01/03/2015
Ukraine/Donbass : les articles de Jacques Frère / 26-28 février 2015.
Ukraine/Donbass :
Washington prépare sa revanche
Les efforts de la banque centrale du pays ne font aucun effet sur le cours de la hryvnia, victime de l’accumulation des facteurs négatifs dans l’économie nationale depuis l’année dernière.
L’économie ukrainienne file directement vers la banqueroute (voir l’analyse ici). Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi l'un des principaux opposants à Vladimir Poutine vient d’être assassiné, juste sous les fenêtres du Kremlin, une mise en scène hollywoodienne qui désigne de facto les véritables commanditaires de ce crime provocateur. L’Ukraine « pro-européenne » semble bien incapable de vaincre militairement l’insurrection dans le Donbass, aussi ses maîtres occidentaux intensifient la pression contre son soutien russe sur les fronts politiques, économiques et diplomatiques. Washington a vécu comme un affront la débâcle de Debaltsevo. Les Américains préparent déjà leur revanche.
Quelle belle prise de vue : le corps de la victime sous les lampadaires avec le Kremlin juste derrière. Une superbe mise en scène à la Tom Clancy… La campagne de désinformation occidentale pour accuser Vladimir Poutine et déstabiliser la Russie ne fait que commencer.
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Des représentants d’une société militaire privée de l’Oklahoma, Green Group, se sont récemment rendus à Kiev avec une délégation de l’armée américaine, afin de préparer le terrain pour la livraison d’armements modernes aux forces ukrainiennes et aux paramilitaires. Les États-Unis maintiennent leur idée de fournir des moyens offensifs à Kiev, mais souhaitent obtenir l’appui des leurs alliés européens. Washington entend bien confier à des sociétés militaires privées occidentales des contrats liés directement à la lutte armée contre les indépendantistes du Donbass. Pour ce que nous en savons, ce type de contrat existe déjà en Ukraine, mais ces démarches démontrent qu’ils pourraient se développer de manière exponentielle dans les mois à venir. Si l’Ukraine est aujourd’hui le nouveau terrain de jeu de l’US Army et de ses « contractors », il se pourrait bien que demain ce pays soit le principal théâtre opérationnel du Pentagone en matière de moyens engagés. Nous sommes tout à fait dans une configuration d’engagement de type Vietnam, juste avant la désignation à la Maison Blanche de Lyndon Johnson qui avait franchit un point de non retour dans l’engagement US. Mais avant cela, il avait fallu éliminer Kennedy… Les Américains ont finalement perdu la guerre du Vietnam.
Sur le front, rien de nouveau…
Les résidents de Debaltsevo et d’Uglegorsk sont très nombreux à rejoindre l’armée de Nouvelle Russie : jusqu’à présent plus 600 personnes se sont présentées aux centres de recrutement. Le fait d’avoir été sous le joug kiévien pendant des mois est le meilleur argumentaire que l’ont puisse trouver pour enrôler des volontaires chez les FAN.
Il n’y a toujours pas de cessez-le-feu à Donetsk : au cours de la nuit, les forces de Kiev ont effectué un pilonnage massif avec leurs batteries Grad contre la zone de l’aéroport. Autour de 01h40 (heure locale), les FAN ont riposté contre des positions d’artillerie ukrainiennes à l’ouest de Donetsk.
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Les chiens de garde du capital
La guerre des oligarques continue : les paramilitaires du « bataillon Dnepr » ont fait irruption dans une usine de tracteur de Rovno, dans l’ouest de l’Ukraine, pour «protéger les intérêts de certaines sociétés autrichiennes», qui revendiquent des parts dans l’entreprise (source).
L’utilisation d’unités spéciales de police, dépendantes du ministère des Affaires intérieures d’Avakov, à des fins crapuleuses ou pour briser des grèves et faire pression sur des ouvriers est devenu courant dans l’Ukraine « pro-européenne ». Avant son élimination physique, le fameux activiste néonazi Sashko Biliy s’adonnait à ce genre de pratique, mais pour son propre compte. Dans le même ordre d’idée, il y a un peu moins d’un an, des paramilitaires néonazis de ce qui allait devenir le « bataillon Aydar » avaient fait irruption dans plusieurs entreprises du pays, armés et menaçants, afin d’en prendre le contrôle et de faire signer sous la contrainte des documents aux dirigeants afin qu’ils lèguent leurs biens au groupe de Kolomoïsky (photo ci-dessous). Les paramilitaires d’ « Azov » ont fait de même, ils ont même été utilisés comme briseurs de grèves.
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Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 28 février 2015.
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Ukraine/Donbass :
Washington se prépare à une guerre longue
En Ukraine, dans le Donbass, 5 millions de personnes ont besoin d’aide, selon les chiffres de l’ONU. Avec la poursuite de la guerre par Kiev, ils seront bien plus nombreux dans les mois qui viennent. Les manœuvres américaines pour faire échouer tout plan de paix ne laissent aucun doute quant au devenir de ce pays déchiré. D’ailleurs, sur le terrain, les affrontements continuent puisque la junte continue de traîner des pieds pour retirer son armement lourd et mène même des attaques localisées au nord-ouest de Lugansk et à l’est de Mariupol.
Debaltsevo après la bataille : le quotidien des civils soumis à l’arbitraire kiévien pendant des mois, les tortures, les sévices, le pillage, les assassinats, puis la débâcle ukrainienne, les résidus d’une armée de supplétifs atlantistes en déroute… Ce reportage à lui seul explique pourquoi nous devons être avec les républiques de Donetsk et de Lugansk et non du côté de la racaille « proeuropéenne » ou faussement « nationaliste ».
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Coverts Actions & Black Ops
L’assassinat par balles sous les murs du Kremlin à Moscou de l’opposant Boris Nemtsov est une évidente provocation qui s’ajoute à toutes celles déjà entreprises contre la puissance russe depuis ce renouveau de guerre froide qui ne dit pas son nom.
Nemtsov était une des principales figures de la fameuse 5e colonne américano-occidentale, certes. Mais Poutine n’avait aucun intérêt à vouloir sa mort, avec 85% d’opinion favorable, le président russe en bon joueur d’échec savait que Nemtsov, ou un autre, était en mis échec en un seul coup. Finalement, tout cela fleure bon la bonne vieille provoc’ qui s’inscrit dans la politique d’agression que mène l’hyperpuissance US depuis plus d’un an à l’encontre de la Fédération de Russie et de ses alliés (voir une analyse plus poussée ici).
L’événement est un réel coup dur pour Poutine et la Russie. Il va permettre dans les semaines à venir une dangereuse montée de la russophobie en France. Déjà, il y a quelques semaines, nous ressentions déjà son augmentation dans les médias français, mais la population était clairement en train de pencher en faveur du Président Poutine et de la Russie. La bataille médiatique était en train d’être perdue, à cause du caractère ignoble des bataillons de tueurs nazis en Ukraine, les nombreux faux pas des médias. Comme en novembre dans le magazine Elle qui présentait une néo-nazie de 19 ans comme une blanche colombe, ou encore hier dans les ondes de France Info où les soudards racistes et antisémites du bataillon Azov étaient présentés comme des héros. Cette sauce ne prenait pas ou mal. Avec ce meurtre, qui sera indubitablement mis sur le dos du président russe, toute la donne des cartes internationales vole en éclat. Elle donnera raison au régime de Porochenko, aux va-t’en guerre nationalistes nazis de Svoboda et du Pravy Sektor et à toute la horde des Je Suis Charlie de France et d’ailleurs qui sera lancée et poussée par une propagande savamment menée dans une hystérie de russophobie. Lorsque Jean Jaurès tombait frappé à mort sur une terrasse de café parisien, c’était le dernier rempart vers la haine viscérale « du boche » qui chancelait. Vous pouvez imaginer ce que cela donnera pour la mort de Boris Nemtsov.
Et pour ceux qui douteraient de notre approche, nous leur rappelons que les services spéciaux des USA sont les seuls dans les pays dits démocratiques à avoir éliminé un de leurs présidents en exercice, sans que ni les responsables de cet assassinat planifié, ni leurs commanditaires, n’aient à rendre des comptes. C’était à Dallas en novembre 1963.
Les Etats-Unis d’Amérique ne veulent pas la paix et entreprennent tout ce qu’ils peuvent pour mettre à feu et à sang une partie du continent européen, comme ils ont mis le chaos au Proche et au Moyen Orient depuis le début des années 1990. Cet assassinat est désormais un moyen, aussi, de faire pression sur le Congrès. En effet, le Congrès américain va examiner un projet de loi qui autoriserait une « assistance militaire » à l’Ukraine, y compris la fourniture d’armes. Il est proposé d’allouer 1 milliard de dollars destinés « à fournir une assistance, y compris la formation, l’équipement, les armes dans but défensif, le soutien logistique, l’approvisionnement, la maintenance, le support technique des forces armées et de sécurité de l’Ukraine. »
Si le projet de loi passe, le Pentagone pourra lancer l’opération jusqu’au 30 septembre 2017. Il ne sera alors plus possible de parler de paix en Ukraine.
Il s’agit en fait d’une opération qui est déjà bien en cours : après l’US Army, l’armée canadienne et la British Army, voilà que les forces polonaises prévoient à leur tour l’envoi d’un contingent d’ « instructeurs » à destination des forces de Kiev et surtout de leurs paramilitaires.
Il est vrai que l’ensemble des troupes ukrainiennes présentent, dans leur majorité, un manque complet de compétence en matière de stratégie et de tactique. L’affaire du chaudron de Debaltsevo, comme les précédents cas d’encerclement dans le Donbass cet été, ont montré l’incapacité des troupes ukrainiennes, à tous les niveaux de l’échelle de commandement, à faire face à une situation critique. Quand cette dernière se présente, les troupes de Kiev, au lieu d’entamer une manœuvre de retrait en bon ordre, restent sur place jusqu’au dernier moment, puis décampent à la hâte, sans préparation, allant même jusqu’à détruire leurs propres équipements militaires ou les abandonner intacts.
De plus, le commandement ukrainien, y compris au niveau des compagnies de combat, a de manière récurrente sous-estimé son adversaire, refusant de mener des opérations en conformité avec la situation tactique réelle et les besoins du terrain. Il faut noter aussi, à décharge de ce commandement, que l’absence de contrôle parlementaire sur les décisions du secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, de même que sur la cellule opérationnelle qui dirige l’opération dite « antiterroriste », a eu des conséquences graves sur le cours des opérations depuis le printemps dernier. A aucun moment, les responsables n’ont eu de comptes à rendre, ni auprès des élus du peuple, ni dans les médias. L’ensemble des décisions opérationnelles s’est déroulé dans une opacité totale, ajouté à un affligeant déni de réalité, encore observé ces dernières semaines du côté de la junte.
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Du renfort pour « Azov »
C’est une opération de grand recrutement que le « régiment Azov » a entrepris, il y a quelques semaines, en direction des pays membres de l’Union européenne. Une opération destinée aussi à renforcer le mouvement néonazi Assemblée nationale sociale – Patriotes ukrainiens, au moment où Yaroch et la mouvance Praviy Sektor sont politiquement affaiblis. Via les réseaux sociaux, les activistes des Patriotes ukrainiens et de l’UNA-UNSO lancent des appels vers les mouvances radicales et néonazies hors d’Ukraine, de même qu’en direction de jeunes issus de la diaspora ukraino-galicienne, afin de recruter des volontaires qui iront combattre dans le Donbass. Le journaliste allemand Volker Siefert dans Die Zeit cite l’exemple d’un étudiant de Munich âgé de 18 ans, qui a abandonné ses études pour participer à la guerre civile contre les russophones. Après quatre semaines passées dans un camp d’entraînement à Vinnytsia, pour y faire une préparation militaire très sommaire et y subir un endoctrinement idéologique, il est allé rejoindre les rangs d’ « Azov ».
