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08/02/2014

The Saltire

The Saltire

 

Le drapeau de l'Écosse arbore un sautoir blanc, une crux decussata sur fond bleu. Il est souvent connu sous le nom de Croix de saint André ou de The Saltire (sautoir en anglais).

C'est l'un des plus vieux drapeaux au monde, traditionnellement daté du IXe siècle, et le plus vieux drapeau national encore en usage. Selon la légende, le roi Oengus II des Pictes (ou King Angus) mena les Pictes et les Gaëls durant une bataille contre les Angles sous le roi Athelstan d'Est-Anglie. King Angus et ses hommes furent encerclés et il se mit à prier pour leur délivrance. Durant la nuit Saint André, qui avait été martyrisé sur une croix diagonale, apparut à Angus et l'assura de la victoire. Le lendemain un sautoir blanc sur un fond de ciel bleu apparu des deux côtés et encouragea les Pictes et les Gaëls mais fit perdre confiance aux Angles qui furent battus. La croix de Saint André devint ainsi le drapeau écossais.

Une preuve de l'utilisation de ce drapeau remonte à quelques années plus tard. En 1385 le Parlement d'Écosse décrète que les soldats écossais doivent arborer la croix de Saint André comme signe distinctif. Le plus vieux drapeau encore existant et représentant uniquement une croix de Saint André date de 1503 : une croix blanche sur un fond rouge. Avant 1540 la légende du Roi Angus avait été modifiée pour y inclure la vision de la crux decussata sur un ciel bleu, l'azur rappelant la Auld Alliance avec la France, qui l'avait elle-même adopté au cours de la guerre de Cent Ans par opposition au gueules (rouge) porté par le parti anglais. Par la suite la croix de Saint André sous sa forme actuelle devint le drapeau national d'Écosse.

D'autres sources, d'origine française, prétendent que le drapeau fut modelé sur les armoiries de l'illustre famille de Bousies, descendants de Godefroid de Bouillon et dont la progéniture s'est installée en Flandres, dans le petit village de Hansbeke. Selon plusieurs sources, en 1066, les Bousies participent à la conquête de l’Angleterre et y reçoivent de Guillaume le Conquérant des terres en Écosse. Là, Paine des Bousies, y crée, à la demande du Roi d’Écosse le drapeau écossais s’inspirant du blason de Bousies, d’azur à croix d’argent.

À certaines époques des couleurs aussi claires que le bleu ciel ou aussi foncées que le bleu marine ont été utilisées (un choix apparemment motivé par des variations de prix des teintures selon les époques), mais les versions récentes ont largement convergé vers le modèle officiel du pantone 300. En 2003 une commission du parlement Écossais proposa que le gouvernement écossais adopte cette couleur comme standard. Ce bleu est d'une teinte légèrement plus claire que le Pantone 280 de l'Union Jack. ( X

 

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Source photographique

 

06/02/2014

Lo-Cicero chante Brasillach

Lo-Cicero chante Brasillach

( Disques SERP )

 

Les premiers poèmes de Robert Brasillach qu’il me fut donné de lire étaient manuscrits, quelque fois par l’auteur lui-même, de sa petite écriture régulière et rapide, à l’encre violette sur papier écolier.

Ils circulaient dans Fresnes, recopiés et souvent par des mains maladroites, comme pour les « chaînes du bonheur ». La prison est le lieu où les hommes les moins préparés au ciel et à la poésie aiment le plus les poètes et le Bon Dieu. C’est ainsi que nous avons connu « Le Jugement des Juges », « Les Bijoux », « Le testament », « Les Psaumes », étrange réussite où l’art poétique le plus assimilé et l’écriture la plus naturelle n’ont dû leur mariage qu’au malheur.

Vingt quatre ans, bientôt, ont passé, et les vers de Robert Brasillach continuent de courir avec la même aisance et le même naturel. La preuve, c’est qu’ils ont chanté dans le cœur de Lo-Cicero et que c’est le duo du poète assassiné et du chanteur debout que vous allez entendre.

