08/02/2015
À propos des livraisons d’armes américaines...
À propos des livraisons d’armes américaines...
et des plans de mobilisation Novorusses.
Par Le Saker original – Le 6 février 2015 – Source vineyardsaker
Toujours pas de nouvelles de la rencontre Poutine-Merkel-Hollande à Moscou, alors j’ai décidé d’aborder rapidement un malentendu fréquent, les livraisons d’armes américaines et leur efficacité.
LES LIVRAISONS D’ARMES AMÉRICAINES À LA JUNTE
La culture politique américaine et sa propagande ont profondément ancré dans l’esprit de ceux qui sont exposés aux médias de masse l’idée que les armes ou les nouvelles technologies gagnent les guerres. Ce n’est pas vrai. Ou, pas vraiment ainsi.
Oui, lorsque la différence de technologie est très importante et étendue à tous les systèmes d’armes, ce qui signifie un changement de génération complet dans la plupart des systèmes d’armes clés, cela peut aider. Mais pas un système d’armes seul, lorsque la différence de qualité est marginale.
En outre, une arme simple et primitive qui a été totalement déclassée peut devenir soudain beaucoup mieux adaptée à un combat réel qu’une merveille technologique. C’est d’ailleurs l’un des plus grands problèmes des armes américaines. Voici comment elles sont conçues :
Vous prenez toutes les technologies les plus récentes et les plus avancées, vous les rassemblez, puis créez un nouveau design supérieur, puis vous concevez un nouveau profil de mission qui s’adapte à cette conception. Puis vous vendez (au sens propre et figuré) le nouveau concept au Congrès des États-Unis, en particulier aux membres du Congrès qui viennent des circonscriptions où la production des armes est prévue – et voilà, vous avez votre nouvelle marque haut de gamme d’arme américaine. Et les coûts ? On s’en fout ! Il suffit d’imprimer plus d’argent, et c’est tout. [voir la faillite de l’avion de chasse JSF/F35, article récent très documenté sur dedefensa, NdT]
LES ARMES RUSSES SONT CONÇUES D’UNE MANIÈRE TOTALEMENT DIFFÉRENTE
L’approche est inverse. Prenez un profil de mission, déterminez un besoin, puis allez au moins cher, aux technologies simples, fiables et disponibles, et combinez-les dans votre système d’arme. Ensuite testez le prototype dans des unités militaires opérationnelles, modifiez-le en fonction de la réaction de l’armée, enfin produisez-le.
En d’autres termes, les armes américaines sont conçues par des ingénieurs dans des bureaux d’études, produits par des hommes d’affaires et des politiciens, elles ne sont pas vraiment conçues pour la guerre [mais pour enrichir toute la chaîne de corruption, NdT]. Les armes russes, en revanche, sont commandées par l’armée et créées par un bureau de conception qui n’a qu’un seul objectif : la guerre réelle, sale et laide [pas le profit privé, sale et laid lui aussi, NdT].
C’est pourquoi le bon vieux MiG-29 pouvait mieux voler avec ses vieilles commandes hydrauliques que les F-18 avec leurs commandes électroniques. Bien sûr que les Russes pouvaient construire des avions à commandes électroniques (comme le SU-27), mais pour les MiG-29, ce n’était pas nécessaire par rapport aux objectifs qui leur étaient assignés.
Ce que je veux dire ici, ce sont deux choses :
1. – Les armes américaines sont loin de valoir ce que promettent leur marketing et leurs services de communication.
2. – Les armes russes démodées sont souvent mieux adaptées pour la conduite de la guerre réelle. Disons, par exemple, que les US délivrent à la junte de grandes quantités de Javelin [missile antichar, tire et oublie, il atteint tout seul son but, NdT]. Et alors? Tout ce que la Russie devra faire en réaction est de livrer des 9M133 Kornets aux Novorusses. Pouvez-vous deviner quel système est à la fois plus efficace et moins cher ?
Lorsque les États-Unis ont donné à la junte des radars de contre-batterie, qu’est-ce que la Russie a fait ? La même chose. Maintenant, il y en a de chaque côté.
Alors, voici la question clé: lequel des deux côtés se repose davantage sur des blindés et l’artillerie ? Exactement : la junte.
Lorsqu’ils sont confrontés à un problème, les Américains ne savent faire que deux choses : distribuer de l’argent ou proposer des solutions technologiques dans le domaine concerné. Cela ne fonctionne jamais, mais c’est tout ce qu’ils savent faire [voir dans le domaine économique les exploits du FMI, NdT].
Le fait est que même au XXIe siècle, ce qui gagne les guerres, ce n’est pas l’argent ou les engins exotiques, mais le courage, la détermination, la force morale, la volonté et la rage qui vous saisissent face au mal brut, absolu.
Les forces de la junte n’ont rien de tout cela. Leurs escadrons de la mort (AIDAR, Azov) sont des idéologues haineux qui s’acharnent sur des civils. Ils n’ont ni le sang-froid ni l’endurance nécessaires pour lutter dans une véritable bataille, et l’armée régulière est démoralisée. Vous pouvez distribuer tout l’argent et les engins exotiques que vous voulez à ces gars-là, ils n’auront jamais la motivation ni la volonté des soldats de Givi, Motorola ou Mozgovoi.
La vraie raison pour laquelle les livraisons d’armes américaines à la junte sont un gros problème [bien qu’ils ne s’en privent pas, NdT] n’est pas militaire, mais politique – ce serait un signe visible de l’agression US directe contre la Novorussie et, à travers elle, la Russie elle-même. C’est pourquoi les Russes avertissent que les conséquences de ces livraisons à grande échelle seraient très grave. Mais en termes purement militaires, il y aurait peu de changement.
PLANS DE MOBILISATION NOVORUSSE
Tout le monde a entendu dire que Zakharchenko a annoncé qu’il allait mobiliser 100 000 hommes sur une base volontaire (au moins au début). Certains croient que l’idée ici est seulement de répliquer aux plans de mobilisation de la junte. Je ne le pense pas. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.
Un des plus grands problèmes pour les Novorusses a toujours été l’incapacité de protéger leurs flancs et de mettre assez d’hommes dans chaque ville ou emplacement qu’ils occupent. Ils ont été très prudents avec cela et c’est pourquoi leurs forces ne finissent jamais piégées dans un chaudron alors que le risque était réel à Gorlovka et à proximité de Marioupol. Les plans des Novorusses visent à créer trois brigades supplémentaires de blindés légers motorisés qui leur permettront de tenir les territoires conquis. Ces forces ne seront pas prêtes de sitôt, mais à la fin du printemps ou au début de l’été, les Novorusses pourraient avoir suffisamment de forces pour assurer, en toute sécurité, le blocus de Marioupol et sécuriser le reste de la ligne de contact. Ils ne doivent pas être formés d’unités d’élite hautement qualifiées, mais seulement de troupes motorisées légères avec un appui-feu supplémentaire. Et, rappelez-vous, pour tenir une ligne de front, vous n’avez pas besoin d’un soldat dans une tranchée tous les dix mètres. Vous avez juste besoin de tenir quelques postes clés, avoir le soutien de l’artillerie prêt et un groupe de réserve défensif.
Donc, ma conviction est celle que Zakharchenko présentait à la junte: «Si vous continuez comme ça, nous allons bientôt être chez vous.»
Quoi qu’il en soit, nous allons voir ce que les dernières négociations à Moscou vont apporter (si elles apportent quelque chose). Personnellement, je suis très sceptique. Nous allons bientôt le savoir.
The Saker
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
11:10 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, usa, novorossia, armes, armement
06/02/2015
Le point sur la guerre en Ukraine, par Alexander Mercouris.
Le point sur la guerre en Ukraine
Par Alexander Mercouris – Le 4 février 2015.
Source The vineyard of the Saker
Russia Insider a publié mon dernier article sur l’évolution de la guerre en Ukraine.
C'est une version plus élaborée et approfondie de celui qui avait déjà été publié ici.
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LES PERTES UKRAINIENNES
La thèse essentielle que je développe dans cet article est que ce ne sont pas les mouvements tactiques mineurs qui déterminent le cours de cette guerre. C’est le nombre de victimes infligé à l’armée ukrainienne. Elle a pris une raclée pendant l’été, elle prend à nouveau une raclée.
Dans mes articles publiés sur Russia Insider, j’ai mentionné le chiffre de 1 100 victimes infligé à l’armée ukrainienne pendant la bataille de deux semaines pour l’aéroport de Donetsk, chiffre indiqué dans des documents officiels ukrainiens que des hackers ont piratés. Les Forces armées de Novorussie (NAF) évaluent actuellement le nombre total de soldats ukrainiens morts depuis la reprise des combats à environ 1 500. Colonel CASSAD disait hier que le chiffre pourrait être de plus de 1 800 tués.
Les chiffres de 1 500 et 1 800 couvrent une période plus longue que celui de 1 100 dans les documents ukrainiens piratés. Le fait qu’ils soient tous du même ordre de grandeur suggère que tous ces chiffres sont fiables. Si c’est bien le cas, alors cela montre que j’ai raison de croire que l’armée ukrainienne subit des pertes au rythme de plusieurs centaines de morts par semaine.
LES PERTES DES SÉPARATISTES DE LA NAF
Bien sûr, les NAF souffrent également d’un taux élevé de pertes actuellement. Toutefois, il est clair que c’est à un niveau sensiblement moindre que l’armée ukrainienne. Comme je l’ai dit dans l’article de Russia Insider, le porte-parole des NAF a indiqué que, selon eux, le ratio des pertes est de 1 à 4. Colonel CASSAD pense que pendant la période où l’armée ukrainienne a perdu 1 800 hommes au combat, les NAF ont déploré 600 victimes. C’est un rapport de 3 à 1.
Je pense que les pertes des NAF ont été plus élevées au cours des trois dernières semaines parce que les NAF ont été à l’attaque la plupart du temps. Lorsque cette étape se terminera avec la fermeture totale de la poche de Debaltsevo, je pense que le nombre de morts va beaucoup diminuer. En revanche, avec l’effondrement du chaudron, le nombre des morts ukrainiens va augmenter surtout s’ils continuent de se livrer au même genre de contre-attaques stériles que d’habitude.
ARRÊTER LE MASSACRE
Comme je l’ai dit dans l’article de Russia Insider, l’armée ukrainienne ne peut tout simplement pas continuer à laisser mourir plusieurs centaines de soldats chaque semaine. Dans la situation actuelle, il ne faudra pas longtemps avant que l’Ukraine ne rende les armes. Je le crois d’autant plus que je pense avoir grandement surestimé le nombre total de soldats ukrainiens dans le Donbass dans mon article. J’ai évalué leur nombre à environ 60 000 en me basant sur l’été dernier. Mais je crois maintenant qu’il y en a beaucoup moins, ce qui explique l’effort de mobilisation dont j’ai longuement parlé dans l’article mentionné.
GESTICULATIONS POLITIQUES
Au plan politique, la RPD / RPL adopte une ligne très dure dans les négociations.
Pour être plus précis :
(1) Leurs représentants contestent maintenant formellement la nature des pouvoirs plénipotentiaires de Koutchma, à savoir sa capacité à signer des accords qui engagent formellement et légalement la junte. Ils insistent pour qu’il lui soit officiellement reconnu ce pouvoir.
Comme je l’ai dit précédemment, il n’a jamais fait de doute que Koutchma agissait pour le compte de la junte quand il a signé le Protocole de Minsk et il est vraiment ridicule de le nier. Pourtant la junte refuse de formaliser la position de Koutchma, parce que s’ils admettent officiellement qu’il est leur représentant, alors ils admettent officiellement qu’ils négocient avec les NAF, ce que, pour des raisons politiques et idéologiques, ils refusent catégoriquement de faire.
(2) Les NAF ont dit qu’elles seraient d’accord pour un nouveau cessez-le feu sur la base de la ligne de front actuelle, mais pas sur la ligne de front du protocole de Minsk. C’est une façon de dire non aux appels à un cessez-le-feu parce qu’ils savent parfaitement que la junte n’acceptera pas cette condition. Il faut d’ailleurs noter que les NAF ont rejeté la demande d’un cessez-le feu temporaire de sept jours à Debaltsevo aujourd’hui. Je pense que c’est la première fois que les NAF rejettent une demande de cessez-le-feu.
C’est un complet retournement de situation. Au printemps et à l’été derniers, c’était la NAF (et les Russes) qui demandaient instamment un cessez-le-feu et la junte qui ignorait leurs appels tout en faisant semblant d’être d’accord. La situation s’est inversée. C’est le signe clair que ce sont maintenant les NAF qui ont l’initiative.
(3) Les Russes soutiennent la même ligne politique que les NAF. On n’en a pas entendu parler, mais hier, 2 février 2015, Interfax a fait cette annonce, aussi brève que capitale, à 20h03, heure de Moscou : « Le Kremlin a déclaré : la ‘ligne dure’ des milices de l’Est de Ukraine est absolument justifiée. »...
Comme je l’ai dit précédemment, les Russes ont abandonné l’espoir que l’Occident force la junte à négocier. Cette déclaration en est une preuve supplémentaire. Les NAF ont le feu vert de Moscou pour poursuivre leur offensive.
(4) Pour comprendre pourquoi les Russes ont abandonné l’espoir d’une solution négociée, penchez-vous sur la dernière déclaration de Porochenko aujourd’hui même. Même si tout s’effondre autour de lui, il continue à rejeter les appels à la fédéralisation et continue de dire que l’Ukraine restera un État indivisible. Comme je l’ai dit précédemment, la nature idéologique et politique de la junte lui interdit toute autre réponse et tous ceux qui pensent que la junte acceptera d’elle-même un compromis se mettent le doigt dans l’œil.
CRISE POLITIQUE À KIEV ?
Je ne parlerai pas de ce qui ressemble à un début de crise politique à Kiev, car il y a d’autres analystes qui en savent plus que moi là-dessus.
Alexander Mercouris – Le 4 février 2015.
