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22/09/2014

L'effondrement

L'effondrement

 

"C'est quand un monstre se noie,

qu'il fait les plus grosses vagues"

 

Ce proverbe russe évoqué par Dany Kogan, sur le groupe "Soutien à la rébellion du Donbass" illustre bien selon moi la stratégie menée par le Nouvel Ordre Mondial depuis quelques années.

 

Alain de Benoist remarque que les grandes théories politiques meurent de ce qui les ont fait naître et s'expriment à partir d'un "objet politique". Après que les fascismes basés sur la notion de race soient nés et morts par la guerre, après que les socialismes et leur principe des classes soient nés et morts dans des révolutions, c'est au tour du Libéralisme économique de mourir aujourd'hui de ce qui l'a fait naître au XVIIIème siècle : l'argent !

Car ne nous leurrons pas : ce n'est pas une crise économique que nous vivons, mais bien une crise systémique, un grand effondrement !

 

Le Nouvel Ordre Mondial, né de la sécularisation de l'universalisme et l'individualisme chrétien au 18ème siècle associé au pouvoir de l'argent, s'est lancé dans une mondialisation effrénée, une fuite en avant pour tenter de sauver un système uniquement fondé sur l’intérêt et la spéculation volatiles et délétères et qui montre sa vacuité existentielle.

L'Economie a réalisé un coup d'Etat et à enfermé la Politique dans la geôle étroite de ses intérêts immédiats, au lieu d'être au service des valeurs fondatrices civilisationnelles : le règne de la ploutocratie s'étend comme un cancer à travers le monde. 

 

En 1945, profitant de sa participation à la victoire et prétextant de la menace soviétique, les USA, bras armé du Nouvel Ordre Mondial ont imposé un dépendance militaire et économique au système mondialiste. 

La "guerre froide" a offert donc un prétexte pour entamer des opérations de "préemption" sur les pays tiers non alignés sur la politique de Washington.

Depuis la fin de la guerre, le monde est en guerre : coups d'Etat politique, opérations militaires, bombardements de ressources stratégiques, aide à des guérillas et mouvements terroristes, assassinats, etc...

 

Les USA  cherchent à dominer le monde par n'importe quel moyen !

 Monde en perdition, USA, libéralisme, mondialisme, globalisme, Le grand effondrement !
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DIFFÉRENTES PHASES EXPANSIONNISTES SONT A REPÉRER


1 / 1945-1990


Chine 1949 à1960

Albanie 1949-1953

Allemagne de l'Est 1950 à 1960

Iran 1953

Guatemala 1954

Costa Rica 1955

Syrie 1956-1957

Egypte 1957

Indonésie 1957-1958

Guyana 1953-1964

Iraq 1963

Nord Vietnam 1945 à 1973

Cambodge 1955 à 1970 

Laos 1958, 1959, 1960 

Equateur 1960-1963 

Congo 1960 

France 1965

Brésil 1962-64

République Dominicaine 1963

Cuba depuis 1959 

Bolivie 1964

Indonésie 1965

Ghana 1966 

Chili 1964-1973

Grèce 1967

Costa Rica 1970-1971

Bolivie 1971

Australie 1973-1975 

Angola 1975, 1980-1990

Zaïre 1975

Portugal 1974-1976

Jamaïque 1976-1980

Afghanistan 1980-1990

Seychelles 1979-1981

Tchad 1981-1982

Grenade 1983 

Sud Yémen 1982-1984

Suriname 1982-1989

Fidji 1987

Libye 1980-1990

Nicaragua 1981-1990 

Panama 1989 


2 / 1990 2014


Dans les années 1990, la fin de la "Guerre froide" a fait disparaître le dernier mur qui faisait obstacle à l'impérialisme de cette nouvelle thalassocratie sont devenus les USA, lui ouvrant ainsi un potentiel de ressources à conquérir et pouvoir satisfaire sa boulimie consumériste qui venait justement de dépasser ses productions, notamment en matières énergétiques.


Bulgarie 1990 

Albanie 1991 

Iraq à partir de 1991

Somalie 1993

Ex-Yougoslavie 1999-2000 

Equateur 2000 

Afghanistan à partir de 2001

Venezuela 2002 

Géorgie 2003

Iraq 2003

Haiti 2004 

Ukraine 2004

Kirghizstan 2005

Somalie à partir de 2007

Moldavie 2009

Iran 2009

Libye 2011

Syrie 2012

Ukraine 2013-2014

 

La Russie a failli disparaître dans les ruines de l'URSS au moment de l'ère Eltsine qui a offert le pouvoir à des oligarques corrompus, mais les années Poutine ont amorcé la restauration de la puissance du "Heart land" qui offre depuis un contre-pouvoir politique, économique, militaire et systémique au Nouvel Ordre Mondial occidental.

 

3 / 2014


Dans cette confrontation d'une vision unipolaire du monde (USA) avec une définition multipolaire (Russie), l'expansionnisme rampant des USA est arrivé en Ukraine devant les remparts restaurés de l'empire eurasiatique...


Aujourd'hui, les sbires de la CIA, de l'OTAN ou du FMI, fomenteurs de coup d'état, d'occupation militaire ou de dépendance économique se sont entendus dire dans le Donbass un "Niet" catégorique. 

Cette "Paix chaude" a rallumé les braises de la Guerre Froide, commencé progressivement depuis que l'OTAN a entamé une expansion sur le glacis de l'ancienne URSS, alors que, logiquement aurait dû disparaître logique après la chute du mur, comme l'a fait son adversaire le "Pacte de Varsovie".

Dans le Donbass, la braise, rougie par la folie criminelle et hallucinée du Maïdan, a donné naissance aux premières flammes de ce qu'il convient désormais d'appeler et sans exagération : la Troisième Guerre Mondiale.


Cette spirale infernale semble malheureusement inévitable car la guerre généralisée représente la dernière carte que le Nouvel Ordre Mondial puisse encore jouer pour sauver ou du moins désespérément tenter de retarder son inéluctable effondrement ! 

Il s'agit donc d'en finir avec la dictature du mondialisme, et,  sacrifiant un peu de notre confort individualiste et  illusoire, rejoindre le combat entamé en Novorossiya avec courage et noblesse, par un peuple refusant sa mise en esclavage...


Haut les cœurs, la dernière bataille est en vue !


Erwan Castel, pour le blog Tradition !

 

Source :http://alawata-tradition.blogspot.fr/2014/09/leffondrement.html

http://alawata-tradition.blogspot.fr/

 

Monde en perdition, USA, libéralisme, mondialisme, globalisme, Le grand effondrement !

Le syndrome Tolstoïevsky

Le Syndrôme Tolstoïevski

 

Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.

 

Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !

 

 *

L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».

Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.

Mais tout cela n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)

La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.

*

Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.

J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.

De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres ? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. À l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.

L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leurs derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’Otan occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »

*

« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre package linguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.

Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.

Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.

Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?

Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !

Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.

Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire.

Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit !

D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime…

Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…

Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’ Otan.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l’« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?

C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. À moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.

Slobodan Despot

 

Source : Le syndrome Tolstoïevsky (blog.despot.ch, 08-09-2014)

Slobodan Despot est le directeur des Éditions Xenia.

Essayiste et romancier (Le Miel, Gallimard), il tient également un blog très suivi.

 

http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/02/28/le-miel-de-slobodan-despot.html

 

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Slobodan Despot

 

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Conseils de lecture donnés par l’auteur pour poursuivre votre réflexion

- Jürgen Elsässer : Comment le djihad est arrivé en Europe

- A.S. Khomiakov : L’Église latine et le Protestantisme au point de vue de l’Église dOrient

- Naomi Klein : La stratégie du choc

- Konstantin Leontiev : LEuropéen moyen, idéal et outil de la destruction universelle

- C.S. Lewis : LAbolition de lHomme

- Carroll Quigley : Tragedy and Hope [PDF]

- Steven Runciman : La chute de Constantinople

- Eric Werner : De lextermination, Lavant-guerre civile

- Alexandre Zinoviev : La Grande Rupture, LOccidentisme

19/09/2014

Écosse : le vote des étrangers et des vieux a fait échouer le référendum

L'Écosse reste britannique à plus de 55 % !

Le Point - le 19/09/2014.

http://www.lepoint.fr/monde/ecosse-le-non-legerement-en-tete-19-09-2014-1864577_24.php  

 

C'est officiel : les Écossais ont rejeté nettement l'indépendance.

Le non obtient 55,3 %. Un référendum qui a passionné les foules et laissera des traces.

 

Les résultats sont définitifs et sans appel : l'Écosse reste dans le Royaume-Uni et a rejeté l'indépendance. Le dépouillement total des 32 circonscriptions écossaises a donné vendredi matin la victoire du non à 55,3 % au référendum sur l'indépendance, avec plus de deux millions d'opposants, loin devant le camp du oui à 44,70 %, selon les chiffres officiels. Quant au taux de participation, il s'établit au niveau record de 84,6 %.

 

Le résultat constitue une immense déception pour le Premier ministre de la région semi-autonome Alex Salmond - qui avait paru effectuer une remontée spectaculaire en fin de campagne - et un énorme soulagement pour le chef du gouvernement central David Cameron, "hanté" par la perspective d'un éclatement du Royaume-Uni.

 

Alex Salmond, 59 ans, a concédé sa défaite peu après 6 heures (5 heures GMT) dans une déclaration publique à Édimbourg. "L'Écosse a décidé, à la majorité, de ne pas devenir un pays indépendant", a-t-il reconnu alors que certains de ses partisans étaient en pleurs. "J'accepte ce verdict des urnes et j'appelle tous les Écossais à faire de même et à accepter la décision du peuple", a-t-il ajouté. Le leader séparatiste peut cependant se targuer d'avoir conquis en cours de campagne une plus large autonomie pour le pays des Scots qu'il dirige depuis sept ans.

 

Une participation exceptionnelle

 

Peu avant, David Cameron avait accrédité la victoire du camp du non dans un tweet au responsable de la campagne du non, soutenue par les trois partis traditionnels britanniques (conservateur, libéral-démocrate et travailliste d'opposition) et par une majorité à la City. "J'ai parlé à Alistair Darling et je l'ai félicité pour une campagne bien menée", a-t-il dit. L'intéressé a salué en retour sur son compte "une nuit extraordinaire", depuis Glasgow, la deuxième ville du pays qui a voté oui.

 

Le scrutin, qui s'annonçait très serré, s'est traduit par une participation record de l'ordre de 85 %.

Le Premier ministre David Cameron a prévu de s'exprimer dès 7 heures heure locale, soit 9 heures à Paris, dans une adresse solennelle à la télévision. En fin de campagne, il avait reconnu que le scrutin signifiait "la mort du statu quo". Avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, il a promis des prérogatives supplémentaires au parlement régional d'Holyrood, en matière fiscale notamment, au cas où les Écossais renonceraient à l'indépendance. Le cadeau fait déjà des envieux parmi les Anglais, Gallois et Nord-Irlandais majoritairement unionistes, mais qui sollicitent aussi des compétences élargies.

 

Une victoire du oui aurait mis le Premier ministre en extrême difficulté. Il devra cependant encore rendre des comptes à ceux qui, dans son camp, lui reprochent des concessions trop généreuses, et s'employer à favoriser la réconciliation en Écosse, après une campagne très clivante.

 

La City pour le non

 

Les chroniqueurs royaux attendaient quant à eux un commentaire de la reine dans l'après-midi depuis son château écossais de Balmoral, dans l'extrême nord-est de l'Écosse. La reine, inquiète selon son entourage, est restée muette pendant la campagne. La Constitution non écrite du Royaume-Uni l'oblige à la neutralité.

 

Seuls les 4,2 millions d'électeurs résidant en Écosse étaient habilités à voter (lire notre article sur les Écossais de Paris). Les 95,8 % de Britanniques restants, Anglais, Gallois et Nord-Irlandais, ont assisté en spectateurs au scrutin déterminant pour le sort du Royaume-Uni. Un sondage YouGov auprès de 1828 personnes ayant déposé leur bulletin dans l'urne a également donné le non vainqueur, à 54 % contre 46 % pour le oui. La Bourse de Londres avait anticipé dans l'après-midi de jeudi un rejet de l'indépendance. "Les investisseurs sont convaincus que les Écossais vont rester dans l'Union", avait ainsi commenté Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com, tandis que la livre sterling atteignait son plus haut niveau en deux ans face à l'euro.

 

L'inquiétude européenne

 

L'Écosse a changé une dizaine de fois de statut en 1400 ans d'histoire mouvementée et la perspective d'un retour à l'indépendance, 307 ans après l'Acte d'Union qui a rattaché le pays des Scots à ses voisins du Sud, a suscité un immense intérêt. Il a encore fait rage jeudi sur les réseaux sociaux, alimentés par le tennisman écossais Andy Murray poussant au oui et par l'auteur d'Harry Potter, J. K Rowling, qui confiait : "Ma tête dit non et mon coeur le crie."

 

L'intérêt a été vif dans le monde. Le président américain Barack Obama a formulé jeudi soir sur Twitter des voeux pour le maintien d'un Royaume-Uni "fort, robuste, et uni". Le président français François Hollande a mis en garde contre les "égoïsmes", les "populismes" et les "séparatismes". L'apparition de drapeaux catalan, corse, basque, breton, sarde dans la campagne a nourri les craintes d'une contagion nationaliste chez les dirigeants européens à Bruxelles. "Si l'Europe a peur de ça, je n'aime pas l'Europe", a répondu le Catalan Josep María Terricabras lors d'une conférence de presse à Édimbourg, où 29 mouvements séparatistes européens ont signé une déclaration commune.

 

Corti_Corsica.jpg

Statue de Pasquale Paoli, Corti, Corsica. 

 

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Écosse :

Le vote des étrangers et des vieux

a fait échouer le référendum

 

Source Breiz Atao (cliquez ici)

 

La défaite, honorable, des indépendantistes écossais trouve son explication dans le vote des quelques 880 000 non-Ecossais qui représentent 17% de la population du pays. En acceptant de les laisser voter, les indépendantistes socialistes ont eux-mêmes créé les conditions de leur échec.

 

Un demi-million de Britanniques en Ecosse

C’est sans doute possible parce que le Parti National Ecossais (SNP), socialiste, n’a jamais remis en cause la consultation du demi-million d’Anglais vivant en Ecosse, un pays qui en compte 5,3 millions, que Londres a accepté la tenue du référendum. En disposant d’une solide minorité de blocage, le gouvernement britannique a pu aborder le référendum avec un atout décisif en main.

La presse britannique a abondamment détaillé les intentions de vote de ces résidents installés en Ecosse. Et le verdict est sans appel : 63% d’entre eux entendaient voter contre l’indépendance.

Or, il a manqué environ 300 000 voix aux indépendantistes pour l’emporter.

 

Les Polonais votent… pour garder leurs papiers

En plus des Britanniques, Londres savait pouvoir disposer du soutien des autres non-Ecossais afin de circonvenir le vote séparatiste. Un sondage réalisé au mois d’août auprès des immigrés polonais résidant dans le pays indiquait que ceux-ci allaient voter en fonction du devenir de leurs visas si l’Ecosse devenait indépendante. L’incertitude prévalait sur le statut européen de l’Ecosse suite aux déclarations anti-indépendantiste de Manuel Barroso.

En conséquence, la libre-circulation assurée aux ressortissants des états-membres de l’UE était en théorie remise en cause. Hors cette libre-circulation était le seul critère qui importait aux yeux des immigrés polonais et d’Europe de l’Est. Pour eux, le devenir du peuple écossais importait peu et ils n’ont pas hésité un instant à faire valoir leurs intérêts comme ceux de Londres sur ceux du peuple qui les accueille.

