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15/10/2014

La russophobie : stratégie US

La russophobie :

Stratégie US contre la France et l’Europe

 

Essai de Guillaume Faye

 

Dans un précédent article, j’ai défendu l’idée que l’administration américaine ("les Trois Sœurs") poussait à une confrontation de l’OTAN avec les Russes, à l’occasion de la crise ukrainienne qu’elle a elle-même provoquée, avec deux buts en tête : empêcher la Russie de redevenir une grande puissance et briser tous les liens UE–Russie. Logique géopolitique évidente.  Approfondissons l’analyse pour mieux saisir ce qui se passe.

 

Sanctions anti-russes : affaiblir l’économie européenne

Ce qu’il faut comprendre maintenant, c’est que cette hostilité fabriquée envers la Russie est beaucoup plus dangereuse et dommageable pour la France et l’Union européenne que pour la Russie elle-même. En effet, la Fédération de Russie est un trop gros morceau pour Washington. Le maillon faible, c’est l’Europe occidentale et centrale. Dans toute cette machination qu’est la crise ukrainienne, ce n’est pas seulement la Russie que vise l’administration américaine mais surtout l’Union européenne. En effet, en cassant les relations économiques entre l’UE et la Russie, par des sanctions qui ne nuisent absolument pas aux USA mais au contraire les favorisent, Washington n’espère pas d’abord déstabiliser l’économie russe mais briser tous les liens de coopération techno-économique entre la Russie et la France, l’Allemagne, l’Italie, le Bénelux, les pays nordiques et danubiens. Même cette pauvre Grande Bretagne qui y perd des plumes (ses relations financières avec Moscou) suit aveuglement son maître américain.

Le but est l’affaiblissement du commerce extérieur européen, selon la stratégie mercantiliste américaine, reprise de celles de la Grande Bretagne et des Provinces Unies néerlandaises des XVIe au XVIIIe siècles : la guerre au service du commerce. Rompre les liens d’échange euro-russes a pour corollaire le traité de libre échange EU-USA en préparation. Comme sur le plan stratégique, la naissance d’un espace économique euro-russe privilégié est inacceptable pour les USA, qui n’utilisent le libre-échange qu’à leur profit.

Ce qui est dramatique, c’est la soumission des Européens. Violant sa parole et sa signature, le gouvernement socialiste français, aux ordres de Washington, renonce à honorer le contrat de livraison des BPC Mistral à la marine russe aux dates prévues. Ignominieux et déshonorant. Catastrophique pour les exportations de l’industrie de défense française et pour l’image d’indépendance de la France. Ajoutons que Washington a toujours essayé de torpiller les exportations militaires françaises depuis… les années 60!

 

La construction d’une « nouvelle guerre froide »

Washington et ses alliés dans l’UE (notamment la Pologne de Donald Tusk, agent américain, et les pays baltes) accentuent maintenant la provocation envers la Russie en essayant d’inciter l’Ukraine à adhérer à l’OTAN. C’est volontairement franchir la ligne rouge pour pousser la Russie de Poutine à la faute. L’objectif américain est de créer une nouvelle guerre froidecontre la Russie pour briser définitivement la perspective d’un dynamisme économique euro-russe.

La construction idéologique de la russophobie, pensée par les milieux atlantistes, vise à découpler l’Europe de la Russie, en présentant cette dernière comme infréquentable et antidémocratique. Le calcul des stratèges de Washington est plus encore l’affaiblissement de l’Europe que celui de la Fédération de Russie. C’est le point central qu’il faut comprendre.

Du temps du communisme, il y avait un condominium américano-soviétique sur l’Europe, coupée par le rideau de fer. Après la chute du communisme,  de 1991 à l’an 2000, les USA ont cru à leur superpuissance unilatérale et qu’ils allaient dominer à la fois l’UE et la Russie. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, avec l’idée de renaissance russe traditionnelle (hors communisme) et d’alliance avec l’Europe, selon la vision de la «Maison commune» dont avait d’ailleurs parlé M. Gorbatchev, Washington a fait une crise de nerfs.

Le but global de Washington est donc aujourd’hui parfaitement logique : créer un conflit gravissime entre l’UE et la Russie (à partir du prétexte ukrainien) afin de rendre impossible cette idée de "Maison commune" à la fois stratégique et économique. Il était impératif de briser la volonté du président Poutine de construire une alliance stratégique, politique et économique, avec l’Europe, notamment avec l’Allemagne et la France. Déligitimer Poutine, le présenter comme un dictateur et un fauteur de guerre a été la base de la désinformation. Quand on pense au fauteur de guerre irresponsable GW.Bush, on rêve…

 

Véritable agresseur et crimes de guerre

En effet, ce qui est incroyable, c’est que l’idéologie russophobe présente aujourd’hui la Russie de Poutine, qui n’a absolument rien d’un pays totalitaire, comme pire que l’Union soviétique! La désinformation fonctionne à plein régime. Du temps de Staline, Krouchtchev, Andropov, Brejnev, l’idéologie dominante des "droits de l’homme" était beaucoup plus sympathique et accommodante avec le régime communiste ! Cherchez l’erreur.

