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03/09/2012

Sláine

Boutiques Fiertés Européennes : 

 

Sláine 

Et oui… je sais, on n’a pas le tome 1 en stock…

Mais bon, c’est le plus facile à dénicher… et vous n’aurez donc aucun mal à le trouver chez votre (autre) bouquiniste préféré ou via un quelconque « marché aux puces » estival !?!

 

Sláine : Les Armes Sacrées ( Volume 2 )

 

Pat MILLS & Simon BISLEY.

 

Zenda Editions – Edition originale de 1990. 

48 planches couleurs / 32 x 23,5 cms / 520 grammes.

> http://www.bedetheque.com/album-11022-BD-Les-armes-sacrees.html

Quelques infimes marques de manip’, mais excellent état / très bien !

Cote = de 10 à 15 €uros.

>>> 10 €uros. / disponible.


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Sláine : Le Roi des Celtes ( Volume 3 )

 

Pat MILLS & Simon BISLEY.

 

Zenda Editions – Edition originale de 1990.

48 planches couleurs / 32 x 23,5 cms / 520 grammes.

> http://www.bedetheque.com/album-8556-BD-Le-roi-des-celtes.html

Quelques marques de stockage sur couv’ ( ainsi qu’un petit défaut de pelliculage en haut à gauche de ladite couverture ) mais rien de bien grave, tout à fait O.K /bon pour le service ! Bon+…

Cote = de 10 à 15 €uros.

>>> 8 €uros. / disponible. 

 

SLAINE-Couvertures-01-et-02.jpg 

Sláine est devenu le roi de sa tribu, mais les seigneurs drunes et les Fomors veulent envahir ses terres et celles des trois autres tribus encore libres, c'est pourquoi il décide de réunir les quatre trésors de ces tribus: le chaudron d’abondance qui nourrit quiconque s'en approche (qu'il possède déjà), l’épée lunaire qui traverse tous les métaux, la lance de Lug assoiffée de sang, et la pierre du destin qui crie quand le véritable dieu cornu se tient sur son sommet.

Une fois réunis ces trésors sont censés symboliser l'union des quatre tribus sous un même chef, le haut roi ou Ard ri, avec la bénédiction de la Déesse. Ce chef devient alors le dieu cornu.

Sláine espère que les tribus ainsi réunies sous ce chef vaincront les envahisseurs, il espère aussi être ce chef. Il a encore un autre but en faisant cela : rétablir l’âge d’or qui existait il y a 200 000 ans jusqu’à ce que Slough Feg devienne le dieu cornu et corrompe les valeurs de ce dieu. Cet âge d'or était celui de la Déesse, le monde était régi par le dieu cornu et les sorcières adoratrices de la Déesse et chacun vivait bien.

Mais les tribus libres voient d’un mauvais œil le dieu cornu car il est vénéré par leurs ennemis. Elles le voient comme un démon, alors qu’il est bénéfique et que les drunes ont perverti son image.

( Wikipedia ) 

 

L'auteur s'est très largement inspiré des héros irlandais Cúchulainn et Sláine mac Dela pour créer Sláine. Par exemple, Sláine et Cúchulainn sont de grands guerriers et tout deux sont capables d'une furie meurtrière, ou « spasme de furie ». Slaine, Mac Roth de son nom, est le héros, il appartient à la plus haute caste de guerriers de sa tribu, il possède une hache fétiche (mord-cervelle) qu’il utilise tout au long de ses aventures.

À 16 ans, il entre dans la cabane où est retenue captive la promise du roi (Niamh) et lui fait l’amour. Apprenant cela, le roi en prend ombrage et condamne Sláine à l’exil. Niamh considère alors que Sláine l’a abandonnée et lui en veut terriblement. De leur amour est né un fils, Kai.

Au cours de cet exil il parcourt L’Europe de l’Ouest et découvre les dangers qui menacent les tribus encore libres. Son exil est ponctué de moult péripéties : il tue à tour de bras, la Déesse l’envoie en l’an 1014 aider les Irlandais à vaincre les Vikings à la bataille de Clontarf, il délivre une jeune fille nommée Medb qui allait être sacrifiée à Crom Cruach, il rencontre un nain du nom d'Ukko qui deviendra son faire valoir dans toutes ses aventures, il dérobe à un seigneur drune le chaudron d’abondance qui nourrit quiconque s’en approche.

