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26/08/2015

En Europe, c’est l’été.

En Europe, c’est l’été.

Par Israël Shamir – Le 17 août 2015 – Source plumenclume.org

L’été règne sur toute l’Europe, de la Grèce jusqu’à la Suède. Les vacances ont vidé les bureaux, et rempli les plages. Des fleurs partout, des fleuves de parfums. Des festivals sans fin, des performances et autres installations artistiques agrémentent les anciennes cités désuètes. Mais ça ne se passe pas comme d’habitude. Le vieux continent est malade. La vie est belle, mais pas pour vous. Les bonnes choses vous passent sous le nez, et le chômage est au plus haut.

L’austérité pour tous sauf les banquiers et les politiques corrompus, c’est le mot d’ordre. La protection sociale rétrécit, mais les budgets militaires grossissent, et l’Otan n’en finit pas de s’étendre. En dehors de l’Allemagne, les pays européens membres sont désindustrialisés, leurs travailleurs perdent leur savoir-faire et finissent dans les services. Un caddie de golf risque moins de créer des problèmes qu’un ouvrier de l’industrie, certes. La démocratie n’est jamais tombée aussi bas.

Après la débâcle Syriza, en Grèce, on ne fait plus guère confiance à la rhétorique gauchiste. De toute l’histoire moderne européenne, on avait jamais vu une reddition aussi honteuse, une telle trahison. Alexis Tsipras est une traduction grecque de Vijkum Quisling, ou Maréchal Pétain. Il a reçu le plein soutien de son peuple, et il s’est dégonflé ! La première décision de Syriza après son fiasco a été d’entamer une coopération militaire avec Israël. Aube Dorée, le mouvement d’extrême-droite, n’est plus seul à clamer contre cet abaissement devant les banquiers, mais c’est un parti dans l’opposition, et il ne risque rien à pousser des coups de gueule.

Les partis de gauche et de droite sont maintenant bien semblables. L’Europe n’a plus ni vraie droite ni vraie gauche. La pseudo gauche soutient les guerres impérialistes et émascule l’homme. La pseudo droite soutient les guerres impérialistes et supprime les impôts pour les riches. C’était plus drôle avec les partis traditionnels, avec la droite qui haïssait les financiers et maintenait la tradition, l’Église et la famille, tandis que la gauche attaquait la bourgeoisie, se souciait des travailleurs, et se battait pour la justice sociale. Dans les termes de Douglas Adams, «les hommes étaient de vrais hommes et les femmes de vraies femmes, chacun à sa place et les vaches étaient bien gardées». Maintenant tous poussent les femmes dans les conseils d’administration des multinationales, se disputent les donations juives et rivalisent de risettes pour se faire bien voir des gays.

Sur des questions importantes, c’est du pareil au même, comme disait, perspicace, ma logeuse chinoise. La gauche veut plus d’immigration, pour des raisons humanitaires et par antiracisme, tandis que la droite est d’accord, pour avoir une main d’œuvre moins chère et pour forcer les natifs à plus de docilité. Le résultat est le même.

Les gens qui se voient menacés par l’immigration votent souvent pour la droite,  parce qu’ils pensent qu’une petite dose de racisme débouchera sur de réelles actions. Mais c’est en vain. Prenez Nicolas Sarkozy, ex-président français. Il flatte son électorat avec une ligne raciste, mais c’est lui qui a bombardé la Libye et envoyé plus d’immigrants en France qu’aucun gauchiste ne l’a jamais fait. A moins, bien sûr, que le président actuel François Hollande ne parvienne à le surpasser, puisque son soutien aux rebelles syriens a déjà envoyé un million de réfugiés en Europe.

Au Royaume-Uni, Tony Blair a détruit le parti travailliste. Il a fait du vieux parti des ouvriers et des mineurs des éclaireurs des tories. Il a soutenu absolument toutes les campagnes militaires US et y a gagné le titre honorable de caniche britannique. Favori d’Israël et du lobby israélien, c’est un autre de ses titres de gloire. Il n’est plus au pouvoir, mais ceux qui le soutenaient dans son parti sont toujours là. Et ils continuent à perdre…

Les travaillistes voudraient que ce soit Jeremy Corbyn qui soit leur chef. Blair le déteste, ce qui est sûrement une excellente recommandation. On s’attend à ce qu’il soit un nouveau Michael Foot, qui était un grand homme à l’ère pré-thatcherienne. Il veut le  désarmement nucléaire, il a parlé en termes positifs du Hamas et du Hezbollah, il a voté contre la Marche vers l’Est des guerres américaines.  Littlewood l’a appelé «l’antidote à l’emprise sioniste». Il pourrait changer la donne, s’il parvenait au pouvoir. Mais les autres vont le maintenir à l’écart, parce que les gens qui sont derrière les partis préfèrent des politiciens faibles et perméables.

Le parti d’extrême-droite BNP se veut l’héritier des vrais travaillistes. Ils disent que les ouvriers anglais votent pour le BNP. Ce qui ne manque pas d’un certain fondement. Car la vraie gauche, qu’il s’agisse de la variété chinoise, soviétique ou cubaine, était strictement anti-immigration. Mais l’immigration n’est qu’une question parmi d’autres, alors que le BNP a rétréci son horizon pour ne développer qu’une politique anti-musulmane. Ils n’essayent même pas d’affronter le vrai problème, qui est la richesse démesurée de quelques-uns, édifiée sur l’appauvrissement de vastes majorités.

Le Front national en France a des côtés plus reluisants, et plus de soutiens. En fait, le FN est probablement le seul parti bien vivant en France, les autres sont morts. Il veut sortir la France de l’Otan et de l’Union européenne, pour retrouver l’amitié avec la Russie et la souveraineté nationale. Leur arrivée à l’Élysée changerait bien des choses en Europe, mais cela arrivera-t-il un jour?

Le grand problème de l’Europe, c’est l’occupation américaine. Elle est là, la source de des problèmes. En 1945, le continent a été partagé entre US et URSS. En 1991, les Russes se sont retirés, mais aucune liberté ne s’en est suivie : ce sont les US qui ont pris la place, occupant toute l’Europe, depuis Narva en Estonie jusqu’à Oeiras au Portugal, depuis la Baie de Souda en Crète jusqu’à Orland en Norvège. Sur ces fondements militaires, ils ont renforcé la pression politique. Et leur joug pèse sur les pierres grises de la vieille Europe. Les mesures qu’ils forcent les dirigeants européens à prendre nuisent  au continent. Les dirigeants prennent les mauvaises décisions, et c’est le peuple qui trinque.

L’Europe avait un excellent client pour sa production. La Russie lui achetait machines-outils, fromages, vins et voitures, et fournissait du gaz et du pétrole à bon marché. Les US ont mis fin à ces échanges profitables. Et maintenant les Européens bradent leurs pommes et leurs fromages, dépensent plus en achats militaires, et importent du gaz américain cher.

L’Europe avait un ami quelque peu excentrique, Kadhafi, le colonel à la retraite. Il vendait du pétrole bon marché, importait des marchandises européennes pour sa petite population prospère, et donnait du travail à des millions d’Africains. Sous la houlette US, l’Otan a bombardé la Libye, sodomisé le colonel avec un flingue, l’a lynché, et anéanti son pays. Les Africains déferlent, depuis, en Europe, sur tout ce qui peut flotter sur la mer.

L’Europe pouvait compter sur l’amitié de l’ex-ophtalmologiste de Londres, qui était à Damas. Il y ramenait des marchandises européennes, gardait son pays à flot, fréquentait Paris. Sous la direction US, cet homme aimable s’est vu traiter de génocideur, et ils ont armé ses ennemis, les takfiristes fanatiques. Son pays a été dévasté et des millions de réfugiés syriens ont fui en Europe.

Ils y ont retrouvé les Irakiens, dont le pays a été ruiné par l’invasion US de 2003. Le pays le plus avancé du Proche-Orient, avec un système d’éducation et de santé gratuites, avec les meilleurs ingénieurs et une armée solide, est devenu un nid de bagarres sectaires, tandis que des millions d’Irakiens rejoignaient l’Europe. Les Afghans, Palestiniens, Arabes, Africains se retrouvent en Europe, s’ils parviennent à échapper au poing d’acier qui écrase leurs pays.

Mon ami Roger van Zwanenberg, éditeur de la maison Pluto, estime que l’effroyable dévastation du Proche-Orient du fait des guerres commandées par les États-Unis s’explique par l’influence sioniste et correspond au souhait israélien de voir la région fragmentée et soumise dans le cadre du paradigme d’un Grand Israël du Nil à l’Euphrate.

C’est tout à fait plausible, si on garde à l’esprit la scène récente de Netanyahou devenu objet de vénération au Congrès US. Les promoteurs des guerres étaient principalement les néocons archi-sionistes, Wolfowitz, Perle et consorts. Ils ont poussé à l’invasion de l’Irak et voulaient en faire autant en Iran. Mais pourquoi ces mégalomaniaques borneraient-ils leurs rêves de suprématie au Proche-Orient? Pourquoi ne pas viser la domination mondiale? S’ils veulent mettre en pièces les vieilles sociétés orientales, ils peuvent le faire aussi en Europe, et y mettre le paquet. L’Europe est bel et bien une victime du conflit. Sans ces guerres, les vagues d’immigrants ne recouvriraient pas l’Europe comme le Proche-Orient. Par conséquent, quels que soient les commanditaires de ces guerres, ils ont probablement essayé de démolir l’Europe comme le Proche-Orient, et l’Europe était la plus importante des victimes visées, parce qu’il fallait lui briser la nuque, la faire rentrer dans le droit chemin de la domination mondiale. Et le Proche-Orient n’est pas la seule source de réfugiés et d’immigrants.

Jadis, l’Union européenne était une union des États issus de l’empire de Charlemagne, et peut-être une idée qui se tenait. Mais les US ont pris le contrôle de Bruxelles et ont forcé l’intégration des États de l’Est européen, sous la coupe de dévots de l’Amérique furieusement anticommunistes. A l’intérieur de l’UE, les pays développés de l’ancienne union ont dévoré les pays périphériques moins développés. Les États baltes ont perdu environ un tiers de leur population ; la Lettonie est passée de 2,7 millions d’habitants à la fin de l’époque soviétique à 1,9 millions aujourd’hui, la Lituanie est passée de 3,7 millions à 2,9 millions. La Roumanie, alors que la poigne d’acier de Nicolas Ceausescu l’avait libérée de ses dettes, se retrouve maintenant à nouveau endettée jusqu’au cou. Et les citoyens appauvris de tous ces pays se précipitent en masse dans les villes de l’Ouest.