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Commentaire du Saker.
Voici ce que j’ai écrit dans la section des commentaires
de Russia Insider sous l’analyse d’Alexander :
Puisque Alexander a eu l’amabilité de mentionner mon nom, je veux juste dire que je suis *entièrement* d’accord avec son analyse, surtout quand il prédit de nouveaux désastres à l’armée ukrainienne. Il a également raison quand il dit que le nombre d’Ukrainiens tués est une catastrophe humanitaire: on pourrait bien assister à quelque chose de tout à fait étonnant – une guerre où il y a plus de victimes militaires que de victimes civiles. Qui plus est, je pense aussi que la décision d’arrêter le massacre ne dépend pas de Kiev, mais de Washington. Cette guerre va durer aussi longtemps que les États-Unis veulent maintenir la plaie ouverte et laisser le sang couler, et aucune quantité d’aide occidentale (létale ou autre) n’inversera la tendance dans cette guerre. La seule question est de savoir combien d’Ukrainiens seront sacrifiés avant que cette abomination ne s’arrête enfin. La solution à cette guerre est évidente et tout le monde la connaît: une Ukraine nominalement indivisée, avec une autonomie culturelle, économique et politique pour *toutes* ses régions, pas seulement le Donbass, et la pleine reconnaissance des autorités novorusses comme partenaire d’égale importance dans les négociations. Toutes les sottises sur les 9000 soldats russes qui auraient envahi l’Ukraine et la présentation de la Russie comme pays agresseur (comme le dit la Rada, le parlement de Kiev) ou l’affirmation insensée que la RNL et la RND sont des organisations terroristes (position officielle de Kiev) ne font que retarder la fin inévitable et augmenter le nombre des morts inutiles. Enfin, je pense également que les États-Unis / OTAN ne sont pas en capacité d’envoyer des forces pour écraser les Novorusses et donc ils ne le feront pas. Ce que les États-Unis / OTAN peuvent faire et feront, c’est fournir de l’aide financière et de l’aide militaire, et beaucoup de grands mots, de paroles en l’air et de promesses vides. Ce ne sera pas suffisant. L’analyse d’Alexander est parfaite.
Bravo!
The Saker
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Traduit par Dominique, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
http://lesakerfrancophone.net/
Uglegorsk
11:22 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, novorossia, donbass, novorossiya, russie, usa, alexander mercouris
03/02/2015
Alexandre Zakharchenko answers to US state dept and US media...
[eng subs] DPR PM Zakharchenko answers to US state dept and US media
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La conférence de presse dans son intégralité.
[eng subs] Press conference of DPR PM Zakharchenko and LPR PM Plotnitsky regarding the Minsk negotiations, Debaltsevo "cauldron", US mass media and other things
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Traduction et sous-titres : Kazzura
16:19 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république populaire de donetsk, donetsk, alexandre zakharchenko, république populaire de lougansk, lougansk, igor plotnitsky, donbass, novorossia, novorossiya, ukraine, usa, rebelles
02/02/2015
L’enfer dans le chaudron de Debaltsevo !
Ukraine/Donbass :
L’enfer dans le chaudron de Debaltsevo !
Il y a urgence à Kiev : John Kerry débarque la semaine prochaine. Le régime est tenu en échec sur le front du Donbass et contesté à sa basse : la 4e conscription forcée fait un flop, même dans l’ouest, et à Kiev les manifestations de paramilitaires hostiles à Porochenko se multiplient. Pour les forces ukrainiennes prises au piège dans le chaudron de Debaltsevo, il n’y a pas d’autre alternative que de se rendre ou mourir. Les combats d’aujourd’hui sont soit des barouds d’honneur, soit des affrontements désespérés. Aucun secours digne de ce nom n’est venu de Kiev pour ces hommes enfermés dans une logique de guerre dont seuls les prédateurs mondialistes ont le secret. Déjà, les FAN préparent d’autres opérations : Dzerzhynsk, Artomovsk, Lisichansk, Volnovakha, Mariupol, pour ne citer que ces agglomérations. Elles doivent elles aussi être libérées, bientôt, très bientôt.
Dans les autres secteurs du front, on assiste essentiellement à des affrontements de positions, principalement via des duels d’artillerie, alors que l’armée ukrainienne continue de pilonner massivement les agglomérations les plus importantes pour augmenter les pertes parmi la population civile.
Sur Pospasna, au nord-est de la poche de Debaltsevo, les forces de la brigade « Prizrak » de Mozgovoi sont, une fois de plus, engagées dans d’intenses combats de rues pour reprendre la ville. Depuis ce matin, les affrontements se poursuivent, les forces républicaines étant appuyées par plusieurs batteries positionnées vers Pervomaïsk. Les quartiers les plus à l’est de Popasna seraient atteints, mais le centre-ville est totalement verrouillé. En fait seules les premières rues à l’est de la ville seraient contrôlées par les FAN. De plus, les Ukrainiens auraient reçu des renforts conséquents depuis deux jours.
La prise de Pospana menacerait directement Artemovsk, plus à l’ouest, et de facto, permettrait aux FAN de bousculer une grande partie du dispositif ukrainien sur le front nord.
On signale plusieurs accrochages d’une intensité variable au niveau des positions des cosaques vers Krasny Pakhar et Trotskoe, au nord-est du chaudron. Les forces de Kiev cherchent à maintenir ouverte cette poche.
Un chaudron en ébullition
La situation dans la poche de Debaltsevo, après deux journées et deux nuits d’affrontements sans précédent, est confuse. Les forces de Kiev ont perdu beaucoup de positions, d’hommes, de matériels, une partie d’entre elles semble désorganisée, alors que d’autres éléments résistent. Deux gros points de résistance fortifiés se situent légèrement plus au sud : sur les bourgs de Bulavinskoe et d’Ilyinka – Olhovatka. Ces secteurs serviront de replis aux troupes qui se trouvent encore plus au sud quand les FAN décideront de pousser plus avant leur avantage dans ce secteur de la poche. Au sud-est, les combats hier sur Nikishino ont été particulièrement intenses. Le bataillon « Août » aurait eu des pertes sévères. Les troupes de Kiev ont été contraintes d’abandonner leurs positions à l’ouest de Nikishino (20 km de Debaltsevo).
Les forces de Nouvelle Russie ont réussi à bloquer partiellement l’autoroute M03 entre Artemovsk et Debaltsevo, mais le chaudron n’est toujours pas refermé hermétiquement. Deux colonnes de ravitaillement carburant – munitions ont été empêchées par les FAN d’atteindre Debaltsevo dans la journée ; alors que trois convois sanitaires ukrainiens ont pu rejoindre Artemovsk cours de cette même journée. Les FAN laissent partir les éclopés, pour ne pas avoir à en soigner de trop lors de la prise totale du chaudron.
Selon le ministère de la Défense de la RPD, les forces ukrainiennes ont perdu dans les combats de ces denriers jours un millier d’hommes (tués, blessés, capturés). On note que plusieurs dizaines de prisonniers, dont plusieurs officiers ukrainiens, ont été capturés ou se sont rendus d’eux-mêmes. Du côté des FAN, on estime les pertes à quelque 300 hommes (tués, blessés). Les forces républicaines auraient engagé une quinzaine de chars lourds (T-64BV et T-72B1V), en plus de dizaines de véhicules blindés et plusieurs batteries d’artillerie dont un bataillon de BM-21). Les combats sont visiblement nettement plus intenses que ceux qui permirent la libération totale de l’aéroport de Donetsk il y a quelques semaines.
Konstantin Grishin dit Semen Semenchenko est vivant, finalement, mais néanmoins dans un triste état. Hier, lors d’une tentative de son « bataillon » (une compagnie renforcée en tout) de porter secours au « bataillon Svityaz » sur Uglegorsk, la colonne a été touchée de plein fouet par une salve de BM-21 Grad de l’artillerie républicaine. 11 autres paramilitaires ont été blessés, 4 évacués sur Kharkov, et le reste est à l’hôpital d’Artemovsk. Semenchenko aurait une commotion cérébrale, selon sa page Facebook personnelle, son état aurait empiré. Il aurait eu les côtes brisées et des éclats de shrapnels (roquette de 122 mm de BM-21) auraient percé son poumon gauche. Les deux paramilitaires qui l’accompagnaient dans le véhicule sont morts.
Vue de l’endroit où la colonne de « Donbass » a été détruite par l’artillerie républicaine, à 1 km de l’entrée est d’Uglegorsk : on reconnaît la G-Wagen 461 Mercedes avec l’AGS-17 qui avait été filmée à l’entrée de la poche plus au nord la veille.
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(…) Alors que deux groupes tactiques de la 3e brigade d’infanterie motorisée de Gorlovka sont engagés contre la poche de Debaltsevo, un troisième groupe continue de positionner ses forces dans la partie sud-est de Dzerzhynsk, afin de consolider les bases d’une future attaque en règle de la localité. Comme Gorlovka, l’agglomération de Donetsk continue d’endurer les frappes de l’artillerie lourde ukrainienne.
On notera que des munitions américaines (obus de mortiers de 120 notamment, mais aussi des obus de 155 pour M109A1 utilisés sur Gorlovka - Note de K. : voir vidéos ajoutées en bas de note - Les Ukrainiens auraient-ils des M109 ?) ont été découvertes sur les positions ukrainiennes prises par les forces républicaines. Une preuve de plus de l’engagement militaire US contre les populations du Donbass.
MT-LB avec ZU-23/2 des forces de Kiev, embossé et… détruit vers Uglegorsk
Frappes prioritaires sur la logistique et les postes de commandement ukrainiens
(…) L’artillerie lourde des forces républicaines s’en prend désormais en priorité aux centres de commandement et de logistique de 2e et de 3e échelons des troupes de Kiev (dépôts de carburants, de munitions, postes de commandement, ateliers de campagne…). L’apparition, ces derniers jours vers Makeevka, de moyens d’artillerie extrêmement puissants comme ces quelques lanceurs Smerch (roquettes de 300 mm) et automoteurs 2S7 Pion (obusiers de 203 mm) aux couleurs des FAN pourrait expliquer ces frappes précises et destructrices depuis 72 heures qui portent un coup terrible aux capacités des forces ukrainiennes. Nous savions, depuis l’été dernier, que les FAN disposaient de quelques Uragan et Smerch pris aux forces de Kiev et jusqu’alors placés en réserve stratégique. A l’évidence, ils viennent d’être engagés avec une efficacité redoutable.
Ainsi, une importante base logistique ukrainienne à Kalchik-Zarya (district de Volodarsky à 15 km au nord de Mariupol) a été frappée de plein fouet vers 04h30 par l’artillerie de Nouvelle Russie. Les pertes seraient importantes. Plusieurs sources signalaient en outre la présence d’au moins une batterie Smerch ukrainienne sur zone. Dernièrement, au sud-ouest de Gorlovka, c’est un autre centre logistique de l’armée ukrainienen qui avait été détruit de la sorte.
L’arrière des forces de Kiev progressivement déstabilisé
L’action des groupes de partisans sur les arrières des forces de Kiev ne faiblit pas, elle aurait même tendance à s’accentuer. La dernière date de ce début d’après-midi, quand une importante déflagration a eu lieu dans un camp militaire près du village de Krasnyy Chaban dans l’oblast de Kherson. Selon les premiers éléments diffusés, 10 paramilitaires du « bataillon Ternopil » de la garde nationale auraient été tués (Kiev parle de 6 tués), 11 seraient blessés et il y aurait 10 disparus. Un dépôt de munitions aurait été touché, Kiev évoque une erreur de manipulation de grenade, ce qui ne correspond nullement aux dégâts très importants évoqués par le ministère de la Défense de Kiev.
L’extrême droite paramilitaire s’agite : elle demande désormais la démission du Président de l’Ukraine, Petro Porochenko. Ceux qui se définissent comme étant la « Chambre des soldats volontaires du peuple», ont tenu une réunion sur la Place de l’Indépendance (Maidan) dans le centre de Kiev. Quelque 500 individus, pour la plupart vêtus de tenues militaires, entendaient ainsi dénoncer, selon eux, le manque de moyens alloués à la guerre dans le Donbass. Une manifestation qui fait suite à l’annonce de la dissolution d’« Aydar ». Ces chiens de garde du régime pro-US, ardents défenseurs du « parti de la guerre » au sein de la junte (Yatsenyuk, Turchinov), commencent à montrer les dents contre celui qu’ils sont censés défendre. La venue très prochainement du chef de la diplomatie US à Kiev permettra, à n’en pas douter, de donner une feuille de route détaillée à ces laquais du mondialisme pour les mois à venir.
Jacques Frère, pour NationsPresse.info, le 01er février 2015
Pour lire l'intégralité de l'article, regarder les vidéos, etc. : cliquez ici.
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Ajout Fiertés Européennes :
[eng subs] NATO shell rounds usage detected in Gorlvoka !
Trad & Subs by Kazzura
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[eng subs] Trophies left by the UAF in Nikishino
11:34 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, donbass, novorossia, novorossiya, debaltsevo, chaudron de debaltsevo, semen semenchenko, john kerry, usa, munitions américaines
28/01/2015
Oleg Tsarov talks about US preparations for civil war in Ukraine, November 2013.
[eng subs] Oleg Tsarov talks about US preparations for civil war in Ukraine, November 2013
Oleg Tsarov (People's deputy of Ukraine then, head of the Speaker of the Novorossia Unity Parliament now) talks in Verkhovna Rada (UA parliament) about the preparations done by the US.
Watch the video on original translator's channel: https://www.youtube.com/watch?v=y9hOl...
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20 Novembre 2013, Kiev : Oleg Tsarov (ou Tsarev, tout dépend des traducteurs), alors député Ukrainien, tente d'expliquer à ses "collègues" (mais malheureusement pour lui, la plupart d'entre-eux sont d'ores et déjà américano-lobotomisés ou en attente d'un gros chèque) que les USA vont organiser un coup d'état et déclencher une guerre civile en Ukraine.
