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27/08/2014

Que se passe-t-il avec les « chaudrons » Ukies ?

Que se passe-t-il avec les « chaudrons » Ukies ?

Un article originellement paru sur Le Saker, le 26 août 2014.

 

Beaucoup se demandent ce qui se passe avec ces fameux « chaudrons » à l’intérieur desquels les forces ukies semblent se faire encercler encore et encore. Les généraux ukies seraient-ils tout simplement stupides, ou alors quel est le problème ? Je vais essayer d’expliquer.

 

Rappelez-vous que les forces ukies sont généralement des forces « lourdes ». Elles ont beaucoup de chars, d’artillerie, beaucoup de munitions, beaucoup de soldats, etc. Au moins au début. Elles sont aussi de beaucoup inférieures en termes de compétence tactique, de moral et de volonté. En comparaison, les forces de la résistance ont considérablement moins de chars, moins de pièces d’artillerie, beaucoup moins de munitions et moins de soldats aussi. Mais leur moral est très haut, leur habileté tactique excellente, et elles se battent sur leur propre sol – un grand avantage que de se battre sur son « propre terrain » ! Ajoutez à tout cela que les Ukies tentent désespérément de prouver au monde qu’ils sont « en train de gagner », alors que la Résistance tente d’éjecter une force d’occupation. Maintenant, si vous gardez tout cela à l’esprit, vous comprendrez très facilement comment ces « chaudrons » se forment.

 

Cela se passe en général de la façon suivante :

Les pouvoirs politiques à Kiev ordonnent aux commandants de la soi-disant « opération anti-terroriste » de présenter des résultats. Ces derniers se réunissent et définissent ce qu’ils considèrent comme un certain nombre de villes et villages clés. Ils donnent alors l’ordre à leurs forces d’entrer dans ces villes ou villages et de les prendre. Les forces de la junte se déplacent donc de façon à y entrer et, comme elles disposent d’une puissance de feu bien supérieure, elles détruisent généralement quelques barrages routiers de la résistance sur les axes principaux de manière à passer et à faire mouvement pour ensuite capturer les villes en question. À ce stade, elles annoncent dans leur rapport « mission accomplie : notre drapeau flotte sur les bâtiments administratifs de telle ville ». La BBC reprend l’info qui lui est communiquée par les Ukies, et le monde prend connaissance d’une nouvelle victoire Ukie. Dans l’intervalle, les équipes ukies chargées de faire régner la terreur sont amenées sur place pour dénicher tous les sympathisants de la résistance dans les villes occupées. En ce qui concerne les tanks, ils sont utilisés pour protéger la force ukie, alors que leur artillerie est, elle, utilisée pour des tirs à longue portée destinés à terroriser la population de la ville suivante sur la liste.

 

Ensuite, tout s’enchaîne.

Tout d’abord, des forces importantes ont besoin de beaucoup de carburant, de lubrifiants, de munitions, de fournitures, de nourriture, etc. Mais les routes sont constamment soumises aux attaques des forces de la Résistance. Ensuite, les Novorossiens amènent, lentement mais inévitablement, de l’artillerie, laquelle commence à s’appesantir sur les forces ukies. Peu à peu, quoiqu’elles soient supérieures en nombre, celles-ci se voient contraintes de se retrancher, tandis que la Résistance reprend le contrôle des principales routes et des villes environnantes. Ca y est : le cercle s’est fermé, les Ukies sont encerclés et un « chaudron » s’est formé.

 

À ce moment-là, il se produit deux choses : a) les Ukies essaient de battre en retraite ; b) des renforts sont envoyés pour les secourir. Mais à ce stade, la densité et la qualité des forces de la Résistance est suffisante pour bloquer les routes principales et prévenir aussi bien retraites que renforts. Dans certains cas, les Ukies réussissent tout de même à sortir ou à se renforcer, mais c’est généralement à grands frais, en équipements et en vies.