Depuis que de grosses dames avaient pris le travers de réunir leurs amis pour interpréter les « Romances sans paroles » en musique, les poèmes mis en mélodie ont mauvaise réputation. Lo-Cicero a relevé le défi. Il a tenté la gageure. Il a voulu mettre de la musique sur la musique. Il a réussi. Ecoutez.

 

François Brigneau

( Arrière de la pochette )  

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6 février 1945

Le souvenir de Brasillach

 

Les gens qui cherchent aujourd’hui les écrivains de droite et ne les trouvent pas auraient intérêt à se rendre au cimetière. De même ceux qui nous demandent où sont nos maîtres…

Je ne pense pas que Robert Brasillach eût aimé s’entourer de disciples concertés. Il avait trop le goût des amitiés. Mais il y avait une leçon permanente à tirer de ses livres, de ses articles, de sa conversation, et c’était la leçon d’un cœur bien fait. Je dirai qu’il est peu de jours où ce cœur ne nous manque.

En réservant l’issue la plus virile à celui qui nous apprenait le sens des mots bonheur, légèreté, enfance, les destins ne se sont pas abusés : ils ont pris au sérieux, jusqu’à l’absurdité tragique une œuvre, une vie, en qui s’accomplissait l’alliance singulière de la grâce humaine et de l’engagement militant.

Je ne crois pas qu’il soit bien honnête, ni profitable, de se dissimuler que Robert Brasillach fut un homme politique. Ses romans de charme – au sens le plus envoûtant du mot – recouvrent une compréhension aiguë des époques et des cités, des mœurs et des éthiques. Il était éminemment de son temps, cherchant, avec quelle sympathie passionnée, à en dégager une mythologie qui portât encore quelque douceur de vivre. En revanche, il lui voulait un style. Sa politique, là-dedans, fut d’un alchimiste qui souhaite de donner au crépuscule les couleurs de l’aurore.

Cet appétit, cet art de transmuer les réalités conduisirent ce poète politique à faire une politique de poète, la plus valable à mon sens, la plus généreuse en tout cas. Et de même qu’il savait susciter et goûter les saveurs d’une civilisation en perdition, de même s’efforçait-il d’estimer ses ennemis qu’il appelait « ses adversaires fraternels ».

L’usage s’en perd. Il y a là aussi beaucoup d’enseignements à tirer.

C’est sous ce climat de tendresse pour le monde, sans mièvrerie, que je situe à jamais Robert Brasillach. L’éloignement exemplaire où l’a placé son assassinat ne dissipe pas la chaleur prochaine qu’il faisait rayonner autour de lui. Il peuple toujours certaines de nos rues et certains de nos moments.

Et pourtant, je ne l’ai vu qu’une seule fois. C’était pendant l’Occupation, à la terrasse du Flore. Jean-Paul Sartre passait sur le boulevard, fuyant vers une victoire certaine et confortable.

Il m’est arrivé de revoir Jean-Paul Sartre, entouré de jeunes camarades, assis comme nous l’étions ce matin-là, graves et captivés. J’en ai éprouvé comme d’un pincement. Ce n’est pas qu’il n’y ait places autour des guéridons pour toutes les jeunesses et toutes les écoles qu’on voudra, mais Brasillach…

Un maître, dites-vous ?

J’aurais bien aimé me promener avec lui.

 

Antoine Blondin : « Ma vie entre des lignes » 

 

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6 février 1934

« Pour nous, nous n’avons pas à renier le 6 février. Chaque année nous allons porter des violettes place de la Concorde, devant cette fontaine devenue cénotaphe (un cénotaphe de plus en plus vide), en souvenir des vingt-deux morts. Chaque année la foule diminue, parce que les patriotes français sont oublieux par nature. Seuls les révolutionnaires ont compris le sens des mythes et des cérémonies. Mais si le 6 fut un mauvais complot, ce fut une instinctive et magnifique révolte, ce fut une nuit de sacrifice, qui reste dans notre souvenir avec son odeur, son vent froid, ses pâles figures courantes, ses groupes humains au bord des trottoirs, son espérance invincible d’une Révolution nationale, la naissance exacte du nationalisme social de notre pays. Qu’importe si, plus tard, tout a été exploité, par la droite et par la gauche, de ce feu brûlant, de ces morts qui ont été purs. On n’empêchera pas ce qui a été d’avoir été. »

 

Robert Brasillach : « Notre avant-guerre » 

 

(Source : les-sept-couleurs)

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Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

21/01/2014

Les gens vont vous pendre et ils auront raison...