De plus, le gouvernement de Porochenko, issu d’un coup d’État, présenté comme humaniste et démocratique, choyé par les Occidentaux, a commis des actes de guerre unilatéraux contre les provinces sécessionnistes. L’armée ukrainienne, en effet, aux ordres de ce gouvernement, s’est livrée dans la région de Donetsk à des bombardements d’artillerie meurtriers contre les populations civiles russophones et de nationalité ukrainienne, provoquant des centaines de morts et de milliers de réfugiés (près de 500.000). En droit international, on appelle cela un crime de guerre, car il n’y avait aucun objectif tactique et il ne s’agissait pas de "dégâts collatéraux", comme dans la bande de Gaza, mais de frappes destinées à terroriser les populations.

Est-ce que le gouvernement britannique de Westminster commet des actions militaires contre les populations civiles écossaises dont une partie veut l’indépendance ? Et l’armée espagnole contre les indépendantistes catalans ?  

L’armée ukrainienne, soutenue par l’Occident, se comporte  exactement comme les armées de pays dictatoriaux en Asie et en Afrique qui massacrent les dissidences.

Même s’il s’avère que des mercenaires russes, des convois humanitaires et militaires en provenance de Russie ont tenté de venir en aide aux populations russophones indépendantistes, jamais l’armée russe n’a commis la moindre exaction, le moindre meurtre de civils, le moindre acte de guerre offensif en Ukraine. La violence est uniquement le fait des forces du régime  de Porochenko, soutenues par Washington, l’OTAN et, malheureusement,  par des gouvernements européens peu sérieux. On présente M. Poutine comme un cynique machiavélien, un agresseur masqué. De qui se moque-t-on ? Les troupes ukrainiennes, aidées par des conseillers de la CIA, qui bombardent les populations civiles ne seraient donc pas des agresseurs ? Qui sont donc les criminels ?  Et qui les poursuivra ? (1)

 

L’impératif de l’alliance russe.

Il ne s’agit pas de diaboliser les USA et de faire de l’anti-américanisme primaire. Comme je l’ai toujours dit, Washington joue son deal au poker mondial, à la fois géopolitique, économique, idéologique et polémologique. Mais ce jeu, brutal et maladroit, a toujours eu des résultats catastrophiques depuis la guerre du Vietnam. Provoquer la Russie en dressant l’Ukraine contre elle après avoir fomenté un coup d’État afin d’asservir l’ensemble de l’Europe, telle est la carte abattue sur le tapis par les brillants stratèges de Washington Au nom de la liberté et de la démocratie. Ce calcul échouera, comme tous les autres auparavant.

Le gouvernement actuel de Kiev est entièrement soumis aux ordres de Washington et de l’OTAN et des dirigeants de l’UE inconscients des enjeux. L’intérêt des populations de l’Ukraine ne peut résider que dans une relation pacifique avec la Russie et non pas dans une confrontation fabriquée de toutes pièces depuis les rives du Potomac.

Si la France se pensait encore comme une puissance indépendante, elle n’aurait jamais dû réintégrer le commandement intégré de l’OTAN, qui n’est pas une alliance égalitaire mais de soumission. Elle ressemble à la Ligue de Délos dominée par Athènes dans l’Antiquité qui visait à soumettre les autres Cités grecques. Les Russes ont été bien sympathiques  après la chute du communisme soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie. On leur avait promis, après la réunification allemande, que jamais l’OTAN ne s’étendrait jusqu’à leurs frontières. On leur a menti. Je serais russe, je penserais qu’on assiste objectivement à une agression soft contre la Russie. Je serais à la place de M. Poutine, je serais beaucoup plus coléreux que lui.

Notre alliance avec la Russie est dictée par la géographie, l’histoire et la culture. La menace russe, l’impérialisme russe sur l’Europe sont des légendes, des fabrications de propagande idéologique. Du temps de l’URSS, la menace de l’Armée rouge et du Pacte de Varsovie n’était déjà pas crédible, aux yeux même de la CIA et du Pentagone. Encore moins aujourd’hui, avec la Russie de Poutine. D’ailleurs, les autorités de Washington  trompent le peuple américain lui même en réactivant la russophobie. Car la véritable menace vient d’ailleurs…

L’objectif central serait évidemment non seulement une nouvelle sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, mais à terme la disparition de l’OTAN et une union, à la fois économique et militaire entre l’Europe et la Russie. Pour l’instant, c’est une perspective très éloignée. Mais l’histoire peut s’accélérer. L’essentiel, aujourd’hui, est de substituer à une russophobie dictée de l’extérieur contre nos intérêts, une russophilie conforme à nos intérêts.

 

Guillaume Faye
Le 09/09/2014

 

(1) À  ce propos, il serait parfaitement licite et recevable d’engager des plaintes contre les membres et dirigeants du gouvernement actuel ukrainien et de son armée auprès du Tribunal pénal international pour bombardements de populations civiles et crimes de guerre.

 

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01/09/2014

Volontaires français en Novorossia, entretien...

 

French volunteers of DPR Army, entretien en français et en anglais.

Source / Via 

http://gaideclin.blogspot.fr/

 

06/08/2014

Nous sommes le Donbass

Nous somme le Donbass

 

Un article originellement paru sur : http://democratie-directe.blogspot.fr/

Le 01er août 2014.

