06/10/2014
Novorossia : Donetsk, l’aéroport international aux mains des troupes indépendantistes.
Ukraine / Donbass :
Kiev dans l’attente de contre-attaquer,
d’autres massacres découverts.
Un article originellement paru sur NationsPresse.info, le 05 octobre 2014.
Un BTR-4K de la garde nationale, capturé par la Brigade « Vostok » et réemployé !
L’abcès purulent qu’était devenu au fil des mois l’aéroport international occupé par les forces ukrainiennes, ce qui leur permettait d’ajuster leurs tirs d’artillerie contre l’agglomération de Donetsk, est enfin aux mains des troupes indépendantistes. Mais le prix à payer a été élevé : des dizaines de tués du côté des FAN, des centaines de blessés, et des combats sporadiques se poursuivent encore aux abords Nord et Sud-Ouest du site. Après cette nouvelle défaite, Kiev a donné l’ordre de renforcer encore tant et plus deux points de résistance importants sur le front du Donbass : le saillant de Delbatseve au Nord et Mariupol au Sud. L’automne risque bien d’être aussi chaud que l’été.
La première chose que l’on remarque depuis la reprise de la zone de l’aéroport de Donetsk, c’est l’absence totale d’action offensive de la part de Kiev, alors que des renforts sont présents en nombre au Nord et à l’Ouest de ce secteur. Une compagnie du 3e régiment des forces spéciales est même arrivée d’urgence de Kirovograd au centre du pays.
Kiev sur la défensive
Les Ukrainiens ont échelonné leur dispositif en profondeur, afin de pouvoir riposter à une éventuelle poussée des forces républicaines après la bataille de l’aéroport. Un premier groupe de combat interarmes se trouve à l’Ouest de Donetsk et au Sud-Ouest de l’aéroport vers Marinka – Pisky, un autre plus au Nord se situe dans la partie la plus à l’Ouest d’Avdiivka. En tout, ce seraient près de 10.000 combattants, avec des blindés divers, des chars lourds et de l’artillerie en nombre qui attendraient une éventuelle attaque massive des FAN.
Face à eux, outre la brigade « Motorola » qui continue de nettoyer l’aéroport, on trouve la brigade « Kalmius » et la brigade « Vostok », appuyées par une unité d’artillerie mécanisée indépendante. Hier, les combats ont détruit ou endommagé jusqu’à 20 chars et blindés divers ukrainiens, et même 5 lanceurs Uragan, et ont tué et blessé des dizaines de soldats et gardes nationaux. Hier soir et encore aujourd’hui, les forces ukrainiennes ont riposté en pilonnant certains quartiers résidentiels de Donetsk avec des obus au phosphore (vidéo ci-dessous).
Le régime « proeuropéen » a classé « secret défense » la comptabilité de ses pertes, tant en hommes qu’en matériels, de même que celle des victimes civiles, depuis le début de l’opération dite « antiterroriste » menée contre les populations du Donbass à partir du printemps dernier. C’est ce qu’à annoncé un porte-parole du régime le 1er octobre, alors que plusieurs sources, de chefs paramilitaires d’extrême droite comme Semenchenko ou Lyachko notamment, de journalistes ukrainiens et de témoins, font état de milliers de tués dans les rangs des forces de Kiev, notamment durant la contre-offensive indépendantiste de l’été dernier (par exemple dans la poche d’Ilovaisk, il y aurait eu de 800 à 1.000 tués).
Une information qui confirme ce que nous savons déjà : la situation géostratégique n’est pas bonne pour la junte.
La situation hier au soir
Une unité cosaque ukrainienne de la garde nationale, le 11ème « bataillon » de reconnaissance territoriale « Kyivan Rus », est arrivée dans le réduit fortifié de Debaltseve, à l’Est sur le bourg de Chormukhyne, afin d’y mener des opérations de renseignement. Le commandement opérationnel ukrainien continue de renforcer son dispositif dans ce saillant afin de pouvoir l’employer le moment venu, lors d’une attaque planifiée.
Même chose plus au Sud à Mariupol où la ville ressemble à un camp retranché et où la loi martiale s’y applique. On enregistre depuis 72 heures une augmentation substantielle des moyens d’artillerie et de génie défensif.
Autour de Mariupol, les forces ukrainiennes renforcent leurs positions :
le port est un véritable camp retranché maintenant et la population est mise à contribution
pour édifier des fortifications : ceux qui refuseraient, disparaitraient…
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Kiev aveugle et sourd
Valentyn Nalyvaichenko devant un fanion à l’effigie de Stepan Bandera, extrémiste galicien russophobe, qui collabora avec l’Allemagne hitlérienne et émargea même sur les listes des auxiliaires du SD-Ausland de Walter Schellenberg (service de renseignement à l’étranger des SS), avant que son organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B) passe sous la coupe de l’Abwehr de l’amiral Canaris.
Le commandement opérationnel de Kiev a un sérieux problème en matière de renseignement, ce qui l’handicape gravement depuis le début des opérations de répression et cela en dépit de l’assistance technique de la CIA dont il bénéficie : en effet, 30% des forces spéciales du SBU « Alpha » ont fait défection et se battent maintenant du côté des forces républicaines (dont l’ex chef du groupe « Alpha » de Donetsk qui commande actuellement la brigade « Vostok ») ; et plus de 90% des employés du SBU ont été remplacés par des novices, depuis le coup d’Etat du Maidan et la prise de fonctions de Valentyn Nalyvaichenko, un proche de l’Administration US (source).