Le lendemain, 21 Novembre, débutait "l'Euromaïdan" !!!
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Lire également :
10:22 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, rada, 20 novembre 2013, oleg tsarov, euromaïdan, coup d'état, usa
11/01/2015
Guillaume Faye : Pour une grande politique russe de la France
Pour une grande politique russe de la France
La stratégie de provocation anti-russe
Refusons d’abord la propagande qui vend l’idée d’un régime russe dictatorial dirigé par le monarque Poutine qui serait, en outre, un fauteur de guerre. Les fauteurs de guerre sont du côté du gouvernement de Kiev, de ses milices financées par des oligarques (bataillons Dnipro et Aïdar), du Department of State et des dirigeants européens qui les soutiennent. Les crimes de guerre contre les populations civiles (voir autres articles de ce blog), notamment par bombardements contre des zones résidentielles s’ajoutent aux tortures infligées par les troupes et milices du gouvernement de Kiev (je ne dis pas ”ukrainiennes”) envers leurs prisonniers. Ils sont superbement ignorés par les médias et les gouvernements occidentaux pour lesquels tous les torts sont du côté russe. Vladimir Poutine a raison de dire que l’Europe (et la France) ne sont pas indépendantes et suivent la politique étrangère des USA, contraires à leurs propres intérêts.
Le but logique et compréhensible de Washington est d’affaiblir à la fois la Russie et l’Europe péninsulaire. Encercler la première (d’où l’élargissement de l’Otan aux anciens pays du bloc communiste), neutraliser la seconde, interdire toute ”Maison commune” euro-russe. C’est une stratégie naturelle de la thalassocratie américaine – et de son supplétif britannique– ainsi que d’empêcher la naissance d’un concurrent géostratégique et géoéconomique euro-russe. Réchauffer l’ancienne guerre froide (1949-1991), c’est le but. La contradiction des gouvernements américains, depuis la fin de la terrible guerre de Sécession, c’est, sous le prétexte d’un ordre pacifique international, d’avoir sans cesse besoin du bellicisme – à ne pas confondre avec lemilitarisme. Pour des raisons à la fois morales et économiques. Ce bellicisme est légitimé par le concept de ”leadership”, nécessairement moral et positif (le sheriff mondial), qu’on pourrait traduire par le néologisme dirigeance (aptitude légitime à diriger) dont le ”soft power” est le centre.
Robert Steuckers, dans plusieurs textes géopolitiques et historiques, a été le meilleur analyste de ce ”soft power” US, qui se transforme d’ailleurs aisément et maladroitement en ”hard power”, avec l’US Air Force et les interventions armées. Steuckers a démontré la puissance de ce ”soft power” qui, par des moyens culturels et économiques, financiers, diplomatiques, n’a de cesse – surtout depuis la fin de l’URSS – que de poursuivre trois buts : 1) empêcher la remontée en puissance de la ”nouvelle Russie” post-soviétique et la forcer à redevenir une puissance régionale limitée, ”non-patriote” ; 2) interdire à l’Europe toute velléité d’indépendance économique et géostratégique et notamment de se doter d’un système de défense commun hors OTAN ou d’un espace économique continental protégé ; 3) contrer à tout prix une union euro-russe, en particulier dans les domaines commerciaux, techno-militaires, énergétiques, diplomatiques.
Les provocations anti-russes continuent donc : non seulement il est question d’alourdir les sanctions économiques, alors que Poutine ne se livre à aucun acte hostile contre Kiev et qu’il propose au contraire toutes les fournitures de gaz pour l’hiver et qu’en décembre il a reconnu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais le gouvernement ukrainien et les cercles atlantistes accélèrent les négociations pour le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce qui est évidemment inacceptable pour Moscou ; et ce qui revient à une déclaration de guerre soft. Complètement irresponsable, le gouvernement de Kiev – en particulier le Premier ministre extrémiste Iatseniouk – provoque Moscou. Il espère, il veut un affrontement avec la Russie et aimerait y entraîner les Occidentaux.
La grande erreur de l’Allemagne de Mme Merkel
L’Allemagne est beaucoup trop soumise aux Etats-Unis parce que Mme Merkel est russophobe du fait de ses souvenirs de la RDA ; elle confond l’URSS et la Russie. De Gaulle avait compris, à l’inverse, que l’URSS n’était ni plus ni moins que la Russie impériale. Willy Brandt et Schröder avaient saisi que l’Ostpolik est indispensable à l’Allemagne et à l’Europe. Angela Merkel qui, au début de la provocation ukrainienne, était réticente aux sanctions contre la Russie, a cédé aux injonctions de Washington. Elle a confirmé le fait que, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne s’aligne sur la diplomatie décidée sur les rives du Potomac. Cette position de Mme Merkel nous indique que, si elle a une bonne vision des solutions économiques pour l’Europe sur le désendettement et l’orthodoxie, elle se méprend sur la politique étrangère.
La Chancelière a rompu avec la politique de Schröder d’ouverture vers la Russie. Elle a sacrifié les intérêts économiques allemands, au nom de bonnes relations avec une Pologne dominée par un gouvernement russophobe et atlantiste et par crainte d’affronter le suzerain américain. Mme Merkel défend une vision de l’Allemagne beaucoup trop atlantiste et, de plus, complètement inconsciente vis-à-vis du péril démographique et migratoire. Elle n’a pas compris que son cher pays est en train de mourir, tous doucement.
La crise ukrainienne a déjà une conséquence catastrophique : affaiblir les relations et les projets, notamment économiques, diplomatiques et stratégiques entre l’UE (surtout l’Allemagne et la France) et la Russie. Le projet de ”l’axe Paris-Berlin-Moscou” s’estompe. La Russie, échaudée par les sanctions économiques de l’Occident, se lance dans une ”Ostpolitik” en direction de la Chine, de l’Asie centrale, de l’Iran, de l’Inde. Or l’intérêt de la France et de l’Allemagne est non seulement de développer un flux d’investissements en Russie mais de privilégier les fournitures d’hydrocarbures russes par rapport à celles des Arabes du Moyen Orient. L’idée de ”Maison commune”, d’espace euro-russe, qui est pourtant notre géopolitique naturelle, s’efface. Fedor Loukianov, politologue, écrit : « la Russie ne rompt pas avec l’Europe. Toutefois, le tournant qu’elle opère vers l’Est et l’Asie est inévitable, d’autant plus que l’Occident la pousse dans cette direction » (1) Les sanctions économiques contre la Russie, ordonnées par Washington, sont globalement pénalisantes pour la France, l’Allemagne et la zone euro mais favorisent l’économie US. C’est une erreur économique majeure.
La France aux abonnés absents
Vis-à-vis de la Russie, depuis le début de la crise (”provocation”) ukrainienne, la politique étrangère française a été inexistante. Elle s’est alignée sur les injonctions US et a cédé aux pressions de Bruxelles et à celles de l’Allemagne et de la Pologne. François Hollande a essayé de calmer le jeu, notamment en rencontrant Poutine le 6 décembre pour négocier et redonner vie au cessez-le-feu (protocole de Minsk de septembre dernier) mais, en même temps, il ne parvient pas à décider de la livraison des BPC de la classe Mistral. Cette lamentable affaire des Mistral démontre de manière claire la dramatique perte d’indépendance de la France. Qui, en décidant de surseoir à la livraison des navires, rompant un contrat signé et payé, a cédé aux pressions américaines, dont l’objectif depuis les années 60 est de casser l’outil militaro-industriel français concurrent. Notamment en faisant obstacle, avec acharnement, aux exportations militaires françaises, y compris au sein de l’UE.
L’historien russe Alexandre Verchinine résume la situation : « Que voyons-nous en 2014 ? Un effondrement de grande ampleur de tout l’édifice des relations entre la Russie et l’Occident. Avec ou sans les Mistral, Paris n’est déjà plus un médiateur ». (2) En obéissant à Washington sur l’affaire des Mistral et des sanctions anti-russes, Paris a perdu son crédit de puissance indépendante que De Gaulle avait forgé.
L’affaire de la vente des Mistral était un scandale pour Washington et tous les gouvernements atlantistes de l’UE (dont les Polonais et les Baltes) car « à travers cet accord, Moscou a pénétré au cœur du saint des saints du bloc occidental : la coopération militaro-technique, considérée comme la forme la plus élevée de collaboration entre les États », poursuit Alexandre Verchinine. Une coopération militaro-industrielle entre la France et la Russie est inacceptable pour les Anglo-Saxons comme pour la Pologne et les pays baltes. Avoir cédé sur ce plan enlève à la France une partie de son statut international.
La réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, initié par Chirac –prototype du pseudo-gaulliste– a été une erreur majeure, une bourde dévastatrice de politique étrangère. Et ce, au moment même où l’URSS disparaissait ainsi que le Pacte de Varsovie ! Les conséquences de cette gaffe monumentale furent triples : 1) compromettre un rapprochement historique avec la Russie et la construction d’un axe continental Paris-Berlin-Moscou qui aurait pu naître progressivement, ainsi que la possibilité d’un système de défense européen indépendant ; 2) sonner le glas d’une politique étrangère française autonome ; 3) détruire l’image de la France comme puissance non-alignée sur l’américanosphère et donc nuire à sa position économique et stratégique.
Les trois dangers pour la France, qui peuvent signer sa disparition au XXIe siècle sont 1) Une islamisation et une invasion migratoire de colonisation ; 2) une soumission à la politique étrangère de Washington ; 3) un système socio-économique de type collectiviste (État Providence exsangue, surendetté, surfiscaliste ) dans un écosystème européen et mondial concurrentiel, ce qui paralyse l’économie et paupérise la société.La Russie réelle
Présenter la Russie comme un danger est donc un absurde mensonge. Un faux problème. Tout d’abord, l’idée que la Russie post-communiste n’est pas démocratique, dirigée par un néo-Tzar nommé Poutine qui serait un clone soft de Staline, est une position étrange, défendue par d’anciens gauchistes (trotskistes ou maoïstes) reconvertis dans les ”Droits de l’Homme”.
La Russie est en réalité un pays démocratique (contrairement à la Chine et aux pétro-monarchies du Golfe) qui a réussi à se libérer du communisme soviétique sans crise majeure, un exploit historique, mais dont l’État de Droit fonctionne de manière autoritaire – bien moins que sous la monarchie et le communisme d’ailleurs – ce qui correspond à la tradition russe et ce qui est inévitable dans un pays de dimension continentale. La Russie a surmonté la période communiste et son système économique obsolète mais son problème majeur est la construction d’une économie diversifiée qui ne repose plus uniquement sur le pétrole et le gaz, aux ressources fluctuantes.
Dans l’histoire récente, à aucun moment la Russie n’a attaqué les autres. Au contraire elle a été agressée à deux reprises, d’abord par la France napoléonienne puis, en 1854 en Crimée par les forces franco-britanniques, et enfin par l’Allemagne hitlérienne ; elle a vaincu à chaque fois. Ni Napoléon, ni Hitler n’avaient pris conscience que la Russie est invincible. Du fait de l’immensité de son territoire et de la ténacité de son peuple ; mais aussi de la particularité de sa langue et de sa culture. Washington a décidé de mener une guerre ”soft” contre la Russie., en réanimant la guerre froide. Il ne s’agit plus de lutter contre le ”communisme”, disparu, mais d’empêcher la reconstitution d’une grande puissance.
Ni l’Ukraine, ni la Pologne, ni les pays baltes n’ont quoi que soit à craindre de la Russie. Ils sont victimes d’une propagande qui leur fait très habilement croire le contraire. La Russie ne possède aucun intérêt à agresser ses voisins, ni à annexer les oblasts de Donetsk et de Louhansk, régions pauvres qui grèverait le budget. Bien sûr, la Russie connaît d’immenses faiblesses ; mais qui n’en a pas ? Mais sa force – que la France devrait posséder – c’est qu’elle est patriote.
Les 7 axes d’une politique russe de la France
Dans ces conditions, quelle devrait être la politique étrangère de la France vis-à-vis de la Russie ? Cela supposerait d’abord une vision claire et constante d’une politique étrangère, ce qui, depuis De Gaulle et Pompidou, n’est plus le cas. Et ensuite de manifester un peu de courage et moins de pleutrerie. Voici les sept axes que je propose
1) Refuser de valider et de s’associer à toute sanction économique (financière et commerciale) imposée par l’UE et les USA contre la Fédération de Russie même au prix d’un désaccord majeur avec la Chancellerie de Berlin. Après tout, une ”crise” avec Berlin, les fonctionnaires de Bruxelles, Washington et Varsovie serait moins graves qu’une brouille durable avec la Russie. L’intérêt de la France et celui de l’Europe passe avant le fait de plaire ou de déplaire à tels ou tels gouvernements ou oligarchies.
2) S’opposer définitivement et clairement à toute extension de l’OTAN à de nouveaux membres, en particulier l’Ukraine ou la Géorgie. La France n’a pas été claire sur ce point.
3) Opérer un retrait français du commandement intégré de l’OTAN (retour à la doctrine gaullienne) et œuvrer pour un système de défense européen commun qui aura vocation à moyen terme à associer la Russie. Il s’agit de construire progressivement un système continental euro-russe de sécurité et de défense communes.
4) Initier une vaste coopération techno-militaire entre la France et la Russie. Et essayer d’y associer l’Allemagne et d’autres partenaires européens. Il faut non seulement livrer les Mistral mais poursuivre la coopération et les projets communs dans les autres domaines, militaires et civils de pointe, aéronautiques, spatiaux, numériques, etc.
5) Plutôt que le pacte de libre-échange avec les USA, en préparation, et qui ressemblera aux ”traités inégaux” jadis passés au XIXe siècle avec la Chine, il faut négocier un traité de libre échange avec la Russie et les pays membres de la CEI. L’objectif final, à long terme, est la constitution d’un espace semi autarcique euro-russe de co-développement diversifié.