Prenez le cas de la Suède. C’est l’été le plus froid depuis plusieurs années, en Suède. Le mois de juillet a été aussi frais qu’un mois d’avril, mais cela n’a nullement arrêté l’afflux des réfugiés. Devant chaque supermarché, chaque station de train ou de métro en Suède, depuis Kiruna jusqu’à Lund, vous tombez sur un mendiant rom avec une soucoupe en plastique à la main. Ils sont venus de Roumanie et de Hongrie, les États qui font partie de l’UE, qui ont certes un niveau de vie assez bas, mais qui appartiennent à l’espace Schengen, ce qui les dispense de visa. Ils ne sont pas venus de leur plein gré, mais ont été expédiés par leurs  barons qui se sont construit de grands châteaux dans le plus pur style tzigane tape-à-l’œil, sur la redevance que les mendiants leur versent. Après trois mois à battre le pavé suédois, ils rentrent chez eux, remplacés par d’autres arrivages de mendiants.

La police suédoise n’interfère pas avec ces mendiants. Ils disent qu’il n’y a pas de loi pour chasser les gitans. Ils ont peur de se voir condamnés pour racisme s’ils le faisaient. Les romanichels sont hauts en couleur, hommes et femmes, âgés ou plus jeunes, et ne sont jamais plus que deux à chaque emplacement. La logistique ne peut pas être facile, avec tant de gens à répartir si uniformément, mais les barons roms savent s’y prendre : je n’ai jamais observé de bagarre, ou même d’altercation, entre les mendiants. Ils ont même été entraînés à sourire ; quelque chose que vous ne verrez jamais en Europe de l’Est, où les mendiants sont aussi sinistres que les immeubles des années 1950.

Les réfugiés de Somalie et du Soudan, victimes des interventions US précédentes, ne mendient pas. Ils se regroupent dans des villes suédoises plus petites ; l’État suédois paye pour leur hébergement et leur donne quelques subventions pour vivre. Ils ne sont pas autorisés à travailler, et de toute façon personne n’a besoin d’eux comme ouvriers. Ils restent là, simplement, en attendant que leurs demandes d’asile aboutissent, généralement sur un refus. Après quoi ils disparaissent des radars.

Mais ne versez pas trop de larmes sur les Suédois. Les tauliers se font beaucoup d’argent dans ce système, de même que les fonctionnaires. L’État suédois paye 500 couronnes (50 euros) par nuit et par chambre. C’est une excellente affaire dans les petites villes reculées. Habituellement, l’État préfère des hôtels avec beaucoup de chambres à offrir, et ils renvoient l’ascenseur au fonctionnaire chargé de l’hébergement. Curieusement, un individu considéré comme le plus ouvertement raciste de toute la Suède, qui se bat contre l’immigration, a fait des profits rondelets avec l’hébergement des Somaliens ; il s’appelle Bert Karlsson.

Outre les réfugiés et immigrants fournis par les guerres US et l’élargissement de l’UE dicté par les US, la Suède et les autres pays de l’Ouest se trouvent minés par la campagne, en provenance aussi des US pour réorganiser la vie en termes de genres. Il y a peu d’enfants ; des écoles ont été fermées, les gays ont absolument tous les droits ; les femmes sont prioritaires pour les emplois. Les garçons ont moins d’opportunités : depuis les chaînes publiques de télé jusqu’aux coiffeurs, les emplois sont pris par les femmes. Les prêtres de l’Église suédoise sont principalement des femmes ; l’État choisit et rémunère les évêques connus pour leur soutien au sacerdoce féminin.

«La Suède est l’Arabie saoudite du féminisme», a conclu Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, bouclé pour la troisième année consécutive à l’ambassade d’Équateur à Londres. C’est un expert en la matière : deux petites Suédoises avaient porté plainte pour viol, simplement parce que dans le cadre d’une relation pleinement consentie, elles avaient eu un rapport sexuel non protégé. La procureuse Marianne Ny a dit qu’en de tels cas, l’homme doit faire de la prison, même s’il s’avère qu’il était innocent. La Suède a le taux de plaintes pour viol le plus élevé au monde, et le taux le plus élevé de plaintes fallacieuses pour viol rejetées. Ce qui ne fait pas la promotion de l’amour entre personnes de sexe opposé.

L’éducation fait tout ce qu’elle peut pour émasculer les hommes, et les splendides Suédoises préfèrent souvent des mâles étrangers plus masculins (je le sais, étant précisément un mâle étranger basané et, qui plus est moustachu, j’avais épousé une ravissante Suédoise il y a bien longtemps). Les Suédois se marient de moins en moins, et ont de moins en moins d’enfants, malgré les aides gouvernementales très généreuses.

Bien des observateurs conservateurs accusent les féministes. Même si les hommes ont certainement perdu la guerre, la victoire des femmes ne résiste pas à l’examen. Jadis les femmes avaient le choix : rejoindre le monde des gens très occupés ou rester à la maison avec les enfants. Jadis, les femmes pouvaient élever une famille sans se sentir coupables. Jadis les femmes pouvaient aimer être courtisées. Tout ça c’est fini, la dévirilisation des hommes a rapidement entraîné la déféminisation des femmes.

Il y a un sous-entendu commun aux tenants du pouvoir : c’est que les hommes féminisés sont plus faciles à contrôler, et c’est pour  cela qu’ils encouragent l’homosexualité. Déviriliser l’homme est un pivot dans la reprogrammation de l’humanité pour qu’elle devienne horde obéissante, parce que les hommes entiers sont imprévisibles. Ils sont prompts à la rébellion, prêts au sacrifice et à l’action. Ce n’est pas une coïncidence si les ennemis de l’empire sont tous des mâles très virils, qu’il s’agisse de Kadhafi, de Castro, de Chavez, de Loukachenko, de Poutine, ou de Julian Assange. Tout devient clair : les hommes sont ciblés pour l’élimination, et les fourmis au travail n’ont pas besoin de sexe.

Les Suédois ont le culte des blacks, qui vient  aussi des USA, à en croire Rachel Dolezal, la militante blanche pour les droits des noirs qui se faisait passer pour  noire. Les noirs sont censés être meilleurs et plus beaux que les blancs. Dans le film Terminator, c’est un savant noir qui invente le truc merveilleux ; il se bat aux côtés de la guerrière blanche contre les méchants hommes blancs. Morpheus, un noir, dans Matrix, est un opérateur de Zion, et il sauve la race humaine. Il y avait un président noir dans Le Cinquième Élément, avant Obama. Bien des Suédois en manque d’enfants ont importé des enfants noirs et asiatiques, autre ligne culturelle instaurée par Angelina Jolie. Ce racisme à l’envers n’est pas différent de la variété ordinaire. Les noirs sont des gens très bien, mais nullement meilleurs que les Suédois roses.

Les Suédois ordinaires sont malheureux. Dans une petite ville avec un haut pourcentage de réfugiés et d’immigrants, ils sont 40% à voter pour le parti d’extrême droite, les Démocrates suédois. Ils sont 12% à l’échelle du pays malgré une campagne féroce contre eux dans les médias.

La gauche a obtenu une majorité relative des sièges au Parlement, après des années de droite au pouvoir. Après l’élection, les gauche et droite officielles ont uni leurs forces sur un programme commun dans le seul but de maintenir les Démocrates suédois en marge, ostensiblement. Les électeurs de gauche se sont sentis bernés. Pourquoi s’en faire et pourquoi voter, si le résultat, c’est un arrangement entre les partis?

Ne versez pas une larme sur le sort des Démocrates suédois non plus. Il y a un timide parti pro-sioniste dont l’action la mieux connue en matière politique a été d’installer une parade gay dans un quartier musulman. Ils s’extasient devant l’État juif, comme leurs frères dans les autres pays d’Europe. Ils acceptent l’emprise de l’idéologie du genre, qui est le programme du nouvel ordre mondial. Ils sont contre les immigrants et les réfugiés, mais jamais contre ceux qui envoient les vagues déferler sur la Suède. Au contraire, ils soutiennent le régime de Kiev, bande de bâtards à la botte des néocons, et détestent la Russie comme se doit de le faire tout défenseur du Nouvel Ordre Mondial.

Voilà pourquoi il est bien difficile de voir d’où pourra venir la libération du continent, et si même il en est encore question.

Israël Shamir 

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Israël Shamir peut être joint à cette adresse : adam@israelshamir.net

Article original publié dans Unz Review.

Traduit par Maria Poumier (merci à Freddy).

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Un article découvert sur : Le Saker Francophone

http://lesakerfrancophone.net/en-europe-cest-lete/

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Complément : Quelques pages d'actu à feuilleter

29/12/2014

Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine

Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine

par Wayne Madsen, pour Réseau Voltaire International

Le rôle joué par les personnalités juives et l’État d’Israël dans la crise ukrainienne n’est pas passé inaperçu, sachant que cette communauté représente moins d’un pour cent de l’ensemble de la population. Cependant, l’administration Netanyahou a en sa possession un rapport confidentiel confirmant que les juifs ashkénazes ne sont pas originaires du Levant, mais sont les descendants des Khazars, ce peuple mal connu fondateur d’un empire juif au dixième siècle sur les rives de la mer Noire. Ceci explique pourquoi certains sionistes voient en l’Ukraine un possible second Israël.

Réseau Voltaire International / Washington D.C / 28 décembre 2014.

( Un article découvert via : http://lameutearverne.blogspot.ca/search/label/Ukraine )

ENGLISH / POLSKI 

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Wayne Madsen Ancien contractant de la National Security Agency (NSA), devenu journaliste spécialisé sur le renseignement électronique, puis sur le renseignement en général. Il a notamment été chef de rubrique de la revue française Intelligence Online jusqu’à son rachat par Le Monde. Il publie le Wayne Madsen Report et intervient régulièrement sur la chaîne satellitaire Russia Today.