(N. de Kurgan pour F.E : ... pour une approche très "républicaine" de la crise ukrainienne qui, au final, croise et rejoint néanmoins la nôtre sur de très nombreux points !)

 

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En cette heure sombre de l'Histoire, alors que l'impérialisme avance ses forces, tous les territoires semblent occupés et mis sous coupe réglée par les agents de l'Atlantisme.

Tous ? Non ! Quelques peuples résistent encore et toujours à l'envahisseur.

Les sénateurs de Washington DC accompagnés des chacals de la CIA et autres commanditaires de multinationales ont fort à faire aujourd'hui avec la résistance slave dans le Donbass. En organisant un coup d’État néo-fasciste à Kiev (N. de K : désolé, mais ce coup d'état n'a rien de "néo-fasciste", même si des mouvements nationalistes ou "fascistes" manipulés y ont - malheureusement - pris part ! Le gouvernement de Kiev n'est pas un gouvernement fasciste, mais un gouvernement d'oligarques ultra-libéraux à la botte de l'U.E, des USA et des banksters qui gouvernent ces 2 "entités" !), ils ont provoqué un soulèvement populaire armé dans l'Est du pays. Mais contrairement à leurs habitudes subversives, il ne s'agit plus de prendre pour cible un pays isolé, ou désinformé par une patiente propagande sur les bienfaits hypothétiques du "monde libre". L'audace ici ne connaît plus de limites ; il s'agit de déstabiliser dans la cour d'une super-puissance - la Russie - ; il s'agit de substituer subitement aux valeurs de fraternité et de solidarité du monde slave, une culture anglo-saxonne basée sur la haine du faible et le pillage des ressources communes. Erreur fatale.

Cette témérité n'a pas seulement scandalisé le peuple ukrainien sur lequel s'acharne désormais une féroce répression policière et militaire, réveillé l'ours russe qu'il s'agirait d'urgence de garrotter par un nœud de sanctions diplomatiques et commerciales, elle provoque aussi partout l'indignation ! Il est indigne pour une puissance qui se prétendait - avec quelque insolence - "gendarme du Monde" de fouler tant de principes fondamentaux et de valeurs humanistes qui ont fait sa force et établit un consensus provisoire.

Principes fondamentaux du consensus international.

Parmi ces principes inscrits soit dans la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, dans la charte des Nations-Unies, ou dans le précieux Accord d'Helsinki sur la paix et la coopération en Europe nous soulignons :

   - La résistance à l'oppression ;

   - Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ;

   - La coopération loyale et l'amitié entre les peuples ;

   - Le non-usage de la menace ou de la force ;

   - La punition des crimes de guerre et des crimes contre l'Humanité.

Le principe de résistance à l'oppression est connu depuis l'Antiquité. Platon et Aristote y font référence dans leurs ouvrages. Les révolutionnaires américains et français l'ont inscrit dans leurs textes fondateurs. Lorsqu'un gouvernement légitime est renversé, qu'il y a abus de souveraineté, le pacte social est rompu. Le peuple n'est plus tenu d'obéir mais de résister à l'usurpation et à la tyrannie. Le peuple du Donbass est légitimé ici dans sa volonté de désobéissance civile et de former de nouvelles institutions préservant ses droits et intérêts. Il ne s'agit pas là de rébellion ni de terrorisme comme le prétendent les autorités de Kiev. Si elles tiennent à retrouver une quelconque autorité sur ces territoires, elle ne peut le faire que par la négociation et l'accord des populations concernées. En outre celles-ci sont autorisées à requérir aide et assistance de la Russie comme les colonies américaines l'ont fait avec la France. De même et dès lors la Russie est pleinement autorisée à répondre à cette requête et intervenir dans ce litige sans encourir aucune menace ni sanction légitime de la communauté internationale ni de l'O.N.U.

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes "ou droit à l’autodétermination, est le principe issu du droit international selon lequel chaque peuple dispose d'un choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique, indépendamment de toute influence étrangère." Ce principe est introduit dans le droit international par les signataires de la Charte des Nations-Unies en 1945. Ce droit s'oppose à l'idée contraire "d'une « mission sacrée de colonisation »" qui a fait l'incohérence logique et l'échec pratique de la "Société des Nations". Il s'applique autant à l'Ukraine en général par le refus d'une mise sous tutelle par l'Union européenne, qu'aux Républiques du Donbass qui disposent dès leur proclamation d'un droit légitime à l'auto-détermination. Or, il s'agit d'un principe fondateur de la liberté politique que l'on ne trouve nulle part ni dans les traités européens, ni dans les déclarations diplomatiques, ni dans les pratiques de ces institutions. Ces manquements graves contreviennent aux principes du droit international, à l'esprit et la lettre de la charte de 1945. Ils sont lourds de différents portant atteinte à la paix et la coexistence pacifiques des peuples. En Ukraine le mépris de ce principe est une cause de guerre.

