05/01/2015
Des soleils d'espoir...
Des soleils d'espoir pour les Serbes persécutés...
C'est le 10e convoi de Noël que l'Association "Solidarité Kosovo" a pu faire parvenir à des familles chrétiennes serbes qui survivent dans des enclaves de plus en plus réduites, dans un Etat fantoche, au milieu d'une population immigrée albanaise mahométane qui a pris possession de leurs terres ancestrales avec la bénédiction et le soutien actif de l'Union Européenne obéissant aux injonctions de l'Oncle Sam et de son "nouvel ordre mondial".
Images vivantes de ce qui attend les souchiens d'Europe - s'il n'est pas mis un terme très vite à l'immigration de peuplement à dominante islamique dont le déferlement est tacitement encouragé par les collabos de la Commission Européenne et leurs complices politiciens à la tête des Etats membres - nos frères de peuples serbes sont désormais minoritaires dans leur propre pays, des sous-citoyens, de véritables sous-hommes, victimes permanentes de la ségrégation, de l'intolérance, du fanatisme des maîtres mahométans qui les confinent dans la misère, les enrobent d'incertitudes et travaillent à les empêcher d'entretenir leurs traditions, de vivre leur Foi, d'éduquer leurs enfants dans la fierté de leur Identité, le respect de leur Histoire et la grandeur de leur Mémoire.
Ils ont pourtant l'esprit de Résistance chevillé au corps, ces serbes du Kosovo-Metochie, l'âme rude et la Foi ardente qui les font "tenir" malgré tout face à leurs persécuteurs. Comme l'enfant grec de Victor Hugo, c'est sans doute de la poudre et des balles qu'ils attendent surtout. Un jour peut-être viendra où des européens debout les aideront à chasser leurs envahisseurs. En attendant, ce sont de simples poêles à bois, venus de France grâce aux bénévoles de "Solidarité Kosovo" qu'ont pu recevoir 50 familles de l'enclave de Rabovce, comme autant de soleils d'espoir pour franchir le cap de l'hiver. Un peu de vivres aussi. Et quelques cadeaux pour les enfants. Et beaucoup de chaleur humaine.
Après-demain 7 janvier, les serbes du Kosovo fêteront encore le Noël orthodoxe dans des conditions précaires. Le 10e depuis les premiers pogroms anti-serbes. Une parfaite illustration des éclatantes joies de ce "vivre ensemble" mondialiste qu'on veut nous imposer. Pour nous éviter çà, pour les délivrer de çà : Rassemblement Résistance Reconquête !
Yves Darchicourt, pour Synthèse Nationale
Solidarité Kosovo cliquez ici
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15/11/2014
En conformité avec les intérêts du pays !
La Serbie rejette à nouveau un appel à rejoindre les sanctions antirusses !
Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a déclaré une fois de plus que son pays n’aurait pas l’intention d’imposer des sanctions contre la Russie. La Serbie a son propre gouvernement, qui prend des décisions de façon indépendante en conformité avec les intérêts du pays, a-t-il dit.
M. Vucic a ainsi commenté une déclaration du nouveau commissaire de l'UE pour la politique de voisinage et l'élargissement Johannes Hahn qui a appelé vendredi la Serbie à mettre ses politiques en conformité avec la politique européenne et à se joindre aux sanctions contre la Russie.
(Source)
Note de K. : Comme quoi, il y a au moins UN pays en Europe, dont les membres du gouvernement font passer les intérêts de leur nation avant tout... et sont, de surcroît, sévèrement burnés ! Vive la Serbie !
© Photo: RIA Novosti/Alexeï Nikolski
15:40 Publié dans Blog, Politique / économie, Sputnik France / La voix de la Russie, Srbija | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serbie, russie, aleksandar vucic, un véritable pays avec un véritable gouvernement
14/11/2014
Serbie : le retour de Vojislav Seselj
Serbie : le retour de Vojislav Seselj
Le président du parti radical serbe, Vojislav Seselj, est arrivé hier vers 13 heures à l’aéroport de Belgrade „Nikola Tesla“ où il a été accueilli par sa famille, des fonctionnaires de parti et un grand nombre de sympathisants et militants du SRS.
