Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/10/2015

Les véritables commanditaires du terrorisme dans le monde...

L’opération russe en Syrie révèle les véritables commanditaires du terrorisme dans le monde.

 

Fort Russ / Traduit du russe en anglais par Kristina Rus, 6 octobre 2015. 

 

-----------------------------------------

 

L’opération russe en Syrie a débuté il y a moins d'une semaine, mais les premiers résultats sont là. Les pertes terroristes se comptent en milliers, des infrastructures sont détruites et, en outre, la Russie a montré au monde entier qui sont les parrains du terrorisme mondial, ont dit des experts à hакануне.ru. 

 

L'opération militaire des troupes russes en Syrie contre les miliciens de l’ISIL a commencé il y a moins d'une semaine, mais même en ce court laps de temps un certain nombre d'événements marquants se sont produits. Il y a d'abord la déclaration conjointe de sept pays, France, Allemagne, Qatar, Saoudie, Turquie, Royaume-Uni et USA, se préoccupant du renforcement de la Russie dans la région. Un certain nombre de pays, en particulier les USA, ont pondu des déclarations passablement agressives à propos de la mission russe en Syrie. 

 

« Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais le ton est clair. Voici le point : En réalité toutes les déclarations faites aux USA corroborent que l’ISIL est une subdivision informelle de leur pays. Cette armée terroriste a été créée pour éviter les forces de défense (notamment les forces nucléaires), afin de mener des opérations à différents endroits du globe. Dès que l'armée de l'air russe a commencé à infliger des coups sérieux, les Américains ont commencé à piquer une crise, les miliciens de l’ISIL leur demandant de l’aide. Au moment de notre intervention, les agissements américains ont montré qui fournit la « couverture » et qui a besoin de ce cancer terroriste. Le monde entier a vu le visage des parrains du terrorisme mondial et constaté que la coalition dirigée par les USA est une imposture sur la toile de fond de la scène mondiale », a observé sur hакануне.ru l’expert militaire, le colonel Alexander Zhilin. 

 

Il a relevé que jusqu'à présent, l'avancée de l’ISIL en Irak et Syrie était due en grande partie au fait que personne n’opposait de résistance à ses combattants, qui ont à leur disposition l'espace, le renseignement et l'analyse militaro-technique américains. Frappant des cibles insignifiantes ou le désert, même les missions officielles de la coalition anti-ISIL ressemblent à une simulation. Dans leurs efforts de la semaine dernière, les pilotes américains luttant contre le terrorisme se sont montrés pitoyables, leurs raids ayant détruit deux tractopelles de l’ISIL. 

 

Raison distincte de la réaction agressive des USA, le niveau technique plus haut que prévu des unités russes.

 

« Je vais vous donner un exemple. Plus de 50 aéronefs ont été envoyés en Syrie. Plus de 2 mille personnes ont été amenées par les voies aériennes. Et pas un radar de l'OTAN, dont se font gloire la Turquie, la Bulgarie et d'autres pays, n’a pu les remarquer. Aujourd'hui, les Américains ne voient pas ce que font nos gars. Nous avons développé une technique telle de système de couverture, que le Pentagone en devient tout simplement dingue : Nous les voyons, mais eux sont incapables de nous voir. Il est clair que tous leurs plans ont échoué », a expliqué l'expert. 

 

Pendant ce temps, les pilotes suivent strictement l'ordre du président Poutine, tandis qu’à New York, il proposait de diviser le ciel du Moyen-Orient en secteurs de contrôle. L'incident avec les pilotes israéliens repoussés par les pilotes russes de leur zone, a démontré cela sans ambiguïté. 

 

« Nous avons montré le sérieux de nos intentions, dans l’intervalle, sans perfidie, nous avons alerté tout le monde, y compris Netanyahu, les Américains, etc. Il me semble que nos « partenaires » pensent que la Russie veut, par un coup de poing de morveux, leur couper le souffle. Non, ce temps est révolu. Le niveau du travail de nos équipes est juste un choc total pour les Américains. La bombe de 500 kg lâchée d'une hauteur de 5000 mètres est rentrée par la fenêtre d'un bunker. C’est inconcevable. Je dirais que, grâce à nos équipages qui tournent comme des horloges, nous avons monté un bon spectacle pour tout le monde », a dit Zhilin. 

 

Autre résultat de la première semaine de bombardements sur les miliciens, il a été montré au monde de manière concluante que la Russie possède des armes de précision de haute technologie, et qui plus est, elle est capable de s’en servir professionnellement. 

 

Quant aux pertes des miliciens à la suite des frappes aériennes russes, même les chiffres prudents sont très impressionnants en si peu de temps. Zhilin a cité des chiffres du renseignement israélien et américain, d’après ses propres sources. Selon ces données, pendant les cinq premiers jours de l'opération, plus de 2173 terroristes ont été liquidés. Dans le contexte des déclarations répétées de Barack Obama au sujet de l’« inefficacité » des forces militaires spatiales russes, ces chiffres peuvent être sous-estimés. 

 

Selon le professeur Igor Panarin, analyste politique, au 5 octobre, le nombre de tués, blessés, disparus et désertés se monte à 9389 individus. L'expert explique cette avalanche par le nombre de déserteurs, environ la moitié du nombre total, « les déserteurs fuyant l'Irak, la Turquie, la Jordanie. » 

 

« Le fait qu'ils s’enfuient dans toutes les directions montre une chose : Ils ne combattent pas pour l'islam. Ce sont les mercenaires puants habituels qui se battent pour de l'argent. Des gens peuvent mourir pour leur foi, mais pour ceux qui se battent pour l'argent, cela n’a aucun sens de mourir », dit Zhilin.

 

Parmi les infrastructures détruites le professeur Panarin a cité 13 postes de commandement, 10 dépôts de munitions, cinq camps d'entraînement, cinq dépôts de carburant, cinq nœuds de communication, une base terroriste cachée, le centre de formation spéciale des miliciens, un champ de dépôts de munitions, quatre mini-fabriques d’armements. En outre, un certain nombre de véhicules blindés et systèmes d'armes ont été détruits : 19 chars T-55, 19 BMP, 18 véhicules blindés, quatre lanceurs multiples de roquettes, trois pièces d'artillerie et 16 véhicules. 

 

Autre point important qu’il faut souligner à propos de La propagande occidentale en lien avec le premier raid et la mort d’enfants et de civils :  « La Russie est le seul pays du monde où les soldats sont tenus responsables de leur action militaire à l'étranger. Installé sur les avions, des moyens de contrôle concrets surveillent l’action des équipages, y compris quand ils frappent des cibles. Notre pays s’est en principe engagé à cela, tandis que tous les autres pays, l'OTAN et les USA en particulier, laissent les mains libres à leur armée et ne sanctionnent même pas les mutilations. Ces bandits n’ont rien à nous reprocher concernant tout ce qui touche l’armée », a déclaré Alexander Zhilin. 

 

Fort Russ / Traduit du russe en anglais par Kristina Rus, 6 octobre 2015. 


Original :
 fortruss.blogspot.ca/2015/10/russian-operation-in-syria-revealed.html 
Traduction Petrus Lombard.

 

Via : http://www.alterinfo.net/L-operation-russe-en-Syrie-revele-les-veritables-commanditaires-du-terrorisme-dans-le-monde_a117864.html  

8368228-13117871.jpg

Ne laissant derrière eux que cadavres et désolation...

Les djihadistes reculent en Syrie,

ne laissant derrière eux que cadavres et désolation.

 

10 octobre 2015.

 

 

Le 9 octobre l’armée syrienne aidée de l’aviation russe a libéré le village d’Al-Bahsa des terroristes, dans le nord de la province de Hama. L’équipe de RT s’y est rendue pour voir de ses propres yeux ce qu’ont laissés les combattants derrière eux.

Les terroristes qui se sont emparés du village appartiennent au Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda en Syrie. Ils ont reculé devant l’avancée de l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe.

 

 

 

Le correspondant de RT Mourad Gazdiev, qui est allé dans le village libéré, a constaté la mort et les destructions que les terroristes ont laissé dans leur sillage.

Après s’être rendu sur place, le correspondant a découvert le village pratiquement désert. Une habitante du village en a expliqué la raison. « Dès l’arrivée des terroristes, ils ont commencé à abattre les villageois sans distinction », a-t-elle confié. Cependant, certains ont réussi à s’enfuir et se sauver dans un village voisin alors que plusieurs n’ont pas eu cette chance.

 

 

 

Les troupes syriennes stationnées sur place ont accompagné l’équipe de RT dans un site où des atrocités ont été commises par les djihadistes à Al-Bahsa.

En atteignant le site, l’odeur repoussante émanant des cadavres était difficilement supportable. « On dirait que c’est un jeune homme, ses mains attachées devant lui. D’après le sang recouvrant son visage, je dirais qu’il a reçu une balle dans la tête », a noté le correspondant en faisant savoir que d’autres corps se trouvaient alentour. Ils ont évidemment été tués lorsque les djihadistes occupaient cette petite ville.

 

La Russie a entamé une campagne militaire en Syrie à la demande de Damas, avec pour objectif d’éradiquer les terroristes du pays. Pour l’instant, l’armée russe a effectué près de 200 frappes sur les positions de l’EI en éliminant des camps d’entraînement, des nœuds de communications, des entrepôts de munition et d’autres cibles de Daesh

 

RT en françaisArticle source

 5619142dc46188a3198b458b.jpg

 Su-34

 

-------------------------------------------

 

Opération russe en Syrie,

deux chefs terroristes et 200 combattants abattus.

 

09 octobre 2015

 

 

Des avions russes Su-34M et Su-25SM ont réalisé 67 missions en 24h depuis la base de Hmeimim, détruisant au total 60 sites appartenant aux terroristes de l'Etat islamique, a annoncé le vice-directeur de l’état-major de l’armée russe, le général Igor Makouchev.

 

"Au cours des dernières 24 heures, 67 vols ont été effectués depuis la base aérienne de Hmeimim. Des avions Su-34M, Su-25SM ont frappé 60 sites des terroristes", a précisé le général. 

 

L'aviation russe a attaqué les postes de commandement et de communication, les dépôts et les bases d'entraînement des terroristes dans les provinces syriennes de Raqqa, de Lattaquié, de Hama, d'Idlib et d'Alep, a-t-il poursuivi.

 

Les avions ont détruit au total six postes de commandement et de communication, six dépôts de munitions et de carburant, 17 camps et bases d'entraînement des terroristes, a précisé le responsable.

 

Lors des frappes contre l’état-major du groupe terroriste Liwa al-Haqq, deux commandants et environ 200 combattants ont été abattus. En outre, suite à l'attaque contre une base des terroristes et un dépôt de munitions près d'Alep, une centaine de combattants ont été anéantis, a-t-il ajouté.

 

Sputnik / Article source.

 

 

 

09/10/2015

L'aviation russe a détruit 27 sites de l’EI en une nuit / L’administration Obama aurait renoncé à son programme d’entraînement des rebelles syriens.

08 octobre :

 

Syrie : l’aviation russe a détruit 27 sites de l’EI

en une nuit.

