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14/04/2015

Avril 2014, Slaviansk… le commencement !

Avril 2014, Slaviansk… le commencement !

 

Documentaires de Maxim Fadeyev et Kazzura

 

 

 

[eng subs] "Slavyansk. Chronicles of War" documentary by Maxim Fadeyev

 

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[eng cc subs] Slavyansk: Novorossia's first fight

A compilation of reports from Slavyansk of the period of its siege

+ interviews about it, made by Kazzura. 

 

(Cliquez sur la petite feuille, entre l'horloge et la roue dentelée,

dans la "barre d'outils" noire au bas de la vidéo, pour faire apparaître les sous-titres )

Donbass : fêter Pâques sous le feu

Ukraine / Donbass :

 

Fêter Pâques sous le feu

 

 

« Khristos voskrese » (Christ est ressuscité) ! C’est la Pâques orthodoxe.

Dans l’Ukraine « proeuropéenne », cela se traduit par des brutalités, de la discrimination et des crimes envers les chrétiens orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou. Dans le Donbass, les églises sont pleines, du moins celles qui n’ont pas été détruites par les forces de la junte. Sur la ligne de front, Kiev en profite pour démultiplier les provocations. Durant la nuit sainte, deux compagnies d’infanterie ukrainiennes ont tenté une attaque dans le voisinage de l’aéroport de Donetsk. Des tirs d’artillerie sont signalés çà et là, y compris contre des lieux de culte et des hôpitaux.

L’Ukraine béhachélisée ne respecte rien, ni personne.

 

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La Russie n’a jamais réalisé de préparatifs indiquant qu’elle s’apprêtait à envahir militairement l’Ukraine, contrairement aux assertions américaines à ce sujet. Ce n’est pas un « agent russe » qui l’affirme, et encore moins un « poutinolâtre ». Mais le général Christophe Gomart, directeur du renseignement militaire français. Intervenant devant la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, le général de corps d’armée Christophe Gomart a constaté que le renseignement américain avait fourni des données erronées selon lesquelles « les Russes allaient envahir l’Ukraine » (source).

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« La vraie difficulté avec l’OTAN, c’est que le renseignement américain y est prépondérant, tandis que le renseignement français y est plus ou moins pris en compte (…).

L’OTAN avait annoncé que les Russes allaient envahir l’Ukraine alors que, selon les renseignements de la DRM, rien ne venait étayer cette hypothèse »

 

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Il y a exactement un an, un groupe armé dirigé par un colonel jusqu’alors inconnu du grand public, Igor Strelkov, lançait à Slaviansk, petite ville du Donbass toute aussi inconnue, une insurrection armée qui allait prendre une ampleur inégalée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et tenir tête aux forces atlantistes et mondialistes qui avaient pris le pouvoir par la force à Kiev. Aujourd’hui, les forces de Nouvelle Russie, qui sont filles de ce groupe de volontaires dirigé par Strelkov, achèvent le nécessaire effort de réorganisation entrepris depuis l’été dernier et accéléré après la chute de la poche de Debaltsevo. A l’heure actuelle, plus de 90% des troupes présentes dans les régions de Lugansk et de Donetsk sont soumises au commandement républicain. Cette centralisation des FAN devrait être achevée courant mai, avec l’apparition de nouvelles unités (bataillons et brigades).

 

Le renseignement de la République populaire de Donetsk croit savoir que Kiev préparerait un certain nombre de provocations en utilisant quelques-uns de ses paramilitaires revêtus d’uniformes semblables à ceux portés par les FAN ou les forces russes. Vers Dniepropetrovsk, des éléments paramilitaires kiéviens auraient été aperçus habillés de la sorte à bord de véhicules se dirigeant en direction du Donbass. Affaire à suivre...

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La situation sur le front du Donbass.

Les petits chars rouges et bleus représentent les mouvements de troupes mécanisées

aux abords de la ligne de contact, les traits bleus les tirs d’artillerie des forces de Kiev.

 

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Au nord-ouest de Lugansk, sur le secteur nord de la « Piste Bahmutka », des mouvements importants de troupes kiéviennes sont signalés, en plus de tirs réguliers de l’artillerie lourde sur les positions républicaines où les villages tenus par la milice. Les FAN ont dû riposter à plusieurs reprises. Dans la zone de la vallée de la Severski Donets, ces dernières 48 heures 5 combattants ukrainiens ont été soit tués, soit blessés, un char a été endommagé, de même qu’un BTR. On signale aussi 2 tués et 9 blessés suite à divers accrochages sur ce secteur de la ligne de front, avec en plus 3 chars, un mortier et 2 blindés d’infanterie détruits. Les FAN, de leur côté, auraient perdu 2 blindés d’infanterie, 1 char et 1 MT-LB, avec en plus 5 blessés.

 

Plus à l’ouest, les tirs de harcèlement des forces de Kiev sur la zone nord-ouest de Gorlovka ont blessé 2 miliciens. Mais le secteur le plus atteint ces derniers jours par les provocations des forces ukrainiennes reste la zone de Donetsk.

 

Un milicien a été tué le 9 avril à la suite de tirs de chars ukrainiens au sud-est d’Avdeevka. Tout le secteur nord et nord-ouest de Donetsk est sous pression constante des forces ukrainiennes qui cherchent l’incident et cela oblige les FAN à maintenir un groupe mécanisé en alerte permanente.

L’armée ukrainienne a continué d’attaquer les positions de la milice dans la soirée d’hier, à la périphérie de la ville, en plus des salves de mortiers récurrentes (et même parfois d’obusiers lourds) contre les quartiers résidentiels de la ville, et près de Spartak et de Peski. Sur cette dernière localité, à l’ouest exactement, au moins une compagnie du « bataillon » spécial de police « Sich » est arrivée en renfort. Il s’agit de paramilitaires idéologiquement proches de Svoboda.

 

Plusieurs tentatives de reconnaissances offensives ont même eu lieu près de l’aéroport de Donetsk, notamment par la 9e compagnie de la 93e brigade mécanisée. Dans la matinée du 12 avril des tirs d’artillerie ont été signalés dans les environs de l’église des Trois Saints dans le quartier Kuibyshev, à l’heure de l’office religieux en ce jour de Pâques. Vers 11h00 (heure locale), l’hôpital numéro 21 a été touché par des obus de mortier de 82 mm. Le personnel de hospitalier est resté en place, malgré les tirs. Dans la journée, deux journalistes ont été blessés du côté républicain, ils ont été pris en charge dans un hôpital.

 

Ce soir, vers 18h00 (heure locale), la zone ouest de Peski était sous le feu roulant des batteries d’automoteurs d’artillerie des forces ukrainiennes.

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Praviy Sektor fait encore des siennes

 

Gros problème à l’ouest de Peski, depuis avant-hier, entre les quelque dizaines de paramilitaires néobandéristes du « bataillon OUN » et la 93e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne : il semblerait que les extrémistes issus de Praviy Sektor rechigneraient à se conformer aux ordres de l’armée dans laquelle ils devraient être intégrés. Un groupe de militaires de la 93e aurait même eu pour ordre de désarmer les paramilitaires sur ordre du chef d’état-major Victor Muzhenko, puis de les obliger à se retirer des premières lignes. C’est le commandant adjoint de l’unité, Basil Kindratskyy, un ancien parachutiste, qui gère l’affaire du côté du « bataillon ».

 

Avec les mesures de Porochenko d’intégration des irréguliers bandéristes au sein de l’armée, il y a de fortes chances à ce que nombre de repris de justice soient mis sur le banc de touche. 

Ainsi, le « capitaine » Nicholas Kokhanivsky, commandant du « bataillon OUN », a un casier judiciaire chargé. Il a été condamné en 2009 pour des « articles politiques » et pour dégradations volontaires sur un bien public. Il prétend aujourd’hui qu’il s’agissait d’une « statue de Lénine ». Mais dans l’Ukraine béhachélisée, un tel délit aurait été amnistié depuis longtemps… 

Il y a de fortes chances que « OUN » soit dissout dans la masse et doive abandonner ses principaux chefs. Kokhanivsky prétend que son unité aurait plus de 150 paramilitaires.

Dans L’Express dernièrement, il n’en revendiquait que 120… En fait, il n’y en disposerait que 70 en première ligne, mal armés, mal équipés, le reste serait « en rotation ».

 

(...) 

 

Odessa sous la botte

 

La visite, vendredi, à Odessa, du président de l’Ukraine Petro Porochenko, pour participer à la célébration du 71e anniversaire de la libération de la ville, a été rythmée par des manifestations de contestataires et d’opposants politiques qui ont eu le courage de braver les interdits de la junte. (Voir vidéo un peu plus bas, dans la partie "vidéo SITREP" ). La cérémonie à débuté avec 30 mn de retard et plusieurs affrontements ont eu lieu entre partisans du régime, venus par cars entiers de Kiev et de Galicie et manifestants locaux. Les forces de l’ordre ont procédé à une cinquantaine d’interpellations. Ces personnes seront poursuivies ultérieurement pour délit d’opinion. Dans l’Ukraine « proeuropéenne », toute forme de contestation du pouvoir est prohibée !

 

(...) 

 

La guerre faite par le régime de Kiev au peuple du Donbass n’épargne pas les plus jeunes. Plus de 200 enfants ont été tués depuis un an, essentiellement des suites de tirs et de pilonnages de la part des troupes fidèles à la junte. Un programme de soutien médical à ces petites victimes a été mis en œuvre par le ministère russe des Situations d’urgence dans la région de Rostov-sur-Don, où des enfants gravement malades ou blessés ont été admis dans des établissements médicalisés. De son côté, l’ONU n’a strictement rien fait jusqu’à présent. Est-ce si étonnant ?

 

JacquesFrère, pour NationsPresse.info, le 12 avril 2015.

 

Pour lire l'article dans son intégralité, cliquez sur : 

http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-feter-paques-sous-le-feu#more-240025

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Vidéo SITREP du 11 Avril 2015,

 

En provenance du Blogue Noir de Brocéliande

 

http://gaideclin.blogspot.fr/2015/04/ukrainenovorossia-video-sitrep-du-11.html

 

Chaleureux accueil du président ukrainien Porochenko

lors des célébrations du 71eme anniversaire de la libération d'Odessa

le 10 avril 2015. (Trad. YD)

 

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A l'instar d'Odessa, Kharkov manifeste un enthousiasme

relativement modéré envers les US et l'UE.

 

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Ukraine, Marioupol. Les habitants interviewés

par une chaîne ukrainienne. Avril 2015 (Trad. YD)

 

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 Les observateurs de l'OSCE en visite à Ouglegorsk

dans la République Populaire de Donetsk (Trad. YD)

 

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Franchissement d'un pont détruit à Debaltsevo par un camion d'aide humanitaire.

Rien ne pourra arrêter l'aide pour les enfants du Donbass !

 

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Ukraine / Donbass :

 

Le feu couve, sous un calme apparent...

 

Ukraine-Donbass-camp-300x200.jpgUn projet de loi visant à enfermer les ressortissants étrangers dans des camps de concentration en temps de guerre est à l’étude en Ukraine « pro-européenne ». Il s’agit bien entendu d’interner tous ceux qui semblent suspects d’être suspects aux yeux du régime dictatorial qui dirige ce pays et qui ne lui plaisent pas. les Russes sont bien entendus les premiers visés. La démocratie avance en Ukraine post-Maïdan, cela ne fait aucun doute…

(...) 

 

A Nikolaev, la 79e brigade aéromobile se prépare à accueillir une partie des paramilitaires de Praviy Sektor intégrés au sein des forces armées. Ces éléments devraient reformer un des trois bataillons qui font défaut à la brigade depuis l’été dernier. Aussi, 18 blindés d’infanterie, révisés et reconditionnés viennent d’être livrés à cet effet : 6 BRDM-2, 10 BTR-80 et 2 BTR-70.

De quoi équiper une compagnie complète.

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Des exercices de remise à niveau ont même commencé pour les « nouveaux arrivants » déjà arrivés… Ces exercices sont encadrés par des « contractors » occidentaux.

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On prévoit même de les former au sabotage…

 

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Plusieurs gros porteurs « Hercules » de l’US Air Force ont été dernièrement aperçus sur les aérodromes de l’Ukraine, transportant des cargaisons d’armements, de munitions et d’équipements. Du matériel utilisé pendant les manœuvres de l’OTAN et qui restera en Ukraine. Aussi, on observe ces dernières semaines une nette augmentation du nombre d’instructeurs militaires occidentaux issus d’entreprises privées au sein des effectifs des forces ukrainiennes, notamment dans la garde nationale.