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Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (Thetan opérant de niveau 6 au sein de l’Église de scientologie) en pleine discussion avec le mafieux Ihor Kolomoïsky, qu’il a nommé gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Ce dernier est impliqué dans le massacre d’Odessa du 2 mai 2014 à la tête de sa propre armée, le bataillon Dnipro-1. Il s’est attaché les services de R. Hunter Biden (fils du vice-président états-unien Joe Biden) et de Devon Archer (président du Comité de soutien à la campagne présidentielle de l’actuel secrétaire d’État, John Kerry) en tant que membres du conseil d’administration de sa holding d’infrastructures gazières.

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Le Times of Israel, journal israélien indépendant dont le comité de rédaction compte des anciens journalistes du quotidien Ha’aretz, a publié un papier passionnant qui n’a pourtant pas fait grand bruit. L’article en provenance de Jerusalem et Zhitomir, daté du 16 mars 2014 et écris par Hirsh Ostropoler et I. Z. Grosser-Spass, correspondants russes et ukrainiens du journal, fait mention d’un rapport confidentiel remis au gouvernement israélien [1]. Ce rapport, établi par un comité d’experts en histoire juive et reposant sur des sources universitaires, parvient à la conclusion que les juifs européens descendent en réalité des Khazars, peuple guerrier d’origine mongole et tatare ayant dominé l’Ukraine et la Russie méridionale et s’étant converti en masse au judaïsme au VIIIè siècle.

Les sionistes prétendent depuis longtemps que la terre revendiquée d’Israël revient de droit au peuple juif, que les conquêtes successives de différents empires ont évincé et dispersé, ce que l’on a appelé la diaspora. Apporter la preuve que les ashkénazes, qui forment l’essentiel de la population israélienne, ne sont pas historiquement liés à la Palestine remettrait en question le principe même d’Israël comme étant la patrie millénaire du peuple juif.

Les journalistes israéliens ont souligné que toute discussion entre Khazars et l’État d’Israël avait toujours été méprisée par les responsables israéliens. Ils citent ainsi le Premier ministre Golda Meir, qui aurait déclaré : « Khazar, Schmazar. Il n’y a pas de peuple khazar. Je ne connais pas de Khazars à Kiev. Ni à Milwaukee. Montrez-les moi, ces Khazars dont vous parlez. » Les preuves génétiques d’une population khazare migrante venue d’Europe et qui revendique aujourd’hui des origines ancestrales en Palestine disqualifient sérieusement les prétentions sionistes sur cette terre.

L’établissement du fait que les juifs d’Europe centrale et d’Europe de l’est n’ont pas de légitimité historique en ce qui concerne leurs revendications sur la Palestine a créé bien des remous en Israël et ailleurs. La Knesset se prépare à voter une loi présentée par le gouvernement faisant d’Israël une « nation » juive. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, après avoir lu le rapport confidentiel au sujet des Khazars, a déclaré qu’Israël était « l’État nation du peuple juif. » Les prétentions ashkénazes en Israël étant diminuées, pour ne pas dire plus, Netanyahou, ses amis du Likoud, ses alliés du parti orthodoxe juif comme les colons de Cisjordanie n’ont pas d’autre choix que de jouer la carte de la revendication nationaliste, non seulement pour Israël, mais aussi pour la Cisjordanie (ou « Judée-Samarie », comme l’appelle les nationalistes juifs).

Toutefois, certains juifs, en Israël comme ailleurs, ne souhaitent pas prendre de risques. Une des raisons principales pour qu’Ihor Kolomoïsky — le richissime magnat juif ukrainien et gouverneur de la province de Dnipropetrovsk, qui est aussi citoyen israélien et chypriote — dépense des dizaines de millions de dollars pour recruter des nationalistes ukrainiens de droite et des néo-nazis venus d’ailleurs en Europe pour combattre la majorité russophone de la région du Donbass en Ukraine orientale, c’est la peur de voir capoter le projet de transformation de l’Ukraine en « Israël-bis ». Les mesures de protection prises par la Russie vis-à-vis de la région du Donbass, tout comme son intégration à la Crimée par voie référendaire (cette région étant convoitée par les nationalistes khazars juifs renaissants) menacent la transformation de l’Ukraine en deuxième patrie pour les juifs ashkénazes qui, déjà, s’inquiètent au sujet de leur emprise sur la terre d’Israël.

Le papier retentissant du Times of Israel à propos des origines khazares des juifs ashkénazes a aussi mis en lumière qu’Israël, ayant conscience qu’un État palestinien est inévitable compte tenu des pressions européennes en ce sens, se prépare à déplacer ses colons ashkénazes de Cisjordanie en Ukraine. La recherche de pointe dans le domaine de la génétique en Israël a permis d’établir un lien direct entre les ashkénazes d’Israël et les Khazars qui se sont jadis dispersés en Europe de l’est et en Europe centrale après la conquête de l’empire khazar par la Russie au XIè siècle.

2-114-b9588.jpgLes Israéliens et leurs alliés sionistes du monde entier ont toujours accusés les tenants du lien génétique entre ashkénazes et Khazars d’antisémitisme primaire. Cependant, les éléments de recherche génétique contenus dans le rapport confidentiel israélien ne font que confirmer ce qu’avait révélé l’historien juif Shlomo Sand dans son livre Comment le peuple juif fut inventé. Le concept de descendance khazare, lui, avait été pour la première fois évoquée en 1976 par l’historien hongrois Arthur Koestler dans son livre La Treizième tribu.

Les journalistes du Times of Israel relayent les révélations d’un assistant anonyme de Netanyahou au sujet des projets d’émigration israélienne vers l’Ukraine. « Nous avons d’abord pensé que reconnaître être des Khazars serait une façon pour nous de contrer l’inflexibilité d’Abbas (le président de l’autorité palestinienne) sur l’impossibilité d’une présence juive dans un État palestinien. Nous tentions sans doute ce faisant de nous raccrocher à ce que nous pouvions. Mais son incapacité à accepter la chose nous a poussés à chercher des solutions plus ingénieuses. L’invitation au retour des juifs en Ukraine fut une véritable aubaine. Mais le déplacement rapide de tous les colons d’Israël n’irait pas sans poser problème au niveau logistique et économique, et Il va de soi que nous ne souhaitons pas revivre une expulsions des colons semblable au plan de désengagement de Gaza. »

Ostropoler et Grosser-Spass rapportent aussi les propos d’une source israélienne anonyme selon laquelle « Il ne s’agit pas de renvoyer tous les ashkénazes en Ukraine. Cela n’est, de toute évidence, pas faisable. Comme souvent, les médias exagèrent et font dans le sensationnel… C’est bien pourquoi il faudrait une censure militaire. »

Le Projet conjoint d’Israël et de l’Ukraine consiste à déplacer les colons de Cisjordanie en République Autonome de Crimée (Russe), et ce après une éventuelle rétrocession de la péninsule à l’Ukraine, comme ils l’espèrent. Pour les sionistes ukrainiens comme Kolomoïsky, ou leurs alliés états-uniens tels que Victoria Nuland (secrétaire d’État adjointe, déléguée aux Affaires européennes et eurasiennes) et Geoffrey Pyatt (ambassadeur US en Ukraine), l’objectif ultime consiste à établir une région juive autonome en Crimée et à redonner à la péninsule son nom khazar d’origine, Chazerai. Comme les Tatars qui vivent aujourd’hui en Crimée, et ailleurs, sont en majorité musulmans, le projet de création d’une nation khazare en Ukraine reposerait aussi probablement sur un fort prosélytisme de la part des Israéliens et des Ukrainiens déterminés à réinstaurer la Khazarie comme alternative à l’État d’Israël. Le prosélytisme juif (qui se concentre actuellement sur les « crypto-juifs » métis catholiques au Mexique, les chrétiens, hindous et bouddhistes en Inde, les orthodoxes russes et les bouddhistes de Birobidjan en Sibérie, les musulmans du Pakistan et d’Afghanistan, les chrétiens, musulmans et animistes d’Ouganda, du Ghana, du Mali du Nigeria du Zimbabwe, du Mozambique et du Malawi et sur quelque groupes de descendants juifs supposés en Chine, à Sao Tomé-et-Principe, à Tahiti, au Suriname, au Vietnam, au Brésil et au Pérou) traduisent la volonté d’Israël de renforcer la présence juive dans un but de colonisation en dehors des territoires illégalement occupés que sont le Cisjordanie et le plateau du Golan. Outre l’Ukraine, le nord de l’Irak, l’est de la Libye, la ville d’Alexandrie en Égypte, certaines parties de la Turquie, la Patagonie en Argentine ainsi que l’Ouganda sont tous des territoires qui ont été envisagés comme colonies juives en remplacement ou en complément de la Cisjordanie. Les Bnei Menashe des États de Manipour et de Mizoram au nord-est de l’Inde, ces soi-disant « tribus perdues d’Israël », sont considérées par la majorité des Indiens, non comme des juifs, mais comme des migrants économiques à la recherche d’une vie meilleure en Israël. Les expansionnistes israéliens veulent tellement gonfler leurs rangs et développer leurs prétentions territoriales qu’ils ont fait réaliser des études génétiques douteuses en vue de classer comme « tribus perdue » d’Israël les Sorbes d’Allemagne de l’est, l’ethnie Bantou Lemba (au Zimbabwe, Malawi et Mozambique) et aussi certains Italiens du sud, certains Arméniens, et certains Grecs.

En Ukraine, ce prétendu « deuxième Israël », Kolomoïsky et le pouvoir de Kiev ont enrôlé des ex-membres des Forces de défense israéliennes dans leurs bataillons de volontaires, notamment le bataillon Azov. Une des unités israéliennes, commandée par un certain « Delta » est connue sous le nom des « Casques bleus de Maidan » [2]. Si Israël n’avait pas un intérêt direct à développer son influence en Ukraine, le pays pourrait facilement empêcher ces unités de se rendre sur place.

On trouve aussi en Cisjordanie des colons juifs sépharades qui sont les descendants des juifs Marranos d’Espagne sous domination musulmane, qui furent chassés de la péninsule ibérique au cours de l’inquisition espagnole et portugaise du XVè siècle et qui n’ont aucun lien avec les ashkénazes ou les khazars. Récemment, dans une démarche similaire à l’invitation des ashkénazes de Cisjordanie à venir s’installer en Ukraine, l’Espagne et le Portugal ont promulgué des lois permettant aux juifs sépharades du monde entier en mesure d’attester de leurs origines Marranos d’acquérir la nationalité dans les deux pays.