Après six ans d’exil, il retourne dans sa tribu où il devient roi, en grande partie grâce au fait qu’il ramène le chaudron d’abondance. Tout comme Sláine mac Dela sur ses frères (autres rois de l'Irlande), Slaine Mac Roth en prennant le titre de « Dieu cornu » aura autorité sur les autres chefs de tribu. On notera toutefois que Mac Roth est présenté comme Sessair (et non lié aux Fir Bolg  comme Mac Dela). Le nom de cette tribu, composante des Tuatha Dé Danann fait référence au peuple des Cesair du Lebor Gabála Érenn. 

( Wikipedia )

 

SLAINE-01.jpg

Ne vous fiez pas aux scans en "V.O"…

Les BDs Sláine que nous vous proposons via ce blog sont ( bien sûr ) en français ! 

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SLAINE-03.jpgSLAINE-04.jpg

21/07/2012

Donis & Rasa Serra

 

Donis & Rasa Serra - Žalio vario ( Who is calling you )

 

Music: Donis [ http://www.donis.lt ]

Vocal: Rasa Serra [ http://www.rasaserra.com ]

Electric guitar and acoustic guitar Giedrius Balčiūnas [ http://www.mrjumbo.lt ]

Video by Aliora: [ http://www.vimeo.com/groups/1592/videos/15098133 ]


The words of an ancient Lithuanian ritual resound in this song. Symbolically they sing about the crossover a person makes from this world to the afterlife. Pre-Christian Lithuanians (and Balts in general) did not bury their own people by their settlements but rather at an opposite side of a river, a lake or a hill.

17/07/2012

Scottish Frankenstein(s)…

Le mystère des momies de Cladh Hallan ne cesse de se densifier au fur et à mesure que les chercheurs tentent de le résoudre. Cladh Hallan est un site de l'âge du Bronze de South Uist, une des îles de l'archipel des Hébrides extérieures, au nord-ouest de l'Ecosse. Des fouilles y ont été entreprises entre 1995 et 2002. Une série de trois constructions rondes datant du XIe siècle avant notre ère y a déjà été dégagée quand, en 2001, les archéologues décident d'explorer ce qui se trouve en-dessous. Le projet tourne au macabre car ces trois "rotondes", comme les nomment les chercheurs, s'avèrent avoir été bâties sur des restes animaux et humains. On retrouve en particulier les squelettes d'un homme, d'une femme, d'une adolescente et celui d'un enfant de trois ans. Les deux premiers attirent l'attention car ils ont manifestement fait l'objet d'un traitement spécial. Une série d'analyses effectuées sur les os montrent que les corps ne sont pas passés par une phase de décomposition mais qu'ils ont été momifiés, très probablement en étant plongés dans une tourbière.

 

A la différence de ce qui se pratiquera fréquemment par la suite, à l'âge du Fer dans le nord de l'Europe, où des centaines de personnes, souvent exécutées, trouveront leur dernière demeure dans des marais tourbeux et n'en sortiront pas, il ne s'est agi ici que d'un traitement... provisoire. C'est un peu comme si on avait voulu "embaumer" ces morts de manière naturelle. En effet, les conditions physico-chimiques de la tourbière (milieu froid, acide, sans oxygène) permettent de conserver les tissus mous : la peau est comme tannée et les organes internes sont bien préservés. En revanche, les os sont soumis à plus rude épreuve car la tourbe acide les ronge. Les analyses des squelettes de Cladh Hallan ont montré que les corps ne sont restés engloutis que quelques mois, les os n'étant que superficiellement attaqués. Les momies ont ensuite été retirées de la tourbière, mises à sécher et gardées à l'air libre (comme reliques ?), pendant une très longue période qui s'est peut-être comptée en siècles. Il est ainsi très probable qu'au moment où elles ont finalement été inhumées, un certain nombre de tissus (tendons, peau) y étaient encore attachés.

 

Ce traitement était en lui-même déjà assez spécial pour que l'on s'intéresse à ces restes humains. Mais cela n'était finalement pas grand chose à côté de ce qu'ont découvert les archéologues : les deux corps d'adultes sont des composites de plusieurs cadavres ! D'où le surnom de "momies-Frankenstein" dont les squelettes de Cladh Hallan ont été affublés. On se souvient en effet que dans le roman de Mary Shelley, même si le chercheur Victor Frankenstein reste vague sur la manière dont il a fabriqué sa créature, on devine bien comment il a rassemblé le "matériel" nécessaire : "Je réunissais les os dans les charniers, confesse-t-il, et mes doigts immondes violaient les extraordinaires secrets du corps humains. () La salle de dissection et l'abattoir me fournissaient la plupart de mes matériaux". Les films tirés du livre insisteront d'ailleurs sur le côté fait de bric et de broc du monstre de Frankenstein.

