre d’accepter la défaite que je suis sûr qu’il va tenter de faire tout son possible pour renforcer sa position en violant le cessez-le-feu volontairement. C’est pourquoi je m’attends à ce que ce traité soit seulement temporaire, et soit suivi d’une nouvelle offensive des FAN d’ici peu de temps.

 

7. Je suppose que ce qui déçoit la plupart des gens dans ce traité (par exemple voir les commentaires de Gleb Bazov ou Colonel Cassad), est qu’il semble rejeter l’idée d’une avancée des FAN jusqu’à Kiev pour renverser la junte. Cependant, cette option a en réalité été refusée de façon claire par Zakharchenko lors d’une conférence de presse il y a deux semaines. L’ensemble des commentaires et communications de Zakharchenko depuis qu’il a été confirmé comme de dirigeant de la RPD est que les FAN sont en train de mener une guerre purement défensive afin de protéger leurs ressortissants et leurs territoires. Je comprends que cela puisse en décevoir beaucoup, mais les choses sont ainsi.

 

8. Enfin, et en guise de post-scriptum, je voudrais ajouter que :

 

a) La décision de ne pas marcher jusqu’à Kiev est surement la raison principale de la démission de Strelkov qui avait exprimé clairement son intention de le faire. L’opinion suivant laquelle la démission de Strelkov a été machinée par Moscou en tant que part de sa stratégie politique concernant l’Ukraine, est maintenant devenue universelle. Bien que cela soit sans doute vrai, je soupçonne que cette opinion sous-estime la force des sentiments de la population du Donbass à ce sujet, avec beaucoup (la plupart ?) de gens se battant pour défendre leurs familles et leurs maisons, et ne désirant pas marcher sur une Kiev avec laquelle ils ne veulent plus avoir aucun rapport. Je souhaite ajouter en passant que l’extraordinaire publicité dont bénéficiait Strelkov a sans doute agacé d’autres commandants qui ont dû en arriver à penser que leur propre contribution était sous-estimée. Je suppose que la réaction paniquée de Strelkov le 9 aout 2014, lorsque la junte a attaqué Krasny Luch, ainsi que ses critiques injustifiées à l’encontre des défenseurs de la ville ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour ces personnes.

b) La sécession du Donbass est maintenant certaine, mais il ne s’agit pas de la fin de la crise ukrainienne. Celle-ci n’est encore que dans ses phases préliminaires et devrait encore durer longtemps. Au mieux, nous sommes à la fin du début de cette crise. Il s’agit là d’une problématique importante, sur laquelle je m’attarderais lorsque j’aurais plus de temps.

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QUELQUES REFLEXIONS CONCERNANT LE CESSEZ-LE-FEU

Depuis que le cessez-le-feu a été annoncé, de nombreuses critiques ont émergé, notamment de la part de personnes comme Goubarev. Je comprends certaines de ces critiques, mais je pense qu’il est nécessaire d’expliquer quelques points spécifiques.

Les critiques se concentrent maintenant sur deux sujets.

(1) Des critiques concernant le protocole du traité de cessez-le-feu, qui n’est disponible qu’en russe (PDF).

Et (2) Des plaintes selon lesquelles ce cessez-le-feu est plus bénéfique à la junte qu’aux FAN, et qu’il est, au mieux, beaucoup trop tôt pour mettre en œuvre une telle procédure.

À mon sens, le point (1) est tout simplement injustifié. Le point (2) est sans doute beaucoup plus justifié. Cependant, il y a également de nombreuses choses à rappeler à propos de ce point.

Le protocole

Avant d’examiner le protocole en détail, je veux rappeler qu’il s’agit, à mon sens, d’une discussion essentiellement académique. La manière dont le protocole est rédigé ne mérite pas l’importance qui lui est accordée par beaucoup de gens, ne serait-ce que parce que les différentes parties impliquées dans le conflit vont chacune l’interpréter à leur manière. Je ne m’attarderais pas sur ce sujet qui est déjà traité par d’autres.

1. La première chose à prendre en compte à propos de ce protocole, est qu’il émane d’un forum, le Groupe de Contact Tripartite, qui a été établi en théorie pour « implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko. Les FAN ne sont pas un membre formel de ce Groupe de Contact. Ses membres sont l’OSCE, la Russie et l’Ukraine. Le Groupe de Contact a « invité » les représentants des FAN à assister aux délibérations, et a donc procuré un moyen de discussion entre la junte et les FAN, ce qui est plutôt utile pour établir un cessez-le-feu. Cependant, le Protocole n’est en rien un accord finalisé. Celui-ci a été reporté après le « dialogue national » auquel se réfère le Protocole.

