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05/02/2013

Nous ne sommes pas stupides au point de créer une monnaie liée à l’or...

Ellen BROWN :

Hitler, disciple d’Abraham Lincoln

 

"Nous ne sommes pas stupides au point de créer une monnaie liée à l’or, métal dont nous ne disposons pas, mais pour chaque mark que nous avons imprimé, nous avons réclamé l’équivalent de ce mark en travail ou en biens produits. Nous rirons désormais bien fort toutes les fois que nos financiers nationaux affirmeront que la valeur de la devise devra être réglée soit sur l’or soit sur des biens conservés dans les coffres-forts de la banque d’Etat" (dixit Adolf Hitler, citation reprise de C.C Veith, Citadels of Chaos, Meador, 1949).

Le gouvernement de Guernesey (politicien du Minnesota) ne fut donc pas le seul à avoir résolu ses propres problèmes d’infrastructure en faisant imprimer sa propre monnaie à sa  seule initiative. Ce modèle est toutefois plus connu dans l’Allemagne d’après la première guerre mondiale, lorsque Hitler arriva au pouvoir dans un pays complètement ruiné et livré au désespoir.

 

Le Traité de Versailles avait imposé au peuple allemand le paiement d’indemnités si considérables que le pays s’en était trouvé totalement détruit. L’Allemagne devait rembourser tous les frais qu’avait entraînés la guerre dans tous les pays belligérants. Ces indemnités se montaient ainsi au triple de la valeur de toutes les propriétés se trouvant sur le territoire allemand. La spéculation contre le mark allemand avaient provoqué son effondrement, entraînant en même temps l’inflation la plus ruineuse de tous les temps modernes. Au moment le plus fort de cette inflation, une brouette pleine de billets de banques, équivalant à la somme de 100 milliards de marks, ne suffisait pas pour acheter une miche de pain. Les caisses de l’Etat étaient vides; de plus, une grande quantité de maisons et de fabriques avaient été placées sous sequestre par les banques et les spéculateurs. Les gens étaient contraints de vivre dans des baraquements et mourraient de faim. Jamais rien de pareil n’était arrivé précédemment. La destruction complète d’une devise nationale avait littéralement bouffé l’épargne des citoyens et réduit à néant leurs activités et l’économie en général. Pire, à la fin de la troisième décennie du 20e siècle, la crise internationale empire encore la situation. L’Allemagne ne pouvait plus faire autre chose que tomber dans l’esclavage de la detteet dans les griffes des usuriers internationaux. C’était du moins ce qui semblait à l’époque inéluctable (Ndt: comme la Grèce ou l’Espagne aujourd’hui).

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Hitler et les nationaux-socialistes arrivent au pouvoir en 1933 et s’opposent immédiatement au cartel des banques internationales, en commençant par battre une monnaie allemande propre. Le modèle de cette politique ne dérive pas d’une idéologie réactionnaire ou totalitaire, du moins considérée comme telle par les conventions politico-idéologiques contemporaines, mais de la politique lancée jadis aux Etats-Unis par le Président anti-esclavagiste Abraham Lincoln, qui avait financé la guerre civile américaine en faisant imprimer des billets de banque au nom de l’Etat, billets que l’on avait surnommé Greenbacks. Hitler amorcera de même son programme de crédit national en élaborant un plan de grands travaux publics. Ces projets, destinés à être financés par les pouvoirs publics, comprenaient la construction d’infrastructures diverses, notamment pour juguler les effets désastreux des inondations dans certaines régions du pays, la remise en Etat ou la modernisation d’édifices publics, voire de demeures privées, la construction de nouveaux bâtiments pour l’Etat ou l’administration, de routes, d’autoroutes, de ponts, le creusement de canaux et de bassins portuaires. Le coût de tous ces travaux et projets fut fixé à un milliard de l’unité de la nouvelle devise nationale. On imprima donc pour un milliard de ces billets d’échange non soumis à l’inflation, appelés certificats de travail du Trésor. Cette monnaie imprimée par le gouvernement n’avait pas pour référence l’or mais tout ce qui possédait une valeur concrète. Pour l’essentiel, il s’agissait de reçus émis en échange d’un travail ou d’un gros oeuvre effectués au bénéfice du gouvernement. Hitler: "Pour chaque mark qui sera imprimé, nous avons exigé l’équivalent d’un mark de travail accompli ou de biens produits". Les travailleurs dépensaient ensuite leurs certificats pour acquérir d’autres biens ou services, créant par la même occasion du travail pour d’autres citoyens.

