Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/09/2014

La préhistorique Danièle Bleitrach...

Droit de réponse


La préhistorique Danièle Bleitrach, ancienne membre du comité central du PCF, souhaite aux combattants des Brigades Continentales de :

"Crever au Donbass, ça fera toujours quelques fascistes de moins". 


Les volontaires, en ayant pris connaissance, remercient Tatie Danièle de pointer un fait important :
Le siècle des idéo
logies est fini. 

D'une part, nous pouvons voir des dinosaures tels Bleitrach, se retrouver objectivement dans le camp de Bernard Henri Lévy, de George Soros, de Pravyi Sector ou encore du NPA qui s'est positionné récemment contre le Donbass. 

D'autre part, se trouve le Donbass prolétaire et minier qui lutte pour sa survie au travers d'une véritable révolution sociale et patriotique. 


Tous ceux qui portent les armes à nos côtés, qu'ils soient nationalistes, communistes, volontaires étrangers ou autochtones, sont nos frères dans cette lutte contre un ennemi à la puissance inégalée, contre ces requins de la finance internationale. 


Face à un ennemi global et multiforme, la résistance sera elle aussi globale et multiforme. 


Contre le Nouvel Ordre Mondial, Unité Continentale !!!

 

Brigades Continentales photo.jpg 

https://www.facebook.com/brigadescontinentales

https://www.facebook.com/unite.continentale

 

Brigades Continentales.jpg

Que signifie l’intervention de Strelkov ?

Que signifie l’intervention de Strelkov ?

Cela signifie que Poutine a fait son choix !

 

Alexandre Douguine, Le 17.09.2014

 

Concernant le sujet, commencer par voir/lire :

> Igor Strelkov : briefing du 11.09.2014

> Maintenant il nage avec les grands requins blancs

 

-----------------------------------


Beaucoup de gens intelligents savent que Poutine n’est pas un roi et ni un dictateur. Dans le sens qu’il ne traite pas toutes les questions sur le principe de "je veux" et un coup de poing sur la table. 


Derrière lui, il y a des élites. 


Deux camps (comme on le pense). D’un côté, les faucons de type Rogozine, de l’autre – les libéraux "patriotiques". Les uns – le parti de la guerre, les Impériaux prônant la confrontation avec l’Occident et se moquant des sanctions, les autres – pro-occidentaux, prônant le compromis au détriment des intérêts nationaux (bien que ce soit justement en cela qu’ils voient l’intérêt national) – ceux qu’on appelle "les purgeurs". Pour eux, l’amitié avec l’Occident est très importante, ne serait-ce que parce que tout leur fric est là-bas. Certains les appellent – pragmatiques. Douguine les appelle "la sixième colonne". En fait, les sanctions américaines ciblent précisément cette cohorte, et elles ont pour but de provoquer le mécontentement des boyards et de les amener à influencer la politique de Poutine.


Et Poutine lui-même était toujours en équilibre entre les deux camps. Sans privilégier personne. Soit parce qu’il vient de la sécurité d’État, soit parce qu’il est du signe de la "Balance"... Quoi qu’il en soit, la situation paradoxale en Novorussie est liée à la lutte de ces groupes du Kremlin. Les uns veulent purger la Novorussie, négocier avec l’Occident, céder, tout en maintenant pour la Russie un simulacre de visage (les verbiages sur une Ukraine unie prorusse), les autres veulent laver les bottes dans le Dniepr (et même, dans le Dniestr). Les premiers ont tenté d’enterrer Strelkov moyennant des "kourguinian's" apprivoisés, ils ont engagé toutes sortes de négociations secrètes et, finalement, ont ficelé cette "paix" boueuse de Minsk avec tous ses "statuts spéciaux". Les deuxièmes exigent de rompre, au diable ce scénario, et tout de même, d’aller laver leurs bottes.


C’est un moment historique quand Poutine doit faire un choix. 