Pour le moment, il y a relativement peu de crétins des pays d’Europe occidentale à avoir tenté l’aventure dans les rangs des paramilitaires néonazis, mais il n’y a aucune certitude que ce ne sera pas le cas d’ici quelques mois. Lors des guerres balkaniques dans les années 1990, les services de renseignement de pays membres de l’OTAN avaient incité, sinon carrément aidés, à ce que plusieurs centaines de volontaires aillent rejoindre les rangs des paramilitaires néo-oustachis du HOS (branche armée du parti du Droit) pour aller faire du nettoyage ethnique contre les populations serbes orthodoxes et aider les islamistes de Bosnie, du Sandjak et du Kosovo à imposer une entité musulmane américano-compatible au cœur de l’Europe du Sud-Est.
Les milieux radicaux et néonazis en Europe de l’Ouest ont toujours été particulièrement manipulables par les « services » de l’Alliance atlantique, comme l’a, entre autres, démontré l’affaire Gladio en Italie.
D’ailleurs, dans ce pays, derrière Adinolfi (et Casapound), l’extrême droite otano-consanguine s’est mobilisée depuis un an déjà pour soutenir les projets US en Ukraine.
( Note de Kurgan : ne soyons pas jaloux, le susdit Adinolfi "propagandise" souvent en nos vertes contrées... et les sites/blogs aux mains d'anciens attachés parlementaires UMP "reconvertis" dans l'extrême-droite pro-atlantiste ne ménagent pas leurs efforts pour tenter de "zentropiser" ou "non-conformiser" un maximum de jeune crétins ; quitte - en désespoir de cause - à aller racoler du coté des royalistes ou des métalleux décérébrés ! A force de demander à des "Azov boys" d'exhiber des drapeaux à fleur de lys dans leurs camps d'entraînement, de créer des "Pathétiques Divisions" à tous les coins de net, de rendre hystériques les groupies de Peste Noire et de programmer des Nokturnal Mortum (& Cie) à l'affiche des festivals pour imbibés à la bière de l'été... ils ne devraient pas manquer de dénicher quelques débiles sacrifiables par-ci par-là ! Pas de soucis ! )
En revanche, pour celles et ceux qui veulent aller soutenir les indépendantistes, il se pourrait bien que les mêmes « services » liés à l’Alliance atlantique cherchent à les en empêcher : 8 volontaires espagnols viennent d’être interpellés dans leur pays pour s’être rendus dans le Donbass.
L’Ukraine à l’heure de BHL…
Règlements de comptes entre paramilitaires : les médias ukrainiens ont rapporté que le chef du « bataillon » de la garde nationale « Kryvbas », Nikolai Kolesnikov, avait été attaqué par des inconnus chez lui qui lui ont jeté deux grenades, qui n’ont pas explosé. Il lui est reproché d’avoir « trahi » la cause néobandériste en ne se faisant pas tuer sur place dans le chaudron de Debaltsevo.
Le bonheur « proeuropéen » dans les rayons vides des supermarchés en Ukraine…
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Pendant ce temps, les journalistes de la Communauté des Etats indépendants (CEI) s’inquiètent des «faits de persécution de journalistes en Ukraine, principalement russes, dans l’exercice de leurs activités professionnelles. » Depuis un an maintenant, il n’est quasiment plus possible pour les journalistes russes et russophones d’exercer leur métier en zone contrôlé par le régime de Kiev. En plus des mesures coercitives à l’encontre de tout média un minimum critique contre la junte putschiste, on ne compte plus les retraits d’accréditation, les faits d’intimidation, les arrestations et détentions arbitraires, les menaces de mort, les expulsions du pays sous de faux prétextes, ainsi que la violence physique de la part de nervis ou de simples policiers contre ces représentants de la presse. Des atteintes aux droites de l’homme et à la liberté de la presse qui ne semblent pas chagriner plus que ça Reporters sans frontières. Il est vrai qu’en 1999, le secrétaire général de cette ONG bien-pensante avait approuvé le bombardement de la Radio télévision serbe à Belgrade par l’OTAN…
L’heure est à la contestation et à la violence de rue à Kiev : les forces de l’ordre ont dû charger les manifestants qui voulaient s’en prendre à la Banque nationale, occasionnant plusieurs blessés. La chute de la monnaie nationale, dernièrement, l’écroulement du niveau de vie, le marasme économique, les restrictions alimentaires et les réformes annoncées qui ne viennent toujours pas, génèrent des inquiétudes grandissantes au sein de la population. En réponse, le régime renforce ses effectifs de police et arme de plus en plus les paramilitaires.
Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 28 février 2015.
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Ukraine/Donbass :
Kiev rechigne à retirer ses armements lourds
L’US National Intelligence vient de déclarer que les combats en Ukraine se poursuivront pendant toute l’année 2015, ce qui montre clairement que les Etats-Unis et leurs alliés cherchent un affrontement direct avec la Russie au risque de faire basculer le monde dans un conflit généralisé. Le commandement ukrainien n’a toujours pas reçu l’ordre de retirer ses armements lourds de la ligne de front, conformément aux accords de Minsk, alors que les FAN viennent de l’achever en fin de journée. Ce soir, il paraîtrait que l’ordre ait enfin été donné… A voir !
La communauté du renseignement aux États-Unis estime que les livraisons d’armes à l’Ukraine ont la capacité de provoquer une réaction négative de la Russie et d’accélérer la livraison de plus d’armes modernes aux séparatistes [les livraisons d'armes russes aux FAN sont actuellement une vue de l'esprit, ndlr], selon James Clapper (photo ci-contre), le directeur du Renseignement national à Washington. Toutefois, cela ne signifie pas, a-t-il ajouté que le renseignement américain s’oppose à fournir une aide militaire létale à l’Ukraine. Le directeur de l’Intelligence Département du Pentagone, le général américain Vincent Stewart, considère pour sa part que les livraisons d’armes ne donneront pas un avantage significatif à Kiev pour affronter les milices. Voilà qui a le mérite d’être clair : on livrera les armes, mais cela ne servira à rien, sinon à faire durer le conflit, voire à le faire déraper vers une guerre régionale, voire mondiale.
Les responsables du commandement militaire ukrainien affirmaient ce matin qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre de retirer l’artillerie lourde de la ligne de contact, conformément aux accords de cessez-le-feu signés à Minsk. «Nous allons tenir nos positions, nous attendons une décision sur le retrait des armes lourdes », a déclaré Anatoliy Stelmakh lors d’une conférence de presse. De leur côté, les représentants de l’Union européenne, des Etats-Unis et les représentants ukrainiens de l’OSCE préfèrent fermer les yeux sur le non-retrait des armements lourds dans Donbass de la part des forces de Kiev.
Mais ces dernières ne se sont pas seulement contentées de maintenir leurs armements lourds, elles continuent de se renforcer et de concentrer leurs forces sur des points précis comme Volnovakha, Mariupol, Avdeevka, Artemovsk et Dzerzhynsk.
De même, l’artillerie ukrainienne maintient la pression sur les FAN en les harcelant sur la ligne de front, et notamment au nord-ouest de Lugansk, au nord et au nord-ouest de Gorlovka, sur Donetsk et sur l’est de Mariupol.
Les forces de la République populaire de Lugansk ont, quant à elles, retiré près de 80% de leurs armements lourds, alors que celles dépendantes de la République populaire de Donetsk sont à 90% du retrait.
Les forces de Kiev, refusant d’appliquer le cessez-le-feu, maintiennent une pression importante sur le nord-ouest de Lugansk. Les positions 29 et 31 tenues par la milice connaissent toujours des affrontements d’intensité variable, alors que la ligne de contact est constamment soumise aux frappes de l’artillerie kiévienne. Une attaque d’infanterie appuyée par des blindés ukrainiens a été repoussée dans la journée du 25 février par els forces de Nouvelle Russie. Les troupes de Kiev profitent du retrait des batteries d’artillerie républicaines pour tenter de reprendre l’avantage au sud de la Seversky Donets.
Déblaiement macabre sous les tirs
Un groupe de trois saboteurs à la solde de Kiev a été neutralisé dans la journée sur l’agglomération de Donetsk. La chasse à d’autres petits groupes similaires se poursuit.
Sur l’aéroport de Donetsk, les équipes de déblaiement continuent de récupérer les corps des soldats ukrainiens tombés il y a plusieurs semaines. La tâche est particulièrement difficile en raison de l’état des bâtiments. De plus, les batteries kiéviennes continuent de frapper de manière régulière la zone, ce qui oblige les équipes à porter casque et gilets pare-balles en permanence. Ce 26 février, on a encore trouvé les restes d’au moins 30 soldats et paramilitaires ukrainiens.
(vidéo ci-dessous).
(…)
Les paramilitaires néonazis du « bataillon Azov » sont toujours retranchés sur les hauteurs à l’ouest du village, le long de la route qui mène à Mariupol et tirent sur l’agglomération avec des mortiers de 120, positionnés quelques kilomètres plus à l’ouest. De plus, il semblerait que plusieurs snipers opèrent sur zone. L’unité dispose de l’appui de blindés de l’armée ukrainienne et de batteries lourdes situées sur Mariupol.
« Azov » recrute : l’unité a perdu beaucoup de monde ces derniers temps. Il faut donc compléter les effectifs. Sur les réseaux sociaux, l’unité néonazie précise que la « priorité est donnée aux candidats ayant une formation médicale », sans cacher qu’il s’agit aussi de mettre en place une section d’évacuation sanitaire au sein du bataillon renforcé. Et un groupe de fossoyeurs professionnels, ils y ont pensé… ? Ils devraient, cela leur sera très utile.
Prises de guerre
On peut faire une première estimation globale des prises de guerre réalisées par les forces de Nouvelle Russie dans le chaudron de Debaltsevo. Il ne s’agit que d’une évaluation, puisque certains matériels, une fois réparés et remis en état de combattre, seront opérationnels d’ici quelques semaines ou quelques mois. Ces chiffres ne tiennent pas compte des armements détruits (Source / Ici nous avons quelques éléments qui aident à l’identification des types d’armements et de matériels) :
- 187 chars (T-64BV et T-64 BM Bulat pour l’essentiel)...
- 124 blindés d’infanterie et blindés légers BRDM-2, BRDM 9P148 (avec missiles antichar Fagot), BMP 1 et 2, BRM-1K, BMP-KSh, BMD, BTR 70 et 80, MT-LB ;
- 68 automoteurs d’artillerie (2S19 MSTA-S, 2S1, 2S3…) ;
- 52 tracteurs et transporteurs mécanisés MT-LB, dépanneuses de chars, etc.
- 24 lance-roquettes multiples Grad...
- 278 mortiers de différents calibres (82, 120…) ;
- 139 camions Zil, KrAZ, Ural, Kamaz… ;
- 43 véhicules divers (essentiellement des UAZ, des SUV, et même des Hummers) ;
- 46 systèmes de détection et communication, dont un radar américain de contre-batterie.