En l’espace de deux années, le problème du chômage avait été résolu et le pays était remis sur pied. Il possédait à nouveau une devise stable et solide, n’avait plus de dettes, ne subissait plus d’inflation, alors qu’au même moment, aux Etats-Unis et dans d’autres pays occidentaux, des centaines de milliers d’ouvriers demeuraient sans travail et vivaient de l’assistance publique. L’Allemagne avait également réussi à relancer son commerce extérieur, malgré le fait que les grandes banques internationales lui refusaient tout crédit et se voyaient contraintes, pour ne pas perdre la face, d’organiser contre elle un boycott économique international. L’Allemagne s’est dégagé de ce boycott en instituant un système de troc: les biens et les services s’échangeaient directement entre pays, tout en contournant les grandes banques internationales. Ce système d’échange direct s’effectuait sans créer de dette ni de déficit commercial. Cette expérience économique allemande a laissé des traces durables, encore perceptibles aujourd’hui, comme le réseau d’autoroutes, le premier au monde à avoir eu pareille ampleur. 

Hjalmar Schacht, à l’époque chef de la banque centrale allemande, a confirmé que cette politique était bien la version allemande de l’émission des Greenbacks par Lincoln. Un banquier américain avait dit à Schacht : "Dr. Schacht, vous devriez venir en Amérique car nous y avons un paquet d’argent et telle est la vraie façon de gérer un système bancaire". Schacht avait répliqué : "C’est vous qui devriez venir à Berlin. Nous n’avons pas d’argent. Telle est la vraie façon de gérer un système bancaire" (citation issue de John Weitz, Hitler’s Banker, Warner Books, 1999).

 

Certes, aujourd’hui, Hitler est décrit comme un monstre dans les livres d’histoire mais cette politique économique, il faut l’avouer, l’avait rendu populaire dans son pays. Stephen Zarlenga, dans The Lost Science of Money, affirme que le dictateur allemand doit cette popularité au fait qu’il avait débarrassé l’Allemagne des théories économiques anglaises, soit les théories selon lesquelles l’argent doit s’échanger sur base des réserves d’or possédées par un cartel de banques privées plutôt que sur un argent émis directement par les gouvernements. Ensuite, le chercheur canadien Henry Makow énonce l’hypothèse suivante : c’est pour cette raison qu’il fallait éliminer Hitler car il avait réussi à circonvenir les banquiers internationaux et à créer une monnaie propre. Pour étayer son hypothèse, Makow cite un entretien de 1938 accordé par C.G Rakowky, l’un des fondateurs du bolchevisme soviétique et ami intime de Trotski, qui a fini victime des purges staliniennes. Selon Rakowsky : "Hitler s’est octroyé à lui-même le privilège de fabriquer de l’argent, non seulement de l’argent tangible mais aussi de l’argent financier ; il a fait siens les mécanismes intouchables de la falsification et les a mis au service de l’Etat. Si une telle situation avait réussi à infecter d’autres Etats, on pourrait aisément imaginer quelles en auraient été les implications contre-révolutionnaires" (Henry Makow, Hitler did not want War ).

L’économiste anglais Henry C.K Liu a lui aussi écrit quelques articles et essais sur la transformation inattendue de l’économie allemande dans les années 30 du 20ème siècle : "Les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne en 1933, au moment où l’économie du pays connaît un effondrement total, subissant aussi les conséquences ruineuses des indemnités qu’il a à payer suite à la première guerre mondiale ; ses prospectives pour obtenir du crédit et des investissements étrangers égalent zéro. Pourtant, en mettant en oeuvre une politique de souveraineté monétaire indépendante et un vaste programme de travaux publics garantissant le plein emploi, son Troisième Reich réussit à soustraire l’Allemagne à la banqueroute, même si elle ne possédait plus de colonies à exploiter ; ce programme en fit la puissance économique numéro un de l’Europe, en une période de quatre années seulement, avant même de lancer son programme d’armement".

Dans Billions for the Bankers, Debts for the People (1984) Sheldon Hemry commente : "A partir de 1935, l’Allemagne commence par faire imprimer une monnaie non grevée par la dette et les intérêts : c’est cela qui explique son ascension fulgurante, sa sortie rapide d’une ère dominée par la dépression et la création de toutes les conditions qui en ont fait une puissance mondiale, en moins de cinq ans. L’Allemagne a financé le fonctionnement de son propre gouvernement et toutes les opérations militaires de ses armées de 1935 à 1945 sans avoir eu besoin d’or et sans contracter de dettes ; il a fallu l’unité du monde entier, capitalistes et communistes confondus, pour détruire cette puissance allemande et l’hégémonie qu’elle exerçait sur l’Europe et pour ramener celle-ci sous la domination des banques".