 

Les Pakistanais ont aussi eu leur mot à dire

Les pakistanais ont également eu leur mot à dire. Représentant plus de 150 000 personnes, cette immigration sait ce qu’elle doit au gouvernement anglais et perçoit l’indépendance écossaise comme une menace directe. Les deux tiers d’entre eux voulaient voter contre le “Oui” à l’indépendance.

 

Les Ecossais de la diaspora privés de vote

Tandis que Pakistanais, Anglais ou Polonais étaient appelés à voter par Alex Salmond et son parti, les Ecossais de la diaspora se voyaient priver du droit de voter. Une diaspora forte de millions de personnes à travers le monde. Le logiciel du “droit du sol” cher aux indépendantistes de gauche a logiquement joué à fond et produit les fruits qu’il est voué à produire.

Lorsque l’on retranche les votes des étrangers – Anglais, Européens de l’Est et extra-Européens – les Ecossais de souche ont bel et bien voté pour leur indépendance.

 

Les vieux coresponsables

Les vieux sont, avec les étrangers, les moteurs de la victoire du “Non”. 65% des plus de 50 ans en Ecosse s’opposaient à l’indépendance. Soucieux de leurs rentes, ils perçoivent l’indépendance comme une remise en cause de leurs intérêts. Sans surprise, ce sont ces mêmes générations qui soutiennent l’immigration afin de “payer les retraites”, la pyramide des âges résultant de leur faible taux de natalité ayant engendré une crise démographique.

 

Des enseignements à tirer

Il y a plusieurs enseignements à tirer de cette consultation. Tout d’abord, la défaite des indépendantistes, largement causée par leur orientation idéologique socialiste, n’est pas écrasante. L’Ecosse n’a retrouvé son parlement autonome qu’il y a 15 ans et les indépendantistes ne sont arrivés au pouvoir qu’il y a 7 ans. Parvenir – contre les médiats britanniques et la totalité des partis anglais et des responsables européens – à rassembler près de 46% des suffrages constitue une véritable performance en un temps historique aussi court.

 

Ensuite, il apparaît comme évident que l’indépendantisme de gauche, en soutenant une interprétation non-ethnique du nationalisme, a créé les conditions de son propre échec politique. En refusant, par conviction ou par peur, d’empêcher les étrangers de voter sur une question qui ne les concerne pas par définition, les indépendantistes du SNP ont donné à Londres les moyens de son succès.

 

S’ajoute à cela un clivage générationnel patent. L’égoïsme des plus des Baby Boomers est le fil conducteur de leur comportement politique : pro-immigrationnistes, court-termistes, uniquement soucieux de leur bien-être et de leur patrimoine, ils ont pris en otage le destin de la jeunesse écossaise. Sans surprise, leur parasitisme a convergé avec celui des Anglais et des immigrés extra-européens.

 

Cependant l’échec écossais est relatif. Il est plus un début de processus qu’une fin et l’éviction progressive des générations conservatrices permet d’entrevoir des évolutions décisives pour ce pays. En quelque sorte, c’est la fin d’une certaine forme d’indépendantisme socialiste et le début d’un autre. Les petites nations d’Europe n’auront d’autre choix que de se doter de formations politiques résolument nationalistes en lieu et place de cet “indépendantisme de gauche” dépassé.

 

Independence-tears.jpgImage : Leon Neal/AFP/Getty Images

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18/09/2014

Maintenant il nage avec de grands requins blancs...

Strelkov nageait avec des piranhas, 

maintenant il nage avec de grands requins blancs.

 

Un article et une analyse signés du Saker, en date du 12 sept 2014. 

http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/13/strelkov-nageait-piranhas...

 

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La conférence de presse de Strelkov, hier [Ndt : 11 septembre 2014], est, je crois, un moment historique car elle marque le passage de Strelkov de la lutte armée novorossienne à une lutte de bien plus grande ampleur, et beaucoup plus dangereuse : la lutte pour l’avenir politique de la Russie. En soi, cela n’est pas nécessairement inattendu, mais la façon dont il l’a fait a créé une surprise, en tout cas pour moi. Avant de revenir sur la situation d’ensemble, il me semble utile d’essayer de résumer ici les points clés de sa présentation. Voici comment je résumerais ce qui m’a semblé être les éléments clés de sa présentation :

 

Les facteurs externes (la mise en scène), la symbolique du message :

· Il est clairement vivant et en bonne santé ;

· les raisons de son départ : des luttes intestines au sein de la direction novorossienne et le fait qu’il lui avait été dit que l’approvisionnement ne viendrait que s’il partait ;

· il y a au mur, dans son dos, la photo de Poutine ;

· devant lui, sur la table, est posé un drapeau russe monarchiste, et il a derrière lui un drapeau russe et un drapeau novorossien (aucun symbole soviétique ou communiste).

 

Strelkov-conf_b.jpg

La mise en scène de la conférence de presse.

 

Son point de vue sur l’accord de cessez-le-feu :

· Ce cessez-le-feu a créé une situation militaire pire que ce qu’elle était au printemps.

· Ce n’est pas tant le cessez-le-feu en lui-même qui est une honte, mais plutôt « les conditions actuellement en cours de discussion à Minsk ».

·  Il existe un plan visant à faire retomber sur Poutine l’accusation d’avoir trahi la Novorossia.

· De puissants intérêts veulent une guerre sans fin, afin de faire de l’Ukraine un ulcère hémorragique pour la Russie.

 

Comment il décrit la 5ème colonne :

· Les racines de cette 5ème colonne remontent aux années Eltsine.

· La libération de la Crimée a pris la 5ème colonne par surprise.

· La 5ème colonne se trouve dans l’entourage du président.

· Il y a une 5ème colonne locale au Donbass, qui a déjà négocié et continue à négocier avec les oligarques ukies.

· La 5ème colonne est composée de « libéraux ».

· Pour eux, Poutine représente une menace morale, parce qu’il bénéficie d’un soutien populaire massif.

· Ils veulent renverser Poutine.

· Ils veulent démembrer la Russie.

· Ce sera une guerre longue contre la Russie.

· Nous sommes à nouveau confrontés à une situation similaire à celles de 1905 et de 1917.

·  En sauvant la Novorossia, la Russie peut se sauver elle-même.

· Les sanctions occidentales vont nuire à la Russie, et elles seront utilisées pour discréditer Poutine.

 

Les plans de Strelkov :

·  Strelkov entend se battre en Russie pour appuyer Poutine (c’est la seule option).

· Son objectif principal est la dénonciation des véritables traîtres en Russie.

 

C’est là mon interprétation personnelle des éléments clés de la présentation de Strelkov ; il se peut bien sûr que j’aie raté ou mal compris l’une ou l’autre chose, c’est pourquoi je vous encourage tous à visionner à nouveau la vidéo.

 

RETOUR SUR LE CONTEXTE ELARGI :

 

Avant d’aller plus loin dans mon analyse des déclarations de Strelkov, je pense qu’il est essentiel de garder à l’esprit le contexte plus général dans lequel elles se situent. Ses paroles ne sont pas seulement les mots d’un homme qui parle au nom des Forces armées novorossiennes (FAN) ou ceux d’un héros de la Novorossia ; cette fois, Strelkov plonge directement dans le grand et dangereux monde de la politique de « l’État profond» de la Russie (bien que le terme d’« état profond » ne s’applique pas vraiment à la Russie). Je vais donc revenir à un sujet que j’évoque depuis de nombreuses années maintenant.

Mes lecteurs de longue date se rappelleront probablement que j’ai souvent parlé d’une lutte en coulisse entre ce que j’ai appelé les«souverainistes eurasiens » (SE) et les« intégrationnistes atlantistes » (IA). Je ne vais bien sûr pas tout répéter ici, mais je vous encourage à lire les articles suivants :

· Russia and Islam, part three: internal Russian politics, 20-02-2013

· Russia and Islam, part six: the Kremlin, 09-03-2013

· The power struggle inside the Kremlin is gradually emerging into the open, 17-04-2013

· 1993-2013: is the twenty years long « pas de deux » of Russia and the USA coming to an end?, 13-10-2013

·  A new Cold War has begun – let us embrace it with relief!, 02-04-2014

 

Les deux premiers articles font partie d’une série bien plus longue en sept parties sur l’islam, mais ils introduisent le contexte historique du développement des factions SE et IA. Quant aux deux suivants, j’aurais tendance à estimer qu’il est impératif pour vous de les lire si vous n’êtes pas familier avec le sujet. Pour ce qui est du dernier, c’est simplement une discussion plus récente du rôle de ces deux factions dans l’actuelle guerre froide n°2. Cela dit, ma thèse clé est la suivante…

La « 5ème colonne » à laquelle Strelkov fait référence, ce sont les mêmes personnes que j’appelle intégrationnistes atlantistes.

Strelkov ne donne aucun nom, mais il les décrit de manière très précise (voir ci-dessus) et il ajoute qu’ils n’accordent de valeur qu’à « l’argent et aux autres ressources matérielles ». Ils sont l’équivalent russe des 1% anglo-sionistes. Leur principal objectif politique est d’intégrer pleinement la Russie dans le système international anglo-sioniste aux plans financier, politique, économique et culturel. Ils voient la Russie comme « européenne » et ils croient que « l’Occident » (c’est à dire l’Empire anglo-sioniste) et la Russie doivent s’unir contre l’Islam, la Chine et toute autre idéologie, religion, nation ou alliance non-impériale. Ils croient dans le capitalisme et ils sont opposés à un « état social » (pour reprendre la façon dont Poutine décrit la Russie moderne) ; ils n’ont également que mépris systématique à l’égard des « masses », quoiqu’ils s’efforcent de ne pas laisser voir cet aspect de leur vision du monde. Ce sont les gens qui ont pris progressivement le pouvoir dans les années 1980 et qui ont eu, dans les années 1990, un véritable instinct de prédateur les conduisant à profiter du bon moment pour acquérir rapidement et impitoyablement une part absolument incroyable de la richesse nationale, ainsi volée au peuple russe.

Maintenant, il est vrai que suite à une opération tout à fait brillante des services de sécurité russes au cours des années 1990, et grâce au chaos dans lequel la Russie était plongé, ces IA (membres de la 5ème colonne) ont fait une erreur fatale. Leur plan était de mettre en avant un bureaucrate plutôt terne et peu apte à susciter l’intérêt de ses concitoyens, lequel aurait accédé au pouvoir en étant entouré d’hommes issus de leurs propres cercles. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que ce bureaucrate plutôt insipide et terne se transformerait en l’un des hommes d’Etat les plus redoutables de l’histoire russe – Poutine – et qu’il entreprendrait immédiatement de décapiter les couches supérieures des IA – ceux que l’on dénomme « oligarques », et les voyous qui faisaient appliquer leur domination – et leur branche armée, l’insurrection tchétchène wahhabite. Poutine a agi si vite qu’il est parvenu rapidement à pleinement contrôler ce que l’on peut appeler les « ministères du pouvoir » (la sécurité de l’Etat, la sécurité présidentielle, le ministère de l’intérieur, celui des forces armées, les services d’urgence) et, ce qui est crucial, à gagner un immense soutien populaire. En un sens, cette combinaison de pouvoir d’Etat et de soutien populaire fait de Poutine un intouchable, mais cela a également limité son pouvoir.

Alors que les IA les plus haut placés et les plus fameux ont soit quitté la Russie (Berezovski), soit été mis en prison (Khodorkovsky), ou bien sont morts, le système qu’ils avaient créé est, lui, encore en place. La banque, l’industrie des ressources naturelles, le commerce des armes, les services financiers et, bien sûr, les médias, sont encore dans une large mesure entre leurs mains. Ainsi, lorsque le plus arrogant d’entre eux, Khodorkovski, fut emprisonné, les deux factions (SE et IA) parvinrent à ce qui ressemble à un compromis, ou à un cessez-le-feu temporaire, si vous préférez. L’accord était le suivant : en premier lieu, tant qu’ils ne chercheraient pas à prendre le contrôle du Kremlin et, de manière générale, tant qu’ils se tiendraient à l’écart de la politique, les IA seraient autorisé à conserver leurs richesses et à continuer à faire des profits énormes ; deuxièmement, les premières marches du pouvoir seraient partagées entre les SE (Poutine, Rogozine, Patrouchev, etc.) et les IA (Medvedev, Koudrine, Sourkov, etc.).

Le premier grand coup que Poutine porta contre les IA fut le limogeage de Serdiukov et, « pire » encore, son remplacement par Choïgou [NdT : Sergueï Choïgou est général d'armée. Il a dirigé le ministère des Situations d'urgence de 1994 à 2012. Vladimir Poutine en a fait le ministre de la Défense de la Fédération de Russie le 6 novembre 2012.]. Le deuxième coup de massue fut, selon Strelkov (et je suis d’accord avec lui), l’opération de libération de la Crimée. A entendre Strelkov, cette opération a été un coup extrêmement dur pour les intérêts de ces membres de la 5ème colonne, parce qu’ils ont immédiatement réalisé que cela plaçait la Russie et les anglo-sionistes sur une trajectoire de collision. Ils ont donc rassemblé toutes leurs forces pour a) prévenir une intervention militaire russe dans le Donbass, et b) passer un accord avec les oligarques aujourd’hui au pouvoir à Kiev. Je partage entièrement cette analyse.

Intérêts stratégiques russes contre intérêts stratégiques novorossiens

Voici la partie la plus délicate. On lit ici et là sur de nombreux blogs un certain nombre d’hypothèses qui sont le résultat d’une erreur de logique fondamentale :

· Les intérêts russes et novorossiens se confondent ;

· tout ce qui a le soutien des IA est mauvais pour la Russie ;

· Poutine a le contrôle total et peut faire ce qu’il veut ;

· les dirigeants novorossiens sont forcément dans le vrai du fait de leur lutte héroïque ;

· être en désaccord avec les dirigeants novorossiens est une marque de stupidité, de trahison ou de malhonnêteté (y compris pour Poutine lui-même).

 

La réalité est loin d’être aussi simple que cela. D’une part, les intérêts russes et novorossiens ne sont pas une seule et même chose ; ils sont même en opposition directe sur une question cruciale, puisque la Novorossia veut l’indépendance totale vis-à-vis de Kiev (quels que soient ceux qui y sont au pouvoir) tandis que la Russie veut un changement de régime à Kiev et le maintien d’une Ukraine unitaire. Deuxièmement, malgré le fait que ce soient des oligarques russes et des oligarques ukrainiens qui tentent de mettre au point un accord afin de mettre un terme à la guerre et de maintenir une Ukraine unitaire, cela pourrait être mauvais pour la Russie comme cela pourrait tout aussi bien ne pas l’être. Si vous le permettez, avant d’être accusé de Dieu sait quoi, je m’explique…

Pendant les années 1980 et les années 1990, une étrange espèce de « fusion partielle » s’est opérée entre la mafia russe et le KGB. Je sais que cela semble fou, mais ce n’en est pas moins vrai et votre serviteur l’a personnellement vu de ses yeux, comme il a rencontré personnellement d’anciens officiers du KGB travaillant au sein de la mafia russe. Comme le disent certains, un « ex-officier du KGB », cela n’existe pas. Eh bien, en réalité, si, cela existe ; et dans la plupart des cas, des contacts ne serait-ce qu’informels sont maintenus. Voici donc comment je pourrais résumer très grossièrement cette bizarre association :

Dans les années 1980 : des agents du KGB corrompus réalisent qu’il est possible de se faire beaucoup d’argent dans le monde souterrain, et plusieurs fonctionnaires de la Direction de la sécurité intérieure du KGB (2ème Directorat principal) ont trouvé le moyen de tirer profit de certains de leurs contacts étroits avec la mafia.