 

 

L’aviation russe a frappé dans la nuit de mercredi à jeudi 27 sites appartenant aux terroristes en Syrie au cours de 22 raids, a annoncé le général Igor Konachenkov, porte-parole officiel du ministère russe de la Défense.

 

"Les bombardiers ont attaqué huit points d’appui des terroristes dans la province de Homs. Des ouvrages fortifiés des combattants ont été détruits", a déclaré le général devant les journalistes.

En outre, a-t-il précisé, les frappes ont visé 11 zones hébergeant des camps de formation des terroristes de Daech dans les provinces de Hama et Raqqa.

 


"Suite aux frappes, l’infrastructure utilisée par les terroristes a été détruite",

a poursuivi le porte-parole.

 

 

D'après M.Konachenkov, les Su-25 des Troupes aérospatiales russes ont détruit des sites souterrains de l'EI près des localités d'Arafit et de Salma (province de Lattaquié), ainsi qu'une base cachée dans une forêt.

 

 

"Des bombes pénétrantes ont anéanti des abris souterrains de terroristes repérés antérieurement par les satellites de reconnaissance près d'Arafit et de Salma", a indiqué le général.

 

Sputnik / Article source

 

-------------------------------------------------

 

Pour suivre l’intervention Russe en Syrie heure par heure :

 

cliquez ici

 

-------------------------------------------------

 

07 octobre :

 

La Russie a bombardé les positions de Daesh,

en Syrie, depuis la Caspienne.

 

 

« Quatre navires de guerre ont lancé 26 missiles de croisière contre 11 cibles. Selon des données de contrôle des objectifs, toutes les cibles ont été détruites. Aucun objet civil n’a été endommagé », a déclaré le ministre russe de la Défense.

 

 

Les missiles ont dû survoler près de 1 500 kilomètres avant d’atteindre leurs cibles et de démontrer leur efficacité. Cette offensive s’est déroulée depuis la mer Caspienne, près de la côte iranienne. Les attaques ont selon toute vraisemblance nécessité la coopération de l’Iran et de l’Irak, parce que les missiles ont dû survoler leur territoire avant d’atteindre la Syrie.

 

La marine de guerre russe avait joué un rôle clé dans le déploiement des avions de combat russes en Syrie, pour la livraison des équipements dont la base aérienne de Lattaquié et la vieille base navale de Tartous avaient besoin.

 

RT en français / Article source

 

5615111fc4618874078b45f9.jpg

 

-------------------------------------------------

 

08 octobre :

Les forces armées syriennes

lancent une vaste offensive contre Daesh.

 

 

Les militaires syriens ont annoncé une vaste offensive visant à reprendre les villes et les régions clé contrôlées par les terroristes, à la suite des bombardements russes contre les positions djihadistes.

 

Les forces gouvernementales "envisageaient cette initiative depuis des années" a déclaré le général Ali Abdoullah Ayyoub, chef de l’état-major syrien en annonçant l’offensive. 

 

D’après les militaires syriens, l’opération est enfin devenue possible grâce au soutien militaire de la Russie. "Les raids des forces aériennes russes ont endommagé les capacités de Daesh, l’organisation terroriste internationale, et d’autres groupes", a souligné le général.

 

Les avions russes ont lancé leurs attaques contre les positions terroristes la semaine dernière, en touchant de nombreuses cibles à travers le pays. Selon le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad, la Russie « a obtenu plus de résultats significatifs en quelques jours que la coalition internationale au cours d’une année ».

 

 

 

Plus tôt, les medias syriens ont rapporté que les forces gouvernementales avaient été déployées dans plusieurs provinces syriennes alors que l’opération la plus importante a eu lieu à Hama, à quelque 50 kilomètres, samedi et s’est conclue par la prise de plusieurs villes et bastions, dans les montagnes, qui étaient aux mains des combattants du Front al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie et d’autres groupes terroristes dans la région.

 

En savoir plus : avions russes en Syrie, le bilan de la première semaine

 

Les forces syriennes gouvernementales ont également lancé une offensive dans la région d’Idlib.

 

 

RT en français / Article source

 

-------------------------------------------------

 

Et du coup :

 

L’administration Obama aurait renoncé à son

programme d’entraînement des "rebelles syriens".

 

 

Washington a mis fin au programme de 500 millions de dollars du ministère de la Défense qui avait pour but d'entraîner les rebelles syriens, a avoué un responsable cité par The New York Times. Barack Obama donnera bientôt son avis à cet égard.

 

Sous le couvert de l'anonymat, un responsable du Pentagone a fait savoir que le recrutement des "rebelles syriens modérés" qui reçoivent un entraînement en Jordanie, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis touchera bientôt à sa fin.

 

Selon le responsable, un centre beaucoup plus petit sera ouvert en Turquie où un certain nombre de combattants (les leaders des groupes d’opposition, en fait), seront formés à des manœuvres opérationnelles, comme l’identification et la localisation de cibles, pour déclencher des raids aériens.

 

Washington "n'est pas heureux"...

 

A la suite de la publication de l'article, le ministre américain Ashton Carter a dit pendant une conférence de presse avec son homologue britannique, vendredi à Londres qu’il "n’était pas heureux des premiers efforts" de ce programme en ajoutant que Washington "a envisagé plusieurs options".

 

"Je pense que vous entendrez très bientôt le commentaire du président Obama sur ces propositions qu’il a approuvées et sur nos prochaines actions", a dit Carter lors de sa rencontre avec Michael Fallon.

 

Qu'en est-il du budget ?

 

Cette nouvelle est apparue un jour seulement après la ratification, mercredi, du nouveau budget américain pour 2016 par le Sénat américain.

 

Ce budget consacre 600 millions de dollars à un programme d’aide aux rebelles syriens "approuvés", c'est-à-dire combattant à la fois le gouvernement de Damas et Daesh. 

Comme cela figure dans la section 1225 du document, 531,5 millions sont prévus pour équiper et entraîner des combattants sur place. Les 25,8 et 42,8 millions restants devant respectivement aller à l’armée américaine et aux forces aériennes afin de couvrir leur frais de participation.

 

On ne sait pas, pour l’instant, à quoi sera alloué cet argent et si l’entraînement cessera. Sera-t-il destiné à d’autres opérations ou aux armes pour les rebelles ? Mais Obama n’ayant pas encore signé ce projet de loi, on peut encore s’attendre à des modifications.

 

Fortement critiqué...

 

Mais ce programme suscite depuis longtemps de nombreuses critiques.

En septembre, un général avait indiqué au Congrès que seulement "quatre ou cinq" rebelles entraînés par les Etats-Unis luttaient toujours sur le terrain ce qui avait poussé le sénateur Jeff Sessions a qualifier ce programme "d’échec total".

Le porte-parole de la Maison-Blanche a lui-même reconnu que ce petit nombre de rebelles "suscite des questions légitimes sur le type des modifications […] pour améliorer le programme".

 

Aller plus loin : https://francais.rt.com/international/7298-rebelles-syriens-usa...

 

Le programme d’entraînement a connu plusieurs revers. Le premier groupe de recrues entraînées s’est dissous peu de temps après avoir été envoyé au combat alors que certains ont été capturés ou tués. Le second groupe n’a fourni qu’un petit nombre de combattants. Le plan original, élaboré en 2014, prévoyait 5400 combattants la première année et 15.000 au cours des trois années suivantes.

 

RT en français / Article source

 

5617b192c46188bc3f8b459c.jpg

Photo : Reuters

 

-------------------------------------------------

 

Et re-du-coup :

 

09 octobre :

 

Juncker : Washington doit cesser de dicter

les relations entre l’U.E et la Russie.

 

 

Le président de la Commission européenne s'est prononcé pour une amélioration des relations avec la Russie, tout en fustigeant les dictats des Etats-Unis. S'agit-il d'un tournant dans les relations diplomatiques entre Bruxelles et Moscou ?

 

L'Europe devrait traiter Moscou avec plus de respect et travailler sur l'amélioration des relations avec la Russie, au lieu de céder aux dictats de Washington, a annoncé Jean-Claude Juncker lors d'un discours-surprise prononcé dans la ville allemande de Passau.

 

"Nous devons faire des efforts pour avancer vers une véritable coopération pratique avec la Russie. Ce n'est pas sexy mais cela doit être fait, nous ne pouvons pas continuer comme ça", a-t-il fait savoir.

 

Le président de la Commission européenne a souligné que les Etats-Unis devaient cesser d'influencer la politique extérieure de l'UE.

 

La Russie doit être traitée de façon décente… Nous ne pouvons pas permettre à Washington de dicter nos relations avec la Russie", a fait remarquer M.Juncker.

 

Les relations entre l'UE et Moscou se sont détériorées suite au conflit dans l'est de l'Ukraine et à l'introduction de sanctions contre la Russie par les pays occidentaux, provoquant une riposte côté russe. Pour le moment l'UE et les Etats-Unis maintiennent les sanctions. Pourtant, plusieurs experts font remarquer que la levée des sanctions dans un proche avenir est fort probable.

 

Lire : la levée des sanctions anti-russes est proche.

 

Sputnik / Article source

 

1016898366 (1).jpg

Photo : Reuters

 

-------------------------------------------------

 

N. de K. : M’est avis que "le vent" est

très sérieusement en train de tourner… non !?

08/10/2015

Un diplomate US livre les secrets des livraisons d’armes à Kiev.

Piégé, un diplomate US livre les secrets des livraisons d'armes à Kiev.

Victime d'un canular téléphonique, l’actuel consul général des Etats-Unis à Ekaterinbourg a dévoilé des détails sensibles de l'accord entre Washington et Kiev.

Le spécialiste russe en canular téléphonique Alexeï Stoliarov, surnommé Lexus, qui avait déjà réussi à tromper plusieurs hommes politiques, célébrités et oligarques, a publié des informations exclusives obtenues lors d'une conversation avec le consul général des Etats-Unis à Ekaterinbourg (Oural) Marcus Micheli.

Le blagueur a appelé M. Micheli en se présentant comme le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov. Ne se doutant de rien, le diplomate américain a avoué son implication politique directe dans le conflit tout en confirmant qu'il participait "à la résolution du problème ukrainien". En outre, Michael Micheli a dévoilé les détails d'un accord sur les livraisons d'armes à l'Ukraine d'un montant total de 46 millions de dollars, conclu entre Washington et Kiev. 

"Autant que je m'en souvienne, il s'agissait de la livraison d'un grand nombre de systèmes de défense et d'armements pour l'armée, les garde-côtes et à l'avenir — la garde nationale, n'est-ce pas ?", a précisé M.Micheli au faux ministre.

"Quand le président Porochenko était ici il y a une semaine, un accord sur la livraison d'équipement supplémentaire d'un montant total de 46 millions de dollars a été conclu. Je vous présenterai volontiers la liste (des armements, ndlr) via l'ambassadeur Pyatt à Kiev. Certains modèles n'ont pas encore été livrés à l'Ukraine. Cela concerne des types d'armes qui avaient été annoncés par (Barack) Obama lors de la visite de (Piotr) Porochenko"

Le spécialiste en canular téléphonique Lexus a expliqué que la conversation téléphonique avec le consul général US s'était tenue il y a un an.