 

L’hyperinflation de Weimar

Dans les textes modernes on parle souvent de la désastreuse inflation qui a frappé la République de Weimar de 1919 à 1933. La dévaluation catastrophique du mark allemand est citée, dans les textes contemporains, comme l’exemple de ce qui peut arriver si on confère aux gouvernants d’un pays le pouvoir, noncontrôlé, de battre monnaie seul. Cependant, dans le monde fort complexe de l’économie, les choses ne se sont pas passées comme ça. La crise financière de Weimar débute par l’impossibilité d’indemniser les puissances alliées comme l’avait imposé le Traité de Versailles.

Schacht, à l’époque responsable de l’Hôtel des Monnaies de la République de Weimar, se lamentait : "Le Traité de Versailles constitue un système ingénieux de dispositions qui toutes ont pour but la destruction économique de l’Allemagne. Le Reich n’a pas réussi à trouver un système pour se maintenir à flot qui soit différent de l’expédient inflationniste, lequel consiste à continuer à imprimer des billets de banque". C’est du moins ce que Schacht déclarait au début. Mais l’économiste Zarlenga note par ailleurs que Schacht, dans son livre écrit en 1967 (The Magic of Money), avait décidé de "dire la vérité et de coucher sur le papier, en langue allemande, quelques révélations importantes, mettant en pièces les racontars et lieux communs colportés par la communauté des financiers internationaux sur la question de l’hyper-inflation allemande". Schacht révèle notamment que c’est plutôt la Reichsbank, détenue par des cercles privés, et non le gouvernement allemand qui a sans cesse injecté de nouveaux billets dans l’économie. Par le biais du mécanisme financier connu comme vente à brève échéance, les spéculateurs prenaient en prêt des choses qu’ils ne possédaient pas, les vendaient et couvraient le déficit en les revendant à un prix inférieur. La spéculation sur le marché allemand fut rendue possible par le simple fait que la Reichsbank mettait à disposition des quantités énormes d’argent liquide pour les prêts ; ces marks étaient créés au départ de rien, notés comme inscrits sur les registres bancaires puis prêtés à des taux d’intérêt très avantageux.

 

Lorsque la Reichsbank n’a plus réussi à faire face aux demandes pressantes de marks, on a permis à d’autres banques privées d’en créer au départ de rien et de les prêter à leur tour pour engranger des intérêts. Selon Schacht ce ne fut donc pas le gouvernement de la République de Weimar qui provoqua l’hyper-inflation ; au contraire, il l’a tenue sous contrôle. Il imposa à la Reichsbank des règlements sévères et prit des mesures correctrices immédiates pour bloquer les spéculateurs étrangers, éliminant du même coup la possibilité d’un accès facile aux prêts consentis en cet argent imprimé par les banques. Hitler n’a fait que parachever ce travail amorcé par la démocratie weimarienne, en remettant le pays sur pied avec ses certificats du Trésor, imprimés par le gouvernement sur le modèle jadis mis en oeuvre par Lincoln aux Etats-Unis, les certificats du Trésor étant l’équivalent allemand et hitlérien des Greenbacks du Président anti-esclavagiste. Rappelons toutefois que Schacht avait désapprouvé l’émission de cette monnaie par le gouvernement national-socialiste, ce qui entraîna son renvoi : il fut contraint de quitter son poste de nouveau Président de la Reichsbank, justement parce qu’il refusait de soutenir la politique des certificats du Trésor (ce qui le sauva sans doute lors du procès de Nuremberg). Cependant, dans ses mémoires, rédigées bien après coup, après l’épisode hitlérien de l’histoire allemande et le procès de Nuremberg, Schacht a reconnu que l’émission par le gouvernement d’une monnaie nécessaire pour le bon fonctionnement des choses publiques, et dont l’Allemagne aux abois avait un besoin urgent, n’avait pas produit l’inflation que prévoyait, dans de tels cas, la théorie économique classique. Dans ses mémoires, Schacht émet la théorie suivante : le gouvernement national-socialiste a évité l’inflation parce que les usines ne tournaient pas et que les gens étaient sans travail. Schacht est ainsi d’accord avec John Maynard Keynes : quand les ressources pour faire croître la production sont disponibles, ajouter des liquidités à l’économie ne provoque pas l’augmentation des prix ; cela provoque plutôt la croissance des biens et des services ; l’offre et la demande augmentent alors au même rythme, en laissant les prix inchangés.