Au début des années 1990 : un grand nombre d’agents du KGB jeunes et intelligents, ayant compris que leurs compétences étaient devenues inutiles au KGB, démissionnent et trouvent immédiatement de très bonnes situations dans le « Nouveau monde russe » (à l’époque composé à 100% de mafieux), où précisément ils utilisent leurs compétences (en langues, en éducation, en capacité de travail, en courage) et gagnent beaucoup d’argent.

Ce furent des années terribles pour le KGB/FSB, mais elles eurent également un impact positif: les dirigeants les plus corrompus et les moins patriotes s’en furent, laissant derrière eux de nombreux idéalistes, des idéalistes qui, avec le temps, grimperaient les échelons.

Maintenant, voici la partie vraiment intéressante :

Du milieu des années 1990 à 2000 : les successeurs du KGB, le FSB et le SVR [1] se rendirent compte de ce qu’ils disposaient d’un fantastique réseau de collaborateurs potentiels dans le monde nouvellement créé des entreprises russes, dans la finance, le commerce, le tourisme, etc. Ils se mirent à s’en servir et commencèrent à utiliser ce réseau mondial composé surtout d’« ex-mafieux revenus à la légalité » à des fins de sécurité de l’Etat et d’espionnage industriel et commercial. Même le service de renseignement militaire, le GRU, a commencé à faire la même chose avec d’ex-agents qui travaillent aujourd’hui dans l’aérospatiale, l’électronique, les communications, etc.

[Hors sujet mais aparté intéressant : il est un autre réseau des plus précieux que les SVR/FSB/GRU ont également commencé à utiliser au cours de cette période, qui n’est autre que le grand nombre de Juifs originaires de Russie et ayant émigré aux Etats-Unis ou en Israël. Gardez cela à l'esprit lorsque vous pensez aux relations russo-israéliennes]

 

De 2000 à aujourd’hui : Poutine et ses soutiens commencent, en coulisse, une guerre impitoyable contre les intégrationnistes atlantistes, lesquels fondamentalement s’opposent aux souverainistes eurasiens qui sont maintenant fermement derrière Poutine. Surtout, les services de sécurité, à présent contrôlés par des alliés de Poutine, développent un réseau de sympathisants potentiels à l’intérieur même de la base du pouvoir des intégrationnistes atlantistes. Voyez à quel point les choses deviennent complexes.

Ainsi, alors que certains analystes superficiels sont dans le vrai lorsqu’ils disent que les oligarques russes appartiennent généralement à la 5ème colonne et sont de dangereux ennemis de Poutine, ce qui leur manque, c’est que a) tous les oligarques ne sont pas à placer dans cette catégorie, et que b) Poutine a les moyens d’influencer ou même de contraindre certains oligarques anti-Poutine grâce au contrôle qu’il exerce sur les services de sécurité et sur leur réseau, interne à la base de pouvoir des oligarques.

Voici donc le point crucial : la relation entre le Kremlin et l’oligarchie russe est très complexe. Oui, dans l’ensemble, il est juste de dire qu’il y a d’un côté Poutine, les services de sécurité, l’armée et les russes ordinaires, et de l’autre les oligarques, l’intelligentsia libérale, les grandes entreprises, les banques, la finance et les agents de la CIA. Mais en réalité, il s’agit là d’un modèle trop basique, car la réalité est infiniment plus complexe. Je sais que je vais me faire encore davantage détester de dire cela, mais certains oligarques sont (quelle qu’en soit la raison) des alliés de Poutine ou des personnes qu’il contrôle. J’en ai rencontré personnellement à la fin des années 1990, et je suis sûr qu’ils sont toujours là. Pourquoi ?

Parce qu’il y a beaucoup d’argent à se faire en Russie en étant du côté de Poutine. D’une part, si vous êtes en bons termes avec le Kremlin, vous devenez intouchable pour le reste du monde plus ou moins légal « des affaires ». Vous obtenez également de juteux contrats. Et il se pourrait que les autorités fiscales ne se montrent pas aussi méticuleuses lorsque vous remplissez vos déclarations d’impôts. Encore une fois, cette vision en noir et blanc d’une lutte opposant Poutine aux oligarques, si elle est vraie de manière générale, n’est qu’une représentation schématique de la réalité.

RETOUR A LA CONFERENCE DE PRESSE DE STRELKOV

Rappelons-nous d’où Strelkov est venu. Si l’on sait sur lui assez peu de choses de façon certaine, il semble qu’il soit un ex-colonel du FSB (anti-terrorisme) qui a combattu en tant que volontaire en Yougoslavie, en Transnistrie et en Tchétchénie. C’est également un historien, quelqu’un qui écrit des articles, et il aime prendre part à des reconstitutions militaires. C’est un monarchiste, un chrétien orthodoxe et un admirateur de la lutte des Blancs pendant la guerre civile. En Novorossia, cependant, il est tout à coup passé, d’un bond gigantesque et particulièrement réussi, à un niveau totalement différent : le colonel de l’anti-terrorisme est devenu ce que l’on pourrait plus ou moins décrire comme un commandant de division ou même de corps d’armée, qui a changé une milice de volontaires en une armée plus ou moins régulière. C’est là un exploit énorme : alors qu’il n’était quasiment personne, il est devenu le héros et le commandant n°1 de l’ensemble de la résistance novorossienne. Et cependant, la Novorossia est minuscule par rapport à la Russie, et la politique novorossienne de haut niveau est chose tout à fait minime en comparaison de la politique russe de haut niveau. Et voilà pourtant qu’avec sa conférence de presse d’hier, Strelkov a fait encore un autre bond de géant : il a sauté des questions militaires novorossiennes directement dans le combat le plus complexe et dangereux qui soit : la lutte secrète pour le pouvoir qui se déroule derrière les coulisses du Kremlin. Il est beaucoup trop tôt pour dire si cette initiative sera couronnée d’autant de succès que la précédente : Strelkov cette fois ne nage plus avec des piranhas mais avec des grands requins blancs. Je suis malgré tout prudemment optimiste. Voici pourquoi :

 

Le potentiel de Strelkov dans la lutte pour le pouvoir russe

Poutine est parfaitement conscient du fait que la base de son pouvoir officiel (l’appareil d’Etat) est rempli à craquer de membres de la 5ème colonne. La meilleure preuve en est qu’il a fait deux choses très intéressantes :

a) Il a créé un front du peuple de toute la Russie (le Front Populaire Panrusse, FPP) qui, contrairement au parti officiel au pouvoir, Russie unie, n’est pas né avec une forte composante Medvedev ou intégrationniste atlantique, mais a été créé par Poutine seul. Officiellement, le FPP n’est pas un parti mais un « mouvement politico-social » censé rassembler une grande partie des organisations et des individus favorables au Kremlin en général, et fournir aux gens ordinaires un moyen de faire passer leurs préoccupations à Vladimir Poutine. En réalité, cependant, c’est également un « parti politique en attente », très grand, très bien connecté et que Poutine peut « mettre en route » à tout moment, notamment en cas de contestation à l’intérieur de Russie unie.

 

b) les services de sécurité de Poutine ont contribué à la création d’une pléthore d’« entités proches du Kremlin » (околокремлевские круги, cercles connectés au Kremlin) qui n’ont officiellement aucun lien de subordination envers le Kremlin, mais qui permettent d’obtenir beaucoup de choses sans que le gouvernement ait à intervenir ni même à être informé. Ces entités proches du Kremlin comprennent certains organes de presse, certaines structures commerciales, un certain nombre de clubs, des organisations de jeunesse, des agences de presse, etc. Il n’y a pas de liste officielle, aucune procédure d’admission, pas de leader. Mais d’une façon ou d’une autre, il y a toujours, à proximité ou à l’intérieur de ces cercles, des gens en contact avec les agences de sécurité.

C’est là ce dans quoi s’inscrit Strelkov.

Strelkov entend représenter d’abord et avant les intérêts de la population de Novorossia, mais puisqu’il a correctement identifié la 5ème colonne russe comme constituant la principale menace pesant sur la Novorossia, il devient également un allié objectif de Poutine dans une lutte commune contre les intégrationnistes atlantistes. Maintenant, soyons clairs : Strelkov et Poutine ne seront pas d’accord sur un certain nombre de questions. Strelkov l’a clairement indiqué quand il a dit :

« Peu importe à quel point je peux être critique à l’endroit de certaines décisions de politique intérieure ou extérieure du président, dans l’état de guerre où nous sommes, puisque la guerre a commencé contre nous, je considère qu’il est nécessaire de le soutenir comme le seul commandant suprême légitime, le principal garant de la liberté et de l’indépendance de l’Etat ».

Le fait qu’il ait conclu qu’il fallait soutenir Poutine n’empêche pas qu’il a clairement indiqué être très réservé quant à certaines décisions de celui-ci. Ma conjecture est que les sujets évidents de désaccord auxquels il pense sont les suivants :

a) le cessez-le-feu et les négociations ultérieures ;
b) le fait que Poutine s’accommode de certains oligarques russes ;
c) que Poutine veuille une Ukraine unie.

Ces désaccords sont normaux et ne doivent pas être interprétées comme le signe d’une certaine forme d’opposition. Encore une fois, la Novorossia et la Russie ont simplement des intérêts différents.

En revanche, là où Strelkov et Poutine sont en plein accord, c’est sur la nécessité d’écraser la 5ème colonne. Poutine a été le premier à parler d’une « 5e colonne russe » (quand il s’est adressé à l’Assemblée fédérale) et Strelkov a repris l’expression qu’il avait utilisée. Cette 5ème colonne de souverainistes atlantistes constitue un danger mortel aussi bien pour Poutine que pour Strelkov et, comme ce dernier le souligne à juste titre, Poutine constitue un danger mortel pour eux. Lorsque Strelkov parle d’une « révolution Poutine » et d’un « printemps russe », il se réfère à la même lutte que j’ai dans le passé décrite comme une lutte entre les intégrationnistes atlantistes et les souverainistes eurasiens. Les dénominations qu’il choisit sont différentes, mais le processus qu’il décrit est le même.

Dans ce contexte, Strelkov pourrait devenir un allié très puissant pour Poutine. En prenant la parole pour la Novorossia, Strelkov promeut lui aussi très clairement la même idéologie, la même vision du monde que Poutine. De fait, je vous recommande à tous à prendre le temps d’écouter (ou de lire) :

·  l’allocution de Poutine à l’Assemblée fédérale (18 mars),

· la conférence de presse d’Alexander V. Zakharchenko (26 août),

· la conférence de presse de Strelkov hier (11 septembre).

 

Poutine, Zakharchenko et Strelkov réalisent tous les trois pleinement que ce qui se passe n’est rien de moins qu’une guerre contre la Russie, mais menée, en tout cas pour le moment, avec des moyens non-militaires. Tous les trois savent que la plus grande menace qui pèse sur la Russie est une menace interne. Tous les trois sont en position de proclamer qu’aucun des deux autres ne parle pour lui. Après tout, l’un est le président de la Russie, le second est le plus haut représentant de Donetsk et de la Novorossia, tandis que le troisième n’est, techniquement parlant, qu’un officier en retraite et un simple particulier. Et pourtant, à eux trois, ils encerclent politiquement la 5ème colonne russe à l’intérieur d’un « chaudron politique », chaudron dans lequel chacun se trouve en situation d’avoir à soutenir Poutine ou de passer pour un traître. Une technique potentiellement très efficace.

Le second rôle que joue Strelkov, c’est de dénoncer et de discréditer les détracteurs de Poutine, ceux qui passent leur temps à rabâcher que « Poutine poignarde la Novorossia dans le dos, ou qu’il la trahit ». Je prédis que dans un proche avenir, les mêmes cercles qui jusqu’à présent avaient fait le choix de proclamer que si Poutine est le méchant, Strelkov, lui, est le héros, se mettront à déclarer que Strelkov est lui aussi un méchant et un traître. Certains de ces gars-là sont manipulés par des spécialistes PSYOP de l’occident, d’autres sont tout simplement payés par les occidentaux, mais leur but en tout cas est de convaincre le monde de ce que Poutine est l’affreux jojo, et de ce qu’il faut absolument qu’un « vrai » patriote le remplace. En d’autres termes, de ce que la Russie ne peut être sauvée que si elle permet au rêve anglo-sioniste d’un changement de régime dans le pays de devenir réalité. Ce sont là les mêmes personnes qui disaient vouloir sauver la Novorossia en réalisant l’autre rêve anglo-sioniste, celui d’amener les Russes à intervenir militairement de façon ouverte dans le Donbass. Mon conseil est simple en ce qui concerne ces « patriotes du chagrin », ainsi qu’on les appelle en Russie : méfiez-vous de ceux qui prétendent sauver la Russie en permettant aux rêves anglo-sionistes de se réaliser. En gardant cela à l’esprit, vous ne devriez pas avoir trop de mal à repérer les ennemis de la Russie.  

 

CONCLUSION

 

J’ai été stupéfié et fantastiquement encouragé par la manière extrêmement sophistiquée dont Strelkov a présenté hier sa position. Bien qu’il soit sans doute trop tôt pour tirer une quelconque conclusion, et même si je pourrais à ce sujet faire preuve d’un optimisme inhabituel, je crois que Strelkov a réellement le potentiel pour devenir ce leader de la Novorossia que j’espérais voir émerger un jour. Si cela advient, alors c’est avec joie que je plaiderai coupable de l’avoir sous-estimé. Je dois pourtant vous avouer aussi que je suis très inquiet pour lui. Le fait qu’apparemment, les médias de Russie n’aient accordé à sa petite conférence de presse que peu voire pas d’attention du tout, combiné avec le bruit qui a couru au sujet de son suicide, c’est là un message fort que lui envoie la 5ème colonne pour bien lui montrer à quel point elle reste puissante. Et j’interprète en particulier cette rumeur de suicide comme une menace de mort particulièrement grave. Pire encore, mais peut-être sont-ce mes inclinations paranoïaques qui s’expriment ici, il y a beaucoup de gens des deux côtés pour qui la mort de Strelkov serait la bienvenue. Les intégrationnistes atlantistes et leur 5ème colonne aimeraient le voir mort parce qu’il ose les dénoncer aussi ouvertement, mais ne vous méprenez pas, il se pourrait également qu’il y ait des souverainistes eurasiens pour vouloir sa mort, afin qu’il leur serve de martyr et de symbole de l’héroïsme russe. Est-ce cynique et moche ? Oui. Il en est ainsi de la lutte pour le pouvoir en Russie. A quel point cette lutte peut être impitoyable, la plupart des gens de l’Ouest n’en ont aucune idée. Contrairement à Poutine, Strelkov n’est pas protégé par un dispositif de sécurité de l’Etat extrêmement puissant. Alors si l’on considère qu’un coup pourrait lui venir de n’importe lequel des deux camps, il vaudrait mieux pour lui qu’il se montre très *très* prudent.

