26/02/2015
Kiev : émeutes, chaos et rationnement...
Ukraine/Donbass :
Kiev : Émeutes, chaos et rationnement...
Un an après le coup d’État, l’Ukraine est en morceaux, son économie est exsangue, les denrées sont désormais rationnées, son unité nationale n’est plus qu’une vue de l’esprit, les libertés y sont quotidiennement bafouées, voire inexistantes, et l’arbitraire est devenu une forme de gouvernance occidentalisée. La guerre fait rage dans le Donbass et la débâcle de Debaltsevo, où encore quelque 1.500 soldats et paramilitaires ukrainiens sont portés disparus, est un avant goût de ce que sera l’Ukraine demain. Les stratèges états-uniens veulent faire de ce pays un champ de bataille contre la puissance russe. Pour l’instant, ils s’y sont cassés les dents, mais ils entendent bien utiliser les extrémistes pour parvenir à leurs fins. Pour l’heure, les nostalgiques de la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne occupent la rue et menacent.
Les bandes armées de Washington, aujourd’hui dans les rues de Kiev :
ils ont détruit l’Ukraine, et veulent une guerre généralisée en Europe.
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Une manifestation anti-gouvernementale dans le centre de Kiev a dégénéré en émeute, ce mercredi après-midi. Environ un millier de nervis d’extrême droite, se réclamant majoritairement de Praviy Sektor, ont affronté des éléments de la garde nationale déployés au centre-ville, à coup de cocktails Molotov. Plusieurs bâtiments ont été attaqués dont celui du bureau du Procureur général de l’Ukraine. Le désordre a atteint aussi l’aéroport de Borispol, où un groupe de paramilitaires ukrainiens, se faisant appeler « Bataillon de la fraternité », a menacé de suspendre les liaisons aériennes avec les pays de l’Union européenne.
Cette contestation intervient dans le contexte de la commémoration du putsch pro-occidental de l’année dernière qui a amené au pouvoir un régime antidémocratique et totalitaire porté à bouts de bras par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. Elle intervient aussi après la débâcle militaire de Debaltsevo et alors que le pouvoir d’achat des Ukrainiens s’écroule et que la contestation gronde de toutes parts.
Les magasins ukrainiens limitent désormais la vente de certaines
catégories d’aliments (sucre, huile, farine, sarrasin…) :
le rêve «proeuropéen» au quotidien !
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La brusque chute de la hryvnia s’est répercutée sur le niveau de salaire des Ukrainiens de sorte que leur salaire minimum n’atteint même pas les 43 dollars… Certains Ukrainiens touchent à présent moins que les habitants du Bangladesh, du Ghana, de la Zambie, de la Gambie ou du Tchad où le salaire minimum se monte à 51 dollars. Le gouvernement ukrainien ne promet pas d’élever le salaire avant décembre 2015 (source).
Les commerces se sont vus imposer un rationnement des produits de base après la chute de la hryvnia, ce qui a créé un vent de panique et amené les gens à stocker de la nourriture.
Il est bien plus facile de faire la guerre que de tenter de remettre de l’ordre dans l’économie du pays et de répondre aux aspirations du peuple. Voilà où a mené la « révolution » du Maïdan !
Guerre américaine en Ukraine
Il semblerait que les USA aient lancé un programme de soutien militaire direct au régime de Kiev. C’est ce que craint Aleksandr Zakharchenko, le président de la République populaire de Donetsk, et c’est ce qu’il semblerait au regard des manœuvres de l’OTAN dans les pays baltes, de l’annonce de l’arrivée d’ « instructeurs » américains, britanniques et aussi canadiens sur le sol ukrainien et des mouvements inquiétants d’avions gros porteurs américains sur les aéroports de Kiev, de Kharkov et de Dniepropetrovsk ces derniers jours. Et c’est le néonazi notoire Andriy Paruby, Premier vice-président de la Verkhovna Rada, qui a été chargé d’aller quémander encore plus d’armes à Washington, considérant que l’aide des Etats-Unis « est cruciale ».
