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27/01/2016

Les États-Unis prévoient de reformater l'Ukraine.

Andreï Knyazev, expert : 
Les États-Unis prévoient de reformater l'Ukraine.

Un article en date du 24 janvier 2016.
Paru sur DONI-Press.

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News Front : Andreï, vous avez reçu des États-Unis quelques informations intéressantes. Commençons par cela.

Andreï Knyazev : Oui, j'ai quelques informations. Cela vient de mes sources et elles peuvent être considérées comme fiables. D'après ces informations, quelque part vers le milieu du printemps, les Américains prévoient de totalement reformater ce que nous appelons aujourd'hui l'Ukraine. Dans leurs plans se trouve un changement de gouvernement mais aussi de l'État lui-même. Il y a plusieurs options concernant la façon dont cela va évoluer. Laissez-moi expliquer cela.

Si nous regardons en arrière dans le passé, pendant la confrontation entre l'URSS et les USA, la doctrine militaire américaine d'alors assumait la gestion d'une grande guerre et de deux guerres locales. Lorsque l'Union Soviétique s'est effondrée les Américains ont changé cette doctrine. Elle a commencé à assumer la gestion de trois conflits locaux simultanés. Dans les années 2000, les Américains commençaient déjà à parler de deux conflits locaux. En fait, maintenant nous pouvons voir que les Américains gèrent en réalité quatre conflits locaux: le Moyen-Orient, la mer de Chine du Sud, l'Ukraine, et l'Europe, qui requiert aussi d'énormes ressources car il faut la persuader de signer le soit-disant traité Transatlantique. Donc, les Américains ne peuvent plus "se permettre" l'Ukraine – les ressources se font rares.

Lorsque nos "amis" libéraux disent que les Américains peuvent imprimer autant de dollars qu'ils le veulent, vous ne devriez pas le croire. S'ils le pouvaient, ils l'auraient fait depuis longtemps. Soros, dont l'opinion est sérieusement prise en compte par les libéraux, a annoncé juste après le Maïdan de Kiev, que la somme d'investissements directs nécessaire en Ukraine était de 200 milliards de dollars. Laissez-moi vous rappeler qu'en Pologne, après son entrée dans l'Union Européenne, ont été injectés sous forme d'investissements directs plus de 100 milliards de dollars. Les investissements direct c'est la création d'entreprises, l'introduction de nouvelles technologies, etc. Ce que l'Ukraine reçoit actuellement ce ne sont pas des investissements directs. C'est de l'argent pour se maintenir à flot: pour payer les dettes et les obligations sociales dans l'ensemble. Rien n'est investi dans la production, par conséquent rien ne se développe, cela ne fait que s'effondrer. C'est à cause de cela qu'aujourd'hui les Américains n'ont pas assez de ressources pour l'Ukraine.

Revenons aux États-Unis, il y a actuellement deux groupes là-bas. Nous avons l'habitude des clichés, comme les "colombes" et les "faucons". En fait, il n'y a pas de "colombes" et de "faucons" ici mais des clans liés aux sociétés transnationales (Transcons) et des clans liés à l'élite nationale - principalement représentée par le CMI (complexe militaro-industriel). La façon dont les groupes Transcons se comportent se voit par exemple avec la société Coca Cola qui a dessiné la Crimée comme faisant partie de la Russie sur leurs cartes. Autrement dit, ils ne s'embarrassent pas de nuances, pour eux c'est juste des affaires. Pour eux l'Amérique est tout simplement un pays avantageux pour le moment. Leurs capitaux sont dispersés partout dans le monde. Pour le groupe Transcons peut importe que l'Amérique ou le dollar existent ou pas dans le futur.

L'autre groupe, cependant, appelons-le les Patriotes, c'est une toute autre histoire. Toute leur production est liée aux États-Unis, et donc ils défendent avec zèle les intérêts américains. Donc, maintenant, il y a de graves tensions concernant l'Ukraine entre les Transcons et les Patriotes. Ils se demandent quoi faire avec. La seule chose sur laquelle ils soient d'accord c'est le fait qu'il est impossible de laisser l'Ukraine dans son état actuel. Ainsi, au début du printemps, ils envisagent de mettre en place en Ukraine une situation qui se traduira par l'élimination du gouvernement.