Ne serait-ce que pour avoir accepté de jouer le rôle qu’il joue maintenant (et lui, étant un ex-colonel du FSB, connaît parfaitement les risques), je le considère comme un héros ; il a mon admiration sincère. « Ils » vont essayer de l’utiliser, de le menacer, de le manipuler, de le discréditer et d’utiliser tous les coups tordus possibles pour le contrôler ou pour l’écraser. En vérité, son sort est déjà un sort tragique, et son courage est remarquable. La lutte contre les nazis ukies, les wahhabites tchétchènes ou les oustachis croates, c’était comme des vacances relaxantes par rapport au genre de « guerre » qui a cours dans la lutte pour le contrôle de la Russie. Et comme la Russie est le leader de facto à la fois des BRICS et de l’OCS, la lutte pour la Russie est véritablement une lutte pour l’avenir de la planète. Je crois que Strelkov le comprend.

Le Saker
Traduit par Goklayeh pour vineyardsaker.fr

Source : Strelkov: from swimming with Piranhas to swimming with Great White sharks, anglais, 12-09-2014

 

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[1] Ndt : Le SVR, Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie, est depuis 1991 le successeur officiel de la Première direction générale du KGB de l’URSS ; le FSB, Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, principal successeur du KGB soviétique dissous en novembre 1991 après le putsch de Moscou, est un service secret de la Russie chargé des affaires de sécurité intérieure. Il est responsable de la sécurité intérieure de la Russie, du contre-espionnage, et de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et le trafic de drogue. Le FSB est engagé principalement dans les affaires intérieures ; les fonctions de renseignement à l’étranger sont assurées par le SVR (ancien Premier directorat). Cependant, le FSB inclut également le Service fédéral des communications et informations gouvernementales (FAPSI), impliqué dans la surveillance électronique à l’étranger. En outre, le FSB est compétent pour agir dans les territoires des anciennes républiques soviétiques, et il peut conduire des opérations militaires anti-terroristes n’importe où dans le monde sur ordre du président, à la suite de l’adoption des nouvelles lois antiterrorisme. Tous les services d’ordre et de renseignement en Russie travaillent si nécessaire sous le contrôle du FSB : à titre d’exemple, le service de renseignement militaire (GRU), les forces spéciales militaires (Spetsnaz) et les détachements de troupes du Ministère de l’Intérieur russe (sorte de gendarmerie) ont travaillé sous la direction du FSB en Tchétchénie

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17/09/2014

Marine le Pen : rompre les relations avec le Qatar

 

Marine Le Pen, la présidente du Front National, s’est exprimée aujourd’hui sur Europe 1, sur la décision de François Hollande de soutenir la coalition anti-Etat islamique, alors qu’il a tout fait, avec Barack Obama, pour contribuer au développement de cette gangrène. 

Elle a demandé de rompre les relations diplomatiques et économiques avec le Qatar, qui a une part de responsabilité énorme dans le développement de l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

(Source : NationsPresse.info

Alexander Mercouris : une analyse du cessez-le-feu.

CESSEZ-LE-FEU,

 

Une analyse du cessez-le-feu et du protocole d’accord de Minsk par Alexander Mercouris

(écrite le 6 septembre 2014)

 

Via : http://www.vineyardsaker.fr/2014/09/14/cessez-feu-analyse-dalexander-mercouris...

http://www.vineyardsaker.fr/

 

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L’accord de cessez-le-feu est le sujet d’intenses discussions et a clairement laissé de nombreuses personnes insatisfaites. Je vais présenter ici quelques observations rapides avec l’objectif de traiter ce sujet en profondeur plus tard, lorsque j’aurais un peu plus de temps libre qu’actuellement.

 

1. Le cessez-le-feu a été imposé à Porochenko et la junte (de Kiev. NDT) suite à (1) la situation militaire désastreuse dans laquelle la junte se trouver actuellement, et (2) le refus des OTAN/UE d’intervenir militairement en sa faveur pour restaurer sa situation. Ce dernier point a été à nouveau clairement établi par Obama au sommet de l’OTAN hier, lorsqu’il a refusé publiquement de seulement fournir la junte en armes (NB : bien sûr cette affirmation n’est pas à prendre au sérieux ; des armes ont déjà été fournies à la junte en grand nombre, cependant, il est clair que même la plus simple apparence d’implication à travers le geste symbolique de transmettre des armes publiquement est exclu). Par ailleurs, l’objectif des paroles d’Obama à propos de l’importance de l’Article 5 de la Charte de l’OTAN était de souligner ce dernier point. Obama n’a pas cité l’Article 5 pour « rassurer les pays Baltes » – qui ne sont pas menacés, et n’ont donc pas besoin d’être rassurés – mais pour bien faire comprendre à Kiev que, comme l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, elle ne peut attendre d’aide militaire de la part de l’OTAN.

 

2. L’accord de cessez-le-feu annoncé hier n’a pas encore été publié, mais il donne l’impression de n’être qu’un document technique et temporaire pour une cessation immédiate des hostilités. Il est peu probable qu’il tienne très longtemps. Soit il sera remplacé par un accord plus permanent, soit les combats recommenceront.

 

3. Le point le plus important de cet accord n’est pas dans ses termes, mais dans le fait que, suite au refus de Poutine d’ « accepter » un cessez-le-feu, Porochenko ait été forcé de le négocier avec les FAN (Forces armées novorussiennes, NdT). Voir plus loin dans l’article à ce sujet. C’est quelque chose que Porochenko, la junte et le mouvement Maidan avaient catégoriquement refusé jusqu’à ce jour. En négociant avec les FAN et en arrivant à un accord avec eux à propos d’un sujet d’envergure, en l’état, un cessez-le-feu, la junte a été forcée de reconnaitre que les FAN ne sont pas de simples « terroristes », mais une partie d’un conflit et donc des gens avec qui la junte doit négocier.

 

4. La RPD (République populaire de Donetsk NDT) et la RPL (République populaire de Lougansk NDT) ont remporté une victoire militaire majeure, et leur survie n’est dorénavant plus en jeu. Ceux qui craignent que la junte n’utilise le cessez-le-feu pour reconstruire son armée dans le but de reprendre l’offensive ne prennent pas en compte :

 

a) Le fait que les tentatives de la junte de remporter une victoire militaire ont fini en échecs désastreux, alors que la balance militaire était en leur faveur de façon écrasante. Les FAN sont maintenant une force incroyablement plus forte et mieux organisée qu’elles ne l’étaient en Avril lorsque l’ « opération anti-terroristes » a commencé, ou en Juillet, lorsque la junte a lancé sa grande offensive dans le but de les détruire. C’est une belle illustration du fameux dicton de Nietzsche « Ce qui ne te tue pas te rends plus fort ». Si la junte n’a pu vaincre les FAN durant la période d’Avril à Juillet, elle ne peut le faire maintenant.

b) La junte ne sera pas en position de relancer une offensive de l’envergure de celle de Juillet avant longtemps. Non seulement les forces armées de la junte ne sont pas en mesure de reprendre l’offensive, mais la situation économique catastrophique et l’approche de l’hiver l’empêchent absolument. Si le cessez le feu tient, il y a de fortes chances que ce soient les FAN qui rassemblent leurs forces, en gagnant de nouvelles recrues, en ayant plus de temps pour les entrainer, et en pouvant réparer et absorber dans leurs arsenaux la corne d’abondance que représente les armes capturées.

c) La Russie ne permettra pas que les RPD/RPL soient détruites. Les accusations de la junte et de l’OTAN, qui assurent que les forces armées ukrainiennes ont été vaincues par l’armée Russe plutôt que par les FAN, sont fausses, mais bénéficient en fait aux FAN, car elles donnent l’impression que la Russie interviendra pour les sauver quel que soit le coût. En politique, la perception représente 90% de la bataille, et la perception que la Russie ne permettra pas que les FAN soient défaites ou que les RPD/LPD soient détruites, va influer sur les prises de décisions à Washington, Bruxelles ou Kiev à partir de maintenant.

5. Puisqu’il est maintenant impossible que les RPD/RPL soient détruites, l’initiative politique repose entre leurs mains. Elles ont présenté leurs objectifs de façon absolument clairs ; (1) retrait complet de toutes les troupes ukrainiennes de l’ensemble de leur territoire et (2) indépendance totale par rapport à Kiev. Comme je l’ai dit précédemment, Poutine est en faveur du point (1) et en vient lentement à supporter le point (2). Bien sûr, Porochenko est opposé à ces deux points. Mais il y a quelques jours, il était également opposé à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu et au démarrage de négociations avec les FAN, et pourtant, il a maintenant été forcé de faire ces deux choses. Il n’est désormais plus en son pouvoir de refuser les futures demandes des FAN, et le fait qu’il se soit senti obligé de proclamer en public son refus de ces demandes, montre qu’il en est conscient.

 

6. Bien sûr, tout ceci ne permet pas de déduire que la junte ne va pas tenter de profiter du cessez-le-feu pour améliorer sa situation sur le terrain. Le fait que Porochenko ait dû se résoudre au dialogue ne signifie pas qu’il est prêt à agir suivant la réalité du terrain. S’il acceptait cette défaite, le peu d’autorité qu’il a encore à Kiev disparaitrait. C’est précisément parce que Porochenko ne peut se permettre d’accepter la défaite que je suis sûr qu’il va tenter de faire tout son possible pour renforcer sa position en violant le cessez-le-feu volontairement. C’est pourquoi je m’attends à ce que ce traité soit seulement temporaire, et soit suivi d’une nouvelle offensive des FAN d’ici peu de temps.

 

7. Je suppose que ce qui déçoit la plupart des gens dans ce traité (par exemple voir les commentaires de Gleb Bazov ou Colonel Cassad), est qu’il semble rejeter l’idée d’une avancée des FAN jusqu’à Kiev pour renverser la junte. Cependant, cette option a en réalité été refusée de façon claire par Zakharchenko lors d’une conférence de presse il y a deux semaines. L’ensemble des commentaires et communications de Zakharchenko depuis qu’il a été confirmé comme de dirigeant de la RPD est que les FAN sont en train de mener une guerre purement défensive afin de protéger leurs ressortissants et leurs territoires. Je comprends que cela puisse en décevoir beaucoup, mais les choses sont ainsi.

 

8. Enfin, et en guise de post-scriptum, je voudrais ajouter que :

 

a) La décision de ne pas marcher jusqu’à Kiev est surement la raison principale de la démission de Strelkov qui avait exprimé clairement son intention de le faire. L’opinion suivant laquelle la démission de Strelkov a été machinée par Moscou en tant que part de sa stratégie politique concernant l’Ukraine, est maintenant devenue universelle. Bien que cela soit sans doute vrai, je soupçonne que cette opinion sous-estime la force des sentiments de la population du Donbass à ce sujet, avec beaucoup (la plupart ?) de gens se battant pour défendre leurs familles et leurs maisons, et ne désirant pas marcher sur une Kiev avec laquelle ils ne veulent plus avoir aucun rapport. Je souhaite ajouter en passant que l’extraordinaire publicité dont bénéficiait Strelkov a sans doute agacé d’autres commandants qui ont dû en arriver à penser que leur propre contribution était sous-estimée. Je suppose que la réaction paniquée de Strelkov le 9 aout 2014, lorsque la junte a attaqué Krasny Luch, ainsi que ses critiques injustifiées à l’encontre des défenseurs de la ville ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour ces personnes.

b) La sécession du Donbass est maintenant certaine, mais il ne s’agit pas de la fin de la crise ukrainienne. Celle-ci n’est encore que dans ses phases préliminaires et devrait encore durer longtemps. Au mieux, nous sommes à la fin du début de cette crise. Il s’agit là d’une problématique importante, sur laquelle je m’attarderais lorsque j’aurais plus de temps.

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QUELQUES REFLEXIONS CONCERNANT LE CESSEZ-LE-FEU

Depuis que le cessez-le-feu a été annoncé, de nombreuses critiques ont émergé, notamment de la part de personnes comme Goubarev. Je comprends certaines de ces critiques, mais je pense qu’il est nécessaire d’expliquer quelques points spécifiques.

Les critiques se concentrent maintenant sur deux sujets.

(1) Des critiques concernant le protocole du traité de cessez-le-feu, qui n’est disponible qu’en russe (PDF).

Et (2) Des plaintes selon lesquelles ce cessez-le-feu est plus bénéfique à la junte qu’aux FAN, et qu’il est, au mieux, beaucoup trop tôt pour mettre en œuvre une telle procédure.

À mon sens, le point (1) est tout simplement injustifié. Le point (2) est sans doute beaucoup plus justifié. Cependant, il y a également de nombreuses choses à rappeler à propos de ce point.

Le protocole

Avant d’examiner le protocole en détail, je veux rappeler qu’il s’agit, à mon sens, d’une discussion essentiellement académique. La manière dont le protocole est rédigé ne mérite pas l’importance qui lui est accordée par beaucoup de gens, ne serait-ce que parce que les différentes parties impliquées dans le conflit vont chacune l’interpréter à leur manière. Je ne m’attarderais pas sur ce sujet qui est déjà traité par d’autres.

1. La première chose à prendre en compte à propos de ce protocole, est qu’il émane d’un forum, le Groupe de Contact Tripartite, qui a été établi en théorie pour « implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko. Les FAN ne sont pas un membre formel de ce Groupe de Contact. Ses membres sont l’OSCE, la Russie et l’Ukraine. Le Groupe de Contact a « invité » les représentants des FAN à assister aux délibérations, et a donc procuré un moyen de discussion entre la junte et les FAN, ce qui est plutôt utile pour établir un cessez-le-feu. Cependant, le Protocole n’est en rien un accord finalisé. Celui-ci a été reporté après le « dialogue national » auquel se réfère le Protocole.

 

2. Le Protocole est un document technique. Si l’on ignore le langage utilisé par celui-ci (qui dérive de l’origine du Groupe de Contact, une entité initialement chargée d’« implémenter » le plan de (non) paix de Porochenko), et si l’on se concentre à la place sur son contenu, il est clair que ce sont les FAN qui y ont le plus gagné. En particulier :

 

a) Les FAN ont obtenu un « cessez-le-feu bilatéral », quelque chose qu’ils recherchaient depuis avril. Notez que le mot-clé ici est « bilatéral ». Le cessez-le-feu précédent de Porochenko était unilatéral, ce qui veut dire que Porochenko pouvait y mettre fin à tout moment, et qu’il ne reconnaissait pas les FAN en le proclament. « Bilatéral » montre donc que l’Ukraine admet maintenant les FAN en tant que partie du conflit, et négocie avec elles. Comme je l’ai dit précédemment, Porochenko a fait tout ce qu’il a pu pour éviter ceci, et a d’abord essayé d’établir ce cessez-le-feu avec Poutine plutôt qu’avec les FAN. Poutine a refusé. Le mot « bilatéral » montre par ailleurs que la question du statut de Kuchma ne se pose plus. La junte avait d’abord prétendu que celui-ci n’était pas son envoyé. Puisque Kuchma a négocié ce cessez-le-feu, qui est « bilatéral », et puisque la junte se sent liée par ce qu’il a accepté, la fiction suivant laquelle Kuchma ne représente pas la junte n’existe plus, et il est confirmé en tant que représentant de la junte dans les négociations avec les FAN.

b) Le Protocole engage la junte à une amnistie complète et un échange de prisonniers. Quelles que soient les évidentes considérations humaines, par définition, ce fait confirme le statut des FAN en tant que partie du conflit, puisque les personnes ainsi amnistiées ne peuvent plus être considérées comme des criminels ou des « terroristes »

c) Le protocole utilise des éléments de langage tirés du Communiqué de Genève du 17 avril 2014, à propos de la dissolution des « groupes illégaux ». Notez cependant que suivant les points (1) et (2), puisque la junte reconnait maintenant les FAN comme une partie du conflit, elle ne peut en toute logique déclarer, suivant la loi internationale, que les FAN sont un « groupe illégal ». Le commandement des FAN utilise d’ores et déjà cette partie du Protocole pour se référer aux divers groupes paramilitaires contrôlés par des gens comme Kolomoisky et Secteur Droit.

d) La Russie est signataire de ce protocole. Ce point est crucial. Les USA et l’UE, au contraire, ne sont pas signataires du protocole. Ces entités ont été complètement coupées de la négociation. Le fait que le Protocole ne soit rédigé qu’en russe, et qu’il n’y ait pas de traduction officielle de celui-ci, en aucune autre langue (apparemment, pas même en ukrainien), est un fait significatif par lui-même. Les longues semaines de février à juillet durant lesquelles les russes ont négocié inutilement avec les USA et l’UE sont maintenant terminées. Puisque la Russie a signé ce Protocole, elle est une partie de celui-ci. Puisque les USA et l’UE ne l’ont pas signé, ils n’en sont pas une partie. Sa signature donne à la Russie un prétexte pour agir si les termes du Protocole sont rompus. Jusqu’à maintenant, la Russie n’avait pas de motifs suffisant pour agir. En tant que partie du Protocole, la Russie est, de fait, garante de celui-ci, et elle possède maintenant un tel motif.