Certains russophones du Donbass en ont assez des intentions des pro-Israéliens au sein du gouvernement de Kiev. Curieusement, Kolomoïsky a fait appel à un certain nombre de néo-nazis d’Ukraine occidentale et d’Europe pour rejoindre les rangs de ses bataillons et il faut savoir que les organisations droitistes auxquelles ils appartiennent ont toujours défendu l’idée d’une « mêlée générale » opposant la Russie aux descendants des Khazars d’Israël, d’Ukraine, de Pologne et de Géorgie pour venger la victoire de l’Empire Russe sur l’empire khazar au XIè siècle.

Israël a mis à disposition du gouvernement géorgien de Mikheil Saakachvili (dont un certain nombre de représentants ont la double nationalité israélo-géorgienne et sont d’origine khazare) une aide au niveau militaire comme au niveau du renseignement dans la guerre de 2008 contre l’Ossétie du sud et L’Abkhazie. Les Israéliens ont également tissé des liens étroits avec l’Azerbaïdjan, pays qui, à l’instar de la Géorgie et de l’Ukraine, est historiquement lié à la Khazarie par le biais des Subbotniks, un groupe indigène de juifs azéris.

Les journalistes du Times of Israel racontent aussi pourquoi, selon l’assistant anonyme de Netanyahou, le gouvernement israélien s’efforce de mettre en place une implantation israélienne massive en Ukraine : « Comme l’a dit le Premier ministre, personne ne saurait dire aux juifs où ils doivent vivre en tant que peuple souverain. Il est prêt à faire d’importants sacrifices au nom de la paix, même si cela implique de renoncer à notre terre biblique de Judée-Samarie. Par contre, il faut s’attendre à ce que nous fassions valoir nos droits historiques ailleurs. Nous avons décidé que cela se ferait sur les rives de la mer Noire, là où nous fûmes un peuple autochtone pendant plus de 2 000 ans. L’historien non-sioniste Simon Dubnow lui-même a déclaré que nous étions en droit de coloniser la Crimée. Tous les livres d’histoire en parlent. Vous pouvez vérifier par vous-même. »

Cet anonyme a aussi révélé aux deux journalistes que Netanyahou avait beaucoup d’estime pour la vigueur des anciens Khazars et rapporte ces propos, qu’il aurait tenu : « Nous sommes un peuple ancien et fier dont l’histoire remonte à 4 000 ans. » Mais l’assistant ajoute : « On peut dire la même chose des Khazars… en Europe, mais pas sur une période aussi étendue. Mais jetez un œil à la carte : les Khazars n’ont pas eu à vivre dans les « frontières d’Auschwitz »....

Pour les personnes mal renseignées, dont font apparemment partie le président Barack Obama et son secrétaire d’État John Kerry, l’actuelle volonté de créer une nouvelle identité nationale israélienne est directement liée aux activités des dirigeants ukrainiens (Petro Porochenko, Arseni Iatseniouk, Ihor Kolomoïsky) et à celles de leurs soutiens états-uniens (Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt), occupés à préparer une terre d’accueil, temporaire ou pas, pour les ashkénazes de Cisjordanie.

Grâce aux révélations du Times of Israel au sujet du rapport confidentiel sur les Khazars et l’Israël contemporain, les manœuvres des États-uniens et de l’Union Européenne visant à déstabiliser l’Ukraine sont à présent on ne peut plus évidentes.

Wayne Madsen

Traduction Erwann

Source Strategic Culture Foundation

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[1]Leaked report : Israel acknowledges Jews in fact Khazars ; Secret plan for reverse migration to Ukraine”, Jim Wald, The Times of Israel, March 16, 2014.

[2] « Des soldats israéliens étaient camouflés place Maidan », Réseau Voltaire, 3 mars 2014. 

Et « Le nouveau Gladio en Ukraine », par Manlio Dinucci (trad. Marie-Ange Patrizio), Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 18 mars 2014.  

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13/09/2014

Vous l'aurez voulu !

Vous l'aurez voulu !

(par Andréï Nikitine)

 

2014-09-02

 

Sputnik & Pogrom est l'une des voix parmi les plus remarquable de la blogosphère russe. Le cynisme de ce pamphlet est à prendre avec un grain de sel. Il n’exprime évidemment pas une intention belliqueuse, mais l’écœurement ô combien justifié d’une grande majorité de Russes face au mépris que leur témoigne l’Occident. 

 

Via : http://blog.despot.ch/vous-laurez-voulu-par-andrei-nikitine

 

et : http://www.nujna.com/accueil/nouvelles/index.php

 

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La crise ukrainienne a donné lieu à un phénomène singulier. Un sentiment de supériorité morale absolue est né au sein du peuple russe, sentiment d’ailleurs tout à fait justifié. Ceci alors que toute la propagande ennemie vise à soustraire aux Russes ce sentiment d’être dans le juste, de défendre la vérité.

 

Notre belle opposition humaniste

 

Les premiers à se mettre dans l’ornière ont été les membres de « l’opposition » russe, autoproclamés « démocrates », « combattants de la liberté » et autres expressions grandiloquentes. « La marche de la Paix » sous les drapeaux ukrainiens (qui s’est déroulée à Moscou librement et sans aucun incident) a été encore tolérée par la population, qui leur cherchait des excuses : ce n’est pas si simple, ces gars-là ne veulent tout simplement pas la guerre, ils aiment tout le monde, etc. etc.

Cependant, ces gars-là n’ont pas eu le bon sens de s’arrêter là et de regarder autour d’eux. Ils ont continué de chanter leur ritournelle sur le thème « Honte d’être Russe », « Russie - pays agresseur » et « Touche pas à la Grande-Ukraine » après les événements d’Odessa du 2 mai [1], puis après les attaques aériennes des villes et villages paisibles est-ukrainiens, et aussi après les bombardements de ces cités par l’artillerie lourde, et même après la chute des obus sur le territoire russe. Ils n’ont été interpellés ni par la mort des civils, ni par la réaction de l’opinion publique ukrainienne à la mort de leurs compatriotes à Odessa [2], et lorsqu’a surgi l’info (qui s’est plus tard révélée fausse) selon laquelle les brûlés de la Chambre des syndicats d’Odessa étaient pour la plupart des citoyens russes, ils ont justifié sans aucun scrupule les opérations de l’armée ukrainienne.

 

La diversion israélienne

 

Enfin, pendant que l’armée ukrainienne s’activait, Israël lançait une énième opération antiterroriste contre les Palestiniens. Même Israël a reconnu que des civils meurent, y compris des enfants. Comment ont réagi nos amis pacifistes ? Admirez : « Au diable tous les principes moraux et pleurnichards ! Vous allez à Gaza. Tuez l’ennemi ! Revenez en vie ! Sauvez-vous vous-mêmes. Pour la vie future, pour vos parents, pour vos femmes (ou maris), vos enfants et petits-enfants. Ne pensez pas à la morale. Ne vous laissez pas tuer, tuez-les avant ! Oubliez les conneries bien-pensantes dont on vous a farcis à l’école : la paix, l’humanisme, la démocratie, la tolérance, la coexistence pacifique etc. Dans le monde, on peut vivre seulement avec ceux qui veulent la paix, nous ne pouvons pas être tolérants envers des bandits, les assassins d’enfants ne méritent pas d’être traités avec humanité, la guerre n’est pas un lieu pour la démocratie et la tolérance. » C’est-y pas beau ? Le groupe musical d’opposition Rabfak ricane avec sagacité sur les questions politiques en Russie et, bien sûr, sur les alcooliques russes et les « vatniks » [3], auxquels il faut encore enseigner les valeurs européennes. Leur nouveau tube impressionne par son niveau de réflexion et par sa position politique : « En avant, Israël, n’abandonne pas ! »

Bref: en gros, c’est de la propagande militaire israélienne. Il n’y a rien à ajouter, sinon à critiquer le masque pacifiste et démocratique fort déplacé dans ce contexte. Avec ces gens, tout est clair, et il est peu probable qu’ils puissent encore tromper la populace russe avec les scies sur la démocratie et la tolérance dont ils nous abreuvent. Ils ne sont même pas l’intelligentsia d’hier (soviétique, multiethnique, post-soviétique, mais c’était tout de même l’intelligentsia). Ils se font tout bonnement les agents et les propagandistes de l’adversaire. Et je crois que le peuple russe est beaucoup plus démocrate et tolérant que tous ses Rabfaks et toutes ces Akhedzhakovas. [4]

 

Dégrisement

 

Mais il y a autre chose, d’encore plus important : les Russes ont commencé à regarder les pays occidentaux avec un mépris froid et cynique. Cette humeur se propage massivement, y compris parmi les personnes qui dans d’autres circonstances préféreraient Londres à Moscou et la province italienne à une datcha en région moscovite. L’Occident, peut-être pour la première fois dans l’histoire, est perçu en Russie comme un ramassis de scélérats habiles et perfides, de canailles et de vauriens. On n’avait vu ça ni au temps de l’Empire russe, ni en URSS, où la grossière propagande soviétique contre les « pays capitalistes », souvent éloignée de la réalité, se révélait contreproductive.

L’antiaméricanisme a atteint des sommets, et à juste titre. Premièrement, les porte-parole des États-Unis affichent une stupidité et une dégénérescence qui feraient passer le Politburo de l’époque Brejnev pour un cercle d’aristocrates. Deuxièmement, en se donnant pour mission de porter au monde « la seule vraie doctrine », l’Amérique ne la porte en réalité nulle part. Un peu de sérieux : même guidé par des intérêts purement économiques, l’État doit justifier ses actions. La Russie marchait sur Constantinople parce que cela lui ouvrait le commerce mondial, tout en invoquant la croix sur la basilique de Sainte-Sophie et la protection de la foi orthodoxe. On avait élaboré à cette fin une structure et une idéologie et, en cas de victoire, on aurait certainement revu la croix sur Sainte-Sophie. L’URSS se présentait comme un empire socialiste, et elle a effectivement implanté le socialisme dans beaucoup de pays. L’Amérique en revanche, au lieu de la « démocratie » annoncée, sème sur son passage la dévastation, la guerre civile, le dépeçage des États et le chaos politique. Tout en refusant d’en endosser la responsabilité. Heureusement qu’il y a l’Europe pour tout nettoyer. Afghanistan, Irak, Libye, Yougoslavie... Cela ne se fait pas !
En conséquence de quoi, les Russes ne croient plus que, si la Russie se comporte bien, respecte toutes les règles de la démocratie occidentale, sourit et aime tout le monde en luttant pour la justice et l’humanisme, une place au premier rang du concert des Nations lui sera réservée. Non, on ne l’y attend pas. Les Russes inspirent la peur et la haine, on s’efforce toujours de les calomnier, de les diffamer et de les présenter comme des brutes sanguinaires.