Pour mettre en place cette situation, on a promu et soutenu l'adoption de cette forme vraiment très spéciale du budget ukrainien pour 2016. Il est clairement visible à l’œil nu que ce budget ne peut que provoquer des tensions sociales. La "réforme de la police" a aussi été utilisée pour la mise en œuvre des plans américains. Tous les policiers compétents ont été retirés du service et remplacés par des clowns. Quand les prochaines émeutes "révolutionnaires" de masse éclateront, les clowns de "l'académie de police" ne seront pas capables d'y faire face.

Les Transcons et les Patriotes envisagent plusieurs options pour la future organisation de l'Ukraine. L'une d'elle est la division du pays en trois parties. Il y aura l'Ukraine centrale, où le régime actuel sera remplacé par un gouvernement ouvertement nazi. Deux candidats sont envisagés pour le diriger - Biletsky (le député et fondateur du bataillon Azov) et Sadovoy (le maire de Lvov et chef du parti Samopomosch). Il y a d'autres options possibles mais ces deux-là sont les candidats principaux. Il est prévu de donner la Galicie à la Pologne, la Bucovine à la Roumanie et la Transcarpatie à la Hongrie. Dans ces zones, sont déjà présents différents émissaires et partis politiques étrangers, et même des Compagnies Militaires Privées (CMP) étrangères. Ils ont même pris en compte l'expérience de la Crimée: lorsque cela commencera, les drapeaux hongrois et roumains seront immédiatement dressés et on soulèvera la question de la protection du choix du peuple. Le Sud-Est passera, bien sûr, sous protectorat de la Russie. Mais à certaines conditions. Ce n'est pas pour rien que Kerry vient nous voir si souvent. Les conditions sont les suivantes: les Républiques du Donbass ne doivent pas faire partie de la Russie, mais recevoir le même statut que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

La mise en œuvre complète de cette option est prévue pour la fin de l'été 2016. De cette manière, ils vont se débarrasser du problème ukrainien avant le début de la course à l'élection présidentielle. Après tout, celui qui héritera d'une moitié d'Ukraine verra sa réputation en pâtir sévèrement. Et c'est ce que les deux groupes veulent éviter.

Ce sont mes informations. Je voulais les fournir aux citoyens ukrainiens. Pour les aider à se préparer au fait qu'au printemps ils vont de nouveau se trouver dans un brasier. Il y aura de très sérieuses provocations. La situation sera complètement bouleversée.

News Front : C'est ce que nous avons toujours dit. À savoir que pour l'Occident, l'Ukraine est comme un poids mort. La seule chose rentable pour l'Occident là-dedans c'est de partager l'Ukraine avec leurs satellites – les Polonais, les Hongrois et les Roumains. Cependant, ce qui me dérange dans cette option, c'est l'Ukraine centrale nationaliste, parce que les gens là-bas sont relativement tolérants et pacifiques. Vous pensez réellement que des gens comme Biletsky, Sadovoy, Nalyvaychenko et d'autres sont capables de créer un poing nazi assez puissant pour y maintenir la population de ce territoire? Et en parlant de la grande Nouvelle Russie, ce fer à cheval sur la carte, je n'ai aucun doute que de telles options ne marcheront pas là-bas, et qu'à la première pression, la population - à Odessa, par exemple - va descendre dans les rues avec le drapeau tricolore russe.

Andreï Knyazev : Je parle de ce que les Américains veulent. Lorsque le coup d'état du Maïdan a commencé, ils voulaient aussi obtenir la Crimée et déployer une base militaire là-bas. Alors, sachons ce "qu'ils veulent" et ce que nous voulons. Ils ne sont pas tenus de mettre en œuvre leur plan. Ils adorent agir sur base de manuels – ils agissent sur base de l'un d'eux actuellement. Mais pour Odessa, ils sont prêts à se battre jusqu'à la mort. C'est le seul endroit en Ukraine où il est possible de déployer une importante base navale.

(...) 

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20/10/2015

La politique migratoire de l'Europe mènera cette dernière vers sa destruction...

Une troisième Guerre mondiale risque d’éclater en Europe...

 

 

La Russie a agi de manière intelligente en intervenant militairement en Syrie, et la politique migratoire de l'Europe mènera cette dernière vers sa destruction, estime un parlementaire hongrois.

 

L'UE récolte les fruits de l'aide qu'elle a fournie aux USA dans la déstabilisation du nord de l'Afrique et de l'Ukraine, a estimé dans une interview donnée à Sputnik Gyöngyösi Márton, vice-président du Groupe interparlementaire du Parlement hongrois et vice-président du parti Jobbik.