6) La France doit reconnaître le rattachement de la péninsule de Crimée à la Fédération de Russie comme on a reconnu en 1918 le retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Et elle doit aussi organiser une conférence internationale pour régler une fois pour toutes le problème de l’Ukraine qui, comme jadis celui de l’Irlande du Nord – mais en plus grave– est un furoncle infecté.
7) Réinstaurer une Commission permanente franco-russe, sur le modèle créé par De Gaulle de la ” grande Commission franco-soviétique”.
Conclusion : Pax europeana et ”hérisson géant ”.
Serait-ce une provocation contre les États-Unis ? Non, car cela ne menacerait nullement leur sécurité mais seulement leur hégémonie, cette dernière n’ayant aucune légitimité. Les Etats-Unis ne doivent pas être considérés comme un ennemi mais seulement comme un adversaire et un compétiteur. Ils ne sont forts et dominants que de la faiblesse soumise des Européens, entièrement responsables de leur sort. D’autre part, face à une alliance déterminée euro-russe, Washington ne commettrait pas la folie de s’y opposer frontalement. Il négocierait et, au final, coopérerait. Car l’ ”impérialisme américain” n’est efficace qu’envers les faibles. Seule la force génère la paix.
Une telle politique de coopération stratégique et économique euro-russe, initiée par la France (et ses partenaires de l’UE) ne pourrait être que très progressive. Elle devrait rassurer la Pologne, les trois pays baltes et d’autres d’Europe centrale qui se méfient de la Russie, ainsi que l’Ukraine : une alliance euro-russe globale, à la fois stratégique, diplomatique, économique, militaire, technologique serait la meilleure garantie d’une pax europeana au sein de la Maison commune. Il faut rappeler l’expression parlante inventée par Robert Steuckers de « hérisson géant » pour désigner l’alliance euro-russe à venir : une puissance globale, inattaquable, dissuasive, pacifique, protégée et respectée pour sa force tranquille. Qui s’y frotte s’y pique.
Il s’agirait, pour une véritable grande politique étrangère française, de persuader nos partenaires européens de trois choses absolument essentielles : 1) notre sécurité ne dépend que de nous-mêmes, peuples apparentés, de l’Ibérie à la Sibérie, et de notre entente ; et elle sera mieux assurée si nous pactisons entre nous. 2) Les gouvernants US ne pourront et ne voudront jamais être notre protecteur naturel. 3) La véritable menace ne provient pas de la Russie mais de cette réalité archéofuturiste que vous avez sous les yeux, cette marée qui monte à vos portes – surtout en Europe de l’Ouest– et qui va constituer le principal problème : les flux migratoires incontrôlés ; qui vont dissoudre notre identité en moins d’un siècle.
Menace russe ou chance russe ? La Russie est l’exemple d’un peuple et d’un État à la force profonde qui, en dépit du communisme a su conserver l’identité et le patriotisme. Les Américains ? À terme, l’intérêt des USA est de s’aligner sur une position euro-russe. Et de coopérer avec nous. L’Amérique, en tant que telle, a vocation, contre son propre gouvernement, à s’entendre avec l’alliance euro-russe. Nos racines ethno-cuturelles profondes ne sont-elles pas exactement les mêmes, en dépit de différences mineures ?
Guillaume Faye, le 05 janvier 2015.
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(1) Fedor Loukianov, Président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense.« Un demi-siècle après, une nouvelle ”Ostpolitik”, mais conçue à Moscou » In Rossiykaya Gazeta, 17/12/2014, distribué parLe Figaro.
(2) Alexandre Verchinine : « Mistral : précédent à méditer » Ibidem.15:38 Publié dans Blog, Eurasie, Histoire de France, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, russie, axe paris-berlin-moscou, otan, usa, russie réelle, pax europeana, hérisson géant, guillaume faye
09/01/2015
Tuerie Charlie Hebdo, d'autres analyses...
D'autres analyses...
Dont une écrite à notre intention par Oscar Stepánov, de NUJNA, que nous remercions pour sa contribution.
D'autres analyses... auxquelles nous ne souscrivons pas forcément "dans leur ensemble", mais qu'il nous semble à la fois fort intéressant et même nécessaire de reproduire ici ; tant elles seront (forcément ) "oubliées" par la grande, très grande, majorité des médias, qu'ils soient "mainstream"... ou non.
F.E
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CHOC ET STUPEUR
You owe me awe
Par Oscar Stepánov, 09 janvier 2015.
Concernant le massacre en masse d'une douzaine de personnes dans les locaux de Charlie Hebdo,on ne peut que se perdre en conjectures. Il m'a semblé bon, à ce sujet, de se rappeler d'une stratégie militaire mise en place par les Américains lorsqu'ils s'en prennent à une proie inapte à leur résister, comme ce fut le cas de l'armée de Saddam Hussein en Irak en 2003. Citation de Wikipédia :
La doctrine choc et effroi (de l’anglais Shock and Awe, ce qui peut aussi être traduit par « Choc et stupeur »), ou de « domination rapide », est une doctrine militaire basée sur l'écrasement de l'adversaire à travers l'emploi d'une très grande puissance de feu, la domination du champ de bataille et des manoeuvres, et des démonstrations de force spectaculaires pour paralyser la perception du champ de bataille par l'adversaire et annihiler sa volonté de combattre.
Nous choquer et nous stupéfier, c'est bien de cela qu'il s'agit. De mille et une manières, le système nous choque et nous stupéfie, nous paralyse, nous déconcerte. Veut-il nous voir nous ruer soudain sur les musulmans ? Veut-il, au contraire, lancer une vague de répression inégalée contre les « islamophophes » ? Nous ne le saurons pas. Nous en sommes réduits à constater l'étrange niveau de professionalisme des tueurs qui ont réussi cette mission et ont pu s'en sortir, l'étrange « perte » aussi de documents d'identité dans leur véhicule. Et nous pourrons faire le lien avec ce qui se passe en Syrie et en Irak, où une légion (« l’État Islamique ») de valets de l'axe israélo-américain se bat, dûment appuyée par ses mandataires, qui sont officiellement supposés les combattre, en accord avec leurs partenaires obscurantistes : la Turquie d'Erdogan et l'Arabie Séoudite des « wahhabites ».
Pour comble de confusion, il a encore fallu que John Kerry, partenaire d'Obama, se présente à la télévision et vienne pourfendre – décidément l'hôpital se fout de la charité – l'obscurantisme et la barbarie de cet acte évidemment terroriste.
Il est temps de le dire : au terrorisme intellectuel, ennemi de la liberté d'expression, s'ajoutent le terrorisme social et le terrorisme économique qui nous poussent nous, Européens, dans la « crise » la plus profonde tandis que triomphent les infects valets de l'Amérique. Par exemple les oligarques ukrainiens, grands spécialistes – dans une logique toute Orwellienne – des actes « anti-terroristes » en Novorussie (ou « Est de l'Ukraine »). Comme cet Arséni Yatséniouk déclarant récemment, en Allemagne, qu'il ne faut pas oublier l'agression de l'URSS contre l'Allemagne et l'Ukraine et que « personne n'a le droit de réécrire l'histoire de la seconde guerre mondiale ».
Choc et stupeur. C'est de cela qu'il s'agit aujourd'hui. Comme le disait le psychopathe jouant le rôle clé dans le film Manhunter : « C'est dans ta nature de faire quelque chose correctement : trembler. Mais ce que tu me dois, ce n'est pas de la peur. Non … toi et les autres, vous me devez de la stupeur ! » (« It is in your nature to do one thing correctly: Tremble. But fear is not what you owe me. No, Lounds... you and the others — you owe me awe! »).
L'Empire du Chaos, s'enfonçant définitivement dans ses sables mouvants, est en train de tirer ses dernières cartouches. A tort ou à raison, il nous estime mortellement blessés mais n'aura de cesse de s'acharner. Sachons rester à l'écart de ses provocations, tandis que d'autres (Russie, Chine, Iran etc), qui n'ont pas le malheur d'être gouvernés par les Valets de ce système, s'occupent de lui tailler de belles croupières.
Cette tuerie ne sera pas « notre 11 Septembre ». Car chaque jour sous la botte israélo- américaine est notre 11 Septembre. Mais aussi, parce qu'en réalité, nous n'aurons aucune larme de crocodile à verser sur l'équipe de Charlie Hebdo, racaille « satyrique » sans intérêt.
Oscar Stepánov, de NUJNA.com, pour Fiertés Européennes.
( NUJNA.com est actuellement hébergé par La Meute Arverne )
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Qui profite d’avoir tué Charlie ?
Par Pepe Escobar, le 8 janvier 2015
Un commando djihadiste au style professionnel livre une attaque en plein cœur de Paris. Cui bono?
Une préparation et une organisation minutieuses, des Kalachnikovs, un lance-roquettes, des cagoules, une veste à munitions couleur sable bourrée de chargeurs supplémentaires, des bottes de l’armée, une évasion facile à bord d’une Citroën noire…
Et le glaçage sur ce gâteau particulièrement mortel: un soutien logistique basé à Paris impeccable, pour tout mener à bien. Un ancien officier militaire de haut rang, Frédéric Gallois, a mis l’accent sur le fait de l’application parfaite des « techniques de guérilla urbaine » (où sont ces fameux « experts » en contre-terrorisme occidentaux quand vous en avez besoin ?).
Certains ont affirmé qu’ils parlaient un Français parfait, tandis que d’autres ont soutenu que leur maîtrise de la langue était mauvaise et hésitante. Quoiqu’il en soit, ce qui importe est qu’ils aient prononcé le mot magique : « Nous sommes al-Qaeda ». Encore mieux, ils ont dit à un homme dans la rue : « Dites aux médias qu’il s’agit d’al-Qaeda au Yémen », ce qui signifie, dans la terminologie US de la terreur, al-Qaeda dans la péninsule arabique (AQAP), qui avait mis l’éditeur/dessinateur de Charlie Hebdo (Charb) sur liste noire dûment promue par le magazine de luxe d’AQAP, « Inspire ». L’accusation : « Insulte envers le Prophète Mohammed ».
Et, histoire d’être sûrs que tous avaient bien enregistré les coupables, les tueurs ont également ajouté: « Allahu Akbar », « Nous avons tué Charlie Hebdo », et « Nous avons vengé le Prophète ».
Affaire classée ? Hé bien, il n’a fallu que quelques heures à la police française pour identifier les suspects (classiques ?): les frères algériens Said et Cherif Kouachi. Le troisième homme, le chauffeur de la Citroën noire, apparemment le jeune Hamyd Mourad, 18 ans, s’est plus tard livré à la police avec un alibi en béton armé. Le troisième homme demeure donc un mystère.
Ils portaient tous des cagoules. Les frères Kouachi n’ont pas été capturés, mais la police semble très bien savoir qui ils sont. Parce qu’ils ont trouvé une carte d’identité abandonnée dans la Citroën noire (oh, les soucis d’être sur une commande pressée…). Comment se fait-il qu’ils n’aient rien su avant le carnage ?
À point nommé, la bio’ de Cherif Kouachi a été diffusée dans tous les coins. Il était sur une liste de surveillance globale. Avec six autres, il avait été condamné en mai 2008 à 3 ans de prison pour « terrorisme »; en fait d’avoir livré une douzaine de jeunes Français via des madrassas en Égypte et en Syrie à nul autre qu’Abou Moussab al-Zarqaoui, l’ex-chef d’al-Qaeda en Irak tué-par-un-missile-US et père spirituel de Daesh/ISIS/ISIL.
Aussi à point nommé, un récit complet était prêt à la consommation de masse. Selon les « experts » de la police française, cela pouvait être une attaque « ordonnée depuis l’étranger et exécutée par des Djihadistes revenant de Syrie qui nous ont échappés », ou cela pourrait être « des idiots banlieusards qui se sont radicalisés et ont concocté cette attaque militaire au nom d’al-Qaeda ».
Jetez l’option 2, s’il vous plaît; c’était du travail de pro. Ne restant que l’option 1, ceci pointe tout droit vers – quoi d’autre – un retour de bâton. Oui, ils pourraient être des mercenaires de Daesh/ISIS/ISIL entraînés par l’OTAN (essentiel, la France aussi) en Turquie et/ou en Jordanie. Mais cela pourrait être un faux drapeau encore plus nauséabond. Ils pourraient aussi être des anciens ou des agents en activité des forces spéciales françaises.
Il fallait s’y attendre, les camelots de l’islamo-fascisme s’en prennent déjà à cœur-joie. Pour les simplets/trolls/hordes qui exhibent un QI de niveau sub-zoologique, en cas de doute, diabolisez l’Islam. C’est tellement commode d’oublier que des millions sans nombre depuis les zones tribales du Pakistan aux marchés urbains à travers l’Irak, continuent de ressentir la douleur dévaster leurs cœurs et leurs vies puisqu’ils sont les victimes sacrifiables de l’état d’esprit djihadiste – ou « culture de la Kalachnikov », telle qu’elle est connue au Pakistan – qui a bénéficié à L’Occident directement ou indirectement, pendant des décennies. Songez aux attaques de drones rituelles de civils pakistanais, yéménites, syriens, irakiens ou libyens. Songez à Sadr City subissant un carnage dix fois plus grave que Paris.
Ce qu’a décrit le Président français François Hollande comme « un acte de barbarie exceptionnelle » – et il l’est – ne s’applique pas quand l’Occident, la France en première ligne, du Roi Sarko au Général Hollande lui-même, arme, entraîne et contrôle à distance un assortiment de coupeurs de têtes et de mercenaires de la Libye à la Syrie. Oh ouais, tuer des civils à Tripoli ou à Alep là il n’y a pas de problèmes, mais ne le faites pas à Paris.
Donc ceci, au cœur de l’Europe, est ce à quoi ressemble un retour de bâton. C’est ce que ressentent les gens au Waziristan quand une fête de mariage est incinérée par un missile Hellfire. Parallèlement, il est absolument impossible d’apporter du crédit à la notion que le réseau sophistiqué de contre-espionnage occidental n’ait pas vu venir ce retour de bâton – et été incapable de l’empêcher.