 

A Cladh Hallan, c'est d'abord le squelette d'homme qui a intrigué les chercheurs. De toute évidence, la mandibule (cet os en forme de fer à cheval qui constitue la mâchoire inférieure) ne collait pas avec le reste du crâne. De plus, des analyses isotopiques ont montré que la part d'azote 15 contenue dans le tibia était différente de celle contenue dans les os du crâne ainsi que dans la mandibule. Au minimum, trois corps avaient donc servi à "confectionner" cette momie. La question s'est donc rapidement posée pour savoir s'il en allait de même pour le squelette momifié de femme. Les archéologues avaient quelques soupçons : le bassin était sans conteste celui d'une femme adulte mais le crâne était pourvu de certaines caractéristiques ostéologiques masculines. Les analyses isotopiques n'ayant rien donné de significatif, il a donc été décidé d'explorer la voie de l'ADN qui pouvait être encore contenu dans les restes et c'est le résultat de cette étude qui vient d'être publié dans le numéro daté d'août du Journal of Archaeological Science.

 

Quand on parle d'ADN ancien, c'est bien plus souvent à l'ADN contenu dans les mitochondries qu'à celui du noyau que l'on fait référence parce qu'il en existe beaucoup plus de copies par cellule : on a donc nettement plus de chances d'en retrouver intact sur un spécimen vieux de plusieurs millénaires. Après avoir pris d'infinies précautions car le risque de contamination est très important dans ce genre d'analyses, les chercheurs britanniques sont parvenus à isoler de l'ADN mitochondrial dans plusieurs parties du squelette. Et ils se sont aperçus que, là aussi, trois individus différents (au moins) avaient contribué à la fabrication de la momie puisque les ADN mitochondriaux isolés dans la mandibule, un fémur et un humérus étaient différents. Par ailleurs, les analyses au carbone 14 ont montré que les deux momies avaient probablement été réalisées à des époques différentes, celle de l'homme étant comprise dans une fourchette allant de 1440 à 1260 av. J.-C. tandis que celle de la femme est un peu plus récente (1300-1130 av. J.-C.).

 

Reste évidemment à comprendre pourquoi les habitants de Cladh Hallan, à l'âge du Bronze, ont réalisé ces momies-Frankenstein. Une hypothèse très pragmatique, avancée quand le caractère composite du premier squelette avait été avéré, disait qu'il s'agissait simplement de rafistolage, histoire de compléter une momie ayant perdu des morceaux. Mais, pour les chercheurs, il semble désormais un peu improbable d'avoir égaré deux têtes... Dans la conclusion de leur récente étude, les archéologues se demandent donc si ce "remarquable bricolage ostéologique" n'était pas intentionnel et réalisé dans le but d'amalgamer différentes lignées de la tribu en un seul corps. Comme si tous les personnages importants du village se résumaient en un seul homme et une seule femme.

 

( Pierre Barthélémy ) 

 

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/07/16/de-bien-curieuses-momies-frankenstein-en-ecosse/ 

 

Momie-Frankenstein.jpg

12/06/2012

Sámi / Saami

 

Mari Boine : « Goaskinviellja / Eagle Brother » (Oslo Opera House, 2009)

Sámi / Saami (psychedelic) folk music.

 

 

Sámi artist Berit Margrethe Oskal :

« Eamifámut » (English : « Ancient Forces »). 

11/06/2012

Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

Trouvé cette semaine sur le site : http://www.hu-lala.org/

« L’actualité hongroise en français ».

 

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Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

 

Par Vincent Baumgartner et Corentin Léotard

 

Les néo-païens sont de retour en Hongrie ! Dernière preuve en date de leur influence grandissante, leur don au Kazakhstan d’un « arbre de la vie » de 9 mètres de haut en l’honneur de leurs « peuples frères des steppes ». Cet « életfa » symbolise dans la mythologie hongroise la résistance au Christianisme et constitue un élément essentiel des croyances táltos, les chamanes hongrois. Plus significatif encore, une scène extraordinaire s'est déroulée quelques semaines plus tôt au sein du parlement hongrois : Ojun Adigzsi See-Oglu, un grand chamane venu de la République russe de Touva aux confins de la Sibérie, s’est livré à une danse rituelle devant la Sainte-Couronne, le symbole du christianisme en Hongrie. Ces anecdotes illustrent un renouveau identitaire plus profond et une contre-culture qui prend de l'ampleur.