"Je ne l'ai pas publiée parce que le consul Micheli n'était pas une personnalité publique. Il s'occupait des questions relatives à l'Ukraine. Maintenant il a été envoyé à Ekaterinbourg, où il va apparemment collecter de l'information dans la région pour la transférer aux Etats-Unis", a précisé Lexus.

Quand il s'est rendu compte du canular, Michael Micheli, a eu un moment de panique, a-t-il poursuivi.

Il est à noter qu'en dépit des négociations sur les livraisons d'armes entre Kiev et Washington, qui ont duré pendant plus d'un an en coulisses, le Sénat n'a adopté la loi autorisant les livraisons d'armes qu'hier. Près de 70 sénateurs ont voté pour l'adoption de la loi, tandis que 27 se sont prononcés contre. Le document stipule que près de 612 milliards de dollars seront affectés aux objectifs militaires des Etats-Unis, dont 300 millions de dollars seront attribués à Kiev.

Sputnik

------------------------------------------

28/08/2015

Et si le Donbass avait la parole ?

Et si le Donbass avait la parole ?

21 août 2015

Donetsk, un début de soirée dans la canicule. Le match de foot, Derby Donetsk-Lougansk bat son plein depuis une bonne trentaine de minutes. Nous sommes plusieurs étrangers sur le premier rang des gradins, Italien, Espagnol, Polonais, Américain, Russe et moi-même. Nos discussions dans diverses langues attirent l’attention d’Ivan. C’est un homme d’une cinquantaine d’année, sa chemise qui serait démodée en France fait très couleur locale, il porte aux pieds d’improbables chaussures de ville avec un pantalon anthracite mal coupé. Son visage est buriné, ses mains de travailleurs dénotent avec les nôtres, trop propres, trop fines, mais l’homme écoute puis demande qui nous sommes. Nous ne sommes que deux à parler russe, la discussion s’engage… elle durera une bonne heure.

Ivan m’étonne, derrière son sourire dévoilant quelques dents en or, derrière son aspect de rude mineur du Donbass, l’homme se révèle cultivé et fin connaisseur en histoire, en géopolitique, en littérature. Il m’épate, car derrière sa rude profession, je découvre intelligence, facilité d’expression, cohérence et construction des propos. Nous avons affaire à l’un de ces ignorés du peuple du Donbass qui n’a jamais la parole. Alors j’écoute, j’écoute et j’essaye de le guider dans sa pensée, je veux savoir : « Vous savez, moi je suis né en Union soviétique, personne ne m’a demandé mon avis lorsque je suis soudainement devenu Ukrainien en 1991. Je ne me suis jamais senti Ukrainien, ni même Russe, vous comprenez, la Russie c’est encore autre chose, ici c’est le Donbass, mais moi je me suis toujours considéré comme le membre d’une grande fratrie, celle de l’Union soviétique, celle des peuples qui en faisaient partie. Lorsque cela a commencé dans l’Ouest, je me suis dit, « Slava Oukraïni » (Gloire à l’Ukraine) passe encore, mais « Slava Geroiam » cela ne passait pas, qu’est-ce que cela voulait dire d’encenser des collaborateurs d’Hitler ? Je n’ai jamais été contre les Ukrainiens, pas même finalement maintenant, mais ce qu’ils font, du moins ce que ce régime fait c’est assez abominable, ici c’est chez nous. Ce que nous deviendrons je n’en sais rien, indépendants ? Dans la Russie ? Finalement nous n’avons pas besoin des oligarques, nous n’en voulons plus, peu importe leur provenance. L’Ukraine veut se trouver indépendante ? Nous aussi ! Alors chacun chez soi, la paix c’est le plus important mais pas au prix demandé par Kiev, nous ne serons plus jamais Ukrainiens ».

Cette première rencontre et discussion, finalement politique avec un habitant du Donbass sera suivie de beaucoup d’autres. Ce sont les hommes étrangement qui m’en parlent le plus. Je suis à l’affût de ces moments où je peux me trouver au contact de la population. Je regarde les gens passer, m’asseyant souvent dans quelque parc, stoppant à un carrefour, j’observe. Dans le cœur d’un café grec un autre homme m’aborde finalement. Son apparence trahi l’homme bien installé. Ses vêtements sont occidentaux, il porte un petit chapeau à l’italienne, son visage est lisse, celui des hommes qui n’ont pas forcé. Il peut avoir lui aussi le milieu de la cinquantaine. Il s’appelle Vladislav, c’est un entrepreneur qui autrefois avait en sa possession une chaîne de magasins d’alimentation et de nombreuses épiceries dans la ville de Donetsk. Il habite une confortable villa cossue et pourvue d’une piscine dans le centre. Lui aussi commence à s’exprimer et c’est avec la plus grande attention que j’écoute son opinion : « De quoi parle-t-on au sujet du peuple du Donbass ? Pour moi, il n’y a pas de peuple du Donbass. J’ai perdu tous mes commerces et ma maison a reçu un obus qui aurait pu me tuer le projectile ayant frappé ma chambre à coucher. Pour ma part je ne crois pas que nous ayons besoin de la Russie, mais je suis certain que nous n’avons pas besoin de l’Ukraine. Du moins de l’Ukraine des oligarques de Kiev, Porochenko et toute la clique. C’est tous les habitants de l’Ukraine d’avant Maïdan qui supportent aujourd’hui cette guerre inutile et injuste. J’espère que ce régime chutera, je sais que c’est difficile à penser mais j’espère que les Ukrainiens de l’Ouest finiront par les chasser. Ils sont responsables de tout ça. Je ne suis pas Russe vous savez, je suis né ici, j’ai vécu ici et j’ai prospéré ici. Combien de temps cela durera, je n’en sais, mais bien assez longtemps, les gens meurent, il faudra bien que cela s’arrête un jour. Ce sera sans tous ces politiciens, j’en suis sûr ».

Le discours bien que différent et de deux hommes fondamentalement opposés par la classe sociale, la façon de vivre et l’occidentalisation visible du second font réfléchir. Je reste curieux et attentif, nous passerons également un bon moment avec Vladislav, nous quittant en nous promettant de nous revoir lorsque des jours meilleurs arriveront. Les jours passent, je m’étonne parfois finalement de la continuation de la vie ici. Au hasard des discussions surprise à la volée, j’entends parfois des gens parler des bombardements, des feux, des morts. Ce sont les femmes cette fois-ci qui parlent. Non loin de mon appartement, mes pas m’emportent vers une série de kiosques. J’aime ces endroits vivants, toujours fréquentés de personnages pittoresques, de promeneurs, de soldats aussi. Une caserne se trouve non loin, de nombreux militaires portent le même insigne. Personne ne me prête attention, je décide de m’en retourner après avoir mangé sur le pouce. Soudain, un grand-père m’interpelle : « C’est dans quelle direction qu’il faut aller pour prendre le bus pour XXX ? ». Je ne sais quoi lui répondre, indique que je suis Français et journaliste, l’homme sourit et entame aussitôt la discussion. Bavards, nous resterons ainsi à un coin de rue pendant une heure : « Moi vous savez je suis né en Russie, loin dans l’Oural. Je suis arrivé ici lorsque j’étais un petit garçon et j’ai vécu et travaillé toute ma vie à Donetsk. J’étais mineur et je suis à la retraite ». C’est un petit gaillard qui ne paye pas de mine, un large sourire rarement vissé sur les lèvres slaves illumine son visage. Une casquette bien planté sur sa rude tête de travailleur, il porte les habits de sa modeste condition.

« Je ne sais pas ce qu’il se passe en France, c’est un peu honteux ce que fait votre président, je me souviens de De Gaulle, ça c’était vraiment un grand président. J’ai bien l’impression qu’il n’y a pas grand monde chez vous qui comprenne quoi que ce soit à ce qu’il se passe ici. Il faut que vous leur disiez, vous savez. J’habite une petite maison dans la périphérie de Donetsk, toutes les nuits ou presque les Ukrainiens nous bombardent. Ils ne s’attaquent pas à nos soldats, mais à notre peuple. Les gens qu’ils tuent, ce sont des enfants, des personnes âgées, des femmes, des familles. Ces bandéristes ce sont vraiment des nazis, vous devez comprendre que j’aurais pu partir dans l’Oural où j’ai encore de la famille. Mais c’est ma terre ici, autant que là-bas en Russie. Poutine ce n’est peut-être pas le meilleur des présidents, nous n’avons-nous autres du petit peuple, les simples gens, sans doute pas grand-chose à attendre, mais ici nous sommes Russes, nous avons toujours été Russes, la quantité de Russes qui habitent ici est écrasante, alors nous ne pouvions pas accepter ce qu’ils font à Kiev, la guerre, ce régime, ce Porochenko, le Roi du Chocolat, vous pensez ! Les Américains peuvent bien le supporter, qu’ils n’oublient pas que nous n’avons jamais été vaincus chez nous. Qu’ils se souviennent du Vietnam ! Ils auront beau faire, nous avons déjà décidé, pourquoi en Ecosse les Anglais laisseraient faire un référendum pour l’indépendance et nous, nous n’y aurions pas droit ? Expliquez-moi ça ! » L’argument frappe et résonne, pourquoi leur droit à disposer d’eux-mêmes est-il si honteusement floué ?

L’homme me quitte en me serrant longuement la main, « c’est bien ce que vous faites, je m’appelle Ioura, vous devriez rester avec nous, ou en Russie, vous êtes des nôtres, vous qui êtes venus ici pour nous aider, personne ne vous fera d’ennuis chez nous, vous verrez ! Aller mon garçon, je dois attraper un des derniers bus, prenez bien soin de vous, merci pour ce que vous faites ! ». L’homme s’en va d’un pas alerte, me laissant à ma méditation. Ce soir sa maison pourrait être la proie des flammes, c’est là une triste réalité.

Laurent Brayard

http://novorossia.today/et-si-le-donbass-avait-la-parole/

http://novorossia.today/fr/

Ukraine, Novorossia, Novorossiya, Donbass, Russie, laurent brayard

26/08/2015

L’armée russe commence à s’engager en Syrie.

L’armée russe commence à s’engager en Syrie.

Par Thierry Meyssan Article source

C’est un changement profond et significatif qui vient de s’opérer au Levant : l’armée russe commence à s’engager contre le terrorisme en Syrie. Alors qu’elle est absente de la scène internationale depuis la dissolution de l’Union soviétique et bien qu’elle avance avec prudence, elle vient de constituer une Commission russo-syrienne, de livrer des armes et du renseignement, et d’envoyer des conseillers. Tout ceci plus ou moins coordonné avec la Maison-Blanche.

RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 24 AOÛT 2015 

http://www.voltairenet.org/fr

--------------------------------------------

La Russie qui avait négocié une alliance régionale contre l’Émirat islamique impliquant l’Arabie saoudite, la Syrie et la Turquie a dû changer de stratégie après le revirement turc. Ankara a en effet décidé de rompre avec Moscou, annulant sans motif réel le contrat du gazoduc Turkish Stream, créant avec l’Ukraine une Brigade islamique internationale pour déstabiliser la Crimée [1], et venant en renfort de l’Émirat islamique contre les Kurdes du PKK et de l’YPG.