3. Les parties du Protocole qui soulèvent le plus de critiques sont les sections se référant à une « décentralisation » et à des élections locales se déroulant sous une loi ukrainienne de « décentralisation ».

 

a) Pour traiter de ces sections, il est nécessaire de comprendre que le Protocole n’est pas une solution politique finale à ce conflit. Celle-ci dépend en théorie du « dialogue national inclusif » auquel se réfère le Protocole (un choix de mot qui dérive également du Communiqué de Genève du 17 avril 2014). Juste après leur signature du protocole, Zakharshenko et Plotnitsky ont clairement établi que leur objectif final reste l’indépendance totale. Zakharshenko l’a à nouveau affirmé aujourd’hui (8 septembre 2014).

b) Le fait que Zakharchenko et Plotnitsky ont réalisé leurs annonces immédiatement après que le Protocole soit signé (mais avant que celui-ci soit publié) contredit les personnes comme Goubarev, qui affirment qu’ils ne savaient pas ce qu’ils signaient lorsqu’ils ont signé le Protocole, et qu’ils ont simplement ce qui leur a été placé sous le nez. Au contraire, il est clair que Zakharchenko et Plotnitsky souhaitaient établir leur position sans ambiguïté, précisément parce qu’ils ne voulaient pas que leurs intentions soient déformées par le langage du Protocole.

c) Ce qu’il faut comprendre ici, est que le Protocole évoque des élections pour des pouvoirs locaux élus en accord avec une loi ukrainienne, et donc que l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre. On peut prédire à l’avance que ces élections, si elles ont lieu, seront gagnées par les FAN. Si c’est le cas, puisque l’Ukraine serait légalement obligée de reconnaitre ces élections, elle serait également obligée de reconnaitre leur résultat (tout comme la « communauté internationale »).

d) Cette section du Protocole implique donc non seulement que l’Ukraine reconnait les FAN comme une partie du conflit, mais, une fois les élections passées, que l’Ukraine sera légalement obligée de reconnaitre les FAN comme dirigeants politiques du Donbass.

4. Ayant établi ces points, laissez-moi maintenant arriver au point clé : ce Protocole est, à mon sens, un chiffon rouge. Ce n’est pas un contrat, ni un traité. Aucune cour ou tribunal ne va arbitrer le sens des mots qu’il contient. Toutes les parties vont l’interpréter suivant leurs désirs. Bien sûr, la junte ne va pas l’interpréter comme je l’ai fait, pas plus que ses promoteurs à l’ouest, bien que mon interprétation du texte soit sans aucun doute la bonne. La junte va continuer à traiter les FAN de « terroristes » et va continuer à nier qu’ils sont les représentants du Donbass, qu’ils gagnent une élection ou non. Il est certain que la junte ne reconnaitrait pas une élection gagnée par les FAN, ou toute déclaration d’indépendance émise par les FAN. Pour ce que cela vaut, dans mon opinion, il y a peu de chance qu’un accord soit trouvé sur le mode de mise en place d’une telle élection, ou qu’une telle élection ait lieu tant que le Donbass reste une partie de l’Ukraine.

 

5. J’ai exploré les sujets attachés au sens des mots du Protocole, bien que je n’y attache aucune importance, mais parce que d’autre y attachent de l’importance, et parce qu’il est suggéré que Zakharchenko et Plotnitsky ont d’une manière ou d’une autre affaibli les FAN lorsqu’ils ont signé ce protocole. Si l’on suit les termes inscrits dans le Protocole, ce n’est tout simplement pas le cas. Une fois ceci établi, je pense que ce Protocole sera avant longtemps un document oublié laissé à prendre la poussière dans quelque archive oubliée, tandis que les évènements le dépassent.

 

Le cessez-le-feu bénéficie à la junte

Cette critique me semble bien plus justifiée. Cependant, je voudrais établir les points suivants :

1. Il me faut d’abord admettre que cette critique a ses mérites. Les FAN seraient surement dans une meilleure position si Marioupol et Debraltsevo avaient été reprises. La situation actuelle va entrainer de nombreuses disputes durant les prochaines semaines et mois, en particulier au sujet du statut de Marioupol.

 

2. Je ne peux croire que les dirigeants des FAN n’en étaient pas conscients lorsqu’ils ont accepté le cessez-le-feu. Cependant, puisqu’ils demandaient un cessez-le-feu depuis des mois, ils ont évidemment pensé qu’ils n’avaient d’autre option qu’accepter, une fois celui-ci offert par la junte. Je préfèrerais qu’ils aient refusé, et que les choses se soient passées différemment, but je ne suis pas en position de repenser leur décision ou de savoir pourquoi ils ont pris celle-ci. Il ne fait aucun doute que les pressions de la Russie ont participé à cette décision, mais il ne faut pas non plus ignorer le facteur de la lassitude dans le Donbass. Il est possible que les dirigeants des FAN aient redouté que la population du Donbass, ou certains des combattants des FAN puissent ne pas comprendre ou se réjouir si la guerre était prolongée alors qu’un cessez-le-feu était offert par la partie adverse. Je souhaite rappeler qu’il n’y a pas eu de protestations de masse de la part du peuple du Donbass pour s’opposer au cessez-le-feu, depuis qu’il a été déclaré, et les troupes des FAN (hormis certains commandants) semblent l’accepter. La seule possibilité que j’exclue set que Zakharchenko et Plotnitsky soient des fous ou des traitres. J’ai observé Zakharchenko et je suis sûr qu’il n’est ni l’un ni l’autre.

 

3. Il est cependant important de ne pas dramatiser les problèmes que la fin prématurée des combats peut amener. Il y a seulement trois semaines, l’existence même des FAN et des DPR/LPR était compromise. Lougansk et Donetsk étaient menacés d’encerclement, tandis que Lougansk souffrait d’une crise humanitaire.

 

4. Ce danger n’existe plus. Plutôt que d’obtenir une victoire militaire, la junte a souffert une défaite décisive. L’OTAN a refusé d’aider la junte. Malgré les efforts désespérés de la junte pour obtenir ne serait-ce qu’un support symbolique de l’OTAN, à travers des livraisons d’armes publiquement admises (plutôt que des livraisons non-officielles), même cette demande a été repoussée. Les USA/UE ont échoué a fournir une aide économique additionnelle. Malgré toutes les belles paroles aux récents sommets de l’UE et de l’OTAN, en réalité, l’OTAN comme l’UE ont abandonné la junte. En conséquence, l’économie ukrainienne est en chute libre, avec l’impossibilité d’accès au gaz russe et au charbon du Donbass, la production s’effondrant, la monnaie s’écroulant et les réserves de change se vidant. Le nœud se resserre. Les tout derniers rapports indiquent que les russes sont en train de faire comprendre discrètement aux États européens, qui réfléchissent à envoyer du gaz en Ukraine grâce à leurs plans de pipelines (bidons et illégaux) à « flux inversé », que ceux-ci pourraient bien voir leur propres fournitures en gaz réduites s’ils s’engageaient sur cette voie.

 

5. Si on se réfère à ces différents points, toute opinion suivant laquelle les derniers redéploiements de troupes vont changer la situation de façon décisive en faveur de la junte semble franchement alarmiste. En vérité, ces déploiements me semblent illustrer la tendance continuelle de la junte à aggraver un échec en envoyant des troupes à des endroits qui ne sont plus défendables, comme Marioupol et Debratselvo.

 

6. Aujourd’hui, les FAN ont à nouveau établi sans équivoque leur volonté de voir toutes les unités militaires de la junte évacuer leur territoire. Comme je l’ai précédemment dit sur ce site, Poutine soutient maintenant leur demande. Si la junte ne rappelle pas ses troupes, une nouvelle offensive des FAN pour les repousser semble inévitable. C’est ce qu’on fait savoir les FAN aujourd’hui.

 

7. Je souhaite réitérer ce que j’ai dit précédemment. À mon sens, d’un point de vue militaire, une pause prolongée va renforcer la puissance militaire des FAN bien plus que celle de la junte. Je comprends que beaucoup d’autres aient un point de vue différent. Cependant les FAN ont maintenant plus de temps pour consolider leurs gains (certaines personnes s’inquiétaient il n’y a pas si longtemps de l’étirement du front engendré par leur avance), pour engranger de nouvelles recrues (plus facile à faire maintenant qu’elles sont en train de gagner) et pour absorber la grande quantité d’armes lourdes capturées à l’ennemi. La prochaine offensive des FAN, si elle doit avoir lieu, sera plus puissante que celle à laquelle nous avons assisté en aout. Dans leur état affaibli, les forces militaires de la junte auront du mal à résister. Suite à leur défaite, avec les conséquences de la crise économique et avec l’arrivée de l’hiver, les capacités de la junte à relancer une offensive de l’ampleur de celle que nous avons vue en juillet est sans doute impossible pour le moment.

 

Conclusion

 

Les points clés à retenir des dernières semaines sont que les FAN ne peuvent plus être défaits. Que la Russie est maintenant impliquée, que les USA/UE ne le sont plus d’aucune façon significative, et que la junte ayant été défaite et affrontant une crise économique, et laissée seule face aux FAN et à la Russie. En Ukraine, il est peu sage de faire confiance aux apparences, mais la balance de ce conflit a maintenant changé de façon décisive. Je ne vois pas comment cela pourrait changer à nouveau. Pour ce que cela vaut, c’est également ce qui est ressenti en Grande-Bretagne. L’humeur des médias y est imprégnée d’humiliation et d’échec.

 

Alexander Mercouris

 

Source : Analysis of the ceasefire by Alexander Mercouris (vienyardsaker, anglais, 09-09-2014)

 

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15/09/2014

Novorossia : SITREP des combats du 8 au 14.09.2014

Ukraine/Novorossia :

SITREP des combats du 8 au 14.09.2014

 

Le 14 septembre, intenses combats sur l'aéroport de Donetsk

Une bataille féroce se déroule le long de la route entre Donetsk et Gorlovka. 

Les Forces ukrainiennes situées à l'aéroport ont tiré des salves de Grad contre les quartiers de Donetsk Oktyabrsky, Kievsky et Azotny. Les habitants auraient fui dans la panique. Beaucoup de résidences privées sont en feu. Le nombre de victimes est inconnu. Les FAN auraient répondu avec un contre-feu de Grads contre les forces ukrainiennes retranchées à l'aéroport.

"Depuis ce matin, Donetsk a subi une quarantaine de tirs. Pour le moment, on compte près de 20 morts parmi les civils, tandis que six personnes ont été grièvement blessées", a indiqué Mr. Zakhartchenko dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe LifeNews. 
(Info : André Chanclu) 

 

ukraine,novorossia,donbass,porc'ochenko,ihor kolomoïsky,igor kolomoïsky,obama,fabius,les ignobles,france sous commandement américain,monde en perdition  (18+) Bombardements à Donetsk (S/T Ang.) : Attention, images très dures !

 

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Banlieue de Donetsk, 14 septembre 2014.

 

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Que s'est-il passé la semaine dernière ?

 

Marioupol - Les Ukrainiens ont créé au moins deux anneaux défensifs autour de la ville. 

Ils ont également fait sauter au moins un pont menant à la ville et minés plusieurs autres avec des explosifs. Des échanges de territoires se déroulent dans la banlieue de Marioupol, les FAN semblent abandonner la banlieue nord-est de Talakivka, mais occupent toujours la banlieue est de Sakanka.

Il y a eu un rapport, il y a près d'une semaine, concernant une colonne de blindés ukrainiens prise en embuscade à l'extérieur de Marioupol, dans laquelle jusqu'à 18 T-64, 2 APC et 10 camions auraient été détruits. Quelques jours plus tard, un nouveau rapport faisait éat d'une autre colonne prise dans une ambuscade, avec, cette fois, 2 APC et quatre autres véhicules détruits ainsi que 6 chars capturés. 

 

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Telmanovo, un important carrefour routier à 45 kms au nord-est de Marioupol.

Les forces ukrainiennes ont tenté de s'emparer de la ville il y a une semaine. La tentative a été déjouée, et les troupes gouvernementales auraient abandonné une grande quantité de matériel - incluant un certain nombre de 4X4 blindés KRAZ Cougar (9 selon un rapport, 3 selon une autre). Selon le décompte officiel le plus récent, les forces ukrainiennes en possédaient seulement 10.

 

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KRAZ "Cougar" passés aux mains des FAN

 

Dans la région de Donetsk, la banlieue sud-ouest de Marinka a apparemment changé de mains à plusieurs reprises. Rapports de bombardements ukrainiens sur les villes de Yelenovka et Pétrovskoïé. Les forces ukrainiennes ont fortemet poussé vers Yasinavata, dans la banlieue nord de Donetsk. Il y a toujours des duels sporadiques d'artillerie et de roquettes à l'aéroport de Donetsk, où quelque 200 soldats / mercenaires ukrainiens sont restés terrés.  Il y a eu plusieurs tentatives des FAN pour les déloger - sans succès.

 

BwuVBVSCIAAoQtu.jpg large.jpgTank d'Igor "Demon" Bezler qui commande la brigade de Gorlovka ...

... et affiche ses gouts musicaux !

 

Dans le secteur de Gorlovka, on observe encore des bombardements sporadiques de la ville. Le commandant Mozgovoï des FAN de la RPL a annoncé il y a quelques jours que ses forces étaient entrées dans Svetlodarsk et qu'ainsi entre 1500 et 2000 soldats ukrainiens et une grande quantité de matériel sont maintenant encerclés dans la zone de Debaltsevo. Cependant, il me semble peu probable que cet encerclement soit suffisamment solide pour résister à un assaut ukrainien ferme et déterminé.

 

Dans la région de Lougansk, il y a encore des éléments ukrainiens encerclés au sud et au sud-ouest de la ville. On a rapporté une tentative de la part des forces ukrainiennes d'établir une position proche de Shchastay, au N de Lougansk, mais ils ont été repoussés par les troupes de la RPL.

 

Du coté des partisans, les maquisards de Zaporojie ont affirmé avoir attaqué un convoi militaire en route vers Marioupol il y a une semaine, mais le décompte des pertes ukrainiennes n'a pas été révélé. Les partisans de Kharkov ont affirmé avoir intercepté un convoi de nouvelles recrues en route vers le front. Sur les 84 recrues, 9 auraient rejoint les partisans, 20 ont déclaré vouloir demander l'asile en Russie et le reste a décidé de rentrer à la maison. Ils affirment également avoir fait sauter un train acheminant du carburant aux forces ukrainiennes.