Bien entendu le réseau ultra-élaboré de contre-terrorisme occidental – si efficace pour nous dénuder dans tous les aéroports – l’avait vu venir; mais sur le terrain des guerres de l’ombre, « al-Qaeda » et ses légions de déclinaisons, y compris les « renégats » de Daesh/ISIS/ISIL, sont utilisés autant comme armée de mercenaires que comme menace domestique commode « contre nos libertés ».
La pataugeoire intellectuelle US (Think Tankland), de façon également prévisible, s’occupe à raconter le scénario d’une scission « intra-musulmane » qui fournit aux Djihadistes beaucoup d’espace géopolitique à exploiter – tout ceci aspirant le monde occidental dans une guerre civile musulmane. C’est totalement ridicule. L’Empire du Chaos, déjà dans les années 70, était occupé à cultiver la culture djihadiste/Kalachnikov pour combattre n’importe quoi, depuis l’URSS à des mouvements nationalistes à travers tout le Sud global. Diviser Pour Mieux Régner a toujours servi à ventiler les flammes « intra-musulmanes », depuis l’administration Clinton faisant copain-copain avec les Talibans jusqu’au régime Cheney – avec l’aide de vassaux du Golfe Persique – approfondissant le schisme Sunnite/Chiite.
Cui bono, donc, d’avoir tué Charlie ? Seulement à ceux dont l’agenda est de diaboliser l’Islam. Même une bande de fanatiques ayant subi un lavage de cerveau ne se livrerait pas au carnage de Charlie pour montrer aux gens qui les accusent d’être des barbares qu’ils sont, en réalité, des barbares. Le renseignement français a au moins conclu qu’il ne s’agissait pas là d’une affaire de bombe fourrée dans un slip. C’était un boulot de professionnel qui s’est déroulé tout juste quelques jours après que la France ait reconnu le droit à un état palestinien. Et juste quelques jours après que le Général Hollande ait demandé la levée des sanctions contre la « menace » russe.
Les Maîtres de l’Univers, qui jouent sur les vrais leviers de l’Empire du Chaos, flippent du chaos systémique dans le racket qu’ils avaient jusque là l’illusion de contrôler. Ne vous y trompez pas, l’Empire du Chaos fera ce qu’il peut pour exploiter l’environnement post-Charlie – que ce soit un retour de bâton ou un false flag.
L’administration Obama mobilise déjà le Conseil de Sécurité de l’ONU. Le FBI « aide » avec l’enquête française. Et comme un analyste italien le dit mémorablement, les Djihadistes ne s’attaquent pas à un fonds spéculatif vampirique; ils s’attaquent à un torchon satyrique. Ce n’est pas de la religion, mais de la géopolitique pure et dure. Qui me rappelle David Bowie: « Ceci n’est pas du rock’n’roll. C’est du suicide ».
L’administration Obama s’est déjà mobilisée pour offrir une « protection » – de type Mafia – à une Europe de l’Ouest qui commence juste, tout juste à manquer d’assurance face à la « menace » russe pré-fabriquée. Et comme il se trouve, juste quand l’Empire du Chaos en a le plus besoin, la maléfique « terreur » pointe encore le bout de son nez.
Et oui, je suis Charlie. Pas seulement parce qu’ils nous ont fait rire ; mais parce qu’ils ont été des agneaux sacrificiels dans des jeux de l’ombre beaucoup, beaucoup plus méchants, horribles et perpétuels.
Pepe Escobar, pour Russia Today
Traduction Global Relay Network
Un article découvert via Les moutons enragés
Pepe Escobar est le correspondant itinérant du journal Asia Times/Hong Kong, un analyste pour RT et TomDispatch, ainsi qu'un contributeur fréquent de sites web et d’émissions de radio, des USA à l’Asie Orientale.
Les gens observent une minute de silence à Istanbul le 8 janvier 2015 pour les victimes d’une attaque par des hommes armés sur les bureaux du journal satyrique français Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier, qui a fait au moins 12 morts et plusieurs blessés – Photo AFP/Bulent Kilic
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UN 11-SEPTEMBRE FRANÇAIS ?
Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ?
Par Thierry Meyssan, le 7 jenvier 2015.
Alors que de nombreux Français réagissent à l’attentat commis contre Charlie Hebdo en dénonçant l’islamisme et en manifestant dans les rues, Thierry Meyssan souligne que l’interprétation jihadiste est impossible. Alors qu’il aurait tout intérêt à dénoncer lui aussi une opération d’Al-Qaïda ou de Daesh, il envisage une autre hypothèse, beaucoup plus dangereuse.
RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | DAMAS (SYRIE) | 7 JANVIER 2015
Dans ce reportage, France 24 a coupé la vidéo pour que l’on ne voit pas les assaillants exécuter un policier au sol.
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Le 7 janvier 2015, un commando a fait irruption, à Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo et a assassiné 12 personnes. 4 autres victimes sont toujours dans un état grave.
Sur les vidéos, on entend les assaillants crier « Allah Akbar ! », puis qu’ils ont « vengé Mahomet ». Un témoin, la dessinatrice Coco, a affirmé qu’ils se réclamaient d’al-Qaïda. Il n’en a fallu pas plus pour que de nombreux Français dénoncent un attentat islamiste.
Or, cette hypothèse est illogique.
La mission de ce commando n’a pas de lien avec l’idéologie jihadiste
En effet, des membres ou des sympathisants des Frères musulmans, d’al-Qaïda ou de Daesh ne se seraient pas contentés de tuer des dessinateurs athées, ils auraient d’abord détruit les archives du journal sous leurs yeux, sur le modèle de ce qu’ils ont fait dans la totalité de leurs actions au Maghreb et au Levant. Pour des jihadistes, le premier devoir c’est de détruire les objets qui, selon eux, offensent Dieu, puis de punir les « ennemis de Dieu ».
De même, ils ne se seraient pas immédiatement repliés, fuyant la police, sans avoir achevé leur mission. Ils auraient au contraire terminé leur mission, dussent-ils mourir sur place.
Par ailleurs, les vidéos et certains témoignages montrent que les assaillants sont des professionnels. Ils avaient l’habitude de manier leurs armes et n’ont tiré qu’à bon escient. Ils n’étaient pas vêtus à la mode des jihadistes, mais comme des commandos militaires.
La manière dont ils ont exécuté au sol un policier blessé, qui ne représentait aucun danger pour eux, atteste que leur mission n’était pas de « venger Mahomet » de l’humour gras de Charlie Hebdo.
La vidéo censurée par les TV françaises
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Cette opération vise à créer le début d’une guerre civile
Le fait que les assaillants parlent bien le français, et qu’ils soient probablement Français, ne permet pas de conclure que cet attentat est un épisode franco-français. Au contraire, le fait qu’ils soient professionnels contraint à les distinguer de possibles commanditaires. Et rien ne prouve que ces derniers soient des Français.
C’est un réflexe normal, mais intellectuellement erroné, de considérer lorsque l’on vient d’être attaqué que l’on connaît ses agresseurs. C’est le plus logique lorsqu’il s’agit de criminalité normale, mais c’est faux lorsqu’il s’agit de politique internationale.
Les commanditaires de cet attentat savaient qu’il provoquerait une fracture entre les Français musulmans et les Français non-musulmans. Charlie Hebdo s’était spécialisé dans des provocations anti-musulmanes et la plupart des musulmans de France en ont été directement ou indirectement victimes. Si les musulmans de France condamneront sans aucun doute cet attentat, il leur sera difficile d’éprouver autant de peine pour les victimes que les lecteurs du journal. Cette situation sera perçue par certains comme une complicité avec les meurtriers.
C’est pourquoi, plutôt que de considérer cet attentat extrêmement meurtrier comme une vengeance islamiste contre le journal qui publia les caricatures de Mahomet et multiplia les "unes" anti-musulmanes, il serait plus logique d’envisager qu’il soit le premier épisode d’un processus visant à créer une situation de guerre civile.
La stratégie du « choc des civilisation » a été conçue à Tel-Aviv et à Washington
L’idéologie et la stratégie des Frères musulmans, d’Al-Qaïda et de Daesh ne préconise pas de créer de guerre civile en « Occident », mais au contraire de la créer en « Orient » et de séparer hermétiquement les deux mondes. Jamais Saïd Qotb, ni aucun de ses successeurs, n’ont appelé à provoquer d’affrontement entre les musulmans et les non-musulmans chez ces derniers.
Au contraire, la stratégie du « choc des civilisations » a été formulée par Bernard Lewis pour le Conseil de sécurité nationale états-unien, puis vulgarisée par Samuel Huntington non plus comme une stratégie de conquête, mais comme une situation prévisible [1]. Elle visait à persuader les populations membres de l’Otan d’un affrontement inévitable qui prit préventivement la forme de la « guerre au terrorisme ».
Ce n’est pas au Caire, à Riyad ou à Kaboul que l’on prône le « choc des civilisations », mais à Washington et à Tel-Aviv.
Les commanditaires de l’attentat contre Charlie Hebdon’ont pas cherché à satisfaire des jihadistes ou des talibans, mais des néo-conservateurs ou des faucons libéraux.
N’oublions pas les précédents historiques
Nous devons nous souvenir qu’au cours des dernières années, nous avons vu les services spéciaux états-uniens ou de l’Otan
- tester en France les effets dévastateurs de certaines drogues sur des populations civiles [2] ;
- soutenir l’OAS pour tenter d’assassiner le président Charles De Gaulle [3] ;
- procéder à des attentats sous faux drapeau, contre des civils, dans plusieurs États membres de l’Otan [4].
Nous devons nous souvenir que, depuis le démembrement de la Yougoslavie, l’état-major états-unien a expérimenté et mis en pratique dans de très nombreux pays sa stratégie des « combats de chiens ». Elle consiste à tuer des membres de la communauté majoritaire, puis des membres des minorités en renvoyant les responsabilités dos-à-dos jusqu’à ce que chacun soit convaincu d’être en danger de mort. C’est de cette manière que Washington a provoqué la guerre civile aussi bien en Yougoslavie que dernièrement en Ukraine [5].
Les Français seraient bien avisés de se souvenir également que ce ne sont pas eux qui ont pris l’initiative de la lutte contre les jihadistes revenant de Syrie et d’Irak. À ce jour d’ailleurs, aucun d’entre eux n’a commis le moindre attentat en France, le cas de Mehdi Nemmouche n’étant pas celui d’un terroriste solitaire, mais d’un agent chargé d’exécuter à Bruxelles deux agents du Mossad [6] [7]. C’est Washington qui a convoqué, le 6 février 2014, les ministres de l’Intérieur de l’Allemagne, des États-Unis, de la France (M. Valls s’est fait représenter), de l’Italie, de la Pologne et du Royaume-Uni pour faire du retour des jihadistes européens une question de Sécurité nationale [8]. Ce n’est qu’après cette réunion que la presse française a abordé ce sujet, puis que les autorités ont commencé à réagir.
John Kerry s’est exprimé pour la première fois en français pour adresser un message aux Français. Il dénonce une attaque contre la liberté d’expression (alors que son pays n’a cessé depuis 1995 de bombarder et de détruire les télévisions qui lui faisaient ombrage en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et en Libye) et célèbre la lutte contre l’obscurantisme.
Nous ignorons qui a commandité cette opération professionnelle contre Charlie Hebdo, mais nous ne devrions pas nous emballer. Nous devrions considérer toutes les hypothèses et admettre, qu’à ce stade, son but le plus probable est de nous diviser ; et ses commanditaires les plus probables sont à Washington.
Thierry Meyssan, pour Réseau Voltaire.
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Sur le même sujet, lire : « Selon McClatchy, Mohammed Mehra et les frères Kouachi seraient liés aux services secrets français », Réseau Voltaire, 9 janvier 2015.
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[1] « La "Guerre des civilisations" », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2004.
[2] « Quand la CIA menait des expériences sur des cobayes français », par Hank P. Albarelli Jr., Réseau Voltaire, 16 mars 2010.
[3] « Quand le stay-behind voulait remplacer De Gaulle », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 10 septembre 2001.
[4] « Les Armées Secrètes de l’OTAN », par Daniele Ganser, éd. Demi-Lune. Disponible par chapitre sur le site du Réseau Voltaire.
[5] « Le représentant adjoint de l’ONU en Afghanistan est relevé de ses fonctions », « Kann Washington zu gleicher Zeit drei Regierungen stürzen ? », von Thierry Meyssan, Übersetzung Horst Frohlich, Al-Watan (Syrien), Voltaire Netzwerk, 23. Februar 2014.
[6] « L’affaire Nemmouche et les services secrets atlantistes », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 9 juin 2014.
[7] On objectera les affaires Khaled Kelkal (1995) et Mohammed Mehra (2012). Deux cas de « loups solitaires » liés à des jihadistes ; mais ni à la Syrie, ni à l’Irak. Malheureusement, tous deux furent exécutés en opération par les Forces de l’ordre de sorte qu’il est impossible de vérifier les théories officielles.
[8] « La Syrie devient "question de sécurité intérieure" aux USA et dans l’UE », Réseau Voltaire, 8 février 2014.
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08/01/2015
Logique !
Logique !
Le billet de Patrick Parment
L’attentat contre ce héraut du conformisme qu’est Charlie Hebdo n’est que l’aboutissement du laxisme des autorités politiques de ce pays depuis des décennies face à l’islam et l’immigration incontrôlée tout autant que d’une politique étrangère contraire aux intérêts de la France et l’Europe.
On peut même s’étonner qu’avec près de 10 millions d’extra-européens sur notre sol des événements nettement plus graves ne se soient pas perpétrés. La perte de nos référents culturels, l’absence de défense de notre identité conduisent de jeunes hommes à s’identifier au combat djihadiste et à partir jouer les mercenaires en Syrie. Il n’est donc pas étonnant que quelques-uns d’entre eux estiment que le combat doit également être porté dans ce pays à la botte des Etats-Unis.