Et cet incapable justifie ses choix ubuesques par une volonté d’adéquation entre ses fonctionnaires et les lois répressives contre l’opposition et les populations du Donbass décidées dès février dernier par la junte, sans pour autant se donner les moyens de faire face à une contestation armée pourtant bien prévisible. Force est de constater que, depuis fin février, le SBU a été en dessous de tout : il n’a pas été en mesure d’anticiper le retour de la Crimée dans le giron russe, ni le niveau de contestation de la politique russophobe de Kiev au sein de l’opinion des populations des régions de Lugansk et de Donetsk, ni les capacités d’organisation et de résistance des milices, encore moins leurs aptitudes opérationnelles et logistiques, jusqu’à la catastrophe de la contre-offensive d’août dernier où, la encore, le SBU n’a rien vu venir.
Protégé par ses amis américains, Nalivaychenko n’aura pas droit, à son tour, à la « lustration ». Le régime préfèrera maintenir à la tête de sa police politique un incompétent arrogant, plutôt que d’affronter le courroux de Washington. Car Nalivaychenko ne sait faire qu’une chose, hormis les assassinats d’opposants : de la désinformation, manipuler et fabriquer des faux, comme lors de l’affaire du crash du Boeing de la Malaysia Airlines (fausses interceptions de conversations de chefs indépendantistes, images photoshopées, etc.). C’est sans doute ce pourquoi la CIA le juge encore utile… Les fautes stratégiques hallucinantes commises, à défaut de renseignement fiable, par le commandement de l’opération « antiterroriste » sont donc destinées à se renouveler très rapidement.
« Guerre ethnique » pour angliciser l’Ukraine
Le potentat ukrainien, Petro Porochenko, a proposé vendredi de faire de l’anglais la deuxième langue « obligatoire » dans les écoles ukrainiennes à la place du russe, à l’occasion d’un discours à l’Université de Lviv, bastion galicien des extrémistes néobandéristes et autres néonazis. Il a cité à titre d’exemple Singapour, où le gouvernement a imposé dans les années 1950 l’anglais comme deuxième langue officielle. Autant dire qu’il fut applaudi chaudement : Svoboda et Praviy Sektor agissant comme des chevaux de Troie de l’impérialisme de la sous-culture anglo-saxonne dans cette région d’Europe centrale. En mars, juste après le coup d’Etat « proeuropéen », le régime putschiste avait prohibé l’usage de la langue et de la culture russes sur l’ensemble du territoire ukrainien, ce qui avait déclenché des velléités séparatistes en Crimée et dans le Donbass. Dernièrement, Porochenko a fait adopter une législation assouplissant légèrement cette interdiction.
Il s’agit in fine de mesures destinées à corrompre l’identité ukrainienne, avec l’assentiment de ceux qui entendent massacrer leurs compatriotes russophones au nom d’une « guerre ethnique » (dixit Iryna Farion de Svoboda) soi-disant pour préserver de cette identité mythifiée.
On remarquera aussi que tous ceux qui défendent les sacro-saints principes du respect des minorités linguistiques et identitaires, et notamment la Charte des langues régionales, approuvent un régime qui a retiré tout statut officiel à la langue russe, au bénéfice de l’ukrainien qui en est très proche mais qui demeure une autre langue, et cela alors même que le russe est parlé par presque toute la population et qu’il est l’expression linguistique unique d’un bon tiers des individus de ce pays. Mais cela ne les gêne nullement dès lors que la victime est la minorité russophone de l’Ukraine… Une minorité russophone considérée officiellement par le régime en place comme des « sous-hommes », selon l’expression du Premier ministre Arseny Yatseniuk.
Vers Bilorichenskyi, un village qui se situe à plus de 10 km au Sud-Ouest de Lugansk, les restes d’une femme et d’un adolescent (la mère et son fils ?) ont été retrouvés par les habitants, gisant dans un fossé. Les chiens errants ont sérieusement endommagé les cadavres. Ils semblent avoir eu les mains liées derrière le dos et leurs crânes sont percés d’un trou caractéristique d’une blessure par balle derrière l’oreille. Ce secteur, durant de longues semaines, avait été occupé par le « bataillon Aydar » de la garde nationale, lié à Svoboda, et par des éléments de la 1re brigade blindée. Attention, images très dures !
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La politique génocidaire du régime de Kiev n’a pas fini de livrer ses horreurs après le départ forcé de nombre d’unités répressives dans la poche du Donbass : à Nyzhnya Krynka encore, bourg à l’Est de Donetsk, on a retrouvé un autre charnier. Les premières exhumations de corps des victimes font apparaître les dépouilles de cinq hommes, abattus sur les postes de contrôle des forces ukrainiennes, et simplement jetés dans une fosse préalablement creusée. Le secteur était tenu par une compagnie de parachutistes de la 25e brigade, il ya environ 2 semaines, et par des paramilitaires du 41e « bataillon » de la garde nationale.
On en apprendra sans doute plus d’ici peu sur le massacre du 30 mai, à Dobropillya à une dizaine de kilomètres au Nord de Krasnoarmiisk, quand la 2e compagnie du « bataillon Dnepr-1 » a « nettoyé » 37 civils dont 19 d’entre eux étaient des juifs…
(N.de K : Une sacrée "bavure" pour un bataillon financés par un milliardaire sioniste !!! Du genre de celles qui font très nettement chuter la cote de popularité de "Benya" Kolomoisky à Tel-Aviv ! M'est avis qu'ils ne vont pas/plus tarder à le lâcher !?! ).
Un échange de courriels le 7 septembre dernier, interceptés entre 10h21 et 11h20, entre Boris Filatov, le bras droit de Kolomoisky à Dniepropetrovsk (le financier du « bataillon Dnepr ») et Oleg Pankevich, un des responsable de Svoboda pour les « relations extérieures » du parti, député et (apparemment) superviseur officieux du financement de certaines unités de paramilitaires, en dit long sur ce crime.