 

"Ce sont les conflits en Syrie, en Libye, en Afghanistan et en Irak qui ont provoqué cet afflux de migrants. Les USA ont provoqué ce problème et désormais, ils se sont mis de côté et critiquent l'inefficacité de l'Europe dans cette question", a-t-il indiqué.

 

La Hongrie n'a pas envie de recevoir les immigrés d'Afrique subsaharienne et du Proche-Orient, a souligné le responsable. Selon lui, il n'y a aucune garantie que ces migrants ne fassent pas partie de groupes terroristes comme le Front al-Nosra ou l'EI, et qu'ils ne viennent pas pour commettre des actes terroristes en Europe.

 

"La politique migratoire d'accueil en Europe nous mènera vers la destruction de l'Europe", a martelé le parlementaire.

 

Concernant l'expansion de l'Otan en Europe, il a indiqué : "L'affirmation de l'Otan selon laquelle l'Alliance installe ses missiles en Europe pour tenir tête à l'Iran, en prétextant le danger nucléaire est l'affirmation la plus aberrante que j'aie jamais entendue. Tout le monde sait que les missiles iraniens ne peuvent même pas atteindre Israël… encore moins l'Europe. Cela a été un alibi cousu de fil blanc pour y installer des missiles. Toute cette affaire est liée avec la Russie, et non avec l'Iran".

 

Après la chute du rideau de fer et de l'URSS, l'objectif de l'Otan a toujours été d'étendre toujours plus son influence vers l'est, est-il convaincu.

 

Selon lui, l'Alliance ne cache plus ni son caractère agressif, ni ses intentions provocatrices et démonstratives contre la Russie. En effet, l'Otan a décidé d'ouvrir huit centres de commandement à travers plusieurs pays européens. "Ce n'est que le début d'une grande opposition et compétition militaire. On en voit l'illustration en Ukraine et en Syrie", prévient le responsable.

 

"Si jamais la Russie riposte, l'Europe souffrira tandis que les USA sont loin, de l'autre côté de l'océan. C'est en Europe qu'on risque d'avoir la 3e guerre mondiale. La Hongrie doit dire haut et fort qu'elle ne veut pas participer à cette politique agressive".

 

"Si jamais cette déclaration n'est pas prise au sérieux, la Hongrie doit quitter l'Otan pour rester neutre", pense M. Márton.

 

La Russie a agi de manière intelligente en intervenant militairement en Syrie pour combattre Daech avec l'Iran. "La Russie a posé un choix devant les pays occidentaux, en leur demandant de choisir un camp dans cet affrontement. La Russie et l'Iran veulent combattre le mal incarné, mais l'Occident freine dans cette lutte… Pourquoi? Peut-être, parce qu'ils ont peur d'y perdre leur investissements?", s'interroge l'homme politique.

 

"Je considère que les USA sont pleinement responsables de cette situation. On connaît leur détermination à construire un monde unipolaire", a-t-il ajouté.

 

"L'EI est la créature de l'Occident. L'EI ne serait jamais né si l'Occident n'avait pas déstabilisé l'Irak", a encore martelé le parlementaire.

 

Sputnik, 15 octobre 2015.

 

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© AP Photo/ MTI,Szilard Koszticsak

 

 

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L'Alliance des Jeunes de Droite-Mouvement pour une meilleure Hongrie, communément appelé Jobbik, est un parti politique hongrois eurosceptique fondé en 2003 et présidé par Gábor Vona. Jobbik est l'acronyme de Jobboldali Ifjúsági Közösség, et signifie également en hongrois "le meilleur".

11/06/2012

Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

Trouvé cette semaine sur le site : http://www.hu-lala.org/

« L’actualité hongroise en français ».

 

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Hongrie : le retour en force du néo-paganisme

 

Par Vincent Baumgartner et Corentin Léotard

 

Les néo-païens sont de retour en Hongrie ! Dernière preuve en date de leur influence grandissante, leur don au Kazakhstan d’un « arbre de la vie » de 9 mètres de haut en l’honneur de leurs « peuples frères des steppes ». Cet « életfa » symbolise dans la mythologie hongroise la résistance au Christianisme et constitue un élément essentiel des croyances táltos, les chamanes hongrois. Plus significatif encore, une scène extraordinaire s'est déroulée quelques semaines plus tôt au sein du parlement hongrois : Ojun Adigzsi See-Oglu, un grand chamane venu de la République russe de Touva aux confins de la Sibérie, s’est livré à une danse rituelle devant la Sainte-Couronne, le symbole du christianisme en Hongrie. Ces anecdotes illustrent un renouveau identitaire plus profond et une contre-culture qui prend de l'ampleur.