(...)

 

Festung (1) Mariupol ?

 

(1) Forteresse en allemand. Le qualificatif de Festung avait été utilisé à partir de 1944 après le débarquement par Hitler pour certains ports et secteurs côtiers stratégiques de la Manche et de l’Atlantique qui devaient être tenus coûte que coûte.

 

C’est juste après la signature des accords de Minsk, que le secteur de Mariupol a commencé à se renforcer de manière significative, notamment par un effort particulier dans l’édification de défenses bétonnées sur le littoral. A partir du 18 mars, des tranchées sont apparues sur les plages, de même que la mise en place de fortins à l’intérieur de pavillons sur le front de mer (avec expulsion de leurs propriétaires et occupants), sur certains carrefours dans la ville et autour des points stratégiques. Sur la partie orientale du port, des obstacles antichars, des fossés et des tétraèdres ont été disposés, de même que dans les périphéries nord et ouest de la ville, mais pour le moment ces dispositifs ne semblent pas protégés par des fortifications et sont donc d’une efficacité très relative. De plus, en contradiction totale avec les accords de Minsk, plusieurs batteries lourdes ont été maintenues sur place dans des positions préparées. Il semble évident que le commandement ukrainien envisage la possibilité d’un siège de la ville à plus ou moins long terme.

 

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(...)

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Si tu es « pro-européen », dénonce tes voisins !

C’est ce qui pourrait résumer cet appel à la délation gratuite

placardé dans les rues de Kharkov par le régime de la junte.

  

Traduction : ORDURE SÉPARATISTE

– Qui profane les emblèmes nationaux
– Qui attend l’arrivée de la « paix russe »
Punition : 7-12 ans de prison (Art. 110 du code pénal ukrainien)
Vu – entendu – appelez le 0 800 501 482 »

 

Dans l’Ukraine post-Maïdan, n’importe qui peut aller

dénoncer son voisin ou ses proches à la police politique,

pour n’importe quoi, toute honte bue.
Source

 

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La répression kiévienne s’accélère à Odessa. Le SBU, la police politique de la junte sous tutelle de la CIA, affirme avoir arrêté dix personnes « qui se préparaient provocations ». L’Américano-ukrainien Valentyn Nalyvaychenko, chef du SBU, s’est même félicité d’avoir en plus « saisi des armes et des explosifs ». Vu que le SBU est un spécialiste des coups monté, du mensonge et de la manipulation, on peut sérieusement douter de la véracité de ces allégations.

 

La répression ne touche pas seulement les « opposants », ou présentés comme tels, mais elle atteint désormais un certain nombre de conscrits. Depuis des mois, des rapports alarmistes tenus secrets circulent au sein des ministères de la Défense et des Affaires intérieures quant à l’augmentation inquiétante des cas de suicides et d’internement psychiatrique chez les mobilisés. Dernièrement encore, dans Severodonetsk (juste au nord de la ligne de front), plusieurs cas de suicides ont été signalés concernant des hommes venant de recevoir leur ordre de mobilisation. Entre aller se faire tuer inutilement sur le front du Donbass et subir les foudres répressives de pontes de la junte, qui ont la plupart pris soin d’écarter leurs rejetons de toute mobilisations, de plus en plus souvent les citoyens les plus fragiles choisissent la troisième option, celle de mettre fin à leurs jours. C’est aussi cela, les réalités dramatiques de l’Ukraine béhachélisée.

 

Jacques Frère, pour Nationspresse.info, le 08 avril 2015.

 

 

Pour lire l'article dans son intégralité, cliquez sur : 

http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-le-feu-couve-sous-un-calme-apparent

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Lire également :

 

Les français en première ligne !

 

Sur le blog d’Erwan Castel : http://alawata-rebellion.blogspot.fr/

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Volontaire français à l'entrainement, ici au "Schmel", 

lance roquette thermobarique d'une portée de 800 mètres.

07/03/2015

Donbass / L'actu' en images...

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[eng subs] Givi : OSCE mission got attacked by UAF tanks at the Donetsk airport

Igor Strelkov : about Ukrainians, how US uses them and purposes of the US in this war. 

Traduction and eng subs by Kazzura 

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L!FENEWS journalist Semyon Pegov's report about volunteers from Western and Central Ukraine fighting in DPR army ranks

« When God has no time for us » - video by Dmitry Steshin 
Watch the original, uncensored video: 
https://www.youtube.com/watch?v=wCccF...

Graham Phillips : My Message to Great Britain, from Great Britain

« New life of war trophies » - report from DPR tank repair factory

Traduction and eng subs by Kazzura 

Givi and Tsar (defense minster Kononov) at the Donetsk airport, 04/03/15.

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Et pour finir... un peu de lecture ! 

(Cliquez sur les titres en bleu pour accéder aux articles)

NationsPresse.info : Explosions à Kharkov et préparation d‘une attaque de Kiev à l’est de Mariupol

Novorossia Vision : Dénonciations et fichages de Français...

Novorossia Vision : L’Ukraine de Porochenko recrute une « Armée de Trolls »

Le Saker francophone : L’Ukraine truffe d’explosifs les ponts vers la Crimée

Russie Sujet Géopolitique : L’Ukraine installe une batterie de mortiers à la frontière de la Transnistrie. 

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15/01/2015

Contre-attaques des forces de Nouvelle Russie

Ukraine / Donbass :

Contre-attaques des forces de Nouvelle Russie

A la surprise générale, alors que tout le long de la ligne de front semblait fixé pour plusieurs semaines encore, sinon pour plusieurs mois, on apprend qu’une contre-offensive des forces de Nouvelle Russie serait en cours. Des données fragmentaires qui nous parviennent font état de progressions significatives des FAN vers Mariupol sur l’aéroport de Donetsk (déjà hier), sur la partie orientale et sud du saillant de Debaltsevo et au nord-ouest de Lugansk.

L’ex-ministre de la Défense de la République populaire de Donetsk, Igor Strelkov, a annoncé que les forces républicaines avaient lancé une contre-offensive sur le front du Donbass. « Selon les informations reçues, les FAN sont passées à l’offensive sur le tronçon sud du front. Non sans succès. L’axe de Mariupol. J’attends d’en savoir plus. L’opération est en cours et l’ennemi en est informé bien mieux que nous », a déclaré le colonel Girkin sur le forum internet où il intervient régulièrement (source).

( Note de K.,voir aussi : http://novorossia.today/strelkov-armee-de-la-novorossia-est-passee-a-la-contre-offensive/ )

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Affrontements intenses à l’ouest de Shachtye

(…) Les FAN ont engagé leurs 1re et 3e brigades sur Orekhovo-Donetsk (nord immédiat de Krymskoe), détruisant le poste de contrôle kievien qui était situé à l’avant du village. Les combats ont été particulièrement durs. Du côté des troupes ukrainiennes on déplore la perte d’une dizaine de chars, de plusieurs BTR, de 4 BMP, d’environ 10 mortiers, d’une batterie de 4 obusiers, de 2 lanceurs Grad, d’un Hummer et de 7 camions Ural, en plus d’environ 200 blessés et des dizaines de morts. Les FAN semblent avoir perdu 2 chars lourds, 3 BTR et BMP, 2 mortiers 1 obusier et 2 camions Ural, de même que plusieurs morts et une cinquantaine de blessés.

Plus à l’ouest, les reconnaissances offensives de ces derniers jours de la part des FAN se sont transformées en une progression significative entre Slavyanoserbsk et Krymskoe (au nord-ouest de Lugansk et à l’ouest de Shachtye sur la Seversky Donets). Mais, en dépit d’un certain nombre de rapports optimistes, la progression se fait lentement. (…)

Plus à l’ouest à environ 6 km, le village d’Orikhove serait en passe d’être repris par les cosaques.

Offensive simultanée au nord et au sud de Debaltsevo

Sur la partie orientale du pourtour du saillant fortifié de Debaltsevo, on note depuis 48 heures une offensive simultanée au nord-est et au sud-est de l’agglomération aux mains des Ukrainiens, jusqu’à Kirivskoe, avec une progression de plusieurs kilomètres en quelques heures des forces de Mozgovoi et des cosaques du Don, pour la partie nord de la manœuvre.

Sur le versant nord-est de la poche, la brigade « Prizrak » a été presqu’entièrement engagée avec une partie des unités cosaques, le tout étant appuyé par d’importants moyens d’artillerie positionnés vers Stakhanov : plusieurs villages ont été reconquis de haute lutte vers Sanzharovka (8 km au nord de Debaltsevo). Le village de Polevoe, plus en arrière du dispositif kievien sur ce secteur, semble être passé entre les mains des unités républicaines, ce qui signifie que les forces de Kiev auraient reculé de près de 4 km.

Au sud de Debaltsevo, une position fortifiée contrôlant un carrefour routier a été pilonné par les cosaques au moyen de Grad-P : les forces ukrainiennes ont eu 1 tué et 5 blessés. Mais l’essentiel de l’effort républicain se situe au niveau de Nikishino, quelques kilomètres plus au sud-est où les forces ukrainiennes semblent, là encore, en grosses difficultés.

(…)

Si les efforts de « Prizrak » et des cosaques d’un côté du nord du saillant se rejoignent avec ceux des éléments de la 3e brigade d’infanterie motorisée de Gorlovka (ex-brigade « Demon » du général Bezler) de l’autre côté, alors les forces ukrainiennes regroupées dans le saillant risquent de se retrouver dans un chaudron. Mais nous n’en sommes pas là. 

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Batterie d’obusiers de 122 D-30 des FAN en position vers Pervomaïsk

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Donetsk : les combats continuent à l’aéroport

Donetsk pilonnée à l’artillerie lourde

En dépit des succès significatifs d’hier pour les forces indépendantistes, la bataille pour le contrôle total de l’aéroport n’est toujours pas terminée. Selon des sources proches de la brigade « Vostok », les FAN contrôleraient complètement la zone. Selon Arsen Pavlov, dit Motorola, le bataillon « Sparta » aurait uniquement pris le premier étage du bâtiment de la nouvelle aérogare, la bataille continue.
« Sparta » aurait fait hier 24 prisonniers ukrainiens et ce matin 18 soldats de Kiev restaient terrés dans les sous-sols, refusant de se rendre.

(…)

Petro Porochenko vient de signer un décret concernant la prochaine mobilisation. Ce sera la quatrième vague de conscription forcée, deux autres sont prévues en avril et en juin. Kiev a bien l’intention de continuer de faire la guerre au peuple du Donbass, en dépit de la désinformation occidentale qui affirme le contraire.

Jacques Frère / 14 janvier 2015

Pour lire l’article dans son intégralité, regarder les vidéos, étudier les cartes > c’est ici !

http://www.nationspresse.info/  

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http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-contre-attaques-des-forces-de-nouvelle-russie#more-238771 

14/01/2015

Entretien entre Igor Strelkov et Gennadiy Kazantsev...

[eng subs] Igor Strelkov interview to FSB general Gennadiy Kazantsev.

Source & Subs : Kazzura

13/12/2014

Igor Strelkov, Interview to PolitNavigator.

Igor Strelkov, interview to PolitNavigator / 01-12-2014.

http://www.politnavigator.net/

 

English translation by Kazzura.

https://www.youtube.com/user/wintersodomy

http://wintersodom.tumblr.com/

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Alexandr Chalenko: As far as I know, steppe and thermal-vision devices have made light weapons fights impossible in Novorossia. Because of that the parties can’t get close to each other, so this war is the war of artillery. What’s your opinion about it.

Igor Strelkov: The terrain beyond the urban agglomerations, which are so numerous in Donetsk Republic, is very indented: lots of ravines, heights, tree belts, lows grown with bushes. Lots of mines and waste heaps, which make the area closed.

Now it’s a positional warfare, where there is almost no skirmishes with gunfire, it’s an artillery war.


Alexandr Chalenko: I’ve been told that it’s war in the urban agglomeration, because in the heart of Donbass, leaving one town you etner into another one right away. And there’s civilian population living there…

Igor Strelkov: …understand it, war is war. Population suffered and suffers while the war rages, so the sooner the victory is achieved and the war stops, the sooner civilian population suffering stops.