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Trafics d’organes confirmés
Après les bombardements massifs et aveugles contre les populations et les villes, puis les massacres de masse, les exécutions sommaires de prisonniers et d’otages, voilà que le summum de l’horreur se confirme… comme au Kosovo. Les rumeurs concernant de possibles prélèvements d’organes humains de la part d’entités dépendantes du régime de Kiev sont désormais une réalité : des corps dépourvus organes ont été découverts dans les charniers du Donbass. L’information a été confirmée par des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine. Une commission spéciale avec la participation d’experts internationaux doit être créée pour enquêter sur les causes et les circonstances de ces crimes. Madina Djarboussynova, déléguée de l’OSCE pour la lutte contre le trafic d’êtres humains, a authentifié cette information à la télévision ukrainienne. Elle a déclaré que la situation demandait une enquête soigneuse avec la participation d’experts internationaux. Selon Alexandre Karassev, expert de l’Institut du slavisme de l’Académie des sciences de Russie, les représentants de l’organisation n’excluent des « transplantations clandestines » en Ukraine. Ce n’est pas le premier scandale lié au trafic d’organes humains. En été, alors que l’opération répressive battait son plein, des corps sans organes avaient été découverts pendant l’enterrement de soldats ukrainiens tués dans l’Est (source).
Ces crimes supposés (Note de K. : m'est avis qu'ils sont tout sauf "supposés", au vu et à l'écoute de certaines conversations !!!) semblent désormais sérieusement gêner Washington : l'organisation Human Rights Watch (HRW), réputée proche des réseaux liés à l'administration US, a appelé à une « enquête immédiate » sur les corps des civils retrouvés dans les fosses communes dans la région de Donetsk, a indiqué le 1er octobre sa directrice adjointe en Europe Rachel Denber.
On retrouve la même attitude du côté d’Amnesty international qui dénonçait en septembre des crimes commis par les unités d’extrême droite de la garde nationale liées à Svoboda et Secteur droit (« Aydar », « Azov »…) comparables à ceux commis par Daech en Irak et en Syrie (« ISIS style war crimes »). Mais il est vrai qu’entre Svoboda et les jihadistes salafistes de Daech, il y a un lien qui passe par Washington et McCain…
Pour que ce type d’ONG en vienne à mentionner ces atrocités commises contre le peuple du Donbass de la part d’unités idéologiques soutenues ouvertement par le régime de Kiev , c’est que cela doit être très grave. Un revirement qui n’augure rien de bon pour la dictature imposée de force à l’hiver dernier qui, jusqu’alors, bénéficiait de tous les soutiens possibles et imaginables en Occident, y compris celui des ONG humanitaires stipendiées.
Un article originellement paru sur NationsPresse.info, le 05 octobre 2014.
10:08 Publié dans Blog, Histoire européenne, Les ignobles, Monde en perdition, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, novorossia, donetsk, guerre ethnique, épuration ethnique, anglicisation, crimes de guerre, phosphore, cia, trafics d'organes, crimes contre l'humanité, salopards
03/10/2014
Oleg Frolov... Shaman warrior !
Oleg Frolov (aka Shaman) one of the founders of Donetsk Republic and deputy of DPR parliament is seriously injured in fights for Donetsk airport. Medics are struggling to safe his life.
By the preliminary info operation was successful.
He repelled attacks from the airport on night 26-27 May, delivered humanitarian aid to besieged Slavyansk, liberated Oktyabrsky settlement, after the ceasefire he worked on humanitarian aid supplies, explaining that at that time he was most useful there, but as UA troops continued shelling Donetsk from the airport and fights there raged up again he once again took rifle and went into a fight. (Source)
15:56 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oleg frolov, shaman, donetsk, novorossia
Fights for Donetsk airport.
Donetsk , Novorossia.
Combat footage / Fights for Donetsk airport.
03/10/12 : one day with Givi [eng subs]
Source : Kazzura - Wintersodom
15:39 Publié dans Blog, Guerriers, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : novorossia, donetsk, soldats
A lire sur le blog "Tradition !"
A lire (absolument), sur le blog Tradition !
( Cliquez sur les titres – en bleu – pour accéder aux articles )
>>> Quand le Nouvel Ordre Mondial s'adresse à ses esclaves !
& > L'appel à la croisade de Zbigniew Brzezinski
>>> Karkhov : un volcan qui se réveille !
>>> Fidélité à son passé, exemple pour notre avenir
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Blog Tradition ! :
http://alawata-tradition.blogspot.fr/
15:33 Publié dans Blog, Histoire européenne, Monde en perdition, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvel ordre mondial, usa, otan, banksters, zbigniew brzezinski, barack obama, union européenne, europe, ukraine, novorossia, russie
01/10/2014
Ukraine : Une émission satirique de la ZDF dénonce la propagande...
Ukraine : Une émission satirique de la ZDF dénonce
la propagande des mé(r)dias allemands/occidentaux.
La troupe de comédiens de l'émission "Die Anstalt program"
joue un sketch à partir d'extraits de news authentiques.
En France, ils seraient aussitôt blacklistés.
Source : http://www.youtube.com/channel/UCAR5RuPpdE9FAJTwnhfEnUw
Via : http://leschroniquesderorschach.blogspot.fr/2014/09/ukraine-une-emission-satirique-de-la.html
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Activez les sous-titres.
(Via le "petit rectangle" en bas à droite, entre l'horloge et "la roue dentelée").
Un grand merci à Frédérik D. pour nous avoir signalé cette excellente vidéo !