Identiquement, la Maison-Blanche a dû changer de stratégie après les manœuvres du général John Allen qui s’était engagé auprès du président Recep Tayyip Erdoğan a créer une « zone de sécurité » pour l’Émirat islamique au Nord de la Syrie [2].

En définitive, Moscou et Washington ont coordonné 

- le retrait des missiles Patriot stationnés en Turquie ; 

- la création d’une Commission militaire russo-syrienne.

La fin de la zone d’exclusion aérienne.

Les missiles Patriot avaient été installés à partir de janvier 2013 par l’Otan en Turquie afin d’empêcher l’armée de l’air syrienne de se déployer à la frontière. De la sorte, les jihadistes du Front al-Nosra (al-Qaïda) avaient pu s’emparer du Nord du pays. À partir de l’été 2014, cette zone impossible à survoler avait été occupée par l’Émirat islamique.

Ainsi, lors de la bataille de Kobané, l’armée de l’air syrienne n’avait pu bombarder l’Émirat islamique et avait été contrainte de tenter une percée terrestre pour sauver la ville. Comme elle ne parvenait pas à franchir les 30 derniers kilomètres, la presse atlantiste présenta les forces kurdes du YPG comme indépendantes de Damas, alors que la République arabe syrienne lui avait fourni ses armes et payait ses soldats.

Les missiles Patriot, initialement déployés par l’Allemagne et les Pays-Bas, sont aujourd’hui allemands et espagnols. Ils seront d’abord révisés et modernisés, puis redéployés en Lithuanie, à la frontière russe.

L’entrée de l’armée russe dans la guerre contre la Syrie.

Alors que depuis le début du conflit, la Russie s’est abstenue de participer aux opérations militaires, elle vient de créer une Commission militaire russo-syrienne. Pourtant, l’Otan a organisé l’ensemble des événements dit du « Printemps arabe », dont la guerre contre la Syrie, et a coordonné les groupes jihadistes étrangers et leurs collaborateurs libyens et syriens, dits « rebelles », depuis la base turque d’Izmir [3], devenue depuis le siège du LancCom (commandement des forces terrestres des 28 États membres de l’Alliance atlantique).

En quelques semaines, de nombreux conseillers militaires sont arrivés à Damas. On évoque la possibilité d’ouvrir un second port militaire russe.

Six Mikoyan-Gourevitch MiG-31 ont été livrés. Ces avions sont les meilleurs intercepteurs au monde. Ils avaient été achetés en 2007, mais ce contrat avait été bloqué. Leur livraison ne tombe pas sous le coup de l’embargo sur les armes car ils ne peuvent pas être utilisés à des opérations de maintien de l’ordre, mais uniquement à la Défense nationale, en l’occurrence face aux incursions d’Israël ou de la Turquie. Sous des prétextes divers, ces deux États sont intervenus de multiples fois au cours de la guerre pour soutenir les jihadistes lorsqu’ils étaient en difficulté.

Ainsi, le 30 janvier 2013, Tsahal bombardait le Centre de recherches militaires de Jemraya, sous prétexte de détruire des armes destinées au Hezbollah. Il s’agissait en réalité de détruire une mallette de communication des données satellitaires de l’Otan, saisie par l’Armée arabe syrienne, avant que celle-ci n’en perce le système de cryptage [4]. L’opération avait été conduite par l’armée de l’Air israélienne en coordination avec l’Armée syrienne libre, elle même encadrée par des officiers de la Légion étrangère française sous la supervision du LandCom de l’Otan. Depuis, les opérations communes se sont succédé. Le 21 août, alors qu’al-Qaïda attaquait au sol et Israël depuis les airs la base militaire syrienne de Quneitra (limite du Golan), la Défense syrienne a été en mesure d’abattre un des avions de la Coalition jihadistes/Israël.

Simultanément, l’armée russe vient de fournir, pour la première fois, des images satellitaires à la Syrie. Cette décision, attendue depuis cinq ans, renverse la situation militaire. En effet, jusqu’ici les jihadistes échappaient souvent à l’armée arabe syrienne grâce aux images satellitaires que l’Otan leur fournissait en temps réel. Même si, depuis un semestre, il semble que l’Otan ne partage plus ses renseignements avec l’Émirat islamique, mais uniquement avec le Front al-Nosra (al-Qaïda).

Enfin, les conseillers militaires russes rassemblent de nombreuses informations de manière à étudier la possibilité d’un déploiement international sous l’égide des Nations unies. Ils devraient présenter un rapport au Kremlin qui étudiera aussi bien la possibilité d’une opération russe que celle d’une opération conjointe de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Celle-ci se réunira au Tadjikistan, à Douchanbé, le 15 septembre. Un déploiement de l’OTSC avait déjà été envisagé, en juin 2012 lors de la préparation de la « Conférence de Genève 1 » [5]. En effet, cette alliance militaire comprend trois États à population musulmane, le Kazakhstan, le Kirghizistan, et le Tadjikistan, plus aptes que la Russie à lutter contre des terroristes se réclamant de l’islam. Cependant à l’époque, l’OTSC n’avait pas d’accord avec l’Onu pour effectuer des opérations de paix. Ceci a été réglé le 28 septembre 2012 et pourrait être appliqué aussi bien en Afghanistan qu’en Syrie [6].

Les limites de la coopération entre le Kremlin et la Maison-Blanche.

Quoi qu’il en soit, la coopération entre le Kremlin et la Maison-Blanche a ses limites : la Russie souhaite éradiquer les jihadistes avant qu’ils ne se retournent contre elle, tandis que les États-Unis espèrent bien que certains d’entre eux pourront être activés dans d’autres conflits, comme ce fut le cas précédemment en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, en Tchétchénie et au Kosovo.

D’ores et déjà, quelques éléments de Daesh sont arrivés à Kherson (Ukraine), où se trouve déjà un prétendu « gouvernement de Crimée en exil ».

Il est évident que, du côté états-unien, le retrait des Patriot est un piège. Washington serait enchanté que la Russie réduise le nombre de jihadistes, mais ne serait pas mécontent non plus si elle s’enlisait en Syrie. C’est pourquoi l’ours russe avance avec prudence.

Thierry Meyssan

----------------------------

[1] « L’Ukraine et la Turquie créent une Brigade internationale islamique contre la Russie », parThierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 août 2015.

[2] « Clinton, Juppé, Erdoğan, Daesh et le PKK », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 août 2015.

[3] “Izmir base likely to become NATO’s Land Component Command”, Today’s Zaman, 6 juin 2011.

[4] « L’ASL et Israël attaquent un Centre de recherche syrien »,Réseau Voltaire, 31 janvier 2013.

[5] « Syrie : Vladimir Poutine propose une Force de paix de l’OTSC »,Réseau Voltaire, 3 juin 2012.

[6] « L’OTSC pourra déployer des « chapkas bleues » sur mandat de l’ONU », Réseau Voltaire, 29 septembre 2012.

----------------------------------------

1_-_1_1_-48-b1a42.jpg

Originaire du Tatarstan, le général Valéri Guérassimov, chef d’état-major des forces armées de la Fédération de Russie et vice-ministre de la Défense, connait bien l’islam. En outre, il a réprimé des crimes commis par d’autres militaires russes en Tchétchénie et combattu victorieusement les jihadistes de l’Émirat islamique d’Itchkérie.

Novorossiya et anti-impérialisme

Novorossiya et anti-impérialisme

23 août 2015 / Source : Corsica Patria Nostra

L’actuel conflit qui déchire l’Ukraine résulte des antagonismes historiques entre les populations de la région mais aussi et surtout d’une offensive globale de Washington visant deux objectifs stratégiques majeurs :

– encercler la Russie et empêcher l’émergence d’un bloc géopolitique alternatif à l’hégémonie occidentalo-capitaliste.

– maintenir la suzeraineté américaine sur l’Europe en s’opposant à un rapprochement Europe-Russie et en premier lieu Allemagne-Russie.

Le combat mené par la “Novorossya” s’inscrit, par delà ses données historiques et locales, et quels que soit les arguments propagandistes “nostalgiques” déployés de part et d’autre, dans une lutte globale des peuples libres contre le mondialisme américano-centré.

Notre compatriote Vincent Perfetti est l’un des cadres de l’organisation NOVOPOLE qui organise en France le soutien politique et matériel à la Novorossya. Sa visite en Corse lui donne l’occasion de décrypter ce dramatique conflit opposant des européens.

Quelle est “l’histoire” de la Novorossya ?

La Novorossya ou plus exactement l’Union des Républiques Populaires de Nouvelle Russie est un projet initié par quelques personnalités politiques du Donbass (bassin du Don) dans l’est de l’ex-Ukraine après le coup d’état fomenté à Kiev par les USA dit « Maidan » en février 2014. Le projet Novorossya a été élaboré pour défendre des populations qui ne voulaient pas être intégrées dans un état croupion des USA dirigé par leurs ennemis historiques irréductibles, les partisans de Stepan Bandera, pour eux de très triste mémoire. En effet, ce coup d’état avait pour but d’installer définitivement au pouvoir en ex Ukraine des politiciens dévoués aux visées géopolitiques anti-russes de l’impérialisme anglo-saxon et c’est parmi les partisans de Stepan Bandera leurs alliés historiques qu’ils trouvèrent appuis et militants.

Pour comprendre le projet Novorossya il faut s’attacher à comprendre d’abord le contexte, géopolitique, politique et culturel de l’ex Ukraine.

L’impérialisme a perpétuellement cherché à affaiblir la Russie depuis l’effondrement de l’URSS en cherchant à la couper de toutes alliances à la fois géopolitiques mais également commerciales. La Russie est vue par la thalassocratie anglo-saxonne comme l’ennemi perpétuel à contenir et à anéantir pour se saisir des immenses richesses sibériennes. La Sibérie est qualifiée dans le langage impérialiste de « cœur de l’île-monde ». Le « World Island » étant le continent eurasiatique et le « heart land » son cœur, en est la Sibérie. Le « rimland » selon Nicolas Spykman, maître à penser de l’impérialisme anglo-saxon sont les rives de cette « île-monde » qu’il est nécessaire de prendre afin d’encercler son cœur et de s’en saisir. L’Ukraine située sur la rive sud du « rimland » est donc un objectif sempiternel de la thalassocratie anglo-saxonne comme le montre la guerre de Crimée de 1853 à 1856.

Zbigniew Brzezinski, dans son livre référence expliquant la géopolitique de l’impérialisme : « Le Grand Échiquier », avait écrit une phrase devenue célèbre : « Qui gouverne l’Europe de l’Est domine le Heartland, qui gouverne le Heartland domine l’île-monde, et qui gouverne l’île-monde domine le monde ».

Une forte opposition historique, politique et idéologique oppose les populations de Galicie où durant la Seconde Guerre Mondiale, Stepan Bandera a recruté ses milices anti-soviétiques pro-allemandes puis pro-US et les populations de l’est et du sud ukrainien s’estimant russes et qui ont soutenu l’URSS.