 

Et cela m’amène à un autre point important :

Les Ukies préfèrent se battre sur les routes principales ; la Résistance est comme chez elle dans les forêts, les collines, les champs et les buissons (ce que l’armée russe appelle le « vert »). Cela signifie que les mouvements ukies sont très prévisibles. Ce qui n’est pas le cas pour la Résistance. Les Ukies craignent le « vert » ; les Novorossiens l’adorent. Je n’ai pas jusqu’ici connaissance d’une seule bataille dans laquelle les Ukies aient essayé d’attaquer par le « vert » ou depuis le « vert ». Les Novorossiens font cela tout le temps.

Très vite, pour les Ukies encerclés, l’approvisionnement devient un véritable problème ; comme l’ensemble des forces aériennes ukies est plus ou moins hors service, et vu la densité des armes anti-aériennes de la Résistance, même les grandes unités passent alors du mode combat à un mode de survie. Au moins 4 escadrons de la mort ukies sont dans ce mode en ce moment, aujourd’hui même.

 

Mais rappelez-vous, les Ukies n’ont pas pour autant perdu leur avantage en blindés et en puissance de feu ; il n’est donc pas facile de réduire et d’écraser un chaudron, et c’est pourquoi il faut à la Résistance tellement de temps pour finalement en finir avec eux. C’est ce qu’ils font cependant, une poche après l’autre. S’ils en avaient le temps et les forces, ils pourraient le faire facilement, mais ils ne le font pas.

 

À l’heure actuelle, les principales forces qui protègent Marioupol sont toutes coincées dans 2 ou 3 chaudrons au sud-est de Donetsk. Mais au lieu de perdre du temps à les réduire, les forces armées Novorossiennes ont lancé une attaque le long de la côte de la mer d’Azov, vers Marioupol où les Ukies sont déjà en mode panique, étant donné qu’il ne reste pratiquement rien entre eux et la Résistance. Et c’est la bonne décision pour les Novorossiens.

 

Tout comme aux échecs, une pièce bloquée est fondamentalement inutile, et il en va de même d’une force ukie enfermée dans un chaudron. Ce qui est important à ce moment-là, c’est de garder l’initiative et de pousser son avantage. C’est pourquoi la Résistance pousse vers Marioupol. Si cette ville vient à être prise, ou même encerclée, ou si les chaudrons au sud de Donetsk sont réduits, cela se traduira par un effondrement de l’ensemble du front sud de l’attaque ukie contre la Novorossia.

 

L’affaire n’est pas sans risques, cependant. Tout d’abord, toute force novorossienne déplacée dans ou vers Marioupol risque d’être elle-même coupée et encerclée par des renforts ukies. Maintenant, je ne sais pas de façon certaine ce que comptent faire les Ukies, mais je vous parie que c’est la panique totale à Kiev, et que des renforts sont envoyés de tout le pays pour empêcher Marioupol de tomber aux mains des Novorossiens. Ceux-ci doivent veiller à garder un œil très attentif par dessus leur épaule (mais là, je suis à peu près sûr que les nombreux yeux du GRU, dans l’espace et sur le terrain, le font déjà pour eux). Deuxièmement, les Ukies encerclés peuvent essayer de joindre leurs forces et ensuite soit de percer, soit de lancer une attaque vers le nord. S’ils échouent, ils feront probablement ce qu’ils ont fait dans le passé, à savoir courir pour sauver leur vie et abandonner tout leur équipement lourd, ou se battre jusqu’au dernier homme. Les deux options conviennent aux Novorossiens.

 

J’espère que cette brève explication (quelque peu simplifiée) expliquera, au moins dans les grandes lignes, pourquoi et comment ces fameux « chaudrons » ne cessent de se former.

 

Bon courage, et salutations :

Le Saker

 

Source : http://www.vineyardsaker.fr/2014/08/27/se-passe-t-il-les-chaudrons-ukies/

Original : http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/08/what-is-deal-with-ukie-cauldrons.html

 

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