Tous ces racontars du genre d’Iossif Vissarionovitch : « Allo, camarade Beria ? Camarade Abakoumov a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Allo, camarade Abakoumov ? Camarade Beria a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Eh bien, j’ai souhaité bonne nuit à tout le monde, maintenant, je peux me coucher », ne passeront pas. De ce choix dépend l’avenir de la Russie, de Poutine lui-même, et peut-être du continent. 


Le choix est : soit renoncer sous la pression des sanctions = reconnaître sa défaite = démolir son autorité personnelle, enterrer le concept du Monde Russe, déshonorer la Russie et semer de grands troubles dans la société, ou bien montrer les dents et montrer à l’Occident la Russie qu’ils voient dans leurs rêves humides de submissivité durant toutes ces décennies.


Nous connaissons Poutine. Nous savons que c’est un combattant. Tout le monde le sait. Nous savons que, bien qu’il soit un homme pragmatique, il est assez émotionnel. Nous n’avions aucun doute de quelle serait la position que prendrait cet homme quand on commencera à lui imposer l’obéissance par la contrainte. Et aux hommes politiques occidentaux qui ne le comprennent pas, il est grand temps de remettre le prix de Darwin.


Parce que Poutine a fait un choix. 


Je pense que Poutine a choisi la guerre. Bon, ok, disons-le de manière plus soft : une position ferme sans compromis dictée par les intérêts du peuple russe. La vidéo avec la bougie à la mémoire des défenseurs de la Novorussie, morts au combat, n’est pas le fruit du hasard. C’est un message. Sur cette vidéo, le président de la Fédération de Russie a prononcé le mot « Novorossia ». Et en le disant, il regardait droit dans la caméra. Ceci est important. Quand Poutine donne des interviews, il regarde le journaliste, et non pas la caméra. Ici, il nous a tous regardés dans les yeux. Et il avait de l’émotion dans la voix. On l’entend. Elle a humainement tremblé. Comme chez tout le monde dans les moments de profonde tristesse et de douleur. Je doute qu’il l’ait répété.


Et puis, il y a le discours de Strelkov. 


Très audacieux. Dans lequel il s’exprime très clairement. Qui est l’ennemi, quels sont les objectifs des Russes, et avec qui il faut se battre. L’essentiel est – qu’il faut nettoyer l’entourage de Poutine des traîtres et des ennemis de Poutine. Et, en fait, c’est pour cela qu’il est ici, et non pas en Novorussie. C’est-à-dire, que cela est encore plus important que la guerre dans le Donbass. Eh bien, il n’a pas dit exactement cela, mais le fil rouge y est. Et Igor Ivanovitch a promis de formuler bientôt un plan.


Je pense que la déclaration de Strelkov – n’est pas seulement la déclaration de Strelkov.


Vladimir Poutine a choisi son camp et, par conséquent, les membres de l’autre camp doivent être "ratissés". Ainsi faisait le susmentionné Iossif Vissarionovitch. Eh bien, non pas littéralement, bien sûr... Par d’autres méthodes. De façon culturelle et civilisée. Et certainement pas avec les mains de Strelkov. Mais ils vont résister. Et ils ont de l’argent, des ressources. C’est la première chose. La deuxième – les sanctions deviennent vraiment sévères (si avant on piquait l’ours avec un bâton, maintenant on le pique avec une lance) et les sanctions de riposte seront également sévères. Et lourdes pour les Russes. Aux "jambon cru et camembert" s’ajoutent maintenant les automobiles et les vêtements. C’est-à-dire, qu’elles vont toucher des milieux plus larges de citoyens russes. Et les sanctions contre les secteurs énergétiques et bancaires peuvent ébranler l’économie, avec toutes les conséquences toujours pour les mêmes citoyens de Russie. Dans la société, le scepticisme peut commencer à croître, se transformant progressivement en protestation. Naturellement, soigneusement attisée par ceux qui seront ratissés. C’est ici qu’on a besoin de Strelkov.