As for the rest: small group tactics.


Alexandr Chalenko: What does it mean? Explain, please.

Igor Strelkov: See, in war history, in war theory, there’s such concept as basic tactical unit, that has to fulfill certain tactical tasks. The more military craft develops, the more combat vehicles are improved, the bigger grows the units’ firepower, the lesser get the tactical units.

Relatively speaking, if one task could be solved by the battalion with its firepower druing the WWI, the same task could be solved by companies during the WWII. Now similar tasks can be solved by mere platoons

In this case, the number of armament and its quality, for example, firing rate, became such, that fire density provided by modern platoon, surpasses or at least is equal to one, that battalion of the WWI could provide

Hence, the large masses of people turn into large targets, basically, that’s what has been shown by the UAF around Slavyansk and Donetsk, when having great numerical superiority and way better equipment Ukrainian troops were helpless before us and suffered heavy losses. Due to their crowdness, because they used to move in large masses, large masses of vehicles, and we have been using it. We used the small group tactics — units up to a platoon or less in numbers. They searched for an enemy, pinned it down and called our artillery, mortar strikes upon it. Because of that enemy suffered very heavy losses comparing to our relatively small casualties.

At the same time, the lesser unit is, the harder it’s to hit it, especially in conditions of suburban and urban areas. Enemy had enormous advantage in vehicles, but he couldn’t implement it, since it was like shooting sparrows with a cannon. It’s useless to use the division of “Grads” against the dispersed infantry team. Maybe someone will get hit, but anyway the efficiency would be really low

 

Alexandr Chalenko: For example now they can’t take the airport in Donetsk. What’s the problem? Why the fights take so long? What would Igor Strelkov do to take the airport under his control completely?

Igor Strelkov: I wouldn’t storm it at all

 

Alexandr Chalenko: Why?

Igor Strelkov: What for?

 

Alexandr Chalenko: Because it was believed before the militias started taking it under their control, that Donetsk had been shelled from the airport territory as well as from Peski and Avdeyevka.

Igor Strelkov: Do you imagine the map for yourself? When you manipulate with such names like Avdeyevka, Peski, airport, you don’t imagine yourselve the connection. Adveyevka is a rather large town with 50 thousand population. Peski’s also a rather big settlement. It’s urban type settlement which is abutting to the city. Airport is located between them on a rather large distance. It’s not a single agglomeration.

Artillery can’t be at the airport, Peski and Avdeyevka at the same time. It’s either in one place or in the onether.

 

Alexandr Chalenko: So were there any artillery in the airport?

Igor Strelkov: There were artillery spotters there. Indeed, artillery was deployed in Peski and in Avdeyevka. The thing is that, to take the airport, you should simply eliminate this artillery. Object for the assault has been chosen formally by people, who don’t understand a thing in the military art, it was a strike against the consequence, not the reason. To take the airport they had to eliminate the reason, destroy the artillery positions in Peski and Avdeyevka beforehand. Then airport could be taken without any problems.

And now, we have a situation when all infantry attacks at the airport are being repelled by the barrage of artillery that is out of reach.

 

Alexandr Chalenko: Okay, why it wasn’t clear to those, who had been planning these operations?

Igor Strelkov: Let’s say that these people don’t differ from you in the level of military knowledge and operation planning much.

 

Alexandr Chalenko: And Motorola?

Igor Strelkov: Motorola is good soldier, brilliant commander on the platoon level. He fulfills the tasks give to him. In this case we’re dealing with strategic decision, with those, who have thrown Motorola and Givi to fight in the airport to take which, was determined as the priority objective. I don’t know who made such decision. I was absent at that time. It was clear for me that it’s not a proper object from the beginning. Attack at the airport is not only unnecessary, it’s harmful, since the best units for the former Slavyansk brigade got scratched and suffered losses there. Without any sense.

See, once they launch an attack, enemy calls the artillery strike.


Alexandr Chalenko: Do I get it right, that this task is possible to be solved?

Igor Strelkov: Yes it is, but not with the forces of infantry units. They have to act with the support of armored vehicles, but since all the vehicles of Slavyansk brigade have been taken to “Oplot” by Zakharchenko, he decides what to do with them.

 

Alexandr Chalenko: Many of your critics say that Strelkov — is just a mere FSB lt. colonel, so he has no experience of army operations planning. What can you say about it?

Igor Strelkov: Indeed, I’m an FSB colonel, so I’m fine about it, but generally, I wouldn’t advise to call a military with the rank 1 step lower that he is. For the military, ranks have greater value than for civilians. Basically that’s what military hierarchy is built on.

Of course it was difficult for me to command units and subunits, when army grew there were several thousand men in it, and front has been stretched for dozens of kilometers. Naturally we couldn’t create a solid frontline with such small forces.

 

Alexandr Chalenko: Do you have an army experience of leading such units?

Igor Strelkov: I don’t have such experience, I had experience as a commander of small units, but happened to plan the special operations for 80-100 men. I used to be an operative in field of anti-terrorist operations in Chechnya. I happened to take part in many operations, but to command directly — no. Maximum that I happened to command before were joint operative group of 150 men, for a couple of months in 2005.

And again, units didn’t subordinate to me directly, it was only an operative subordination. I only gave them tasks, which they planned and executed on their own. Now, often, I didn’t understand completely how to organize a certain operation, but instead I had a clear and strict understanding of what I wanted to achieve in this operation.

So, I set the tasks and goals, that had been achievable and they were achieved. Thanks to that, we practically succeeded all enemy plans that were aimed to encircle and eliminate us.

I really lacked the chief of the staff, who could explain what I wanted to soldiers in detail. Basically, all army commanders of high ranks are divided into two categories: chiefs and chiefs of staff. Commander makes a decision, chief of the staff develops it, divides into subtasks. Both job is completely necessary. Far not always good chief of the staff is able to command troops well. And vice versa. For example, it was told about Zhukov in one of his characteristics, that he was a brilliant commander but hates the staff work. Naturally, I don’t compare myself with Zhukov, but, frankly speaking, dislike the staff work too, even more I simply don’t know how to do it. Instead I have a deep understanding of the essence of the guerrilla warfare. I knew qualities of all my units, what they could and what they could not.

At that moment our army was a partisan army. In many aspects it’s still such. It’s not a regular army.


Alexandr Chalenko: What are the differences between them?

Igor Strelkov: On the one hand they’re way more initiative than usual army. On the other hand their discipline is weaker. They solve tasks that regular army overcomes with great efforts. For example to move fast, maneuver, act in field without supplies. These are advantages of the partisan army.

On the other hand they don’t kine sitting in trenches, don’t like sitting in defense, I mean in bad conditions. They’re difficult to lead for those they don’t trust to.

In my opinion, a serious mistake is being made now, when the b regular armies of the Donetsk and Luhansk republics are being built. When they disband already formed units, take from one unit to another. They’re expecting to achieve discipline and subordination to people, who are assigned from above formally. But the army, in its essence, is still a volunteer army. There are no mobilized there. And to arrange without taking this specifics, the formed traditions, into account brings serious harm, since people are losing their motivations. They don’t trust their new commanders, those, who they don’t know.

 

Alexandr Chalenko: When I’ve been to Donetsk recently, I talked to soldiers from you Slavyansk brigade. I asked them, who were Igor Strelkov for them. They answered “He is like own father to us”. They’re looking forward for your return. And from other soldiers, I found out that about 200 men of your brigade joined “Vostok” brigade after your arrival to Donetsk. They allegedly were from Kramatorsk. Why did they leave you?

Igor Strelkov: You know, it’s a classical example when journalists uses info from OBS “Odna Babka Skazala” [“One Granny Told”] agency.

 

Alexandr Chalenko: So it has never happened?

Igor Strelkov: 200 men didn’t leave me. One mortar battery joined “Vostok” in the moment of the crisis around Shakhtyorsk. Later returned us the mortars, but soldiers stayed in “Vostok”, they were sent to Shakhtyorsk to support Tsar’s battalion [ed. Tsar — Vladimir Kononov’s callsign]

They’ve got persuaded by someone that we were abandoning Donetsk and they’ve heard that Khodakovsky promised to defend Donetsk until his last drop of blood. They decided to join him because thought that he wouldn’t retreat for sure.

 

Alexandr Chalenko: They were locals.

Igor Strelkov: Well, yes, our brigade consisted of locals on 90%. It’s a particular example of what the rumors might be.

Units left Kramatorsk by the order of their direct commanders, thinking that they were executing my order, and part of the commandant company left to Izvarino and has been holding corridor there. In my turn, I though that they were all deserters. Later I found out that turns out they were deceived by their commanders, who later appeared on the Russian territory. That…

 

Alexandr Chalenko: Babay?

Igor Strelkov: Babay. That’s a one rather anecdotic character. But that’s the specifics of the partisan warfare : constant revolts and rebellions.

 

Alexandr Chalenko: And why haven’t you got in a good terms with other militia commanders — Zakharchenko, Khodakovsky? I even remember that your comrades wrote about them, that they were going to surrender Donetsk …

Igor Strelkov: You can’t make everyone silent [ed. Igor Ivanovich uses idiom here, literally it’s “You can’t cover every mouth with shawl”]. My comrades are free to say whatever they want to. I’ve never said anything like that myself. Though, indeed it looked like the town might be surrendered.

Get me right, when Slavyansk brigade, all torn, dirty, right from the trencehs entered Donetsk city… people had been fighting for several months, constant shellings every day and night. And so they enter Donetsk. There’s a Kiev government assigned mayor sitting there, no one touches him. Ukrainian police patrols the roads with the state cap badges. And “Vostok” with “Oplot” just stand on the checkpoints. And there are no barricades. You can enter the town. Vehicles would enter and no one would stop it. Donetsk hadn’t fight then and no one was preparing to.

I got an impression, that before our withdrawal from Slavyansk, Ukrainian side didn’t even plan to storm Donetsk, they thought that it would return back to them without a fight.

 

Alexandr Chalenko: Are these only you impressions, or you had a more precise info that Donetsk had been prepared to be surrendered to Ukraine without a fight?

Igor Strelkov: I’ve never had any precise info about it. Especially when they say that I’ve exchanged Slavyansk for Donetsk, that’s a completely false opinion. I exited Slavyansk not because I wanted to seize Donetsk. Furthermore, I didn’t want to go to Donetsk, commanders who stayed there had been fighting each other. I didn’t want to get into this cloaca, but I had to do it.

There was Russian Orthodox Army split in two acting there. Each part had about 100-150 men. There was “Oplot”, there was “Vostok”, there were Cossack units. There were Bezler’s men. There was a miners’ division, there was “Kalmius” battalion. No one subordinated to no one and didn’t cooperate with each other. Some of them took part in combats, some not. There was a small unit that subordinated to me.

 

Alexandr Chalenko: You said that you didn’t want to enter Donetsk, where did you want to go after leaving Slavyansk in this case?

Igor Strelkov: I meant that I didn’t want to enter Donetsk to seize power there. That’s what I was talking about. We left Slavyansk because we had to, to avoid the defeat. We had already really been in the complete tactical encirclement. There was the last tiny gap left, the last dirt road, which was uncomfortable and shot through. It could be bloked any moment.

We practically had no artillery rounds. Had no shells for mortars. We had problems with anti-tank weapons. We still had some ammo for the small arms. But the problem was that, that enemy has practically stopped using infantry against us after the fights near Yampol where they suffered heavy losses.

 

Alexandr Chalenko: And the artillery war started…

Igor Strelkov: Artillery and tanks had been effective to use against us when we had nothing to answer them with. While we had mortar shells and artillery rounds we could hold them somehow. But at the moment we left Slavyansk I had 57 mortar shells. By that moment I had two tanks, but I had less than 1 allowance of ammunition per tank, there were about 35 rounds overall. That’s now a war. Enemy had about 100 armored vehicles, about 30 tanks among them, at the Nikolayevka direction only. There was a completely equipped battalion-tactical group with means of enforcement and massive artillery support. And they strictly used tactics under Nikolayevka. Our grenade launchers failed, more than 20 GLs, all failed. They simply forced our militias into the town and started shelling them with artillery. 5-floor buildings were destroyed to the ground. Armor and artillery. The same situation could repeat in Slavyansk. Taking enemy advantage into consideration we were able to cause them losses only maneuvering all the time. As I said, the small group tactics. When we had no place for a maneuver we could go into defense. In stationary position, when we got surrounded with mine fields and razorwires we couldn’t cause them any serious losses.