Seselj a été remis en liberté temporaire du TPI de La Haye, où il a passé presque 12 ans, le 6 novembre en raison de l’aggravation de son état de santé. Accusé de crimes dont il n’est pas coupable, au cours des guerres des années 90 en ex-Yougoslavie, Seselj est désormais de retour dans son pays. Et déjà la presse serve s’en inquiète, l’accusant d’être au centre d’un vaste complot visant à éliminer le gouvernement d’Aleksandar Vucic, un populiste pro-européiste et atlantiste qui voit d’un mauvais œil le retour progressif de son pays en direction de Moscou, après l’accueil triomphal de Vladimir Poutine à Belgrade à la mi-octobre et au moment où des manœuvres militaires conjointes russo-serbes se déroulent en ce moment en Serbie. Il est évident, avec le retour du chef du SRS, que le pouvoir en place à du souci à se faire.
Seselj est allé directement au siège de son parti à Zemun (banlieue de Belgrade) sans s’adresser aux médias. Les radicaux organiseront samedi au centre de Belgrade un rassemblement où Vojislav Seselj fera une intervention remarquée.
Vous lirez les raisons du retour de Seselj en Serbie dans le prochain Nations Presse Magazine qui sortira début décembre.
http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/serbie-le-retour-de-vojislav-seselj
http://www.nationspresse.info/
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Quand Vojislav Seselj avertissait la Russie (partie 1)
Le 12 novembre Vojislav Seselj revient à Belgrade. La nouvelle a été déjà annoncée officiellement dans la capitale serbe. Le 6 novembre le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye a décidé de mettre en liberté provisoire le président du Parti radical serbe pour des raisons humanitaires étant donné son état de santé.
Dans une interview accordée en 2003 que La Voix de la Russie propose aux lecteurs il y a beaucoup de confidences, mais l'essentiel c'est qu'elle renferme un avertissement sur l'Ukraine faite par Vojislav Seselj juste il y a 11 ans.
Je le connais depuis plus de 20 ans. Nous avons beaucoup parlé des problèmes des Balkans les plus importants. Il n'a jamais refusé une rencontre ou un entretien. Chaque fois que j'arrivais à Belgrade il suffisait de l'appeler pour entendre la réponse : « Konstantin, tu es à Belgrade, arrive, je suis prêt à l'entretien ». Notre dernière rencontre a eu lieu en février 2003, peu après il s'est rendu bénévolement au tribunal de La Haye. En février 2003 je suis arrivé à Belgrade pour préparer une série d'articles sur les bombardements de la Yougoslavie par l'OTAN. J'ai toujours été frappé par l'ouverture de Seselj et par le fait qu'il était au courant de tout. Il possédait des informations confidentielles et était prêt à en faire part au journaliste russe. Aujourd'hui, 11 ans après notre rencontre à Belgrade, les confidences de M. Seselj gardent toute leur actualité.
Monsieur Seselj, en mars 1999 l'OTAN s'est mise à détruire la Yougoslavie. Est-ce que cela a été fait pour briser le moral des Serbes, détruire l'infrastructure et, en fin de compte, pour entrer dans le territoire d'un Etat souverain, la Serbie ?
Vojislav Seselj : « Une grande Yougoslavie, cela ne convenait pas aux Etats-Unis, à l'UE et à l'OTAN. Dès le début des années 1990, la CIA et le Pentagone ont organisé plusieurs guerres dans les Balkans : en Croatie, ensuite en Bosnie et en Herzégovine. Bill Clinton a matérialisé l'idée principale du général Eisenhower qui a voulu placer la Yougoslavie sous son contrôle aussitôt après 1945. Le maréchal Tito ne s'est pas laissé mener à la baguette par Washington. Il a créé une puissante Yougoslavie et le Mouvement de non-alignement. Nous avons été respectés et aimés. Mais après la mort de Tito Washington s'en est pris à la Yougoslavie avec une force nouvelle. Les Américains ont fait tout pour qu'un pays multinational commence à se fragmenter. La Yougoslavie a été disloquée en plusieurs petits Etats qu'il était plus aisé de manipuler de l'extérieur. Pour ce faire, il a fallu choisir des politiques dociles à l'écoute des ordres de la Maison Blanche. Slobodan Milosevic a refusé d'obéir à Bill Clinton et a été sévèrement puni. Le « problème du Kosovo » a été aussitôt organisé, les Américains ont trouvé Ibrahim Rugova et Hashim Thaci qui se sont mis à dénoncer les « crimes des Serbes ». Les médias en persuadaient les Occidentaux 24 heures sur 24 et les terroristes kosovars ont été présentés comme des héros. L'opinion publique était préparé à ce que l'OTAN devait punir la Serbie et le Monténégro et protéger les « humiliés et offensés ». Les négociations de Rambouillet et la diplomatie de navette de Richard Holbrooke ne servaient que de paravent et de leurre. A l'époque le secrétaire général de l'OTAN était l'Espagnol Javier Solana. Il était un mauvais diplomate et nous avons rapidement compris à Belgrade que l'armada de l'OTAN était disposée à détruire la Yougoslavie. C'est ce qui est arrivé. Il importe de comprendre qu'ayant placé sous leur contrôle la Serbie les Américains iront plus loin. Ils vont organiser des « révolutions » en Ukraine et en Moldavie. Plus près le pays est de la Russie, plus c'est mieux. Nous ne sommes que la première étape des futures opérations contre la Russie.