Pas de précisions pour le moment concernant les postes de missiles antichar, les canons sans recul SPG-9, les ZU-23/2 tractés ou sur camions, l’artillerie tractée (122 D-30, 152 D-20, 152 MSTA-B, 100 mm T/MT-12 Rapira…), les matériels spécifiques comme les engins du génie (IMR, KrAZ 225B pelleteuse…) et les dépanneuses, les PC tactiques blindés (MT-LBu 1V14, P-149 BMR Kushetka-B K1Sh1 [PC tactique sur châssis de BTR-70], BTR-60 Р-145VМ…).
(…)
Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 26 février 2015.
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23/02/2015
23 février, jour du "Défenseur de la Patrie"...
15:37 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, In memoriam, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, novorossia, novorossiya, donbass, défenseurs de la patrie, 23 février
13/02/2015
Paix de salon, guerre sur le terrain...
Ukraine/Donbass : Paix à Minsk,
guerre dans les régions de Donetsk et de Lugansk !
A l’est, rien de nouveau. A Minsk, la montagne a accouché d’une souris...
(Voir le détail ici).
A Minsk, on a parlé de la paix dans le Donbass, ce qui contraste fortement avec la situation réelle dans les régions de Donetsk et de Lugansk déchirées par une guerre idéologique lancée par Kiev depuis un an maintenant.
Le tout sera de faire appliquer sur le terrain cet « accord » qui ressemble à celui de septembre dernier et dont la partie ukrainienne n’a jamais respecté le moins du monde les principes.
De plus, il va falloir compter sur Washington qui était absente à Minsk et qui s’est accaparée en un an tous les pouvoir en Ukraine. L’activité militaire sur le front, outre les frappes contre les populations civiles de la part des forces de Kiev, se concentre ce 12 février sur deux points essentiels : le chaudron de Debaltsevo et l’est de Mariupol.
Pendant la nuit, la situation dans les régions de Donetsk et de Lugansk est restée tendue. Des salves de lance-roquettes multiples de 220 et de 300 mm ont été signalées à plusieurs reprises. Plusieurs accrochages d’une intensité variable ont eu lieu près des villages de Lozovoe (nord-ouest), Kalynovka (nord-ouest), Logvinovo (M03), dans la poche de Debaltsevo.
Et sur l’aéroport de Donetsk, hier soir, à cinq reprises l’artillerie a frappé la zone, sans faire de victime.
Sur la grande agglomération du Donbass, plus d’un tiers des habitants est sans électricité, ni gaz, ni eau. Encore une fois, un hôpital a été touché de plein fouet par des obus ukrainiens : on déplore plusieurs civils tués et 7 blessés.
Cliquez sur l'image pour une version moyen format, ou ici pour un grand format.
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Debaltsevo : échec de la contre-attaque ukrainienne sur la M03
Le secteur nord-est de la poche Debaltsevo est toujours sous tension, de Popasna au secteur des réservoirs en passant par Troitskoe.
Tirs de mortier de 120 des cosaques près de Popasna
[eng subs] LPR mortarmen getting closer to UAF positions at Debaltsevo "cauldron".
Trad & subs by Kazzura.
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Depuis deux jours, les combats se poursuivent dans la zone du village de Logvinovo, sur la M03 qui ferme désormais le chaudron de Debaltsevo, de même que sur la hauteur 307.9 près de Sanzharoka. Les forces ukrainiennes ont mené plusieurs frappes d’artillerie durant la nuit et au petit matin un assaut a été donné dans le but de rouvrir à cet endroit la M03 (même si la reprise de Logvinovo ne permettrait pas forcément aux éventuels convois ukrainiens de ravitaillement d’accéder en toute sécurité à Debaltsevo).
Une compagnie de ce qui reste du « bataillon Donbass » a attaqué ce matin le village de Logvinovo par le nord, avec le soutien de véhicules blindés (photo ci-dessus), en venant de la route Artemovsk-Debaltsevo (M03). Le commandant virtuel de l’unité, Konstantin Grishin dit Semen Semenchenko, sur sa page Facebook parle de « victoire », alors qu’hier il affirmait de sa chambre d’hôpital que l’encerclement n’était qu’une vue de l’esprit… Hier, les FAN avaient laissé passer un petit convoi d’évacuation sanitaire de la 128e brigade. Sans doute est-ce pour cela que Grishin refait du fond de son lit la bataille de la poche.
Une batterie de 2S1 Gvozdika de la brigade « Kalmius » répond à l’artillerie de Kiev.
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Ce matin, les forces de Kiev à l’entrée de l’ex saillant, semblent avoir engagé ce qui leur reste sur place de réserves pour tenter de reprendre Logvinovo et briser ainsi l’encerclement de Debaltsevo. Ce groupe de combat d’une centaine de fantassin appuyé par une section d’infanterie mécanisée, quelques sections de T-64BV et des batteries Gvozdika, Grad, Uragan et même 2S7 Pion (203 mm), a tenté de chasser les forces républicaines du secteur. Il y aurait des pertes importantes des deux côtés.
En fin d’après-midi, on apprenait que le bataillon spécial « Somali » de « Givi », renforcé de 7 T-64BV, menait avec succès une contre-attaque sur la M03.
Reportage sur le bataillon mécanisé « Odessa »
opérant sur le secteur sud de Debaltsevo ; puis sur les combats vers Logvinovo
Violents combats à l’est de Mariupol
A l’est de Mariupol, la « Kolossale » offensive d’hiver du « régiment » (sic) de néonazis « Azov » est stoppée depuis avant-hier. Certains groupes d’Azov auraient même reculé. Dans les agglomérations de Shirokino, de Kominternovo, de Sahanke, de Pavlopol, toute la nuit dernière fut agitée, les accrochages se succédant aux tirs d’artillerie.
A 08h00, heure locale, l’unité « Azov » signalait de « violents combats » près de Shirokino et de Sahanka. Dans ce village, il y aurait beaucoup de destructions dues aux affrontements. Les civils du village de Shirokino sont utilisés comme boucliers humains par le groupe tactique « Azov ». Une partie de la population a décidé de fuir à pieds les combats.
A la périphérie du quartier Illichevsk, dans le nord-est de l’agglomération portuaire, un groupe d’Azov aurait été pris sous le feu d’un DRG. Le front est particulièrement poreux et la progression de quelque 5 à 7 km du groupe tactique comprenant « Azov », quelques unités mécanisées et des chars de l’armée ukrainienne, semble avoir laissé en arrière un grand nombre de DRG républicains très opérationnels.
Sur Novoazovsk, au sud-est de la ligne de contact, les forces de Nouvelle Russie maintiennent un groupe tactique mécanisé à l’effectif d’un bataillon pour éventuellement mener une contre-attaque.
Dans le Donbass à feu et à sang, la guerre pour la liberté n’est pas terminée.
( Kurgan : à regarder jusqu’à la fin, qui annonce – malheureusement – l’inévitable futur, puisqu'il est évident que les ukrainiens ne respecterons pas le « cessez-le-feu » ! )
11:32 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, novorossia, novorossiya, donbass, russie, usa, minsk 2.0
08/02/2015
À propos des livraisons d’armes américaines...
À propos des livraisons d’armes américaines...
et des plans de mobilisation Novorusses.
Par Le Saker original – Le 6 février 2015 – Source vineyardsaker
Toujours pas de nouvelles de la rencontre Poutine-Merkel-Hollande à Moscou, alors j’ai décidé d’aborder rapidement un malentendu fréquent, les livraisons d’armes américaines et leur efficacité.
LES LIVRAISONS D’ARMES AMÉRICAINES À LA JUNTE
La culture politique américaine et sa propagande ont profondément ancré dans l’esprit de ceux qui sont exposés aux médias de masse l’idée que les armes ou les nouvelles technologies gagnent les guerres. Ce n’est pas vrai. Ou, pas vraiment ainsi.
Oui, lorsque la différence de technologie est très importante et étendue à tous les systèmes d’armes, ce qui signifie un changement de génération complet dans la plupart des systèmes d’armes clés, cela peut aider. Mais pas un système d’armes seul, lorsque la différence de qualité est marginale.
En outre, une arme simple et primitive qui a été totalement déclassée peut devenir soudain beaucoup mieux adaptée à un combat réel qu’une merveille technologique. C’est d’ailleurs l’un des plus grands problèmes des armes américaines. Voici comment elles sont conçues :
Vous prenez toutes les technologies les plus récentes et les plus avancées, vous les rassemblez, puis créez un nouveau design supérieur, puis vous concevez un nouveau profil de mission qui s’adapte à cette conception. Puis vous vendez (au sens propre et figuré) le nouveau concept au Congrès des États-Unis, en particulier aux membres du Congrès qui viennent des circonscriptions où la production des armes est prévue – et voilà, vous avez votre nouvelle marque haut de gamme d’arme américaine. Et les coûts ? On s’en fout ! Il suffit d’imprimer plus d’argent, et c’est tout. [voir la faillite de l’avion de chasse JSF/F35, article récent très documenté sur dedefensa, NdT]
LES ARMES RUSSES SONT CONÇUES D’UNE MANIÈRE TOTALEMENT DIFFÉRENTE
L’approche est inverse. Prenez un profil de mission, déterminez un besoin, puis allez au moins cher, aux technologies simples, fiables et disponibles, et combinez-les dans votre système d’arme. Ensuite testez le prototype dans des unités militaires opérationnelles, modifiez-le en fonction de la réaction de l’armée, enfin produisez-le.
En d’autres termes, les armes américaines sont conçues par des ingénieurs dans des bureaux d’études, produits par des hommes d’affaires et des politiciens, elles ne sont pas vraiment conçues pour la guerre [mais pour enrichir toute la chaîne de corruption, NdT]. Les armes russes, en revanche, sont commandées par l’armée et créées par un bureau de conception qui n’a qu’un seul objectif : la guerre réelle, sale et laide [pas le profit privé, sale et laid lui aussi, NdT].
C’est pourquoi le bon vieux MiG-29 pouvait mieux voler avec ses vieilles commandes hydrauliques que les F-18 avec leurs commandes électroniques. Bien sûr que les Russes pouvaient construire des avions à commandes électroniques (comme le SU-27), mais pour les MiG-29, ce n’était pas nécessaire par rapport aux objectifs qui leur étaient assignés.
Ce que je veux dire ici, ce sont deux choses :
1. – Les armes américaines sont loin de valoir ce que promettent leur marketing et leurs services de communication.
2. – Les armes russes démodées sont souvent mieux adaptées pour la conduite de la guerre réelle. Disons, par exemple, que les US délivrent à la junte de grandes quantités de Javelin [missile antichar, tire et oublie, il atteint tout seul son but, NdT]. Et alors? Tout ce que la Russie devra faire en réaction est de livrer des 9M133 Kornets aux Novorusses. Pouvez-vous deviner quel système est à la fois plus efficace et moins cher ?
Lorsque les États-Unis ont donné à la junte des radars de contre-batterie, qu’est-ce que la Russie a fait ? La même chose. Maintenant, il y en a de chaque côté.
Alors, voici la question clé: lequel des deux côtés se repose davantage sur des blindés et l’artillerie ? Exactement : la junte.
Lorsqu’ils sont confrontés à un problème, les Américains ne savent faire que deux choses : distribuer de l’argent ou proposer des solutions technologiques dans le domaine concerné. Cela ne fonctionne jamais, mais c’est tout ce qu’ils savent faire [voir dans le domaine économique les exploits du FMI, NdT].