 

Alexandr Chalenko: Let’s dispel another myth of the “OBS” news agency. I’ve heard such a pretension to you in Donetsk, that, when leaving Slavyansk, you didn’t destroy the arms depots.

Igor Strelkov: I simply can’t comment such nonsense. When we were leaving we hadn’t got anything left. We had 6 rounds for our joint artillery division of 9 guns. Which depots? Everything we got via “voentorg”, everything we managed to find in other sources, everything had been sent into fight right away.

Khodakovsky and Zakharchenko had depots. From time to time we had to ask them something for our artillery and tanks.


Alexandr Chalenko: And did they give it to you?

Igor Strelkov: Gave. but not to me, to commanders who got supplies via personal contacts. Zakharchenko used to be subordinate to me at first, until he wasn’t assigned a prime-minister. Khodakovsky didn’t cooperate. Categorically. Simply hadn’t engage in any contact. And since I had other tasks than taming rebellious officers. They sat somewhere — and fine with that. Defended their section — and fine with that. God grant that they would defend it on.

 

Alexandr Chalenko: Which advantages and disadvantages does the Ukrainian army have?

Igor Strelkov: stable in defense. The very same Russian soldiers. Though they think of themselves as some ancient Ukrs, Ukrainians, or who knows what else. In fact, they are Russian people. They are unpretentious, ready to endure hardships. Basically, all the qualities of the Russian soldier. Fail to see any other strong points in Ukrainian army.

Everything else — result of 23 years of ruination, the same as we had, multiplied on their mentality. Their chiefs… out of any critics. Middle officers — more or less.

 

Alexandr Chalenko: It’s believed that there were private military companies fighting against you in Slavyansk. Was it so?

Igor Strelkov: can’t say that they were fighting…


Alexandr Chalenko: But they had been there? 

Igor Strelkov: they had.

 

Alexandr Chalenko: Which ones? Polish? American? 

Igor Strelkov: I’ve been told about Poles. But also that there weren’t only the Poles there. Again, when you don’t have the corpses with documents you can talk about it very approximately. Why I say that there were PMC troops on Karachun is because I we had messages from Andreyevka, closest village, residents  that they went down there to the local shops. Residents told that they were Poles. But they served only as observers and sentry. Maintained thermal vision devices and guarded ATO HQ and HQs of the units that fought against us in Slavyansk. But whether they were on the front lines or not… to prove that we had to achieve a serious military victory capturing enemy territory. 


Alexandr Chalenko: Why such little number of locals has been enlisted to your brigade? 

Igor Strelkov: Volunteers hadn’t been provided with rifles, nor with boots, nor with uniforms. I had nothing to arm people with. And basically volunteers are always few. Consider the example of the previous Civil War. There were extremely small number of volunteers from both sides. The one who succeeded to conduct mobilization more effectively won. Why did the Reds [ed. Red Army, Bolsheviks] win? Because in critical moment they had more resources that allowed them to conduct the mass mobilization. Yes, they were extremely unstable troops that had been surrendering all the time, but they always had new ones to put instead. Soviet government got all the main arm depots of the Russian Empire. The main military factories happened to be on the territory they controlled. And the most imporant — the apparatus of the former Tsar army got into their hands. Military specialists and all institutions.

In Donbass it’s the same picture as always. And if, God forbid, the war starts in Russia, exactly the same is going to happen. Most of people don’t want war and don’t want to fight And that’s how it should be. Imagine if everyone wanted to fight, what would happen. Some nightmare. Nothing like that is ever going to happen and thank God for that.

But if on a one fine day you get a summon letter you’ll have to go to the recruitment office regardless whether you want it or not. You’ll have a choice: ten years of jail, or, you’re welcome: pack your things and ahead to war. Basically, that’s the way Ukrainian army is mobilized now. Nobody wants to fight there too, but they’re mobilized and sent to fight. 

If I had enough weapons and specialists in Donetsk, I would launch the mobilization. First thing that minister of defense had to do was the mobilization. But I had no resources at all. So we had to take only the volunteers, but we hand’t got enough equipment even for the all volunteers. By moment I left Donetsk I still had 150 unarmed men, however I had already had several thousand men army. As far as I know 27 or 28 thousands enlisted in May. They were ready to fight in militia. But there was nothing to arm them with.

I had to assign them a commander, but commanders didn’t come. Most of the reservist officers, the soviet among them, evaded. 

Like in Russian in 1991, when they surrendered their own state. Practically no one stood up for then.

Alexandr Chalenko: Excuse me, but you hadn’t stand up then either.

Igor Strelkov: Excuse me, I hadn’t been an officer then too. I was a student. By that time I hadn’t even taken the oath, but they had. 

There was a  very little number of officers in Slavyansk.


Alexandr Chalenko: Have you talked to them? 

Igor Strelkov: Yes. At first the Afghanistan Veterans Union came. 24 men came. 6 officers among them. They told that “Yes, we are ready to serve. At the barricades close to house, that it”. I answered “No, thanks. The ones who enlist will be serving as in the army, because I don’t need those who would stand on the barricades. I need people who would be ready to follow orders”. 3 men came back on the next day, only one officer among them. Everyone else decided that it wasn’t comfortable for them.


Alexandr Chalenko: When In Ukraine they say that NATO will be arming Ukrainian army with their weapons, how serious is such info? Because Soviet and NATO standards are different. They’ll have to re-educated, re-train. And NATO armament supplies cost a lot.

Igor Strelkov: I think they won’t be rearming. They don’t need it. They have plenty of any vehicles. Enough for 3 more wars like this one. Besides, now the arms depots in Poland and Hungary are opened for them. 

 

Alexandr Chalenko: Soviet vehicles.

Igor Strelkov: Poles, Czechs, Hungarians will be rearming, switching to the NATO standards. 


Alexandr Chalenko: What’s, in ideal, is required to defeat the Ukrainian army, after all?

Igor Strelkov:  It’s impossible to achieve victory fighting half-heartedly [ed. literally, “half-fighting, or 1/4-fighting”]. To defeat Ukrainian army you have to fight. Ukraine, even in its pitiable condition has way more resources than DPR and LPR. Donetsk and Luhansk Republic won’t be able to defeat Ukraine on their own.

 

Source : http://wintersodom.tumblr.com/post/104167107707/alexandr-chalenko-as-far-as-i-know-steppe-and

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22/10/2014

Important message by Igor Strelkov

22/09/2014

Que signifie l’intervention de Strelkov ?

Que signifie l’intervention de Strelkov ?

Cela signifie que Poutine a fait son choix !

 

Alexandre Douguine, Le 17.09.2014

 

Concernant le sujet, commencer par voir/lire :

> Igor Strelkov : briefing du 11.09.2014

> Maintenant il nage avec les grands requins blancs

 

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Beaucoup de gens intelligents savent que Poutine n’est pas un roi et ni un dictateur. Dans le sens qu’il ne traite pas toutes les questions sur le principe de "je veux" et un coup de poing sur la table. 


Derrière lui, il y a des élites. 


Deux camps (comme on le pense). D’un côté, les faucons de type Rogozine, de l’autre – les libéraux "patriotiques". Les uns – le parti de la guerre, les Impériaux prônant la confrontation avec l’Occident et se moquant des sanctions, les autres – pro-occidentaux, prônant le compromis au détriment des intérêts nationaux (bien que ce soit justement en cela qu’ils voient l’intérêt national) – ceux qu’on appelle "les purgeurs". Pour eux, l’amitié avec l’Occident est très importante, ne serait-ce que parce que tout leur fric est là-bas. Certains les appellent – pragmatiques. Douguine les appelle "la sixième colonne". En fait, les sanctions américaines ciblent précisément cette cohorte, et elles ont pour but de provoquer le mécontentement des boyards et de les amener à influencer la politique de Poutine.


Et Poutine lui-même était toujours en équilibre entre les deux camps. Sans privilégier personne. Soit parce qu’il vient de la sécurité d’État, soit parce qu’il est du signe de la "Balance"... Quoi qu’il en soit, la situation paradoxale en Novorussie est liée à la lutte de ces groupes du Kremlin. Les uns veulent purger la Novorussie, négocier avec l’Occident, céder, tout en maintenant pour la Russie un simulacre de visage (les verbiages sur une Ukraine unie prorusse), les autres veulent laver les bottes dans le Dniepr (et même, dans le Dniestr). Les premiers ont tenté d’enterrer Strelkov moyennant des "kourguinian's" apprivoisés, ils ont engagé toutes sortes de négociations secrètes et, finalement, ont ficelé cette "paix" boueuse de Minsk avec tous ses "statuts spéciaux". Les deuxièmes exigent de rompre, au diable ce scénario, et tout de même, d’aller laver leurs bottes.


C’est un moment historique quand Poutine doit faire un choix. 


Tous ces racontars du genre d’Iossif Vissarionovitch : « Allo, camarade Beria ? Camarade Abakoumov a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Allo, camarade Abakoumov ? Camarade Beria a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Eh bien, j’ai souhaité bonne nuit à tout le monde, maintenant, je peux me coucher », ne passeront pas. De ce choix dépend l’avenir de la Russie, de Poutine lui-même, et peut-être du continent. 


Le choix est : soit renoncer sous la pression des sanctions = reconnaître sa défaite = démolir son autorité personnelle, enterrer le concept du Monde Russe, déshonorer la Russie et semer de grands troubles dans la société, ou bien montrer les dents et montrer à l’Occident la Russie qu’ils voient dans leurs rêves humides de submissivité durant toutes ces décennies.


Nous connaissons Poutine. Nous savons que c’est un combattant. Tout le monde le sait. Nous savons que, bien qu’il soit un homme pragmatique, il est assez émotionnel. Nous n’avions aucun doute de quelle serait la position que prendrait cet homme quand on commencera à lui imposer l’obéissance par la contrainte. Et aux hommes politiques occidentaux qui ne le comprennent pas, il est grand temps de remettre le prix de Darwin.


Parce que Poutine a fait un choix. 


Je pense que Poutine a choisi la guerre. Bon, ok, disons-le de manière plus soft : une position ferme sans compromis dictée par les intérêts du peuple russe. La vidéo avec la bougie à la mémoire des défenseurs de la Novorussie, morts au combat, n’est pas le fruit du hasard. C’est un message. Sur cette vidéo, le président de la Fédération de Russie a prononcé le mot « Novorossia ». Et en le disant, il regardait droit dans la caméra. Ceci est important. Quand Poutine donne des interviews, il regarde le journaliste, et non pas la caméra. Ici, il nous a tous regardés dans les yeux. Et il avait de l’émotion dans la voix. On l’entend. Elle a humainement tremblé. Comme chez tout le monde dans les moments de profonde tristesse et de douleur. Je doute qu’il l’ait répété.


Et puis, il y a le discours de Strelkov. 


Très audacieux. Dans lequel il s’exprime très clairement. Qui est l’ennemi, quels sont les objectifs des Russes, et avec qui il faut se battre. L’essentiel est – qu’il faut nettoyer l’entourage de Poutine des traîtres et des ennemis de Poutine. Et, en fait, c’est pour cela qu’il est ici, et non pas en Novorussie. C’est-à-dire, que cela est encore plus important que la guerre dans le Donbass. Eh bien, il n’a pas dit exactement cela, mais le fil rouge y est. Et Igor Ivanovitch a promis de formuler bientôt un plan.


Je pense que la déclaration de Strelkov – n’est pas seulement la déclaration de Strelkov.


Vladimir Poutine a choisi son camp et, par conséquent, les membres de l’autre camp doivent être "ratissés". Ainsi faisait le susmentionné Iossif Vissarionovitch. Eh bien, non pas littéralement, bien sûr... Par d’autres méthodes. De façon culturelle et civilisée. Et certainement pas avec les mains de Strelkov. Mais ils vont résister. Et ils ont de l’argent, des ressources. C’est la première chose. La deuxième – les sanctions deviennent vraiment sévères (si avant on piquait l’ours avec un bâton, maintenant on le pique avec une lance) et les sanctions de riposte seront également sévères. Et lourdes pour les Russes. Aux "jambon cru et camembert" s’ajoutent maintenant les automobiles et les vêtements. C’est-à-dire, qu’elles vont toucher des milieux plus larges de citoyens russes. Et les sanctions contre les secteurs énergétiques et bancaires peuvent ébranler l’économie, avec toutes les conséquences toujours pour les mêmes citoyens de Russie. Dans la société, le scepticisme peut commencer à croître, se transformant progressivement en protestation. Naturellement, soigneusement attisée par ceux qui seront ratissés. C’est ici qu’on a besoin de Strelkov.