La déformation ou le mépris du droit international par l'Union européenne et les États-Unis prend des formes diverses. Helsinki par exemple insiste sur le principe d'égalité souveraine des nations comme condition préalable permettant coopération loyale et l'amitié entre les peuples. Or ni ce moyen, ni ces buts ne sont à l'ordre du jour de ces puissances. Au contraire leur prose et leurs actes sont offensants et inquiétants. Aujourd'hui 31 juillet 2014 à l'encontre de la Russie, considérée comme "puissance moyenne" - par on ne sait qui -, des sanctions financières et économiques sont mises en œuvre par l'Union européenne : c'est à dire "personne" puisque rappelons-le cette organisation n'a aucune existence juridique au regard du droit international. Et pour cause ! Il s'agit d'une fiction juridique agitée comme un épouvantail par les États-Unis. Cette marionnette est bien utile pour ceux qui la manipule puisque aucune responsabilité, ni aucun droit de recours n'est possible devant le Conseil de Sécurité contre une entité sans existence légale. Ce qui est nouveau c'est que les sanctions étaient réservées jusque-là aux décisions du Conseil de sécurité seul habilité à prendre de telles mesures.

On objectera que des sanctions auraient été impossibles à prendre dans la mesure ou la Russie membre permanent du Conseil s'y fut opposée. Argument spécieux puisqu'il aurait fallu d'abord motiver la décision en droit, mais sur quelle base ? Sur la base du soutien de la Fédération de Russie au Donbass exercé conformément au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Sur la base de l'ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine alors qu'il est manifeste que cette ingérence a d'abord été celle des U.S.A. et des pays de U.E dans la déstabilisation du gouvernement de Kiev lors des événements survenus pendant les Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi ? On voit bien que toute l'affaire est bancale et ne repose que sur du vent. Tout comme le recours à la force armée, les sanctions contre un État ou ses intérêts relèvent du Conseil de sécurité selon le Chapitre VII de la Charte relatif à "l’action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression". L’application de ces mesures coercitives n'ont d'intérêt qu'en vue de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Hors de ce cadre strict on voit que ces dispositions ne peuvent avoir qu'un effet pervers, provocateur et contraire.

D'autant plus que sur le terrain la situation s'aggrave chaque jour d'avantage. La prétention de Kiev - qui ne dispose plus de gouvernement depuis quelques jours - de mener une simple opération de police "antiterroriste" ne trompe pas. Les moyens déployés sont ceux de l'armée, on mobilise des dizaine de milliers de jeunes gens et l'usage intensif de missiles non guidés contre des concentrations urbaines est avérée. Dans cette guerre totale qui ne veut pas dire son nom, ce bombardements massifs des villes, cette destruction de l’infrastructure économique, ces déplacements massifs de civils avec arrestation et l'exécution arbitraire de citoyens ou étrangers offre largement motif à une décision de l'O.N.U. pour faire cesser le feu et les hostilités, d'ouvrir une enquête sur les crimes contre l'humanité. Qui donc s'y oppose ? Si ce n'est la Russie qui manifeste depuis le début sa volonté d'un règlement pacifique du différent ?

Les ennemis du Donbass sont aussi les ennemis de la France.

Nous mettons ici en évidence que les fins et les moyens usés pour réduire la résistance du Donbass ont déjà été utilisé contre le peuple français. Ne nous trompons pas. L’agression du Donbass c'est aussi l’agression de la nation française. La France s'est signalée depuis longtemps dans un rôle naturel d'arbitrage des litiges en Europe. Il s'agit d'un héritage de Louis IX dont les avis et la justice selon le droit & équité étaient recherchés pour rétablir la concorde et la paix.

Frappée par l'impérialisme germanique de nombreuses fois, elle su y résister de toutes ses forces, par l'assistance de ses alliés et de la Providence s'est toujours rétablie telle qu'au premier jour. Dans toutes les conférences la voix de la France fut respectée. Elle imposa le principe de liberté nationale, de tolérance religieuse, le triomphe de la raison et du respect d'autrui sur l'esprit d'intrigue, de pillage, de haine et de fanatisme.

La France qui jadis par son alliance avec l'Espagne, sa flotte et ses troupes a su préserver la fragile volonté d’indépendance des petites colonies américaines, se trouve bien mal récompensée par la jeune et fière nation. Depuis le traité de l'Atlantique Nord sans cesse sa souveraineté et ses droits sont menacés. Oui menacés - sous le prétexte fallacieux de défense du "monde libre" - par l'hubris d'une caste privilégiée de sénateurs et de magnats qui se rêvent à Washington maîtres de la terre et des cieux. Des hommes qui se sont imaginés une mission divine de domination universelle, un système d'accaparement général des ressources par la corruption, la trahison et la guerre. C'est ce que nous désignons comme l'impérialisme U.S. ou la stratégie atlantiste.

Il a été imaginé un vaste dispositif d'institutions régionales qui sous l'aspect formel de traités internationaux permet l'ingérence dans les affaires nationales. Ces traités, tels celui de Rome de 1957 ou le TCE de 2005 rejeté par référendum en France mais repris en 2007 sous une autre forme, n'ont strictement aucune valeur sur le plan du droit. Ils sont cependant accompagnés d'une telle propagande qu'ils passent pour légaux dans l'esprit d'une vaste partie de la population. Ce que l'on appelle "l'Union européenne" est en réalité un monstre juridique au regard du droit international, de la charte des Nations-unies et une calamité politique, économique et sociale. Il existe une telle opposition juridique entre l'O.N.U. et l'Union européenne que cette organisation peut-être désormais qualifiée d'ennemie des Nations.