Le fait est que même au XXIe siècle, ce qui gagne les guerres, ce n’est pas l’argent ou les engins exotiques, mais le courage, la détermination, la force morale, la volonté et la rage qui vous saisissent face au mal brut, absolu.
Les forces de la junte n’ont rien de tout cela. Leurs escadrons de la mort (AIDAR, Azov) sont des idéologues haineux qui s’acharnent sur des civils. Ils n’ont ni le sang-froid ni l’endurance nécessaires pour lutter dans une véritable bataille, et l’armée régulière est démoralisée. Vous pouvez distribuer tout l’argent et les engins exotiques que vous voulez à ces gars-là, ils n’auront jamais la motivation ni la volonté des soldats de Givi, Motorola ou Mozgovoi.
La vraie raison pour laquelle les livraisons d’armes américaines à la junte sont un gros problème [bien qu’ils ne s’en privent pas, NdT] n’est pas militaire, mais politique – ce serait un signe visible de l’agression US directe contre la Novorussie et, à travers elle, la Russie elle-même. C’est pourquoi les Russes avertissent que les conséquences de ces livraisons à grande échelle seraient très grave. Mais en termes purement militaires, il y aurait peu de changement.
PLANS DE MOBILISATION NOVORUSSE
Tout le monde a entendu dire que Zakharchenko a annoncé qu’il allait mobiliser 100 000 hommes sur une base volontaire (au moins au début). Certains croient que l’idée ici est seulement de répliquer aux plans de mobilisation de la junte. Je ne le pense pas. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.
Un des plus grands problèmes pour les Novorusses a toujours été l’incapacité de protéger leurs flancs et de mettre assez d’hommes dans chaque ville ou emplacement qu’ils occupent. Ils ont été très prudents avec cela et c’est pourquoi leurs forces ne finissent jamais piégées dans un chaudron alors que le risque était réel à Gorlovka et à proximité de Marioupol. Les plans des Novorusses visent à créer trois brigades supplémentaires de blindés légers motorisés qui leur permettront de tenir les territoires conquis. Ces forces ne seront pas prêtes de sitôt, mais à la fin du printemps ou au début de l’été, les Novorusses pourraient avoir suffisamment de forces pour assurer, en toute sécurité, le blocus de Marioupol et sécuriser le reste de la ligne de contact. Ils ne doivent pas être formés d’unités d’élite hautement qualifiées, mais seulement de troupes motorisées légères avec un appui-feu supplémentaire. Et, rappelez-vous, pour tenir une ligne de front, vous n’avez pas besoin d’un soldat dans une tranchée tous les dix mètres. Vous avez juste besoin de tenir quelques postes clés, avoir le soutien de l’artillerie prêt et un groupe de réserve défensif.
Donc, ma conviction est celle que Zakharchenko présentait à la junte: «Si vous continuez comme ça, nous allons bientôt être chez vous.»
Quoi qu’il en soit, nous allons voir ce que les dernières négociations à Moscou vont apporter (si elles apportent quelque chose). Personnellement, je suis très sceptique. Nous allons bientôt le savoir.
The Saker
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
11:10 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, usa, novorossia, armes, armement
06/02/2015
Le point sur la guerre en Ukraine, par Alexander Mercouris.
Le point sur la guerre en Ukraine
Par Alexander Mercouris – Le 4 février 2015.
Source The vineyard of the Saker
Russia Insider a publié mon dernier article sur l’évolution de la guerre en Ukraine.
C'est une version plus élaborée et approfondie de celui qui avait déjà été publié ici.
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LES PERTES UKRAINIENNES
La thèse essentielle que je développe dans cet article est que ce ne sont pas les mouvements tactiques mineurs qui déterminent le cours de cette guerre. C’est le nombre de victimes infligé à l’armée ukrainienne. Elle a pris une raclée pendant l’été, elle prend à nouveau une raclée.
Dans mes articles publiés sur Russia Insider, j’ai mentionné le chiffre de 1 100 victimes infligé à l’armée ukrainienne pendant la bataille de deux semaines pour l’aéroport de Donetsk, chiffre indiqué dans des documents officiels ukrainiens que des hackers ont piratés. Les Forces armées de Novorussie (NAF) évaluent actuellement le nombre total de soldats ukrainiens morts depuis la reprise des combats à environ 1 500. Colonel CASSAD disait hier que le chiffre pourrait être de plus de 1 800 tués.
Les chiffres de 1 500 et 1 800 couvrent une période plus longue que celui de 1 100 dans les documents ukrainiens piratés. Le fait qu’ils soient tous du même ordre de grandeur suggère que tous ces chiffres sont fiables. Si c’est bien le cas, alors cela montre que j’ai raison de croire que l’armée ukrainienne subit des pertes au rythme de plusieurs centaines de morts par semaine.
LES PERTES DES SÉPARATISTES DE LA NAF
Bien sûr, les NAF souffrent également d’un taux élevé de pertes actuellement. Toutefois, il est clair que c’est à un niveau sensiblement moindre que l’armée ukrainienne. Comme je l’ai dit dans l’article de Russia Insider, le porte-parole des NAF a indiqué que, selon eux, le ratio des pertes est de 1 à 4. Colonel CASSAD pense que pendant la période où l’armée ukrainienne a perdu 1 800 hommes au combat, les NAF ont déploré 600 victimes. C’est un rapport de 3 à 1.
Je pense que les pertes des NAF ont été plus élevées au cours des trois dernières semaines parce que les NAF ont été à l’attaque la plupart du temps. Lorsque cette étape se terminera avec la fermeture totale de la poche de Debaltsevo, je pense que le nombre de morts va beaucoup diminuer. En revanche, avec l’effondrement du chaudron, le nombre des morts ukrainiens va augmenter surtout s’ils continuent de se livrer au même genre de contre-attaques stériles que d’habitude.
ARRÊTER LE MASSACRE
Comme je l’ai dit dans l’article de Russia Insider, l’armée ukrainienne ne peut tout simplement pas continuer à laisser mourir plusieurs centaines de soldats chaque semaine. Dans la situation actuelle, il ne faudra pas longtemps avant que l’Ukraine ne rende les armes. Je le crois d’autant plus que je pense avoir grandement surestimé le nombre total de soldats ukrainiens dans le Donbass dans mon article. J’ai évalué leur nombre à environ 60 000 en me basant sur l’été dernier. Mais je crois maintenant qu’il y en a beaucoup moins, ce qui explique l’effort de mobilisation dont j’ai longuement parlé dans l’article mentionné.
GESTICULATIONS POLITIQUES
Au plan politique, la RPD / RPL adopte une ligne très dure dans les négociations.
Pour être plus précis :
(1) Leurs représentants contestent maintenant formellement la nature des pouvoirs plénipotentiaires de Koutchma, à savoir sa capacité à signer des accords qui engagent formellement et légalement la junte. Ils insistent pour qu’il lui soit officiellement reconnu ce pouvoir.
Comme je l’ai dit précédemment, il n’a jamais fait de doute que Koutchma agissait pour le compte de la junte quand il a signé le Protocole de Minsk et il est vraiment ridicule de le nier. Pourtant la junte refuse de formaliser la position de Koutchma, parce que s’ils admettent officiellement qu’il est leur représentant, alors ils admettent officiellement qu’ils négocient avec les NAF, ce que, pour des raisons politiques et idéologiques, ils refusent catégoriquement de faire.
(2) Les NAF ont dit qu’elles seraient d’accord pour un nouveau cessez-le feu sur la base de la ligne de front actuelle, mais pas sur la ligne de front du protocole de Minsk. C’est une façon de dire non aux appels à un cessez-le-feu parce qu’ils savent parfaitement que la junte n’acceptera pas cette condition. Il faut d’ailleurs noter que les NAF ont rejeté la demande d’un cessez-le feu temporaire de sept jours à Debaltsevo aujourd’hui. Je pense que c’est la première fois que les NAF rejettent une demande de cessez-le-feu.
C’est un complet retournement de situation. Au printemps et à l’été derniers, c’était la NAF (et les Russes) qui demandaient instamment un cessez-le-feu et la junte qui ignorait leurs appels tout en faisant semblant d’être d’accord. La situation s’est inversée. C’est le signe clair que ce sont maintenant les NAF qui ont l’initiative.
(3) Les Russes soutiennent la même ligne politique que les NAF. On n’en a pas entendu parler, mais hier, 2 février 2015, Interfax a fait cette annonce, aussi brève que capitale, à 20h03, heure de Moscou : « Le Kremlin a déclaré : la ‘ligne dure’ des milices de l’Est de Ukraine est absolument justifiée. »...
Comme je l’ai dit précédemment, les Russes ont abandonné l’espoir que l’Occident force la junte à négocier. Cette déclaration en est une preuve supplémentaire. Les NAF ont le feu vert de Moscou pour poursuivre leur offensive.
(4) Pour comprendre pourquoi les Russes ont abandonné l’espoir d’une solution négociée, penchez-vous sur la dernière déclaration de Porochenko aujourd’hui même. Même si tout s’effondre autour de lui, il continue à rejeter les appels à la fédéralisation et continue de dire que l’Ukraine restera un État indivisible. Comme je l’ai dit précédemment, la nature idéologique et politique de la junte lui interdit toute autre réponse et tous ceux qui pensent que la junte acceptera d’elle-même un compromis se mettent le doigt dans l’œil.
CRISE POLITIQUE À KIEV ?
Je ne parlerai pas de ce qui ressemble à un début de crise politique à Kiev, car il y a d’autres analystes qui en savent plus que moi là-dessus.
Alexander Mercouris – Le 4 février 2015.
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Commentaire du Saker.
Voici ce que j’ai écrit dans la section des commentaires
de Russia Insider sous l’analyse d’Alexander :
Puisque Alexander a eu l’amabilité de mentionner mon nom, je veux juste dire que je suis *entièrement* d’accord avec son analyse, surtout quand il prédit de nouveaux désastres à l’armée ukrainienne. Il a également raison quand il dit que le nombre d’Ukrainiens tués est une catastrophe humanitaire: on pourrait bien assister à quelque chose de tout à fait étonnant – une guerre où il y a plus de victimes militaires que de victimes civiles. Qui plus est, je pense aussi que la décision d’arrêter le massacre ne dépend pas de Kiev, mais de Washington. Cette guerre va durer aussi longtemps que les États-Unis veulent maintenir la plaie ouverte et laisser le sang couler, et aucune quantité d’aide occidentale (létale ou autre) n’inversera la tendance dans cette guerre. La seule question est de savoir combien d’Ukrainiens seront sacrifiés avant que cette abomination ne s’arrête enfin. La solution à cette guerre est évidente et tout le monde la connaît: une Ukraine nominalement indivisée, avec une autonomie culturelle, économique et politique pour *toutes* ses régions, pas seulement le Donbass, et la pleine reconnaissance des autorités novorusses comme partenaire d’égale importance dans les négociations. Toutes les sottises sur les 9000 soldats russes qui auraient envahi l’Ukraine et la présentation de la Russie comme pays agresseur (comme le dit la Rada, le parlement de Kiev) ou l’affirmation insensée que la RNL et la RND sont des organisations terroristes (position officielle de Kiev) ne font que retarder la fin inévitable et augmenter le nombre des morts inutiles. Enfin, je pense également que les États-Unis / OTAN ne sont pas en capacité d’envoyer des forces pour écraser les Novorusses et donc ils ne le feront pas. Ce que les États-Unis / OTAN peuvent faire et feront, c’est fournir de l’aide financière et de l’aide militaire, et beaucoup de grands mots, de paroles en l’air et de promesses vides. Ce ne sera pas suffisant. L’analyse d’Alexander est parfaite.