(A suivre)
http://french.ruvr.ru/2014_11_12/Vojislav-Seselj-avertissait-la-Russie-partie-1-2003/
© Photo: AP/Valerie Kuypers, Pool
01/10/2014
Soldats...
Article sur Nikola dans la presse serbe :
Никола Перовић : Даћу живот за Новорусију - Печат
Србија треба да буде поносна на своје хероје које слави цела Новорусија. Ми се овде не боримо за туђе интересе, како то многи покушавају да представе. У Новорусији се данас решава и српско питање Разговарала Наташа Јовановић Пожелео сам да сазнам шта се заиста дешава у том мутном вртлогу грађанског…
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Entrevista com Rafael Lusvarghi (o preso da Copa que se tornou voluntário das forças rebeldes da Ucrânia) >> http://realismopolitico.com/2014/09/24/voluntario-brasileiro-na-ucrania-tudo-que-os-americanos-tocam-entra-em-colapso/
Brazilian Rafael is fighting currently in the unit of foreign volunteers in the team ”Ghost" under the command of Alexei Mozgovoy. With him the French, Serbian, and other volunteers are fighting. Soldiers are constantly improving combat training. According to Raphael a few Brazilian volunteers willing to help the people of Donbass to protect their land have to come in Novorossia in the near future.
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Batallion "Varyag" and Legion of Saint Istvan (Hungarian volunteers fighting in Donbass) declare official cooperation. The page of their group here.
Regiment of special purpose Varyag at the Ministry of State Security of the People’s Republic of Donetsk accepts topping of volunteer units.
17:05 Publié dans Blog, Guerriers, Srbija, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : novorossia, novorossiya, soldats, Никола Перовић, rafael lusvarghi, batallion varyag, legion of saint istvan
22/09/2014
Le syndrome Tolstoïevsky
Le Syndrôme Tolstoïevski
Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.
Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !
*
L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».
Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.
Mais tout cela n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)
La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.
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Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.
J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.
De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres ? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. À l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.
L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leurs derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’Otan occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »
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« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.
Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.
Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.
Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?
Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !
Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.
Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire.
Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit !
D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime…
Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…
Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’ Otan.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?
C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. À moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.
Slobodan Despot
Source : Le syndrome Tolstoïevsky (blog.despot.ch, 08-09-2014)
Slobodan Despot est le directeur des Éditions Xenia.
Essayiste et romancier (Le Miel, Gallimard), il tient également un blog très suivi.
http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/02/28/le-miel-de-slobodan-despot.html
Slobodan Despot
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Conseils de lecture donnés par l’auteur pour poursuivre votre réflexion
- Jürgen Elsässer : Comment le djihad est arrivé en Europe
- A.S. Khomiakov : L’Église latine et le Protestantisme au point de vue de l’Église d’Orient
- Naomi Klein : La stratégie du choc
- Konstantin Leontiev : L’Européen moyen, idéal et outil de la destruction universelle
- C.S. Lewis : L’Abolition de l’Homme
- Carroll Quigley : Tragedy and Hope [PDF]
- Steven Runciman : La chute de Constantinople
- Eric Werner : De l’extermination, L’avant-guerre civile
- Alexandre Zinoviev : La Grande Rupture, L’Occidentisme
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01/09/2014
Volontaires français en Novorossia, entretien...
French volunteers of DPR Army, entretien en français et en anglais.
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