Ce nouveau "droit d'ingérence" est celui de la subversion et du désordre, celui de l'impérialisme made in U.S.A. On nous dit qu'il s'agit d'un mal pour un bien, d'un mensonge pour un petit bonheur. Puisque la souveraineté des nations européennes a été à l'origine des conflits du 20eme siècle, en déposséder les nations les moins vigilantes permettrait de réduire les casi belli, les cas de guerre. C'est mal connaître l'Histoire ou n'en avoir rien retenu de ses leçons. C'est croire qu'un Empire puisse asservir une petite nation sans aucune conséquence, ni idéologique, ni pratique. C'est dire qu'il existe une inégalité naturelle entre les nations et entre les peuples et que le fort puisse détruire le faible sans troubler le cœur des justes. C'est tromper le monde et déranger les astres que d'établir une telle injustice comme système de gouvernement. La vérité - qui triomphe toujours on le sait - c'est que les puissances impériales sont nuisibles et que leurs fantaisies sont ruines, crimes et souffrances. C'est à ces traces sanglantes que l'on reconnaît la cruauté de l'oppression et la nécessité d'y résister pour rétablir paix et prospérité pour tous les peuples sans considération ethnique, culturelle ou discrimination de l'organisation politique et économique nationale. C'est ce que nous appelons la Liberté.

C'est de cette liberté dont nous sommes privés. L'ingérence d'un "droit européen" soit-disant supérieur est une aberration condamnée dans tous les textes de référence selon lesquels aucun traité ne doit imposer d'ingérence intérieure sous peine de nullité. Elle prive chaque peuple du droit démocratique de déterminer ses propres lois, de choisir sa propre politique économique et sociale. Ceci par l'injonction impérieuse d'appliquer des "directives" émanantes de commissions obscures, de tractations entre corrupteurs et corrompus en petits comités, de collusions d'intérêts.

Qui donc en France, en Grande-Bretagne, en Espagne ou ailleurs peut cautionner encore une telle bassesse, une telle ignominie ? Qui donc juge acceptable de soustraire aux nations le droit de s'administrer elles-mêmes, de faire leurs propres lois, de battre monnaie selon leurs besoins, de régler - dans le cadre du droit international - leurs affaires diplomatiques en toute indépendance ?

La France comme nation historique est la première à souffrir de cet état de tyrannie. Les organisateurs de ce nouveau système politique, financier et commercial de type impérial ont longtemps tenu à « mettre au pas" cette nation souveraine, menaçant trop d'intérêts et déjouant trop de plans douteux par des décisions exemplaires. Rappelons-le elle fut première à coopérer avec l'Union soviétique, à reconnaître la Chine de Mao en 1964, elle va même en 2008 s'imposer comme négociatrice du conflit entre la Russie et la Georgie, faisant taire les armes, épargnant les vies, provoquant la désescalade subite d'une crise inquiétante. On ne le dit pas assez mais un régime strict de sanctions lui est appliquée par les U.S.A. depuis son opposition à l’infâme agression de l'Irak en 2003. Pour les autorités U.S. il s'agit de "punir la France". De là ces difficultés à trouver des partenaires commerciaux, à conclure des contrats d'exportations avec la plupart des pays sous leur influence.

Mais cette stratégie sournoise d'étouffement, de subversion intérieure n'a que trop duré. Nous sommes désormais arrivés à un point critique. Par l'accession au pouvoir du président F. Hollande, membre Young Leader du réseau de la French American Fondation, proche de l'oligarchie U.S, des Rockfeller et de la CIA : il est douteux que la France tienne toujours ce rôle d'arbitrage diplomatique et de résolution pacifique des conflits qui est naturellement le sien. On voit bien que même sur le plan intérieur à aucun problème n'est apporté de solution et que seule une politique d'exacerbation communautariste et de déstabilisation politique est privilégiée par le couple exécutif Hollande-Valls.

Aux mêmes effets les mêmes causes. Lorsqu'on veut faire main basse sur les richesses industrielles, minières et agricoles de l'Ukraine : on prétend vouloir son entrée dans l'Union européenne. Lorsqu'on veut poursuivre à ruiner la France, laisser l'évasion fiscale ou le déficit commercial, conclure des traités de dupes avec les U.S.A., ralentir son économie, augmenter le chômage, provoquer la rupture du contrat social... on prétend que l'Europe est la seule solution d'avenir. Ici et là-bas la même stratégie du chaos, de la terre brûlée, de la terreur pour imposer l'agenda néo-conservateur du profit sans partage.

Attaquer le Donbass ce n'est pas seulement piétiner la France mais c'est déclarer la guerre à tous les peuples.

Non seulement la nécessité s'impose établir un système viable qui puisse se substituer à un libéralisme occidental totalement discrédité. Mais en même temps que le discrédit se dévoile un nouveau visage des U.S.A. : c'est celui de Méduse, celui de la terreur et de la folie.

Nous demandons au peuple russe patience et retenue dans ce cas de légitime défense car désormais il s'agit d'une lutte à mort que nous devons prendre à notre compte, si aucun de nos gouvernements n'est capable d'intervenir pour trouver une solution diplomatique conforme au droit ce sera la guerre en Europe. Non cette guerre prévue de longue date contre un ennemi imaginaire et fabriqué par la propagande atlantiste, mais la guerre de chaque peuple contre son gouvernement fantoche, contre les imposteurs qui entendent les asservir pour des causes inutiles et injustes.