Désensibilisation

 

Et voilà que l’Occidental moyen, pendant sa pause-café du matin, lit distraitement des titres de journaux du genre « Poutine a tué mon fils ! » ou « Les missiles russes détruisent l’humanité ! » Et il ne se soucie absolument pas de la mort d’innocents à Odessa, Lougansk, Slaviansk, Kramatorsk et dans des dizaines d’autres villes de la Nouvelle-Russie [5]. On s’en fout. Ce n’est pas si simple ! Disent-ils Pourquoi s’alarmer ? Bon, il y a eu un raid aérien. Bon, des gens ont étés brûlés vifs. Bon, des villes ont été bombardées. Ce n’est pas à moi d’en juger.

La plus zélée de tous les russophobes est l’Ukraine, qui accuse les Russes de tous les péchés de l’humanité et supplie la communauté internationale de lâcher un tapis de bombes nucléaires sur ces maudits Moscoutaires tout en essayant de bricoler parallèlement ses propres armes nucléaires.

En Russie, le slogan extrémiste « Mort aux traîtres ukrainiens » risque bientôt de ne plus choquer et la chute du Boeing n’est pas loin de laisser indifférent. Un avion est tombé, et alors ? Quelqu’un l’a abattu. Comme l’a dit Makarevitch [6à propos des missiles ukrainiens échoués sur territoire russe, « c’est par négligence ». Formidable alibi passe-partout. Le Boeing aussi, il a été abattu par négligence : fallait pas passer par là. Qui l’a abattu ? On l’ignore. Ce n’est pas intéressant. Occupez-vous de vos problèmes internes. Renversez votre premier ministre ou la reine d’Angleterre. Pourquoi nous harcelez-vous ? Un Boeing est tombé ? Ça arrive ! En passant, combien ils étaient, les passagers australiens, dites-vous ? Vingt-deux ? C’est bien, mais pas assez. En Nouvelle-Russie, on compte beaucoup plus de victimes. Rien qu’à Odessa, il y a eu davantage de morts. Un seul citoyen de votre société australienne démocratique et humaniste a-t-il dit quelque chose à ce sujet ? Non, personne n’a dit quoi que ce soit. Par contre, l’establishment politique a beaucoup parlé des sanctions contre notre pays en criant « Touche pas à l’Ukraine », et cinq minutes après l’accident du Boeing, pour une raison obscure, il a déclaré la Russie responsable. On comprend bien que d’Australie on voit mieux le ciel du Donbass, mais arrêtez l’hystérie : 22 morts, c’est rien du tout! Vous en accoucherez d’autres.

 

Et si cela arrivait près de chez vous ?

 

Où était-ce déjà, me disiez-vous, qu’on pleurait les victimes du crash causé par « l’agression russe » ? Aux Pays-Bas ? Condoléances. Mais on aimerait bien voir à Amsterdam, aux alentours de l’hôtel de ville, ramper une femme avec les deux jambes arrachées suite à un raide aérien des Belges. C’est arrivé à Lougansk sans qu’aucun Hollandais ne s’émeuve. Quoi ? Ça vous choque ? Impossible ? Horreur ? Noon! Pourquoi vous mettre dans tous vos états, les gars? C’est assez normal, c’est le prix à payer pour un développement européen, ne vous inquiétez pas. Ou alors la vieille dame anglaise dans sa confortable banlieue de Londres ne veut-elle pas ramasser les morceaux de son mari après le raid aérien écossais ? Ce serait une expérience très profitable. Pour notre part, nous déclarerons que la vieille dame s’est fait exploser elle-même et vous regarderons hurler. Après quoi, on vous sommera de respecter le code de la route et de ne pas vous laisser aller à l’hystérie antibelge et antiécossaise.

 

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Et quand en Amérique il y aura un prochain Onze-Septembre, personne ne le remarquera.

« Trois mille morts à New York !

- Oui, et alors ? Ça ne nous regarde pas.

- Des avions détournés par les terroristes arabes ont percuté deux gratte-ciel !

- Qu’est-ce que vous me chantez-là ?

- Voici une vidéo !

- C’est un fake. A Hollywood, vous pouvez tourner des milliers de vidéos de ce genre.

- Voici les déclarations des témoins oculaires.

- Bah, des acteurs, des agents de la CIA.

- Il y a les données des radars.

- Ah bon? Moi, je peux vous présenter les révélations de l’hebdomadaire Ricains débiles - 500 000 abonnés ! - montrant avec autorité que les avions ont été détournés par des ploucs du Texas. »

 

En réalité, c’est ce genre de conversation que la « communauté internationale » et les « combattants pour la liberté » proposent aux Russes. Cela fait vingt-trois ans que les Russes essaient de dialoguer avec le monde de façon amicale et raisonnée, mais on leur sert invariablement en retour des mines revêches. On nous rejette dédaigneusement et on nous regarde de travers :

- Je suis Russe.

- Dégage, fasciste russe !

- Je soutiens l’idée que les questions doivent être traitées de façon équitable.

- Dégage, fasciste russe!

- Il faut protéger les Russes en Tchétchénie !

- Dégage, fasciste russe!

- Arrêtez de bombarder Belgrade !

- Dégage, fasciste russe!

- Je suis orthodoxe.

- Dégage, fasciste russe!

- La Crimée et Sébastopol, c’est la Russie, ils nous ont été volés en 1954.

- Dégage, fasciste russe!

- Nous avons la preuve que nous n’avons pas abattu le Boeing, pas plus que les milices populaires de la Nouvelle-Russie.

- Dégage, fasciste russe!

- Arrêtez de bombarder les villages et villes paisibles du Donbass et de brûler les gens à Odessa !

- Dégage, fasciste russe!

Et ainsi de suite à l’infini. Nous écrivions récemment que la meilleure propagande prorusse / antiukrainienne, c’était la simple vérité. Cela est vrai, mais uniquement pour un usage interne. Tous les autres, des Ukrainiens aux Australiens, ne veulent pas entendre la vérité ni écouter les arguments rationnels.

 

La vérité est au bout du fusil

 

Je pense par conséquent que la meilleure arme de propagande dans une telle situation n’est pas la vérité mais une mitrailleuse. Parce que la situation a atteint un stade où celui qui a le fusil détient la vérité. Lorsque la Russie arrêtera de fournir des arguments rationnels pour appuyer sa position, mais inondera le monde d’actualités de ce genre :

 

• « Un groupe de 1500 militaires ukrainiens détruit au nord d’Odessa. La province d’Odessa, libérée des troupes punitives ukrainiennes, se prépare à un référendum sur l’adhésion à la Fédération de Russie »

• « La dernière unité militaire de Poltava passe du côté russe »

• « Le dernier carré des forces antiterroristes de Kherson encerclé. Supériorité absolue des Russes dans l’espace aérien »

• « Prise de Kiev: la capitale de l’Ukraine transférée à Lviv. Un char russe a détruit le monument de l’indépendance de l’Ukraine (voir la vidéo) »

• « Les criminels de guerre Porochenko, Kolomoïsky, Avakov et Iatseniouk ont été arrêtés au cours d’une opération spéciale. Ils ont été accusés de massacre de civils et placés à la prison de Sébastopol, en attendant la cour martiale »

• « A Moscou, des inconnus ont brûlé les bureaux de la radio Échos de Moscou» [7]

• « Le patron d’une usine dans la région de Lipetsk destitué pour avoir soutenu l’opération antiterroriste en Ukraine et pour avoir fait de l’agit-prop parmi des réfugiés. Il sera interné pour la durée des combats. Tous ses biens ont été confisqués par l’État »

• « Tous les officiers et les soldats de la Nouvelle-Russie reçoivent des terres dans les zones nettoyées des séparatistes ukrainiens à Nikolaev, Kherson et Zaporojié. Des prisonniers de guerre ukrainiens seront employés pour la construction des habitations »

• « La moitié des milliards volés par Mikhaïl Prokhorov sera distribuée aux soldats du bataillon « Zaria », qui a brillamment mené l’opération spéciale visant à éliminer l’oligarque »

• « Exercices militaires russes dans l’océan Pacifique »

 

C’est alors seulement qu’on nous écoutera. Il n’y a que cela qui soit en mesure de produire de l’effet sur des gens. Tout le reste est depuis longtemps ridiculisé, rejeté et ignoré. Même après le Traité de Versailles, on n’avait pas vu pareille situation : les Allemands avaient certes été dépouillés, mais pas méprisés à ce point dans le monde entier. Comme on est parti, les créatures issues du Traité de Versailles - Hitler et les SA - paraîtront bientôt des modèles de tolérance.

 

En un sens, le passage au langage de la force est un échec : les Russes sont encore trop démocrates, respectueux et pacifiques. Ils n’ont jamais déclaré qu’ils voulaient tuer quelqu’un (par exemple, la solution la plus populaire a la question caucasienne reste un référendum sur l’indépendance). En outre, la tangente du « national-socialisme » touchera inévitablement les Russes eux-mêmes. Mais dans l’ensemble, ce sera tout à fait logique. On ne nous laisse pas d’autre choix. Voici plus de vingt ans qu’on nous traite de « nazis russes » dirigés par un « Hitler-Putler ».

Ce n’est vraiment pas le cas aujourd’hui. Mais ça le sera bientôt.

 

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[1] Le 2 mai 2014, à Odessa, 46 personnes ont trouvé la mort, enfermées et brûlées vives dans le bâtiment de la Chambre des syndicats d’Odessa, incendié par des ultranationalistes ukrainiens.

[2] Les « patriotes » ukrainiens se réjouissaient de la mort des « séparatistes », les appelant « les barbecues d’Odessa ».

[3] « Veste matelassée », appellation péjorative du paysan russe.

[4] Actrice russe qui a soutenu le coup d’État à Kiev et toutes les actions de l’armée ukrainienne contre les civils du sud-est.

[5] Fédération de deux États indépendants autoproclamés au sud-est de l’Ukraine (la République Populaire de Donetsk et la République Populaire de Lougansk), qui ont refusé l’autorité du gouvernement illégal issu du putsch de Kiev, et qui se battent contre les assauts de l’armée ukrainienne.