19/01/2014

Whisky, cigarettes et p'tites pépées...

Faire du feu dans sa cheminée ? Ce sera bientôt interdit !

 

Dans le seul département des Yvelines, 50 municipalités ont devancé l’appel.

 

Un whisky pur malt. Un cigare. Le chat qui ronronne. Un bon livre. Un disque de jazz aux cuivres bien moelleux. Un vieux fauteuil, fatigué juste ce qu’il faut. Et le feu qui crépite dans la cheminée. Une certaine idée du bonheur, non ? Et encore, on vous passe la peau de bête, le seau à champagne et la sublime créature dont le seul costume se résume à une vertu promise à chanceler ; autant dire que la réchauffer participe de la plus élémentaires des charités chrétiennes.

Bon, c’est le moment d’y penser bien fort : au moins, ça vous fera des souvenirs pour plus tard. Car tout ça est désormais bien fini. Déjà, whisky, cigarettes et petites pépées, c’était bon du temps d’Eddie Constantine. Aujourd’hui, l’État a pris en charge foie et poumons ; et même le reste, lutte antisexiste oblige. La brigade du calbut ne connaît pas le repos ; fût-il celui du guerrier. Le feu de cheminée, on ne nous l’avait pas encore retiré. Rassurez-vous, ce sera chose faite d’ici 2015.

Pour Paris, c’est plié. Au nom de la lutte contre la pollution et ces particules fines dont on nous rebat les oreilles depuis maintenant des mois. Dans le seul département des Yvelines, cinquante municipalités ont devancé l’appel. Ce qui signifie que dans la vallée de Chevreuse ou aux proches abords de la forêt de Rambouillet, là où se chauffer au bois évite au moins aux pauvres d’avoir trop froid, les seules bûches autorisées seront celles de Noël.

La loi, pourquoi pas, mais la faire appliquer, c’est une autre paire de manches. On imagine le tableau. Nos pauvres gendarmes, déjà bien débordés par l’exubérance culturelle des gens du voyage, vont devoir se coltiner la tournée des popotes. « Bonjour monsieur, c’est bien chez vous ? » « Jusqu’à preuve du contraire, oui. Mais par les temps qui courent, on ne sait plus trop… » « Elle est à vous, cette cheminée ? » « Ben oui, elle était là quand j’ai acheté la maison… » « Et ce bois qui brûle dans votre cheminée, il est à vous aussi ? » « Plus pour longtemps, vu la flambée. Mais du bois qui brûle dans une cheminée, vous m’accorderez, cher ami de la maréchaussée, que le concept n’a rien de révolutionnaire et que même les plus lointains de nos ancêtres le maîtrisaient déjà… » Après, on vous passe le coup de la commission rogatoire signée par un juge et permettant aux argousins de pénétrer indûment chez le clampin ; bref, les magistrats ne vont pas chômer.

Dans ce même registre d’acharnement bestial, consistant à pourrir la vie du citoyen, on notera encore que brûler les restes d’une haie après taille de printemps est déjà prohibé depuis belle lurette. Il semblerait que le rite barbare du barbecue dominical soit prochainement dans la ligne de mire. On tient déjà la teneur du slogan gouvernemental à venir : faire rôtir une merguez ne serait-il pas un acte raciste métaphorique ? Eh oui, c’est la bataille d’Alger qui recommence et Jamel Debbouze qu’on assassine.