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Drapeau de Kharkov

 

Alors que les forces ukrainiennes continuent à envoyer des renforts et des équipements en première ligne, les FAN et les milices de la RPD n'ont pas manqué de construire des défenses à Makeïevka, Marinka, Peski, Karlovka, Kharzysk et Stepano-Krynka, y compris des fortifications et des tranchées antichars.

Les Forces Armées de Novorossia (FAN) ont également mis en place un certain nombre de centres de formation, avec entraînement au déminage des ponts et des bâtiments, entraînement au sauvetage d’otages et manœuvres de contre-attaques rapides. 

Quelque 200 véhicules militaires sont en cours de réparation - environ 50 devraient être livrés au service actif dans la semaine.

 

Du coté ukrainien on rapporte que le bataillon de "volontaires" Shakhtyarsk aurait été dissous, tandis que le bataillon de 400 hommes Tcherkassy a lui, purement et simplement déserté. Par ailleurs 200 soldats de la 55eme brigade aéromobile ont refusé de servir dans l'OAT.

 

 

 

Motorola au travail 

 

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Une SITREP signée « Bertrand du Donbass », avec l’aide de « Goblin »

 

Source : http://gaideclin.blogspot.fr/2014/09/ukrainenovorossia-sitrep-des-combats-de.html#comment-form

 

http://gaideclin.blogspot.fr/

 

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Lire / Voir également :

Sur http://www.nationspresse.info/

 

Ukraine / Donbass :

Des troupes de l’OTAN dans l’Ouest,

Donetsk sous les tirs...

 

Ceux qui parlent encore de trêve dans le Donbass sont soit des imbéciles, soit des menteurs. Les événements de ces dernières 24 heures montrent, s’il en était besoin, que la trêve en question n’est qu’une illusion médiatique, alors que l’OTAN est sur le point de débuter des manœuvres sur le territoire ukrainien. Nous assistons ces dernières heures aux prémisses de la contre-offensive que tous les observateurs avisés annonçaient depuis plusieurs jours. Elle sera en tous les cas meurtrière, destructrice et n’aura pas forcément les effets escomptés par Kiev, parce que du côté des forces armées de Nouvelle Russie, les troupes de la junte sont attendues de pied ferme.

L’échange de prisonniers dans le cadre des accords de Minsk est au point mort en raison du fait qu’un grand nombre de personnes figurant sur les listes présentées par les autorités de Nouvelle Russie n’ont pas été retrouvées. Ces prisonniers manquants étaient censés être détenus par le SBU ou par les « bataillons » spéciaux du ministère de l’Intérieur d’Arsen Avakov ; ce qui signifie qu’elles sont vraisemblablement décédées à l’heure qu’il est, exécutées froidement ou mortes sous la torture. Il pourrait s’agir d’au moins 200 combattants et civils kidnappés par les unités chargées des basses œuvres du régime kievien.

 

(…)

 

Les manœuvres atlantistes sous le dénominatif de Rapid Trident 2014 commencent ce lundi dans l’Ouest de l’Ukraine près de la frontière polonaise. De plus, du 24 septembre au 3 octobre se déroulera en Pologne Anakonda, un exercice d’entraînement de commandement opérationnel interarmes destiné à validé la possibilité d’intervention rapide d’une Task Force en Europe centrale. Le but de l’exercice sera d’harmoniser les forces destinées à mener des opérations « défensives » (sic) et de créer les conditions pour la réception de contingents alliés en renfort.

Déjà, des manœuvres navales de l’Alliance atlantique avec la flotte ukrainienne se déroulent en mer Noire. Elles ont déjà démontré que ce qui reste des forces navales de Kiev semble totalement inapte à mener la moindre opération militaire, même limitée.

Rapid Trident 2014 rassemblera quelque 1.300 soldats de l’Ukraine (non adhérente de l’OTAN !), d’Azerbaïdjan (non adhérente de l’OTAN !), de Bulgarie, du Canada, de Géorgie (non adhérent de l’OTAN !), d’Allemagne, de Grande-Bretagne , de Lettonie, de Lituanie, de Moldavie (non adhérente de l’OTAN !), de Norvège, de Pologne, de Roumanie, d’Espagne et bien entendu des États-Unis avec, entre autres, au moins une compagnie de la 173rd Airborne Brigade basée en Italie.
Il s’agit en fait d’une série d’essais de procédures de déploiement de l’OTAN sur une petite échelle. Il s’agit aussi d’une opération d’intimidation destinée à faire croître la tension en Ukraine alors que les combats recommencent très sérieusement dans le Donbass entre forces fidèles à la junte et troupes indépendantistes.

Il y a sans doute pas mal de travail à réaliser sur ces questions d’intervention planifiée du côté de l’OTAN puisqu’on apprend que deux hélicoptères Black Hawk de la « force de réaction rapide » de l’Alliance se sont perdus en Pologne à environ 220 kilomètres au nord de Varsovie… et ont dû demander leur chemin aux paysans polonais (source) !

Et comme par grand hasard, juste au moment où l’OTAN engage un exercice majeur près de Lviv, Kiev lance sa contre-offensive sur Donetsk…

 

Lire la suite de l'article :

http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-des-troupes-de-lotan-dans-louest-donetsk-sous-les-tirs

 

 

 

Reportage sur le secteur Sud de Donetsk, vers Elenivka – Andrivka – Starobesheve, tenu par la brigade « Oplot » des FAN, après les affrontements de fin août. Les matériels et véhicules détruits ou saisis appartenaient vraisemblablement à la 51e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne (région de Volyn), à la 11e brigade d’artillerie de Ternopil et au « bataillon Dnepr-1 ». On notera l’automoteur d’artillerie de 152 mm 2S19 MTSA-S saisi intact. 

 

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13/09/2014

Vous l'aurez voulu !

Vous l'aurez voulu !

(par Andréï Nikitine)

 

2014-09-02

 

Sputnik & Pogrom est l'une des voix parmi les plus remarquable de la blogosphère russe. Le cynisme de ce pamphlet est à prendre avec un grain de sel. Il n’exprime évidemment pas une intention belliqueuse, mais l’écœurement ô combien justifié d’une grande majorité de Russes face au mépris que leur témoigne l’Occident. 

 

Via : http://blog.despot.ch/vous-laurez-voulu-par-andrei-nikitine

 

et : http://www.nujna.com/accueil/nouvelles/index.php

 

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La crise ukrainienne a donné lieu à un phénomène singulier. Un sentiment de supériorité morale absolue est né au sein du peuple russe, sentiment d’ailleurs tout à fait justifié. Ceci alors que toute la propagande ennemie vise à soustraire aux Russes ce sentiment d’être dans le juste, de défendre la vérité.

 

Notre belle opposition humaniste

 

Les premiers à se mettre dans l’ornière ont été les membres de « l’opposition » russe, autoproclamés « démocrates », « combattants de la liberté » et autres expressions grandiloquentes. « La marche de la Paix » sous les drapeaux ukrainiens (qui s’est déroulée à Moscou librement et sans aucun incident) a été encore tolérée par la population, qui leur cherchait des excuses : ce n’est pas si simple, ces gars-là ne veulent tout simplement pas la guerre, ils aiment tout le monde, etc. etc.

Cependant, ces gars-là n’ont pas eu le bon sens de s’arrêter là et de regarder autour d’eux. Ils ont continué de chanter leur ritournelle sur le thème « Honte d’être Russe », « Russie - pays agresseur » et « Touche pas à la Grande-Ukraine » après les événements d’Odessa du 2 mai [1], puis après les attaques aériennes des villes et villages paisibles est-ukrainiens, et aussi après les bombardements de ces cités par l’artillerie lourde, et même après la chute des obus sur le territoire russe. Ils n’ont été interpellés ni par la mort des civils, ni par la réaction de l’opinion publique ukrainienne à la mort de leurs compatriotes à Odessa [2], et lorsqu’a surgi l’info (qui s’est plus tard révélée fausse) selon laquelle les brûlés de la Chambre des syndicats d’Odessa étaient pour la plupart des citoyens russes, ils ont justifié sans aucun scrupule les opérations de l’armée ukrainienne.

 

La diversion israélienne

 

Enfin, pendant que l’armée ukrainienne s’activait, Israël lançait une énième opération antiterroriste contre les Palestiniens. Même Israël a reconnu que des civils meurent, y compris des enfants. Comment ont réagi nos amis pacifistes ? Admirez : « Au diable tous les principes moraux et pleurnichards ! Vous allez à Gaza. Tuez l’ennemi ! Revenez en vie ! Sauvez-vous vous-mêmes. Pour la vie future, pour vos parents, pour vos femmes (ou maris), vos enfants et petits-enfants. Ne pensez pas à la morale. Ne vous laissez pas tuer, tuez-les avant ! Oubliez les conneries bien-pensantes dont on vous a farcis à l’école : la paix, l’humanisme, la démocratie, la tolérance, la coexistence pacifique etc. Dans le monde, on peut vivre seulement avec ceux qui veulent la paix, nous ne pouvons pas être tolérants envers des bandits, les assassins d’enfants ne méritent pas d’être traités avec humanité, la guerre n’est pas un lieu pour la démocratie et la tolérance. » C’est-y pas beau ? Le groupe musical d’opposition Rabfak ricane avec sagacité sur les questions politiques en Russie et, bien sûr, sur les alcooliques russes et les « vatniks » [3], auxquels il faut encore enseigner les valeurs européennes. Leur nouveau tube impressionne par son niveau de réflexion et par sa position politique : « En avant, Israël, n’abandonne pas ! »

Bref: en gros, c’est de la propagande militaire israélienne. Il n’y a rien à ajouter, sinon à critiquer le masque pacifiste et démocratique fort déplacé dans ce contexte. Avec ces gens, tout est clair, et il est peu probable qu’ils puissent encore tromper la populace russe avec les scies sur la démocratie et la tolérance dont ils nous abreuvent. Ils ne sont même pas l’intelligentsia d’hier (soviétique, multiethnique, post-soviétique, mais c’était tout de même l’intelligentsia). Ils se font tout bonnement les agents et les propagandistes de l’adversaire. Et je crois que le peuple russe est beaucoup plus démocrate et tolérant que tous ses Rabfaks et toutes ces Akhedzhakovas. [4]

 

Dégrisement

 

Mais il y a autre chose, d’encore plus important : les Russes ont commencé à regarder les pays occidentaux avec un mépris froid et cynique. Cette humeur se propage massivement, y compris parmi les personnes qui dans d’autres circonstances préféreraient Londres à Moscou et la province italienne à une datcha en région moscovite. L’Occident, peut-être pour la première fois dans l’histoire, est perçu en Russie comme un ramassis de scélérats habiles et perfides, de canailles et de vauriens. On n’avait vu ça ni au temps de l’Empire russe, ni en URSS, où la grossière propagande soviétique contre les « pays capitalistes », souvent éloignée de la réalité, se révélait contreproductive.

L’antiaméricanisme a atteint des sommets, et à juste titre. Premièrement, les porte-parole des États-Unis affichent une stupidité et une dégénérescence qui feraient passer le Politburo de l’époque Brejnev pour un cercle d’aristocrates. Deuxièmement, en se donnant pour mission de porter au monde « la seule vraie doctrine », l’Amérique ne la porte en réalité nulle part. Un peu de sérieux : même guidé par des intérêts purement économiques, l’État doit justifier ses actions. La Russie marchait sur Constantinople parce que cela lui ouvrait le commerce mondial, tout en invoquant la croix sur la basilique de Sainte-Sophie et la protection de la foi orthodoxe. On avait élaboré à cette fin une structure et une idéologie et, en cas de victoire, on aurait certainement revu la croix sur Sainte-Sophie. L’URSS se présentait comme un empire socialiste, et elle a effectivement implanté le socialisme dans beaucoup de pays. L’Amérique en revanche, au lieu de la « démocratie » annoncée, sème sur son passage la dévastation, la guerre civile, le dépeçage des États et le chaos politique. Tout en refusant d’en endosser la responsabilité. Heureusement qu’il y a l’Europe pour tout nettoyer. Afghanistan, Irak, Libye, Yougoslavie... Cela ne se fait pas !
En conséquence de quoi, les Russes ne croient plus que, si la Russie se comporte bien, respecte toutes les règles de la démocratie occidentale, sourit et aime tout le monde en luttant pour la justice et l’humanisme, une place au premier rang du concert des Nations lui sera réservée. Non, on ne l’y attend pas. Les Russes inspirent la peur et la haine, on s’efforce toujours de les calomnier, de les diffamer et de les présenter comme des brutes sanguinaires.


Désensibilisation

 

Et voilà que l’Occidental moyen, pendant sa pause-café du matin, lit distraitement des titres de journaux du genre « Poutine a tué mon fils ! » ou « Les missiles russes détruisent l’humanité ! » Et il ne se soucie absolument pas de la mort d’innocents à Odessa, Lougansk, Slaviansk, Kramatorsk et dans des dizaines d’autres villes de la Nouvelle-Russie [5]. On s’en fout. Ce n’est pas si simple ! Disent-ils Pourquoi s’alarmer ? Bon, il y a eu un raid aérien. Bon, des gens ont étés brûlés vifs. Bon, des villes ont été bombardées. Ce n’est pas à moi d’en juger.

La plus zélée de tous les russophobes est l’Ukraine, qui accuse les Russes de tous les péchés de l’humanité et supplie la communauté internationale de lâcher un tapis de bombes nucléaires sur ces maudits Moscoutaires tout en essayant de bricoler parallèlement ses propres armes nucléaires.

En Russie, le slogan extrémiste « Mort aux traîtres ukrainiens » risque bientôt de ne plus choquer et la chute du Boeing n’est pas loin de laisser indifférent. Un avion est tombé, et alors ? Quelqu’un l’a abattu. Comme l’a dit Makarevitch [6à propos des missiles ukrainiens échoués sur territoire russe, « c’est par négligence ». Formidable alibi passe-partout. Le Boeing aussi, il a été abattu par négligence : fallait pas passer par là. Qui l’a abattu ? On l’ignore. Ce n’est pas intéressant. Occupez-vous de vos problèmes internes. Renversez votre premier ministre ou la reine d’Angleterre. Pourquoi nous harcelez-vous ? Un Boeing est tombé ? Ça arrive ! En passant, combien ils étaient, les passagers australiens, dites-vous ? Vingt-deux ? C’est bien, mais pas assez. En Nouvelle-Russie, on compte beaucoup plus de victimes. Rien qu’à Odessa, il y a eu davantage de morts. Un seul citoyen de votre société australienne démocratique et humaniste a-t-il dit quelque chose à ce sujet ? Non, personne n’a dit quoi que ce soit. Par contre, l’establishment politique a beaucoup parlé des sanctions contre notre pays en criant « Touche pas à l’Ukraine », et cinq minutes après l’accident du Boeing, pour une raison obscure, il a déclaré la Russie responsable. On comprend bien que d’Australie on voit mieux le ciel du Donbass, mais arrêtez l’hystérie : 22 morts, c’est rien du tout! Vous en accoucherez d’autres.

 

Et si cela arrivait près de chez vous ?