 

Face au catholicisme romain imposé par la force il y a mille ans par le roi Szent-Istvan (Saint-Étienne), le paganisme est en train de renaître de ses cendres. De nombreux courants néo-païens se sont développés au cours de ces dernières années avec le dépoussiérage d’une histoire hongroise mythifiée et régulièrement célébrée dans des festivals. Il est fréquent de rencontrer l’aigle Turul ou le cerf merveilleux Csodaszarvas au détour d’un village, dont le nom sur le panneau est désormais écris en proto-hongrois (les runes hongroises), banni jadis par Saint-Étienne. Emese, Magor, Koppány, Álmos… ces prénoms issus de la mythologie hongroise sont très populaires. A tel point qu’il semble que la mythologie païenne et chamanique soit en train de devenir un élément symbolique de l’identité nationale.

 

Un pays « fondamentalement païen et en pleine crise identitaire »

Avec l'arrivée au pouvoir au moi de mai 2010 de la Fidesz et de son « éminence grise » - le parti chrétien-démocrate (KDNP) - la Hongrie actuelle se verrait bien en porte-étendard de la Chrétienté en Europe. En fait, comme l’explique l'historien des religions Attila Jakab, "la Hongrie est un pays chrétien seulement dans la rhétorique politique de la droite. En réalité c'est un pays frustré, en pleine crise identitaire, en quête effréné de soi, et fondamentalement païen". Il affirme aussi que "le fondement sociopolitique de ce néo-paganisme hongrois est constitué des frustrations et de l’inculture. Une bonne partie des Hongrois cherche à s’évader et à s’imaginer un passé glorieux, à rechercher le paradis perdu, car le présent est de plus en plus perçu comme invivable". Selon son analyse, habitués à la servitude pendant de longs siècles - le communisme couronnant le tout- les Hongrois sont toujours en attente d’une Moïse-Messie qui les conduirait dans le Canaan de l’abondance pour résoudre leurs problèmes, sans efforts ni sacrifices individuels en contrepartie.

« De même que l’univers des croyances du chamanisme a toujours fait partie de la culture hongroise, il semble que la mythologie chamanique se soit transformée en élément symbolique de l’identité nationale. », écrit pour sa part l’ethnologue Mihály Hoppál [1]. Cette mythologie est particulièrement attrayante pour l’extrême-droite car elle constitue un trait d’union avec d’autres peuples d’Asie centrale et renforce sa thèse selon laquelle les Hongrois ne seraient pas un peuple finno-ougrien (proche des Finlandais et des Estoniens), comme cela est admis par une majorité des scientifiques, mais partageraient des racines communes avec d’autres peuples d'Asie centrale : les Turcs, les Kirghizes, les Turkmènes, les Ouïgours, les Tatars et même les Tchétchènes. Le festival « Nagy-Kurultaj » célèbre chaque année ce « touranisme », un courant idéologique qui vise à l’union des peuples issus des tribus turcophones d’Asie centrale.

 

L’Eglise catholique sonne l’alarme

En 2009, la « Conférence Hongroise des Évêques Catholiques » [2] publiait une lettre qui a été lue dans toutes les églises et qui dénonçait le paganisme véhiculé par les divers courants de la droite extrême. « Il y a quelques années nous pensions que la sécularisation était pratiquement le seul danger. La mentalité de consommation, l’idole de l’hédonisme sont toujours présents chez notre peuple, mais aujourd’hui on assiste aussi à un renforcement du néo-paganisme », indiquait le communiqué. Le président de la « Fédération des Intellectuels Chrétiens » (KÉSZ), le très influent Evêque Zoltán Osztie, déclarait quant à lui que "le néo-paganisme comporte également un aspect anti-hongrois incarné par une certaine forme de radicalisme politique et surtout par le parti d’extrême-droite Jobbik".

Le professeur Attila Jakab explique aussi que "l’Église catholique en Hongrie est plutôt de type byzantin. Elle fut toujours une servante du pouvoir politique en contrepartie de privilèges et d’avantages matériels". En effet, bien que certains religieux aient courageusement tenu tête aux différentes dictatures – tels que le cardinal Mindszenty, célèbre opposant au régime communiste - force est de constater que la majorité d'entre eux n'a fait qu'obéir docilement au pouvoir en place. A présent, les Églises traditionnelles (catholique et protestante) sont "vides d’un point de vue spirituel et intellectuel. Elles n’ont plus les ressources humaines pour faire face au déferlement du néo-paganisme. D’autant plus, qu’une partie des prêtres et des pasteurs, théologiquement très mal formés (à une théologie datant du XIXe siècle), est aussi adepte ou sympathise avec ces idées néo-païennes".