 

2. Le Protocole est un document technique. Si l’on ignore le langage utilisé par celui-ci (qui dérive de l’origine du Groupe de Contact, une entité initialement chargée d’« implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko), et si l’on se concentre à la place sur son contenu, il est clair que ce sont les FAN qui y ont le plus gagné. En particulier :

 

a) Les FAN ont obtenu un « cessez-le-feu bilatéral », quelque chose qu’ils recherchaient depuis avril. Notez que le mot-clé ici est « bilatéral ». Le cessez-le-feu précédent de Porochenko était unilatéral, ce qui veut dire que Porochenko pouvait y mettre fin à tout moment, et qu’il ne reconnaissait pas les FAN en le proclament. « Bilatéral » montre donc que l’Ukraine admet maintenant les FAN en tant que partie du conflit, et négocie avec elles. Comme je l’ai dit précédemment, Porochenko a fait tout ce qu’il a pu pour éviter ceci, et a d’abord essayé d’établir ce cessez-le-feu avec Poutine plutôt qu’avec les FAN. Poutine a refusé. Le mot « bilatéral » montre par ailleurs que la question du statut de Kuchma ne se pose plus. La junte avait d’abord prétendu que celui-ci n’était pas son envoyé. Puisque Kuchma a négocié ce cessez-le-feu, qui est « bilatéral », et puisque la junte se sent liée par ce qu’il a accepté, la fiction suivant laquelle Kuchma ne représente pas la junte n’existe plus, et il est confirmé en tant que représentant de la junte dans les négociations avec les FAN.

b) Le Protocole engage la junte à une amnistie complète et un échange de prisonniers. Quelles que soient les évidentes considérations humaines, par définition, ce fait confirme le statut des FAN en tant que partie du conflit, puisque les personnes ainsi amnistiées ne peuvent plus être considérées comme des criminels ou des « terroristes »

c) Le protocole utilise des éléments de langage tirés du Communiqué de Genève du 17 avril 2014, à propos de la dissolution des « groupes illégaux ». Notez cependant que suivant les points (1) et (2), puisque la junte reconnait maintenant les FAN comme une partie du conflit, elle ne peut en toute logique déclarer, suivant la loi internationale, que les FAN sont un « groupe illégal ». Le commandement des FAN utilise d’ores et déjà cette partie du Protocole pour se référer aux divers groupes paramilitaires contrôlés par des gens comme Kolomoisky et Secteur Droit.

d) La Russie est signataire de ce protocole. Ce point est crucial. Les USA et l’UE, au contraire, ne sont pas signataires du protocole. Ces entités ont été complètement coupées de la négociation. Le fait que le Protocole ne soit rédigé qu’en russe, et qu’il n’y ait pas de traduction officielle de celui-ci, en aucune autre langue (apparemment, pas même en ukrainien), est un fait significatif par lui-même. Les longues semaines de février à juillet durant lesquelles les russes ont négocié inutilement avec les USA et l’UE sont maintenant terminées. Puisque la Russie a signé ce Protocole, elle est une partie de celui-ci. Puisque les USA et l’UE ne l’ont pas signé, ils n’en sont pas une partie. Sa signature donne à la Russie un prétexte pour agir si les termes du Protocole sont rompus. Jusqu’à maintenant, la Russie n’avait pas de motifs suffisant pour agir. En tant que partie du Protocole, la Russie est, de fait, garante de celui-ci, et elle possède maintenant un tel motif.

3. Les parties du Protocole qui soulèvent le plus de critiques sont les sections se référant à une « décentralisation » et à des élections locales se déroulant sous une loi ukrainienne de « décentralisation ».

 

a) Pour traiter de ces sections, il est nécessaire de comprendre que le Protocole n’est pas une solution politique finale à ce conflit. Celle-ci dépend en théorie du « dialogue national inclusif » auquel se réfère le Protocole (un choix de mot qui dérive également du Communiqué de Genève du 17 avril 2014). Juste après leur signature du protocole, Zakharshenko et Plotnitsky ont clairement établi que leur objectif final reste l’indépendance totale. Zakharshenko l’a à nouveau affirmé aujourd’hui (8 septembre 2014).

b) Le fait que Zakharchenko et Plotnitsky ont réalisé leurs annonces immédiatement après que le Protocole soit signé (mais avant que celui-ci soit publié) contredit les personnes comme Goubarev, qui affirment qu’ils ne savaient pas ce qu’ils signaient lorsqu’ils ont signé le Protocole, et qu’ils ont simplement ce qui leur a été placé sous le nez. Au contraire, il est clair que Zakharchenko et Plotnitsky souhaitaient établir leur position sans ambiguïté, précisément parce qu’ils ne voulaient pas que leurs intentions soient déformées par le langage du Protocole.