Comme elles manquent sérieusement de volontaires et que les mobilisations forcées ne donnent pas les résultats escomptés, les autorités ukrainiennes envisagent la possibilité de recruter parmi les prisonniers incarcérés pour remplir les rangs de leurs « bataillons » répressifs. Une information donnée aux médias kiéviens par le président du Service pénitentiaire de l’État ukrainien, Volodymyr Palagnyuk. Au printemps dernier, déjà, une grande partie des repris de justice avaient été libérés pour être incorporés dans des unités répressives comme les « bataillons » « Donbass », Dnepr-1 », « Shakhtarsk » ou encore « Azov ». Des violeurs, des assassins, des crapules des bas fonds de la Galicie, des psychopathes en tous genres deviendront bientôt des frères d’armes d’autres crapules, violeurs, psychopathes et assassins d’unités aussi glorieuses qu’ « Azov » ou Dnepr-1″. Et ce ne sont pas les femmes abusées sexuellement par les soudards de l’unité à la rune du loup (« Azov ») dans le village occupé de Rozonovka qui témoigneront du contraire…
Cette méthode qui consiste à employer la lie de la société pour des missions exclusivement répressives contre des populations civiles rappelle étrangement le recrutement d’une partie des unités dites « de police » ou dépendantes des Hohöre-SS und Polizeiführer chargés de la « sécurité » sur les arrières du front de l’Est de 1941 à 1944 comme le SS-Sonderbataillon « Dirlewanger » et le Bataillon 500 de sinistre mémoire.
Sous les tirs de la trêve
Vladimir Kononov, le ministre de la Défense de la République populaire de Donetsk a été la cible de tirs d’un ZU-23/2 ukrainien sur la zone aéroportuaire de Donetsk, alors qu’il menait une inspection lié au respect du cessez-le-feu. Il n’a pas été blessé et a pu s’éloigner du site à bord d’un blindé.
Alors que les tirs d’artillerie continuent contre les grandes agglomérations du Donbass de la part des forces ukrainiennes qui refusent d’appliquer les accords de Minsk, les petites unités de saboteurs kiéviens sont devenus une menace quotidienne pour les forces républicaines, surtout sur le secteur de Donetsk. Dernièrement, un nouveau groupe subversif de trois individus a été neutralisé : des résidents locaux qui œuvraient « pour l’argent ».
Plusieurs groupes subversifs mobiles agissent autour de la ville de Donetsk, dans des véhicules banalisés, des camions, des fourgonnettes et même dans les ambulances. Disposant d’explosifs, de mortiers de 82, de lance-roquettes antichars, ils s’en prennent le plus souvent à des cibles civiles, parfois militaires. Aujourd’hui, une explosion a eu lieu dans un commerce du centre-ville de Donetsk ? Il pourrait s’agir de l’action d’un de ces petits commandos.
(…)
90% des militaires ukrainiens, après le retour du Donbass, ont des symptômes de troubles mentaux, d’après une responsable des services psychologiques à Lviv, Oksana Nakonechna. Et d’ajouter que les combattants qui reviennent de la zone de guerre ne présentent pas immédiatement de stress post-traumatique, il peut y avoir un décalage d’un mois avant de diagnostiquer une pathologie.
Les conséquences du coup d’Etat du Maïdan n’ont pas fini de marquer profondément et pour longtemps la société ukrainienne.
Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 25 fevrier 2015.
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Ukraine / Donbass :
Un front figé mais toujours actif.
Alors que Kiev maintient ses moyens lourds en artillerie et en troupes à proximité de la ligne de front, les forces de Nouvelle Russie, que cela soit à Donetsk ou à Lugansk, ont commencé à retirer plusieurs dizaines de batteries et d’unités de combat. Cela fait une semaine, déjà, que ces premiers retraits ont pu être observés. Mais de son côté le régime de Kiev préfère faire du chantage au cessez-le-feu… Après la reprise de Debaltsevo, la ligne de front s’est une nouvelle fois figée. La tension reste forte à de nombreux endroits. Les FAN craignent une contre-attaque au printemps. Pour l’heure, le régime ukrainien inventorie encore ses pertes, et les extrémistes qui le maintiennent au pouvoir commencent très sérieusement à vouloir lui demander des comptes. Leurs commanditaires à Washington n’en peuvent plus des échecs répétés malgré les millions de dollars investis depuis plus d’un an. Aussi, le pouvoir se durcit un peu plus et sombre de plus en plus dans la démence.