Ellen BROWN.

 

Article paru sur http://www.ariannaeditrice.it/ en date  du 27 juin 2011.

 

Et découvert via : http://euro-synergies.hautetfort.com/

>>> http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/01/31/h...

 

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Hjalmar Schacht

10/12/2012

Georges BLOND

Boutique Fiertés Européennes :

 

Georges BLOND : « Verdun »

 

Après l’irrésistible avancée d’août 1914 et la riposte française sur la Marne en septembre, le front s’est stabilisé et une guerre de tranchées fige les belligérants dans une immobilité qui n’exclut pas les combats destructeurs. C’est pour relancer l’action et du même coup briser le moral français que les Allemands décident d’attaquer Verdun le 21 février 1916. Les effectifs (73 bataillons allemands contre 36) et l’armement sont formidables. L’endroit est bien choisi, car les défenses françaises y sont faibles, les forts presque désarmés.

Un bombardement d’artillerie sans précédent pulvérise les premières lignes françaises au point qu’en certains endroits, les vagues d’assaut allemandes les franchissent sans s’en apercevoir. Des fantassins défendent leur position en tirant accoudés derrière des parapets de cadavres. Les liaisons sont détruites, l’état-major perd le contrôle de l’événement. Le fort de Douaumont tombe le 25 février. La percée allemande sur Paris est possible.

Le 26 février, le généralissime Joffre convoque le général Pétain et le charge de stopper la ruée allemande. Avec une calme autorité qui lui vaut la confiance de la troupe, avec une compétence stratégique et tactique reconnue par tous les historiens militaires, Pétain entreprend, sous la poussée ennemie qui se poursuit, de réorganiser complètement le front de Verdun.

Le retournement de la situation demandera plusieurs mois, pendant lesquels l’armée française et l’armée allemande vont se battre sans arrêt, dans la neige et la glace, puis dans la boue du dégel, sous le soleil de l’été et les pluies de l’automne. Le chiffre des pertes françaises et allemandes à Verdun n’a jamais pu être calculé à cent mille unités près. Environ cinq cent mille morts (ou disparus) en tout, plus un million d’estropiés à vie.

Plusieurs épisodes historiquement célèbres jalonnent les heures grandioses de courage et de souffrances humaines qu’on a appelées « L’enfer de Verdun », magistralement évoqué par Georges Blond dans ce récit poignant.

 

Le livre de poche – 1974 – 315 pages – 160 grammes.

Etat = une petite trace de pliure en bas de couv’, sans quoi bon état général ! Tranche non cassée, intérieur propre et sain, tout à fait bon pour le service !   

>>> 2,20 €uros. / Vendu ! Temporairement indisponible.

 

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Georges BLOND : « L’agonie de l’Allemagne »

 

Obligée de lutter sur deux fronts, à l’est et à l’ouest, pilonnée par l’aviation alliée, l’Allemagne en juillet 1944, est au bord du désastre. Seul Hitler refuse de l’admettre.

Croyant encore possible de retourner la situation en sa faveur, il ordonne la grande contre-offensive des Ardennes, où ses meilleures troupes s’épuisent dans la terrible bataille de Bastogne sans parvenir à percer les lignes américaines.

Tandis que la marche en avant des Alliés reprend à l’ouest, les Russes déferlent à l’est. Prise entre deux feux, l’Allemagne agonise, mais talonnée par le maître implacable qu’elle s’est donné, elle doit se battre quand même.

Combat apocalyptique qui s’achève en mai 1945 par la capitulation sans condition. Fin sanglante d’un rêve de domination dont Georges Blond présente une synthèse aussi vivante que bien documentée, essentielle pour la connaissance de la deuxième guerre mondiale.

 

Le livre de poche « Historique » – 1972 – 446 pages – 230 grammes.

Etat = Tranche légèrement incurvée présentant de fines traces de cassures, sans quoi très bien ! Intérieur propre et sain, vernis toujours bien brillant, un exemplaire de 1972 qu’on peut aisément estampiller « bon+ » !

>>> 2,40 €uros. / Temporairement indisponible.  