 

Face au catholicisme romain imposé par la force il y a mille ans par le roi Szent-Istvan (Saint-Étienne), le paganisme est en train de renaître de ses cendres. De nombreux courants néo-païens se sont développés au cours de ces dernières années avec le dépoussiérage d’une histoire hongroise mythifiée et régulièrement célébrée dans des festivals. Il est fréquent de rencontrer l’aigle Turul ou le cerf merveilleux Csodaszarvas au détour d’un village, dont le nom sur le panneau est désormais écris en proto-hongrois (les runes hongroises), banni jadis par Saint-Étienne. Emese, Magor, Koppány, Álmos… ces prénoms issus de la mythologie hongroise sont très populaires. A tel point qu’il semble que la mythologie païenne et chamanique soit en train de devenir un élément symbolique de l’identité nationale.

 

Un pays « fondamentalement païen et en pleine crise identitaire »

Avec l'arrivée au pouvoir au moi de mai 2010 de la Fidesz et de son « éminence grise » - le parti chrétien-démocrate (KDNP) - la Hongrie actuelle se verrait bien en porte-étendard de la Chrétienté en Europe. En fait, comme l’explique l'historien des religions Attila Jakab, "la Hongrie est un pays chrétien seulement dans la rhétorique politique de la droite. En réalité c'est un pays frustré, en pleine crise identitaire, en quête effréné de soi, et fondamentalement païen". Il affirme aussi que "le fondement sociopolitique de ce néo-paganisme hongrois est constitué des frustrations et de l’inculture. Une bonne partie des Hongrois cherche à s’évader et à s’imaginer un passé glorieux, à rechercher le paradis perdu, car le présent est de plus en plus perçu comme invivable". Selon son analyse, habitués à la servitude pendant de longs siècles - le communisme couronnant le tout- les Hongrois sont toujours en attente d’une Moïse-Messie qui les conduirait dans le Canaan de l’abondance pour résoudre leurs problèmes, sans efforts ni sacrifices individuels en contrepartie.

« De même que l’univers des croyances du chamanisme a toujours fait partie de la culture hongroise, il semble que la mythologie chamanique se soit transformée en élément symbolique de l’identité nationale. », écrit pour sa part l’ethnologue Mihály Hoppál [1]. Cette mythologie est particulièrement attrayante pour l’extrême-droite car elle constitue un trait d’union avec d’autres peuples d’Asie centrale et renforce sa thèse selon laquelle les Hongrois ne seraient pas un peuple finno-ougrien (proche des Finlandais et des Estoniens), comme cela est admis par une majorité des scientifiques, mais partageraient des racines communes avec d’autres peuples d'Asie centrale : les Turcs, les Kirghizes, les Turkmènes, les Ouïgours, les Tatars et même les Tchétchènes. Le festival « Nagy-Kurultaj » célèbre chaque année ce « touranisme », un courant idéologique qui vise à l’union des peuples issus des tribus turcophones d’Asie centrale.

 

L’Eglise catholique sonne l’alarme

En 2009, la « Conférence Hongroise des Évêques Catholiques » [2] publiait une lettre qui a été lue dans toutes les églises et qui dénonçait le paganisme véhiculé par les divers courants de la droite extrême. « Il y a quelques années nous pensions que la sécularisation était pratiquement le seul danger. La mentalité de consommation, l’idole de l’hédonisme sont toujours présents chez notre peuple, mais aujourd’hui on assiste aussi à un renforcement du néo-paganisme », indiquait le communiqué. Le président de la « Fédération des Intellectuels Chrétiens » (KÉSZ), le très influent Evêque Zoltán Osztie, déclarait quant à lui que "le néo-paganisme comporte également un aspect anti-hongrois incarné par une certaine forme de radicalisme politique et surtout par le parti d’extrême-droite Jobbik".

Le professeur Attila Jakab explique aussi que "l’Église catholique en Hongrie est plutôt de type byzantin. Elle fut toujours une servante du pouvoir politique en contrepartie de privilèges et d’avantages matériels". En effet, bien que certains religieux aient courageusement tenu tête aux différentes dictatures – tels que le cardinal Mindszenty, célèbre opposant au régime communiste - force est de constater que la majorité d'entre eux n'a fait qu'obéir docilement au pouvoir en place. A présent, les Églises traditionnelles (catholique et protestante) sont "vides d’un point de vue spirituel et intellectuel. Elles n’ont plus les ressources humaines pour faire face au déferlement du néo-paganisme. D’autant plus, qu’une partie des prêtres et des pasteurs, théologiquement très mal formés (à une théologie datant du XIXe siècle), est aussi adepte ou sympathise avec ces idées néo-païennes".