 

Où était-ce déjà, me disiez-vous, qu’on pleurait les victimes du crash causé par « l’agression russe » ? Aux Pays-Bas ? Condoléances. Mais on aimerait bien voir à Amsterdam, aux alentours de l’hôtel de ville, ramper une femme avec les deux jambes arrachées suite à un raide aérien des Belges. C’est arrivé à Lougansk sans qu’aucun Hollandais ne s’émeuve. Quoi ? Ça vous choque ? Impossible ? Horreur ? Noon! Pourquoi vous mettre dans tous vos états, les gars? C’est assez normal, c’est le prix à payer pour un développement européen, ne vous inquiétez pas. Ou alors la vieille dame anglaise dans sa confortable banlieue de Londres ne veut-elle pas ramasser les morceaux de son mari après le raid aérien écossais ? Ce serait une expérience très profitable. Pour notre part, nous déclarerons que la vieille dame s’est fait exploser elle-même et vous regarderons hurler. Après quoi, on vous sommera de respecter le code de la route et de ne pas vous laisser aller à l’hystérie antibelge et antiécossaise.

 

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Et quand en Amérique il y aura un prochain Onze-Septembre, personne ne le remarquera.

« Trois mille morts à New York !

- Oui, et alors ? Ça ne nous regarde pas.

- Des avions détournés par les terroristes arabes ont percuté deux gratte-ciel !

- Qu’est-ce que vous me chantez-là ?

- Voici une vidéo !

- C’est un fake. A Hollywood, vous pouvez tourner des milliers de vidéos de ce genre.

- Voici les déclarations des témoins oculaires.

- Bah, des acteurs, des agents de la CIA.

- Il y a les données des radars.

- Ah bon? Moi, je peux vous présenter les révélations de l’hebdomadaire Ricains débiles - 500 000 abonnés ! - montrant avec autorité que les avions ont été détournés par des ploucs du Texas. »

 

En réalité, c’est ce genre de conversation que la « communauté internationale » et les « combattants pour la liberté » proposent aux Russes. Cela fait vingt-trois ans que les Russes essaient de dialoguer avec le monde de façon amicale et raisonnée, mais on leur sert invariablement en retour des mines revêches. On nous rejette dédaigneusement et on nous regarde de travers :

- Je suis Russe.

- Dégage, fasciste russe !

- Je soutiens l’idée que les questions doivent être traitées de façon équitable.

- Dégage, fasciste russe!

- Il faut protéger les Russes en Tchétchénie !

- Dégage, fasciste russe!

- Arrêtez de bombarder Belgrade !

- Dégage, fasciste russe!

- Je suis orthodoxe.

- Dégage, fasciste russe!

- La Crimée et Sébastopol, c’est la Russie, ils nous ont été volés en 1954.

- Dégage, fasciste russe!

- Nous avons la preuve que nous n’avons pas abattu le Boeing, pas plus que les milices populaires de la Nouvelle-Russie.

- Dégage, fasciste russe!

- Arrêtez de bombarder les villages et villes paisibles du Donbass et de brûler les gens à Odessa !

- Dégage, fasciste russe!

Et ainsi de suite à l’infini. Nous écrivions récemment que la meilleure propagande prorusse / antiukrainienne, c’était la simple vérité. Cela est vrai, mais uniquement pour un usage interne. Tous les autres, des Ukrainiens aux Australiens, ne veulent pas entendre la vérité ni écouter les arguments rationnels.

 

La vérité est au bout du fusil

 

Je pense par conséquent que la meilleure arme de propagande dans une telle situation n’est pas la vérité mais une mitrailleuse. Parce que la situation a atteint un stade où celui qui a le fusil détient la vérité. Lorsque la Russie arrêtera de fournir des arguments rationnels pour appuyer sa position, mais inondera le monde d’actualités de ce genre :

 

• « Un groupe de 1500 militaires ukrainiens détruit au nord d’Odessa. La province d’Odessa, libérée des troupes punitives ukrainiennes, se prépare à un référendum sur l’adhésion à la Fédération de Russie »

• « La dernière unité militaire de Poltava passe du côté russe »

• « Le dernier carré des forces antiterroristes de Kherson encerclé. Supériorité absolue des Russes dans l’espace aérien »

• « Prise de Kiev: la capitale de l’Ukraine transférée à Lviv. Un char russe a détruit le monument de l’indépendance de l’Ukraine (voir la vidéo) »

• « Les criminels de guerre Porochenko, Kolomoïsky, Avakov et Iatseniouk ont été arrêtés au cours d’une opération spéciale. Ils ont été accusés de massacre de civils et placés à la prison de Sébastopol, en attendant la cour martiale »

• « A Moscou, des inconnus ont brûlé les bureaux de la radio Échos de Moscou» [7]

• « Le patron d’une usine dans la région de Lipetsk destitué pour avoir soutenu l’opération antiterroriste en Ukraine et pour avoir fait de l’agit-prop parmi des réfugiés. Il sera interné pour la durée des combats. Tous ses biens ont été confisqués par l’État »

• « Tous les officiers et les soldats de la Nouvelle-Russie reçoivent des terres dans les zones nettoyées des séparatistes ukrainiens à Nikolaev, Kherson et Zaporojié. Des prisonniers de guerre ukrainiens seront employés pour la construction des habitations »

• « La moitié des milliards volés par Mikhaïl Prokhorov sera distribuée aux soldats du bataillon « Zaria », qui a brillamment mené l’opération spéciale visant à éliminer l’oligarque »

• « Exercices militaires russes dans l’océan Pacifique »

 

C’est alors seulement qu’on nous écoutera. Il n’y a que cela qui soit en mesure de produire de l’effet sur des gens. Tout le reste est depuis longtemps ridiculisé, rejeté et ignoré. Même après le Traité de Versailles, on n’avait pas vu pareille situation : les Allemands avaient certes été dépouillés, mais pas méprisés à ce point dans le monde entier. Comme on est parti, les créatures issues du Traité de Versailles - Hitler et les SA - paraîtront bientôt des modèles de tolérance.

 

En un sens, le passage au langage de la force est un échec : les Russes sont encore trop démocrates, respectueux et pacifiques. Ils n’ont jamais déclaré qu’ils voulaient tuer quelqu’un (par exemple, la solution la plus populaire a la question caucasienne reste un référendum sur l’indépendance). En outre, la tangente du « national-socialisme » touchera inévitablement les Russes eux-mêmes. Mais dans l’ensemble, ce sera tout à fait logique. On ne nous laisse pas d’autre choix. Voici plus de vingt ans qu’on nous traite de « nazis russes » dirigés par un « Hitler-Putler ».

Ce n’est vraiment pas le cas aujourd’hui. Mais ça le sera bientôt.

 

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[1] Le 2 mai 2014, à Odessa, 46 personnes ont trouvé la mort, enfermées et brûlées vives dans le bâtiment de la Chambre des syndicats d’Odessa, incendié par des ultranationalistes ukrainiens.

[2] Les « patriotes » ukrainiens se réjouissaient de la mort des « séparatistes », les appelant « les barbecues d’Odessa ».

[3] « Veste matelassée », appellation péjorative du paysan russe.

[4] Actrice russe qui a soutenu le coup d’État à Kiev et toutes les actions de l’armée ukrainienne contre les civils du sud-est.

[5] Fédération de deux États indépendants autoproclamés au sud-est de l’Ukraine (la République Populaire de Donetsk et la République Populaire de Lougansk), qui ont refusé l’autorité du gouvernement illégal issu du putsch de Kiev, et qui se battent contre les assauts de l’armée ukrainienne.

[6] Chanteur connu qui a soutenu le coup d’État à Kiev et toutes les actions de l’armée ukrainienne contre les civils du sud-est.

[7] Radio FM très connue, dite « alternative », et qui en réalité représente le plus souvent le point de vue atlantiste. 

 

Source:
http://sputnikipogrom.com/society/16664/you-asked-for-it/
Andreï Nikitine, © sputnikipogrom.com.Traduit par Olessia Tourkevitch.

 

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Via : http://blog.despot.ch/vous-laurez-voulu-par-andrei-nikitine

 

et : http://www.nujna.com/accueil/nouvelles/index.php

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 "L'offensive Russe en Ukraine ... guerre contre l'Europe" !?

Qui, à part les plus abjects pantins aux ordres de la Bête immonde,

pouvait oser une couv' comme celle-ci  !?!

12/09/2014

Igor Strelkov : briefing du 11.09.2014

Un article originellement paru sur l’EXCELLENT blog Gaidéclin, Bertrand du Donbass.

 

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Conférence de presse d'Igor Strelkov

 

Chaine "Constantinople TV", 11 septembre 2014

 

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1ère partie (S/T Fra.)

(N. de K : la plus importante ! En fin de briefing/conférence le colonel Strelkov ne fait que répondre aux questions des journalistes, et elles ne sont pas toujours très… enfin, vous voyez).

 

 

Seconde partie

 

 

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Intrégrale (S/T Ang.)

 

 

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Vidéo en français : Thalie pour Novorossia News 

(Un grand merci à eux pour ce formidable travail !)

Vidéo en Anglais : Kazzura

 

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M.a.j du 17 septembre 2014 :  

Texte de la conférence, via Le Courrier de Russie.

http://www.lecourrierderussie.com/2014/09/igor-strelkov-officier/

 

Il s’est passé un mois exactement depuis que j’ai dû quitter mon poste de ministre de la défense de la RPD [République populaire de Donetsk, ndlr] et de commandant des milices populaires. Je ne peux pas dire que cette décision ait été facile à prendre. Et les circonstances dans lesquelles elle a été prise n’étaient pas simples non plus. Donetsk et tout le groupe des forces armées de la RDP étaient encerclés et repoussaient à grand-peine les attaques incessantes des membres de l’expédition punitive, venant de tous côtés. Et seuls quelques rares individus au sein de la direction de la république savaient que de sérieux changements devaient survenir littéralement quelques jours plus tard, et que l’ennemi se verrait infliger un coup décisif. J’étais au nombre de ceux-là, mais je ne pouvais pas même laisser entendre à mes subordonnés que, rapidement, nous commencerions d’attaquer et de reconquérir les positions prises par l’ennemi.

 

Il fut plus difficile encore d’admettre que ce ne serait déjà plus moi qui dirigerais la libération des villes et villages du Donbass cédés à l’ennemi (notamment sur mes propres ordres). Il était moralement difficile d’abandonner mes camarades à l’heure, disons, « d’avant l’aube », à un moment où la perte de notre cause semblait à beaucoup inévitable. Je ne m’arrêterai pas sur les circonstances qui m’ont contraint au départ. Je dirai seulement que cette décision s’est trouvée justifiée, en ce qu’elle a permis, à la veille de l’attaque, de réunir la direction des forces armées de la RPD en des mains uniques et d’éviter de nombreux conflits, véritables lèpres rongeant la république, ainsi que de garantir à nos sections un ravitaillement fiable et l’accès à tout le nécessaire.

 

Au cours des quelques semaines passées, la situation sur les fronts de Novorossia a changé de façon cardinale. Les punisseurs ont été repoussés sur la plupart des directions, ils ont subi des pertes énormes et sont passés à la défense. Les conditions ont été établies pour une libération totale du territoire du Donbass de l’emprise des troupes punitives et des détachements du pouvoir de Kiev. Sous les coups de la RPD, l’ennemi, montrant les dents, a reculé vers l’ouest, la panique s’est emparée de ses troupes et de sa direction.

 

Mais que s’est-il donc passé ensuite ? Sous nos yeux, ces forces qui, plus tôt déjà, avaient failli faire succomber le « printemps russe » et n’ont pas manqué une tentative, depuis lors, d’anéantir le mouvement de libération populaire du peuple russe du Donbass, se sont de nouveau mêlées de l’affaire. Il n’est pas une bassesse à laquelle ne soient prêtes à s’adonner ces forces qui ont plus d’une fois fait parler d’elles dans l’histoire contemporaine de la Patrie, et sous le jour le plus funeste. Ce sont eux précisément qui, dirigés de l’étranger, ont joué un rôle décisif dans la destruction de l’URSS en 1991 puis, tout au long des années 90, ont bafoué les peuples de Russie en organisant des bacchanales de pillage de l’immense héritage économique et culturel soviétique. Ils ont conduit sur les restes de notre Pays natal des expérimentations libérales monstrueuses en termes de conséquences, sans se soucier le moins du monde des répercussions sur le pays qu’ils ne nommaient (et ils continuent aujourd’hui) qu’en utilisant la méprisante épithète « ce ».

 

Ces bacchanales de débâcle se sont accompagnées de guerres sanguinaires par eux provoquées, d’un déchaînement sauvage de criminalité, d’immoralité, de décadence, d’une propagande de tous les vices les plus abjects que l’on puisse imaginer et de l’anéantissement de l’indépendance économique et de la souveraineté de politique extérieure. Même après avoir échoué dans leurs tentatives d’achever définitivement la Russie dans les années 2000, ces forces n’ont pas disparu – elles ont poursuivi, à couvert, leur œuvre destructrice, dans l’espoir que leur heure viendrait de nouveau et que, leur temps arrivé, elles termineraient le travail commencé.

 

Cependant, quand l’aube du « printemps russe » a brillé à l’horizon, à peine notre pays a-t-il commencé – non en mots, mais réellement – de relever la tête, de tenter de modifier la lecture des bilans de la capitulation gorbatchévienne et de reprendre les droits et territoires qui lui appartenaient depuis des temps immémoriaux, d’atteindre l’indépendance réelle, que la « Cinquième colonne », sans tarder, a mobilisé toutes les forces dont elle dispose.

 

Le retour de la Crimée dans le giron de la Russie non seulement a provoqué chez elle un choc – et le soulèvement de la Novorossia, une véritable panique – mais il l’a aussi contrainte à montrer de nouveau son vrai visage. Les nombreux réseaux d’agents qui s’étaient, de nombreuses années durant et avec succès, affublés de vêtements de « patriotes » et de « gens d’État » et avaient pénétré, sous cette couverture, les échelons supérieurs du pouvoir et même l’entourage du président de Russie, ont été « soulevés par l’alerte » et lancés au combat. Agissant contre les intérêts du pays et du peuple, ces traîtres continuent pourtant d’assurer qu’ils sont les « amis » du président et de faire passer leurs agissements ouvertement subversifs et de sabotage pour les seules mesures à même de renforcer la structure de l’État russe. Mais d’où leur viennent, demanderez-vous, tant d’arrogance et de certitude de leur invulnérabilité ? L’explication est des plus simples : tout ce qui a de la valeur pour les représentants de la « Cinquième colonne » (c’est-à-dire leur argent et autres ressources matérielles ainsi que leurs familles et rejetons) a été depuis très longtemps sorti du pays, et leur protection dépend exclusivement des bonnes grâces de maîtres étrangers.

 

En cinq mois de combat, les Russes de Novorossia ont pleinement ressenti dans leur chair les « fruits » de ce genre d’agissements subversifs. Au moment où une aide militaire russe était vitalement indispensable aux insurgés pratiquement désarmés et quand elle aurait pu conduire pratiquement sans effusion de sang à la libération de toutes les régions russophones, les agents d’influence ont, dans un seul élan, hurlé à l’impossibilité et l’inadmissibilité d’un soutien militaire direct au soulèvement. Les punisseurs ont brûlé vifs les gens à Odessa, mitraillé Slaviansk à l’artillerie lourde et formé en urgence une armée apte au combat, alors que leurs complices, entrés dans la direction de la politique extérieure en Russie, non seulement sabotaient toute aide politique et militaire aux insurgés mais, en accord total avec Porochenko, Tourtchinov, Akhmetov, Tarouta et les autres représentants de l’oligarchie ukrainienne, semaient la scission dans les rangs de la direction des milices populaires, empêchaient la création d’un commandement unifié et, conjuguant leurs forces, tentaient de pousser le président russe dans des pièges par eux tendus.