17:07 Publié dans Blog, Histoire européenne, Humour, Monde en perdition, Politique / économie, Presse, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, donbass, novorossia, russie, die anstalt program, zdf, télévision allemande, satyre, propagande, propagande des merdias occidentaux
Ukraine/Novorossia : SITREP et fosses communes...
Ukraine/Novorossia :
Chronique d'un cessez-le-feu imaginaire
(SITREP du 29-09-2014)
"Sous la pression des Cosaques de Dremov, l'armée ukrainienne et la garde nationale ont abandonné sans combat Krymskoye (région de Slavyanoserbsk) et ont commencé l'évacuation de Nizhnee et Toshkovka. Les cosaques ont établi un checkpoint dans Novotoshkovka, ainsi Gorskoye et Zolotoye où les occupants ont des dépôts sont à moitié encerclées. Une route vers Lisitchansk est également ouverte.
Les Ukrainiens sont également sous pression dans Avdeevka et Opytnoye. Bonne journée. Une batterie ukrainienne bombardée il y a quelque temps a été touchée près de Kamenka (est d'Avdeevka). Il a été indiqué que les ukrainiens ont obtenu des renforts à l'aéroport de Donetsk,Je ne sait pas si c'est vrai, mais de toute façon l'aéroport est devenu l'équivalent d'Ilovaisk pour la récupération des troupes ukrainiennes. D'après la dernière interception radio - le commandant de compagnie de la 93e Brigade Mecanisée est allé en enfer. Connaissant leurs officiers, il était probablement à l'arrière. les pertes des soldats ne sont même pas mentionnées "
Lire la suite / l’intégralité de l’article ici :
http://gaideclin.blogspot.fr/2014/09/ukrainenovorossia-chronique-duncessez.html
Cuisinière "Smerch" dernier cri,
offerte par le gouvernement ukrainien à la population du Donbass.
Opération des rebelles (FAN) à l'aéroport (Donetsk, 27/09/14)
This is censored version, full version (18+) here :https://www.youtube.com/watch?v=ecyZU...
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Ukraine/Novorossia : SITREP du 26.09.2014
La soirée d'hier a été très agitée autour de l'aéroport de Donetsk. Dans la zone aéroportuaire, il y a eu des tirs intenses d'artillerie. Il n'est pas facile de savoir si cela a à voir avec la dernière tentative (la deuxième dans les dernières vingt-quatre heures) pour tenter de sortir de l'aéroport ou si, au contraire, les Forces Armées de Novorossia ont attaqué les fortifications de l'aéroport.
Lire la suite / l’intégralité de l’article ici :
http://gaideclin.blogspot.fr/2014/09/ukrainenovorossia-sitrep-du-26092014.html
Samovar de campagne des FAN
Pirate du bat. "Motorola"
Le célèbre cosaque Babaï est de retour dans le Donbass !
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Ukraine/Novorossia :
Trois fosses communes trouvées près de Donetsk
Les enquêteurs de l'OSCE (SMM)
Les représentants de la République Populaire de Donetsk ont découvert trois fosses communes près de Donetsk en Ukraine orientale, selon la mission de surveillance spéciale de l'OSCE en Ukraine (SMM/Special Monitoring Mission) qui l'a déclaré dans son rapport quotidien du 23 Septembre, publié sur le site Web de l'organisation.
"La police militaire de la République Populaire de Donetsk (DNR) a déclaré à la SMM que trois tombes anonymes contenant plusieurs corps avaient été retrouvées, deux d'entre elles étaient situées dans la mine de charbon Komunar près du village Nyzhnia Krynka (35km au nord -est de Donetsk) et une à l'intérieur du village, d'après le rapport de la SMM. (ITAR-TASS)
Les enquêteurs de l'OSCE (SMM) à Nyzhnia Krynka (S/T ang.)
( Attention, images dures ! )
Alexandre Zakharchenko confirme que des indices flagrants de prélèvement d'organes sont visibles sur les cadavres retrouvés dans des fosses communes à Nyzhnia Krynka. Il confirme aussi des rapports existant comprenant des témoignages de soldats ukrainiens concernant les trafics d'organes au sein de l'armée de Kiev.
"Un examen détaillé des corps retrouvés dans les tombes de civils tués, qui ont été abandonnés au cours de la retraite des soldats ukrainiens, nous avons constaté que certains d'entre eux n'ont pas les organes internes. Cela est vrai pour le corps des femmes trouvées non loin de la mine "Kommunarka" près du village de Nyzhnia Krynka, et des civils tués par la Garde nationale trouvés dans les autres tombes.
Nous n'avons pas encore réussi à établir les circonstances dans lesquelles les organes ont été prélevés, mais sérieusement, vous ne pouvez envisager que deux options: soit les corps ont été gravement endommagés à la suite de blessures ou éventuellement sous la torture.
J'ai personnellement vu deux de ces sépultures: la poitrine a été coupé et l'abdomen déchiré. Ce sont les effets de la chirurgie ou de blessure." (trad. BDD)
Source :
http://gaideclin.blogspot.fr/2014/09/ukrainenovorossia-trois-fosses-communes.html
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22/09/2014
Que signifie l’intervention de Strelkov ?
Que signifie l’intervention de Strelkov ?
Cela signifie que Poutine a fait son choix !
Alexandre Douguine, Le 17.09.2014
Concernant le sujet, commencer par voir/lire :
> Igor Strelkov : briefing du 11.09.2014
> Maintenant il nage avec les grands requins blancs
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Beaucoup de gens intelligents savent que Poutine n’est pas un roi et ni un dictateur. Dans le sens qu’il ne traite pas toutes les questions sur le principe de "je veux" et un coup de poing sur la table.