 

Un mouvement porté par le parti Jobbik

Cette contre-culture rampante au sein de la société hongroise se manifeste à plusieurs niveaux. Une partie de la nébuleuse néo-païenne actuelle en Hongrie n’est pas politiquement marquée et se réclame plutôt proche d’un courantNew Age, plus ou moins sectaire. Mais, comme le relève le sociologue des religions Miklós Tomka, la majorité des cultes païens se développent actuellement de paire avec une idéologie d'extrême-droite. Ils ont effectués leur grand retour dans l’espace publique avec le parti parlementaire Jobbik, le principal parti d’opposition à Viktor Orbán avec le parti socialiste.

L’opposition entre christianisme et paganisme trouve un débouché  politique, comme l’explique Attila Jakab : "Le néo-paganisme est déjà un puissant facteur de division entre la droite traditionnelle - qui se définie comme chrétienne et bénéficie de l’appui des Eglises traditionnelles - et l’extrême-droite pour qui le christianisme redéfini est un décor rhétorique. Comme une partie de la droite traditionnelle peut basculer à tout moment vers l’extrême-droite, Viktor Orbán est contraint de jouer double-jeu : préserver les chrétiens traditionnels (de plus en plus fondamentalistes) et ménager les néo-païens". Mais l'opposition entre christianisme et paganisme n’entraîne pas un clivage politique absolu. La droite extrême se trouve elle-même divisée sur le sujet et, tout en se défendant d’être païen, Jobbik accuse la droite traditionnelle Fidesz de renier les racines de la culture hongroise en rejetant le paganisme.

 

Entre Erzsébet et Edit, deux femmes d’une soixantaine d’années habitant un petit village du nord du pays, la conversation est animée. La première soutient le parti socialiste (chassé du pouvoir en 2010) et se dit "scandalisée que n’importe qui puisse venir faire le clown dans un endroit comme le parlement hongrois".

"En quoi ce chamane menaçait-il la Sainte-Couronne ?!", lui rétorque la seconde, à la fois fervente catholique et proche de Jobbik. Elle relativise la portée de ce mouvement néo-païen et, à l’en croire, si la société hongroise est réellement secouée de spasmes de paganisme, c’est inconscient. "La plupart des gens n’ont même jamais entendu parler des táltos [sorte de  chamanes hongrois]. Ici les gens ne croient en rien", regrette-t-elle.

Ce néo-paganisme reste encore flou, si bien qu’il est plus juste de parler d'un syncrétisme composé d’éléments religieux – un chamanisme hongrois réinventé s’articulant avec un christianisme imaginé – et d’un élément d’ordre idéologique : l’antisémitisme. Car l’une des raisons de l'attrait des croyances païennes, c’est le rejet du judaïsme à travers celui du christianisme.

Pour une partie de la nébuleuse néo-païenne, le christianisme n’est qu’un avatar du judaïsme. Comme le proclame le site catholique d'extrême-droite « Regnum Sacrum », « Les adeptes du néo-paganisme considèrent le christianisme comme une secte juive qui est devenue religion universelle et qui a conquise et détruite l'Europe païenne en volant et en détournant ses fêtes et ses mythes. »

Malgré la volonté du gouvernement conservateur de faire du Christianisme le ciment de la nation hongroise, la résurgence d’un néo-paganisme mêlant croyances anciennes et fantasmées, nationalisme et antisémitisme apparaît comme un symptôme d’une société qui n’a pas encore digéré son histoire récente et à la recherche de repères identitaires. Comme l'a écrit le philosophe Alain : « Mais les dieux païens, aussi, croyez-vous qu'on puisse les mépriser ? Le catholicisme en porte l'empreinte, par ses Saints, ses chapelles et ses miracles... ».

 

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[1] « Le chamanisme dans la culture hongroise », Mihály Hoppál, Institut d’ethnologie, Académie hongroise des sciences.

[2] A Magyar Katolikus Püspöki Konferencia

 

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http://www.hu-lala.org/2012/05/17/hongrie-le-retour-en-force-du-neo-paganisme/

 

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Csodaszarvas

 

17/05/2012

Dalriada

DALRIADA : Hajdútánc (2011) / official clip.

 

 

DALRIADA / Magyarország - Hongrie