Pourquoi parle-t-on de l’ex-Ukraine? Le territoire de l’Ukraine, reconnu par l’ONU a accédé à l’indépendance en 1989 après l’effondrement de l’URSS en faveur des USA et obtenu par la traîtrise de Gorbatchev. Pourtant les populations de cette République Socialiste Soviétique d’Ukraine avaient très majoritairement, à plus de 60% voté pour leur maintien dans l’URSS en 1989. Cette République Soviétique d’Ukraine accédant à l’indépendance était une fabrication artificielle de l’URSS n’ayant jamais constitué d’état. L’ex-Ukraine est formée de peuples disparates sans communauté historique dont une partie ouest venant du Saint Empire Romain Germanique, et une partie est de Russie. L’Ukraine historique est limitée au duché de Kiev mais qui est le cœur de la Rus c’est à dire le cœur même de la Russie, la langue ukrainienne, seule langue officielle dans ce pseudo-état est une variante du russe dont il est très proche. Anne de Kiev qui épousa le roi de France Henri 1er en 1050 fut jusqu’à ces derniers jours considérée par les historiens occidentaux comme une princesse russe. Ceux-ci s’efforcent aujourd’hui de réviser l’histoire. Pendant la période soviétique où n’existait qu’une seule nationalité reconnue, la soviétique, les populations se déplaçaient aisément dans tout ce vaste territoire beaucoup d’habitant « ukrainiens » trouvant des emplois en Russie ou dans d’autres républiques soviétiques et tandis que nombre de russes s’installaient en «Ukraine » soviétique car c’était là le cœur de l’industrie militaire et aérospatiale de l’URSS notamment la région de Kharkov. Tout le monde à cette époque se sentait plus soviétique qu’ukrainien ou russe.

Aujourd’hui une forte proportion « d’ukrainiens» se sent russe ou pour le moins très proche de la Russie exception faite des habitants de la région galicienne fortement paysanne, alors que l’est de l’Ukraine est fortement industrialisé notamment le Donbass.

Donc on ne peut comprendre l’acharnement guerrier des habitants des républiques populaires de Donetsk et de Lugansk constituant la Novorossya actuelle sans connaître ce contexte historique particulièrement lourd. Ces habitants du Donbass ne veulent pas faire partie d’un pseudo état dirigé par leurs pires ennemis historiques, leur imposant un mode de vie qui n’est pas le leur et en plus agressif envers la Russie qu’ils considèrent comme leur patrie.

L’union des républiques populaires de Novorossya n’a aujourd’hui aucune existence administrative seules les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk du Donbass (bassin du Don) en possèdent une sur les parties des oblasts de l’ex Ukraine portant le même nom qu’elles contrôlent militairement. Il existe pourtant un état-major conjoint organisant des Forces Armées de Novorossya (FAN) arborant le drapeau de la future Novorossya qui est rouge frappé de la croix bleue de Saint André.

Quels sont les principes idéologiques qui la régissent  ?

Justement le drapeau de Novorossiya, qui n’est je le répète qu’un drapeau militaire pour le moment cristallise les principes idéologiques qui devraient régir ce pays.

D’abord le drapeau rouge de la commune de Paris rappelle l’héritage soviétique et socialiste qui est revendiqué. Puis la croix de Saint André bleue sur fond blanc rappelle la religion orthodoxe puisque Saint André est le fondateur de l’église de Constantinople qui christianisa la Rus de Kiev puis tous les slaves. Ce drapeau peut être frappé d’un aigle à deux têtes rappelant l’emblème slave mais tenant dans ses serres un marteau symbole du travail des métallurgistes de l’industrie du Donbass et une ancre de marine qui rappelle l’activité maritime en mer d’Azov. Enfin une devise figure sous l’aigle : Travail et Liberté qui symbolise la classe ouvrière et son espoir d’émancipation.

On perçoit dans ce drapeau toutes les références idéologiques mêlées dans un syncrétisme qui reflète la vie les croyances et les espoirs du petit peuple industrieux de cette région celle du rejet du capitalisme d’un côté, la référence chrétienne orthodoxe de l’autre et la référence au slavisme enfin.

Si les républiques de Novorossiya s’appellent populaires, ce qui pourrait rappeler les « démocraties populaires » du temps de l’URSS, il ne s’agit pourtant pas d’y restaurer un socialisme à la soviétique mais de se débarrasser des oligarques qui ont pillé les richesses de l’ex URSS en portant le plus grands tort aux populations. Les grandes industries de la métallurgie de la mine et de la chimie devraient être nationalisées tandis que la liberté d’entreprendre serait laissé au peuple.

Enfin les habitants de la Nouvelle Russie du Donbass s’estiment résolument anti-impérialistes, solidaires des peuples syriens et palestiniens luttant pour leur indépendance.

Quelle est la place du conflit en Ukraine/Novorossiya dans le contexte géopolitique global?

J’ai expliqué plus haut le contexte géopolitique permanent entre la thalassocratie anglo-saxonne et la Russie. La place de ce conflit dans le contexte géopolitique global actuel est majeur car les USA ont désigné la Russie comme étant leur adversaire principal. Il s’agit pour les USA d’impliquer la Russie dans un conflit européen qui l’affaiblirait et finirait de la couper de l’Europe occidentale et surtout de l’Allemagne qui est l’un de ses plus gros partenaires commerciaux. Il faut conserver à l’esprit que le coup d’état du « Maidan » était également dirigé contre l’Europe occidentale et destiné à l’affaiblir ce que nous constatons d’ailleurs en ce moment avec d’énormes pertes commerciales dues aux sanctions et à l’embargo russe.
Les USA recherchent donc une intervention directe de la Russie par un bombardement régulier et meurtrier des populations civiles du Donbass voulant ainsi susciter une contre-attaque des FAN suivi d’un appui russe. On voit par exemple que les accords de Minsk que cela soit 1 et 2 n’ont jamais été respecté par la partie américano-ukrainienne sans que cela n’offusque les observateurs de l’OSCE ni les médias occidentaux.

La Russie, en dépit des provocations ne désire absolument pas intervenir, elle soutient les populations par des envois humanitaires de vivres et de médicaments et a permis à des volontaires russes et non russes de s’engager dans l’armée de Novorossya. La Russie n’a pas reconnu les républiques indépendantes de Donetsk et de Lugansk et ne les reconnaîtra pas car la Russie désire une Ukraine unifiée qui puisse échanger et collaborer en bonne intelligence avec elle. La Russie veut favoriser une solution politique en faisant respecter les accords de Minsk et ne soutient donc pas le projet de Novorossya, mais la Russie ne permettra pas son écrasement militaire.

Qu’est-ce que Novopole , ses objectifs ?

Novopole est une association dite « loi de 1901 » qui se place parmi les organisations anti impérialistes. Elle s’oppose à la thalassocratie anglo-saxonne et soutient toutes les initiatives continentales qu’elles soient politiques, commerciales ou simplement humanitaires. Elle soutient évidemment l’expérience de Novorossya, collecte des fonds pour en ce moment financer un restaurant à Donetsk destiné à accueillir gratuitement des gens sans ressources. Novopole organise en France régulièrement des rassemblements et des manifestations destinées à sensibiliser la population sur le combat mené par le peuple du Donbass.

Quel est la nature des soutiens ouest-européens à la Novorossya ?

Les initiateurs de l’association Novopole n’appartiennent à aucune organisation politique et n’en soutiennent aucune. Ils ne possèdent aucun appui dans la classe politique. Svetlana Kissilieva sa présidente bien que son origine soit « ukrainienne » se dit d’origine soviétique, André Chanclu son secrétaire vient de la droite nationaliste (quand il était jeune) et Alain Benajam son deuxième secrétaire est membre du Réseau Voltaire et vient de la gauche communiste (quand il était jeune). Les soutiens à Novopole viennent de tous horizons, mais nous constatons que ceux qui la soutiennent viennent plus de la droite nationaliste que de la gauche. Il y a aussi parmi les soutiens de Novopole nombre de gens originaires de l’ex URSS.

Quel est l’avenir de la Novorossya ?

L’avenir de la Novorossya en tant qu’état est incertain et va dépendre des soubresauts mortifères de l’ex Ukraine, cependant la Novorossya est plus qu’un projet d’état c’est une Idée. Cette idée qui peut servir d’exemple affirme que les traditions historiques et la culture qui en est issue ne peuvent être occultées car il s’agit là de l’âme d’un peuple et de ses références lui permettant de s’opposer à l’impérialisme thalassocratique et financier anglo-saxon. Celui-ci pour vaincre les résistances cherche à imposer une sous-culture mondialisée de bas niveau et destructrice dans lesquelles toutes les valeurs de solidarités familiales, régionales et nationales seraient évidemment détruites pour ne laisser qu’un homme nu sans défense. La Novorossya comme la Russie tente avec succès de s’approprier son histoire autant impériale que soviétique, celle-ci s’oppose au « table rase » à la fois communiste et impérialiste, elle s’enracine dans l’histoire russe, son meilleur bouclier contre la prédation capitaliste et impérialiste.

Merci camarades

Source : Corsica Patria Nostra

31e2d6234bda71126ba8a47bfbaaf02d.jpg

pha-773.jpg

21/08/2015

Donbass, les analyses de Françoise Compoint.

L’impasse donbassienne, marqueur des faiblesses de l’Empire.

Août 20, 2015.

Quand on se demande si la guerre otano-ukraino-donbassienne donnera lieu à une guerre plus vaste que celle à laquelle on assiste aujourd’hui, la seule réponse qui tienne véritablement est une réponse normande: ni oui ni non dans la mesure où le oui ou le non tient à la conjugaison des intérêts tant électoraux que nationaux américains. En principe, la carte moyen-orientale a déjà été jouée le nationalisme arabe ayant cédé la place au panislamisme. La Syrie, même lâchée par les “démocrates” atlantistes, mettra un temps fou à se reconstruire, l’Irak et la Libye sont détruits, l’Iran reste contrôlable via les accords sur le nucléaire signé avec Washington, le sort de la Turquie est très incertain vu les contradictions sociétales, ethniques et religieuses qui secouent l’héritière de l’Empire ottoman. Ce qui demeure intraitable – ou en tout cas ce que l’on veut nous présenter comme tel – c’est l’EI et les mouvances islamistes qui lui sont proches. Celles-ci, nombreuses, aguerries, biberonnées au pétrodollar, projetteraient une croisade contre la Russie via les réseaux salafistes du Caucase. Que la coalition ne parvienne pas à liquider une armée de fanatiques bien localisés et d’ailleurs très présents dans les zones désertiques, ce qui devrait rendre plus facile leur élimination, en dit très long sur les plans du Pentagone. Bien entendu, des voix d’opposants s’élèvent au sein du Congrès mais ne suffisent pas à changer foncièrement la donne. S’il y a un axe à briser, c’est bien l’axe eurasiatique. Comment ne pas reprendre la dernière analyse de Thierry Meyssan selon lequel la création d’un Tribunal pénal international destiné à juger les auteurs du crash du vol MH-17 avait en définitive vocation à se retourner contre Vladimir Poutine lui-même la Russie et ses “rebelles” soi-disant téléguidés ayant été automatiquement tenus pour responsables de la tragédie (voir ici). Mais Poutine n’est pas dupe. Son équipe non plus. Qu’en serait-il s’il n’avait pas apposé son veto sur l’ouverture de ce Tribunal dont les principes d’action mensongers n’auraient en rien différé de ceux qui avaient été appliqués à la Haye contre le défunt Milosevic ou au Tribunal spécial pour le Liban contre Assad? Que ce soit donc par le biais d’un avion descendu par l’on ne sait qui ou par le biais d’une nébuleuse de sectes islamistes, il s’agit d’affaiblir, de un, un partenaire économique et civilisationnel de l’Europe, de deux, détruire de l’intérieur l’OCS en décapitant l’un de ses membres clés, la Russie. Il s’agit aussi, nous l’avons vu dans nos articles précédents, de convaincre les Etats voisins de l’imminence d’une invasion russe alors donc qu’en violation de l’entente Gorbatchev-Reagan sur la non-extension des frontières de l’OTAN en échange de la réunification de l’Allemagne l’OTAN progresse bel et bien vers la Russie. En ce sens, ceux qui voient dans la Résistance du Donbass une sorte de bouclier humain ont parfaitement raison.