L’OTAN persiste à soutenir son vassal ukrainien : après les forces US, des soldats britanniques sont annoncés pour venir en aide à ce qui reste de l’armée du boucher de Kiev. Et des mouvements inquiétants de troupes estoniennes, hollandaises (infanterie mécanisée sur CV90) et américaines (Iron Troop du Captain James Gibbs, du 3rd Squadron du 2nd CavalryRegiment monté sur Strykers) sont signalés depuis quelques jours (vidéo ci-dessous), à seulement 150 km de Saint-Pétersbourg.
La situation militaire dans le Donbass est le résultat des initiatives hasardeuses et belliqueuses de Kiev en ce début d’année : poussé par Washington, le régime avait décidé pour la troisième fois de se lancer dans une action militaire en dépit de ses faibles capacités opérationnelles et de son manque total de cohérence tactique et stratégique.
Retrouvé à Debaltsevo, complètement carbonisé, cet engin assez rare :
un BTR-70 de commandement d’artillerie.
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Cette décision a été prise par le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, Oleksandr Turchinov, un des plus fervents partisans de la guerre à outrance contre les russophones du Donbass et contre le peuple russe en général, un pion essentiel des États-Unis en Ukraine. Il avait lancé, à la veille des pourparlers de Minsk, une attaque frontale contre les positions républicaines à l’est de Mariupol, profitant du repositionnement temporaire de certaines unités d’élite sur Debaltsevo, comme le 1er bataillon de Slaviansk. Il cherchait à la fois à provoquer un incident d’envergure pour faire capoter les entretiens à Minsk et entendait en même temps s’accorder une victoire facile. Une offensive qui, bizarrement, coïncida avec les tirs de BM-30 Smerch contre Kramatorsk… Le président Porochenko a donc dû céder au « parti de la guerre » qui dispose de la majorité à la Rada (et qui menaçait de le renverser) et il avait alors décidé de poursuivre les opérations militaires et de ne pas ordonner le retrait des forces ukrainiennes dans la poche de Debaltsevo. On connaît la suite : l’offensive d’hiver de Turchinov s’est arrêtée après seulement 7 km et les troupes de Kiev ont été taillées en pièces dans la poche de Debaltsevo, les rares qui ont pu en réchapper sont en piteux état…
Batterie de 2S3 Akatsiya à Artemovsk :
Kiev renforce continue de se renforcer au lieu de se retirer
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Batterie de S-300PS à Mariupol. Il y a un bataillon sol-air semblable à Odessa. Les forces ukrainiennes ont mis en batterie des S-300B1 à Kharkov, des batteries Buk-M1 à Kramatorsk couplées avec des radars 36D6 à l’aéroport de cette agglomération et il y aurait même une batterie de S-300PS à Krasnogorovka, à seulement 15km de Donetsk.
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Face à une situation de crise qu’il maîtrise de moins en moins, le régime « proeuropéen » ukrainien a choisi la fuite en avant. Le durcissement hallucinant de la rhétorique contre la Russie, la fermeture des frontières et l’intensification de la censure sont les manifestations les plus visibles de ce choix politique incohérent. Porochenko a besoin d’apaisement afin de se maintenir au pouvoir, mais tout est hors désormais de contrôle. La chute du chaudron de Debaltsevo a été la goûte d’eau qui a fait déborder le vase du mécontentement.