Après, il est toujours licite de fuir. Mais pas trop vite et surtout pas en direction de Paris. Là où, sur le périphérique, la vitesse devrait bientôt être limitée à 70. Pour le coup, c’est mesquin. 15 kilomètres à l’heure sur le périph’ et 30 sur autoroute, là, au moins, les statistiques de la mortalité routière baisseraient pour de bon.

Tout cela étant écrit de la campagne, là où, ces temps derniers, on se les pèle velu, je m’en vais allumer le feu, comme dirait Jean-Philippe Smet, notre poète national, dont le nom rime avec allumette, ce qui tombe bien. Et tout en m’acquittant de ces tâches ancillaires qui ne sont pas sans noblesse, j’aurai encore le temps de méditer sur le monde de demain, pas vraiment parti pour nous forger une nation de samouraïs.

 

Un texte signé Nicolas Gauthier, pour Boulevard Voltaire

http://www.bvoltaire.fr/

 

monde en perdition

Willy Ronis, Nu devant la cheminée, 1946.

 

06/01/2014

C'est bien, on est contents !

1067 voitures brûlées. C'est bien, on est contents !

 

Manuel Valls s’est félicité mercredi soir de la baisse « significative » de 10,6 % du nombre de véhicules brûlés la nuit de la Saint-Sylvestre. Non, c’est bien, on est contents. Comme les 1067 propriétaires malheureux qui, en même temps, n’avaient qu’à louer un garage pour leur chignole et qui se réjouissent sûrement, dans leur grandeur d’âme, pour la centaine de compatriotes épargnés grâce aux 53.000 policiers et gendarmes déployés avec leurs impôts.

Bien sûr, quelques pisse-froid sarcastiques, n’aimant rien tant que gâcher la joie des autres, vont se demander si le comptage a été fait façon Manif pour Tous. Ou bien encore façon journal Ouest-France, dont le numéro de mercredi titre « Saint-Sylvestre à Cholet. Une voiture brûlée », mais, par un scrupule qui honore le journal, précise en fin d’article que la « propagation du feu a par ailleurs endommagé trois autres véhicules stationnées à proximité ». Comme si, pour un feu de forêt, on ne comptait que le premier pin sous lequel le pyromane a fait craquer l’allumette. Sûr qu’avec un tel niveau d’alerte, le Canadair n’est pas près de mettre les gaz.

Mais non, c’est bien, on est contents. Comme le sont sûrement aussi les familles des poignardés de Dannemarie, de Grenoble et de Paris. N’ont plus de père, fils, frère, neveu mais, grâce à Valls, il leur reste leur bagnole. Pour suivre le corbillard, c’est appréciable. Doivent aussi trouver, comme on le lit ici et là dans la presse, que la nuit de la Saint-Sylvestre a été « plutôt calme ». C’est beau, la langue française. Tout ce que l’on peut arriver à fourrer en tassant bien et en tirant fort sur la fermeture Éclair dans un mot comme « plutôt ». Les voitures brûlées sont devenues le mètre étalon, l’échelle de Richter de la violence urbaine, mais un homme poignardé, cela vaut combien de bagnoles brûlées, au change de la délinquance ?

De l’homicide de Grenoble, on sait peu de choses. De celui de Paris, au Trocadéro, on sait que la victime est un jeune homme de 21 ans qui a voulu récupérer le sac volé à sa compagne. Poignardé en plein cœur et mort sur le coup. À Dannemarie, en Alsace, la victime est un père de famille qui, lui aussi, lit-on, a voulu défendre une jeune fille qu’un groupe de jeunes importunait. Le maire de Dannemarie, qui doit trouver que cela tombe sacrément mal à quelques semaines des municipales, parle d’une « bête discussion qui a mal tourné », ah oui, c’est bête, d’une « friction entre jeunes » qui a dégénéré, ça, quand on se frictionne trop fort, c’est dangereux. Pendant quatre heures, les secours ont tenté de ranimer le quadragénaire. Ils ont voulu l’héliporter jusqu’à l’hôpital de Mulhouse mais l’homme est décédé pendant le transfert. Sa femme et sa fille de 12 ans, profondément choquées, ont été transportées à l’hôpital. Le SAMU alsacien a sûrement trouvé lui aussi que cette nuit de réveillon était « plutôt » calme. Et preuve est désormais faite que, pour qui tient à arriver jusqu’en 2015, il reste quand même 364 jours à tenir ; mieux vaut laisser les jeunes filles dans la mouise se démerder toutes seules.