c) Ce qu’il faut comprendre ici, est que le Protocole évoque des élections pour des pouvoirs locaux élus en accord avec une loi ukrainienne, et donc que l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre. On peut prédire à l’avance que ces élections, si elles ont lieu, seront gagnées par les FAN. Si c’est le cas, puisque l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre ces élections, elle serait également obligée de reconnaitre leur résultat (tout comme la « communauté internationale »).

d) Cette section du Protocole implique donc non seulement que l’Ukraine reconnait les FAN comme une partie du conflit, mais, une fois les élections passées, que l’Ukraine sera légalement obligée de reconnaitre les FAN comme dirigeants politiques du Donbass.

4. Ayant établi ces points, laissez-moi maintenant arriver au point clé : ce Protocole est, à mon sens, un chiffon rouge. Ce n’est pas un contrat, ni un traité. Aucune cour ou tribunal ne va arbitrer le sens des mots qu’il contient. Toutes les parties vont l’interpréter suivant leurs désirs. Bien sûr, la junte ne va pas l’interpréter comme je l’ai fait, pas plus que ses promoteurs à l’ouest, bien que mon interprétation du texte soit sans aucun doute la bonne. La junte va continuer à traiter les FAN de « terroristes » et va continuer à nier qu’ils sont les représentants du Donbass, qu’ils gagnent une élection ou non. Il est certain que la junte ne reconnaitrait pas une élection gagnée par les FAN, ou toute déclaration d’indépendance émise par les FAN. Pour ce que cela vaut, dans mon opinion, il y a peu de chance qu’un accord soit trouvé sur le mode de mise en place d’une telle élection, ou qu’une telle élection ait lieu tant que le Donbass reste une partie de l’Ukraine.

 

5. J’ai exploré les sujets attachés au sens des mots du Protocole, bien que je n’y attache aucune importance, mais parce que d’autre y attachent de l’importance, et parce qu’il est suggéré que Zakharchenko et Plotnitsky ont d’une manière ou d’une autre affaibli les FAN lorsqu’ils ont signé ce protocole. Si l’on suit les termes inscrits dans le Protocole, ce n’est tout simplement pas le cas. Une fois ceci établi, je pense que ce Protocole sera avant longtemps un document oublié laissé à prendre la poussière dans quelque archive oubliée, tandis que les évènements le dépassent.

 

Le cessez-le-feu bénéficie à la junte

Cette critique me semble bien plus justifiée. Cependant, je voudrais établir les points suivants :

1. Il me faut d’abord admettre que cette critique a ses mérites. Les FAN seraient surement dans une meilleure position si Marioupol et Debraltsevo avaient été reprises. La situation actuelle va entrainer de nombreuses disputes durant les prochaines semaines et mois, en particulier au sujet du statut de Marioupol.

 

2. Je ne peux croire que les dirigeants des FAN n’en étaient pas conscients lorsqu’ils ont accepté le cessez-le-feu. Cependant, puisqu’ils demandaient un cessez-le-feu depuis des mois, ils ont évidemment pensé qu’ils n’avaient d’autre option qu’accepter, une fois celui-ci offert par la junte. Je préfèrerais qu’ils aient refusé, et que les choses se soient passées différemment, but je ne suis pas en position de repenser leur décision ou de savoir pourquoi ils ont pris celle-ci. Il ne fait aucun doute que les pressions de la Russie ont participé à cette décision, mais il ne faut pas non plus ignorer le facteur de la lassitude dans le Donbass. Il est possible que les dirigeants des FAN aient redouté que la population du Donbass, ou certains des combattants des FAN puissent ne pas comprendre ou se réjouir si la guerre était prolongée alors qu’un cessez-le-feu était offert par la partie adverse. Je souhaite rappeler qu’il n’y a pas eu de protestations de masse de la part du peuple du Donbass pour s’opposer au cessez-le-feu, depuis qu’il a été déclaré, et les troupes des FAN (hormis certains commandants) semblent l’accepter. La seule possibilité que j’exclue set que Zakharchenko et Plotnitsky soient des fous ou des traitres. J’ai observé Zakharchenko et je suis sûr qu’il n’est ni l’un ni l’autre.

 

3. Il est cependant important de ne pas dramatiser les problèmes que la fin prématurée des combats peut amener. Il y a seulement trois semaines, l’existence même des FAN et des DPR/LPR était compromise. Lougansk et Donetsk étaient menacés d’encerclement, tandis que Lougansk souffrait d’une crise humanitaire.