L’économie s’effondre, les entreprises stratégiques du pays meurent à petit feu, le financement international tant attendu ne viendra pas, les aides perçues ont été englouties dans les dépenses militaires inconsidérées ou sont passées dans les poches de quelques oligarques véreux. L’Union européenne et les Etats-Unis ne jouent pas le jeu espérer pour maintenir à flots une Ukraine croupion en pleine dérive. Et malheureusement pour la junte, les USA n’aiment pas donner des armes aux tocards : les précédents comme le Sud-Vietnam ou l’Iran du Shah montrent que tôt ou tard ces armements finiront par tomber entre les mains de l’adversaire. D’ailleurs, à Debaltsevo, la capture inopinée d’un radar US de contre-batterie intact, est de très mauvais augure pour de futures livraisons d’armes de haute technologie. De surcroît, l’armée ukrainienne a démontré à trois reprises depuis le printemps dernier, son incapacité tactique et stratégique. Désormais, pour le Pentagone, Porochenko et son général en chef Muzhenko n’ont plus aucune crédibilité. Et depuis que le potentat kiévien a pris l’ex dictateur géorgien Saakachvili dont les dons de stratège sont proverbiaux, comme conseiller, on peut s’attendre au pire.
Restent les « bataillons » de paramilitaires d’extrême droite formés, armés, entrainés et envoyés en première ligne par le « parti de la guerre » (Turchinov, Avakov, Nalivaychenko, Yatseniuk et les néonazis et néobandéristes de la Rada). Ils représentent encore pour les États-Unis un levier destiné à faire pression sur la politique intérieure de l’Ukraine.
Mais leur valeur est très aléatoire, d’autant que beaucoup d’entre eux ont disparu suite aux déboires d’Ilovaïsk et de Debaltsevo. Ils ont des effectifs certes particulièrement motivés, bien que très incomplets, mais leur valeur au feu laisse à désirer. La destruction de « bataillons » très bien équipés et particulièrement fournis en effectifs comme « Donbass » et « Dnepr-1 » en août, l’échec d’ « Azov » à l’est de Mariupol dernièrement, montrent qu’ils ne sont pas taillés pour affronter un adversaire résolu, motivé, bien armé, bien coordonné et bien encadré.
De plus, Grishin-Semenchenko et Yarosh, de par leur attitude et leurs motivations affichées, s’apparentent plus à des chefs de bande opportunistes et sans scrupules qu’à de véritables combattants politiques. Leur projet de QG opérationnel parallèle semble avoir été tué dans l’œuf. Fait révélateur, Biletsky, le chef officiel d’ « Azov » et Führer des Patriotes ukrainiens ne s’est pas joint à l’initiative, par crainte de perdre tous ses petits avantages octroyés dernièrement en échange de sa neutralité dans la lutte de pouvoir qui fait rage à Kiev.
Reste la pression de la rue et des bandes armées issues du Maïdan qui n’ont jamais été démobilisées. A plusieurs reprises, elles ont menacé et menacent encore le pouvoir présidentiel. Elles demeurent un réel danger pour le potentat de Kiev qui doit en permanence leur donner des gages.
La pression de ces bandes manipulées et financées de l’extérieur, ajoutée à l’activisme des extrémistes de la Rada peut amener, tôt ou tard, à l’instauration de la terreur dans le pays : la junte est un animal blessé, elle est de plus en plus impopulaire. Aussi, il est vraisemblable que sa violence va se retourner contre les populations qui sont encore sous son contrôle, puisque le projet initial d’établir sa domination en détruisant les indépendantistes du Donbass a échoué. La justification d’une telle politique est déjà toute trouvée : l’ennemi étant la Russie (comme Porochenko l’a souligné dernièrement), tous ceux qui critiquent le régime imposé de force il y a un an ne peuvent être que des traîtres, des ennemis du peuple qu’il est nécessaire d’éradiquer.
Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 25 fevrier 2015.
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[eng subs] DPR DM afternoon sitrep 25/02/15:
Minister Kononov attacked at the airport / Source : Kazzura.
17:19 Publié dans Blog, Histoire européenne, Monde en perdition, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, kiev, novorossia, novorossiya, donbass, mariupol, monde en perdition, effondrement de l'ukraine
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