Derrière lui, il y a des élites.
Deux camps (comme on le pense). D’un côté, les faucons de type Rogozine, de l’autre – les libéraux "patriotiques". Les uns – le parti de la guerre, les Impériaux prônant la confrontation avec l’Occident et se moquant des sanctions, les autres – pro-occidentaux, prônant le compromis au détriment des intérêts nationaux (bien que ce soit justement en cela qu’ils voient l’intérêt national) – ceux qu’on appelle "les purgeurs". Pour eux, l’amitié avec l’Occident est très importante, ne serait-ce que parce que tout leur fric est là-bas. Certains les appellent – pragmatiques. Douguine les appelle "la sixième colonne". En fait, les sanctions américaines ciblent précisément cette cohorte, et elles ont pour but de provoquer le mécontentement des boyards et de les amener à influencer la politique de Poutine.
Et Poutine lui-même était toujours en équilibre entre les deux camps. Sans privilégier personne. Soit parce qu’il vient de la sécurité d’État, soit parce qu’il est du signe de la "Balance"... Quoi qu’il en soit, la situation paradoxale en Novorussie est liée à la lutte de ces groupes du Kremlin. Les uns veulent purger la Novorussie, négocier avec l’Occident, céder, tout en maintenant pour la Russie un simulacre de visage (les verbiages sur une Ukraine unie prorusse), les autres veulent laver les bottes dans le Dniepr (et même, dans le Dniestr). Les premiers ont tenté d’enterrer Strelkov moyennant des "kourguinian's" apprivoisés, ils ont engagé toutes sortes de négociations secrètes et, finalement, ont ficelé cette "paix" boueuse de Minsk avec tous ses "statuts spéciaux". Les deuxièmes exigent de rompre, au diable ce scénario, et tout de même, d’aller laver leurs bottes.
C’est un moment historique quand Poutine doit faire un choix.
Tous ces racontars du genre d’Iossif Vissarionovitch : « Allo, camarade Beria ? Camarade Abakoumov a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Allo, camarade Abakoumov ? Camarade Beria a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne nuit. Eh bien, j’ai souhaité bonne nuit à tout le monde, maintenant, je peux me coucher », ne passeront pas. De ce choix dépend l’avenir de la Russie, de Poutine lui-même, et peut-être du continent.
Le choix est : soit renoncer sous la pression des sanctions = reconnaître sa défaite = démolir son autorité personnelle, enterrer le concept du Monde Russe, déshonorer la Russie et semer de grands troubles dans la société, ou bien montrer les dents et montrer à l’Occident la Russie qu’ils voient dans leurs rêves humides de submissivité durant toutes ces décennies.
Nous connaissons Poutine. Nous savons que c’est un combattant. Tout le monde le sait. Nous savons que, bien qu’il soit un homme pragmatique, il est assez émotionnel. Nous n’avions aucun doute de quelle serait la position que prendrait cet homme quand on commencera à lui imposer l’obéissance par la contrainte. Et aux hommes politiques occidentaux qui ne le comprennent pas, il est grand temps de remettre le prix de Darwin.
Parce que Poutine a fait un choix.
Je pense que Poutine a choisi la guerre. Bon, ok, disons-le de manière plus soft : une position ferme sans compromis dictée par les intérêts du peuple russe. La vidéo avec la bougie à la mémoire des défenseurs de la Novorussie, morts au combat, n’est pas le fruit du hasard. C’est un message. Sur cette vidéo, le président de la Fédération de Russie a prononcé le mot « Novorossia ». Et en le disant, il regardait droit dans la caméra. Ceci est important. Quand Poutine donne des interviews, il regarde le journaliste, et non pas la caméra. Ici, il nous a tous regardés dans les yeux. Et il avait de l’émotion dans la voix. On l’entend. Elle a humainement tremblé. Comme chez tout le monde dans les moments de profonde tristesse et de douleur. Je doute qu’il l’ait répété.
Et puis, il y a le discours de Strelkov.
Très audacieux. Dans lequel il s’exprime très clairement. Qui est l’ennemi, quels sont les objectifs des Russes, et avec qui il faut se battre. L’essentiel est – qu’il faut nettoyer l’entourage de Poutine des traîtres et des ennemis de Poutine. Et, en fait, c’est pour cela qu’il est ici, et non pas en Novorussie. C’est-à-dire, que cela est encore plus important que la guerre dans le Donbass. Eh bien, il n’a pas dit exactement cela, mais le fil rouge y est. Et Igor Ivanovitch a promis de formuler bientôt un plan.
Je pense que la déclaration de Strelkov – n’est pas seulement la déclaration de Strelkov.
Vladimir Poutine a choisi son camp et, par conséquent, les membres de l’autre camp doivent être "ratissés". Ainsi faisait le susmentionné Iossif Vissarionovitch. Eh bien, non pas littéralement, bien sûr... Par d’autres méthodes. De façon culturelle et civilisée. Et certainement pas avec les mains de Strelkov. Mais ils vont résister. Et ils ont de l’argent, des ressources. C’est la première chose. La deuxième – les sanctions deviennent vraiment sévères (si avant on piquait l’ours avec un bâton, maintenant on le pique avec une lance) et les sanctions de riposte seront également sévères. Et lourdes pour les Russes. Aux "jambon cru et camembert" s’ajoutent maintenant les automobiles et les vêtements. C’est-à-dire, qu’elles vont toucher des milieux plus larges de citoyens russes. Et les sanctions contre les secteurs énergétiques et bancaires peuvent ébranler l’économie, avec toutes les conséquences toujours pour les mêmes citoyens de Russie. Dans la société, le scepticisme peut commencer à croître, se transformant progressivement en protestation. Naturellement, soigneusement attisée par ceux qui seront ratissés. C’est ici qu’on a besoin de Strelkov.