Bravo!
The Saker
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Traduit par Dominique, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
http://lesakerfrancophone.net/
Uglegorsk
11:22 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, novorossia, donbass, novorossiya, russie, usa, alexander mercouris
25/01/2015
24 janvier 2015, Un jour clé dans le conflit ukrainien ?
Un jour clé dans le conflit ukrainien ?
Par Alexander Mercouris, le 24 janvier 2015, Source vineyardsaker
Ce jour pourrait se révéler critique dans l’évolution du conflit ukrainien.
1. Le Conseil de sécurité russe s’est réuni aujourd’hui. Nous n’avons (évidemment) pas de compte rendu complet mais un site web de Poutine a fourni quelques détails.
De façon saisissante, Poutine a mentionné la junte comme Kiev officiel et non comme le gouvernement ukrainien ou le côté ukrainien [démarquant ainsi Kiev de l’Ukraine]. Il a aussi désigné les deux républiques ukrainiennes de l’Est comme la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lugansk.
C’est la première fois que Poutine déclare que la junte n’a pas d’autorité légitime dans le Donbass et que celle-ci est transférée aux deux républiques dissidentes depuis l’élection de Porochenko.
2. Poutine a aussi d’une manière significative mentionné des ordres criminels venant de Kiev officiel.
3. Poutine a aussi eu une conversation téléphonique avec Lukashenko [président du Belarus], qui est un partenaire clé dans le conflit ukrainien. Là encore nous n’avons que des informations fragmentaires sur ce qui a été discuté, mais Poutine aura certainement voulu s’assurer que Lukashenko restait à bord. Je m’attends à un appel téléphonique à Nazarbayev bientôt.
4. Nous savons maintenant par des commentaires émis par Shuvalov [vice-premier ministre russe de Medvedev] à Davos que Pékin est consulté en permanence. Le point clé de ce qui s’est dit à Davos, où Shuvalov à été absolument clair, est le suivant : la Russie ne se soumettra pas aux sanctions et Kostin [directeur de la banque VTB, deuxième banque russe], a donné un avertissement limpide contre n’importe quelle tentative d’exclure les banques russes du système de paiements SWIFT. Le Financial Times publie un bon résumé des commentaires faits par Shuvalov et Kostin (voir ci-dessous).
5. Le ministère de la Justice russe a, en attendant, formellement banni un certain nombre d’organisations ukrainiennes incluant le parti néonazi Secteur droit. Certains d’entre nous se sont étonnés qu’il ne l’ait pas fait plus tôt.
6. Zakharchenko, premier ministre de la République du Donetsk, a dit que le Mémorandum de Minsk ne s’appliquait plus. Ceci n’est pas le même document que le Protocole de Minsk, qui était l’accord de cessez-le-feu original accepté le 5 septembre 2014. C’est plutôt le document technique de suivi prétendant établir la ligne de cessez-le-feu et prévoyant le retrait des armes lourdes, qui a été accepté le 19 septembre 2014.
Ni le Protocole de Minsk ni le Mémorandum de Minsk n’ont jamais été mis en œuvre. En disant que le Mémorandum de Minsk ne s’applique plus, Zakharchenko a autorisé la NAF [Armée des forces de Novorussie] à poursuivre ses opérations offensives, ce qu’elle fait actuellement.
7. Finalement, Zakharchenko a aussi répété que la décision des deux républiques de Donetsk et de Lugansk de se séparer de l’Ukraine est définitive.
Maintenant il se peut que toutes ces discussions, conversations et commentaires soient non coordonnés et n’aboutissent à rien. Peut-être n’y a-t-il eu aucun changement de la politique russe. Cependant cela ressemble vraiment à un durcissement de position et donne peut-être des indices que les Russes ont, au moins pour l’instant, abandonné tout espoir dans l’approche diplomatique.
Ils suggèrent aussi de fermer les écoutilles, dans le cas où un autre tour de sanctions serait en préparation.
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Du Financial Times :
Un des principaux banquiers de Russie a averti vendredi qu’une exclusion du pays du système de paiement bancaire SWIFT équivaudrait à une déclaration de guerre.
La suggestion que la Russie puisse être exclue du système SWIFT, lancée par des politiciens occidentaux l’été dernier, à déclenché une alarme qui s’est répandue dans la communauté financière de Moscou.
Les banques russes s’appuient lourdement sur ce système basé en Belgique pour leurs paiements tant domestiques qu’internationaux. Cependant, on a, à l’époque, considéré cette proposition comme étant une sanction trop punitive, décrite comme l’option nucléaire.
En parlant dans un séminaire à Davos vendredi, Andrei Kostin, le directeur général de VTB, la deuxième banque russe, a dit : « S‘il n’y a pas SWIFT, il n’y a pas d’opérations de banque… ni de relations, cela signifie que les pays sont au bord d’une guerre, chaude ou froide. » (...) « Le jour suivant, les ambassadeurs russes et américains devraient quitter les capitales, » a-t-il ajouté.
Les commentaires de M. Kostin font apparaître à quel point le régime de sanctions de l’Ouest suscite un sentiment de colère et de défi au sein de l’élite politique et économique russe.
Je ne pense pas que la situation changera, même si vous « pressez encore plus la Russie, » a-t-il dit, indiquant que le pays avait décidé de réduire sa dépendance aux systèmes de paiement occidentaux comme SWIFT. « Nous avons déjà créé une alternative domestique au système SWIFT … et nous devons créer des alternatives au niveau international. »
Il a attiré l’attention sur les efforts en cours de la Russie et de la Chine pour créer une plate-forme d’échange financiers indépendante, à l’abri du contrôle occidental.
Igor Shuvalov, le vice-premier ministre de Russie, a répercuté ce thème. « Nous développons notre vecteur oriental« , a déclaré M. Shuvalov, indiquant que bien que les efforts pour construire des liens avec la Chine aient été en cours avant la crise, ils s’étaient radicalement intensifiés depuis le début des sanctions, étant donné que la Russie à cherché des alternatives à l’Ouest.
M. Shuvalov a dit que les pays appelées les Brics (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) étaient aussi prêts à s’entraider en cas de crise financière. « Des grands investisseurs chinois arrivent chez nous« , a-t-il affirmé.
Le pivot vers l’Asie est devenu une partie clé de la politique étrangère de Vladimir Poutine depuis la panne dans ses relations avec l’ouest sur l’Ukraine. Bien que plusieurs accords vedettes aient été signés, comme le contrat de 400 milliards de dollars pour fournir du gaz russe en Chine pendant trente ans en mai dernier, peu de décideurs ou hommes d’affaires russes croient que la Chine puisse sauver l’économie russe d’une récession douloureuse.
« La situation présente donne l’impression d’être plus douce que [la crise financière de 2008-2009], mais nous entrons dans une longue situation de crise , » a dit M. Shuvalov. Il a toutefois ajouté que la pression étrangère ne parviendrait pas à modifier la direction politique du pays.
« Nous survivrons à n’importe quelle privation dans le pays – nous mangerons moins de nourriture, et utiliseront moins d’électricité, » a-t-il dit.
Selon Alexei Kudrin, un ancien ministre des Finances respecté, la Russie pourrait voir des sorties de capitaux de 90 milliard de dollars cette année après un record de 151 milliard de dollars en 2014. « Nous devrions clairement comprendre le prix que nous payons pour les sanctions », a-t-il affirmé.
Traduit par Jefke relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
http://lesakerfrancophone.net/un-jour-cle-dans-le-conflit-ukrainien/
Igor Shuvalov
11:00 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, russie, novorossia, vladimir poutine, alexandre zakhartchenko, igor shuvalov, sanctions contre la russie, système swift, banksters
14/01/2015
Entretien entre Igor Strelkov et Gennadiy Kazantsev...
10:18 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, ukraine, novorossia, novorossiya, donbass, guerres, guerriers, igor strelkov, gennadiy kazantsev
11/01/2015
Guillaume Faye : Pour une grande politique russe de la France
Pour une grande politique russe de la France
La stratégie de provocation anti-russe
Refusons d’abord la propagande qui vend l’idée d’un régime russe dictatorial dirigé par le monarque Poutine qui serait, en outre, un fauteur de guerre. Les fauteurs de guerre sont du côté du gouvernement de Kiev, de ses milices financées par des oligarques (bataillons Dnipro et Aïdar), du Department of State et des dirigeants européens qui les soutiennent. Les crimes de guerre contre les populations civiles (voir autres articles de ce blog), notamment par bombardements contre des zones résidentielles s’ajoutent aux tortures infligées par les troupes et milices du gouvernement de Kiev (je ne dis pas ”ukrainiennes”) envers leurs prisonniers. Ils sont superbement ignorés par les médias et les gouvernements occidentaux pour lesquels tous les torts sont du côté russe. Vladimir Poutine a raison de dire que l’Europe (et la France) ne sont pas indépendantes et suivent la politique étrangère des USA, contraires à leurs propres intérêts.
Le but logique et compréhensible de Washington est d’affaiblir à la fois la Russie et l’Europe péninsulaire. Encercler la première (d’où l’élargissement de l’Otan aux anciens pays du bloc communiste), neutraliser la seconde, interdire toute ”Maison commune” euro-russe. C’est une stratégie naturelle de la thalassocratie américaine – et de son supplétif britannique– ainsi que d’empêcher la naissance d’un concurrent géostratégique et géoéconomique euro-russe. Réchauffer l’ancienne guerre froide (1949-1991), c’est le but. La contradiction des gouvernements américains, depuis la fin de la terrible guerre de Sécession, c’est, sous le prétexte d’un ordre pacifique international, d’avoir sans cesse besoin du bellicisme – à ne pas confondre avec lemilitarisme. Pour des raisons à la fois morales et économiques. Ce bellicisme est légitimé par le concept de ”leadership”, nécessairement moral et positif (le sheriff mondial), qu’on pourrait traduire par le néologisme dirigeance (aptitude légitime à diriger) dont le ”soft power” est le centre.
Robert Steuckers, dans plusieurs textes géopolitiques et historiques, a été le meilleur analyste de ce ”soft power” US, qui se transforme d’ailleurs aisément et maladroitement en ”hard power”, avec l’US Air Force et les interventions armées. Steuckers a démontré la puissance de ce ”soft power” qui, par des moyens culturels et économiques, financiers, diplomatiques, n’a de cesse – surtout depuis la fin de l’URSS – que de poursuivre trois buts : 1) empêcher la remontée en puissance de la ”nouvelle Russie” post-soviétique et la forcer à redevenir une puissance régionale limitée, ”non-patriote” ; 2) interdire à l’Europe toute velléité d’indépendance économique et géostratégique et notamment de se doter d’un système de défense commun hors OTAN ou d’un espace économique continental protégé ; 3) contrer à tout prix une union euro-russe, en particulier dans les domaines commerciaux, techno-militaires, énergétiques, diplomatiques.