Strelkov – c’est une icône. Strelkov – c’est une bannière. Strelkov – c’est le centre autour duquel se rassembleront les patriotes. 


Et le principal patriote de la Russie – c'est le Souverain. C’est ce que Strelkov a dit. Au-dessus de lui était accrochée une photo de Poutine. 


Strelkov – c’est le soutien de Poutine. Strelkov – c’est un phare dans l’obscurité, qui débutera bientôt en Russie. Igor Ivanovitch va créer la force (sous forme d’une association, d’un parti, je ne sais pas...) qui résistera aux troubles. Les "patriotes" libéraux (la sixième colonne selon Douguine) ont essayé de discréditer son nom, se rendant compte de l’envergure du personnage. Ils voulaient traîner dans la boue l’image de "Strelkov-de-fer" aux yeux des Russes patriotiques, afin de semer la déception et la frustration dans leurs cœurs. Le ressentiment. Et après avoir coulé la Novorussie (ce qu’ils ont préparé de leurs propres mains), canaliser la colère des patriotes (et même elle se dirigerait toute seule) contre le traître principal des Russes et du Monde Russe – Poutine. Et puis, dans la frénésie révolutionnaire fusionneront les rubans blancs et nationalistes, les libéraux, gauche et droite. 


Le plan visant à démanteler la Novorussie – est un plan de renversement de Poutine.


Le sérénissime n’est pas un imbécile, il comprend tout cela, c’est juste qu’il était décontenancé par le prix à payer, en choisissant définitivement le "parti du bien". Je pense ainsi. Et le prix – c’est peut-être la guerre globale. Il pesait longuement (du signe de la Balance...), et il a pris la décision finale. Je pense ainsi.


Je pense qu’il a commencé à soupeser depuis longtemps. Pourquoi des exercices militaires d’envergure dans toute la Russie ? Pourquoi des centaines de milliards de dollars pour le complexe militaro-industriel ? Pourquoi le réarmement intensif de toute l’armée, la construction des sous-marins, des hélicoptères, de divers autres équipements militaires, l’uniforme de Youdachkine et les troupes de débarquement dans l’Arctique ? Non, les gars, mieux vaut préparer les traîneaux en été.

Strelkov a clairement fait comprendre (il l'a déclaré en clair) que faire de lui une image du combattant contre le régime, le mettre dans le camp protestataire du marais libéral – c'était peine perdue. Vous aurez les trous de l’Emmental, et pas Strelkov.

 

Le Monde Russe – ce n’est pas une abstraction. Le Monde Russe commence à se matérialiser. La Russie entre dans une nouvelle ère. Et ce processus est très dangereux. Le Pays prend le large, et ce que nous observons maintenant – c’est le largage des amarres. Dans ce périlleux voyage, le vent soufflera en tempête, la mer passera par-dessus bord, et toutes sortes de monstres océaniques (transocéaniques) vont briser les mâts de leurs tentacules et le tirer au fond. Et peut-être même des pirates tenteront de le prendre à l’abordage ou bien tireront un coup foudroyant de canon. Tout est possible. 


Le plus important, c’est de choisir une bonne équipe. Puisqu’on commence à larguer les amarres.


Alexandre Douguine


Agence centrale d’information de Nouvelle-Russie :
Novorus.info
Article original : LIEN

Via : Paralipomènes d'une journée ordinaire et Gaidéclin, Bertrand du Donbass

Traduction : GalCha

 

Putin_Candle_Novorossia.jpg

L'effondrement

L'effondrement

 

"C'est quand un monstre se noie,

qu'il fait les plus grosses vagues"

 

Ce proverbe russe évoqué par Dany Kogan, sur le groupe "Soutien à la rébellion du Donbass" illustre bien selon moi la stratégie menée par le Nouvel Ordre Mondial depuis quelques années.