Rétablir les règles saines du droit international c'est contrecarrer la culture impérialiste, détruire les moyens d'influence et dispositifs institutionnels en particulier la dénonciation d'un traité Atlantique-Nord abusif et inutile, porter un coup d’arrêt aux intérêts corporatistes et féodaux de l'impérialisme U.S., rechercher et mettre hors d'état de nuire les agents atlantistes infiltrés dans les milieux politiques, économiques, les mass-médias et la société (...).

Source : http://democratie-directe.blogspot.fr/2014/07/nous-sommes...

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Ukraine, France, USA, impérialisme

"Nous sommes désormais arrivés à un point critique. Par l'accession au pouvoir du président F. Hollande, membre Young Leader du réseau de la French American Fondation, proche de l'oligarchie U.S, des Rockfeller et de la CIA..." 

Ukraine, France, USA, impérialisme

17/06/2014

La France, cet intrus dans un conflit made in USA...

Un article de Françoise Compoint pour : La Voix de la Russie.

L’Ukraine est coincée.

Plus que d’avoir été trompée de l’extérieur (intégration économique à l’UE), elle s’est piégée elle-même, de un, en défiant au-delà du raisonnable la Russie, de deux, en massacrant les civils des Républiques autoproclamées du sud-est.

La première erreur – et je dis erreur dans un sens essentiellement cynique – lui a valu les foudres bien méritées de Gazprom qui, désespérant d’être dédommagé de ses quatre milliards de dollars, est passé, lundi 16 juin, au système de prépaiement. La deuxième erreur – toujours au sens hyper-cynique du terme – a permis à l’ensemble de la presse indépendante dont l’auditoire ne cesse de croître de mettre un trait d’union définitif et tragique entre le bandérisme et le gouvernement actuel de Kiev. Il s’agit en l’occurrence d’une bombe à retardement, Pétain et Laval à leurs heures de gloire ne pouvant imaginer le dénouement piteux qui les attendait.

L’Ukraine de Porochenko, peut-elle arrêter le processus suicidaire lancé au moment où les manifs du Maïdan ont dégénéré ? Il semble que non l’Histoire ayant pris un tournant irréversible. Le Donbass ne se réconciliera jamais avec Kiev, or il s’agit du centre névralgique de l’industrie ukrainienne. La stabilité d’Odessa, ville portuaire de première importance stratégique, ne tient plus qu’à la politique de terreur et de désinformation déployée suite aux événements du 2 mai. La Crimée, Côte d’Azur ukrainienne offrant une ouverture privilégiée au réseau d’oléo-gazoducs reliant la Russie et l’Asie centrale à l’Europe ainsi qu’une ouverture aux mers chaudes, est retournée là où a commencé son destin historique. Il est ridicule de croire qu’elle redeviendrait ukrainienne, à moins que les illusions de M. Loukachenko ne soient contagieuses. Un grand nombre de villes et de villages dont Slaviansk, Kramatorsk, Semionovka, Sherepovka et j’en passe ont été marquées à tout jamais des crimes de guerre de l’armée ukrainienne, de la garde nationale et des mercenaires embauchés aux frais du FMI. Les jours, les mois, les années passeront et il faudra bien répondre de l’usage criminel qui a été fait des bombes à sous-munitions et du phosphore blanc contre une population le plus souvent désarmée, il faudra bien répondre des exécutions sommaires des civils de sexe masculin et des agressions perpétrées contre les bus transportant des réfugiés, pour la plupart d’entre-eux des femmes et des enfants. C’est à ce moment-là qu’il faudra payer son dû et la note risquerait d’être terriblement salée.

D’ailleurs, Kiev a déjà commencé à payer. L’UE ne veut pas de lui. Des soulèvements, certes assez modestes à l’heure qu’il est, commencent à secouer la capitale. Faute de pouvoir rembourser Moscou, Kiev ira peut-être chercher son gaz en Allemagne. Or, le malheur veut que le gaz allemand vienne lui aussi de Russie mais à un prix qui correspond au prix de marché. Entre temps, le niveau de vie des Ukrainiens chute à une vitesse vertigineuse si bien que les ouvriers polonais pourraient s’attendre à un licenciement en masse en vue du prochain débarquement d’une main d’œuvre très bon marché.

Ce tableau très noir brossé, il faut bien préciser qu’il n’a d’autre valeur que contextuelle. Des jeux d’influence de différents niveaux ont en grande partie provoqué et entretiennent sans lâcher prise le brasier en question. Un brasier aux portes de l’UE, ce qui est doublement symptomatique et ce que les dirigeants français semblent vouloir oublier au nom d’une cause qu’ils n’ont fait que s’imaginer car elle n’est en rien la leur. Ainsi, que voyons-nous ?