Les provocations anti-russes continuent donc : non seulement il est question d’alourdir les sanctions économiques, alors que Poutine ne se livre à aucun acte hostile contre Kiev et qu’il propose au contraire toutes les fournitures de gaz pour l’hiver et qu’en décembre il a reconnu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais le gouvernement ukrainien et les cercles atlantistes accélèrent les négociations pour le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce qui est évidemment inacceptable pour Moscou ; et ce qui revient à une déclaration de guerre soft. Complètement irresponsable, le gouvernement de Kiev – en particulier le Premier ministre extrémiste Iatseniouk – provoque Moscou. Il espère, il veut un affrontement avec la Russie et aimerait y entraîner les Occidentaux.
La grande erreur de l’Allemagne de Mme Merkel
L’Allemagne est beaucoup trop soumise aux Etats-Unis parce que Mme Merkel est russophobe du fait de ses souvenirs de la RDA ; elle confond l’URSS et la Russie. De Gaulle avait compris, à l’inverse, que l’URSS n’était ni plus ni moins que la Russie impériale. Willy Brandt et Schröder avaient saisi que l’Ostpolik est indispensable à l’Allemagne et à l’Europe. Angela Merkel qui, au début de la provocation ukrainienne, était réticente aux sanctions contre la Russie, a cédé aux injonctions de Washington. Elle a confirmé le fait que, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne s’aligne sur la diplomatie décidée sur les rives du Potomac. Cette position de Mme Merkel nous indique que, si elle a une bonne vision des solutions économiques pour l’Europe sur le désendettement et l’orthodoxie, elle se méprend sur la politique étrangère.
La Chancelière a rompu avec la politique de Schröder d’ouverture vers la Russie. Elle a sacrifié les intérêts économiques allemands, au nom de bonnes relations avec une Pologne dominée par un gouvernement russophobe et atlantiste et par crainte d’affronter le suzerain américain. Mme Merkel défend une vision de l’Allemagne beaucoup trop atlantiste et, de plus, complètement inconsciente vis-à-vis du péril démographique et migratoire. Elle n’a pas compris que son cher pays est en train de mourir, tous doucement.
La crise ukrainienne a déjà une conséquence catastrophique : affaiblir les relations et les projets, notamment économiques, diplomatiques et stratégiques entre l’UE (surtout l’Allemagne et la France) et la Russie. Le projet de ”l’axe Paris-Berlin-Moscou” s’estompe. La Russie, échaudée par les sanctions économiques de l’Occident, se lance dans une ”Ostpolitik” en direction de la Chine, de l’Asie centrale, de l’Iran, de l’Inde. Or l’intérêt de la France et de l’Allemagne est non seulement de développer un flux d’investissements en Russie mais de privilégier les fournitures d’hydrocarbures russes par rapport à celles des Arabes du Moyen Orient. L’idée de ”Maison commune”, d’espace euro-russe, qui est pourtant notre géopolitique naturelle, s’efface. Fedor Loukianov, politologue, écrit : « la Russie ne rompt pas avec l’Europe. Toutefois, le tournant qu’elle opère vers l’Est et l’Asie est inévitable, d’autant plus que l’Occident la pousse dans cette direction » (1) Les sanctions économiques contre la Russie, ordonnées par Washington, sont globalement pénalisantes pour la France, l’Allemagne et la zone euro mais favorisent l’économie US. C’est une erreur économique majeure.
La France aux abonnés absents
Vis-à-vis de la Russie, depuis le début de la crise (”provocation”) ukrainienne, la politique étrangère française a été inexistante. Elle s’est alignée sur les injonctions US et a cédé aux pressions de Bruxelles et à celles de l’Allemagne et de la Pologne. François Hollande a essayé de calmer le jeu, notamment en rencontrant Poutine le 6 décembre pour négocier et redonner vie au cessez-le-feu (protocole de Minsk de septembre dernier) mais, en même temps, il ne parvient pas à décider de la livraison des BPC de la classe Mistral. Cette lamentable affaire des Mistral démontre de manière claire la dramatique perte d’indépendance de la France. Qui, en décidant de surseoir à la livraison des navires, rompant un contrat signé et payé, a cédé aux pressions américaines, dont l’objectif depuis les années 60 est de casser l’outil militaro-industriel français concurrent. Notamment en faisant obstacle, avec acharnement, aux exportations militaires françaises, y compris au sein de l’UE.
L’historien russe Alexandre Verchinine résume la situation : « Que voyons-nous en 2014 ? Un effondrement de grande ampleur de tout l’édifice des relations entre la Russie et l’Occident. Avec ou sans les Mistral, Paris n’est déjà plus un médiateur ». (2) En obéissant à Washington sur l’affaire des Mistral et des sanctions anti-russes, Paris a perdu son crédit de puissance indépendante que De Gaulle avait forgé.
L’affaire de la vente des Mistral était un scandale pour Washington et tous les gouvernements atlantistes de l’UE (dont les Polonais et les Baltes) car « à travers cet accord, Moscou a pénétré au cœur du saint des saints du bloc occidental : la coopération militaro-technique, considérée comme la forme la plus élevée de collaboration entre les États », poursuit Alexandre Verchinine. Une coopération militaro-industrielle entre la France et la Russie est inacceptable pour les Anglo-Saxons comme pour la Pologne et les pays baltes. Avoir cédé sur ce plan enlève à la France une partie de son statut international.
La réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, initié par Chirac –prototype du pseudo-gaulliste– a été une erreur majeure, une bourde dévastatrice de politique étrangère. Et ce, au moment même où l’URSS disparaissait ainsi que le Pacte de Varsovie ! Les conséquences de cette gaffe monumentale furent triples : 1) compromettre un rapprochement historique avec la Russie et la construction d’un axe continental Paris-Berlin-Moscou qui aurait pu naître progressivement, ainsi que la possibilité d’un système de défense européen indépendant ; 2) sonner le glas d’une politique étrangère française autonome ; 3) détruire l’image de la France comme puissance non-alignée sur l’américanosphère et donc nuire à sa position économique et stratégique.
Les trois dangers pour la France, qui peuvent signer sa disparition au XXIe siècle sont 1) Une islamisation et une invasion migratoire de colonisation ; 2) une soumission à la politique étrangère de Washington ; 3) un système socio-économique de type collectiviste (État Providence exsangue, surendetté, surfiscaliste ) dans un écosystème européen et mondial concurrentiel, ce qui paralyse l’économie et paupérise la société.La Russie réelle
Présenter la Russie comme un danger est donc un absurde mensonge. Un faux problème. Tout d’abord, l’idée que la Russie post-communiste n’est pas démocratique, dirigée par un néo-Tzar nommé Poutine qui serait un clone soft de Staline, est une position étrange, défendue par d’anciens gauchistes (trotskistes ou maoïstes) reconvertis dans les ”Droits de l’Homme”.
La Russie est en réalité un pays démocratique (contrairement à la Chine et aux pétro-monarchies du Golfe) qui a réussi à se libérer du communisme soviétique sans crise majeure, un exploit historique, mais dont l’État de Droit fonctionne de manière autoritaire – bien moins que sous la monarchie et le communisme d’ailleurs – ce qui correspond à la tradition russe et ce qui est inévitable dans un pays de dimension continentale. La Russie a surmonté la période communiste et son système économique obsolète mais son problème majeur est la construction d’une économie diversifiée qui ne repose plus uniquement sur le pétrole et le gaz, aux ressources fluctuantes.
Dans l’histoire récente, à aucun moment la Russie n’a attaqué les autres. Au contraire elle a été agressée à deux reprises, d’abord par la France napoléonienne puis, en 1854 en Crimée par les forces franco-britanniques, et enfin par l’Allemagne hitlérienne ; elle a vaincu à chaque fois. Ni Napoléon, ni Hitler n’avaient pris conscience que la Russie est invincible. Du fait de l’immensité de son territoire et de la ténacité de son peuple ; mais aussi de la particularité de sa langue et de sa culture. Washington a décidé de mener une guerre ”soft” contre la Russie., en réanimant la guerre froide. Il ne s’agit plus de lutter contre le ”communisme”, disparu, mais d’empêcher la reconstitution d’une grande puissance.
Ni l’Ukraine, ni la Pologne, ni les pays baltes n’ont quoi que soit à craindre de la Russie. Ils sont victimes d’une propagande qui leur fait très habilement croire le contraire. La Russie ne possède aucun intérêt à agresser ses voisins, ni à annexer les oblasts de Donetsk et de Louhansk, régions pauvres qui grèverait le budget. Bien sûr, la Russie connaît d’immenses faiblesses ; mais qui n’en a pas ? Mais sa force – que la France devrait posséder – c’est qu’elle est patriote.
Les 7 axes d’une politique russe de la France
Dans ces conditions, quelle devrait être la politique étrangère de la France vis-à-vis de la Russie ? Cela supposerait d’abord une vision claire et constante d’une politique étrangère, ce qui, depuis De Gaulle et Pompidou, n’est plus le cas. Et ensuite de manifester un peu de courage et moins de pleutrerie. Voici les sept axes que je propose
1) Refuser de valider et de s’associer à toute sanction économique (financière et commerciale) imposée par l’UE et les USA contre la Fédération de Russie même au prix d’un désaccord majeur avec la Chancellerie de Berlin. Après tout, une ”crise” avec Berlin, les fonctionnaires de Bruxelles, Washington et Varsovie serait moins graves qu’une brouille durable avec la Russie. L’intérêt de la France et celui de l’Europe passe avant le fait de plaire ou de déplaire à tels ou tels gouvernements ou oligarchies.
2) S’opposer définitivement et clairement à toute extension de l’OTAN à de nouveaux membres, en particulier l’Ukraine ou la Géorgie. La France n’a pas été claire sur ce point.
3) Opérer un retrait français du commandement intégré de l’OTAN (retour à la doctrine gaullienne) et œuvrer pour un système de défense européen commun qui aura vocation à moyen terme à associer la Russie. Il s’agit de construire progressivement un système continental euro-russe de sécurité et de défense communes.
4) Initier une vaste coopération techno-militaire entre la France et la Russie. Et essayer d’y associer l’Allemagne et d’autres partenaires européens. Il faut non seulement livrer les Mistral mais poursuivre la coopération et les projets communs dans les autres domaines, militaires et civils de pointe, aéronautiques, spatiaux, numériques, etc.
5) Plutôt que le pacte de libre-échange avec les USA, en préparation, et qui ressemblera aux ”traités inégaux” jadis passés au XIXe siècle avec la Chine, il faut négocier un traité de libre échange avec la Russie et les pays membres de la CEI. L’objectif final, à long terme, est la constitution d’un espace semi autarcique euro-russe de co-développement diversifié.
6) La France doit reconnaître le rattachement de la péninsule de Crimée à la Fédération de Russie comme on a reconnu en 1918 le retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Et elle doit aussi organiser une conférence internationale pour régler une fois pour toutes le problème de l’Ukraine qui, comme jadis celui de l’Irlande du Nord – mais en plus grave– est un furoncle infecté.
7) Réinstaurer une Commission permanente franco-russe, sur le modèle créé par De Gaulle de la ” grande Commission franco-soviétique”.
Conclusion : Pax europeana et ”hérisson géant ”.
Serait-ce une provocation contre les États-Unis ? Non, car cela ne menacerait nullement leur sécurité mais seulement leur hégémonie, cette dernière n’ayant aucune légitimité. Les Etats-Unis ne doivent pas être considérés comme un ennemi mais seulement comme un adversaire et un compétiteur. Ils ne sont forts et dominants que de la faiblesse soumise des Européens, entièrement responsables de leur sort. D’autre part, face à une alliance déterminée euro-russe, Washington ne commettrait pas la folie de s’y opposer frontalement. Il négocierait et, au final, coopérerait. Car l’ ”impérialisme américain” n’est efficace qu’envers les faibles. Seule la force génère la paix.