[6] Chanteur connu qui a soutenu le coup d’État à Kiev et toutes les actions de l’armée ukrainienne contre les civils du sud-est.

[7] Radio FM très connue, dite « alternative », et qui en réalité représente le plus souvent le point de vue atlantiste. 

 

Source:
http://sputnikipogrom.com/society/16664/you-asked-for-it/
Andreï Nikitine, © sputnikipogrom.com.Traduit par Olessia Tourkevitch.

 

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Via : http://blog.despot.ch/vous-laurez-voulu-par-andrei-nikitine

 

et : http://www.nujna.com/accueil/nouvelles/index.php

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 "L'offensive Russe en Ukraine ... guerre contre l'Europe" !?

Qui, à part les plus abjects pantins aux ordres de la Bête immonde,

pouvait oser une couv' comme celle-ci  !?!

12/08/2014

Tueurs d’enfants...

Tueurs d’enfants...

 

Pierre Vial, pour Terre & Peuple (cliquez ici)

 

Mardi 5 août. Les écrans de télévision montrent des soldats israéliens quittant la bande de Gaza. Hilares. Très contents d’eux. Ils peuvent. Leur tableau de chasse se monte à 1822 Palestiniens tués, dont plus de 400 enfants. Ensevelis sous les décombres d’hôpitaux, d’écoles, de bâtiments de l’ONU censés être un havre protecteur pour les civils. « C’est un scandale du point de vue moral et un acte criminel », une « violation flagrante du droit humanitaire international » a déclaré Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU.

Israël s’en contrefiche ouvertement, sous les applaudissements des Juifs du monde entier. Crimes de guerre ? Génocide ? Cela n’existe pas si ce ne sont pas des Juifs qui en sont les victimes.

 

Yves Darchicourt rappelle à juste raison, sur le site de l’excellente revue Synthèse Nationale, les « propos sans ambigüité » de l’Israélien Jacques Kupfer, co-président du Likoud mondial, le 15 juillet dernier : « Lorsque les alliés ont voulu mettre un terme à la guerre contre l’Allemagne nazie, ils ont détruit la ville de Dresde. A juste titre. Lorsque les Etats-Unis ont voulu mettre un terme à la guerre contre le Japon, ils ont détruit Hiroshima et Nagasaki en lançant la bombe atomique. A juste titre. Si nous voulons mettre un terme à la guerre, nous devons raser Gaza. Gaza doit devenir un champ de ruines d’où ne peuvent sortir que des gémissements ».

Si une telle déclaration émanait d’un cinglé inconnu, on pourrait traiter son auteur d’irresponsable, au sens psychiatrique du terme. Mais elle émane de quelqu’un qui parle au nom d’un parti dont le chef, Benyamin Netanyahou, est Premier ministre d’Israël. C’est dire qu’elle représente le point de vue officiel de cet Etat. Lequel refuse par principe la seule solution possible – comme l’admettent certains Juifs – au conflit israélo-palestinien, à savoir l’existence de deux Etats, l’un juif l’autre palestinien, en application du principe  « Une Terre un Peuple » qui est notre credo doctrinal.

 

Netanyahou voit dans la boucherie de Gaza un double bénéfice politique : à l’intérieur, il soude autour de lui les Israéliens ; à l’extérieur, il amène les Juifs du monde entier  et leurs supporters occidentaux (Valls en est un exemple emblématique) à manifester leur solidarité inconditionnelle avec Israël, au-delà de toute autre considération, humanitaire ou pas.

 Mais c’est un calcul d’apprenti sorcier car 1) Le Hamas sort renforcé de l’épreuve, en incarnant le martyre du peuple palestinien 2) Les Juifs amassent sur leur tête un capital de haine qui va leur retomber dessus un jour ou l’autre. Un effet boomerang comme ils en ont connu beaucoup au cours de leur histoire, tant ils sont incapables de maîtriser leurs pulsions les plus violentes, en subordonnant tout aux intérêts de leur communauté, quelles qu’en soient les conséquences. Certains Juifs le savent fort bien et s’en inquiètent en privé.

Car apparaître, aux yeux de l’opinion internationale, comme des tueurs d’enfants, est une bombe à retardement aux effets dévastateurs.

 

Pierre Vial

 

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02/08/2014

L’Europe marche sur la tête…

L’Europe marche sur la tête… une fois de plus

Par Patrick Parment, pour Synthèse Nationale.

« La politique de l’Union européenne ne se fonde plus aujourd’hui sur des faits vérifiés, mais elle est dictée par Washington (…) Ces sanctions anti-russes témoignent de l’incapacité de l’Union européenne à jouer un rôle autonome dans les affaires mondiales ». Voici ce que pense en substance le ministère russe des Affaires étrangères.

Et l’on ne peut que lui donner raison. L’Europe est à la botte de Washington qui est aux ordres de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Commettee) le plus puissant des lobbies juifs américains. Barack Obama a beau s’en défendre, l’Amérique a rallumé la guerre froide contre la Russie de Vladimir Poutine pour la bonne raison que celui-ci n’a nullement l’intention de se conformer aux règles du jeu du capitalisme anglo-saxon.

Sauf que dans ce bras de fer, l’Europe a nettement plus à perdre que les Américains. Et ce, en raison des liens économiques et géographiques qui nous lient à notre puissant voisin. Et ce ne sont pas les mesures de rétorsion envisagées par les Américains - et leurs vassaux européens - qui effraieront les Russes. En revanche, les Européens risquent fort d’y laisser des plumes : augmentation du prix du gaz, révision des contrats passés avec les entreprises russes, sans oublier tout le secteur agroalimentaire où ils figurent parmi nos clients privilégiés.

Car, il faut être conscient que les Russes n’ont pas d’état d’âme et qu’ils ne vivent pas comme nous depuis des décennies dans une société de surconsommation. Ils vivent dans une société frugale malgré les quelques milliardaires qui font la Une de nos journaux pipoles.

Si d’aventure on réalisait un sondage pour savoir ce que pensent les Européens, il y a fort à parier qu’ils seraient massivement contre les sanctions et plus encore pour la mise au pas de ce capitalisme financier qui est en train de nous ruiner.

D’ailleurs, de quelle Europe parle-t-on quand l’Allemagne nous pousse à abandonner nos contrats d’armement – la fourniture de navires type Mistral par exemple - quand de son côté, la mère Merkel négocie directement avec Moscou ses besoins en matière première et fournit à Israël des sous-marins furtifs de dernière génération. Sans parler du patronat allemand qui, réaliste, est hostile à toute sanction à l’égard de Moscou.

On le constate chaque jour, l’Europe est un concept de fonctionnaires bruxellois. Mais, elle existe sur un point : l’allégeance de ses capitales à Washington et à Tel-Aviv.

Pour nous Français, le drame est que nous n’avons rien à attendre de bon de la part de ce gouvernement socialiste dont le président est incapable de la moindre décision et un gouvernement constitué d’incapables qui naviguent à vue et dont le Premier ministre est obsédé par les fascistes et les antisémites qui peuplent ce pays. Et, à droite, le paysage est de la même eau. Bonsoir Madame, bonsoir Mademoiselle, bonsoir Monsieur.

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01/08/2014

Obama veut-il la guerre contre la Russie ?

OBAMA VEUT-IL LA GUERRE CONTRE LA RUSSIE ?

 

Un article signé Alain CAGNAT, originellement paru sur le site TERRE & PEUPLE.

 

En cette période de commémoration du déclenchement de la Première Guerre mondiale, on ne peut qu’être étonné de l’insistance avec laquelle le locataire de la Maison Blanche ne cesse d’invectiver Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine. Les Etats-Unis ont déjà réussi une grande partie de leur plan, couper durablement l’Europe de l’Ouest de la Russie. Ils ont été bien servis en cela par la servilité des dirigeants de l’UE et des Etats européens tout acquis à l’hégémonisme américain.

 

Résumons les faits. Comme l’a déclaré Victoria Nuland, plénipotentiaire judéo-américaine, les Etats-Unis ont déjà dépensé plus de 5 milliards de $ pour arracher l’Ukraine à la sphère d’influence russe. La révolution Orange de 2004 ayant tourné au fiasco à cause de l’incompétence et de la corruption du tandem Iouchtchenko-Timochenko, tout est à refaire avec l’élection du prorusse Ianoukovitch à la présidence de l’Ukraine en 2010. Diverses associations et ONG activement soutenues par les instances américaines (Département d’Etat, CIA, partis républicain et démocrate…) entretiennent un climat de contestation permanente à Kiev. En 2013, Ianoukovitch est instamment prié de signer un accord de coopération avec l’Union européenne, accord qui livre l’Ukraine pieds et poings liés au FMI et à la Commission européenne. Mais le président ukrainien préfère s’entendre avec la Russie qui lui propose un prêt de 15 milliards d’euros sans contrepartie.

 

Pour les Occidentaux, c’est une claque. Comme par hasard, et de manière tout à fait « spontanée », la place Maïdan de Kiev s’embrase violemment. Tout le gotha de la défense de la démocratie et des droits de l’homme (BHL) vole au secours des insurgés : Ianoukovitch, dont on prend soin de cacher qu’il a été démocratiquement élu et qu’il a toujours respecté la constitution, est dénoncé comme un tyran sanguinaire qui veut mettre son pays à feu et à sang. Finalement, il est obligé de se réfugier en Russie au moment où il allait être arrêté de façon tout à fait arbitraire. Entre temps, la révolution a tourné au bain de sang, sous l’action concertée de mouvements nationalistes ukrainiens manipulés par les Israéliens, d’officines américaines comme Academi (ex-Blackwater) et même du Mossad. L’Occident demeure étonnamment muet devant les massacres commis par les insurgés (40 militants prorusses brûlés vifs à Slaviansk, entre autres).

 

La Crimée décide alors, en toute légitimité, par un référendum qui ne souffre aucune contestation, de se rattacher à la Russie. Un gros point gagnant pour Poutine. Mais l’Est de l’Ukraine se révolte également contre ce qu’il faut appeler un coup d’Etat armé. L’Occident, qui n’est pas à une énormité près, présente les Ukrainiens de l’Ouest comme des démocrates et ceux de l’Ouest comme des nervis à la solde de Moscou. La désinformation joue à plein. Les villes du Donbass qui se sont rebellées contre Kiev sont attaquées les unes après les autres par des forces ukrainiennes encadrées par des agents américains et israéliens. Poutine est, lui-même, violemment pris à partie par les Occidentaux, comme s’il s’agissait d’un tyranneau de village, et la Russie se voit accablée de sanctions économiques, comme une république bananière.