Cette stratégie multilatérale dont le mode de fonctionnement saute aux yeux depuis quelques bonnes années s’articule autour de trois axes:

- La mise en garde (Voyez comme tel régime est dangereux pour son peuple mais aussi pour vous, chers alliés européens!)

- La tentation (En soutenant notre action contre tel dictateur vous servez la Démocratie. On vous protègera parce que, comme vous défendez nos valeurs, vous êtes nos alliés.)

- Le chantage (Généralement exercé par la voix du Parlement bruxellois: si vous ne menez pas telle ou telle réforme, si vous n’accueillez pas autant d’immigrés, vous serez sanctionné).

L’application des ces trois principes passe par la reconnaissance tout à fait automatique de trois postulats :

- Les intérêts nationaux américains prévalent sur tous les autres.

- Les intérêts nationaux des autres Etats n’existent que s’ils n’entrent pas en contradiction avec les intérêts nationaux américains.

- Les peuples n’ont pas le droit de s’exprimer. Ce sont les oligarchies qui gouvernent. On le voit distinctement à l’exemple de l’application sélective du droit des peuples à l’autodétermination.

Le pouvoir de médiation de l’UE dans l’affaire ukrainienne aurait été en grande partie déterminant si ce n’était que les pays de l’ancienne Europe sont victimes du chantage étasunien et que celui-ci n’est possible qu’en vertu de deux facteurs: absence de Défense européenne l’OTAN étant pilotée par les USA, élites politiques vendues craignant de perdre leur place au soleil. S’il faut un exemple terriblement éloquent, il suffit de lire le rapport de Charles Rivkin, ambassadeur US à Paris entre 2009 et 2013, rapport dans lequel est décrite la façon dont il faut influencer les minorités en France (voir “Minority Engagment Strategy, 19 janvier 2010”) pour “par la suite faire progresser les intérêts nationaux américains”, pour mieux comprendre la politique suicidaire de l’UE avec l’accueil absurde de masses allogènes qu’il ne puit ni nourrir, ni loger, ni faire intégrer le marché du travail. Soit ces élites politiques, si elles agissent de leur plein gré, sont folles, soit elles ne sont pas libres de mener la politique qu’elles entendent. On peut critiquer tant qu’on veut François Hollande en considérant qu’il n’a pas la carrure d’un Président, la farce des Mistrals dessert la France sous tous les angles, surtout que les USA continuent à développer leurs échanges avec la Russie.

En définitive, ce à quoi aspirent les USA, c’est, d’une part, une Europe éternellement asservie à une dette exponentielle et à une dissolution ethnique (civilisationnelle) progressive, d’autre part, une Russie affaiblie avec des voisins baltes hostiles au nord, une Pologne hostile et une Ukraine désagrégée à l’Est, un Caucase en voie de sunnisation radicale et d’indépendantisation au sud. Il s’agit en quelque sorte d’une vision idéale réalisable dans l’imaginaire de l’Empire mais qui malheureusement pour lui ne tient pas compte de certaines réalités. A savoir:

- Tout système orwellien a ses limites. Un régime totalitaire ne peut se maintenir éternellement. Il en va de même du système de gouvernance totalitaire mondial devenu tel en 1944 suite aux accords de Bretton Woods et qui arrive à expiration vu que les moyens mis en œuvre pour faire perdurer l’hégémonie américaine commencent à coûter trop cher. Les USA ont de plus en plus de mal à gérer plusieurs zones d’influence à la fois.

- Les moyens de pression employés ( mise en garde, tentation, chantage) ont eux aussi des limites puisqu’ils agissent selon un principe rabattu, uniforme dont le résultat est totalement déconstructif. La propagande antirusse déployée par les médias atlantistes autour du dossier donbassien a beaucoup hâté ce processus de décrédibilisation.

- Il y a l’UE des technocrates bruxellois, des oligarchies supranationales et d’une intelligentsia, passez-moi l’expression, pourrie. Celle de Saint-Germain pour en revenir aux bonnes vieilles références françaises. Tout ce beau monde est en effet le meilleur allié des States. Mais il y a l’Europe des peuples souverains, majoritaire, pour qui l’Ukraine et l’immense conflit que le dossier ukrainien a entraîné avec la Russie ne réjouit que très peu. Suffit de voir l’exaspération contagieuse des agriculteurs européens ou des commentateurs du Nouvel Obs pour comprendre que le vieux monde colonisé qui s’est constitué au-delà de 1945 commence à se fissurer. Le changement de population que les USA essayent de mettre en œuvre conformément à la recette de 1925 contribuent à cette cure de désintoxication. En ce sens, le troisième postulat relatif au mutisme supposé des peuples est tout ce qu’il a de plus fragile.

Nous en venons à une contradiction intéressante puisqu’il en ressort donc que, d’une part, l’UE est prête à s’enflammer à n’importe quel moment et que, d’autre part, si elle s’enflamme, les USA qui s’y sont grandement investis devront faire marche arrière sur tous les fronts. Y compris le Donbass.

Ce schéma relativement long-termiste se double d’un pronostic plus immédiat. Les présidentielles américaines auront lieu en 2016. D’ici là, il faudra bien clore le dossier donbassien soit en trouvant un accord avec la Russie – sans l’UE qui n’a aucun poids réel ce qui invalidait dès ses débuts les deux Minsk et le format dit normand – soit en exacerbant le conflit jusqu’à le faire muter en une vaste guerre débordant des frontières actuelles et en admettant que la Russie s’en mêle. Or, il est évident que les USA ne veulent pas d’une confrontation directe avec la Russie. Dresser les Etats complexés et/ou rancuniers les uns contre les autres est une chose, s’impliquer directement en est une autre. De toute manière, quelle que soit l’option retenue, les USA perdent la partie comme d’ailleurs ils semblent la perdre en Syrie si les analyses de Thierry Meyssan (Réseau Voltaire) se confirment. Peut-être sommes-nous plus proches que jamais du déclin de l’Empire.

Françoise Compoint, pour Novorossia Today.

http://novorossia.today/l-impasse-donbassienne-marqueur-des-faiblesses-de-l-empire/

impasse-donbassien-1.jpg

---------------------------------------

Escalade dans le Donbass. Pourquoi OTAN et CIA n’abandonnent pas la partie

Août 18, 2015.

On y avait cru aux douces heures de Minsk-1. On y avait cru aux âpres heures de Minsk-2. On n’y croit plus et l’on n’y croira plus jamais. D’ailleurs, Zakhartchenko, n’a-t-il pas certifié lui-même lors d’une récente conférence de presse qu’il n’était plus question de proroger avec ou sans nouvelles conditions des accords bafoués par les FAU avec la bénédiction tacite des puissances atlantistes bien servies par les silences sélectifs de l’OSCE. Pas de Minsk-3, 25 ou 100 à l’horizon. La solution se trouve ailleurs.

Sur le terrain, le déploiement de 90.000 militaires sur toute la ligne de front, le grondement des MLRS qui va crescendo et la recrudescence des hostilités autour de Gorlovka et Slavianoserbsk n’annoncent que ce qui a déjàété confirmé par le ministère des Affaires étrangères russe: les FAU se préparent à percer sur trois axes: Donetsk-nord coupant de facto Donetsk de Gorlovka, Donetsk-sud depuis les environs de Volnovakha et du côté de Novoazovsk depuis Marioupol bloquant ainsi toute avancée éventuelle des forces républicaines vers la mer d’Azov. S’agirait-il d’un percée supposée décisive vu l’état exsangue du budget militaire ukrainien et les réticences du FMI, de la BCE et de l’UE à continuer leur soutien matériel à Kiev? De toute façon, l’état piteux de la grivna, la chute vertigineuse et continue du PIB ukrainien, les sanctions gazières russes ainsi que le coût exorbitant d’une seule journée de guerre sont autant de facteurs qui en d’autres circonstances auraient dû mettre un terme à la guerre depuis belle lurette. Mais il n’en est rien et il n’en sera rien. Cet argent manifestement venu de nulle part et qui tue n’a d’autre prix que celui du papier et de l’encre vert grisâtre qui servent à le produire. Ce qui nourrit le brasier ukraino-donbassien n’est que la continuation de ce qui avait nourri le Maïdan sans que l’on n’ait pu croire à ses débuts qu’une révolution orange achevée dégénère in fine en guerre par procuration camouflée en guerre civile. Cette guerre par procuration qui oppose l’OTAN à la Russie, l’impérialisme universaliste au national-souverainisme, a pris les traits d’une guerre d’usure. Une guerre d’usure ne pouvant durer indéfiniment et les solutions diplomatiques proposées par le quartet de Normandie ne valant plus rien, un dénouement militaire prompt et particulièrement violent serait à prévoir. Simplement, ni les Américains ni les puissances européennes occidentales n’en voudront. L’idéal pour eux serait de faire durer la partie aussi longtemps que possible. La motivation étasunienne est la plus complexe. Elle découle de trois prémisses.