Car cet attentat est aussi le résultat d’une politique étrangère totalement indexée sur celle des Etats-Unis.
Sarkozy et Hollande sont sur la même longueur d’onde. En déstabilisant la Libye hier comme le fit Sarkozy, assisté de l’irresponsable Alain Juppé, lui-même aux ordres de cet illuminé de Bernard-Henri Lévy, on a détruit tout l’équilibre fragile qui régnait dans cette Afrique subsaharienne. On en paie aujourd’hui l’addition avec les opérations menées sans grands résultats au Mali et ailleurs. Et, comme si cela ne suffisait pas, on a continué à jouer les va-t-en-guerre contre la Syrie. Autant d’erreurs qui nous ont conduit à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
Mais, cela ne suffit pas aux irresponsables qui nous gouvernent puisque l’on procède de la même manière avec la Russie de Vladimir Poutine que toute la presse bien-pensante – c’est-à-dire l’écrasante majorité de nos médias – a transformé en bouc émissaire. Là encore, la patte de Washington …
Sarkozy hier, Hollande aujourd’hui, ne sont que les valets des intérêts du capitalisme anglo-saxon. Quant à la soi-disant liberté de la presse ou de la liberté tout court d’ailleurs, on se marre, on se gausse. Les lobbies juif et américain veillent au grain. La dernière fois que l’Europe était libre, c’était à l’époque des empires… austro-hongrois, français et allemands. Il y a bien longtemps.
En attendant, le talentueux Cabu et quelques autres ont payé la note en croyant défendre la liberté de penser. Paix à leur âme.
Patrick Parment, pour Synthèse Nationale.
CABU
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29/12/2014
Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine
Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine
par Wayne Madsen, pour Réseau Voltaire International
Le rôle joué par les personnalités juives et l’État d’Israël dans la crise ukrainienne n’est pas passé inaperçu, sachant que cette communauté représente moins d’un pour cent de l’ensemble de la population. Cependant, l’administration Netanyahou a en sa possession un rapport confidentiel confirmant que les juifs ashkénazes ne sont pas originaires du Levant, mais sont les descendants des Khazars, ce peuple mal connu fondateur d’un empire juif au dixième siècle sur les rives de la mer Noire. Ceci explique pourquoi certains sionistes voient en l’Ukraine un possible second Israël.
Réseau Voltaire International / Washington D.C / 28 décembre 2014.
( Un article découvert via : http://lameutearverne.blogspot.ca/search/label/Ukraine )
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Wayne Madsen : Ancien contractant de la National Security Agency (NSA), devenu journaliste spécialisé sur le renseignement électronique, puis sur le renseignement en général. Il a notamment été chef de rubrique de la revue française Intelligence Online jusqu’à son rachat par Le Monde. Il publie le Wayne Madsen Report et intervient régulièrement sur la chaîne satellitaire Russia Today.
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Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (Thetan opérant de niveau 6 au sein de l’Église de scientologie) en pleine discussion avec le mafieux Ihor Kolomoïsky, qu’il a nommé gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Ce dernier est impliqué dans le massacre d’Odessa du 2 mai 2014 à la tête de sa propre armée, le bataillon Dnipro-1. Il s’est attaché les services de R. Hunter Biden (fils du vice-président états-unien Joe Biden) et de Devon Archer (président du Comité de soutien à la campagne présidentielle de l’actuel secrétaire d’État, John Kerry) en tant que membres du conseil d’administration de sa holding d’infrastructures gazières.
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Le Times of Israel, journal israélien indépendant dont le comité de rédaction compte des anciens journalistes du quotidien Ha’aretz, a publié un papier passionnant qui n’a pourtant pas fait grand bruit. L’article en provenance de Jerusalem et Zhitomir, daté du 16 mars 2014 et écris par Hirsh Ostropoler et I. Z. Grosser-Spass, correspondants russes et ukrainiens du journal, fait mention d’un rapport confidentiel remis au gouvernement israélien [1]. Ce rapport, établi par un comité d’experts en histoire juive et reposant sur des sources universitaires, parvient à la conclusion que les juifs européens descendent en réalité des Khazars, peuple guerrier d’origine mongole et tatare ayant dominé l’Ukraine et la Russie méridionale et s’étant converti en masse au judaïsme au VIIIè siècle.
Les sionistes prétendent depuis longtemps que la terre revendiquée d’Israël revient de droit au peuple juif, que les conquêtes successives de différents empires ont évincé et dispersé, ce que l’on a appelé la diaspora. Apporter la preuve que les ashkénazes, qui forment l’essentiel de la population israélienne, ne sont pas historiquement liés à la Palestine remettrait en question le principe même d’Israël comme étant la patrie millénaire du peuple juif.
Les journalistes israéliens ont souligné que toute discussion entre Khazars et l’État d’Israël avait toujours été méprisée par les responsables israéliens. Ils citent ainsi le Premier ministre Golda Meir, qui aurait déclaré : « Khazar, Schmazar. Il n’y a pas de peuple khazar. Je ne connais pas de Khazars à Kiev. Ni à Milwaukee. Montrez-les moi, ces Khazars dont vous parlez. » Les preuves génétiques d’une population khazare migrante venue d’Europe et qui revendique aujourd’hui des origines ancestrales en Palestine disqualifient sérieusement les prétentions sionistes sur cette terre.
L’établissement du fait que les juifs d’Europe centrale et d’Europe de l’est n’ont pas de légitimité historique en ce qui concerne leurs revendications sur la Palestine a créé bien des remous en Israël et ailleurs. La Knesset se prépare à voter une loi présentée par le gouvernement faisant d’Israël une « nation » juive. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, après avoir lu le rapport confidentiel au sujet des Khazars, a déclaré qu’Israël était « l’État nation du peuple juif. » Les prétentions ashkénazes en Israël étant diminuées, pour ne pas dire plus, Netanyahou, ses amis du Likoud, ses alliés du parti orthodoxe juif comme les colons de Cisjordanie n’ont pas d’autre choix que de jouer la carte de la revendication nationaliste, non seulement pour Israël, mais aussi pour la Cisjordanie (ou « Judée-Samarie », comme l’appelle les nationalistes juifs).
Toutefois, certains juifs, en Israël comme ailleurs, ne souhaitent pas prendre de risques. Une des raisons principales pour qu’Ihor Kolomoïsky — le richissime magnat juif ukrainien et gouverneur de la province de Dnipropetrovsk, qui est aussi citoyen israélien et chypriote — dépense des dizaines de millions de dollars pour recruter des nationalistes ukrainiens de droite et des néo-nazis venus d’ailleurs en Europe pour combattre la majorité russophone de la région du Donbass en Ukraine orientale, c’est la peur de voir capoter le projet de transformation de l’Ukraine en « Israël-bis ». Les mesures de protection prises par la Russie vis-à-vis de la région du Donbass, tout comme son intégration à la Crimée par voie référendaire (cette région étant convoitée par les nationalistes khazars juifs renaissants) menacent la transformation de l’Ukraine en deuxième patrie pour les juifs ashkénazes qui, déjà, s’inquiètent au sujet de leur emprise sur la terre d’Israël.
Le papier retentissant du Times of Israel à propos des origines khazares des juifs ashkénazes a aussi mis en lumière qu’Israël, ayant conscience qu’un État palestinien est inévitable compte tenu des pressions européennes en ce sens, se prépare à déplacer ses colons ashkénazes de Cisjordanie en Ukraine. La recherche de pointe dans le domaine de la génétique en Israël a permis d’établir un lien direct entre les ashkénazes d’Israël et les Khazars qui se sont jadis dispersés en Europe de l’est et en Europe centrale après la conquête de l’empire khazar par la Russie au XIè siècle.
Les Israéliens et leurs alliés sionistes du monde entier ont toujours accusés les tenants du lien génétique entre ashkénazes et Khazars d’antisémitisme primaire. Cependant, les éléments de recherche génétique contenus dans le rapport confidentiel israélien ne font que confirmer ce qu’avait révélé l’historien juif Shlomo Sand dans son livre Comment le peuple juif fut inventé. Le concept de descendance khazare, lui, avait été pour la première fois évoquée en 1976 par l’historien hongrois Arthur Koestler dans son livre La Treizième tribu.
Les journalistes du Times of Israel relayent les révélations d’un assistant anonyme de Netanyahou au sujet des projets d’émigration israélienne vers l’Ukraine. « Nous avons d’abord pensé que reconnaître être des Khazars serait une façon pour nous de contrer l’inflexibilité d’Abbas (le président de l’autorité palestinienne) sur l’impossibilité d’une présence juive dans un État palestinien. Nous tentions sans doute ce faisant de nous raccrocher à ce que nous pouvions. Mais son incapacité à accepter la chose nous a poussés à chercher des solutions plus ingénieuses. L’invitation au retour des juifs en Ukraine fut une véritable aubaine. Mais le déplacement rapide de tous les colons d’Israël n’irait pas sans poser problème au niveau logistique et économique, et Il va de soi que nous ne souhaitons pas revivre une expulsions des colons semblable au plan de désengagement de Gaza. »
Ostropoler et Grosser-Spass rapportent aussi les propos d’une source israélienne anonyme selon laquelle « Il ne s’agit pas de renvoyer tous les ashkénazes en Ukraine. Cela n’est, de toute évidence, pas faisable. Comme souvent, les médias exagèrent et font dans le sensationnel… C’est bien pourquoi il faudrait une censure militaire. »
Le Projet conjoint d’Israël et de l’Ukraine consiste à déplacer les colons de Cisjordanie en République Autonome de Crimée (Russe), et ce après une éventuelle rétrocession de la péninsule à l’Ukraine, comme ils l’espèrent. Pour les sionistes ukrainiens comme Kolomoïsky, ou leurs alliés états-uniens tels que Victoria Nuland (secrétaire d’État adjointe, déléguée aux Affaires européennes et eurasiennes) et Geoffrey Pyatt (ambassadeur US en Ukraine), l’objectif ultime consiste à établir une région juive autonome en Crimée et à redonner à la péninsule son nom khazar d’origine, Chazerai. Comme les Tatars qui vivent aujourd’hui en Crimée, et ailleurs, sont en majorité musulmans, le projet de création d’une nation khazare en Ukraine reposerait aussi probablement sur un fort prosélytisme de la part des Israéliens et des Ukrainiens déterminés à réinstaurer la Khazarie comme alternative à l’État d’Israël. Le prosélytisme juif (qui se concentre actuellement sur les « crypto-juifs » métis catholiques au Mexique, les chrétiens, hindous et bouddhistes en Inde, les orthodoxes russes et les bouddhistes de Birobidjan en Sibérie, les musulmans du Pakistan et d’Afghanistan, les chrétiens, musulmans et animistes d’Ouganda, du Ghana, du Mali du Nigeria du Zimbabwe, du Mozambique et du Malawi et sur quelque groupes de descendants juifs supposés en Chine, à Sao Tomé-et-Principe, à Tahiti, au Suriname, au Vietnam, au Brésil et au Pérou) traduisent la volonté d’Israël de renforcer la présence juive dans un but de colonisation en dehors des territoires illégalement occupés que sont le Cisjordanie et le plateau du Golan. Outre l’Ukraine, le nord de l’Irak, l’est de la Libye, la ville d’Alexandrie en Égypte, certaines parties de la Turquie, la Patagonie en Argentine ainsi que l’Ouganda sont tous des territoires qui ont été envisagés comme colonies juives en remplacement ou en complément de la Cisjordanie. Les Bnei Menashe des États de Manipour et de Mizoram au nord-est de l’Inde, ces soi-disant « tribus perdues d’Israël », sont considérées par la majorité des Indiens, non comme des juifs, mais comme des migrants économiques à la recherche d’une vie meilleure en Israël. Les expansionnistes israéliens veulent tellement gonfler leurs rangs et développer leurs prétentions territoriales qu’ils ont fait réaliser des études génétiques douteuses en vue de classer comme « tribus perdue » d’Israël les Sorbes d’Allemagne de l’est, l’ethnie Bantou Lemba (au Zimbabwe, Malawi et Mozambique) et aussi certains Italiens du sud, certains Arméniens, et certains Grecs.
En Ukraine, ce prétendu « deuxième Israël », Kolomoïsky et le pouvoir de Kiev ont enrôlé des ex-membres des Forces de défense israéliennes dans leurs bataillons de volontaires, notamment le bataillon Azov. Une des unités israéliennes, commandée par un certain « Delta » est connue sous le nom des « Casques bleus de Maidan » [2]. Si Israël n’avait pas un intérêt direct à développer son influence en Ukraine, le pays pourrait facilement empêcher ces unités de se rendre sur place.
On trouve aussi en Cisjordanie des colons juifs sépharades qui sont les descendants des juifs Marranos d’Espagne sous domination musulmane, qui furent chassés de la péninsule ibérique au cours de l’inquisition espagnole et portugaise du XVè siècle et qui n’ont aucun lien avec les ashkénazes ou les khazars. Récemment, dans une démarche similaire à l’invitation des ashkénazes de Cisjordanie à venir s’installer en Ukraine, l’Espagne et le Portugal ont promulgué des lois permettant aux juifs sépharades du monde entier en mesure d’attester de leurs origines Marranos d’acquérir la nationalité dans les deux pays.
Certains russophones du Donbass en ont assez des intentions des pro-Israéliens au sein du gouvernement de Kiev. Curieusement, Kolomoïsky a fait appel à un certain nombre de néo-nazis d’Ukraine occidentale et d’Europe pour rejoindre les rangs de ses bataillons et il faut savoir que les organisations droitistes auxquelles ils appartiennent ont toujours défendu l’idée d’une « mêlée générale » opposant la Russie aux descendants des Khazars d’Israël, d’Ukraine, de Pologne et de Géorgie pour venger la victoire de l’Empire Russe sur l’empire khazar au XIè siècle.