Strelkov – c’est une icône. Strelkov – c’est une bannière. Strelkov – c’est le centre autour duquel se rassembleront les patriotes. 


Et le principal patriote de la Russie – c'est le Souverain. C’est ce que Strelkov a dit. Au-dessus de lui était accrochée une photo de Poutine. 


Strelkov – c’est le soutien de Poutine. Strelkov – c’est un phare dans l’obscurité, qui débutera bientôt en Russie. Igor Ivanovitch va créer la force (sous forme d’une association, d’un parti, je ne sais pas...) qui résistera aux troubles. Les "patriotes" libéraux (la sixième colonne selon Douguine) ont essayé de discréditer son nom, se rendant compte de l’envergure du personnage. Ils voulaient traîner dans la boue l’image de "Strelkov-de-fer" aux yeux des Russes patriotiques, afin de semer la déception et la frustration dans leurs cœurs. Le ressentiment. Et après avoir coulé la Novorussie (ce qu’ils ont préparé de leurs propres mains), canaliser la colère des patriotes (et même elle se dirigerait toute seule) contre le traître principal des Russes et du Monde Russe – Poutine. Et puis, dans la frénésie révolutionnaire fusionneront les rubans blancs et nationalistes, les libéraux, gauche et droite. 


Le plan visant à démanteler la Novorussie – est un plan de renversement de Poutine.


Le sérénissime n’est pas un imbécile, il comprend tout cela, c’est juste qu’il était décontenancé par le prix à payer, en choisissant définitivement le "parti du bien". Je pense ainsi. Et le prix – c’est peut-être la guerre globale. Il pesait longuement (du signe de la Balance...), et il a pris la décision finale. Je pense ainsi.


Je pense qu’il a commencé à soupeser depuis longtemps. Pourquoi des exercices militaires d’envergure dans toute la Russie ? Pourquoi des centaines de milliards de dollars pour le complexe militaro-industriel ? Pourquoi le réarmement intensif de toute l’armée, la construction des sous-marins, des hélicoptères, de divers autres équipements militaires, l’uniforme de Youdachkine et les troupes de débarquement dans l’Arctique ? Non, les gars, mieux vaut préparer les traîneaux en été.

Strelkov a clairement fait comprendre (il l'a déclaré en clair) que faire de lui une image du combattant contre le régime, le mettre dans le camp protestataire du marais libéral – c'était peine perdue. Vous aurez les trous de l’Emmental, et pas Strelkov.

 

Le Monde Russe – ce n’est pas une abstraction. Le Monde Russe commence à se matérialiser. La Russie entre dans une nouvelle ère. Et ce processus est très dangereux. Le Pays prend le large, et ce que nous observons maintenant – c’est le largage des amarres. Dans ce périlleux voyage, le vent soufflera en tempête, la mer passera par-dessus bord, et toutes sortes de monstres océaniques (transocéaniques) vont briser les mâts de leurs tentacules et le tirer au fond. Et peut-être même des pirates tenteront de le prendre à l’abordage ou bien tireront un coup foudroyant de canon. Tout est possible. 


Le plus important, c’est de choisir une bonne équipe. Puisqu’on commence à larguer les amarres.


Alexandre Douguine


Agence centrale d’information de Nouvelle-Russie :
Novorus.info
Article original : LIEN

Via : Paralipomènes d'une journée ordinaire et Gaidéclin, Bertrand du Donbass

Traduction : GalCha

 

Putin_Candle_Novorossia.jpg

18/09/2014

Maintenant il nage avec de grands requins blancs...

Strelkov nageait avec des piranhas, 

maintenant il nage avec de grands requins blancs.

 

Un article et une analyse signés du Saker, en date du 12 sept 2014. 

http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/13/strelkov-nageait-piranhas...

 

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La conférence de presse de Strelkov, hier [Ndt : 11 septembre 2014], est, je crois, un moment historique car elle marque le passage de Strelkov de la lutte armée novorossienne à une lutte de bien plus grande ampleur, et beaucoup plus dangereuse : la lutte pour l’avenir politique de la Russie. En soi, cela n’est pas nécessairement inattendu, mais la façon dont il l’a fait a créé une surprise, en tout cas pour moi. Avant de revenir sur la situation d’ensemble, il me semble utile d’essayer de résumer ici les points clés de sa présentation. Voici comment je résumerais ce qui m’a semblé être les éléments clés de sa présentation :

 

Les facteurs externes (la mise en scène), la symbolique du message :

· Il est clairement vivant et en bonne santé ;

· les raisons de son départ : des luttes intestines au sein de la direction novorossienne et le fait qu’il lui avait été dit que l’approvisionnement ne viendrait que s’il partait ;

· il y a au mur, dans son dos, la photo de Poutine ;

· devant lui, sur la table, est posé un drapeau russe monarchiste, et il a derrière lui un drapeau russe et un drapeau novorossien (aucun symbole soviétique ou communiste).

 

Strelkov-conf_b.jpg

La mise en scène de la conférence de presse.

 

Son point de vue sur l’accord de cessez-le-feu :

· Ce cessez-le-feu a créé une situation militaire pire que ce qu’elle était au printemps.

· Ce n’est pas tant le cessez-le-feu en lui-même qui est une honte, mais plutôt « les conditions actuellement en cours de discussion à Minsk ».

·  Il existe un plan visant à faire retomber sur Poutine l’accusation d’avoir trahi la Novorossia.

· De puissants intérêts veulent une guerre sans fin, afin de faire de l’Ukraine un ulcère hémorragique pour la Russie.

 

Comment il décrit la 5ème colonne :

· Les racines de cette 5ème colonne remontent aux années Eltsine.

· La libération de la Crimée a pris la 5ème colonne par surprise.

· La 5ème colonne se trouve dans l’entourage du président.

· Il y a une 5ème colonne locale au Donbass, qui a déjà négocié et continue à négocier avec les oligarques ukies.

· La 5ème colonne est composée de « libéraux ».

· Pour eux, Poutine représente une menace morale, parce qu’il bénéficie d’un soutien populaire massif.

· Ils veulent renverser Poutine.

· Ils veulent démembrer la Russie.

· Ce sera une guerre longue contre la Russie.

· Nous sommes à nouveau confrontés à une situation similaire à celles de 1905 et de 1917.

·  En sauvant la Novorossia, la Russie peut se sauver elle-même.

· Les sanctions occidentales vont nuire à la Russie, et elles seront utilisées pour discréditer Poutine.

 

Les plans de Strelkov :

·  Strelkov entend se battre en Russie pour appuyer Poutine (c’est la seule option).

· Son objectif principal est la dénonciation des véritables traîtres en Russie.

 

C’est là mon interprétation personnelle des éléments clés de la présentation de Strelkov ; il se peut bien sûr que j’aie raté ou mal compris l’une ou l’autre chose, c’est pourquoi je vous encourage tous à visionner à nouveau la vidéo.

 

RETOUR SUR LE CONTEXTE ELARGI :

 

Avant d’aller plus loin dans mon analyse des déclarations de Strelkov, je pense qu’il est essentiel de garder à l’esprit le contexte plus général dans lequel elles se situent. Ses paroles ne sont pas seulement les mots d’un homme qui parle au nom des Forces armées novorossiennes (FAN) ou ceux d’un héros de la Novorossia ; cette fois, Strelkov plonge directement dans le grand et dangereux monde de la politique de « l’État profond» de la Russie (bien que le terme d’« état profond » ne s’applique pas vraiment à la Russie). Je vais donc revenir à un sujet que j’évoque depuis de nombreuses années maintenant.

Mes lecteurs de longue date se rappelleront probablement que j’ai souvent parlé d’une lutte en coulisse entre ce que j’ai appelé les«souverainistes eurasiens » (SE) et les« intégrationnistes atlantistes » (IA). Je ne vais bien sûr pas tout répéter ici, mais je vous encourage à lire les articles suivants :

· Russia and Islam, part three: internal Russian politics, 20-02-2013

· Russia and Islam, part six: the Kremlin, 09-03-2013

· The power struggle inside the Kremlin is gradually emerging into the open, 17-04-2013

· 1993-2013: is the twenty years long « pas de deux » of Russia and the USA coming to an end?, 13-10-2013

·  A new Cold War has begun – let us embrace it with relief!, 02-04-2014

 

Les deux premiers articles font partie d’une série bien plus longue en sept parties sur l’islam, mais ils introduisent le contexte historique du développement des factions SE et IA. Quant aux deux suivants, j’aurais tendance à estimer qu’il est impératif pour vous de les lire si vous n’êtes pas familier avec le sujet. Pour ce qui est du dernier, c’est simplement une discussion plus récente du rôle de ces deux factions dans l’actuelle guerre froide n°2. Cela dit, ma thèse clé est la suivante…

La « 5ème colonne » à laquelle Strelkov fait référence, ce sont les mêmes personnes que j’appelle intégrationnistes atlantistes.

Strelkov ne donne aucun nom, mais il les décrit de manière très précise (voir ci-dessus) et il ajoute qu’ils n’accordent de valeur qu’à « l’argent et aux autres ressources matérielles ». Ils sont l’équivalent russe des 1% anglo-sionistes. Leur principal objectif politique est d’intégrer pleinement la Russie dans le système international anglo-sioniste aux plans financier, politique, économique et culturel. Ils voient la Russie comme « européenne » et ils croient que « l’Occident » (c’est à dire l’Empire anglo-sioniste) et la Russie doivent s’unir contre l’Islam, la Chine et toute autre idéologie, religion, nation ou alliance non-impériale. Ils croient dans le capitalisme et ils sont opposés à un « état social » (pour reprendre la façon dont Poutine décrit la Russie moderne) ; ils n’ont également que mépris systématique à l’égard des « masses », quoiqu’ils s’efforcent de ne pas laisser voir cet aspect de leur vision du monde. Ce sont les gens qui ont pris progressivement le pouvoir dans les années 1980 et qui ont eu, dans les années 1990, un véritable instinct de prédateur les conduisant à profiter du bon moment pour acquérir rapidement et impitoyablement une part absolument incroyable de la richesse nationale, ainsi volée au peuple russe.

Maintenant, il est vrai que suite à une opération tout à fait brillante des services de sécurité russes au cours des années 1990, et grâce au chaos dans lequel la Russie était plongé, ces IA (membres de la 5ème colonne) ont fait une erreur fatale. Leur plan était de mettre en avant un bureaucrate plutôt terne et peu apte à susciter l’intérêt de ses concitoyens, lequel aurait accédé au pouvoir en étant entouré d’hommes issus de leurs propres cercles. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que ce bureaucrate plutôt insipide et terne se transformerait en l’un des hommes d’Etat les plus redoutables de l’histoire russe – Poutine – et qu’il entreprendrait immédiatement de décapiter les couches supérieures des IA – ceux que l’on dénomme « oligarques », et les voyous qui faisaient appliquer leur domination – et leur branche armée, l’insurrection tchétchène wahhabite. Poutine a agi si vite qu’il est parvenu rapidement à pleinement contrôler ce que l’on peut appeler les « ministères du pouvoir » (la sécurité de l’Etat, la sécurité présidentielle, le ministère de l’intérieur, celui des forces armées, les services d’urgence) et, ce qui est crucial, à gagner un immense soutien populaire. En un sens, cette combinaison de pouvoir d’Etat et de soutien populaire fait de Poutine un intouchable, mais cela a également limité son pouvoir.

Alors que les IA les plus haut placés et les plus fameux ont soit quitté la Russie (Berezovski), soit été mis en prison (Khodorkovsky), ou bien sont morts, le système qu’ils avaient créé est, lui, encore en place. La banque, l’industrie des ressources naturelles, le commerce des armes, les services financiers et, bien sûr, les médias, sont encore dans une large mesure entre leurs mains. Ainsi, lorsque le plus arrogant d’entre eux, Khodorkovski, fut emprisonné, les deux factions (SE et IA) parvinrent à ce qui ressemble à un compromis, ou à un cessez-le-feu temporaire, si vous préférez. L’accord était le suivant : en premier lieu, tant qu’ils ne chercheraient pas à prendre le contrôle du Kremlin et, de manière générale, tant qu’ils se tiendraient à l’écart de la politique, les IA seraient autorisé à conserver leurs richesses et à continuer à faire des profits énormes ; deuxièmement, les premières marches du pouvoir seraient partagées entre les SE (Poutine, Rogozine, Patrouchev, etc.) et les IA (Medvedev, Koudrine, Sourkov, etc.).