Primo, s’il est vrai que le complexe militaro-industriel US n’est pas prêt à s’endormir sur ses lauriers – premier budget mondial de la Défense avec, de trois fois inférieur, le budget chinois, et de cinq fois inférieur, le budget russe – la modernisation de l’arsenal nucléaire américain semblait avoir été repoussée aux calendes grecques sous Obama. Les négociations sur le nucléaire iranien et le retrait des troupes américaines d’Afghanistan ont fragilisé les positions des néoconservateurs. Les vetos russe et chinois en Syrie ont aussi joué leur rôle qui à son tour a été renforcé par la décrédibilisation tout à fait spectaculaire des politiques Bush-Obama au Moyen-Orient suite aux prises de distance de Daesh quant à son démiurge washingtonien. Aussi terribles fussent-ils pour les populations qui payent la note, les dérapages du néoconservatisme ont contribué au développement du modèle multipolaire car de plus en plus d’Etats européens conscients du danger regardent du côté de l’Est. Il fallait par conséquent rétablir l’image de l’Ennemi suprême en jouant sur le crédulité béate des peuples européens. La Russie réendossa ce statut relégué aux oubliettes depuis l’ère Gorbatchev son pseudo-expansionnisme devant horrifier en premier lieu les pays Baltes et la Pologne à l’exemple de l’annexion criméenne et des troupes russes sillonnant les steppes du Donbass. L’accusation en miroir a toujours été le point fort des services de propagande atlantistes. Le conflit qui sévit actuellement en DNR-LNR a redoré le blason de l’Alliance atlantique en plongeant les pays traditionnellement russophobes et les Etats occidentaux satellisés dans un état d’hystérie préventive qu’il convient d’entretenir. Cette guerre d’usure minant le Donbass et l’ensemble de l’Ukraine n’est que le reflet d’une immense guerre d’usure économique et psychologique que les USA sont en train de mener contre l’UE.

Secundo, les insuccès accumulés de la CIA et le conflit qui a opposé son chef, John Brennan, au chef de la Commission de contrôle des activités de la CIA, Dianne Feinstein, a sensiblement secoué le renseignement qui a lui aussi joué sur la menace russe en Europe. Du coup d’Etat “démocratique” réussi de Kiev aux petits bonhommes verts guerroyant contre les FAU de Marioupol à l’oblast’ de Lougansk, il a tout fait pour justifier son existence dans le format repoussant qu’on lui connaît et qui n’est pas sans repousser les Américains eux-mêmes après qu’ils aient appris que Guantanamo et ses méthodes ne relevaient pas du cas isolé. Après une telle campagne de réhabilitation, pas question de se désintéresser du dossier ukrainien lui qui offre plusieurs leviers de pression à la fois.

Tertio, n’oublions pas que pour assurer sa pérennité tout Empire tend à l’expansion. Quand il ne s’étend pas par la guerre – expansion directe – il élargit ses zones d’influence, un peu à l’image d’une pieuvre qui étend ses tentacules. La stratégie du chaos est certes une notion rabattue mais c’est la seule qui explique encore et toujours l’émergence de nouvelles zones grises autour de la puissance à neutraliser. En l’occurence, la Russie. Le cas transnistrien est celui d’un conflit gelé que l’on croyait sur le point d’être réchauffé il y a près de trois mois, avec la nomination de Saakachvili gouverneur d’Odessa, que l’on oublia durant juillet et qui resurgit la semaine dernière avec les menaces de M. Jagland à l’encontre d’une Moldavie indocile. Si l’on arrive à geler le conflit donbassien en le dégelant à l’occasion, non seulement l’Ukraine n’arrivera jamais à redresser son économie – à quoi bon puisque c’est maintenant une colonie US – mais la Russie continuera à faire des cauchemars.

S’en suit que l’aide du FMI sera assurée au compte-gouttes. Il ne s’agit pas d’en finir de sitôt avec le Donbass. La motivation de l’UE est bien différente: Bruxelles voudra bien sûr une énième version de Minsk espérant, d’une façon dirais-je miraculeuse, ne pas être impliqué. Oui, il a bel et bien soutenu le Maïdan et la quasi-totalité de ses conséquences, mais cela partait de bonnes intentions! Tout comme aujourd’hui, il espèrerait que la diplomatie l’emporte sur la barbarie pour mettre ultérieurement en relief son rôle de médiateur irremplaçable. Or, une solution radicale ne puit être qu’une solution essentiellement militaire présupposant une contre-offensive massive de la part des DNR-LNR, c’est-à-dire une exacerbation sans précédent du conflit. Déjà qu’il ne sait comment payer le lourd tribut migrationniste qui lui incombe, l’UE aura à assumer les retombées de son suivisme pro-américain en Ukraine. Si les Républiques l’emportent, Washington perdra un levier de pression extraordinaire. L’heure est grave. Avant tout pour la Novorossia ce qui s’illustre par cette conclusion sans concession de Zakhartchenko: “Nous n’avons pas d’autre choix que de remporter cette guerre. Vaincre, c’est notre devoir”.

Françoise Compoint, pour Novorossia Today.

http://novorossia.today/escalade-dans-le-donbass-pourquoi-otan-et-cia-n-abandonnent-pas-la-partie/

otan-donbass-1.jpg

29/07/2015

« Pour discuter des affaires européennes, il faut aller aux Etats-Unis »

« Pour discuter des affaires européennes,

il faut aller aux Etats-Unis ».

 

27 juil. 2015 

 

 

Dans une interview à la chaîne suisse RTS, Vladimir Poutine a une nouvelle fois appelé les pays européens à montrer plus d’indépendance par rapport aux Etats-Unis.

 

---------------------------------------------

 

Question : Monsieur le Président, bonsoir. Merci beaucoup de nous accorder du temps pour cet entretien.

 

Vladimir Poutine, président russe (V.P.) : (répond en français) : Bonsoir.

 

Question : Nous sommes actuellement à Saint-Pétersbourg à l'occasion de la cérémonie du tirage au sort de la Coupe du Monde de football 2018, qui se tiendra en Russie et à laquelle vous consacrez beaucoup de votre énergie.

 

V. P. : Oui c'est juste. Ce dont je vous félicite ainsi que nous-mêmes.

Je vais être franc. En vérité, et ce n'est pas une révélation, nous n'avons pas d'ambitions particulières dans ce futur championnat, même si nous attendons de notre équipe qu’elle fasse bonne figure.

Quant à l'organisation de ce tournoi, notre but est conforme aux objectifs de la FIFA, précisément, à celui d'élargir la géographie de football. Sans parler du fait que la Russie est un très grand pays : le plus vaste au monde et le plus peuplé d'Europe.

De plus, nous avons un régime de libre circulation sans visa, avec presque toutes les anciennes républiques de l'Union Soviétique (qui sont actuellement des états indépendants). C’est pourquoi cet évènement sera important non seulement pour la Russie, mais aussi pour tous nos voisins les plus proches.

 

Question : Vous êtes un ami de monsieur Blatter, vous lui avez témoigné votre soutien.

 

V. P. : On ne se connaissait pas avant de soumettre notre candidature pour l’organisation de la Coupe du Monde 2018. Au cours de ce travail commun nous avons eu beaucoup d'entretiens avec les représentants du comité exécutif de la FIFA, avec les commissions qui visitaient notre pays et avec monsieur Blatter lui-même. Nous sommes restés en très bons termes, tant professionnels que personnels.

 

Question : En ce qui concerne le procès qui a lieu actuellement en Suisse, pensez-vous que les États-Unis y soient impliqués d'une certaine manière ?

 

V. P. : Les États-Unis, pour autant que je sache, étaient parmi les candidats à l’organisation de la Coupe du Monde 2022.

 

Question : Croyez-vous que c’est une vengeance de leur part ?

 

V. P. : Je n'ai pas fini... Alors que leur allié européen le plus proche – la Grande Bretagne – avait déposé sa candidature pour 2018. Et la manière dont se présente cette lutte contre la corruption, me fait penser qu'il ne s'agit que d'une suite de la compétition pour 2018 et 2022.

Personne n’est opposé à la lutte contre la corruption, au contraire. Et je pense même que cette lutte doit être encore plus résolue. Mais il existe des normes juridiques internationales selon lesquelles, lorsqu’on soupçonne quelqu’un d’être en infraction avec la loi, des données doivent être collectées et transférées au parquet du pays dont le citoyen a violé la loi. Et cela n'a rien à voir avec la méthode selon laquelle un pays débarque n’importe où dans le monde, interpelle qui bon lui semble et le traîne dans l'une de ses prisons. Je trouve cela inadmissible.

Mais je le répète : cela ne signifie pas qu'il faut renoncer à lutter contre la corruption.

 

Question : Monsieur le Président, une question assez importante pour vous et les USA. Les actions initiées dans le cadre des événements à la FIFA, signifient-elles, selon vous, le retour à une certaine forme de politique impérialiste des États-Unis ?

 

V. P. : Un retour ? Cela fait longtemps qu'une telle politique est menée. Il ne s'agit que de son intensification. Je l’ai souvent dit publiquement et je ne suis pas seul à le dire. Aux États-Unis, des commentateurs politiques disent les mêmes choses et emploient les mêmes termes. Ces spécialistes américains de la politique extérieure et intérieure considèrent que ce penchant impérialiste ne fait que nuire aux États-Unis eux-mêmes.

Cette position n'est pas de l'anti-américanisme. Nous respectons et apprécions beaucoup les États-Unis et surtout le peuple américain. Je trouve seulement que ces actions unilatérales, ainsi que l'extension de la juridiction d'un État au-delà des ses propres frontières, à l'échelle mondiale, sont inadmissibles et destructrices pour les relations internationales.

 

Question : L'opinion des pays occidentaux concernant votre personnalité est partagée. Comme vous le savez, certains vous admirent, d'autres vous critiquent. Quand vous avez évoqué l'arsenal nucléaire dans vos discours, nombreux sont ceux qui y ont vu une menace.

 

V. P. : Les gens qui disent cela sont soit malhonnêtes, soit inattentifs. La nouvelle course aux armements a commencé quand les États-Unis ont opéré un retrait unilatéral du Traité anti-missiles balistiques. En effet, cet accord était la pierre angulaire du système de sécurité globale. Et quand les États-Unis s’en sont retirés et ont lancé la création d'un système antimissile comme partie de leur système global d’armes stratégiques, nous avons tout de suite dit que nous serions obligés de prendre des mesures en réaction, pour maintenir l'équilibre.

Je veux dire une chose très importante : nous le faisons pour nous même, pour la sécurité de la Fédération de Russie, mais aussi pour le monde entier, car c’est la stabilité stratégique qui est en jeu et elle est assurée par un équilibre des forces.

 

Question : Nous nous trouvons à Saint-Pétersbourg, ville qui a beaucoup souffert de la guerre. A ce que je sais, vos grands-parents ont justement vécu...

 

V.P. : C'étaient mes parents. Mon frère est mort ici pendant le siège, je ne l'ai jamais vu.

 

Question : Une nouvelle guerre en Europe est-elle possible ?

 

V.P : J’espère que non. Mais il faudrait que l’Europe manifeste davantage son indépendance et sa souveraineté et qu’elle soit capable de défendre ses intérêts internationaux, les intérêts de ses peuples et de ses pays.

L’équilibre stratégique, c’est ce qui a garanti la paix dans le monde et n’a pas permis aux grands conflits militaires d’éclater en Europe et dans le monde entier. Et quand les Etats-Unis sont sortis de l’accord, ils ont dit : nous créons un système antimissile, pas contre vous, nous voulons développer notre force de frappe, faites ce que vous voulez, nous partons du principe que ce n’est pas contre vous.

Nous faisons ce que nous avons toujours dit. Le système global de défense antimissile coûte cher. Et on ne sait toujours pas aujourd’hui dans quelle mesure il est effectif. Nous développons des systèmes de frappes capables de surmonter n’importe quel système de défense antimissile. Ce que j’ai annoncé il n’y a pas longtemps est dans nos plans depuis quelques années. Cela avait été annoncé il y a longtemps.