Une telle politique de coopération stratégique et économique euro-russe, initiée par la France (et ses partenaires de l’UE) ne pourrait être que très progressive. Elle devrait rassurer la Pologne, les trois pays baltes et d’autres d’Europe centrale qui se méfient de la Russie, ainsi que l’Ukraine : une alliance euro-russe globale, à la fois stratégique, diplomatique, économique, militaire, technologique serait la meilleure garantie d’une pax europeana au sein de la Maison commune. Il faut rappeler l’expression parlante inventée par Robert Steuckers de « hérisson géant » pour désigner l’alliance euro-russe à venir : une puissance globale, inattaquable, dissuasive, pacifique, protégée et respectée pour sa force tranquille. Qui s’y frotte s’y pique.
Il s’agirait, pour une véritable grande politique étrangère française, de persuader nos partenaires européens de trois choses absolument essentielles : 1) notre sécurité ne dépend que de nous-mêmes, peuples apparentés, de l’Ibérie à la Sibérie, et de notre entente ; et elle sera mieux assurée si nous pactisons entre nous. 2) Les gouvernants US ne pourront et ne voudront jamais être notre protecteur naturel. 3) La véritable menace ne provient pas de la Russie mais de cette réalité archéofuturiste que vous avez sous les yeux, cette marée qui monte à vos portes – surtout en Europe de l’Ouest– et qui va constituer le principal problème : les flux migratoires incontrôlés ; qui vont dissoudre notre identité en moins d’un siècle.
Menace russe ou chance russe ? La Russie est l’exemple d’un peuple et d’un État à la force profonde qui, en dépit du communisme a su conserver l’identité et le patriotisme. Les Américains ? À terme, l’intérêt des USA est de s’aligner sur une position euro-russe. Et de coopérer avec nous. L’Amérique, en tant que telle, a vocation, contre son propre gouvernement, à s’entendre avec l’alliance euro-russe. Nos racines ethno-cuturelles profondes ne sont-elles pas exactement les mêmes, en dépit de différences mineures ?
Guillaume Faye, le 05 janvier 2015.
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(1) Fedor Loukianov, Président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense.« Un demi-siècle après, une nouvelle ”Ostpolitik”, mais conçue à Moscou » In Rossiykaya Gazeta, 17/12/2014, distribué parLe Figaro.
(2) Alexandre Verchinine : « Mistral : précédent à méditer » Ibidem.15:38 Publié dans Blog, Eurasie, Histoire de France, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, russie, axe paris-berlin-moscou, otan, usa, russie réelle, pax europeana, hérisson géant, guillaume faye
04/01/2015
Givi answers questions of Georgian journalist
Source : Kazzura
11:11 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Новороссия, novorossia, novorossiya, donbass, donetsk, géorgie, russie, givi, battalion somali, soldat, soldier, guerrier
13/12/2014
Igor Strelkov, Interview to PolitNavigator.
Igor Strelkov, interview to PolitNavigator / 01-12-2014.
http://www.politnavigator.net/
English translation by Kazzura.
https://www.youtube.com/user/wintersodomy
http://wintersodom.tumblr.com/
Alexandr Chalenko: As far as I know, steppe and thermal-vision devices have made light weapons fights impossible in Novorossia. Because of that the parties can’t get close to each other, so this war is the war of artillery. What’s your opinion about it.
Igor Strelkov: The terrain beyond the urban agglomerations, which are so numerous in Donetsk Republic, is very indented: lots of ravines, heights, tree belts, lows grown with bushes. Lots of mines and waste heaps, which make the area closed.
Now it’s a positional warfare, where there is almost no skirmishes with gunfire, it’s an artillery war.
Alexandr Chalenko: I’ve been told that it’s war in the urban agglomeration, because in the heart of Donbass, leaving one town you etner into another one right away. And there’s civilian population living there…
Igor Strelkov: …understand it, war is war. Population suffered and suffers while the war rages, so the sooner the victory is achieved and the war stops, the sooner civilian population suffering stops.
As for the rest: small group tactics.
Alexandr Chalenko: What does it mean? Explain, please.
Igor Strelkov: See, in war history, in war theory, there’s such concept as basic tactical unit, that has to fulfill certain tactical tasks. The more military craft develops, the more combat vehicles are improved, the bigger grows the units’ firepower, the lesser get the tactical units.
Relatively speaking, if one task could be solved by the battalion with its firepower druing the WWI, the same task could be solved by companies during the WWII. Now similar tasks can be solved by mere platoons
In this case, the number of armament and its quality, for example, firing rate, became such, that fire density provided by modern platoon, surpasses or at least is equal to one, that battalion of the WWI could provide
Hence, the large masses of people turn into large targets, basically, that’s what has been shown by the UAF around Slavyansk and Donetsk, when having great numerical superiority and way better equipment Ukrainian troops were helpless before us and suffered heavy losses. Due to their crowdness, because they used to move in large masses, large masses of vehicles, and we have been using it. We used the small group tactics — units up to a platoon or less in numbers. They searched for an enemy, pinned it down and called our artillery, mortar strikes upon it. Because of that enemy suffered very heavy losses comparing to our relatively small casualties.
At the same time, the lesser unit is, the harder it’s to hit it, especially in conditions of suburban and urban areas. Enemy had enormous advantage in vehicles, but he couldn’t implement it, since it was like shooting sparrows with a cannon. It’s useless to use the division of “Grads” against the dispersed infantry team. Maybe someone will get hit, but anyway the efficiency would be really low
Alexandr Chalenko: For example now they can’t take the airport in Donetsk. What’s the problem? Why the fights take so long? What would Igor Strelkov do to take the airport under his control completely?
Igor Strelkov: I wouldn’t storm it at all
Alexandr Chalenko: Why?
Igor Strelkov: What for?
Alexandr Chalenko: Because it was believed before the militias started taking it under their control, that Donetsk had been shelled from the airport territory as well as from Peski and Avdeyevka.
Igor Strelkov: Do you imagine the map for yourself? When you manipulate with such names like Avdeyevka, Peski, airport, you don’t imagine yourselve the connection. Adveyevka is a rather large town with 50 thousand population. Peski’s also a rather big settlement. It’s urban type settlement which is abutting to the city. Airport is located between them on a rather large distance. It’s not a single agglomeration.
Artillery can’t be at the airport, Peski and Avdeyevka at the same time. It’s either in one place or in the onether.
Alexandr Chalenko: So were there any artillery in the airport?
Igor Strelkov: There were artillery spotters there. Indeed, artillery was deployed in Peski and in Avdeyevka. The thing is that, to take the airport, you should simply eliminate this artillery. Object for the assault has been chosen formally by people, who don’t understand a thing in the military art, it was a strike against the consequence, not the reason. To take the airport they had to eliminate the reason, destroy the artillery positions in Peski and Avdeyevka beforehand. Then airport could be taken without any problems.
And now, we have a situation when all infantry attacks at the airport are being repelled by the barrage of artillery that is out of reach.
Alexandr Chalenko: Okay, why it wasn’t clear to those, who had been planning these operations?
Igor Strelkov: Let’s say that these people don’t differ from you in the level of military knowledge and operation planning much.
Alexandr Chalenko: And Motorola?
Igor Strelkov: Motorola is good soldier, brilliant commander on the platoon level. He fulfills the tasks give to him. In this case we’re dealing with strategic decision, with those, who have thrown Motorola and Givi to fight in the airport to take which, was determined as the priority objective. I don’t know who made such decision. I was absent at that time. It was clear for me that it’s not a proper object from the beginning. Attack at the airport is not only unnecessary, it’s harmful, since the best units for the former Slavyansk brigade got scratched and suffered losses there. Without any sense.
See, once they launch an attack, enemy calls the artillery strike.
Alexandr Chalenko: Do I get it right, that this task is possible to be solved?
Igor Strelkov: Yes it is, but not with the forces of infantry units. They have to act with the support of armored vehicles, but since all the vehicles of Slavyansk brigade have been taken to “Oplot” by Zakharchenko, he decides what to do with them.
Alexandr Chalenko: Many of your critics say that Strelkov — is just a mere FSB lt. colonel, so he has no experience of army operations planning. What can you say about it?
Igor Strelkov: Indeed, I’m an FSB colonel, so I’m fine about it, but generally, I wouldn’t advise to call a military with the rank 1 step lower that he is. For the military, ranks have greater value than for civilians. Basically that’s what military hierarchy is built on.
Of course it was difficult for me to command units and subunits, when army grew there were several thousand men in it, and front has been stretched for dozens of kilometers. Naturally we couldn’t create a solid frontline with such small forces.
Alexandr Chalenko: Do you have an army experience of leading such units?
Igor Strelkov: I don’t have such experience, I had experience as a commander of small units, but happened to plan the special operations for 80-100 men. I used to be an operative in field of anti-terrorist operations in Chechnya. I happened to take part in many operations, but to command directly — no. Maximum that I happened to command before were joint operative group of 150 men, for a couple of months in 2005.
And again, units didn’t subordinate to me directly, it was only an operative subordination. I only gave them tasks, which they planned and executed on their own. Now, often, I didn’t understand completely how to organize a certain operation, but instead I had a clear and strict understanding of what I wanted to achieve in this operation.
So, I set the tasks and goals, that had been achievable and they were achieved. Thanks to that, we practically succeeded all enemy plans that were aimed to encircle and eliminate us.
I really lacked the chief of the staff, who could explain what I wanted to soldiers in detail. Basically, all army commanders of high ranks are divided into two categories: chiefs and chiefs of staff. Commander makes a decision, chief of the staff develops it, divides into subtasks. Both job is completely necessary. Far not always good chief of the staff is able to command troops well. And vice versa. For example, it was told about Zhukov in one of his characteristics, that he was a brilliant commander but hates the staff work. Naturally, I don’t compare myself with Zhukov, but, frankly speaking, dislike the staff work too, even more I simply don’t know how to do it. Instead I have a deep understanding of the essence of the guerrilla warfare. I knew qualities of all my units, what they could and what they could not.
At that moment our army was a partisan army. In many aspects it’s still such. It’s not a regular army.
Alexandr Chalenko: What are the differences between them?
Igor Strelkov: On the one hand they’re way more initiative than usual army. On the other hand their discipline is weaker. They solve tasks that regular army overcomes with great efforts. For example to move fast, maneuver, act in field without supplies. These are advantages of the partisan army.
On the other hand they don’t kine sitting in trenches, don’t like sitting in defense, I mean in bad conditions. They’re difficult to lead for those they don’t trust to.
In my opinion, a serious mistake is being made now, when the b regular armies of the Donetsk and Luhansk republics are being built. When they disband already formed units, take from one unit to another. They’re expecting to achieve discipline and subordination to people, who are assigned from above formally. But the army, in its essence, is still a volunteer army. There are no mobilized there. And to arrange without taking this specifics, the formed traditions, into account brings serious harm, since people are losing their motivations. They don’t trust their new commanders, those, who they don’t know.