Israël a mis à disposition du gouvernement géorgien de Mikheil Saakachvili (dont un certain nombre de représentants ont la double nationalité israélo-géorgienne et sont d’origine khazare) une aide au niveau militaire comme au niveau du renseignement dans la guerre de 2008 contre l’Ossétie du sud et L’Abkhazie. Les Israéliens ont également tissé des liens étroits avec l’Azerbaïdjan, pays qui, à l’instar de la Géorgie et de l’Ukraine, est historiquement lié à la Khazarie par le biais des Subbotniks, un groupe indigène de juifs azéris.
Les journalistes du Times of Israel racontent aussi pourquoi, selon l’assistant anonyme de Netanyahou, le gouvernement israélien s’efforce de mettre en place une implantation israélienne massive en Ukraine : « Comme l’a dit le Premier ministre, personne ne saurait dire aux juifs où ils doivent vivre en tant que peuple souverain. Il est prêt à faire d’importants sacrifices au nom de la paix, même si cela implique de renoncer à notre terre biblique de Judée-Samarie. Par contre, il faut s’attendre à ce que nous fassions valoir nos droits historiques ailleurs. Nous avons décidé que cela se ferait sur les rives de la mer Noire, là où nous fûmes un peuple autochtone pendant plus de 2 000 ans. L’historien non-sioniste Simon Dubnow lui-même a déclaré que nous étions en droit de coloniser la Crimée. Tous les livres d’histoire en parlent. Vous pouvez vérifier par vous-même. »
Cet anonyme a aussi révélé aux deux journalistes que Netanyahou avait beaucoup d’estime pour la vigueur des anciens Khazars et rapporte ces propos, qu’il aurait tenu : « Nous sommes un peuple ancien et fier dont l’histoire remonte à 4 000 ans. » Mais l’assistant ajoute : « On peut dire la même chose des Khazars… en Europe, mais pas sur une période aussi étendue. Mais jetez un œil à la carte : les Khazars n’ont pas eu à vivre dans les « frontières d’Auschwitz »....
Pour les personnes mal renseignées, dont font apparemment partie le président Barack Obama et son secrétaire d’État John Kerry, l’actuelle volonté de créer une nouvelle identité nationale israélienne est directement liée aux activités des dirigeants ukrainiens (Petro Porochenko, Arseni Iatseniouk, Ihor Kolomoïsky) et à celles de leurs soutiens états-uniens (Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt), occupés à préparer une terre d’accueil, temporaire ou pas, pour les ashkénazes de Cisjordanie.
Grâce aux révélations du Times of Israel au sujet du rapport confidentiel sur les Khazars et l’Israël contemporain, les manœuvres des États-uniens et de l’Union Européenne visant à déstabiliser l’Ukraine sont à présent on ne peut plus évidentes.
Traduction Erwann
Source Strategic Culture Foundation
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[1] “Leaked report : Israel acknowledges Jews in fact Khazars ; Secret plan for reverse migration to Ukraine”, Jim Wald, The Times of Israel, March 16, 2014.
[2] « Des soldats israéliens étaient camouflés place Maidan », Réseau Voltaire, 3 mars 2014.
Et « Le nouveau Gladio en Ukraine », par Manlio Dinucci (trad. Marie-Ange Patrizio), Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 18 mars 2014.
10:29 Publié dans Blog, Eurasie, Européens d'Outre-europe, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, ukraine, crimée, juifs ashkénazes, khazars, ihor kolomoïsky, r. hunter biden, john kerry, usa, victoria nuland, salopards
08/12/2014
Discours de Vladimir Poutine / Réponse du Congrès américain
Vladimir Poutine : Discours à l'Assemblée fédérale
© Photo: RIA Novosti/Mikhail Klimentiev
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Moscou, 4 décembre 2014, le président de Russie, Vladimir Poutine, a prononcé au Kremlin un discours à l’attention des membres de l'Assemblée fédérale (parlement) de Russie.
Première partie du discours : politique extérieure
Président de la Russie Vladimir Poutine :
Chers membres du Conseil de la Fédération, Députés de la Douma, Citoyens de Russie !
Le discours d’aujourd’hui sera consacré, bien entendu, à la situation et aux conditions actuelles du monde dans lequel nous vivons, ainsi qu’aux défis auxquels nous sommes confrontés. Mais je tiens tout d’abord à vous remercier tous pour le soutien, l’unité et la solidarité dont vous avez fait preuve au cours des récents événements historiques et cruciaux qui vont sérieusement influencer l’avenir de notre pays.
Cette année, nous avons été confrontés à des épreuves auxquelles seule une nation unie et mature et un Etat véritablement souverain et fort peuvent résister. La Russie a prouvé qu’elle peut protéger ses compatriotes et défendre l’honneur, la vérité et la justice.
La Russie a pu accomplir cela grâce à ses citoyens, grâce à votre travail et aux résultats que nous avons obtenus ensemble, et grâce à notre profonde compréhension de l’essence et de l’importance des intérêts nationaux. Nous avons pris conscience de l’indivisibilité et de l’intégrité de la longue histoire millénaire de notre patrie. Nous sommes venus à croire en nous-mêmes, à croire que nous pouvions faire beaucoup de choses et atteindre tous nos objectifs.
Aujourd’hui, nous ne pouvons bien évidemment pas ne pas évoquer les événements historiques qui ont eu lieu cette année. Comme vous le savez, un référendum a été organisé en Crimée en mars, dans lequel les habitants de la péninsule ont clairement exprimé leur désir de rejoindre la Russie. Après cela, le Parlement de Crimée – il convient de souligner que c’était un parlement tout à fait légitime, qui avait été élu en 2010 – a adopté une résolution d’indépendance. Et enfin, nous avons assisté à la réunification historique de la Crimée et de Sébastopol avec la Russie.
Ce fut un événement d’une importance particulière pour notre pays et notre peuple, parce que la Crimée est une terre où vivent nos compatriotes, et que son territoire est d’une importance stratégique pour la Russie car c’est là que se trouvent les racines spirituelles de la Nation russe, diverse mais solidement unie, et de l’Etat russe centralisé. C’est en Crimée, dans l’ancienne ville de Chersonèse ou Korsun, comme les anciens chroniqueurs russes appelaient, que le Grand Prince Vladimir a été baptisé avant d’apporter le christianisme au Rus.
En plus de la similitude ethnique, de la langue commune, des éléments communs de leur culture matérielle, d’un territoire commun – même si ses frontières n’étaient pas tracées et stables –, d’échanges économiques émergents et d’un gouvernement naissant, le christianisme fut une puissante force unificatrice spirituelle qui a contribué à impliquer dans la création de la Nation russe et de l’Etat russe les diverses tribus et alliances tribales du vaste monde slave oriental. C’est grâce à cette unité spirituelle que nos ancêtres, pour la première fois et pour toujours, se considérèrent comme une nation unie. Tout cela nous amène à affirmer que la Crimée , l’ancienne Korsun ou Chersonèse, et Sébastopol, ont une importance civilisationnelle et même sacrée inestimable pour la Russie, comme le Mont du Temple à Jérusalem pour les adeptes de l’Islam et du Judaïsme.
Et c’est ainsi que nous les considèrerons toujours.
Chers amis,
Aujourd’hui, il est impossible de ne pas revenir sur notre point de vue au sujet des développements en Ukraine et de la façon dont nous avons l’intention de travailler avec nos partenaires à travers le monde.
Il est bien connu que la Russie a non seulement soutenu l’Ukraine et d’autres républiques frères de l’ancienne Union soviétique dans leurs aspirations à la souveraineté, mais qu’elle a aussi grandement facilité ce processus dans les années 1990. Depuis lors, notre position n’a pas changé.
Chaque nation a le droit souverain et inaliénable de déterminer sa propre voie de développement, de choisir ses alliés, son régime politique et la forme d’organisation de sa société, de créer une économie et d’assurer sa sécurité. La Russie a toujours respecté ces droits et les respectera toujours. Ils s’appliquent pleinement à l’Ukraine et au peuple ukrainien frère.
Il est vrai que nous avons condamné le coup d’Etat et la prise violente du pouvoir à Kiev en février dernier. Les développements auxquels nous assistons actuellement en Ukraine et la tragédie qui se déroule dans le sud-est du pays confirment pleinement la justesse de notre position.
Comment tout cela a-t-il commencé ? Je vais devoir vous rappeler ce qui s’est alors passé. Il est difficile de croire que tout a commencé avec la décision technique par le président Ianoukovitch de reporter la signature de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne. Ne vous méprenez pas sur ce point, il n’a pas refusé de signer le document, mais il a seulement reporté la finalisation de cet accord en vue d’y faire quelques ajustements. Comme vous le savez, cette décision a été prise en pleine conformité avec le mandat constitutionnel d’un chef d’Etat tout à fait légitime et internationalement reconnu.
Dans un tel contexte, il n’était pas question pour nous de soutenir le coup de force, la violence et les meurtres. Il suffit de considérer les événements sanglants à Odessa, où des gens ont été brûlés vifs. Comment les tentatives ultérieures de répression des populations du sud de l’Ukraine, qui s’opposent à ce carnage, pourraient-elles être soutenues ? Je répète qu’il nous était absolument impossible de cautionner ces développements. Qui plus est, ils ont été suivis par des déclarations hypocrites sur la protection du droit international et des droits humains. C’est du cynisme à l’état pur. Je crois fermement que le temps viendra où le peuple ukrainien fera une juste évaluation de ces événements.
Comment le dialogue sur cette question a-t-il commencé entre la Russie et ses partenaires américains et européens ? Je mentionne nos amis américains à dessein, car ils influencent continuellement les relations de la Russie avec ses voisins, ouvertement ou en coulisses. Parfois, nous ne savons pas même avec qui parler : avec les gouvernements de certains pays ou directement avec leurs mécènes et sponsors américains ?
Comme je l’ai mentionné, dans le cas de l’accord d’association UE-Ukraine, il n’y eut absolument pas de dialogue. On nous a dit que ce n’était pas notre affaire, ou, pour le dire simplement, on nous a dit « où » aller.
Tous les arguments rappelant que la Russie et l’Ukraine sont des membres de la zone de libre-échange de la CEI, que nous avons historiquement établi une coopération profonde dans l’industrie et l’agriculture, et que nous partageons essentiellement la même infrastructure – personne ne voulait entendre ces arguments, et encore moins en tenir compte.
Notre réponse a été de dire : très bien, si vous ne voulez pas avoir de dialogue avec nous, nous allons devoir protéger nos intérêts légitimes unilatéralement et nous ne paierons pas pour ce que nous considérons comme une politique erronée.
Quel a donc été le résultat de tout cela ? L’accord entre l’Ukraine et l’Union européenne a été signé et ratifié, mais la mise en œuvre des dispositions concernant le commerce et l’économie a été reportée jusqu’à la fin de l’année prochaine. Cela ne prouve-t-il pas que c’est nous qui avions raison ?
Il faut aussi poser la question des raisons pour lesquelles tout cela a été fait en Ukraine. Quel était le but du coup d’Etat contre le gouvernement ? Pourquoi tirer et continuer à tirer et à tuer des gens ? De fait, l’économie, la finance et le secteur social ont été détruits et le pays a été ravagé et ruiné.
Ce dont l’Ukraine a besoin actuellement est d’une aide économique pour mener des réformes, pas de politique de bas étage et de promesses pompeuses mais vides. Toutefois, nos collègues occidentaux ne semblent pas désireux de fournir une telle assistance, tandis que les autorités de Kiev ne sont pas prêtes à relever les défis auxquels leurs citoyens sont confrontés.
A ce propos, la Russie a déjà apporté une contribution énorme en aide à l’Ukraine. Permettez-moi de rappeler que les banques russes ont déjà investi 25 milliards de dollars en Ukraine. L’année dernière, le ministère russe des Finances a accordé un prêt de 3 milliards de dollars. Gazprom a encore fourni 5,5 milliards de dollars à l’Ukraine et a même offert un rabais qui n’était pas prévu, en exigeant du pays qu’il ne rembourse que 4,5 milliards. Additionnez le tout et vous obtenez de 32,5 à 33,5 milliards de dollars récemment fournis.
Bien sûr, nous avons le droit de poser des questions. Pour quelles raisons cette tragédie a-t-elle été menée en Ukraine ? N’était-il pas possible de régler toutes les questions, même les questions litigieuses, par le dialogue, dans un cadre légal et légitime ?
Mais maintenant, on nous dit qu’il s’agissait de mesures politiques équilibrées et compétentes auxquelles nous devrions nous soumettre sans discussion et les yeux bandés.
Cela n’arrivera jamais .
Si pour certains pays européens, la fierté nationale est un concept oublié depuis longtemps et que la souveraineté est trop de luxe, pour la Russie, une véritable souveraineté est absolument nécessaire pour la survie.
Principalement, nous devrions prendre conscience de cela en tant que nation. Je tiens à souligner ceci : soit nous restons une nation souveraine, soit nous nous dissolvons sans laisser de trace et perdons notre identité. Bien sûr, d’autres pays doivent comprendre cela aussi. Tous les acteurs de la vie internationale doivent être conscients de cela. Et ils devraient utiliser cette compréhension pour renforcer le rôle et l’importance du droit international, dont nous avons tellement parlé ces derniers temps, plutôt que d’en plier les normes en fonction d’intérêts stratégiques tiers contraires aux principes fondamentaux du droit et au bon sens, considérant tout le monde comme des gens peu instruits qui ne savent ni lire ni écrire.
Il est impératif de respecter les intérêts légitimes de tous les participants au dialogue international. Alors seulement, non pas avec des mitraillettes, des missiles ou des avions de combat, mais précisément avec la primauté du droit pourrons-nous efficacement protéger le monde d’un conflit sanglant. Alors seulement, il n’y aura pas besoin d’essayer d’effrayer quiconque avec la menace d’un isolement imaginaire et trompeur, ou de sanctions qui sont, bien sûr, dommageables, mais dommageables pour tout le monde, y compris ceux qui les initient.