 

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18/09/2012

Le soldat oublié...

Boutique Fiertés Européennes : Retour en stock !

 

Guy SAJER : « Le soldat oublié »

 

Guy Sajer n’a pas 17 ans quand, en juillet 1942, il endosse l’uniforme de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l’Alsace. A cause de son jeune âge, il n’est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages. Dès novembre, l’hiver s’abat sur la plaine russe ; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois extrêmement difficile : jamais l’unité de Sajer n’atteindra Stalingrad qu’elle devait ravitailler ; la VIe Armée aura capitulé avant. Mais Sajer sait déjà que la guerre n’est pas une partie de plaisir, que survivre dans l’hiver russe est déjà un combat. Et pourtant, ce premier hiver, il n’a pas vraiment fait la guerre. La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lorsqu’il est versé dans la division Gross Deutschland, division d’élite, avec laquelle, à partir de l’été 1943, il va se trouver engagé dans les plus grandes batailles du front d’Ukraine, quand la Wehrmacht plie sous l’offensive russe. De Koursk à Kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige, quand le thermomètre marque –40° degrés, sous le martèlement terrifiant de l’artillerie russe, face aux vagues d’assaut d’un adversaire désormais puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la Gross Deutschland, portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l’enfer. La bataille de Bielgorod, le passage du Dniepr (la Bérésina à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus hauts moments de ce récit d’Apocalypse. Plus tard, quand le front allemand s’est désagrégé, quand l’immense armée reflue, aux combats réguliers s’ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable. Plus tard encore, c’est la retraite des derniers survivants de la division d’élite à travers la Roumanie et les Carpathes jusqu’en Pologne. Dans l’hiver 1944-1945, Sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que les Allemands livrent en Prusse-Orientale pour interdire l’entrée du Vateriand aux Russes. C’est encore Memel, où l’horreur atteint à son comble, et Dantzig, au milieu de l’exode des populations allemandes de l’Est. Enfin, malade, épuisé, Sajer sera fait prisonnier par les Anglais dans le Hanovre… Si ce récit de la guerre en Russie ne ressemble à aucun autre, s’il surpasse en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n’est pas seulement parce que l’auteur a réellement vécu tout ce qu’il rapporte, ce n’est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre, sang et peur prennent l’accent et la force terrible de la réalité, c’est aussi parce que Sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de trait vraiment extraordinaire. Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science certaine qu’il n’y a pas là de "littérature", pas de morceaux de bravoure – mais que c’était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi dans la misère et ainsi dans l’horreur…

 

Le Livre de Poche / 1971 / 695 pages / 350 grammes.

Marques de lecture et d'usage + tranche incurvée (voir photo) présentant quelques fines pliures, ainsi que bords papier jaunis… mais intérieur sain et propre, tout à fait O.K pour le service ! >>> 5 €uros. / Vendu !

 

Retour en stock d'un exemplaire (photo N°2), même année / même édition.

Le Livre de Poche / 1971 / 695 pages / 350 grammes.

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Ailleurs = entre 3,50 et 10 €uros sur priceminister.

( Selon les états… et les vendeurs ! )SAJER-01_Poche.jpg 

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Interview de Guy Sajer, 39-45 Magazine, décembre 1993.

>>> http://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t2404-intervie... 

 

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Mes parents sont nés sur la terre, à quelque mille kilomètres de distance. D'une distance encombrée de difficultés, de complexes étranges, de frontières entremêlées, de sentiments équivalents et intraduisibles. Moi, j'ai abouti de cette alliance, à cheval sur cet ensemble délicat avec une seule vie pour débattre tant de problèmes.

J'ai été enfant, mais cela est sans importance. Les problèmes existaient avant moi, et je les ai découverts. Puis il y a eu la guerre. Je l'ai alors épousée, parce qu'il n'y avait guère qu'elle a l'âge que j'ai eu, moi aussi, lorsque l'on est amoureux.

Je fus brutalement comblé. J'avais soudain deux drapeaux à honorer, deux lignes de défense, l'une Siegfried, l'autre Maginot, et puis aussi de grands ennemis à l'extérieur. J'ai servi, j'ai rêvé, j'ai espéré. J'ai eu également froid et peur sous le portail où jamais n'est apparue Lilli Marlène.

J'ai dû mourir aussi un jour, et depuis, rien n'a eu tellement d'importance.

Alors, je demeure ainsi, sans regret, désolidarisé de toute condition humaine.

( Guy Sajer )