Strelkov – c’est une icône. Strelkov – c’est une bannière. Strelkov – c’est le centre autour duquel se rassembleront les patriotes.
Et le principal patriote de la Russie – c'est le Souverain. C’est ce que Strelkov a dit. Au-dessus de lui était accrochée une photo de Poutine.
Strelkov – c’est le soutien de Poutine. Strelkov – c’est un phare dans l’obscurité, qui débutera bientôt en Russie. Igor Ivanovitch va créer la force (sous forme d’une association, d’un parti, je ne sais pas...) qui résistera aux troubles. Les "patriotes" libéraux (la sixième colonne selon Douguine) ont essayé de discréditer son nom, se rendant compte de l’envergure du personnage. Ils voulaient traîner dans la boue l’image de "Strelkov-de-fer" aux yeux des Russes patriotiques, afin de semer la déception et la frustration dans leurs cœurs. Le ressentiment. Et après avoir coulé la Novorussie (ce qu’ils ont préparé de leurs propres mains), canaliser la colère des patriotes (et même elle se dirigerait toute seule) contre le traître principal des Russes et du Monde Russe – Poutine. Et puis, dans la frénésie révolutionnaire fusionneront les rubans blancs et nationalistes, les libéraux, gauche et droite.
Le plan visant à démanteler la Novorussie – est un plan de renversement de Poutine.
Le sérénissime n’est pas un imbécile, il comprend tout cela, c’est juste qu’il était décontenancé par le prix à payer, en choisissant définitivement le "parti du bien". Je pense ainsi. Et le prix – c’est peut-être la guerre globale. Il pesait longuement (du signe de la Balance...), et il a pris la décision finale. Je pense ainsi.
Je pense qu’il a commencé à soupeser depuis longtemps. Pourquoi des exercices militaires d’envergure dans toute la Russie ? Pourquoi des centaines de milliards de dollars pour le complexe militaro-industriel ? Pourquoi le réarmement intensif de toute l’armée, la construction des sous-marins, des hélicoptères, de divers autres équipements militaires, l’uniforme de Youdachkine et les troupes de débarquement dans l’Arctique ? Non, les gars, mieux vaut préparer les traîneaux en été.
Strelkov a clairement fait comprendre (il l'a déclaré en clair) que faire de lui une image du combattant contre le régime, le mettre dans le camp protestataire du marais libéral – c'était peine perdue. Vous aurez les trous de l’Emmental, et pas Strelkov.
Le Monde Russe – ce n’est pas une abstraction. Le Monde Russe commence à se matérialiser. La Russie entre dans une nouvelle ère. Et ce processus est très dangereux. Le Pays prend le large, et ce que nous observons maintenant – c’est le largage des amarres. Dans ce périlleux voyage, le vent soufflera en tempête, la mer passera par-dessus bord, et toutes sortes de monstres océaniques (transocéaniques) vont briser les mâts de leurs tentacules et le tirer au fond. Et peut-être même des pirates tenteront de le prendre à l’abordage ou bien tireront un coup foudroyant de canon. Tout est possible.
Le plus important, c’est de choisir une bonne équipe. Puisqu’on commence à larguer les amarres.
Alexandre Douguine
Agence centrale d’information de Nouvelle-Russie : Novorus.info
Article original : LIEN
Via : Paralipomènes d'une journée ordinaire et Gaidéclin, Bertrand du Donbass
Traduction : GalCha
15:59 Publié dans Blog, Eurasie, Guerriers, Histoire européenne, Politique / économie, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : igor strelkov, vladimir poutine, alexandre douguine, russie
Le syndrome Tolstoïevsky
Le Syndrôme Tolstoïevski
Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.
Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !
*
L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».
Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.
Mais tout cela n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)
La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.
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Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.
J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.
De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres ? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. À l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.
L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leurs derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’Otan occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »
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« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.
Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.
Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.
Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?
Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !
Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.
Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire.
Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit !
D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime…
Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…
Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’ Otan.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?
C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. À moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.
Slobodan Despot
Source : Le syndrome Tolstoïevsky (blog.despot.ch, 08-09-2014)
Slobodan Despot est le directeur des Éditions Xenia.
Essayiste et romancier (Le Miel, Gallimard), il tient également un blog très suivi.
http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/02/28/le-miel-de-slobodan-despot.html
Slobodan Despot
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Conseils de lecture donnés par l’auteur pour poursuivre votre réflexion
- Jürgen Elsässer : Comment le djihad est arrivé en Europe
- A.S. Khomiakov : L’Église latine et le Protestantisme au point de vue de l’Église d’Orient
- Naomi Klein : La stratégie du choc
- Konstantin Leontiev : L’Européen moyen, idéal et outil de la destruction universelle
- C.S. Lewis : L’Abolition de l’Homme
- Carroll Quigley : Tragedy and Hope [PDF]
- Steven Runciman : La chute de Constantinople
- Eric Werner : De l’extermination, L’avant-guerre civile
- Alexandre Zinoviev : La Grande Rupture, L’Occidentisme
14:45 Publié dans Blog, Coups de gueule, Eurasie, Histoire européenne, Livres - Littérature, Politique / économie, Srbija, Svarga - Slava, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : slobodan despot, slaves, russie, coup de gueule
19/09/2014
Écosse : le vote des étrangers et des vieux a fait échouer le référendum
L'Écosse reste britannique à plus de 55 % !