Non, on est bien contents. Mais un peu inquiets quand même. Car cela ne nous dit rien du plus grave. De ces délits impossibles à compter, dans le huis-clos du salon familial, entre chapeaux pointus et langues de belle-mère. Oui, tout cela ne nous dit rien du nombre de quenelles. Commises comme ça, pour faire ricaner le beau-frère, comme l’on montre ses fesses après plusieurs bouteilles dans le pif. Et là, pour une baisse « significative » en 2015, pas sûr que Valls ait pris la bonne méthode.

 

Un texte signé Gabrielle Cluzel, pour Boulevard Voltaire

 

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Il s’appelait Antoine

 

« Nous sommes la génération de ceux qui meurent pour un regard de travers, une cigarette refusée ou un style qui dérange. » 

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, Antoine, 20 ans, a été tué d’un coup de couteau. Courageux, il s’était opposé à un groupe venant de voler le sac d’une de ses amies.

Lors du réveillon, deux autres hommes sont morts, tués d’un ou plusieurs coups de couteau. Plusieurs ont aussi été blessés dans les mêmes circonstances. Malgré ces morts, ces agressions (sans parler des voitures incendiées et des policiers attaqués) Manuel Valls a évoqué des « résultats positifs » en matière de sécurité pour cette soirée. Pauvre type.

La mort d’Antoine illustre dramatiquement cette tension permanente dans laquelle vit notre génération, évoluant en permanence avec l’idée que chaque sortie, chaque événement peut mal se terminer. Aujourd’hui c’est la jeunesse française toute entière qui pleure l’un des siens. A nos yeux, Antoine n’est pas qu’une victime mais c’est aussi un héros et c’est ainsi que nous l’honorerons.

 

Génération Identitaire

Site : generation-identitaire.com 

 

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29/12/2013

Où la tradition ne se perpétue que dans le renouvellement...

Je ne résiste pas à vous livrer un extrait de ce qu’Antoine Blondin avait écrit à la gloire du rugby, réédité dans l’ouvrage Le muscle et la plume. (…)

« Sur cent mètres de gazon à conquérir ou à préserver, le rugby est d’abord un sport stratégique où l’occupation de l’espace suggère en profondeur les images du patrimoine et du terroir. La touche et la mêlée, ces fabuleuses usines essaimées sur les terrains vagues des stades, y broutent leur lopin de pelouse à la conquête d’un objet de cuir qu’on peut considérer, selon l’humeur, comme une matière première ou comme une fin dernière. Il est permis, en effet, de s’en remettre à un grand coup de pied du soin de se débarrasser pour longtemps de ce trésor trop brûlant dont la possession vient de provoquer une telle débauche d’efforts. L’attitude peut paraître paradoxale, désinvolte, voire ingrate. Elle ne saurait en aucun cas qualifier ceux que l’exercice séculaire du rugby a baptisé du fier nom d’attaquants… À un rugby de matière bien calé sur ses règles, elle oppose un rugby de manière, où la tradition ne se perpétue que dans le renouvellement.