Alexandr Chalenko: When I’ve been to Donetsk recently, I talked to soldiers from you Slavyansk brigade. I asked them, who were Igor Strelkov for them. They answered “He is like own father to us”. They’re looking forward for your return. And from other soldiers, I found out that about 200 men of your brigade joined “Vostok” brigade after your arrival to Donetsk. They allegedly were from Kramatorsk. Why did they leave you?
Igor Strelkov: You know, it’s a classical example when journalists uses info from OBS “Odna Babka Skazala” [“One Granny Told”] agency.
Alexandr Chalenko: So it has never happened?
Igor Strelkov: 200 men didn’t leave me. One mortar battery joined “Vostok” in the moment of the crisis around Shakhtyorsk. Later returned us the mortars, but soldiers stayed in “Vostok”, they were sent to Shakhtyorsk to support Tsar’s battalion [ed. Tsar — Vladimir Kononov’s callsign]
They’ve got persuaded by someone that we were abandoning Donetsk and they’ve heard that Khodakovsky promised to defend Donetsk until his last drop of blood. They decided to join him because thought that he wouldn’t retreat for sure.
Alexandr Chalenko: They were locals.
Igor Strelkov: Well, yes, our brigade consisted of locals on 90%. It’s a particular example of what the rumors might be.
Units left Kramatorsk by the order of their direct commanders, thinking that they were executing my order, and part of the commandant company left to Izvarino and has been holding corridor there. In my turn, I though that they were all deserters. Later I found out that turns out they were deceived by their commanders, who later appeared on the Russian territory. That…
Alexandr Chalenko: Babay?
Igor Strelkov: Babay. That’s a one rather anecdotic character. But that’s the specifics of the partisan warfare : constant revolts and rebellions.
Alexandr Chalenko: And why haven’t you got in a good terms with other militia commanders — Zakharchenko, Khodakovsky? I even remember that your comrades wrote about them, that they were going to surrender Donetsk …
Igor Strelkov: You can’t make everyone silent [ed. Igor Ivanovich uses idiom here, literally it’s “You can’t cover every mouth with shawl”]. My comrades are free to say whatever they want to. I’ve never said anything like that myself. Though, indeed it looked like the town might be surrendered.
Get me right, when Slavyansk brigade, all torn, dirty, right from the trencehs entered Donetsk city… people had been fighting for several months, constant shellings every day and night. And so they enter Donetsk. There’s a Kiev government assigned mayor sitting there, no one touches him. Ukrainian police patrols the roads with the state cap badges. And “Vostok” with “Oplot” just stand on the checkpoints. And there are no barricades. You can enter the town. Vehicles would enter and no one would stop it. Donetsk hadn’t fight then and no one was preparing to.
I got an impression, that before our withdrawal from Slavyansk, Ukrainian side didn’t even plan to storm Donetsk, they thought that it would return back to them without a fight.
Alexandr Chalenko: Are these only you impressions, or you had a more precise info that Donetsk had been prepared to be surrendered to Ukraine without a fight?
Igor Strelkov: I’ve never had any precise info about it. Especially when they say that I’ve exchanged Slavyansk for Donetsk, that’s a completely false opinion. I exited Slavyansk not because I wanted to seize Donetsk. Furthermore, I didn’t want to go to Donetsk, commanders who stayed there had been fighting each other. I didn’t want to get into this cloaca, but I had to do it.
There was Russian Orthodox Army split in two acting there. Each part had about 100-150 men. There was “Oplot”, there was “Vostok”, there were Cossack units. There were Bezler’s men. There was a miners’ division, there was “Kalmius” battalion. No one subordinated to no one and didn’t cooperate with each other. Some of them took part in combats, some not. There was a small unit that subordinated to me.
Alexandr Chalenko: You said that you didn’t want to enter Donetsk, where did you want to go after leaving Slavyansk in this case?
Igor Strelkov: I meant that I didn’t want to enter Donetsk to seize power there. That’s what I was talking about. We left Slavyansk because we had to, to avoid the defeat. We had already really been in the complete tactical encirclement. There was the last tiny gap left, the last dirt road, which was uncomfortable and shot through. It could be bloked any moment.
We practically had no artillery rounds. Had no shells for mortars. We had problems with anti-tank weapons. We still had some ammo for the small arms. But the problem was that, that enemy has practically stopped using infantry against us after the fights near Yampol where they suffered heavy losses.
Alexandr Chalenko: And the artillery war started…
Igor Strelkov: Artillery and tanks had been effective to use against us when we had nothing to answer them with. While we had mortar shells and artillery rounds we could hold them somehow. But at the moment we left Slavyansk I had 57 mortar shells. By that moment I had two tanks, but I had less than 1 allowance of ammunition per tank, there were about 35 rounds overall. That’s now a war. Enemy had about 100 armored vehicles, about 30 tanks among them, at the Nikolayevka direction only. There was a completely equipped battalion-tactical group with means of enforcement and massive artillery support. And they strictly used tactics under Nikolayevka. Our grenade launchers failed, more than 20 GLs, all failed. They simply forced our militias into the town and started shelling them with artillery. 5-floor buildings were destroyed to the ground. Armor and artillery. The same situation could repeat in Slavyansk. Taking enemy advantage into consideration we were able to cause them losses only maneuvering all the time. As I said, the small group tactics. When we had no place for a maneuver we could go into defense. In stationary position, when we got surrounded with mine fields and razorwires we couldn’t cause them any serious losses.
Alexandr Chalenko: Let’s dispel another myth of the “OBS” news agency. I’ve heard such a pretension to you in Donetsk, that, when leaving Slavyansk, you didn’t destroy the arms depots.
Igor Strelkov: I simply can’t comment such nonsense. When we were leaving we hadn’t got anything left. We had 6 rounds for our joint artillery division of 9 guns. Which depots? Everything we got via “voentorg”, everything we managed to find in other sources, everything had been sent into fight right away.
Khodakovsky and Zakharchenko had depots. From time to time we had to ask them something for our artillery and tanks.
Alexandr Chalenko: And did they give it to you?
Igor Strelkov: Gave. but not to me, to commanders who got supplies via personal contacts. Zakharchenko used to be subordinate to me at first, until he wasn’t assigned a prime-minister. Khodakovsky didn’t cooperate. Categorically. Simply hadn’t engage in any contact. And since I had other tasks than taming rebellious officers. They sat somewhere — and fine with that. Defended their section — and fine with that. God grant that they would defend it on.
Alexandr Chalenko: Which advantages and disadvantages does the Ukrainian army have?
Igor Strelkov: stable in defense. The very same Russian soldiers. Though they think of themselves as some ancient Ukrs, Ukrainians, or who knows what else. In fact, they are Russian people. They are unpretentious, ready to endure hardships. Basically, all the qualities of the Russian soldier. Fail to see any other strong points in Ukrainian army.
Everything else — result of 23 years of ruination, the same as we had, multiplied on their mentality. Their chiefs… out of any critics. Middle officers — more or less.
Alexandr Chalenko: It’s believed that there were private military companies fighting against you in Slavyansk. Was it so?
Igor Strelkov: can’t say that they were fighting…
Alexandr Chalenko: But they had been there?
Igor Strelkov: they had.
Alexandr Chalenko: Which ones? Polish? American?
Igor Strelkov: I’ve been told about Poles. But also that there weren’t only the Poles there. Again, when you don’t have the corpses with documents you can talk about it very approximately. Why I say that there were PMC troops on Karachun is because I we had messages from Andreyevka, closest village, residents that they went down there to the local shops. Residents told that they were Poles. But they served only as observers and sentry. Maintained thermal vision devices and guarded ATO HQ and HQs of the units that fought against us in Slavyansk. But whether they were on the front lines or not… to prove that we had to achieve a serious military victory capturing enemy territory.
Alexandr Chalenko: Why such little number of locals has been enlisted to your brigade?
Igor Strelkov: Volunteers hadn’t been provided with rifles, nor with boots, nor with uniforms. I had nothing to arm people with. And basically volunteers are always few. Consider the example of the previous Civil War. There were extremely small number of volunteers from both sides. The one who succeeded to conduct mobilization more effectively won. Why did the Reds [ed. Red Army, Bolsheviks] win? Because in critical moment they had more resources that allowed them to conduct the mass mobilization. Yes, they were extremely unstable troops that had been surrendering all the time, but they always had new ones to put instead. Soviet government got all the main arm depots of the Russian Empire. The main military factories happened to be on the territory they controlled. And the most imporant — the apparatus of the former Tsar army got into their hands. Military specialists and all institutions.
In Donbass it’s the same picture as always. And if, God forbid, the war starts in Russia, exactly the same is going to happen. Most of people don’t want war and don’t want to fight And that’s how it should be. Imagine if everyone wanted to fight, what would happen. Some nightmare. Nothing like that is ever going to happen and thank God for that.
But if on a one fine day you get a summon letter you’ll have to go to the recruitment office regardless whether you want it or not. You’ll have a choice: ten years of jail, or, you’re welcome: pack your things and ahead to war. Basically, that’s the way Ukrainian army is mobilized now. Nobody wants to fight there too, but they’re mobilized and sent to fight.
If I had enough weapons and specialists in Donetsk, I would launch the mobilization. First thing that minister of defense had to do was the mobilization. But I had no resources at all. So we had to take only the volunteers, but we hand’t got enough equipment even for the all volunteers. By moment I left Donetsk I still had 150 unarmed men, however I had already had several thousand men army. As far as I know 27 or 28 thousands enlisted in May. They were ready to fight in militia. But there was nothing to arm them with.
I had to assign them a commander, but commanders didn’t come. Most of the reservist officers, the soviet among them, evaded.
Like in Russian in 1991, when they surrendered their own state. Practically no one stood up for then.
Alexandr Chalenko: Excuse me, but you hadn’t stand up then either.
Igor Strelkov: Excuse me, I hadn’t been an officer then too. I was a student. By that time I hadn’t even taken the oath, but they had.
There was a very little number of officers in Slavyansk.
Alexandr Chalenko: Have you talked to them?
Igor Strelkov: Yes. At first the Afghanistan Veterans Union came. 24 men came. 6 officers among them. They told that “Yes, we are ready to serve. At the barricades close to house, that it”. I answered “No, thanks. The ones who enlist will be serving as in the army, because I don’t need those who would stand on the barricades. I need people who would be ready to follow orders”. 3 men came back on the next day, only one officer among them. Everyone else decided that it wasn’t comfortable for them.
Alexandr Chalenko: When In Ukraine they say that NATO will be arming Ukrainian army with their weapons, how serious is such info? Because Soviet and NATO standards are different. They’ll have to re-educated, re-train. And NATO armament supplies cost a lot.
Igor Strelkov: I think they won’t be rearming. They don’t need it. They have plenty of any vehicles. Enough for 3 more wars like this one. Besides, now the arms depots in Poland and Hungary are opened for them.
Alexandr Chalenko: Soviet vehicles.
Igor Strelkov: Poles, Czechs, Hungarians will be rearming, switching to the NATO standards.
Alexandr Chalenko: What’s, in ideal, is required to defeat the Ukrainian army, after all?
Igor Strelkov: It’s impossible to achieve victory fighting half-heartedly [ed. literally, “half-fighting, or 1/4-fighting”]. To defeat Ukrainian army you have to fight. Ukraine, even in its pitiable condition has way more resources than DPR and LPR. Donetsk and Luhansk Republic won’t be able to defeat Ukraine on their own.
Source : http://wintersodom.tumblr.com/post/104167107707/alexandr-chalenko-as-far-as-i-know-steppe-and
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