Le Point - le 19/09/2014.
http://www.lepoint.fr/monde/ecosse-le-non-legerement-en-tete-19-09-2014-1864577_24.php
C'est officiel : les Écossais ont rejeté nettement l'indépendance.
Le non obtient 55,3 %. Un référendum qui a passionné les foules et laissera des traces.
Les résultats sont définitifs et sans appel : l'Écosse reste dans le Royaume-Uni et a rejeté l'indépendance. Le dépouillement total des 32 circonscriptions écossaises a donné vendredi matin la victoire du non à 55,3 % au référendum sur l'indépendance, avec plus de deux millions d'opposants, loin devant le camp du oui à 44,70 %, selon les chiffres officiels. Quant au taux de participation, il s'établit au niveau record de 84,6 %.
Le résultat constitue une immense déception pour le Premier ministre de la région semi-autonome Alex Salmond - qui avait paru effectuer une remontée spectaculaire en fin de campagne - et un énorme soulagement pour le chef du gouvernement central David Cameron, "hanté" par la perspective d'un éclatement du Royaume-Uni.
Alex Salmond, 59 ans, a concédé sa défaite peu après 6 heures (5 heures GMT) dans une déclaration publique à Édimbourg. "L'Écosse a décidé, à la majorité, de ne pas devenir un pays indépendant", a-t-il reconnu alors que certains de ses partisans étaient en pleurs. "J'accepte ce verdict des urnes et j'appelle tous les Écossais à faire de même et à accepter la décision du peuple", a-t-il ajouté. Le leader séparatiste peut cependant se targuer d'avoir conquis en cours de campagne une plus large autonomie pour le pays des Scots qu'il dirige depuis sept ans.
Une participation exceptionnelle
Peu avant, David Cameron avait accrédité la victoire du camp du non dans un tweet au responsable de la campagne du non, soutenue par les trois partis traditionnels britanniques (conservateur, libéral-démocrate et travailliste d'opposition) et par une majorité à la City. "J'ai parlé à Alistair Darling et je l'ai félicité pour une campagne bien menée", a-t-il dit. L'intéressé a salué en retour sur son compte "une nuit extraordinaire", depuis Glasgow, la deuxième ville du pays qui a voté oui.
Le scrutin, qui s'annonçait très serré, s'est traduit par une participation record de l'ordre de 85 %.
Le Premier ministre David Cameron a prévu de s'exprimer dès 7 heures heure locale, soit 9 heures à Paris, dans une adresse solennelle à la télévision. En fin de campagne, il avait reconnu que le scrutin signifiait "la mort du statu quo". Avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, il a promis des prérogatives supplémentaires au parlement régional d'Holyrood, en matière fiscale notamment, au cas où les Écossais renonceraient à l'indépendance. Le cadeau fait déjà des envieux parmi les Anglais, Gallois et Nord-Irlandais majoritairement unionistes, mais qui sollicitent aussi des compétences élargies.
Une victoire du oui aurait mis le Premier ministre en extrême difficulté. Il devra cependant encore rendre des comptes à ceux qui, dans son camp, lui reprochent des concessions trop généreuses, et s'employer à favoriser la réconciliation en Écosse, après une campagne très clivante.
La City pour le non
Les chroniqueurs royaux attendaient quant à eux un commentaire de la reine dans l'après-midi depuis son château écossais de Balmoral, dans l'extrême nord-est de l'Écosse. La reine, inquiète selon son entourage, est restée muette pendant la campagne. La Constitution non écrite du Royaume-Uni l'oblige à la neutralité.
Seuls les 4,2 millions d'électeurs résidant en Écosse étaient habilités à voter (lire notre article sur les Écossais de Paris). Les 95,8 % de Britanniques restants, Anglais, Gallois et Nord-Irlandais, ont assisté en spectateurs au scrutin déterminant pour le sort du Royaume-Uni. Un sondage YouGov auprès de 1828 personnes ayant déposé leur bulletin dans l'urne a également donné le non vainqueur, à 54 % contre 46 % pour le oui. La Bourse de Londres avait anticipé dans l'après-midi de jeudi un rejet de l'indépendance. "Les investisseurs sont convaincus que les Écossais vont rester dans l'Union", avait ainsi commenté Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com, tandis que la livre sterling atteignait son plus haut niveau en deux ans face à l'euro.
L'inquiétude européenne
L'Écosse a changé une dizaine de fois de statut en 1400 ans d'histoire mouvementée et la perspective d'un retour à l'indépendance, 307 ans après l'Acte d'Union qui a rattaché le pays des Scots à ses voisins du Sud, a suscité un immense intérêt. Il a encore fait rage jeudi sur les réseaux sociaux, alimentés par le tennisman écossais Andy Murray poussant au oui et par l'auteur d'Harry Potter, J. K Rowling, qui confiait : "Ma tête dit non et mon coeur le crie."
L'intérêt a été vif dans le monde. Le président américain Barack Obama a formulé jeudi soir sur Twitter des voeux pour le maintien d'un Royaume-Uni "fort, robuste, et uni". Le président français François Hollande a mis en garde contre les "égoïsmes", les "populismes" et les "séparatismes". L'apparition de drapeaux catalan, corse, basque, breton, sarde dans la campagne a nourri les craintes d'une contagion nationaliste chez les dirigeants européens à Bruxelles. "Si l'Europe a peur de ça, je n'aime pas l'Europe", a répondu le Catalan Josep María Terricabras lors d'une conférence de presse à Édimbourg, où 29 mouvements séparatistes européens ont signé une déclaration commune.
Statue de Pasquale Paoli, Corti, Corsica.