C’est alors qu’éclate une vérité qui nous confirme qu’en 1823, l’étudiant William Webb Ellis, en prenant soudainement un ballon de football entre ses bras, n’a pas fait son voyage pour rien : à savoir que le ballon de rugby, élaboré dans les fabuleuses usines de la touche et de la mêlée, est destiné par la meilleure des providences à devenir un produit "manufacturé". »

(…)

Blondin appréciait dans le rugby, outre sa dimension esthétique, son côté franc viveur et notamment les débordements festifs des troisièmes mi-temps ! Comme il se faisait torero en improvisant quelques passes avec les automobiles de passage dans sa rue, il s’identifiait aussi à un rugbyman, dans son exaltation. Ainsi, dans cet esprit, il convia tous les clients des bistrots de Saint-Germain-des-Prés qu’il fréquentait, à lever leur verre en l’honneur du titre de champion de France de Mont-de-Marsan. À cette occasion, il inventa un jeu en obligeant chaque quidam à endosser la tunique zébrée jaune et noire de l’équipe landaise, et en leur imposant une série de passes et d’arrêts de volée avec un sucrier transformé en ballon de rugby. Il paraît qu’un soir, au Bar-Bac, un de ses cafés de prédilection, il "sélectionna" Michel Debré, ancien premier ministre ! Une autre fois, au soir d’un match de sélection France A - France B, à l’auberge d’Uchacq, près de Mont-de-Marsan, il osa défier dans son ivresse intrépide, le colossal troisième ligne Walter Spanghero qui, surpris, alla voler dans un fracas de chaises. C’est lors d’une frasque semblable que sa compagne de l’époque, trouvant son comportement lamentable, le qualifia de singe en hiver !

 

Source : A l’encre violette

 

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24/12/2013

Littérature de combat

Journal, 1958,  Dimanche 14 décembre

 

La moitié de la nuit passée avec Jean-Edern Hallier et Sollers, à essayer de nous entendre sur la revue. Je suis maintenant convaincu qu’aucun accord n’est possible avec Sollers. J’ai beaucoup d’estime et de respect pour lui ; n’empêche qu’il est dans le prolongement d’une race que je hais, la race de l’intellectuel hanté par le langage, le mot pour le mot, replié sur soi comme une vis sans fin, complètement coupé du monde, tout harnaché de littérature, protégé des superbes fécondes blessures de la colère, de l’amour et de l’honneur à vif. C’est une race stérile, comme on dit d’un pansement, d’un scalpel, qu’il est stérile. Ces gens-là sont immunisés contre toutes les maladies de l’âme, ils ont des âmes flambées, des âmes bouillies, lisses et blanches comme le marbre des laboratoires, ils sentent le bouin. l’alcool et l’éthylène, leurs gros yeux froids sont ceux des microscopes. Écrire leur [vie] est une fin en soi, un art pur. Moi je ne connais pas d’autre littérature qu’une littérature de combat. Je peux même dire que je ne connais pas de grande vie qui ne soit une vie de combat.

 

Jean-René HUGUENIN

Journal / éd. du Seuil, coll. Points, 1964, 1993.

 

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Source : Maudit Septembre 62

http://mauditseptembre62.hautetfort.com/

05/12/2013

Deux Romains en Gaule

 

 

« Deux Romains en Gaule » (1967) de Pierre Tchernia

 

Ce film qui s'inspire directement d'Astérix le Gaulois, créé par René GOSCINNY et Albert UDERZO, relate les aventures d'un petit garçon, Antoine, entré dans le monde de l'Antiquité en étudiant sa leçon d'histoire et de deux Romains, TICKETBUS et PROSPECTUS, qui préfèrent délaisser leur vie de légionnaires et découvrir ainsi le mode de vie des Gaulois. Antoine rencontre Astérix, sous forme de dessin animé, qui lui explique certaines particularités de la vie à Lutèce .

 

Production : Office national de radiodiffusion télévision française

Réalisateur : Pierre Tchernia 

Musique originale : André Popp, Bernard Parmegiani 

Auteur du texte parlé : René Goscinny 

Dessinateur : Albert Uderzo 

Principaux interprètes : Max Favalelli, Jacqueline Huet, Roger Pierre, Jean-Marc Thibault,

Pierre Doris, Roger Carel, Patrick Préjean, Lino Ventura, Pierre Mondy, Jean Yanne,

Roger Couderc, Maurice Biraud, Pierre Dac, Pierre Tornade, René Goscinny,

Anne-Marie Carrière, Moustache, etc.

 

(Source)