Primo, le plan étasunien qui est le plus gros plan de toute cette affaire ukrainienne. Les buts poursuivis par Washington sont limpides :

- Détourner l’UE de la Russie en prévenant l’axe qui aurait pu, cohérent comme il l’est sur un plan géopolitique et civilisationnel, se tracer entre une Europe revendiquant de plus en plus son passé d’Etats-nations et la Russie dont l’attractivité n’est plus à démontrer. Résultat : les dirigeants européens reprochent à la Russie d’avoir déstabilisé l’Ukraine à ses fins en allant même jusqu’à lui attribuer le massacre des civiles de Slaviansk.

- Faire avancer l’OTAN jusqu'aux frontières russes. Mais pourquoi Donetsk et Lougansk ? Valentin Vasilescu, expert militaire, éclaire bien nos lanternes là-dessus : il s’agit pour les USA de contrer la puissance nucléaire russe. Pour ce faire, ils doivent « placer leurs propres batteries antibalistiques le plus près possible des frontières russes dans un emplacement optimal situé à Lougansk (…). C’est seulement à partir de là que les silos des missiles intercontinentaux russes disposés au sud-est de Moscou entrent dans leur rayon d’action.

- Reste le facteur gazier. Il y a en effet d’importants gisements de gaz de schiste dans les Carpates, les bassins d’Azov-Kouban et ceux de Dniepr-Donetsk. S’il faut une preuve, en voici une, a contrario : les opérations dites « anti-terroristes » lancées contre le Donbass coïncident curieusement avec la visite d’Hunter Biden nommé membre du Conseil d’administration de la compagnie gazière ukrainienne Burisma Holdings, à Kiev. Ce dernier facteur pourrait à première vue expliquer l’enthousiasme d’une certaine partie de l’élite politique française. C’est un faux calcul. Croirait-elle sérieusement que les USA, soucieux de renforcer la dépendance énergétique de l’UE de leur schiste à eux, déficitaire et coûteux, laisserait l’Europe profiter à sa guise du gaz ukrainien ? On peut toujours rêver.

Les intérêts américains énumérés, un deuxième plan, bien moins évident, est à relever. Celui de la Pologne dont l’implication très active dans le dossier ukrainien n’est plus un secret pour personne. Le Réseau Voltaire nous apprend entre autres que Jerzy Dziewulski, le conseiller-sécurité de l’ancien président polonais Aleksander Kwasniewski, a récemment fait son apparition en compagnie de Tourtchinov, l’ancien président intérimaire ukrainien. M. Dziewulski est expert de la lutte anti-terroriste et entretient des liens privilégiés avec M. Sikorski, le ministre des Affaires étrangères polonais. Ce dernier a plus d’une fois démenti la présence de mercenaires polonais dans les régions de Donetsk et de Lougansk. La pratique a démontré le contraire lorsque des cadavres de mercenaires polonais ont été retrouvés dans la région de Donetsk.

Mais pourquoi la Pologne, se demande-t-on ? Il ne faut bien se dire que les vieilles rancunes et les vieux complexes ressurgissent toujours aux heures d’instabilité ambiante. C’est bien le cas du vieux complexe impérial d’une Pologne nostalgique de la République des Deux Nations aussi connue sous le nom représentatif de Pologne-Lituanie. Ayant existé un peu plus de deux siècles (1569-1795), celle-ci englobait une très grande partie de l’Ukraine.

Ainsi, si les motivations expansionnistes et néocoloniales des USA sont aisément captables, de même que le sont les ambitions polonaises, si profondément irrationnelles soient-elles, l’arrière-plan du soutien français reste indéchiffrable. Que vient donc faire la France dans ce conflit d’intérêt particulièrement sordide sur le plan des méthodes employées ? La France qui a toujours pesé dans l’Histoire, serait-elle désormais le laquais de ceux qui la font ? En son temps, le général de Gaulle avait refusé de commémorer le débarquement du 6 juin arguant que la France avait été « traitée comme un paillasson » le débarquement ayant été annoncé « sans qu’aucune unité française n’ait été prévue pour y participer ». 70 ans plus tard, notre diplomatie suit les directives de ceux qui il y a à peine quelques mois ont dit : « Fuck the UE ». Aucune excuse ne s’est fait entendre par la suite. A quoi bon, si personne ne s’est senti humilié ?  

Françoise Compoint pour : La Voix de la Russie.

Source > http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/217362642/273605241/

La France, cet intrus bouleversant dans un conflit made in USA

© Photo: RIA Novosti/Andrey Stenin

16/08/2013

Jean-pax Méfret : Le vieux soldat

22/02/2013

Patriotisme Européen, par Marcel Déat.

Patriotisme Européen

Marcel Déat

 

Extraits  tirés d’un texte (toujours d’actualité !) publié dans « La Jeune Europe ( Revue des combattants de la jeunesse universitaire européenne ) », cahier 3/4, 1942.  

 

Je le dis tout net : si cette guerre ne contenait pas la promesse de l’unité européenne, si ce prodigieux conflit n’était pas en même temps la grande révolution des temps modernes, et si l’Allemagne nationale-socialiste n’était pas à la fois la conductrice et la garante de nos espoirs révolutionnaires, je ne vois pas pourquoi je serais « collaborationniste ». Sinon pour combiner, vaille que vaille, un sauvetage français, sous le signe de « l’égoïsme sacré », quitte à poignarder dans le dos mon partenaire, si l’occasion venait à s’offrir.