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Écosse :
Le vote des étrangers et des vieux
a fait échouer le référendum
Source Breiz Atao (cliquez ici)
La défaite, honorable, des indépendantistes écossais trouve son explication dans le vote des quelques 880 000 non-Ecossais qui représentent 17% de la population du pays. En acceptant de les laisser voter, les indépendantistes socialistes ont eux-mêmes créé les conditions de leur échec.
Un demi-million de Britanniques en Ecosse
C’est sans doute possible parce que le Parti National Ecossais (SNP), socialiste, n’a jamais remis en cause la consultation du demi-million d’Anglais vivant en Ecosse, un pays qui en compte 5,3 millions, que Londres a accepté la tenue du référendum. En disposant d’une solide minorité de blocage, le gouvernement britannique a pu aborder le référendum avec un atout décisif en main.
La presse britannique a abondamment détaillé les intentions de vote de ces résidents installés en Ecosse. Et le verdict est sans appel : 63% d’entre eux entendaient voter contre l’indépendance.
Or, il a manqué environ 300 000 voix aux indépendantistes pour l’emporter.
Les Polonais votent… pour garder leurs papiers
En plus des Britanniques, Londres savait pouvoir disposer du soutien des autres non-Ecossais afin de circonvenir le vote séparatiste. Un sondage réalisé au mois d’août auprès des immigrés polonais résidant dans le pays indiquait que ceux-ci allaient voter en fonction du devenir de leurs visas si l’Ecosse devenait indépendante. L’incertitude prévalait sur le statut européen de l’Ecosse suite aux déclarations anti-indépendantiste de Manuel Barroso.
En conséquence, la libre-circulation assurée aux ressortissants des états-membres de l’UE était en théorie remise en cause. Hors cette libre-circulation était le seul critère qui importait aux yeux des immigrés polonais et d’Europe de l’Est. Pour eux, le devenir du peuple écossais importait peu et ils n’ont pas hésité un instant à faire valoir leurs intérêts comme ceux de Londres sur ceux du peuple qui les accueille.
Les Pakistanais ont aussi eu leur mot à dire
Les pakistanais ont également eu leur mot à dire. Représentant plus de 150 000 personnes, cette immigration sait ce qu’elle doit au gouvernement anglais et perçoit l’indépendance écossaise comme une menace directe. Les deux tiers d’entre eux voulaient voter contre le “Oui” à l’indépendance.
Les Ecossais de la diaspora privés de vote
Tandis que Pakistanais, Anglais ou Polonais étaient appelés à voter par Alex Salmond et son parti, les Ecossais de la diaspora se voyaient priver du droit de voter. Une diaspora forte de millions de personnes à travers le monde. Le logiciel du “droit du sol” cher aux indépendantistes de gauche a logiquement joué à fond et produit les fruits qu’il est voué à produire.
Lorsque l’on retranche les votes des étrangers – Anglais, Européens de l’Est et extra-Européens – les Ecossais de souche ont bel et bien voté pour leur indépendance.
Les vieux coresponsables
Les vieux sont, avec les étrangers, les moteurs de la victoire du “Non”. 65% des plus de 50 ans en Ecosse s’opposaient à l’indépendance. Soucieux de leurs rentes, ils perçoivent l’indépendance comme une remise en cause de leurs intérêts. Sans surprise, ce sont ces mêmes générations qui soutiennent l’immigration afin de “payer les retraites”, la pyramide des âges résultant de leur faible taux de natalité ayant engendré une crise démographique.
Des enseignements à tirer
Il y a plusieurs enseignements à tirer de cette consultation. Tout d’abord, la défaite des indépendantistes, largement causée par leur orientation idéologique socialiste, n’est pas écrasante. L’Ecosse n’a retrouvé son parlement autonome qu’il y a 15 ans et les indépendantistes ne sont arrivés au pouvoir qu’il y a 7 ans. Parvenir – contre les médiats britanniques et la totalité des partis anglais et des responsables européens – à rassembler près de 46% des suffrages constitue une véritable performance en un temps historique aussi court.
Ensuite, il apparaît comme évident que l’indépendantisme de gauche, en soutenant une interprétation non-ethnique du nationalisme, a créé les conditions de son propre échec politique. En refusant, par conviction ou par peur, d’empêcher les étrangers de voter sur une question qui ne les concerne pas par définition, les indépendantistes du SNP ont donné à Londres les moyens de son succès.
S’ajoute à cela un clivage générationnel patent. L’égoïsme des plus des Baby Boomers est le fil conducteur de leur comportement politique : pro-immigrationnistes, court-termistes, uniquement soucieux de leur bien-être et de leur patrimoine, ils ont pris en otage le destin de la jeunesse écossaise. Sans surprise, leur parasitisme a convergé avec celui des Anglais et des immigrés extra-européens.
Cependant l’échec écossais est relatif. Il est plus un début de processus qu’une fin et l’éviction progressive des générations conservatrices permet d’entrevoir des évolutions décisives pour ce pays. En quelque sorte, c’est la fin d’une certaine forme d’indépendantisme socialiste et le début d’un autre. Les petites nations d’Europe n’auront d’autre choix que de se doter de formations politiques résolument nationalistes en lieu et place de cet “indépendantisme de gauche” dépassé.
Image : Leon Neal/AFP/Getty Images
14:05 Publié dans Blog, Highlands, Histoire européenne, Kelts, Politique / économie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écosse, scotland, alba, indépendance, indépendantisme, séparatisme, indépendantistes, indépendantistes européens
18/09/2014
Novoscottia !
Indépendance !
11:47 Publié dans Blog, Highlands, Histoire européenne, Ukraine / Novorossiya | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : novorossia, novorossiya, Новороссия, écosse, scotland, alba, indépendance, liberté !