 

Un mouvement porté par le parti Jobbik

Cette contre-culture rampante au sein de la société hongroise se manifeste à plusieurs niveaux. Une partie de la nébuleuse néo-païenne actuelle en Hongrie n’est pas politiquement marquée et se réclame plutôt proche d’un courantNew Age, plus ou moins sectaire. Mais, comme le relève le sociologue des religions Miklós Tomka, la majorité des cultes païens se développent actuellement de paire avec une idéologie d'extrême-droite. Ils ont effectués leur grand retour dans l’espace publique avec le parti parlementaire Jobbik, le principal parti d’opposition à Viktor Orbán avec le parti socialiste.

L’opposition entre christianisme et paganisme trouve un débouché  politique, comme l’explique Attila Jakab : "Le néo-paganisme est déjà un puissant facteur de division entre la droite traditionnelle - qui se définie comme chrétienne et bénéficie de l’appui des Eglises traditionnelles - et l’extrême-droite pour qui le christianisme redéfini est un décor rhétorique. Comme une partie de la droite traditionnelle peut basculer à tout moment vers l’extrême-droite, Viktor Orbán est contraint de jouer double-jeu : préserver les chrétiens traditionnels (de plus en plus fondamentalistes) et ménager les néo-païens". Mais l'opposition entre christianisme et paganisme n’entraîne pas un clivage politique absolu. La droite extrême se trouve elle-même divisée sur le sujet et, tout en se défendant d’être païen, Jobbik accuse la droite traditionnelle Fidesz de renier les racines de la culture hongroise en rejetant le paganisme.

 

Entre Erzsébet et Edit, deux femmes d’une soixantaine d’années habitant un petit village du nord du pays, la conversation est animée. La première soutient le parti socialiste (chassé du pouvoir en 2010) et se dit "scandalisée que n’importe qui puisse venir faire le clown dans un endroit comme le parlement hongrois".

"En quoi ce chamane menaçait-il la Sainte-Couronne ?!", lui rétorque la seconde, à la fois fervente catholique et proche de Jobbik. Elle relativise la portée de ce mouvement néo-païen et, à l’en croire, si la société hongroise est réellement secouée de spasmes de paganisme, c’est inconscient. "La plupart des gens n’ont même jamais entendu parler des táltos [sorte de  chamanes hongrois]. Ici les gens ne croient en rien", regrette-t-elle.

Ce néo-paganisme reste encore flou, si bien qu’il est plus juste de parler d'un syncrétisme composé d’éléments religieux – un chamanisme hongrois réinventé s’articulant avec un christianisme imaginé – et d’un élément d’ordre idéologique : l’antisémitisme. Car l’une des raisons de l'attrait des croyances païennes, c’est le rejet du judaïsme à travers celui du christianisme.

Pour une partie de la nébuleuse néo-païenne, le christianisme n’est qu’un avatar du judaïsme. Comme le proclame le site catholique d'extrême-droite « Regnum Sacrum », « Les adeptes du néo-paganisme considèrent le christianisme comme une secte juive qui est devenue religion universelle et qui a conquise et détruite l'Europe païenne en volant et en détournant ses fêtes et ses mythes. »

Malgré la volonté du gouvernement conservateur de faire du Christianisme le ciment de la nation hongroise, la résurgence d’un néo-paganisme mêlant croyances anciennes et fantasmées, nationalisme et antisémitisme apparaît comme un symptôme d’une société qui n’a pas encore digéré son histoire récente et à la recherche de repères identitaires. Comme l'a écrit le philosophe Alain : « Mais les dieux païens, aussi, croyez-vous qu'on puisse les mépriser ? Le catholicisme en porte l'empreinte, par ses Saints, ses chapelles et ses miracles... ».

 

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[1] « Le chamanisme dans la culture hongroise », Mihály Hoppál, Institut d’ethnologie, Académie hongroise des sciences.

[2] A Magyar Katolikus Püspöki Konferencia

 

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http://www.hu-lala.org/2012/05/17/hongrie-le-retour-en-force-du-neo-paganisme/

 

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Csodaszarvas