 

La fermeté et l’abnégation des milices populaires ont empêché les punisseurs d’écraser le soulèvement jusqu’à ce que l’aide réelle en provenance de Russie atteigne finalement ses destinataires. Les milices populaires sont alors passées à l’offensive. Mais là aussi, les félons se sont manifestés pleinement. À l’armée punitive qui se trouvait au bord de la débâcle, ils on tendu la « main de l’aide », organisant une trêve et s’efforçant, au cours des négociations, de « donner » littéralement toutes les conquêtes des insurgés en les remettant au bon vouloir de la junte de Kiev. On ne peut même imaginer d’accords plus honteux que ceux qui sont en ce moment même débattus à Minsk. Et pendant ce temps, Kiev, à la hâte, finit d’équiper et entraîne son armée, se préparant à poursuivre le génocide des Russes de Novorossia. En résultat, nous avons exactement la même situation qu’au tout début du mouvement, seulement avec des positions initiales bien plus difficiles.

 

Si en avril-mai, Kiev n’avait ni d’armée apte au combat ni le soutien de la population, aujourd’hui, en revanche, les punisseurs sont mobilisés et armés « jusqu’aux dents », et la population de l’Ukraine, sous l’influence massive d’une propagande utilisant largement les méthodes de la programmation neurolinguistique, est à un degré significatif « zombifiée » et a cessé de distinguer la vérité du mensonge. Au cours de ces mêmes quelques mois, des paquets de sanctions économiques ont été introduits contre la Russie, on a entendu résonner dans la bouche des officiers supérieurs et hauts diplomates des pays de l’Occident des prétentions – oubliées – relatives à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et des menaces non dissimulées parviennent également de la part des combattants islamistes sous contrôle de l’Amérique. On se prépare à combattre la Russie longtemps et sérieusement ; l’Occident et la « Cinquième colonne » ne dissimulent pratiquement pas leurs plans de renversement du président Poutine et du total démontage de la Russie qui suivra, et leurs « agents d’influence » persuadent de toutes leurs forces la direction du pays qu’une trêve est non seulement possible, mais la seule chose nécessaire. Le fait qu’en réalité, rien d’autre qu’une capitulation totale ne conviendra aux ennemis de la Russie est soigneusement caché à la société russe et même, je veux bien l’admettre, au président.

 

Ainsi, toutes les possibilités exclusivement favorables dont la Russie disposait au printemps sont restées non réalisées et, à l’inverse, nous nous trouvons aujourd’hui face à une menace militaire qui ne cesse de croître. Et le mérite de la « Cinquième colonne » dans ce résultat est indiscutable.

Comment est-il possible que nos libéraux aient agi de façon si implacable – et peut-être même de façon suicidaire – contre le président et son orientation ? Comment se sont-ils enhardis au point de lancer ce défi à sa personne et à sa politique ? À mon sens, nous avons ici deux facteurs principaux, et le premier est que la « Cinquième colonne » n’a pas d’autre voie possible que la rébellion (encore dissimulée pour l’heure, mais c’est pour l’heure). La « révolution d’en-haut » entamée par Vladimir Vladimirovitch Poutine ne leur laisse pas de chances de survie politique, et les maîtres extérieurs ne les laisseraient pas simplement quitter le pays pour leurs domaines étrangers  « gagnés à la sueur de leur front ».

 

Mais le deuxième facteur est encore plus évident : jouissant de sérieuses positions au sein du pouvoir et de significatives ressources financières, les traîtres ont l’intention de prendre eux-mêmes le pouvoir et de poursuivre avec ivresse, à une nouvelle étape, le processus de découpe des restes de ce qui fut un temps un grand pays et de « recyclage » des peuples qui l’habitent. Mais pour la réalisation de ce dessein, il leur reste encore beaucoup à accomplir. Et, en premier lieu, priver le président Poutine du très large soutien populaire que lui ont valu ses choix de politique extérieure et intérieure des dernières années.

 

Et que peut-il y avoir de plus avantageux, dans ce plan, que de « larguer » les Russes de Novorossia en en faisant, par la suite, porter l’entière responsabilité sur le président personnellement ? Parce que les représentants de la « Cinquième colonne », eux, tels des hyènes, se tiennent soigneusement dans son ombre, évitant toute publicité.

 

La voie qu’envisagent déjà nos ennemis est pour nous absolument et précisément claire. Faire traîner au maximum la guerre, accompagnée de victimes et de privations maximales pour la population russe des deux côtés de la frontière – voici leur mission. Priver les milices populaires de la possibilité même de vaincre, créer aux frontières de la Russie une plaie de plus en plus sanguinolente où le pays, goutte à goutte, va verser ses ressources et où, par la politique du « un pas en avant – deux pas en arrière », aucun succès décisif ne sera jamais obtenu.

 

Dans le même temps, la Fédération de Russie sera soumise à un fardeau de plus en plus lourd, constitué par les centaines de milliers d’abord, puis de millions de réfugiés, alors que les sanctions de l’Occident mineront peu à peu la santé financière et économique du pays – d’autant que les oligarques grossiers et parvenus s’efforceront d’en rejeter le coût précisément sur de larges couches de la population. En résultat, les félons espèrent mener la situation jusqu’à la conclusion de la paix la plus honteuse et la plus humiliante, accompagnée de la trahison de la population russe d’Ukraine, pour provoquer une vague d’indignation en Russie même. Et ensuite – en totale conformité avec des technologies élaborées déjà au début du XXème siècle –, un « Maïdan » moscovite, où se rejoindront dans une prétendue « juste colère » droite et gauche, patriotes et libéraux. Le scénario approuvé des années 1905 et 1917, selon le schéma « défaite honteuse-crise économique-discréditation du pouvoir-coup d’État de palais », est de nouveau en marche.

 

En lien avec cela, la défense de la Novorossia et le soutien à sa population sont d’une importance critique pour la conservation de la Grande Russie elle-même, pour contrer les plans de la « Cinquième colonne ». Si nous parvenons à emporter la victoire là-bas – nous conserverons la Russie. Perdons – et nous perdrons en conséquence les restes de la Patrie. Dans ce combat, il ne peut plus y avoir de compromis, et celui qui affirme le contraire, consciemment ou non, verse de l’eau au moulin de l’ennemi. « Soit-soit » – soit la Russie rétablit sa souveraineté réelle dans sa pleine mesure, soit elle sera détruite par la coalition des clans oligarchiques extérieurs et intérieurs.

 

En évaluant ma propre place dans le combat contre les plans des forces subversives, je veux dire que j’ai fait mon choix. Le principal front de lutte pour la Russie, aujourd’hui, se tient ici-même. J’espère que précisément en Russie, je pourrai apporter la plus grande utilité. En outre, je souligne encore une fois que ceux qui espéraient ou espèrent se servir de moi ou de mon nom à des fins destructrices devront être fortement déçus. Quelque critique que je puisse être à l’égard de beaucoup de décisions de politique intérieures actuelles et passées du président russe, je considère totalement nécessaire, dans les conditions de la guerre qui a été déclenchée contre nous, de le soutenir inconditionnellement dans mes actes, en sa qualité d’unique commandant en chef légitime, de premier garant de la liberté et de l’indépendance du pays. À mon sens, défendre réellement la Novorossia soumise à un génocide nazi passe en premier lieu par le dévoilement et l’écartement des affaires de ceux qui prétendent lui « vouloir du bien », ceux-là qui nous ont conduits au bord de la défaite militaire.

 

Quant à ceux qui se sont soigneusement appliqués à modeler dans les médias une image du « colonel Strelkov – leader de la protestation populaire », je déclare : qu’ils ne songent même pas à tenter de m’acheter au moyen de fausses louanges et promesses. L’essence du devoir d’un officier est de servir son pays et son peuple. Échanger un service souvent ingrat, mais loyal, contre une gloire et une popularité mensongères pour complaire à l’ennemi de la Patrie constitue, pour moi, le déshonneur suprême. Qu’ils comprennent, à la fin des fins, qu’il y a encore en Russie des gens (et je ne parle pas que de moi) qui placent le Devoir et la probité au-dessus du profit personnel et de la vanité. Et de ces gens, comme l’ont montré les événements de Novorossia, il y en a encore beaucoup ! Et nous ne laisserons pas de nouveau déchirer et saccager la Russie de la même façon que l’on a anéanti, en 1917, l’Empire de Russie et, en 1991 – l’URSS.

 

Igor Strelkov

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11/09/2014

St. Andrew’s Flag Flown over Scotland and Donetsk

St. Andrew’s Flag

Flown over Scotland and Donetsk

 

That’s the way the history goes. The St. Andrew’s flag is flown in two places in Europe situated at great distance from each other. Scotland and Novorossia are struggling for their national identity under the same colors. The two peoples divided by different history and cultures are addressing the issue of independence. They are going different ways; a peaceful referendum is to take place in Scotland while Novorossia is going through the horrors of civil war. But they are united by the same goal and its symbol – the St. Andrew flag. 

 

The New Testament states that Andrew the Apostle was born in the village of Bethsaida on the Sea of Galilee. He was a fisherman by trade to become the first disciple to follow Jesus. The church history says Andrew preached in Scythia, along the Black Sea, including Crimea and the Dnieper River as far as Kiev and from there he traveled to Novgorod. Hence, he became a patron saint of Ukraine, Romania and Russia. According to tradition, he founded the See of Byzantium (Constantinople) in AD 38. Since then Andrew was recognized as Russia’s patron saint. Andrew is said to have been martyred by crucifixion at the city of Patras (Patræ) in Achaea, on the northern coast of the Peloponnese. 

 

…The St. Andrew flag was the ensign of the Navy of the Russian Empire from 1712 to 1918. It was first hoisted in 1712 to be formally adopted as Navy Ensign in 1720. From 1692 to 1712 Peter I personally drew eight flags projects that have consistently been taken into the Navy. Here is the description of the flag's final version by Peter I: «The flag is white, across it there is a blue St. Andrew’s cross, whom he baptized Russia». After the Russian Revolution, the Russian Navy Ensign was changed to be reintroduced in the Russian Navy in 1992, and is still used today. Novorossia made St. Andrew its flag in May 2014 adding some red field to it. It emphasized the important role of the Navy in adding these lands to Russia and the association with the Great Victory Banner. It also symbolizes the unity of Russian people. The current flag of the Federal State of Novorossia was adopted on August 13, 2014. It resembles the Romanov flag, the national flag of the Russian Empire from 1858 to 1883. Formally the St. Andrew flag now is a symbol of Novorossia’s self-defence forces. But the changes have not taken root. The people of Novorossia, civilians and fighters, maintain their allegiance to the St. Andrew’s flag. 

 

First the Saint Andrew's Cross or the Saltire, the flag of Scotland, also known as the national flag of the country. But then it was the white cross on a blue field. According to legend, Saint Andrew, the patron saint of Scotland, was crucified on an X-shaped cross at Patras (Patrae), in Achaea. According to legend, in 832 A.D. Óengus  II led an army of Picts and Scots into battle against the Angles, led by Athelstan, near modern-day Athelstaneford, East Lothian. The legend states that whilst engaged in prayer on the eve of battle, Óengus vowed that if granted victory he would appoint Saint Andrew as the Patron Saint of Scotland; Andrew then appeared to Óengus that night in a dream and assured him of victory. On the morning of battle white clouds forming the shape of an X were said to have appeared in the sky. Óengus and his combined force, emboldened by this apparent divine intervention, took to the field and despite being inferior in terms of numbers were victorious. Having interpreted the cloud phenomenon as representing the crux decussata upon which Saint Andrew was crucified, Óengus honoured his pre-battle pledge and duly appointed Saint Andrew as the Patron Saint of Scotland. The white saltire set against a celestial blue background is said to have been adopted as the design of the flag of Scotland on the basis of this legend. The St. Andrew’s flag has been a symbol of opposing the aggressive Anglo-Saxon civilization in the lands stretching from the North Sea shore to the Black Sea region. 

 

By signing the Acts of Union in 1707 Scotland ultimately lost its independence but preserved its soul. On September 18 an independence referendum is held and people may say «Yes». London makes a lot of promises to cozy up to Scottish voters. It goes to any length just to make them remain part of the United Kingdom. But even if the majority says ‘No» at the referendum, the time is on the side of those who advocate Scotland’s independence. 

 

Saying «Yes» by the voters will inspire the people of Donetsk and Lugansk. They will welcome the outcome and ask - why should we be refused the rights that other peoples have, are we different, do our children cry in some other way? 

 

When London agreed to the referendum, the idea of independence was supported by no more than 30%. The changes in public sentiments were neither expected, nor predicted. If it were different, perhaps the English would have done their best to prevent the event. What made influence the public opinion in such a short period of time? Has the drama of other European people making sacrifices for the ideas symbolized by the St. Andrew’s flag impacted their mindset? The link between the events in Scotland and Novorossia is only symbolic. Backed up by powerful Washington London is directly involved in activities aimed at quelling the expression of people’s free will in Novorossia. By doing so it kind of lets the Scots know that, if not the circumstances, they could be treated the same way. It only spurs the pro-independence feelings. Actually there is no difference between the happenings in Scotland and Novorossia from a legal point of view. 

 

In fact, the only formal argument against the self-determination of Novorossia is that the referendum is held in agreement with London while the referendum in Novorossia took place without Kiev’s consent. The Spanish diplomacy tries to take advantage of this fact as the referendum on Catalonia’s independence is slated for November 9. The Spanish government never gave its agreement on organizing the event and never said it would recognize its results. In Madrid they say the Catalonian vote should be treated the same way as the plebiscites in Crimea and Novorossia with no recognition of referendum results to follow. But if Scotland votes for independence nothing will stop the Catalonians on the way to self-determination. The stubbornness of Madrid may lead to the repetition of the events in Ukraine. The attempt to substitute the rights of people with the rights of governments challenges the international law and may lead to new conflicts. 

The energy of the collapse that hit the USSR and East Europe in the late 1980s – early 1990 was, to large extent, stimulated by London to backlash today. The West started to talk about the boomerang effect of re-Balkanization. Scotland is just a start. Wales and Northern Ireland may follow. It’s an irony of fate that Donetsk was founded by John James Hughes, a Welsh engineer and businessman. This is one more historic event linking Donetsk with Great Britain and its people. 

 

The chain reaction is to move far beyond the UK’s borders. In Europe the leaders of political movements struggling for autonomy status or independence are closely watching the event. Perhaps Catalonia in Spain and Flandria in Belgium are next. The support of Western capitals for the Kiev repressions does not scare them; to the contrary it makes them more adamant on achieving the aspired goal. The logic is simple: the national issue should be tackled before they are treated the same way as in Ukraine. 

 

The European Union will not avoid the crisis of identity. George Robertson, former NATO Secretary General (1999-2003, who is a Scot by origin, said, «A dangerous historic event might soon be upon us — with few people outside the U.K. even noticing». According to him, if the separatist government gets its way in a referendum planned for September 18, the 300-year-old union of Scotland, England, Wales and Northern Ireland — the United States’ oldest and closest ally — will be on the road to disintegration. The rest of the country will hold a referendum on the European Union membership. There is a great chance the advocates of leaving the Union will win as Scotland is largely pro-EU. The Eurosceptics will strengthen their position in all countries. The window of opportunity for the states striving for the European Union membership to save their feeble economies will probably be closed. And the Ukraine’s prospects for European integration, which are dim enough anyway, will vanish in the hays.

 

 

Dmitry MININ / 11.09.2014 

Source : http://www.strategic-culture.org/news/2014/09/11/st-andrew-flag-flown-over-scotland-and-donetsk.html

 

http://www.strategic-culture.org/

 

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