 

Mais l’affaire tourne mal. Le Donbass ne baisse pas les bras, grâce à un soutien actif de la Russie. Les pro-Occidentaux perdent de nombreux hélicoptères et avions de combat Sukhoï 25. Puis, un avion de ligne est abattu sans doute par des prorusses qui l’ont confondu avec un avion de transport militaire ukrainien (Note de K. : je pencherai plutôt pour le fait qu'il ait été abattu par un avion de chasse ukrainien perso... histoire de... enfin vous savez ! Mais bon, je pense qu'on ne connaîtra jamais la vérité !). En bref, la guerre n’est pas belle et l’on compte déjà plus d’un millier de morts. Rien ne dit que les putschistes pro-occidentaux finiront par l’emporter. Selon l’ONU, 130 000 habitants du Donbass ont fui en Russie de peur des exactions des « démocrates » de Kiev.

 

Les élites kiéviennes ont succombé aux sirènes occidentales. Rien ne sert jamais de leçon aux hommes politiques. L’histoire récente est pourtant édifiante. A chaque fois que les Occidentaux se sont mêlés des affaires des autres, cela s’est fini par le démantèlement du pays : Irak, Somalie, Soudan, Yougoslavie, Afghanistan, Géorgie, Libye, Syrie… L’Occident, puisque c’est ainsi qu’il faut appeler la mafia américano-judéo-européenne, pratique la politique de la terre brûlée vis-à-vis de tous les peuples qui lui résistent.

 

Quitte à déclencher une troisième guerre mondiale avec la Russie ? Comme les démocraties occidentales l’ont fait en 1914 contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Rappelons-nous qu’en juin 1914, la paix paraissait si solide…

 

Maintenant nommément accusé par Obama d’avoir détruit le vol de la Malaysian Airlines, ce qui est une aberration évidente, Poutine fait preuve d’une grande patience. Mais toute patience a ses limites. Gare à sa riposte !

 

Note : on peut s’étonner d’une telle implication d’Israël dans les affaires de l’Ukraine. Mais on avait déjà fait la même observation à propos de la Géorgie de Saakachvili : n’est-ce pas son entourage israélien qui l’avait poussé à se lancer dans une folle aventure militaire face à la Russie en 2008, aventure qui s’était terminée par le démantèlement de la Géorgie ? En ce qui concerne l’Ukraine, on remarquera que tous les dirigeants de l’Ukraine pro-occidentale sont liés, de près ou de loin, à Israël : l’ex-leader de l’opposition, le boxeur Vitali Klitschko, le Premier ministre démissionnaire, Arseni Iatseniouk, et le Premier ministre intérimaire, Volodmyr Groysman. Quant au Président Petro Poroshenko, le gentil « roi du chocolat », poulain des Occidentaux (mais qui n’est en fait qu’un oligarque pourri dont la fortune, fondée sur rien, s’est construite à force de corruption, de menaces et même de crimes), il est né Waltzman et s’est fait adouber en grande pompe, le 22 avril à Tel Aviv, par Netanyahou et son ministre des Affaires étrangères, Liebeman, soit quelques jours avant son élection. Ce qui est évident, c’est qu’alors que l’Ukraine est en train de sombrer dans la guerre civile, la capitale est le lieu d’affrontement de clans judaïques qui se haïssent.

 

Alain CAGNAT, le 27 juillet 2014. (Source)

 

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Porochenko (à droite) protégé par des contractors (mercenaires) de la société Aegis...

( Puisqu’il n’a pas confiance en sa propre armée ! ) 

( Source photographique NationsPresse.info )

 

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Lire également : http://bendeko.blogspot.fr/2014/07/ukraine-non-porochenko-nest-pas-un-ange.html

31/07/2014

BHL veut faire la guerre à la Russie...

BHL veut faire la guerre à la Russie : s’engagera-t-il ?

Nicolas Bonnal

Pour Boulevard Voltaire, cliquez ici

 

Bernard-Henri Lévy vient d’accuser les Européens de lâcheté dans le New York Times. Il demande la guerre contre la Russie – qui servira à anéantir le Vieux Continent. Mais que ne fera-t-on pas pour éviter le Munich numéro 1000 des « néocons » à la française ?

Le bougre occupe depuis quarante ans le devant de la scène intellectuelle française, comme on dit. Il est l’intellectuel institutionnel que l’on doit écouter et le commandeur des croyants auquel on se doit maintenant d’obéir, le doigt sur la couture du pantalon, surtout quand on est président de la République et que l’on rêve de n’importe quel exploit martial pour éviter de trop ramer dans les sondages. Et cela, alors que le ludion en question était déconsidéré depuis longtemps par tous ses pairs, Aron, Sartre et Bourdieu y compris.

L’escogriffe plumitif traîne depuis bien longtemps au Quartier latin sa carcasse de précieux dégoûté. Aussi, je ne me moquerai pas de son riad avec laquais, de ses chemises à 700 euros, de son dandysme de Prisunic, de sa discourtoise insuffisance. Je ne soulignerai pas non plus que ses succès en librairie ont vingt ou trente ans, qu’il vend maintenant à 3.000 exemplaires, que ses postures ont fini par lasser le grand public qui le découvrait il y a maintenant 40 ans ou presque, au temps du toujours extasié Pivot. Car BHL est à Marcel Proust ce que Doc Gynéco est à Jean-Philippe Rameau.

Par ses poses, il me fait penser aux libéraux américains ou même russes. On sait donc que tout libéral qui se respecte déteste son pays, son histoire et ses racines, et l’idée même d’identité. On sait que, comme tout libéral qui se respecte, il n’a de cesse de souligner que ce pays est viscéralement raciste et antisémite. Et l’on sait que, comme tout aigri qui se respecte, il n’a de cesse de dénoncer comme nationaliste ou populiste tout esprit qui s’opposera à ses schématisations artisanales et à ses imprécations teigneuses : cf. sa diatribe sur le populisme américain et le maccarthysme local toujours renaissant qui refusait de faire de ce cancre las l’émule de Tocqueville !

Puissance malfaisante, ce représentant attitré de la gauche caviar et du néo-conservatisme azimuté synthétise toutes les tares de la charia moderne : le monde ne sera vivable que lorsqu’il sera en tout point identique et mort. C’est le rallye mondain du Paris-Qatar. Les moins riches se loueront une chambre à Gaza en remerciant les journaux de lutter contre le racisme.

Il serait temps pourtant que je reconnaisse ses intenses mérites, que je lui tresse des lauriers. Car c’est ici qu’avec son argent, son bagout, ses réseaux, son sens du chantage il m’impressionne et maintenant me fait peur. Ce nouveau grand inquisiteur triomphe avec toute la force de sa mauvaise volupté.

Je fais un pari : après la Libye, il imposera sa guerre mondiale à la foule fatiguée des zombies européens.
 

Nicolas Bonnal

Pour Boulevard Voltaire, cliquez ici 

 

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N.de K. : Il est déjà en guerre avec la Russie...

Mais comme ses poulains sont des tocards,

il cherche à s'offrir de meilleurs bourrins que ces deux là !

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Les poulains sont des tocards.jpg 

21/07/2014

Moscou, coupable idéal...

Moscou, coupable idéal...

Le billet de Patrick Parment, pour Synthèse Nationale.

A l’heure même où les Israéliens mènent une énième opération militaire contre les Palestiniens à Gaza, on apprend qu’un avion de la Malaysia Airlines était abattu au-dessus du territoire ukrainien. Aussitôt la presse « occidentale » a accusé la Russie, et donc Vladimir Poutine, d’en être indirectement responsable en raison de son soutien à la résistance prorusse qui sévit dans l’Est de l’Ukraine.

Voici qui ne manque pas de nous laisser perplexe. Pour la bonne raison que l’on ne voit guère l’intérêt de Poutine dans cette affaire, pas plus d’ailleurs que celui des prorusses ukrainiens.

En revanche, plusieurs arguments militent en faveur d’une provocation « occidentale ». D’autant que le régime du plus que douteux Piotr Porochenko est entièrement à la botte de toute la clique occidentale et à son désir d’amarrer l’Ukraine à l’Europe comme le souhaitent aussi les Américains. Ce qui est un mauvais calcul et dénote du peu de discernement du pouvoir ukrainien. Passons.

On rappellera également qu’Israël a envoyé des « observateurs » à Kiev au tout début des événements qui ont entraîné la chute de Viktor Ianoukovitch et que ceux-ci ne semblent pas avoir déserté le terrain. D’autant que les Israéliens ont tout lieu d’être actif dans une guerre larvée contre la Russie en raison de son soutien à l’Iran.

Pour les Américains, ce n’est pas leur coup d’essai dans cette région du monde où leurs « services » sont très actifs. Affaiblir la Russie, déstabiliser ses « marches » parce qu’elle n’entend nullement se soumettre à la dollarisation outrancière du monde, telle est la ligne géopolitique américaine.

Hasard du calendrier, Vladimir Poutine était de retour d’une réunion des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à Fortaleza au Brésil où ces pays ont décidé de se doter d’une banque à hauteur de 100 milliards de dollars (voire plus) afin de se mettre à l’abri des crises du marché financier. En un mot, se protéger des aléas du dollar. Ce qui n’est pas fait pour plaire à Barack Obama, on s’en doute.

Enfin, il y a l’argument technique. Pour atteindre un avion à 10.000 mètres d’altitude, il faut un missile sol-air plutôt sophistiqué. On a cité un missile du type « Buk ». Or, ce genre d’engin nécessite la participation d’une soixantaine de personnes avant de pouvoir appuyer sur le bouton meurtrier. Il ne semble pas que la résistance prorusse soit en mesure d’aligner de tels techniciens. Il semble bien que nous soyons face, une fois de plus, à une provocation « occidentale » afin de discréditer Moscou. Et pour Israël de faire diversion et de minimiser l’opération de nettoyage dans les territoires palestiniens.

Patrick Parment

Source 

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Missiles "Buk"

03/05/2014

Ukraine / Des vérités qui peuvent déranger...