Le premier grand coup que Poutine porta contre les IA fut le limogeage de Serdiukov et, « pire » encore, son remplacement par Choïgou [NdT : Sergueï Choïgou est général d'armée. Il a dirigé le ministère des Situations d'urgence de 1994 à 2012. Vladimir Poutine en a fait le ministre de la Défense de la Fédération de Russie le 6 novembre 2012.]. Le deuxième coup de massue fut, selon Strelkov (et je suis d’accord avec lui), l’opération de libération de la Crimée. A entendre Strelkov, cette opération a été un coup extrêmement dur pour les intérêts de ces membres de la 5ème colonne, parce qu’ils ont immédiatement réalisé que cela plaçait la Russie et les anglo-sionistes sur une trajectoire de collision. Ils ont donc rassemblé toutes leurs forces pour a) prévenir une intervention militaire russe dans le Donbass, et b) passer un accord avec les oligarques aujourd’hui au pouvoir à Kiev. Je partage entièrement cette analyse.

Intérêts stratégiques russes contre intérêts stratégiques novorossiens

Voici la partie la plus délicate. On lit ici et là sur de nombreux blogs un certain nombre d’hypothèses qui sont le résultat d’une erreur de logique fondamentale :

· Les intérêts russes et novorossiens se confondent ;

· tout ce qui a le soutien des IA est mauvais pour la Russie ;

· Poutine a le contrôle total et peut faire ce qu’il veut ;

· les dirigeants novorossiens sont forcément dans le vrai du fait de leur lutte héroïque ;

· être en désaccord avec les dirigeants novorossiens est une marque de stupidité, de trahison ou de malhonnêteté (y compris pour Poutine lui-même).

 

La réalité est loin d’être aussi simple que cela. D’une part, les intérêts russes et novorossiens ne sont pas une seule et même chose ; ils sont même en opposition directe sur une question cruciale, puisque la Novorossia veut l’indépendance totale vis-à-vis de Kiev (quels que soient ceux qui y sont au pouvoir) tandis que la Russie veut un changement de régime à Kiev et le maintien d’une Ukraine unitaire. Deuxièmement, malgré le fait que ce soient des oligarques russes et des oligarques ukrainiens qui tentent de mettre au point un accord afin de mettre un terme à la guerre et de maintenir une Ukraine unitaire, cela pourrait être mauvais pour la Russie comme cela pourrait tout aussi bien ne pas l’être. Si vous le permettez, avant d’être accusé de Dieu sait quoi, je m’explique…

Pendant les années 1980 et les années 1990, une étrange espèce de « fusion partielle » s’est opérée entre la mafia russe et le KGB. Je sais que cela semble fou, mais ce n’en est pas moins vrai et votre serviteur l’a personnellement vu de ses yeux, comme il a rencontré personnellement d’anciens officiers du KGB travaillant au sein de la mafia russe. Comme le disent certains, un « ex-officier du KGB », cela n’existe pas. Eh bien, en réalité, si, cela existe ; et dans la plupart des cas, des contacts ne serait-ce qu’informels sont maintenus. Voici donc comment je pourrais résumer très grossièrement cette bizarre association :

Dans les années 1980 : des agents du KGB corrompus réalisent qu’il est possible de se faire beaucoup d’argent dans le monde souterrain, et plusieurs fonctionnaires de la Direction de la sécurité intérieure du KGB (2ème Directorat principal) ont trouvé le moyen de tirer profit de certains de leurs contacts étroits avec la mafia.

Au début des années 1990 : un grand nombre d’agents du KGB jeunes et intelligents, ayant compris que leurs compétences étaient devenues inutiles au KGB, démissionnent et trouvent immédiatement de très bonnes situations dans le « Nouveau monde russe » (à l’époque composé à 100% de mafieux), où précisément ils utilisent leurs compétences (en langues, en éducation, en capacité de travail, en courage) et gagnent beaucoup d’argent.

Ce furent des années terribles pour le KGB/FSB, mais elles eurent également un impact positif: les dirigeants les plus corrompus et les moins patriotes s’en furent, laissant derrière eux de nombreux idéalistes, des idéalistes qui, avec le temps, grimperaient les échelons.

Maintenant, voici la partie vraiment intéressante :

Du milieu des années 1990 à 2000 : les successeurs du KGB, le FSB et le SVR [1] se rendirent compte de ce qu’ils disposaient d’un fantastique réseau de collaborateurs potentiels dans le monde nouvellement créé des entreprises russes, dans la finance, le commerce, le tourisme, etc. Ils se mirent à s’en servir et commencèrent à utiliser ce réseau mondial composé surtout d’« ex-mafieux revenus à la légalité » à des fins de sécurité de l’Etat et d’espionnage industriel et commercial. Même le service de renseignement militaire, le GRU, a commencé à faire la même chose avec d’ex-agents qui travaillent aujourd’hui dans l’aérospatiale, l’électronique, les communications, etc.

[Hors sujet mais aparté intéressant : il est un autre réseau des plus précieux que les SVR/FSB/GRU ont également commencé à utiliser au cours de cette période, qui n’est autre que le grand nombre de Juifs originaires de Russie et ayant émigré aux Etats-Unis ou en Israël. Gardez cela à l'esprit lorsque vous pensez aux relations russo-israéliennes]

 

De 2000 à aujourd’hui : Poutine et ses soutiens commencent, en coulisse, une guerre impitoyable contre les intégrationnistes atlantistes, lesquels fondamentalement s’opposent aux souverainistes eurasiens qui sont maintenant fermement derrière Poutine. Surtout, les services de sécurité, à présent contrôlés par des alliés de Poutine, développent un réseau de sympathisants potentiels à l’intérieur même de la base du pouvoir des intégrationnistes atlantistes. Voyez à quel point les choses deviennent complexes.

Ainsi, alors que certains analystes superficiels sont dans le vrai lorsqu’ils disent que les oligarques russes appartiennent généralement à la 5ème colonne et sont de dangereux ennemis de Poutine, ce qui leur manque, c’est que a) tous les oligarques ne sont pas à placer dans cette catégorie, et que b) Poutine a les moyens d’influencer ou même de contraindre certains oligarques anti-Poutine grâce au contrôle qu’il exerce sur les services de sécurité et sur leur réseau, interne à la base de pouvoir des oligarques.

Voici donc le point crucial : la relation entre le Kremlin et l’oligarchie russe est très complexe. Oui, dans l’ensemble, il est juste de dire qu’il y a d’un côté Poutine, les services de sécurité, l’armée et les russes ordinaires, et de l’autre les oligarques, l’intelligentsia libérale, les grandes entreprises, les banques, la finance et les agents de la CIA. Mais en réalité, il s’agit là d’un modèle trop basique, car la réalité est infiniment plus complexe. Je sais que je vais me faire encore davantage détester de dire cela, mais certains oligarques sont (quelle qu’en soit la raison) des alliés de Poutine ou des personnes qu’il contrôle. J’en ai rencontré personnellement à la fin des années 1990, et je suis sûr qu’ils sont toujours là. Pourquoi ?

Parce qu’il y a beaucoup d’argent à se faire en Russie en étant du côté de Poutine. D’une part, si vous êtes en bons termes avec le Kremlin, vous devenez intouchable pour le reste du monde plus ou moins légal « des affaires ». Vous obtenez également de juteux contrats. Et il se pourrait que les autorités fiscales ne se montrent pas aussi méticuleuses lorsque vous remplissez vos déclarations d’impôts. Encore une fois, cette vision en noir et blanc d’une lutte opposant Poutine aux oligarques, si elle est vraie de manière générale, n’est qu’une représentation schématique de la réalité.

RETOUR A LA CONFERENCE DE PRESSE DE STRELKOV

Rappelons-nous d’où Strelkov est venu. Si l’on sait sur lui assez peu de choses de façon certaine, il semble qu’il soit un ex-colonel du FSB (anti-terrorisme) qui a combattu en tant que volontaire en Yougoslavie, en Transnistrie et en Tchétchénie. C’est également un historien, quelqu’un qui écrit des articles, et il aime prendre part à des reconstitutions militaires. C’est un monarchiste, un chrétien orthodoxe et un admirateur de la lutte des Blancs pendant la guerre civile. En Novorossia, cependant, il est tout à coup passé, d’un bond gigantesque et particulièrement réussi, à un niveau totalement différent : le colonel de l’anti-terrorisme est devenu ce que l’on pourrait plus ou moins décrire comme un commandant de division ou même de corps d’armée, qui a changé une milice de volontaires en une armée plus ou moins régulière. C’est là un exploit énorme : alors qu’il n’était quasiment personne, il est devenu le héros et le commandant n°1 de l’ensemble de la résistance novorossienne. Et cependant, la Novorossia est minuscule par rapport à la Russie, et la politique novorossienne de haut niveau est chose tout à fait minime en comparaison de la politique russe de haut niveau. Et voilà pourtant qu’avec sa conférence de presse d’hier, Strelkov a fait encore un autre bond de géant : il a sauté des questions militaires novorossiennes directement dans le combat le plus complexe et dangereux qui soit : la lutte secrète pour le pouvoir qui se déroule derrière les coulisses du Kremlin. Il est beaucoup trop tôt pour dire si cette initiative sera couronnée d’autant de succès que la précédente : Strelkov cette fois ne nage plus avec des piranhas mais avec des grands requins blancs. Je suis malgré tout prudemment optimiste. Voici pourquoi :

 

Le potentiel de Strelkov dans la lutte pour le pouvoir russe

Poutine est parfaitement conscient du fait que la base de son pouvoir officiel (l’appareil d’Etat) est rempli à craquer de membres de la 5ème colonne. La meilleure preuve en est qu’il a fait deux choses très intéressantes :

a) Il a créé un front du peuple de toute la Russie (le Front Populaire Panrusse, FPP) qui, contrairement au parti officiel au pouvoir, Russie unie, n’est pas né avec une forte composante Medvedev ou intégrationniste atlantique, mais a été créé par Poutine seul. Officiellement, le FPP n’est pas un parti mais un « mouvement politico-social » censé rassembler une grande partie des organisations et des individus favorables au Kremlin en général, et fournir aux gens ordinaires un moyen de faire passer leurs préoccupations à Vladimir Poutine. En réalité, cependant, c’est également un « parti politique en attente », très grand, très bien connecté et que Poutine peut « mettre en route » à tout moment, notamment en cas de contestation à l’intérieur de Russie unie.

 

b) les services de sécurité de Poutine ont contribué à la création d’une pléthore d’« entités proches du Kremlin » (околокремлевские круги, cercles connectés au Kremlin) qui n’ont officiellement aucun lien de subordination envers le Kremlin, mais qui permettent d’obtenir beaucoup de choses sans que le gouvernement ait à intervenir ni même à être informé. Ces entités proches du Kremlin comprennent certains organes de presse, certaines structures commerciales, un certain nombre de clubs, des organisations de jeunesse, des agences de presse, etc. Il n’y a pas de liste officielle, aucune procédure d’admission, pas de leader. Mais d’une façon ou d’une autre, il y a toujours, à proximité ou à l’intérieur de ces cercles, des gens en contact avec les agences de sécurité.

C’est là ce dans quoi s’inscrit Strelkov.

Strelkov entend représenter d’abord et avant les intérêts de la population de Novorossia, mais puisqu’il a correctement identifié la 5ème colonne russe comme constituant la principale menace pesant sur la Novorossia, il devient également un allié objectif de Poutine dans une lutte commune contre les intégrationnistes atlantistes. Maintenant, soyons clairs : Strelkov et Poutine ne seront pas d’accord sur un certain nombre de questions. Strelkov l’a clairement indiqué quand il a dit :

« Peu importe à quel point je peux être critique à l’endroit de certaines décisions de politique intérieure ou extérieure du président, dans l’état de guerre où nous sommes, puisque la guerre a commencé contre nous, je considère qu’il est nécessaire de le soutenir comme le seul commandant suprême légitime, le principal garant de la liberté et de l’indépendance de l’Etat ».