En parlant des sanctions, elles ne sont pas seulement une réaction impulsive de la part des États-Unis ou de leurs alliés à notre position concernant le coup d’Etat ou les événements en Ukraine, ou même au soi-disant « printemps de Crimée ». Je suis sûr que si ces événements ne s’étaient pas produits – je tiens à le souligner spécialement pour vous, politiciens, présents dans cet auditorium –, même si rien de tout cela ne s’était passé, ils auraient trouvé une autre excuse pour tenter d’endiguer les capacités croissantes de la Russie, de nuire à notre pays d’une quelconque manière, ou d’en tirer quelque avantage ou profit.
La politique d’endiguement n’a pas été inventée hier. Elle a été menée contre notre pays depuis de nombreuses années, toujours, depuis des décennies, sinon des siècles. En bref, chaque fois que quelqu’un pense que la Russie est devenue trop forte ou indépendante, ces mesures sont immédiatement déployées contre elle.
Cependant, parler à la Russie d’une position de force est un exercice futile, même quand elle est confrontée à des difficultés internes, comme ce fut le cas dans les années 1990 et au début des années 2000.
Nous nous souvenons bien de l’identité et de procédés de ceux qui, presque ouvertement, ont à l’époque soutenu le séparatisme et même le terrorisme pur et simple en Russie, et ont désigné des meurtriers, dont les mains étaient tachées de sang, comme des « rebelles », et ont organisé des réceptions de haut niveau pour eux. Ces « rebelles » se sont encore manifestés en Tchétchénie. Je suis sûr que les gens sur place, les forces de l’ordre locales, s’en occuperont de la manière appropriée. Ils œuvrent en ce moment même à stopper un autre raid de terroristes et à les éliminer. Donnons-leur tout notre soutien.
Permettez-moi de le répéter, nous nous souvenons des réceptions de haut niveau organisées pour des terroristes présentés comme des combattants pour la liberté et la démocratie. Nous avons alors réalisé que plus nous cédions du terrain, plus nos adversaires devenaient impudents et leur comportement se faisait de plus en plus cynique et agressif.
Malgré notre ouverture sans précédent alors, et notre volonté de coopérer sur tous les points, même sur les questions les plus sensibles, malgré le fait que nous considérions – et vous êtes tous conscients de cela, vous en avez tous le souvenir – nos anciens adversaires comme des amis proches et même des alliés, le soutien occidental au séparatisme en Russie, incluant un soutien informationnel, politique et financier, en plus du soutien des services spéciaux, était absolument évident et ne laissait aucun doute sur le fait qu’ils seraient heureux de laisser la Russie suivre le scénario yougoslave de désintégration et de démantèlement, avec toutes les retombées tragiques que cela entraînerait pour le peuple russe.
Cela n’a pas fonctionné. Nous n’avons pas permis que cela se produise.
Tout comme cela n’a pas fonctionné pour Hitler avec ses idées de haine des peuples, qui a entrepris de détruire la Russie et de nous repousser au-delà de l’Oural. Tout le monde devrait se rappeler comment cela a fini.
L’année prochaine, nous allons marquer le 70ème anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique. Notre armée a écrasé l’ennemi et a libéré l’Europe. Cependant, nous ne devons pas oublier les défaites amères en 1941 et 1942 afin de ne pas répéter les erreurs à l’avenir.
Dans ce contexte, je vais aborder une question de sécurité internationale. Il y a beaucoup de questions liées à ce sujet. Elles incluent notamment la lutte contre le terrorisme. Nous assistons encore à ses manifestations, et bien sûr, nous participerons aux efforts conjoints pour lutter contre le terrorisme sur le plan international. Bien sûr, nous allons travailler ensemble pour faire face à d’autres défis, tels que la propagation des maladies infectieuses.
Cependant, à ce propos, j’aimerais parler de la question la plus grave et la plus sensible question : la sécurité internationale. Depuis 2002, après que les États-Unis se soient unilatéralement retirés du Traité ABM,qui était une pierre angulaire absolue de la sécurité internationale, un équilibre stratégique des forces et de la stabilité, les États-Unis ont travaillé sans relâche à la création d’un système global de défense antimissile, y compris en Europe. Ceci constitue une menace non seulement pour la sécurité de la Russie, mais pour le monde dans son ensemble – précisément en raison de la perturbation possible de l’équilibre stratégique des forces.
Je considère que ce projet est également mauvais pour les Etats-Unis, car il crée une dangereuse illusion d’invulnérabilité. Il renforce la tension vers des décisions qui sont souvent, comme nous pouvons le constater, irréfléchies et unilatérales, et amène des risques supplémentaires.
Nous avons beaucoup parlé de cela. Je ne vais pas entrer dans les détails maintenant. Je dirai seulement ceci – peut-être que je me répète : nous n’avons nullement l’intention de nous engager dans une course aux armements coûteuse, mais en même temps, nous allons garantir de manière fiable et efficace la défense de notre pays dans ces nouvelles conditions. Il n’y a absolument aucun doute à ce sujet. Cela sera fait. La Russie a à la fois la capacité et les solutions innovantes pour cela.
Personne ne pourra jamais parvenir à une supériorité militaire sur la Russie. Nous avons une armée moderne et prête au combat. Comme on dit actuellement, une armée courtoise, mais redoutable. Nous avons la force, la volonté et le courage de protéger notre liberté.
Nous allons protéger la diversité du monde. Nous dirons la vérité aux peuples à l’étranger, de sorte que tout le monde puisse voir l’image réelle et non déformée et fausse de la Russie. Nous allons promouvoir activement les affaires et les échanges humanitaires, ainsi que les relations scientifiques, éducatives et culturelles. Nous le ferons même si certains gouvernements tentent de créer un nouveau rideau de fer autour de la Russie.
Nous n’entrerons jamais dans la voie de l’auto-isolement, de la xénophobie, de la suspicion et de la recherche d’ennemis.
Ce sont là des manifestations de faiblesse, alors que nous sommes forts et confiants.
Notre objectif est d’avoir autant de partenaires égaux que possible, à la fois dans l’Ouest et à l’Est. Nous allons étendre notre présence dans ces régions où l’intégration est à la hausse, où la politique n’est pas mélangée avec l’économie (et vice versa), et où les obstacles au commerce, à l’échange de technologie et de l’investissement et à la libre circulation des personnes sont levés.
En aucun cas, nous n’allons limiter nos relations avec l’Europe ou l’Amérique. Dans le même temps, nous allons restaurer et étendre nos liens traditionnels avec l’Amérique du Sud. Nous allons poursuivre notre coopération avec l’Afrique et le Moyen-Orient.
Nous voyons à quelle vitesse l’Asie-Pacifique s’est développé au cours des dernières décennies. En tant que puissance du Pacifique, la Russie tirera pleinement parti de ce potentiel énorme.
Tout le monde connaît les dirigeants et les « locomotives » du développement économique mondial. Beaucoup d’entre eux sont nos amis sincères et des partenaires stratégiques.
L’Union économique eurasienne va commencer à être pleinement opérationnelle le 1er Janvier 2015. J’aimerais vous rappeler ses principes fondamentaux. Les principes majeurs sont l’égalité, le pragmatisme et le respect mutuel, ainsi que la préservation de l’identité nationale et de la souveraineté de l’Etat de tous les pays membres. Je suis convaincu qu’une coopération étroite sera une puissante source de développement pour tous les membres de l’Union économique eurasienne.
Pour conclure cette partie de mon discours, j’aimerais dire encore une fois que nos priorités sont d’avoir des familles saines et une nation saine, ce sont les valeurs traditionnelles que nous avons héritées de nos ancêtres, combinées avec un accent sur l’avenir, la stabilité comme une condition essentielle du développement et du progrès, le respect des autres nations et États, et la sécurité garantie de la Russie et la protection de ses intérêts légitimes. telles sont nos priorités.
[…]
Traduction : www.sayed7asan.blogspot.fr / Via
Discours original (russe) : kremlin.ru
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Le Congrès des Etats-Unis adopte une résolution digne d’une "nouvelle" Guerre froide
Par La Voix de la Russie | Les Etats-Unis ont réagi immédiatement au message du président russe Vladimir Poutine à l’Assemblée fédérale, via un commentaire du Département d’Etat américain et la résolution antirusse « 758 » de la Chambre des représentants du Congrès américain.
Le document donne une définition inacceptable de la Russie, lui accordant le rôle d'agresseur, et étudie un certain nombre de mesures visant à affaiblir la Russie par des moyens politiques, économiques et militaires. Cette résolution, soumise par la Chambre des représentants, est qualifiée par les experts de mélange de mythes géopolitiques et des vieilles rancunes des Etats-Unis envers la Russie.
Ce document « contient 16 pages de propagande de la guerre », écrit sur sa page Facebook le membre du Congrès, et directeur de l’Institut pour la Paix et la Prospérité (Institute for Peace and Prosperity) Ron Paul. Il examine en détail les différents paragraphes du document, en expliquant, que les accusations contre la Russie qu’ils contiennent sont sans fondement et ne correspondent pas à la réalité.
Le paragraphe 3 de la résolution accuse par exemple la Russie d’envahir l’Ukraine et la condamne de violer la souveraineté de cet Etat. « Avec nos satellites sophistiqués, qui peuvent lire de l’espace une plaque immatriculation, nous aurions pu avoir des vidéos et des photos de cette invasion russe », ironise Ron Paul.
« Quant à la « violation de la souveraineté », les Etats-Unis n’ont-ils pas eu ce rôle dans le renversement du gouvernement légitimement élu de l’Ukraine ? », s’interroge-t-il. « Nous avons tous entendu comment la secrétaire d'État adjointe des Etats-Unis, Victoria Nuland, se vantait que les Etats-Unis aient dépensé 5 milliards de dollars pour un changement de régime en Ukraine », ajoute l’expert.
Le paragraphe 14 de la résolution affirme que l’avion Boeing malaisien, qui s’est écrasé en juillet dernier en Ukraine, était abattu par un missile tiré par des « membres de la milice pro-russe ». Cependant, le rapport officiel de l’enquête sur cette tragédie ne sera présenté que l’année prochaine. Quant au rapport d’enquête préliminaire, il ne conclut pas que l’avion ait été abattu par un missile et aucun des côtés n’est blâmé pour cette catastrophe, rappelle le directeur de l’Institut pour la paix et la prospérité.
Le paragraphe 22 fait valoir que la Russie a envahi la Géorgie en 2008. Mais l’enquête de l’Union européenne a démontré que c’est bien la Géorgie qui a entamé des opérations militaires sans fondement contre la Russie, et non pas l’inverse, souligne Ron Paul, supposant que les membres du Congrès n’ont sans doute pas lu la résolution avant de voter.
Selon Ron Paul, certains passages de la résolution semblent comiques, surtout la partie où les Etats-Unis accusent la Russie « d’acquisition illégale d’informations » sur le gouvernement américain, et ce, après les révélations d’Edward Snowden surespionnage américain à l’échelle planétaire.
Le vice-président du parti politique tchèque Démocratie populaire (ND) Ladislav Zemanek estime que « la résolution contre la Russie, approuvée par le Congrès, n’est qu’un triste témoignage du point où en sont arrivés les Etats-Unis, qui, il fût un temps, auraient pu être un modèle de liberté et de démocratie. C’est une illustration supplémentaire de l'immense fardeau idéologique de la politique américaine, sous la pression duquel cette politique ne correspond plus du tout à la réalité, n'étant qu'une manifestation de l'orgueil, de l'arrogance, de l'insatiabilité et de l'agressivité des cercles dirigeants des Etats-Unis et des groupes sociaux liés avec eux ».
La résolution 758 exige que la Russie arrête de s’immiscer dans les affaires intérieures de l'Ukraine. Mais pour l’instant, ce sont les Etats-Unis et l’Union européenne qui s’immiscent dans la politique intérieure de l’Ukraine, souligne l’homme politique tchèque. Les Américains exigent le désarmement des soi-disant séparatistes, posant cela comme une condition sine qua non de la paix en Ukraine. Peut-être que la paix aurait bien pu s’installer, mais elle serait précédée d’un génocide de la population locale, opposée aux autorités de Kiev, ajoute Ladislav Zemanek.
C’est évident que les Américains tentent d’isoler la Russie, l’affaiblir et créer une situation instable à l’intérieur du pays, ce qui aurait pu conduire à un changement de gouvernement. L'élimination de la Russie – c’est un vieil objectif géopolitique des pays occidentaux, poursuit l’homme politique. L’un des derniers points du document, soulignant que des relations entre les Etats-Unis et la Russie doivent être mutuellement bénéfiques et basées sur le respect de l’indépendance et de la souveraineté de tous les pays, semble ridicule à Ladislav Zemanek. Les événements du dernier quart de siècle montrent que le gouvernement américain a systématiquement ignoré ces principes, et après l'effondrement de l’URSS, les Etats-Unis ont décidé de s’emparer du contrôle du monde entier en lui inculquant leurs « pseudo-valeurs ». « Non, merci. Nous suivrons notre propre chemin », conclut l’homme politique tchèque.
Le politologue serbe Srdzha Trifkovic, rédacteur du service de la politique étrangère au magazine américain Chronicles ne pense pas, lui, que cette résolution soit une déclaration ou une formalisation d’une nouvelle « Guerre froide ». Selon lui, cette guerre n’a jamais cessé. Elle s’est poursuivie avec la première phase d’élargissement de l’OTAN à l’Est, puis avec la deuxième phase de cet élargissement. Selon Trifkovic, ce jeu géopolitique a pour objectif d’encercler la Russie par des « Etats ennemis », créés sur les ruines de l'URSS, pour changer ensuite le régime à Moscou.
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10:28 Publié dans Blog, Histoire européenne, Politique / économie, Sputnik France / La voix de la Russie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vladimir poutine, russie, crimée, ukraine, usa, ron paul, guerre froide