LE POINT SUR L’UKRAINE

Des vérités qui peuvent déranger

Cet article vient en prolongement du dossier « Pourquoi l’Eurasie » du n° 59 de Terre et Peuple Magazine, en raison de l’évolution de l’actualité de ce pays. On s’y référera pour connaître tous les tenants et les aboutissants de la crise ukrainienne. En bref, l’Ukraine constitue un enjeu géopolitique primordial dans la guerre politico-économique sans merci que livre l’Occident américanisé et mondialisé à la Russie identitaire de Poutine. On connaît bien les preuves de ce containment : adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN, installation d’un bouclier antimissile aux portes de la Russie (Pologne, Roumanie, Turquie), soutien aux révolutions de couleur de toutes sortes (Serbie, Ukraine, Géorgie…) destinées à affaiblir la Russie dans son environnement direct.

Mais les Occidentaux sont allés trop loin et ont offert à Poutine l’occasion de laver l’humiliation vécue avec le bombardement des villes serbes et l’expulsion des Serbes du Kosovo en 1999. Poutine est un grand joueur d’échecs et un champion de judo, la première qualité lui donne l’avantage d’agir avec deux coups d’avance, la seconde lui permet d’esquiver les coups et d’utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui. La fessée infligée, en 2008, à la petite Géorgie trop amoureuse de l’oncle Sam, qui a permis de russifier les deux provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, aurait dû servir de leçon aux Occidentaux. Que nenni ! Ils ont cru pouvoir arracher l’Ukraine à l’influence du Kremlin.

La première tentative de 2004, dite « révolution orange » permet de mettre au pouvoir des pantins pro-occidentaux, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko. L’incurie et la corruption de leur gouvernement poussent le premier à l’exil et la seconde à la prison. En 2009, par effet de balancier, le prorusse Viktor Ianoukovitch (tout aussi corrompu) revient au pouvoir à l’issue d’élections irréprochables.

Le 21 novembre 2013, Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. En fait, il n’a pas le choix : cet accord impose à l’Ukraine de pousser progressivement les forces russes hors de Crimée (où, évidemment, l’OTAN ne tarderait pas à s’installer). Dès le lendemain, comme par hasard, la place Maïdan est occupée par des manifestants pro-occidentaux, très bien encadrés. Car, il est vrai que, depuis vingt ans, nombre d’ONG américaines sont à la manœuvre. C’est Victoria Nuland, l’envoyée spéciale judéo-américaine elle-même, qui a déclaré que les Etats-Unis avaient investi plus de 5 milliards de $ dans la révolution ukrainienne et qu’il était temps d’en retirer les fruits (propos auquel elle ajouta la délicieuse phrase : « I fuck European Union » !).

Le 21 février, Ianoukovitch signe un accord avec trois plénipotentiaires de l’Union européenne, le Polonais Sikorski, l’Allemand Steinmeier et le Français Fabius. Cet accord, destiné à ramener la paix civile, met en péril le plan judéo-américain qui exige l’éviction de Ianoukovitch et son remplacement par un gouvernement fantoche. Le lendemain, la place Maïdan s’enflamme, les bâtiments officiels sont attaqués et Ianoukovitch s’enfuit. Des observateurs neutres (il ne s’agit pas des médias français…) remarquent des tireurs sur les toits qui visent systématiquement les policiers ; certaines sources dénoncent la présence d’anciens agents du Mossad pour encadrer les émeutiers (une vieille tradition israélo-étatsunienne). Les forces de l’ordre paient un prix élevé : 17 morts et près de 500 blessés. Mais la démocratie et la liberté sont passées (sic). Tous les pays de l’UE, y compris ceux qui ont signé l’accord de la veille, s’empressent de reconnaître le gouvernement provisoire, au mépris des lois internationales, car il ne s’est agi que d’un coup d’Etat qui a chassé illégalement un président légitimement élu. Qu’à cela ne tienne !

Mais le scénario occidental, si huilé est-il, n’a pas envisagé l’inenvisageable. Comme le renard de la fable « Le corbeau et le renard », Poutine annexe, sans coup férir, la Crimée, acte irréversible s’il en est. Cela lui permet de ramener à la mère-patrie la population russe de la presqu’île, mais surtout de sécuriser la base de Sébastopol et ses annexes. L’ours russe reprend donc le contrôle de la mer Noire et s’ouvre en grand la porte vers la Méditerranée (et la base syrienne de Tartous).

Pour les Ukrainiens, le bonheur promis par l’Union européenne n’est pas pour demain. Comme prévu, Gazprom augmente le prix du gaz russe de plus d’un tiers. Mais les « amis » du peuple ukrainien ne se montrent guère plus généreux : le FMI impose à l’Ukraine un régime drastique avant de verser le premier dollar. Les Ukrainiens auraient dû écouter les Grecs, les Chypriotes et les Espagnols avant de se jeter dans les bras de l’UE. L’avenir de l’Ukraine est d’être un pont entre l’Europe et la Russie, pas d’être la dernière roue de la charrette bruxelloise ou un porte-avions américain au cœur de l’Eurasie.

Voici pour l’état des lieux, en évolution permanente. Mais il faut aussi s’attarder sur quelques zones d’ombre. Les nationalistes ukrainiens sont-ils sincères et manipulés, ou bien sont-ils complices des menées occidentales ? Certains d’entre nous sont fascinés par les mouvements Svoboda ou Praviy Sektor. Les voici déchirés entre leur poutinophilie et une certaine nostalgie. Je vais donc leur permettre de régler ce dilemme. Il ne suffit pas de se promener avec des tatouages et des colifichets pour avoir une conscience politique. La question est plutôt : « dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es ».

Le 7 février, soit deux semaines avant le coup d’Etat, Oleh Tyahnibok, leader de Svoboda, parade aux côtés de Victoria Nuland, d’Arseni Iatseniouk, son poulain (futur Premier ministre du gouvernement provisoire) et accessoirement membre de la Trilatérale, et enfin de Viktor Klitschko, le boxeur président du parti UDAR, qui est soutenu par l’International Republican Institute et le National Democratic Institute, tous deux bien connus pour être des courroies de transmission du Département d’Etat américain. On ajoutera que les trois interlocuteurs de Tyahnibok sont juifs, ce qui explique sans doute le soutien indéfectible que leur prodiguent nos produits maison, Fabius et Lévy. De quoi faire se retourner dans sa tombe Stefan Bandera, fondateur de Svoboda, qui ne passait pas pour être philosémite.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements qualifiés de populistes, et même de fascistes et de néonazis, se commettent avec les sionistes. Je rappellerai l’étrange voyage en Israël, en 2011, de 35 leaders européens des dits partis : Geert Wilders pour le PW hollandais, Filip Dewinter pour le Vlaams Belang flamand ou Heinz Christian Strache pour le FPÖ autrichien, parmi d’autres (Suédois, Allemands…). J’y ajouterai le pèlerinage de Louis Aliot, vice-président du FN, à Yad Vashem, la même année.

Quant à Praviy Sektor, son cas est encore plus intéressant. Né « spontanément » à l’automne 2013 de l’union de quelques groupuscules qui jugeaient Svoboda trop mou, il est subventionné par la diaspora ukrainienne des Etats-Unis (sic). Bizarrement, en mars 2014, Praviy Sektor fonde une nouvelle structure, Russian Legion, formée de Russes et destinée à lutter contre Poutine, y compris par des actes terroristes en Russie, notamment la destruction de pipelines. Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase ». Pour finir, j’ajouterai que Yarosh et des leaders du mouvement ont été reçus par l’ambassadeur d’Israël à Kiev, Reuven Din El, et se sont engagés à « lutter contre le racisme et l’antisémitisme ». Ce qui fait tache pour de soi-disant néonazis !

Quant à nous, notre positionnement est clair : les amis de nos ennemis (et les ennemis de nos amis) ne sont pas nos amis. Entre l’Occident (Etats-Unis, UE, Israël et quelques autres) qui veut imposer aux peuples une société mondialisée, déculturée et métissée, et un Poutine qui prône une révolution conservatrice et défend l’identité européenne et blanche, en rejetant l’immigration allogène et en réduisant l’islam conquérant, notre choix est fait.

Il y a vingt ans, j’avais tenté de convaincre mes amis croates et serbes de ne pas se tromper d’ennemis, à savoir les Bosniaques musulmans soutenus par « l’Occident ». Cela n’empêcha pas les néo-oustachis et les néo-tchetniks, les uns partisans de la Grande Croatie et les autres de la Grande Serbie, de s’entre-tuer au nom de toutes les haines accumulées. Il n’y eut que des vaincus : les Croates ne purent annexer la province d’Herceg Bosna et furent contraints de cohabiter avec les musulmans (qu’ils haïssent), et les Serbes durent abandonner la Krajina et la Slavonie, avant de perdre le Kosovo. Que ceci serve de leçon à tous les nationalistes dont le regard se limite aux rancœurs du passé, particulièrement à l’est de l’Europe !

Il serait ainsi dommage que les nationalistes ukrainiens soient aveuglés par leur russophobie, même si celle-ci est justifiée par le traitement infâme que leur ont infligé les Soviétiques pendant plus de 70 ans. Car l’Ukraine a le malheur de se situer au mauvais endroit tout en étant le « grenier à blé » de l’Europe de l’Est et un réservoir énorme de ressources naturelles. L’Ukraine a tout pour attiser les convoitises. Mais elle est aussi extrêmement fragile, car fracturée entre deux peuples inassimilables : l’Ouest catholique, dont l’histoire et la culture regardent vers la Pologne, la Lituanie et l’Autriche, et l’Est orthodoxe, qui n’a d’yeux que pour Moscou. Ce qui est donc en jeu, c’est un risque immense de guerre civile. Et pire encore. Qu’on se souvienne de ces mots de Jacques Benoist-Méchin, dans L’Ukraine, fantôme de l’Europe : « Et dans ce décor d’enfer, qui défie toute description, cinq armées différentes, venues de tous les coins de l’horizon, vont passer et repasser « comme une râpe » sur le corps sanglant de l’Ukraine : armée polonaise de Pilsudski, armée ukrainienne de Petlioura, armée blanche de Denikine et de Wrangel, armée noire des paysans anarchistes de Makhno, et enfin armées rouges de Staline et de Budienny ».

L’Histoire n’est qu’un éternel recommencement.

AC

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Article paru sur le site Terre & Peuple

http://www.terreetpeuple.com/

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Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase »...

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Dokou Oumarov