 

Alain de Benoist remarque que les grandes théories politiques meurent de ce qui les ont fait naître et s'expriment à partir d'un "objet politique". Après que les fascismes basés sur la notion de race soient nés et morts par la guerre, après que les socialismes et leur principe des classes soient nés et morts dans des révolutions, c'est au tour du Libéralisme économique de mourir aujourd'hui de ce qui l'a fait naître au XVIIIème siècle : l'argent !

Car ne nous leurrons pas : ce n'est pas une crise économique que nous vivons, mais bien une crise systémique, un grand effondrement !

 

Le Nouvel Ordre Mondial, né de la sécularisation de l'universalisme et l'individualisme chrétien au 18ème siècle associé au pouvoir de l'argent, s'est lancé dans une mondialisation effrénée, une fuite en avant pour tenter de sauver un système uniquement fondé sur l’intérêt et la spéculation volatiles et délétères et qui montre sa vacuité existentielle.

L'Economie a réalisé un coup d'Etat et à enfermé la Politique dans la geôle étroite de ses intérêts immédiats, au lieu d'être au service des valeurs fondatrices civilisationnelles : le règne de la ploutocratie s'étend comme un cancer à travers le monde. 

 

En 1945, profitant de sa participation à la victoire et prétextant de la menace soviétique, les USA, bras armé du Nouvel Ordre Mondial ont imposé un dépendance militaire et économique au système mondialiste. 

La "guerre froide" a offert donc un prétexte pour entamer des opérations de "préemption" sur les pays tiers non alignés sur la politique de Washington.

Depuis la fin de la guerre, le monde est en guerre : coups d'Etat politique, opérations militaires, bombardements de ressources stratégiques, aide à des guérillas et mouvements terroristes, assassinats, etc...

 

Les USA  cherchent à dominer le monde par n'importe quel moyen !

 Monde en perdition, USA, libéralisme, mondialisme, globalisme, Le grand effondrement !
---------------------------------------------------------------

 

DIFFÉRENTES PHASES EXPANSIONNISTES SONT A REPÉRER


1 / 1945-1990


Chine 1949 à1960

Albanie 1949-1953

Allemagne de l'Est 1950 à 1960

Iran 1953

Guatemala 1954

Costa Rica 1955

Syrie 1956-1957

Egypte 1957

Indonésie 1957-1958

Guyana 1953-1964

Iraq 1963

Nord Vietnam 1945 à 1973

Cambodge 1955 à 1970 

Laos 1958, 1959, 1960 

Equateur 1960-1963 

Congo 1960 

France 1965

Brésil 1962-64

République Dominicaine 1963

Cuba depuis 1959 

Bolivie 1964

Indonésie 1965

Ghana 1966 

Chili 1964-1973

Grèce 1967

Costa Rica 1970-1971

Bolivie 1971

Australie 1973-1975 

Angola 1975, 1980-1990

Zaïre 1975

Portugal 1974-1976

Jamaïque 1976-1980

Afghanistan 1980-1990

Seychelles 1979-1981

Tchad 1981-1982

Grenade 1983 

Sud Yémen 1982-1984

Suriname 1982-1989

Fidji 1987

Libye 1980-1990

Nicaragua 1981-1990 

Panama 1989 


2 / 1990 2014


Dans les années 1990, la fin de la "Guerre froide" a fait disparaître le dernier mur qui faisait obstacle à l'impérialisme de cette nouvelle thalassocratie sont devenus les USA, lui ouvrant ainsi un potentiel de ressources à conquérir et pouvoir satisfaire sa boulimie consumériste qui venait justement de dépasser ses productions, notamment en matières énergétiques.