Et quiconque n’est pas socialiste autant que national, européen autant que français, doit en effet s’établir sur ces positions et ne plus en bouger. C’est bien ce que nous constatons, depuis un an, quels que soient les discours. Je ne crois pas qu’il y ait désormais une confusion possible entre cette attitude et la nôtre. Et je me suis permis d’indiquer que les conséquences, pour la patrie, étaient autrement fécondes, autrement riches, si l’on consentait enfin à se jeter, corps et âme, dans la bataille européenne, et sans regarder derrière soi.

Mais l’incompréhension engendre trop facilement la calomnie, et la sottise est trop près du dénigrement, pour que nous n’éclairions pas en plein certaines idées. On a assez accusé de chimère le vieux socialisme, quand il évoquait l’Europe, quand il s’enivrait d’universalisme, pour qu’on ne manque pas de reprocher au nouveau socialisme un identique irréalisme. Comme si, selon la juste remarque de Jacques Chardonne, l’Allemagne d’aujourd’hui n’était pas merveilleusement différente de celle d’avant-hier.

Comme si le rassemblement des révolutionnaires européens avait désormais à voir avec les palabres des congrès internationaux.

Il ne s’agit plus de prononcer des discours solennels, de pontifier sur des tribunes, d’ergoter sur des résolutions, de formuler des dogmes avec l’autorité qui s’attache aux conciles. Il s’agit de combattre, d’abord, et ensuite de bâtir. De combattre les armes à la main, sur d’immenses champs de bataille, avec le risque que cela comporte. De combattre aussi dans les bagarres civiques, d’y risquer pareillement sa vie, et bien plus encore, sa tranquillité, sa réputation, son pain, son honneur. Et ce ne sera pas trop de tous ces sacrifices pour aider à l’accouchement d’un monde.

Fort bien, diront nos sages. Mais pourquoi cette fuite vers l’Europe, alors que la patrie est pantelante et requiert l’effort de tous ?

Mais qui parle de fuite ? Et qu’est-ce donc que l’Europe, sinon l’ensemble des patries ? Et où veut-on que nous servions l’Europe, sinon chez nous, sinon en France, sinon par la France et pour la France ? Il n’y a pas une terre européennne, indivise et neutre, où nous puissions planter indifféremment notre tente. Il y a une France, qui est en Europe, qui est un élément nécessaire de l’Europe. Et les deux réalités ne se séparent point.

Ce qui est vrai, c’est qu’en effet nous refusons « l’égoïsme sacré ». Que nous n’acceptons pas le refrain maurrassien sur « la France, la France seule ». Parce que cela n’a pas de sens, ou bien signifie qu’on se dresse contre l’unité continentale, qu’on la refuse, et que, sournoisement, on espère retrouver, au delà des mers, les anglo-saxons et leur capitalisme. Car, il faut bien rire, nos super-patriotes, qui repoussent si noblement l’impur contact germanique, ont la passion d’être à nouveau asservis aux seigneurs de la City et de Wall Street.

Et bien ! oui, nous commençons à avoir un patriotisme européen, une sensibilité européenne.

(…)

L’expérience a prouvé qu’une bigarrure de nations théoriquement assemblées à Genêve ne faisait pas une Europe. Il n’y a d’unité que dans une solidarité totale de la vie matérielle, et dans la similitude essentielle des institutions. La guerre, la révolution, sont en train de brasser les peuples et d’unifier les tendances, de rendre convergentes les aspirations politiques et sociales. Et c’est une triste chimère que d’espérer une unité française en dehors de ce passage au creuset de la révolution.

Qu’on nous laisse tranquille avec les propos abstraits et les poncifs officiels sur l’unité française : il y a une réalité française que rien n’entamera. (…) Il y a un trésor français que l’histoire nous lègue et qui jamais ne sera perdu. Mais la France dont l’Europe à besoin, la France sans laquelle il n’y aura plus vraiment de nation française, doit avoir une autre température, elle doit brûler d’une autre flamme. Un certain patriotisme d’image d’Epinal ne la gardera pas des effritements et des affaissements internes. Et si une grande passion ne la saisit pas, si une ardente mystique collective ne s’empare pas d’elle, ne la porte pas vers son vrai destin, il ne lui restera que la force misérable et désordonnée qui se disperse et s’épuise en déchirements.

Je prie pour que nos politique y songent : l’élan vers l’Europe sauvera la France de plus d’une manière, même en l’arrachant à ce qu’elle prend orgueilleusement pour une solitude, à un narcissisme ridicule et désespéré, à un radotage de vieillards au coin du feu. La révolution fait l’Europe, la révolution refait la France, la révolution concilie l’Europe et la France.

 

Marcel Déat / 1942. 

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Quelques exemplaires de « La Jeune Europe », retrouvés en faisant un peu de rangement.  

Une véritable mine d’excellents textes, tous très rares… dont nous vous offrirons régulièrement quelques pépites, le temps pour nous de les relire, trier et (surtout) taper.

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10/09/2012

Fêtes aux escargots

« Des fêtes aux escargots j’en ai raté qu'cinq dans ma vie. Les années 14, 15, 16, 17, 18… quand c'était qu'c'est qu'j’étais aux Dardanelles et pis qu'aux Dardanelles y’avait pas d'escargots… »