Le fait qu’il ait conclu qu’il fallait soutenir Poutine n’empêche pas qu’il a clairement indiqué être très réservé quant à certaines décisions de celui-ci. Ma conjecture est que les sujets évidents de désaccord auxquels il pense sont les suivants :

a) le cessez-le-feu et les négociations ultérieures ;
b) le fait que Poutine s’accommode de certains oligarques russes ;
c) que Poutine veuille une Ukraine unie.

Ces désaccords sont normaux et ne doivent pas être interprétées comme le signe d’une certaine forme d’opposition. Encore une fois, la Novorossia et la Russie ont simplement des intérêts différents.

En revanche, là où Strelkov et Poutine sont en plein accord, c’est sur la nécessité d’écraser la 5ème colonne. Poutine a été le premier à parler d’une « 5e colonne russe » (quand il s’est adressé à l’Assemblée fédérale) et Strelkov a repris l’expression qu’il avait utilisée. Cette 5ème colonne de souverainistes atlantistes constitue un danger mortel aussi bien pour Poutine que pour Strelkov et, comme ce dernier le souligne à juste titre, Poutine constitue un danger mortel pour eux. Lorsque Strelkov parle d’une « révolution Poutine » et d’un « printemps russe », il se réfère à la même lutte que j’ai dans le passé décrite comme une lutte entre les intégrationnistes atlantistes et les souverainistes eurasiens. Les dénominations qu’il choisit sont différentes, mais le processus qu’il décrit est le même.

Dans ce contexte, Strelkov pourrait devenir un allié très puissant pour Poutine. En prenant la parole pour la Novorossia, Strelkov promeut lui aussi très clairement la même idéologie, la même vision du monde que Poutine. De fait, je vous recommande à tous à prendre le temps d’écouter (ou de lire) :

·  l’allocution de Poutine à l’Assemblée fédérale (18 mars),

· la conférence de presse d’Alexander V. Zakharchenko (26 août),

· la conférence de presse de Strelkov hier (11 septembre).

 

Poutine, Zakharchenko et Strelkov réalisent tous les trois pleinement que ce qui se passe n’est rien de moins qu’une guerre contre la Russie, mais menée, en tout cas pour le moment, avec des moyens non-militaires. Tous les trois savent que la plus grande menace qui pèse sur la Russie est une menace interne. Tous les trois sont en position de proclamer qu’aucun des deux autres ne parle pour lui. Après tout, l’un est le président de la Russie, le second est le plus haut représentant de Donetsk et de la Novorossia, tandis que le troisième n’est, techniquement parlant, qu’un officier en retraite et un simple particulier. Et pourtant, à eux trois, ils encerclent politiquement la 5ème colonne russe à l’intérieur d’un « chaudron politique », chaudron dans lequel chacun se trouve en situation d’avoir à soutenir Poutine ou de passer pour un traître. Une technique potentiellement très efficace.

Le second rôle que joue Strelkov, c’est de dénoncer et de discréditer les détracteurs de Poutine, ceux qui passent leur temps à rabâcher que « Poutine poignarde la Novorossia dans le dos, ou qu’il la trahit ». Je prédis que dans un proche avenir, les mêmes cercles qui jusqu’à présent avaient fait le choix de proclamer que si Poutine est le méchant, Strelkov, lui, est le héros, se mettront à déclarer que Strelkov est lui aussi un méchant et un traître. Certains de ces gars-là sont manipulés par des spécialistes PSYOP de l’occident, d’autres sont tout simplement payés par les occidentaux, mais leur but en tout cas est de convaincre le monde de ce que Poutine est l’affreux jojo, et de ce qu’il faut absolument qu’un « vrai » patriote le remplace. En d’autres termes, de ce que la Russie ne peut être sauvée que si elle permet au rêve anglo-sioniste d’un changement de régime dans le pays de devenir réalité. Ce sont là les mêmes personnes qui disaient vouloir sauver la Novorossia en réalisant l’autre rêve anglo-sioniste, celui d’amener les Russes à intervenir militairement de façon ouverte dans le Donbass. Mon conseil est simple en ce qui concerne ces « patriotes du chagrin », ainsi qu’on les appelle en Russie : méfiez-vous de ceux qui prétendent sauver la Russie en permettant aux rêves anglo-sionistes de se réaliser. En gardant cela à l’esprit, vous ne devriez pas avoir trop de mal à repérer les ennemis de la Russie.  

 

CONCLUSION

 

J’ai été stupéfié et fantastiquement encouragé par la manière extrêmement sophistiquée dont Strelkov a présenté hier sa position. Bien qu’il soit sans doute trop tôt pour tirer une quelconque conclusion, et même si je pourrais à ce sujet faire preuve d’un optimisme inhabituel, je crois que Strelkov a réellement le potentiel pour devenir ce leader de la Novorossia que j’espérais voir émerger un jour. Si cela advient, alors c’est avec joie que je plaiderai coupable de l’avoir sous-estimé. Je dois pourtant vous avouer aussi que je suis très inquiet pour lui. Le fait qu’apparemment, les médias de Russie n’aient accordé à sa petite conférence de presse que peu voire pas d’attention du tout, combiné avec le bruit qui a couru au sujet de son suicide, c’est là un message fort que lui envoie la 5ème colonne pour bien lui montrer à quel point elle reste puissante. Et j’interprète en particulier cette rumeur de suicide comme une menace de mort particulièrement grave. Pire encore, mais peut-être sont-ce mes inclinations paranoïaques qui s’expriment ici, il y a beaucoup de gens des deux côtés pour qui la mort de Strelkov serait la bienvenue. Les intégrationnistes atlantistes et leur 5ème colonne aimeraient le voir mort parce qu’il ose les dénoncer aussi ouvertement, mais ne vous méprenez pas, il se pourrait également qu’il y ait des souverainistes eurasiens pour vouloir sa mort, afin qu’il leur serve de martyr et de symbole de l’héroïsme russe. Est-ce cynique et moche ? Oui. Il en est ainsi de la lutte pour le pouvoir en Russie. A quel point cette lutte peut être impitoyable, la plupart des gens de l’Ouest n’en ont aucune idée. Contrairement à Poutine, Strelkov n’est pas protégé par un dispositif de sécurité de l’Etat extrêmement puissant. Alors si l’on considère qu’un coup pourrait lui venir de n’importe lequel des deux camps, il vaudrait mieux pour lui qu’il se montre très *très* prudent.

Ne serait-ce que pour avoir accepté de jouer le rôle qu’il joue maintenant (et lui, étant un ex-colonel du FSB, connaît parfaitement les risques), je le considère comme un héros ; il a mon admiration sincère. « Ils » vont essayer de l’utiliser, de le menacer, de le manipuler, de le discréditer et d’utiliser tous les coups tordus possibles pour le contrôler ou pour l’écraser. En vérité, son sort est déjà un sort tragique, et son courage est remarquable. La lutte contre les nazis ukies, les wahhabites tchétchènes ou les oustachis croates, c’était comme des vacances relaxantes par rapport au genre de « guerre » qui a cours dans la lutte pour le contrôle de la Russie. Et comme la Russie est le leader de facto à la fois des BRICS et de l’OCS, la lutte pour la Russie est véritablement une lutte pour l’avenir de la planète. Je crois que Strelkov le comprend.

Le Saker
Traduit par Goklayeh pour vineyardsaker.fr

Source : Strelkov: from swimming with Piranhas to swimming with Great White sharks, anglais, 12-09-2014

 

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[1] Ndt : Le SVR, Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie, est depuis 1991 le successeur officiel de la Première direction générale du KGB de l’URSS ; le FSB, Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, principal successeur du KGB soviétique dissous en novembre 1991 après le putsch de Moscou, est un service secret de la Russie chargé des affaires de sécurité intérieure. Il est responsable de la sécurité intérieure de la Russie, du contre-espionnage, et de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et le trafic de drogue. Le FSB est engagé principalement dans les affaires intérieures ; les fonctions de renseignement à l’étranger sont assurées par le SVR (ancien Premier directorat). Cependant, le FSB inclut également le Service fédéral des communications et informations gouvernementales (FAPSI), impliqué dans la surveillance électronique à l’étranger. En outre, le FSB est compétent pour agir dans les territoires des anciennes républiques soviétiques, et il peut conduire des opérations militaires anti-terroristes n’importe où dans le monde sur ordre du président, à la suite de l’adoption des nouvelles lois antiterrorisme. Tous les services d’ordre et de renseignement en Russie travaillent si nécessaire sous le contrôle du FSB : à titre d’exemple, le service de renseignement militaire (GRU), les forces spéciales militaires (Spetsnaz) et les détachements de troupes du Ministère de l’Intérieur russe (sorte de gendarmerie) ont travaillé sous la direction du FSB en Tchétchénie

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12/09/2014

Igor Strelkov : briefing du 11.09.2014

Un article originellement paru sur l’EXCELLENT blog Gaidéclin, Bertrand du Donbass.

 

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Conférence de presse d'Igor Strelkov

 

Chaine "Constantinople TV", 11 septembre 2014

 

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1ère partie (S/T Fra.)

(N. de K : la plus importante ! En fin de briefing/conférence le colonel Strelkov ne fait que répondre aux questions des journalistes, et elles ne sont pas toujours très… enfin, vous voyez).

 

 

Seconde partie

 

 

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Intrégrale (S/T Ang.)

 

 

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Vidéo en français : Thalie pour Novorossia News 

(Un grand merci à eux pour ce formidable travail !)

Vidéo en Anglais : Kazzura

 

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M.a.j du 17 septembre 2014 :  

Texte de la conférence, via Le Courrier de Russie.

http://www.lecourrierderussie.com/2014/09/igor-strelkov-officier/

 

Il s’est passé un mois exactement depuis que j’ai dû quitter mon poste de ministre de la défense de la RPD [République populaire de Donetsk, ndlr] et de commandant des milices populaires. Je ne peux pas dire que cette décision ait été facile à prendre. Et les circonstances dans lesquelles elle a été prise n’étaient pas simples non plus. Donetsk et tout le groupe des forces armées de la RDP étaient encerclés et repoussaient à grand-peine les attaques incessantes des membres de l’expédition punitive, venant de tous côtés. Et seuls quelques rares individus au sein de la direction de la république savaient que de sérieux changements devaient survenir littéralement quelques jours plus tard, et que l’ennemi se verrait infliger un coup décisif. J’étais au nombre de ceux-là, mais je ne pouvais pas même laisser entendre à mes subordonnés que, rapidement, nous commencerions d’attaquer et de reconquérir les positions prises par l’ennemi.

 

Il fut plus difficile encore d’admettre que ce ne serait déjà plus moi qui dirigerais la libération des villes et villages du Donbass cédés à l’ennemi (notamment sur mes propres ordres). Il était moralement difficile d’abandonner mes camarades à l’heure, disons, « d’avant l’aube », à un moment où la perte de notre cause semblait à beaucoup inévitable. Je ne m’arrêterai pas sur les circonstances qui m’ont contraint au départ. Je dirai seulement que cette décision s’est trouvée justifiée, en ce qu’elle a permis, à la veille de l’attaque, de réunir la direction des forces armées de la RPD en des mains uniques et d’éviter de nombreux conflits, véritables lèpres rongeant la république, ainsi que de garantir à nos sections un ravitaillement fiable et l’accès à tout le nécessaire.

 

Au cours des quelques semaines passées, la situation sur les fronts de Novorossia a changé de façon cardinale. Les punisseurs ont été repoussés sur la plupart des directions, ils ont subi des pertes énormes et sont passés à la défense. Les conditions ont été établies pour une libération totale du territoire du Donbass de l’emprise des troupes punitives et des détachements du pouvoir de Kiev. Sous les coups de la RPD, l’ennemi, montrant les dents, a reculé vers l’ouest, la panique s’est emparée de ses troupes et de sa direction.