 

4. Ce danger n’existe plus. Plutôt que d’obtenir une victoire militaire, la junte a souffert une défaite décisive. L’OTAN a refusé d’aider la junte. Malgré les efforts désespérés de la junte pour obtenir ne serait-ce qu’un support symbolique de l’OTAN, à travers des livraisons d’armes publiquement admises (plutôt que des livraisons non-officielles), même cette demande a été repoussée. Les USA/UE ont échoué a fournir une aide économique additionnelle. Malgré toutes les belles paroles aux récents sommets de l’UE et de l’OTAN, en réalité, l’OTAN comme l’UE ont abandonné la junte. En conséquence, l’économie ukrainienne est en chute libre, avec l’impossibilité d’accès au gaz russe et au charbon du Donbass, la production s’effondrant, la monnaie s’écroulant et les réserves de change se vidant. Le nœud se resserre. Les tout derniers rapports indiquent que les russes sont en train de faire comprendre discrètement aux États européens, qui réfléchissent à envoyer du gaz en Ukraine grâce à leurs plans de pipelines (bidons et illégaux) à « flux inversé », que ceux-ci pourraient bien voir leur propres fournitures en gaz réduites s’ils s’engageaient sur cette voie.

 

5. Si on se réfère à ces différents points, toute opinion suivant laquelle les derniers redéploiements de troupes vont changer la situation de façon décisive en faveur de la junte semble franchement alarmiste. En vérité, ces déploiements me semblent illustrer la tendance continuelle de la junte à aggraver un échec en envoyant des troupes à des endroits qui ne sont plus défendables, comme Marioupol et Debratselvo.

 

6. Aujourd’hui, les FAN ont à nouveau établi sans équivoque leur volonté de voir toutes les unités militaires de la junte évacuer leur territoire. Comme je l’ai précédemment dit sur ce site, Poutine soutient maintenant leur demande. Si la junte ne rappelle pas ses troupes, une nouvelle offensive des FAN pour les repousser semble inévitable. C’est ce qu’on fait savoir les FAN aujourd’hui.

 

7. Je souhaite réitérer ce que j’ai dit précédemment. À mon sens, d’un point de vue militaire, une pause prolongée va renforcer la puissance militaire des FAN bien plus que celle de la junte. Je comprends que beaucoup d’autres aient un point de vue différent. Cependant les FAN ont maintenant plus de temps pour consolider leurs gains (certaines personnes s’inquiétaient il n’y a pas si longtemps de l’étirement du front engendré par leur avance), pour engranger de nouvelles recrues (plus facile à faire maintenant qu’elles sont en train de gagner) et pour absorber la grande quantité d’armes lourdes capturées à l’ennemi. La prochaine offensive des FAN, si elle doit avoir lieu, sera plus puissante que celle à laquelle nous avons assisté en aout. Dans leur état affaibli, les forces militaires de la junte auront du mal à résister. Suite à leur défaite, avec les conséquences de la crise économique et avec l’arrivée de l’hiver, les capacités de la junte à relancer une offensive de l’ampleur de celle que nous avons vue en juillet est sans doute impossible pour le moment.

 

Conclusion

 

Les points clés à retenir des dernières semaines sont que les FAN ne peuvent plus être défaits. Que la Russie est maintenant impliquée, que les USA/UE ne le sont plus d’aucune façon significative, et que la junte ayant été défaite et affrontant une crise économique, et laissée seule face aux FAN et à la Russie. En Ukraine, il est peu sage de faire confiance aux apparences, mais la balance de ce conflit a maintenant changé de façon décisive. Je ne vois pas comment cela pourrait changer à nouveau. Pour ce que cela vaut, c’est également ce qui est ressenti en Grande-Bretagne. L’humeur des médias y est imprégnée d’humiliation et d’échec.

 

Alexander Mercouris

 

Source : Analysis of the ceasefire by Alexander Mercouris (vienyardsaker, anglais, 09-09-2014)

 

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02/09/2014

La Novorossia à la table des négociations

La Novorossia à la table des négociations

 

Un article signé Emilie Defresne, pour Médias-Presse-Info.

 

Le groupe de contact composé de l’Ambassadeur de Russie en Ukraine, Mikhaïl Zourabov, l’ancien président ukrainien Leonid Koutchma, le représentant officiel de l’OSCE pour les questions de règlement de la situation en Ukraine, Heidi Tagliavini et le vice-premier ministre de la RPD (République de Donetsk), Andreï Pourguine, s’est réuni aujourd’hui à Minsk en Biélorussie pour discuter de la situation en Ukraine.