Bulgarie 1990 

Albanie 1991 

Iraq à partir de 1991

Somalie 1993

Ex-Yougoslavie 1999-2000 

Equateur 2000 

Afghanistan à partir de 2001

Venezuela 2002 

Géorgie 2003

Iraq 2003

Haiti 2004 

Ukraine 2004

Kirghizstan 2005

Somalie à partir de 2007

Moldavie 2009

Iran 2009

Libye 2011

Syrie 2012

Ukraine 2013-2014

 

La Russie a failli disparaître dans les ruines de l'URSS au moment de l'ère Eltsine qui a offert le pouvoir à des oligarques corrompus, mais les années Poutine ont amorcé la restauration de la puissance du "Heart land" qui offre depuis un contre-pouvoir politique, économique, militaire et systémique au Nouvel Ordre Mondial occidental.

 

3 / 2014


Dans cette confrontation d'une vision unipolaire du monde (USA) avec une définition multipolaire (Russie), l'expansionnisme rampant des USA est arrivé en Ukraine devant les remparts restaurés de l'empire eurasiatique...


Aujourd'hui, les sbires de la CIA, de l'OTAN ou du FMI, fomenteurs de coup d'état, d'occupation militaire ou de dépendance économique se sont entendus dire dans le Donbass un "Niet" catégorique. 

Cette "Paix chaude" a rallumé les braises de la Guerre Froide, commencé progressivement depuis que l'OTAN a entamé une expansion sur le glacis de l'ancienne URSS, alors que, logiquement aurait dû disparaître logique après la chute du mur, comme l'a fait son adversaire le "Pacte de Varsovie".

Dans le Donbass, la braise, rougie par la folie criminelle et hallucinée du Maïdan, a donné naissance aux premières flammes de ce qu'il convient désormais d'appeler et sans exagération : la Troisième Guerre Mondiale.


Cette spirale infernale semble malheureusement inévitable car la guerre généralisée représente la dernière carte que le Nouvel Ordre Mondial puisse encore jouer pour sauver ou du moins désespérément tenter de retarder son inéluctable effondrement ! 

Il s'agit donc d'en finir avec la dictature du mondialisme, et,  sacrifiant un peu de notre confort individualiste et  illusoire, rejoindre le combat entamé en Novorossiya avec courage et noblesse, par un peuple refusant sa mise en esclavage...


Haut les cœurs, la dernière bataille est en vue !


Erwan Castel, pour le blog Tradition !

 

Source :http://alawata-tradition.blogspot.fr/2014/09/leffondrement.html

http://alawata-tradition.blogspot.fr/

 

Monde en perdition, USA, libéralisme, mondialisme, globalisme, Le grand effondrement !

Le syndrome Tolstoïevsky

Le Syndrôme Tolstoïevski

 

Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.

 

Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !

 

 *

L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».

Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.

Mais tout cela n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)

La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.

*

Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.

J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.

De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres ? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. À l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.

L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leurs derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’Otan occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »

*

« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.

Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.

Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.

Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?

Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !

Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.

Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire.

Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit !

D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime…

Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…

Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’ Otan.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?

C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. À moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.

Slobodan Despot

 

Source : Le syndrome Tolstoïevsky (blog.despot.ch, 08-09-2014)

Slobodan Despot est le directeur des Éditions Xenia.

Essayiste et romancier (Le Miel, Gallimard), il tient également un blog très suivi.

 

http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/02/28/le-miel-de-slobodan-despot.html

 

Slobodan Despot.jpg

Slobodan Despot

 

------------------------------------------------

 

Conseils de lecture donnés par l’auteur pour poursuivre votre réflexion

- Jürgen Elsässer : Comment le djihad est arrivé en Europe

- A.S. Khomiakov : L’Église latine et le Protestantisme au point de vue de l’Église dOrient

- Naomi Klein : La stratégie du choc

- Konstantin Leontiev : LEuropéen moyen, idéal et outil de la destruction universelle

- C.S. Lewis : LAbolition de lHomme

- Carroll Quigley : Tragedy and Hope [PDF]

- Steven Runciman : La chute de Constantinople

- Eric Werner : De lextermination, Lavant-guerre civile

- Alexandre Zinoviev : La Grande Rupture, LOccidentisme