 

Mais que s’est-il donc passé ensuite ? Sous nos yeux, ces forces qui, plus tôt déjà, avaient failli faire succomber le « printemps russe » et n’ont pas manqué une tentative, depuis lors, d’anéantir le mouvement de libération populaire du peuple russe du Donbass, se sont de nouveau mêlées de l’affaire. Il n’est pas une bassesse à laquelle ne soient prêtes à s’adonner ces forces qui ont plus d’une fois fait parler d’elles dans l’histoire contemporaine de la Patrie, et sous le jour le plus funeste. Ce sont eux précisément qui, dirigés de l’étranger, ont joué un rôle décisif dans la destruction de l’URSS en 1991 puis, tout au long des années 90, ont bafoué les peuples de Russie en organisant des bacchanales de pillage de l’immense héritage économique et culturel soviétique. Ils ont conduit sur les restes de notre Pays natal des expérimentations libérales monstrueuses en termes de conséquences, sans se soucier le moins du monde des répercussions sur le pays qu’ils ne nommaient (et ils continuent aujourd’hui) qu’en utilisant la méprisante épithète « ce ».

 

Ces bacchanales de débâcle se sont accompagnées de guerres sanguinaires par eux provoquées, d’un déchaînement sauvage de criminalité, d’immoralité, de décadence, d’une propagande de tous les vices les plus abjects que l’on puisse imaginer et de l’anéantissement de l’indépendance économique et de la souveraineté de politique extérieure. Même après avoir échoué dans leurs tentatives d’achever définitivement la Russie dans les années 2000, ces forces n’ont pas disparu – elles ont poursuivi, à couvert, leur œuvre destructrice, dans l’espoir que leur heure viendrait de nouveau et que, leur temps arrivé, elles termineraient le travail commencé.

 

Cependant, quand l’aube du « printemps russe » a brillé à l’horizon, à peine notre pays a-t-il commencé – non en mots, mais réellement – de relever la tête, de tenter de modifier la lecture des bilans de la capitulation gorbatchévienne et de reprendre les droits et territoires qui lui appartenaient depuis des temps immémoriaux, d’atteindre l’indépendance réelle, que la « Cinquième colonne », sans tarder, a mobilisé toutes les forces dont elle dispose.

 

Le retour de la Crimée dans le giron de la Russie non seulement a provoqué chez elle un choc – et le soulèvement de la Novorossia, une véritable panique – mais il l’a aussi contrainte à montrer de nouveau son vrai visage. Les nombreux réseaux d’agents qui s’étaient, de nombreuses années durant et avec succès, affublés de vêtements de « patriotes » et de « gens d’État » et avaient pénétré, sous cette couverture, les échelons supérieurs du pouvoir et même l’entourage du président de Russie, ont été « soulevés par l’alerte » et lancés au combat. Agissant contre les intérêts du pays et du peuple, ces traîtres continuent pourtant d’assurer qu’ils sont les « amis » du président et de faire passer leurs agissements ouvertement subversifs et de sabotage pour les seules mesures à même de renforcer la structure de l’État russe. Mais d’où leur viennent, demanderez-vous, tant d’arrogance et de certitude de leur invulnérabilité ? L’explication est des plus simples : tout ce qui a de la valeur pour les représentants de la « Cinquième colonne » (c’est-à-dire leur argent et autres ressources matérielles ainsi que leurs familles et rejetons) a été depuis très longtemps sorti du pays, et leur protection dépend exclusivement des bonnes grâces de maîtres étrangers.

 

En cinq mois de combat, les Russes de Novorossia ont pleinement ressenti dans leur chair les « fruits » de ce genre d’agissements subversifs. Au moment où une aide militaire russe était vitalement indispensable aux insurgés pratiquement désarmés et quand elle aurait pu conduire pratiquement sans effusion de sang à la libération de toutes les régions russophones, les agents d’influence ont, dans un seul élan, hurlé à l’impossibilité et l’inadmissibilité d’un soutien militaire direct au soulèvement. Les punisseurs ont brûlé vifs les gens à Odessa, mitraillé Slaviansk à l’artillerie lourde et formé en urgence une armée apte au combat, alors que leurs complices, entrés dans la direction de la politique extérieure en Russie, non seulement sabotaient toute aide politique et militaire aux insurgés mais, en accord total avec Porochenko, Tourtchinov, Akhmetov, Tarouta et les autres représentants de l’oligarchie ukrainienne, semaient la scission dans les rangs de la direction des milices populaires, empêchaient la création d’un commandement unifié et, conjuguant leurs forces, tentaient de pousser le président russe dans des pièges par eux tendus.

 

La fermeté et l’abnégation des milices populaires ont empêché les punisseurs d’écraser le soulèvement jusqu’à ce que l’aide réelle en provenance de Russie atteigne finalement ses destinataires. Les milices populaires sont alors passées à l’offensive. Mais là aussi, les félons se sont manifestés pleinement. À l’armée punitive qui se trouvait au bord de la débâcle, ils on tendu la « main de l’aide », organisant une trêve et s’efforçant, au cours des négociations, de « donner » littéralement toutes les conquêtes des insurgés en les remettant au bon vouloir de la junte de Kiev. On ne peut même imaginer d’accords plus honteux que ceux qui sont en ce moment même débattus à Minsk. Et pendant ce temps, Kiev, à la hâte, finit d’équiper et entraîne son armée, se préparant à poursuivre le génocide des Russes de Novorossia. En résultat, nous avons exactement la même situation qu’au tout début du mouvement, seulement avec des positions initiales bien plus difficiles.

 

Si en avril-mai, Kiev n’avait ni d’armée apte au combat ni le soutien de la population, aujourd’hui, en revanche, les punisseurs sont mobilisés et armés « jusqu’aux dents », et la population de l’Ukraine, sous l’influence massive d’une propagande utilisant largement les méthodes de la programmation neurolinguistique, est à un degré significatif « zombifiée » et a cessé de distinguer la vérité du mensonge. Au cours de ces mêmes quelques mois, des paquets de sanctions économiques ont été introduits contre la Russie, on a entendu résonner dans la bouche des officiers supérieurs et hauts diplomates des pays de l’Occident des prétentions – oubliées – relatives à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et des menaces non dissimulées parviennent également de la part des combattants islamistes sous contrôle de l’Amérique. On se prépare à combattre la Russie longtemps et sérieusement ; l’Occident et la « Cinquième colonne » ne dissimulent pratiquement pas leurs plans de renversement du président Poutine et du total démontage de la Russie qui suivra, et leurs « agents d’influence » persuadent de toutes leurs forces la direction du pays qu’une trêve est non seulement possible, mais la seule chose nécessaire. Le fait qu’en réalité, rien d’autre qu’une capitulation totale ne conviendra aux ennemis de la Russie est soigneusement caché à la société russe et même, je veux bien l’admettre, au président.

 

Ainsi, toutes les possibilités exclusivement favorables dont la Russie disposait au printemps sont restées non réalisées et, à l’inverse, nous nous trouvons aujourd’hui face à une menace militaire qui ne cesse de croître. Et le mérite de la « Cinquième colonne » dans ce résultat est indiscutable.

Comment est-il possible que nos libéraux aient agi de façon si implacable – et peut-être même de façon suicidaire – contre le président et son orientation ? Comment se sont-ils enhardis au point de lancer ce défi à sa personne et à sa politique ? À mon sens, nous avons ici deux facteurs principaux, et le premier est que la « Cinquième colonne » n’a pas d’autre voie possible que la rébellion (encore dissimulée pour l’heure, mais c’est pour l’heure). La « révolution d’en-haut » entamée par Vladimir Vladimirovitch Poutine ne leur laisse pas de chances de survie politique, et les maîtres extérieurs ne les laisseraient pas simplement quitter le pays pour leurs domaines étrangers  « gagnés à la sueur de leur front ».

 

Mais le deuxième facteur est encore plus évident : jouissant de sérieuses positions au sein du pouvoir et de significatives ressources financières, les traîtres ont l’intention de prendre eux-mêmes le pouvoir et de poursuivre avec ivresse, à une nouvelle étape, le processus de découpe des restes de ce qui fut un temps un grand pays et de « recyclage » des peuples qui l’habitent. Mais pour la réalisation de ce dessein, il leur reste encore beaucoup à accomplir. Et, en premier lieu, priver le président Poutine du très large soutien populaire que lui ont valu ses choix de politique extérieure et intérieure des dernières années.

 

Et que peut-il y avoir de plus avantageux, dans ce plan, que de « larguer » les Russes de Novorossia en en faisant, par la suite, porter l’entière responsabilité sur le président personnellement ? Parce que les représentants de la « Cinquième colonne », eux, tels des hyènes, se tiennent soigneusement dans son ombre, évitant toute publicité.

 

La voie qu’envisagent déjà nos ennemis est pour nous absolument et précisément claire. Faire traîner au maximum la guerre, accompagnée de victimes et de privations maximales pour la population russe des deux côtés de la frontière – voici leur mission. Priver les milices populaires de la possibilité même de vaincre, créer aux frontières de la Russie une plaie de plus en plus sanguinolente où le pays, goutte à goutte, va verser ses ressources et où, par la politique du « un pas en avant – deux pas en arrière », aucun succès décisif ne sera jamais obtenu.

 

Dans le même temps, la Fédération de Russie sera soumise à un fardeau de plus en plus lourd, constitué par les centaines de milliers d’abord, puis de millions de réfugiés, alors que les sanctions de l’Occident mineront peu à peu la santé financière et économique du pays – d’autant que les oligarques grossiers et parvenus s’efforceront d’en rejeter le coût précisément sur de larges couches de la population. En résultat, les félons espèrent mener la situation jusqu’à la conclusion de la paix la plus honteuse et la plus humiliante, accompagnée de la trahison de la population russe d’Ukraine, pour provoquer une vague d’indignation en Russie même. Et ensuite – en totale conformité avec des technologies élaborées déjà au début du XXème siècle –, un « Maïdan » moscovite, où se rejoindront dans une prétendue « juste colère » droite et gauche, patriotes et libéraux. Le scénario approuvé des années 1905 et 1917, selon le schéma « défaite honteuse-crise économique-discréditation du pouvoir-coup d’État de palais », est de nouveau en marche.

 

En lien avec cela, la défense de la Novorossia et le soutien à sa population sont d’une importance critique pour la conservation de la Grande Russie elle-même, pour contrer les plans de la « Cinquième colonne ». Si nous parvenons à emporter la victoire là-bas – nous conserverons la Russie. Perdons – et nous perdrons en conséquence les restes de la Patrie. Dans ce combat, il ne peut plus y avoir de compromis, et celui qui affirme le contraire, consciemment ou non, verse de l’eau au moulin de l’ennemi. « Soit-soit » – soit la Russie rétablit sa souveraineté réelle dans sa pleine mesure, soit elle sera détruite par la coalition des clans oligarchiques extérieurs et intérieurs.

 

En évaluant ma propre place dans le combat contre les plans des forces subversives, je veux dire que j’ai fait mon choix. Le principal front de lutte pour la Russie, aujourd’hui, se tient ici-même. J’espère que précisément en Russie, je pourrai apporter la plus grande utilité. En outre, je souligne encore une fois que ceux qui espéraient ou espèrent se servir de moi ou de mon nom à des fins destructrices devront être fortement déçus. Quelque critique que je puisse être à l’égard de beaucoup de décisions de politique intérieures actuelles et passées du président russe, je considère totalement nécessaire, dans les conditions de la guerre qui a été déclenchée contre nous, de le soutenir inconditionnellement dans mes actes, en sa qualité d’unique commandant en chef légitime, de premier garant de la liberté et de l’indépendance du pays. À mon sens, défendre réellement la Novorossia soumise à un génocide nazi passe en premier lieu par le dévoilement et l’écartement des affaires de ceux qui prétendent lui « vouloir du bien », ceux-là qui nous ont conduits au bord de la défaite militaire.

 

Quant à ceux qui se sont soigneusement appliqués à modeler dans les médias une image du « colonel Strelkov – leader de la protestation populaire », je déclare : qu’ils ne songent même pas à tenter de m’acheter au moyen de fausses louanges et promesses. L’essence du devoir d’un officier est de servir son pays et son peuple. Échanger un service souvent ingrat, mais loyal, contre une gloire et une popularité mensongères pour complaire à l’ennemi de la Patrie constitue, pour moi, le déshonneur suprême. Qu’ils comprennent, à la fin des fins, qu’il y a encore en Russie des gens (et je ne parle pas que de moi) qui placent le Devoir et la probité au-dessus du profit personnel et de la vanité. Et de ces gens, comme l’ont montré les événements de Novorossia, il y en a encore beaucoup ! Et nous ne laisserons pas de nouveau déchirer et saccager la Russie de la même façon que l’on a anéanti, en 1917, l’Empire de Russie et, en 1991 – l’URSS.

 

Igor Strelkov

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