La présence d’un représentant de la Nouvelle Russie à ces discussions montre l’affaiblissement de Kiev qui s’y était toujours opposé. Cette participation des insurgés aux discussions était demandée avec insistance par Moscou depuis le début du conflit, elle arrive dans un climat de succès militaires pour le Donbass qui, cette après-midi, à revendiqué un statut particulier dans le cadre de l’Ukraine.

Les deux républiques (Lougansk et Donetsk) exigent de Kiev l’arrêt des opérations militaires afin d’organiser des élections libres, reconnaître le statut officiel de la langue russe, l’amnistie des miliciens, des prisonniers politiques et des dirigeants politiques.

Elles se prononce aussi pour la reconnaissance de ses formations militaires, le droit de désigner les procureurs et les juges, l’ indépendance économique extérieure en vue d’une intégration à l’Union douanière avec la Russie, suivant l’accord commercial qui prévalait en Ukraine avant le renversement de Ianoukovitch par le coup d’Etat du Maïden, fomenté de l’étranger.

Les deux républiques proposent de créer dans ce but une commission en charge des modalités d’un accord sur le règlement pacifique du conflit et le redressement de la Novorossia.

Jamais les conditions n’ont été aussi favorables à la Nouvelle Russie pour imposer ses exigences, l’armée et les milices privées du pouvoir de Kiev étant en recul sur tous les fronts, tant en direction de Marioupol et de la mer d’Azov et qu’à Lougansk où elles ont du abandonner le contrôle de l’aéroport.

Hier au sommet de l’Europe les voix étaient discordantes.

Piotr Porochenko, le chef du pouvoir à Kiev, a quémandé une aide militaire qui ne lui a pas été accordée, tout au plus a-t-il obtenu une vague promesse que de nouvelles sanctions contre la Russie allaient être examinées. Certains chefs d’Etat s’opposent ouvertement à de nouvelles sanctions économiques. Les intérêts économiques de l’UE étant de plus en plus compromis et les acteurs des secteurs touchés par les sanctions boomerang russes, de plus en plus mécontents.

Le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka à déclaré à son retour à Prague après le sommet de l’UE de Bruxelles que les questions concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et à l’UE ne pourront pas être résolues tant que le conflit armé se poursuivrait dans l’Est du pays.

Comme en échos, Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Otan, précise que dans l’état actuel, l’Ukraine ne répond pas aux exigences d’une alliance avec l’OTAN, notamment en ce qui concerne sa politique « hors blocs » qu’il l’appelle à réformer. Mais cela serait-il possible si l’accord commercial réclamé par les insurgés du Donbass leur est accordé ? La Russie pourra-t-elle accepter que les USA vienne la narguer presqu’à domicile ? Imaginons que la Russie fasse une alliance militaire avec le Mexique et le Canada !

Aux USA, le sénateur Dianne Feinstein, une démocrate qui dirige le Comité spécial sur le renseignement de la Chambre haute du Congrès, doute que les sanctions imposées contre la Russie soient efficaces:

« Certains appellent à attendre que les sanctions entrent en vigueur et l’état de l’économie russe s’aggrave. Je ne suis pas d’accord avec cela. Les Russes sont très courageux et surmonteront toutes les difficultés économiques. Je ne suis pas sûre que ces sanctions puissent avoir de l’effet », a-t-elle indiqué à la télévision américaine.

Alors qu’Obama a dans son viseur les élections présidentielles, il doit faire face à l’offensive des djihadistes en Irak et en Syrie. De quoi, peut-être, calmer l’offensive étatsunienne au moins momentanément. Néanmoins on sent l’Occident très agacé par les succès de la Novorossia remportés contre les miliciens de Kiev. Fabius s’est montré tout particulièrement agressif… Peut-être est-ce ce qui a encouragé Porochenko à demander aux USA de ranger les républiques de Donetsk et de Lougansk parmi les organisations terroristes. On sait en effet que les Etats-Unis n’ont besoin d’aucun mandat international pour ranger un pays dans « l’axe du mal »… On sait où cela a mené l’Irak : autrefois pays calme et prospère! Aujourd’hui, suite à l’agression américaine -sans aucun mandat de l’ONU - ce pays est livré à la barbarie la plus abominable. Est-ce ce que Porochenko souhaite pour le pays dont il a la charge ?

 

Emilie Defresne

Source : http://medias-presse.info/la-novorossia-a-la-table-des-negociations/14735

 

RPD, RPL, RND, République Populaire de Donetsk, Novorossia, Novorossiya, Donetsk, Lougansk, Ukraine, Donbass, table des négociations

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