 

Question : Vous avez dit que vous voudriez que l’Europe soit plus indépendante. Par exemple, en ce qui concerne l’Europe de l’époque de Gaulle, de Mitterrand. Quelle est votre attitude envers ce que se passe sur ce plan ?

 

V.P. : Je finis quand même la question précédente.

Toutes nos actions dans le domaine de la défense stratégique sont tout à fait conformes aux obligations internationales russes, notamment dans le cadre de l’accord avec les Etats-Unis sur l’armement stratégique.

Maintenant à propos de la souveraineté. L’adhésion à toute organisation politico-militaire, à un bloc politico-militaire, implique un refus volontaire à certaine partie de sa souveraineté.

Je pense que la France est sortie de l’organisation militaire de l’Otan à l’époque afin de garder sa souveraineté dans le cadre du bloc militaire. Analyser la politique extérieure des pays européens n’est pas notre affaire. Mais convenez que si nous devons discuter des affaires européennes avec les partenaires européens à Washington, ce n’est pas intéressant.

 

Question : Monsieur le Président, un changement assez ironique intervient pour l’instant dans l’histoire. Les forces européennes de droites ou même d’extrême droite vous soutiennent plus que les forces de gauche. C’est par exemple, Marie Le Pen en France, l’UDC en Suisse. Qu’en pensez-vous ?

 

V.P. : Je pense que ce n’est pas un soutien pour ma personne mais la conscience de leur propre intérêt national , tel que ces forces politiques le conçoivent.

Dans le monde et dans les pays européens, certains mouvements tectoniques se sont produits dans la conscience collective pour protéger les intérêts nationaux. Regardez comment l’Europe fait face à un problème concret, les flux de migrants. Est-ce que l’Europe a pris des décisions qui ont finalement abouti à cette situation ? Il faut être franc et honnête : ces décisions ont été prises outre Atlantique et c’est l’Europe qui doit faire face au problème.

 

Question : Vous voulez dire les Etats-Unis ?

 

V. P. : Bien sûr. C’est un exemple, il y en a beaucoup. Mais cela ne signifie pas, je l’ai déjà dit, que nous devons et ce n’est pas ce que je cherche, diaboliser la politique des Etats-Unis. Ils mènent leur politique comme ils le jugent nécessaire pour leurs intérêts.

Il faut rechercher un équilibre des intérêts, relancer notre collaboration et lui donner un nouvel élan au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. Les États-Unis sont évidemment une grande puissance, que le peuple américain a réussi à créer en quelques siècles seulement, ce qui est un résultat admirable. Mais cela ne signifie pas que les autorités américaines actuelles ont le droit de parcourir le monde entier pour arrêter n'importe-qui et le traîner dans leurs prisons. Elles n'ont pas le droit non plus d'agir selon le principe « qui n'est pas avec nous, est contre nous ».

Nous devons être patients et travailler avec nos collègues américains pour trouver des solutions comme nous le faisons dans certains domaines de notre collaboration. Par exemple, comme c'était le cas avec le problème du programme nucléaire iranien.

 

Question : Vous avez été parmi les premiers à mener une lutte contre le terrorisme islamiste. Pensez-vous que les Européens sont aujourd’hui de votre côté sur cette question ?

 

V. P. : Tout au début de cette lutte, quand nous avons rencontré des problèmes chez nous, dans le Caucase, j'ai été très étonné de constater que même les preuves démontrant que nous faisions face à une menace terroriste, que nous menions une guerre contre Al-Qaïda, ne nous ont apporté aucun soutien. Et quand je demandais à mes collègues, y compris en Europe : « Ne voyez-vous pas ce qui se passe ? », ils répondaient : « Si, nous voyons. Mais un ensemble de considérations de politique intérieure et internationale fait que nous ne pouvons pas vous soutenir. » Je leur disais alors : « Vous ne pouvez pas nous aider ? Dans ce cas, ne le faites pas ! Mais au moins, ne nous nuisez pas ».

Je vois maintenant que la situation a changé, c'est vrai. L'Europe, comme les États-Unis se sont rendus compte du danger de l'extrémisme et se sont réellement impliqué dans cette lutte. Un proverbe populaire chez nous dit : « Mieux vaut tard que jamais. » Mais nous espérons beaucoup que nous allons également mener un dialogue sur d'autres questions, telles que la résolution de la crise ukrainienne et des questions économiques, et que nous allons trouver des solutions acceptables pour tous.

Je pense que c'est tout ce qu'on peut dire à propos de la FIFA.

 

Question : Une dernière question, monsieur le Président. Nous avons à dessein commencé par parler de Blatter. En ce qui concerne Angela Merkel, elle fait partie de vos collègues avec qui vous communiquez très souvent. Elle parle allemand. D'habitude vos conversations sont en allemand ?

 

V. P. : Oui, en règle générale, nous parlons en allemand.

A propos de monsieur Blatter, je voudrais terminer, car nous avons commencé par ce sujet. Nous savons tous ce qui se passe autour de lui en ce moment. Je ne veux pas rentrer dans le détail, mais je ne crois pas un mot des accusations de corruption dont il est personnellement l’objet.

Et je pense que les personnes comme monsieur Blatter, les chefs d'autres grandes fédérations sportives internationales, des comités olympiques, ces gens méritent une reconnaissance et une gratitude particulière de la part des organisations publiques. Et tant qu’à décerner des prix Nobel, c'est bien à ce type de gens qu'il faudrait les accorder, car ils améliorent les mécanismes de la coopération entre les pays et contribuent énormément au développement des relations de « bon voisinage » entre les peuples et les États.

 

Question : Une dernière question, monsieur le Président. La dernière que j'aimerais poser. En Europe on vous présente comme un nouveau Staline. Il y a des gens qui vous considèrent comme un impérialiste. Il y a aussi ceux qui vous apprécient, mais il y en a d'autres qui brossent un tel portrait de votre personne. Il y a même des gens qui disent, qu'après toutes ces années au pouvoir, vous êtes devenu fou. Que répondriez-vous à ces gens ?

 

V. P. : Après notre interview, croyez-vous que je suis fou ?

 

Question : Vous gardez le sourire, malgré tous ces préjugés.

 

V. P. : Cela fait partie de la lutte politique. C'est une partie de ma vie depuis un certain nombre d'années. J'essaie de ne pas y accorder trop d'attention. Je fais juste ce que j’estime nécessaire, dans l’intérêt de mon pays et de mon peuple.

Il n'est pas dans l'intérêt de la Russie d’être en conflit avec d'autres pays, mais nous sommes parfois bien obligés de défendre nos intérêts, et sans aucun doute, nous allons le faire. Mais pas en choisissant la voie de la confrontation et à plus forte raison de la confrontation militaire, mais plutôt celle des compromis et de solutions mutuellement acceptables.

Avec votre aide, j'aimerais m'adresser non à ceux qui me critiquent, mais à ceux qui me soutiennent. Je veux les remercier de ce soutien, et leur dire qu’ensemble, nous allons continuer à aller de l'avant. Et en premier lieu, je ne parle pas de ceux qui brossent des portraits, mais de ceux qui apprécient ce que nous faisons et sont intérieurement d'accord avec cela.

Merci beaucoup (dit en français).

 

http://francais.rt.com/international/4924-poutine-discuter-affaires-europennes

55b681fcc461886e328b4613 (1).jpg

Il faut arrêter d’être le « dindon de la farce » des Américains !

Il faut arrêter d’être le « dindon de la farce »

des Américains !

 

25 juil. 2015

 

 

Lors de la conférence de presse à l’issue de la visite de la délégation française en Crimée, les députés français ont appelé les dirigeants européens à restaurer la coopération avec la Russie dans les plus brefs délais.

 

Le député Claude Goasguen a fortement critiqué la conduite des décideurs français et européens qui suivent docilement les recommandations des Etats-Unis.

 

"Il y a toujours un dindon de la farce. Les Européens perdent beaucoup d’argent à cause des sanctions. Mais les Américains y gagnent beaucoup. Ce sont les Américains qui bénéficient le plus des sanctions, mais les Européens, ils perdent tout. En France, on dit que nous sommes les dindons de la farce", a-t-il précisé.

 

Selon les estimations, les pertes économiques de l’UE par les sanctions imposées à la Russie atteignent 0.2% du PIB européen. Cette somme s’élève à 300 millions d’euros. Mais d’après le plan de Jean-Claude Junker, la même somme doit être investie en économie européenne cette année. C’est pour cette raison que les trois députés qui ont pris part à la conférence de presse – Thierry Mariani, Claude Goasguen et Yves Pozzo di Borgo – sont persuadés qu’il faut arrêter d’être le dindon de la farce des américains, et restaurer la coopération avec la Russie. 

 

Thierry Mariani : « Au moment où on lève le blocus à Cuba, on accepte un autre blocus en Europe »

 

Les députés européens sont arrivés jeudi 23 juillet à Moscou, pour se rendre ensuite en Crimée. Il s’agit du premier déplacement d’une délégation significative d’hommes politiques et de parlementaires européens sur la péninsule, qui a été rattachée à la Russie en 2014 suite à un référendum populaire, après l’introduction des sanctions contre la Russie.

 

En Crimée, on a pris plus de deux millions de gens en otage

 

Lors de la conférence de personnes, Thierry Mariani a déclaré qu’il ne fallait pas attendre "qu’un président américain en fin de mandat décide de faire un geste pour lever ce blocus", en faisant le parallèle avec l’embargo cubain, récemment levé par Washington. En Crimée plus de deux millions de personnes ne peuvent pas se rendre en Europe parce que les ambassades ne veulent pas leur donner de visas.

 

"Chacun sait très bien qu’aujourd’hui, la situation qui fait que la Crimée est redevenue russe est durable. Donc on va faire quoi ? Pendant 60 ans on va ignorer deux millions personnes ?", a-t-il questionné.

 

La métaphore artistique de Thierry Mariani

 

Les députés ont aussi mis en évidence que les Européens se font une fausse impression de la situation en Crimée. La majorité d’entre eux estiment que la Russie est l’agresseur mais cela n’est pas vrai.

 

"L’opinion publique c’est un peu comme l’impressionnisme. C’est un tableau qui se fait par de petites touches", a souligné Thierry Mariani. Mais les médias européens noircissent ces dernier temps l’image de la Russie. Par exemple, tous les défilés militaires russes sont un "signe d’agression", même celui du 9 mai, tandis que les défilés militaires français sont qualifiés de "sympathique".

 

Toute la délégation est persuadée qu’on peut changer cette image de la Russie en Europe, en racontant ce qu’ils ont vu en Crimée. "Je pense que nos témoignages doivent donner un autre sonne de cloche", a dit Mariani, car l’Europe a besoin de la Russie, même dans la lutte contre le terrorisme.

 

"Même si les Etats-Unis auraient voulu que la guerre éclate, cette guerre n’a pas éclatée", a déclaré Claude Goasguen

 

RT en français

http://francais.rt.com/international/4814-conference-presse-delegation